• il y a 7 mois
Alors que devait se tenir une manifestation de riverains contre les nuisances liées au chantier naval, des employés du port et membres de la CGT ont organisé une violente mobilisation parallèle, ce jeudi 16 mai. Une journaliste de "La Provence" a été prise à partie.

Le mot d'ordre avait pourtant été clair, prononcé haut et fort devant une centaine de personnes et au micro depuis un camion de la CGT, devant la porte 4 du Grand Port maritime de Marseille (GPMM). "On vous demande en arrivant sur l'Estaque de rester le plus calme possible, même si on a envie de leur arracher la tête, ça nous rendra pas service", avait fait mine de prévenir un militant CGT, avant de lancer un convoi façon opération escargot vers la base nautique de Servaux.
Une pré-mobilisation "suite aux différentes pressions des acteurs locaux contre l'activité de réparation navale du port de Marseille", et en réponse à la manifestation de riverains prévue en fin de l'après-midi et aussi à la vidéo publiée sur les réseaux sociaux par l'adjoint à la ville de Marseille, Sébastien Jibrayel. Dans sa vidéo, le conseiller départemental a interpellé le préfet et le port "pour que la Forme 10 puisse continuer" ses fonctions "tout en respectant l'environnement locale."
Le rendez-vous avait été annoncé le matin même par la CGT métallurgie et réparations navales, et La Provence y avait été conviée.

Pendant ce temps, devant la Forme 10 du chantier naval, une cinquantaine de riverains de l'Estaque, représentants d'associations et élus locaux étaient déjà réunis pour un calme rassemblement prévu de longue date contre les nuisances sonores et atmosphériques liées aux travaux portuaires. "Mais qu'est-ce qu'ils font là, c'était pas prévu ?", s'interroge, inquiète, une riveraine en voyant s'installer un cortège de camionnettes et de militants CGT, fumigènes en main. Sous la sono hurlante et enchaînant les tirs de pétards, des employés du port ont commencé par arracher les banderoles et panneaux d'affichages des habitants, dans un face-à-face tendu.

Le semblant de pacte non-violent n'aura donc tenu que quelques minutes. Avant de voler en éclats lors de l'arrivée d'Henri Jibrayel, ancien député PS et de son fils, Sébastien Jibrayel, conseiller départemental et adjoint (PM) à la mairie de Marseille. "Il est là ce mange merde, oh toi viens par là", a entamé un employé du port invectivant l'élu, et rejoint dans la seconde par des dizaines de collègues vociférant, les bras levés en direction du père et du fils. Ils les accusent avec les riverains, qui réclament une régulation des horaires et des jours de travaux sur la Forme 10 de réparation navale, de vouloir leur "enlever leur travail et leurs revenus".

Pendant de longues minutes, en marge du cortège et pendant que La Provence observait le déroulé sous haute tension de la mobilisation, nous n'avons cessé d'être pris à partie et photographiés par différents membres de la CGT. La Provence a aussi été huée intimidée et interpellée par ces militants.

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Transcription
00:00 [Bruits de foule]
00:13 [Musique]
00:18 [Bruits de foule]
00:20 [Bruits de foule]
00:46 Nous sommes là pour exprimer la douleur des gens qui habitent le long du port
00:52 et lorsqu'il y a le travail sur la Forme 10, toute la nuit, ils ne dorment plus.
00:57 J'ai eu un jeune qui nous a parlé de Marseille Fosse
01:01 et il nous a dit "vous comprenez, si on n'en travaille plus la nuit et le week-end,
01:07 ça va nous enlever des émonuments à notre salaire".
01:10 Alors j'ai dit "peut-être que nous, en tant qu'habitants, on peut très bien dire aux ports
01:16 qu'ils vous versent une compensation, voilà, ça on peut le faire et on le fera volontiers".
01:22 Je vends que l'autorité préfectorale ne remettra pas en cause de l'activité,
01:28 que la réparation navale continuera à travailler la nuit et le dimanche.
01:33 L'idée de venir, de se rassembler, de prendre la parole, d'expliquer la position des travailleurs,
01:37 les positions de la CGT, de trouver des solutions lorsqu'elles existent.
01:41 Mais bien évidemment, il y a aussi des impératifs qui sont techniques,
01:46 qui sont aussi économiques et dont il faut tenir compte.
01:49 Il faut rappeler que le port de Marseille, c'est 17 000 emplois
01:52 et donc c'est le poumon économique de la ville, de la région.
01:56 Il y a donc nécessité à le défendre, à défendre nos activités,
02:00 même si on peut effectivement se rencontrer, discuter, échanger.
02:03 Mais ça ne peut pas se faire par des invectives ou par des publications sur les réseaux.
02:07 Je pense qu'il faut qu'il y ait une vraie responsabilité de la part des élus
02:10 et non pas de faire des stratégies politiciennes pour des intérêts personnels.
02:14 [bruit de moteur]

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