• il y a 7 mois
Dominique Fochi, secrétaire général de l'Union calédonienne (Indépendantiste), témoigne des émeutes qui touchent la Nouvelle-Calédonie depuis lundi soir, sur fond de réforme constitutionnelle prévoyant le dégel du corps électoral. Une réforme qui divise la société calédonienne. 

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Transcription
00:00 Bonjour Dominique Fauchy, vous êtes secrétaire générale de l'Union calédonienne, vous êtes indépendantiste d'abord.
00:07 Quelle est la situation à l'heure où nous parlons en Nouvelle-Calédonie ?
00:11 La situation est critique, elle a été très critique. On a appelé l'ensemble des mouvements indépendantistes,
00:19 l'Union calédonienne, on a appelé au calme, mais on est sur le terrain de se calmer un petit peu.
00:25 Mais là il est 21h chez vous, est-ce qu'il y a des émeutes, des violences au moment où nous parlons ?
00:32 Depuis quelques jours, c'est vrai que les choses se sont envenimées, mais envenimées qui fait suite justement au passage du projet de loi constitutionnelle
00:43 au niveau de l'Assemblée nationale qui est examinée par les parlementaires.
00:48 Avant de parler des questions politiques, Dominique Fauchy, vous savez c'est à 17 000 km, on a énormément de mal à avoir des informations
00:57 sur ce qui se passe concrètement en ce moment. Est-ce que l'état d'urgence a un effet ?
01:03 Il y a l'état d'urgence qui a été décrété, il y a des rapports qui ont été envoyés en Nouvelle-Calédonie.
01:13 Je ne sais pas si la répression, comment dire, pourra régler les choses.
01:19 Il faut aussi envoyer des gens pour rétablir le dialogue avec tous les partis, les responsables, les gens sur le terrain,
01:27 pour pouvoir revenir à une situation plus apaisée.
01:30 Gabriel Attal a dit ce matin qu'il n'y aura pas de reprise du dialogue tant que l'ordre ne sera pas rétabli.
01:37 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
01:40 Bien sûr, c'est difficile de discuter sereinement dans des conditions comme ça.
01:44 On aurait aimé discuter sans qu'il y ait ces tensions, sans que le projet de loi constitutionnel
01:50 aurait été établi, c'est une demande du FNKF.
01:52 Depuis le congrès du Front, le 23 mars dernier, on a demandé de suspendre la procédure législative
02:02 pour que les discussions puissent reprendre avec une mission de médiation des hautes personnalités de l'État,
02:10 qui puisse se rendre sur les territoires pour renouer les fils du dialogue.
02:13 Puisque depuis le 12 décembre 2021, date de la troisième consultation,
02:18 on a constaté qu'on a un gouvernement qui est sorti de son couloir d'impartialité
02:23 et qui fait qu'aujourd'hui, il est difficile de discuter.
02:28 Pour vous, c'est le gouvernement qui a mis le feu aux poudres ?
02:32 C'est tout un ensemble de choses.
02:34 La paix en Nouvelle-Calédonie est fragile, elle a toujours été fragile dans l'histoire du pays.
02:40 Qui a construit la paix par les accords de Matignon et de Lumière ?
02:45 C'était deux choses, c'était le consensus et l'impartialité de l'État.
02:49 Aujourd'hui, le projet de loi constitutionnel a été déposé sans consensus local
02:53 et on a constaté depuis un certain nombre de mois, d'années,
02:58 que l'État était sorti de son couloir de partialité aussi.
03:03 Les revendications des émeutiers en ce moment, elles sont copolitiques ?
03:11 On ne sait pas trop, on a en face de nous une jeunesse qui a toujours été marginalisée,
03:22 c'est-à-dire que les mobilisations, les émeutes ont lieu dans le grand nombre.
03:26 C'est-à-dire que dans le grand nombre, dans les quartiers populaires,
03:32 où la jeunesse a été mise un petit peu de côté,
03:35 c'est tout un ensemble de choses qui font que ça a été exposé.
03:40 Des revendications politiques, donc économiques également.
03:45 Merci Dominique Fauchy d'avoir répondu à nos questions.

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