• il y a 7 mois
Retrouvez "Lévy sans interdit" avec Élisabeth Lévy tous les matins du lundi au jeudi

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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-05-08##

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Transcription
00:00 Lévi Sans Interdit, bonjour Elisabeth !
00:02 Bonjour Benjamin, je rigole parce qu'elle m'a énervé avec les JO,
00:05 mais je crois que je vais l'énerver avec ma chronique !
00:08 Ça commence déjà !
00:10 Oui parce qu'on va parler de la flamme olympique tout à l'heure Elisabeth !
00:12 Oui, oui, en attendant...
00:15 En attendant, on parle d'un autre sujet !
00:17 C'est dans une semaine, le festival de Cannes, la croissette, les paillettes, le glamour !
00:21 N'y comptez pas Benjamin, parce qu'en guise de glamour,
00:24 vous aurez le droit à une sinistre liturgie à mi-chemin
00:27 entre le rituel expiatoire et le congrès du parti communiste de l'Union Soviétique de Staline,
00:33 puisque quelques ennemis du peuple seront accusés, jugés et condamnés,
00:38 maintenant c'est la même chose, ça se fait d'un coup en place publique !
00:41 Alors je ne me rappelle pas que Godrèche ait triomphé à Cannes,
00:44 mais cette année, Sainte Judite, Vierge et Martyr,
00:48 ouvrira le bal avec un court-métrage présenté en ouverture de la sélection "Un Certain Regard"
00:53 et en sélection officielle "Excusez du Peu", le titre de ce court-métrage.
00:57 Très attendu, c'est moi aussi, moi aussi je veux qu'on me regarde,
01:01 et d'ailleurs pas pour mes hauts talents, pour mes malheurs, malheurs que je ne nie pas d'ailleurs.
01:06 Toutes victimes, donc tous coupables, un vent de terreur souffle donc sur la grande fête et sur la grande famille du cinéma.
01:13 Je vous renvoie à un excellent article de Lena Lutho dans le Figaro,
01:17 on a vu Dominique Besnéard en une de Télérama, donc Besnéard c'est un agent, vraiment l'agent des stars.
01:24 Une liste noire de 10 noms circule par WhatsApp et par SMS,
01:29 des comédiens, des cinéastes, des producteurs de premier rang,
01:33 alors comme je n'ai eu que cette liste comme ça sous le manteau, je ne vais pas vous citer de nom,
01:37 mais c'est vraiment du haut du panier.
01:40 Une enquête Mediapart serait en préparation, des projets sont suspendus sur la base de ces rumeurs,
01:46 et la direction du festival a déjà, c'est ce qu'elle dit au Figaro, un plan de crise.
01:51 Les hommes dénoncés, donc il ne s'agit évidemment pas de jugés condamnés,
01:55 dénoncés, seront invités à aller monter les marches ailleurs,
01:59 les films concernant ces hommes dénoncés seront déprogrammés, c'est ce qu'ils disent,
02:05 donc ils assument leur cancel culture, il est vrai qu'il n'est pas question de culture et encore moins d'art,
02:10 le festival de Cannes est désormais un concours de vertu.
02:14 - Bon, vous ne pouvez pas non plus nier les abus, Elisabeth, dans le cinéma.
02:18 - Alors il y a des abus dans la vie dès qu'on est deux, Benjamin, il y a des abus, des risques d'abus,
02:24 cela en fait partie, maintenant bien entendu il y a des abus sanctionnables par la loi,
02:29 et il y en a dans le cinéma, notamment évidemment dans le cinéma,
02:33 puisque le cinéma c'est à la fois un art et un business, dont le carburant et le désir,
02:38 donc l'emprise qui va avec, parce que oui, il n'y a pas de désir, sans une certaine forme d'emprise.
02:44 Le schéma est le schéma unique, donc il y a évidemment des choses, des viols,
02:49 des choses qui ne devraient pas se passer, qui doivent être punies,
02:52 mais le schéma unique qu'on essaye de nous vendre entre des jeunes femmes victimes de vieux mâles prédateurs,
02:58 des victimes innocentes d'un côté, des méchants, des salauds de l'autre,
03:02 et bien ce schéma ne me satisfait pas, parce qu'il suppose que les femmes ne sont jamais les sujets de leur histoire,
03:09 elles ne sont que des victimes, des objets, elles n'ont aucune prise sur le réel,
03:15 et je ne crois pas que ce soit vrai, en plus pour ça il faut mettre dans le même sac la blague poète-poète,
03:20 et le viol, la séduction et le harcèlement, le désir et la perversion.
03:25 Mais surtout, pour sanctionner les abus, il y a une institution qui s'appelle la justice,
03:31 avec des règles, en particulier au premier chef la présomption d'innocence,
03:35 et bien MITOU, ce n'est pas une institution, c'est une milice privée idéologique qui avance par la terreur,
03:41 qui prône une justice expéditive, c'est-à-dire le lynchage symbolique et médiatique.
03:47 Elles ne veulent pas la justice, enfin il et elle d'ailleurs, il n'y a pas que des femmes,
03:51 elles veulent des places, et en fait c'est une génération qui se bat la coulpe sur la poitrine de ses aînés
03:56 pour leur montrer le chemin de la sortie.
03:58 À nous d'en croquer, à nous d'en lumier, à nous la lumière, à nous les subventions,
04:02 à nous les contrats publics, reste à savoir si le public se laissera acheter
04:07 un coup de jérémiade et de bon sentiment.
04:09 - Merci à vous Elisabeth Lévy.
04:11 Et Françoise de Bois est là pour réagir, pas mal de choses.
04:20 - Oui, alors plusieurs choses, parce que je ne suis pas du tout d'accord avec la fin,
04:24 je pense qu'il y a toujours une part de vouloir piquer la place de l'autre,
04:27 mais je pense qu'il y a aussi une part réelle dans tout ce qui se passe de profonds sentiments
04:33 et d'injustice et de désir de parler.
04:36 Mais je vais vous étonner Elisabeth, je suis d'accord avec vous sur quelque chose
04:40 que vous avez peut-être assez insupportable pour moi, c'est-à-dire que vraiment la liste noire,
04:44 on a tous les noms qui circulent, d'ailleurs ils sont sur Twitter, sur Facebook, sur les réseaux sociaux.
04:49 - Je n'ai pas voulu les citer, votre unique semelle parait, vous avez raison.
04:54 - Je ne les citerai pas, je suis accablée par cette méthode.
04:56 - Je le suis vraiment, ça me met dans une rage.
05:00 Non mais comment est-ce qu'on peut présupposer, comment est-ce qu'on peut,
05:03 comment dirais-je, faire ce type de teasing ? On parle quand même de la vie de gens.
05:07 Moi je ne sais pas qu'a fait Pierre, Paul, Jacques ou Jaco,
05:11 non pardon, il y a Benoît Jaco dedans, donc quelle bêtise de ma part.
05:15 Je ne sais pas ce qu'ils ont fait.
05:16 - Vous ne savez pas non plus, ils n'ont pas été jugés.
05:18 - Nous ne savons rien et je pense que ce climat, et là je rejoins ce que vous dites,
05:23 je ne suis pas d'accord avec vous sur MeToo qui sème la terreur, etc.
05:27 Vous savez très bien, on ne va pas refaire le débat.
05:29 Mais par contre, je vous rejoins sur cette méthode-là,
05:32 je trouve ça effarant, effrayant et ça m'angoisse profondément en fait.
05:37 En réalité, ça m'angoisse maintenant, c'est-à-dire que moi je suis prête absolument,
05:41 contrairement à vous, à soutenir Judith Gaudrech,
05:43 à soutenir tout ce qui fait que les femmes se libèrent de l'emprise et puissent exprimer.
05:50 Je ne suis pas d'accord avec cette méthode qui consiste à dire,
05:53 "attendez-vous à savoir que... attendez-vous à savoir quoi... à savoir quoi..."
05:58 - Mais c'est la méthode...
05:59 - Mais non, non, non, il y a une différence entre témoigner comme l'a fait Judith Gaudrech,
06:04 ou les témoignages sur MeToo, les témoignages sur Twitter,
06:07 et cette mise en scène de "attendez-vous à savoir que..."
06:12 ça c'est absolument pathétique, c'est inacceptable.
06:14 - Mais parce que vous Judith Gaudrech, qui arrive, excusez-moi,
06:18 mais moi je suis effaré, si vous voulez, je suis nabré.
06:22 Quand on nous explique, j'ai entendu ce matin à propos de l'interview d'Emmanuel Macron,
06:25 sur notre antenne au Demeurant,
06:27 j'ai entendu que je ne sais plus qui disait,
06:30 "oui mais il y a des plaintes qui sont classées sans suite".
06:33 Mais qu'est-ce qu'elles veulent ?
06:34 Si les plaintes sont classées sans suite, c'est qu'il n'y a pas les moyens de juger et de condamner.
06:38 - Ça dépend la raison où on les classe sans suite.
06:40 - Non mais non ! Quand une plainte...
06:41 Pardon, François, je viens de vous écouter, alors soyez gentil, vous allez me laisser aller au bout d'une phrase.
06:46 - Vous voyez bien ensuite, François.
06:47 - Donc, quand une plainte est classée sans suite, ou quand il y a prescription,
06:50 ça veut dire que la justice ne peut pas se prononcer.
06:53 Si la justice ne peut pas se prononcer,
06:55 je ne reconnais aucunement à Madame Godrej, si vous voulez...
06:59 Non, non !
07:00 Je ne lui reconnais aucun droit de se prononcer, de jeter des noms.
07:05 On ne jette pas des...
07:06 Mais quelle que soit la raison, il n'y a que la justice qui est habilitée à juger.
07:12 Madame Godrej n'est pas habilitée à juger, à sanctionner, à balancer comme ça.
07:19 En plus, excusez-moi, c'est quand même extraordinaire.
07:22 Il y a dix ans, elle donne une interview en disant que c'était une emprise géniale.
07:25 Dix ans après, elle dit que finalement c'était une emprise terrible.
07:29 Maintenant, quand on parle d'elle à 14 ans, c'était une enfant.
07:32 Excusez-moi !
07:33 Donc, une enfant a le droit de changer de sexe, en gros.
07:36 Elle a le droit de dire qu'elle veut qu'on l'appelle Pierre si elle s'appelle Judith à la naissance.
07:41 Mais en revanche, quand elle a une relation avec un homme, c'est une enfant.
07:44 Ça ne veut pas dire que c'était bien.
07:46 Je veux dire qu'on est en train de nous raconter une belle histoire,
07:49 ou même pas une belle histoire, qui ne correspond pas à la loi.
07:53 - Je vais répondre à ça, excusez-moi.
07:55 Franchement, vous avez un cerveau magnifiquement fait, Isabelle.
07:59 Vous ne pouvez pas mélanger les transgenres et Judith Godrej.
08:02 Ce n'est pas possible de faire ça.
08:04 On dirait que c'est de la mauvaise foi dans le débat.
08:06 - Répondez-moi à mon argument.
08:08 - Il n'y a pas d'argument.
08:10 Je ne vais pas répondre à un argument qui n'a pas de sens.
08:14 - À 14 ans, on n'est pas un enfant pour changer de sexe,
08:18 mais on est un enfant pour le sexe.
08:20 - Mais pourquoi vous introduisez l'histoire des transgenres là-dedans ?
08:22 - Parce que je vous dis qu'à 14 ans, c'est la question de ce qu'on est à 14 ans.
08:26 - Mais je ne suis pas d'accord avec vous.
08:28 Ce n'est pas le sujet pour Judith Godrej.
08:30 - Je vous dis que c'est extraordinaire que la chose soit telle.
08:32 - Je voudrais terminer.
08:34 - Françoise, s'il vous plaît, vous mélangez un petit peu.
08:36 - Vous le faites exprès d'ailleurs.
08:38 J'entends ce que vous dites.
08:40 Judith Godrej, cette charge que vous avez sur elle,
08:42 elle a le droit d'avoir maturé quelque chose.
08:44 Elle a le droit d'avoir une révolution personnelle
08:46 qui fait qu'elle se sent...
08:48 - Mais moi, j'ai le droit de ne pas y croire.
08:50 - Alors, vous avez absolument le droit de ne pas y croire.
08:52 - Mais j'ai le droit de la trouver exaspérante et ridicule.
08:54 - D'accord, Juliette Minoche aussi est exaspérante et ridicule.
08:58 Moi non, mais moi je suis désolé de vous le dire.
09:00 Je pense que les témoignages vont se multiplier
09:02 parce qu'il y a une libération.
09:04 Et le point sur les affaires classées sans suite,
09:06 je rejoins ce que disait Benjamin,
09:08 il y a beaucoup d'affaires qui sont classées
09:10 parce qu'il y a une extinction aussi des faits.
09:12 - Et alors ? Donc il faut condamner ?
09:14 - Non, c'est pas qu'il faut condamner,
09:16 mais il est tout à fait normal que les femmes,
09:18 par exemple, il y a des femmes qui poursuivent
09:20 Patrick Poivre d'Avort avec des faits qui sont prescrits.
09:22 Regardez le cas d'Olivier Duhamel.
09:24 Les faits sont complètement prescrits.
09:26 Est-ce que ça veut dire que la faute est effacée ?
09:28 Par exemple, je vous pose juste la question.
09:30 - Eh bien, oui. - Non, elle ne peut pas être effacée.
09:32 - Eh bien, moi je suis... - Non, elle ne peut pas être effacée.
09:34 - On a compris votre désaccord, monsieur.
09:38 On conclut avec vous, Elisabeth.
09:40 La prescription, si on a inventé la prescription,
09:42 c'est précisément parce qu'à un moment,
09:44 on ne peut plus juger.
09:46 Quand on ne peut plus juger, la faute est effacée.
09:48 Effectivement, on n'a pas le droit
09:50 de demander justice dans l'espace médiatique
09:52 parce que dans l'espace médiatique,
09:54 la condamnation est sans appel.
09:56 - Elisabeth, on a le droit dans l'espace médiatique
10:00 de raconter n'importe quoi.
10:02 Donc à ce stade-là, faisons un débat
10:04 sur "on raconte n'importe quoi dans l'espace médiatique".
10:06 - S'il vous plaît, s'il vous plaît,
10:08 on a des accords de fond, mais accords de principe.
10:10 - Pas de liste noire, dégueulasse.
10:12 - Pas de liste noire concernant ces accusations
10:14 dans le cinéma, notamment au Festival de Cannes.
10:18 - Oh la vache !
10:20 - Elisabeth Lely, Françoise de Gaulle, on vous retrouve dans un instant.
10:22 - Ah bon, on continue ? On va faire des échecs
10:24 pour l'énerver un peu, soyez sympas.
10:26 - On va faire une petite pause entre temps.
10:28 On va parler de Gabriel Attal face au RNF.
10:30 - J'approuve ça. J'ai trouvé sa chronique très bonne.
10:32 - Comme ça, ça va calmer un petit peu les débats.
10:34 Un petit peu plus serein.
10:36 C'est tout !

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