• il y a 7 mois

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00:00L'invité d'ici matin sur France Bleu, Belfort Montbéliard, Julien Thibault, président de l'association Victime et Citoyen Mariqueta.
00:09Oui, on en parle ce matin, on est avec Monsieur Thibault ce matin parce que les radars routiers rapportent un gros pactole.
00:15L'an dernier, les recettes issues des radars et des PV routiers ont dépassé les 2 milliards d'euros selon la Cour des comptes, c'est une première.
00:22Certaines personnes sont contentes, d'autres détestent ces radars.
00:27En tout cas, on reçoit du coup pour en parler Julien Thibault, vous êtes ici avec nous par téléphone, bonjour.
00:34Oui, bonjour.
00:35Président de l'association Victime et Citoyen qui défend les victimes de la route.
00:40Vous, les radars, ce sont vos amis, on peut dire ça ?
00:44Déjà, mon ami, je ne sais pas, mais en tout cas on sait très bien que les systèmes en effet coercitifs ont une certaine limite,
00:54mais elles ont quand même une utilité parce qu'elles nous permettent d'être une petite sonnette d'alarme,
01:02nous indiquant qu'il faut qu'on adapte notre comportement.
01:07Et c'est vrai que l'acte de conduire nous nécessite de s'adapter sans cesse à l'environnement et d'être vigilant,
01:14et je pense que le radar, il faut le prendre comme ça et non pas autrement.
01:19Et je voulais compléter votre chiffre, en effet les radars ont ramené 2 milliards l'année dernière,
01:27mais le coût de l'insécurité routière, donc de la totalité des accidents, coûte 50 milliards à l'État.
01:36Donc on est loin de combler le trou.
01:40D'accord, je vous propose d'écouter Catherine, une automobiliste, qui elle ne croit pas en l'utilité des radars.
01:47On freine quand on passe devant et ensuite on réaccélère, c'est ce qu'elle dit, je vous propose de l'écouter tout de suite.
01:52Les radars fixes, quand on sait où ils sont, on ralentit et quand on y pense, on réaccélère.
01:57Donc non, ça ne marche pas forcément comme on l'espérait, mais pour remplir les caisses, ça fonctionne, pas de souci.
02:04Remplir les caisses, ça fonctionne, vous avez rappelé ce chiffre de 50 milliards, votre réaction par rapport à ce que vient de dire Catherine ?
02:12Non, je comprends ce comportement et chacun s'est déjà fait avoir en effet de quelques kilomètres,
02:23qui sont des fois une omission des règles de conduite, mais des fois c'est aussi tout simplement de l'inattention.
02:32J'aimerais profiter de ce moment pour faire comprendre à chaque conducteur que la vitesse inadaptée, c'est un effet aggravant dans chaque type d'accident.
02:45Et ça, ce n'est pas du tout un de l'un quand on connaît les conséquences irrémédiables d'un accident.
02:52Vous savez, notre association, chaque jour, accompagne des victimes, et chaque jour, ce sont les appels d'une personne qui est envoyée d'un accident.
03:04Une moelle épinière sectionnée, une déficience cérébrale, un décès d'un enfant, d'un dépouille.
03:10Et en fait, les conséquences dramatiques de ces accidents, on peut les éviter.
03:16Et on sait très bien que l'impact de la vitesse, elle est énorme dans la sécurité routière.
03:24Donc voilà, le radar, en effet, il a ses limites.
03:28C'est un outil, mais c'est un outil principal.
03:30Je vous coupe parce qu'on a en ligne, justement, M. Frédéric Chobanian, le maire de Sainte-Suzanne,
03:37commune dont on a entendu le nom un peu plus tôt dans la matinale, puisque viennent d'être installés là-bas deux radars, justement.
03:44C'est une petite commune. Est-ce que vous êtes avec nous, M. Chobanian ?
03:47Oui, bonjour.
03:48Bonjour, maire de Sainte-Suzanne.
03:50Bonjour aux usagers de la route.
03:52Bonjour aux usagers de la route qui passent par votre commune et qui sont ceux qu'on a rencontrés, en tout cas surpris,
03:58de voir deux radars dans un si petit espace. Pourquoi ce choix ?
04:02Alors, pourquoi ce choix ? C'est vrai que Sainte-Suzanne a la particularité d'être en entrée d'agglomération.
04:08Et donc, on a deux départementales qui traversent la commune.
04:11Une qui voit passer 6 000 véhicules par jour et l'autre 3 000.
04:15Et en fait, depuis que j'ai été maire, régulièrement, j'ai des habitants, des parents qui venaient me voir
04:22en me disant que mes enfants doivent traverser la rue pour aller à l'arrêt de bus, pour se rendre au collège, au lycée.
04:28Et je suis inquiet.
04:31Effectivement, on avait fait des relevés et trop d'automobilistes ne respectaient pas les vitesses.
04:37Et donc, quand la préfecture nous a proposé d'expérimenter ces nouveaux radars urbains,
04:43on s'est porté volontaire, sachant qu'on avait débattu en commission de sécurité, en conseil municipal.
04:51Et c'est vrai que les arguments que l'on entendait des uns et des autres,
04:55sur c'est pour l'argent, ça ne marchera pas, tout ça.
04:59Et puis finalement, le choix s'est porté sur deux endroits qui avaient été très accidentogènes,
05:05puisque depuis 2014, il y avait eu six accidents, dont trois voitures qui avaient fini sur la terrasse chez un habitant.
05:13Et donc, le choix s'est porté sur ces deux endroits.
05:17Monsieur Thiebault, président Julien Thierry, président de l'association Victimes et Citoyens,
05:23quand vous entendez ça, des petites communes qui installent des radars, même si c'est des petits périmètres,
05:28est-ce que ça vous rassure, est-ce que vous trouvez ça normal ?
05:32En tout cas, c'est une bonne technique, c'est la façon justement de sécuriser une ville,
05:40de sécuriser un lieu où, en effet, il y a un partage de la route.
05:45De plus en plus, on incite justement les municipalités, l'Europe, le gouvernement,
05:54de mettre des zones 30 km heure en ville, justement, lorsqu'il y a des rencontres de différents usagers de la route.
06:03Et de toute façon, c'est des mathématiques, c'est de la synergie cinétique,
06:12c'est plein de données qui vont voir que, de toute façon, dès qu'on aura un excès de vitesse,
06:19les conséquences de l'accident seront plus importantes.
06:24Donc, chaque jour, on a 9 personnes qui décèdent sur la route,
06:30on a 44 personnes qui se retrouvent blessées graves et qui laissent en partie ou en totalité leur autonomie.
06:39Une dernière question.
06:41On est souvent sur l'essai de confiance sur ses capacités.
06:47Rapidement, M. Thibault, simplement, je me permets de vous couper pour vous demander une dernière question.
06:52Il nous reste une poignée de secondes.
06:54On parlait de ses bénéfices records, de ses recettes records faites par l'État.
06:582 milliards d'euros, c'est un record.
07:01C'est un peu tabou, cette question de l'argent.
07:03Est-ce que ça va à l'État ? Est-ce que vous en bénéficiez, vous, Association Victimes et Citoyens ?
07:09Oui, dans une certaine mesure, parce qu'en effet, la recette des radars participe justement à améliorer la sécurité routière.
07:17Donc, ça passe par l'aménagement, ça passe par des contrôles, mais ça passe aussi par des subventions
07:22que peuvent solliciter les associations dans lesquelles, en effet, on sollicite.
07:28Ce n'est pas seulement une pompe Afrique.
07:30Voilà, pour éduquer les personnes et notamment les enfants et les jeunes sur la route.
07:35Ce n'est pas seulement une pompe Afrique.
07:36Merci d'avoir été avec nous, Julien Thibault, président de l'Association Victimes et Citoyens.
07:40On remercie aussi Frédéric Tchobanian, maire de Sainte-Suzanne, qui a installé deux radars récemment dans sa petite commune.
07:46Merci.

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