• il y a 7 mois
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit au premier chargement du combustible nucléaire dans l'EPR de la centrale normande de Flamanville, après un chantier qui a duré 17 ans. 

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Transcription
00:00 Christophe Barbier, vous gardez le pouvoir.
00:03 12 ans de retard sur la date de mise en service initialement prévue,
00:08 mais ça y est, l'EPR de Flamanville, donc, dans la Manche,
00:11 devrait démarrer sa production d'électricité dans les toutes prochaines semaines,
00:14 a priori cet été.
00:15 Le gendarme du nucléaire, l'autorité de sécurité nucléaire,
00:18 a donné son accord pour charger le combustible de l'uranium enrichi
00:22 dans le réacteur.
00:23 Donc ça y est, ça démarre.
00:25 Petit quiz, ça veut dire quoi, EPR ?
00:28 Ah ah !
00:30 Ça veut dire deux choses.
00:30 Au départ, c'était « European Pressurized Reactor »,
00:33 donc réacteur européen pressurisé,
00:35 et c'est devenu évolutive puissance réacteur.
00:40 Donc un réacteur à puissance évolutive.
00:41 Zéro pour tout le monde.
00:43 Ensuite, 13,2 milliards de coûts,
00:46 c'est quatre fois plus que ce qui était prévu.
00:48 Il y a eu beaucoup d'incidents, des réparations à faire.
00:50 On apprend, c'est un prototype.
00:52 C'est 400 TGV.
00:53 Vous savez qu'en France, aujourd'hui, il n'y a pas 400 TGV qui circulent.
00:56 Et ils marchent avec l'électricité qui vient d'accroître le nucléaire.
00:59 Alors voilà, que nous dit ce retard ?
01:01 D'abord, qu'on a perdu en France le savoir-faire nucléaire,
01:03 le savoir construire des centrales,
01:05 entre les générations précédentes et celles qui arrivent.
01:07 Il a fallu reconstruire ce savoir-faire.
01:08 On a perdu les gens.
01:09 On a perdu les gens.
01:10 On a perdu les gens et on a perdu les gens
01:12 parce qu'on a arrêté le nucléaire pour des raisons politiques.
01:15 Il n'y avait plus d'avenir, on n'allait plus dans ces filières.
01:17 Quand on s'y est remis, il a fallu reformer, réapprendre.
01:21 Ensuite, on voit qu'on a voulu faire ça aussi avec les Allemands.
01:24 C'est très bien.
01:24 Ça a été difficile.
01:25 Ça a additionné des conditions de sécurité, des normes à vérifier.
01:30 Ça n'a pas été un atout.
01:31 Il y a d'autres EPR qui fonctionnent, un en Finlande, deux en Chine.
01:33 Il y en a deux qui sont en construction en Grande-Bretagne.
01:36 Mais on est vraiment à la pointe et on a réappris,
01:38 on s'est rééduqué au nucléaire.
01:40 Et évidemment, depuis deux ans, dans ce pays,
01:43 tout le monde est devenu pro-nucléaire.
01:44 Quand on a vu que la Russie pouvait faire exploser nos factures,
01:47 on s'est dit "ouh là là, heureusement qu'on va reconstruire du nucléaire".
01:50 Les mini centrales qu'a promis Emmanuel Macron.
01:53 Maintenant, pourquoi on n'était pas pro-nucléaire il y a quelques années ?
01:56 Il y a eu Fukushima, il y a eu la politique menée par les Verts,
02:00 il y a eu des accords à gauche pour démonter le nucléaire.
02:03 Mais ce sont les Français qui votaient pour la majorité de gauche en 2012.
02:07 Ce sont les Français qui disaient dans les sondages.
02:09 Il y a eu une vraie désinformation.
02:10 Non, pas une désinformation.
02:12 Par exemple, ce qui s'est passé en Allemagne est très marquant.
02:15 Quand en Allemagne, on apprend que le ministre des Affaires écologiques et énergétiques
02:20 a truqué l'humain des rapports
02:21 parce que ça n'allait pas dans le sens des fermetures des centrales.
02:23 Mais ça s'appelle de la politique, ça.
02:24 Non, ça s'appelle de la fraude.
02:26 Ça s'appelle de l'affluence russe.
02:27 Oui, mais les partisans affreinés du nucléaire,
02:30 notamment EDF, quelques constructeurs parfois,
02:33 faisaient l'éloge du nucléaire en cachant certains risques ou certaines failles.
02:37 C'est la démocratie qui tranche.
02:39 Non, non, là il y a eu quand même une vraie campagne
02:41 qui a été menée pendant des années par Greenpeace notamment,
02:45 qui a été l'arme absolue antinucléaire.
02:47 Ils ont été écoutés.
02:48 Ils ont été écoutés parce qu'ils ont joué sur des peurs
02:51 et ils ont effectivement été...
02:52 Ils n'ont pas inventé Tchernobyl,
02:54 ils n'ont pas inventé Fukushima et donc les opinions...
02:56 Le lobby pro-nucléaire n'est pas spécialement muet et discret.
02:58 Il y a au moins un équilibre de lobby dans cette affaire.
03:01 On va essayer de mettre tout le monde d'accord.
03:02 Je pense que le nucléaire,
03:04 parce qu'il y a le problème des déchets,
03:05 il y a le problème de la sécurité,
03:06 le nucléaire, il faut en sortir le plus vite possible.
03:10 Mais tout est dans le mot possible.
03:12 Aujourd'hui, c'est impossible.
03:13 Dans dix ans, c'est impossible.
03:15 Dans cinquante ans, je n'en suis pas sûr.
03:17 Dans deux cents ans, les gens se retourneront en disant
03:20 quel risque ils ont pris à avoir du nucléaire.
03:22 Ils n'avaient pas le choix.
03:23 Mais qu'est-ce qu'ils ont dû avoir peur ?
03:24 Eh bien, moi, je pense que nous savons maintenant
03:26 que l'Allemagne a été absolument infiltrée par les Russes.
03:30 Merkel était pas...
03:31 C'est Merkel qui décide après Fukushima.
03:33 Non, je suis en train de parler de ça.
03:35 Je suis en train...
03:35 Revenons aux années 80,
03:37 revenons aux années 70,
03:38 revenons avec Atomkraft, Neidank
03:40 et tout ce mouvement anti-nucléaire
03:42 qui est poussé en Allemagne
03:44 par des gens qui sont, on le sait maintenant,
03:45 parce que les papiers sont sortis,
03:46 spécialement au moment de l'ajout de l'Union soviétique,
03:48 qui étaient des espions russes.
03:49 Quand il y a, parallèlement au nucléaire civil,
03:52 il y a l'opposition au nucléaire militaire,
03:54 c'est-à-dire que vous avez des jeunes Allemands
03:55 qui se promènent dans toutes les villes allemandes
03:57 en train de crier "mieux vaut rouge que mort"
04:00 et qui sont emmenés avec des cinquantaines,
04:02 des centaines d'autobus d'une ville à l'autre
04:04 puisque l'Allemagne, c'est plusieurs capitales et pas un centre.
04:06 Et ce sont des dissidents soviétiques
04:08 que j'avais interviewés à l'époque,
04:10 André Isinoviev et Léonide Pliucht,
04:11 qui m'avaient dit "mais qui croyez-vous
04:12 qui paye pour ces autobus ?
04:14 C'est le KGB".
04:15 Et on l'a retrouvé quand l'Union soviétique est tombée.
04:17 Et donc, tout le côté pacifiste, anti,
04:20 surtout pas la guerre, surtout pas l'atomique,
04:22 vive la pureté allemande et les grandes forêts allemandes,
04:25 c'est quelque chose qui a été entretenu par les Russes
04:27 pour faire de l'Allemagne le point faible,
04:30 le maillon faible de l'Europe.
04:31 - Merkel née à l'Est, était-elle une agente soviétique ?
04:34 - Je ne pense pas, je pense que c'était une fille de pasteur.
04:37 - Et puis elle faisait son calcul politique.
04:38 - Première !
04:39 - Ce n'est pas le meilleur chemin pour devenir soviétique.

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