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"Nous sommes satisfaits de nos résultats", affirme mercredi 8 mai Henri Poupart-Lafarge, le PDG d'Alstom, alors que le groupe vient de publier ses résultats financier avec un chiffre d'affaire en hausse, un bénéfice en baisse et un plan de désendettement annoncé.

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Transcription
00:00 La Vité ECO, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous et bonsoir à vous Henri Paupar-Lafarge.
00:08 Bonsoir.
00:09 Vous êtes le PDG d'Alstom, vous venez de publier vos résultats financiers.
00:12 Quand on regarde le verre à moitié plein, on voit un chiffre d'affaires en hausse pour atteindre 17,6 milliards d'euros,
00:18 quasiment 19 milliards de nouveaux contrats sur un an.
00:21 Mais quand on regarde le verre à moitié vide, on voit un bénéfice en baisse à 44 millions d'euros.
00:27 C'est 250 millions de moins que l'année précédente.
00:30 Comment est-ce que vous l'expliquez ? Comment est-ce que vous le justifiez ?
00:33 Tout d'abord, nous sommes satisfaits de nos résultats.
00:36 Ils témoignent de l'engagement de tous nos collaborateurs.
00:40 Ils témoignent de tous les efforts qui ont été faits dans la dernière période pour redresser le groupe.
00:44 Ils sont en ligne avec nos estimés.
00:47 Comme vous l'avez dit, des ventes en croissance, un résultat opérationnel qui augmente de 17%.
00:53 Effectivement, un certain nombre de charges liées à l'intégration de bombardiers,
00:59 liées au lancement d'un certain nombre de plans industriels,
01:04 ont grévé les coûts en dessous de ce qu'on appelle en dessous le résultat opérationnel et donc ont grévé le résultat net.
01:11 Alors, à l'automne dernier, vous lanciez un plan de désendettement de 2 milliards d'euros. Où en êtes-vous aujourd'hui ?
01:16 C'est ce que nous avons annoncé précisément.
01:18 Nous avions annoncé un plan de désendettement de 2 milliards d'euros.
01:21 Compte tenu des efforts qui vont être faits pour générer de la trésorerie grâce à nos opérations.
01:27 Et nous avons annoncé ce plan qui comprend d'une part des cessions d'actifs que nous avons réalisées.
01:32 Alors, elles en sont où ces cessions d'actifs ?
01:34 Précisément, nous avons donc vendu, nous sommes rentrés dans un accord pour la vente de la signalisation aux Etats-Unis.
01:43 Cette vente est signée, elle est maintenant sûre, elle n'est pas faite totalement.
01:47 Elle est chiffrée ?
01:48 Elle est signée, elle est sûre.
01:50 Et nous avons annoncé l'émission d'instruments financiers, de deux types d'instruments financiers.
01:56 Dans des obligations d'une part et d'autre part de capital.
02:01 C'est ce que nous avons annoncé.
02:03 Et l'ensemble fait 2 milliards, comme nous l'avons dit dès le mois de novembre dernier.
02:07 Et donc cette augmentation de capital que vous annoncez, elle sera de l'ordre de combien ?
02:11 Alors, nous avons donné précisément son chiffre, elle sera de l'ordre de 1 milliard d'euros.
02:15 Alors, cette restructuration engagée, elle a aussi évidemment un coût social.
02:18 Vous avez déjà annoncé 1500 suppressions de postes administratifs, dont 300 en France.
02:24 Est-ce que vous comptez, vous arrêtez là ? Ou est-ce que vous allez aller plus loin ?
02:28 Alors, nous avons engagé ce plan d'efficacité, essentiellement sur les structures.
02:32 C'est pour ça que...
02:33 Pas de postes de production ?
02:34 Il y a un certain nombre de postes en France, notamment dans les fonctions support, telles que nous les appelons.
02:39 Pas dans la fabrication des trains ?
02:41 Pas dans la fabrication des trains.
02:43 Nous sommes en train maintenant de rentrer dans une phase d'optimisation industrielle globale.
02:49 Où nous allons optimiser la capacité de nos différentes usines à travers le monde.
02:54 Mais cela va se faire dans le temps et c'est normal à partir du moment où on a une activité qui peut monter ou descendre.
03:00 Et donc ça veut dire qu'on peut imaginer de nouvelles suppressions de postes à l'avenir en repo par la forge ?
03:05 Non, ça veut dire que continuellement, nous ajustons nos capacités de production dans le monde entier.
03:11 Comme nous le faisons depuis toujours et comme nous allons continuer à le faire.
03:15 Il n'y a pas de suppression de postes envisagée pour le monde.
03:18 Alors, votre carnet de commandes, il est plein, je l'ai déjà dit.
03:20 Il est record, même à 92 milliards d'euros.
03:23 Mais vous avez du mal à l'honorer.
03:25 Les TGVM devaient être livrés avant les JO.
03:28 Ce ne sera pas avant le second semestre de l'an prochain.
03:31 Les RER de nouvelle génération ont commencé à être livrés à l'automne dernier.
03:34 Avec deux ans de retard que s'est-il passé ?
03:37 D'abord, je tiens à souligner que nous mettons tout en œuvre pour livrer nos trains dans les meilleurs délais.
03:45 Et nous sommes à l'heure des JO.
03:47 Nous avons livré énormément de métros, notamment pour permettre l'extension de la ligne 14.
03:53 Nous avons livré, comme vous venez de le rappeler, le RER.
03:56 Et pour permettre l'ouverture de l'extension de la ligne, également des tramways.
04:00 De manière à ce que la ligne 3 ait été aussi étendue.
04:04 Les T12, etc.
04:06 Vous êtes en retard. Très en retard.
04:09 Ce sont des projets éminemment complexes.
04:13 Vous savez que la dernière fois que nous avons développé un nouveau TGV,
04:16 d'ailleurs conjointement avec la SNCF,
04:18 ce sont des projets de co-développement, soit avec la RATP, soit avec la SNCF.
04:21 La dernière fois que nous l'avons fait, c'était dans les années 90.
04:25 C'est dire l'effort d'innovation qui appartient à ce train-là.
04:30 Avec la SNCF, bien sûr, on veut faire le train le plus innovant, le plus économique,
04:36 le plus technologique possible.
04:38 C'est une génération qui va durer pour les 50 prochaines années.
04:41 Qui s'est accumulée du retard.
04:43 Les dernières années ont été un peu complexes.
04:45 Vous le savez, le Covid, les chaînes d'approvisionnement, l'inflation.
04:50 L'intégration de Bombardier, pour vous.
04:52 Mais au-delà de ça, encore une fois, il y a une volonté commune de la SNCF et de nous.
04:56 Je ne cite pas plus là-dessus, c'est un co-développement entre la SNCF et nous.
05:00 Ce n'est pas que votre faute, c'est ça que vous êtes en train de me dire ?
05:02 Il n'y a pas de question de savoir la faute de qui c'est.
05:04 La question c'est, ce TGV est un TGV formidable.
05:07 Il va avoir une consommation d'énergie 15% moindre que la précédente génération.
05:14 Et 15% de place en plus.
05:16 C'est-à-dire qu'à la place, il consommera 30% d'énergie de moins.
05:19 C'est bien ça le principal.
05:22 Toutes ces innovations technologiques vont permettre une amélioration du confort pour les passagers.
05:25 Et une meilleure efficacité pour la SNCF.
05:27 Mais n'avez-vous pas eu les yeux plus gros que le ventre avec ce carnet de commandes que vous avez du mal à honorer à temps ?
05:33 Non. On a une politique de stabilisation du carnet.
05:38 D'ailleurs, on l'a annoncé.
05:40 Nous souhaitons être de plus en plus sélectifs pour être sûrs d'être en mesure de bien livrer nos trains.
05:46 Je crois que l'ensemble de l'industrie ferroviaire a connu une croissance très forte.
05:51 Un exemple.
05:53 Depuis 2021, depuis l'intégration de Bombardier,
05:57 nous avons augmenté notre production de train de 40% dans les trois dernières années.
06:03 Par rapport à la combinaison des deux groupes.
06:05 Je crois qu'il y a assez peu d'industries qui peuvent se targuer dans cette période qui a été complexe,
06:10 encore une fois, d'un point de vue géostratégique, d'un point de vue Covid, d'un point de vue santé.
06:16 Peu d'industries peuvent dire qu'elles ont augmenté leur capacité de production de 40% pendant cette période.
06:22 L'intégration de Bombardier est terminée.
06:24 Elle a été longue, elle a été difficile.
06:26 Vous avez atteint la taille critique.
06:28 Quel est aujourd'hui votre principal concurrent ?
06:31 Est-ce que c'est l'Allemand Siemens qui a remporté face à vous la première ligne de TGV aux Etats-Unis,
06:36 Las Vegas, Los Angeles ?
06:38 Ou est-ce que ce sont les Chinois CRRC qui remportent de plus en plus de contrats en Europe et qui cassent les prix ?
06:45 D'abord, je vous corrige.
06:47 Puisque effectivement, Siemens est en train de négocier un contrat de TGV, ce n'est pas le premier,
06:52 puisque nous sommes en train de livrer le premier TGV aux Etats-Unis, précisément.
06:55 C'est le premier TGV en Californie.
06:57 En Californie, mais pas aux Etats-Unis.
07:00 Alors, nous sommes le seul acteur global.
07:03 C'est-à-dire que, précisément, c'était l'intérêt stratégique de l'acquisition de Bombardier,
07:07 c'est d'avoir une taille critique sur chacun des marchés.
07:10 Et donc, nous n'avons pas de concurrents principaux.
07:13 Partout où nous sommes, nous rencontrons de nouveaux concurrents, des concurrents différents.
07:18 Nous sommes le seul acteur à être sur tous les continents, en Europe, dans tous les pays.
07:23 Donc, comme nous sommes en Allemagne ou aux Etats-Unis, nous rencontrons par exemple Siemens, au Brésil.
07:29 Vous êtes en train de me dire que vous êtes meilleur que les Chinois ou que les Allemands ?
07:32 Je suis en train de vous dire qu'on a une position unique sur le marché,
07:36 qui est celle d'être un acteur, on pourrait l'appeler multilocal, c'est-à-dire présent sur tous les continents et sur tous les marchés principaux.
07:45 Nos concurrents ne sont présents que dans certains marchés.
07:48 Et donc, nous rencontrons des concurrents différents dans chacun des marchés dans lesquels nous sommes.
07:54 Eux, effectivement, nous rencontrent en permanence.
07:56 Mais nous, on rencontre, comme je vous l'ai dit, quand on est en Allemagne, c'est Siemens.
07:59 Aux Etats-Unis, c'est Siemens. Mais Siemens n'est pas présent dans d'autres...
08:02 Et donc, intégration réussie de Bombardier, c'était une bonne opération ? Et ce sera ma dernière question.
08:06 C'était une excellente opération, confirmée par le marché du ferroviaire qui est extrêmement porteur,
08:12 et confirmée par cette tendance précisément à avoir des marchés locaux extrêmement importants, cette nécessité d'être proche des clients.
08:21 Donc oui, une intégration et une opération tout à fait stratégique est confirmée.
08:25 Merci beaucoup Henri Paupar-Lafarge.
08:28 PDG d'Alstom, vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.
08:31 Merci beaucoup.

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