• il y a 8 mois
Samedi 4 mai 2024, SMART @WORK reçoit François-Gérard Bouy (Directeur financier, Labrador) , Évelyne Mercier (Directrice financière, Manutan France) et Marie-Hélène Pebayle (présidente, DFCG)

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00:00Smart at Work, vous est présenté par Manu Tan.
00:16Bonjour à tous et bienvenue dans votre émission mensuelle Smart at Work,
00:20où on se pose chaque fois des questions autour de comment finalement on peut tous ensemble,
00:26individuellement et collectivement, mieux travailler demain.
00:29Alors ce mois-ci, je vous propose une réflexion autour de la digitalisation de la fonction finance.
00:34Digitalisation évidemment des process, automatisation des tâches, IA, blockchain,
00:39la convergence des métiers de la finance et de la fonction technologique
00:43ouvrent de nouvelles perspectives pour transformer finalement les métiers de la finance,
00:48améliorer aussi la prise de décision.
00:50Mais comment les DAF peuvent-ils prendre ce virage technologique ?
00:54Quels sont concrètement les gains qu'ils peuvent espérer ?
00:57Autant de questions auxquelles on va tenter de répondre aujourd'hui avec mes invités dans Smart at Work.
01:08Pour commencer cette émission, j'ai le plaisir de recevoir Marie-Hélène Pébail. Bonjour.
01:12Bonjour.
01:13Vous êtes présidente de la DFCG, c'est l'Association des directeurs financiers
01:17et des contrôleurs de gestion des entreprises privées et publiques.
01:20Qu'est-ce que vous faites exactement dans cette association Marie-Hélène ?
01:24Alors moi je suis la première présidente femme de la DFCG qui existe depuis 60 ans,
01:30qui est le réseau donc comme vous l'avez dit des directeurs financiers et contrôleurs de gestion.
01:33Nous sommes 3000 adhérents et nous travaillons bien entendu pour répondre aux attentes de nos adhérents,
01:40à savoir sur le plan de la formation, les accompagner, sur le plan de l'événementiel.
01:44Nous avons créé des groupes d'échange sur un certain nombre de thématiques
01:47et la digitalisation fait partie de nos thématiques stratégiques.
01:51Nous avons également la RSE, le pilotage de la performance, nous faisons de l'événementiel,
01:56nous récompensons aussi les directeurs financiers tous les ans lors d'un congrès national qui s'appelle le Financium.
02:02Voilà c'est une association qui existe depuis 60 ans.
02:05Alors vous parlez de la digitalisation qui est le sujet qui nous occupe finalement aujourd'hui.
02:08Quand on est comme ça dans des fonctions financières,
02:11quels peuvent être en tout cas les objectifs de cette digitalisation aujourd'hui ?
02:16Alors aujourd'hui moi qui suis également directrice administrative et financière d'une entreprise dans le domaine de la bio qui s'appelle Le Pan Beldon.
02:24C'est une taille d'entreprise de PME, alors je vais pouvoir vous répondre
02:27parce que je ne connais pas toutes les tailles d'entreprise bien entendu.
02:29Mais pour Le Pan Beldon, la digitalisation ça nous aide à travailler beaucoup plus rapidement,
02:35sur un certain nombre de fonctions, à répondre aussi à des obligations comme la dématérialisation des factures,
02:41bien sûr partie des objectifs prioritaires pour les petites entreprises,
02:45mais également aussi nous avons mis en place un ERP
02:48et ça permet d'avoir du pilotage de la performance de façon beaucoup plus rapide,
02:52d'avoir les informations, donc c'est la data,
02:55de manière à passer moins de temps à produire de la data et à pouvoir plus l'analyser.
03:00Justement où est-ce qu'en sont les DAF aujourd'hui sur ces sujets de digitalisation ?
03:05J'imagine qu'il y a aussi probablement des différences de taille d'entreprise
03:09quand on est une plus petite entreprise peut-être c'est un petit peu plus difficile à mettre en oeuvre ?
03:13Oui, alors les DAF aujourd'hui au niveau de la DFCG, nous avons créé un groupe d'échange qui travaille sur plusieurs thématiques.
03:19Il y a une thématique de sécurité que je rattache aussi à la transformation digitale
03:23qui est tout en lien avec la cybersécurité, avec tous les risques de fraude,
03:28donc ça, ça fait partie aussi de nos sujets.
03:30Il y a également toute la dématérialisation en tant que telle,
03:33mais également tout le travail sur les ERP,
03:36donc dans les grandes entreprises travailler avec un ERP, un ERP à la fois opérationnel et financier,
03:40ça ne pose aucun problème.
03:42Dans les entreprises plus petites, il y a une question de coût, de temps,
03:45donc là, c'est plus difficile à mettre en place.
03:47Donc on accompagne aussi là-dessus au niveau de la DFCG.
03:50Il y a aussi ce qu'on appelle la mise en place de tout ce qu'on appelle les RPA.
03:55Il y a eu beaucoup de travaux, mais ça, c'est une génération un petit peu plus ancienne, je dirais, au niveau de nos thématiques.
04:02Et puis aujourd'hui, on est beaucoup sur l'intelligence artificielle.
04:06Alors c'est vrai que les DAF d'entreprise, moi, ce que je vois, ils ont autour d'une cinquantaine d'années, on va dire, en moyenne,
04:12même s'il y en a beaucoup plus jeunes,
04:14donc ce qui signifie qu'ils ne sont pas tombés dans l'intelligence artificielle
04:17et en tout cas que ce n'est pas natif dans leurs études.
04:19Donc je dis, nous avançons un pas après l'autre
04:22et il y a toute cette intelligence artificielle qui peut nous aider
04:26à la fois dans toutes les thématiques de prospective des DAF ou des contrôleurs de gestion,
04:31puisque ça, ça fait partie de nos sujets,
04:33mais également qui peut nous accompagner aussi sur tout ce qui est le contrôle interne
04:37et notamment avec la capacité à traiter énormément,
04:41à avoir des périmètres beaucoup plus exhaustifs sur le contrôle interne en termes de données
04:45et à nous faire gagner du temps, de la réactivité et une meilleure qualité aussi de l'information,
04:51de son traitement et de ses restitutions.
04:54Je vous entends parler d'IA.
04:56Je me dis, mais est-ce qu'aujourd'hui, finalement, le métier de DAF est un métier tech ?
04:59Est-ce que ça va changer ? Vous parliez des anciens profils, mais est-ce que ça va changer les nouveaux profils ?
05:03Alors je pense qu'aujourd'hui, pour avoir quelques contacts avec les écoles de commerce,
05:08je sais que ça fait partie de leur sujet d'études.
05:12Moi, je trouve que le DAF n'a pas pour vocation aujourd'hui à être un technicien de la data,
05:18mais par contre, en comprendre les enjeux,
05:20en comprendre les enjeux non seulement au niveau du métier,
05:23mais aussi de la transformation des compétences des équipes,
05:27fait partie des sujets.
05:29Et pour moi, c'est plus vers ça que nous allons aujourd'hui.
05:33Merci Marie-Hélène Pébail.
05:35Je vous rappelle que vous restez avec nous dans un instant.
05:37Vous êtes présidente de la DFCG.
05:39On va poursuivre cette discussion dans un instant.
05:47On poursuit cette émission toujours en compagnie de Marie-Hélène Pébail,
05:50présidente de la DFCG.
05:52Et avec nous à distance, François-Gérard Bouy,
05:55directeur financier de Labrador.
05:57Et sur ce plateau, Evelyne Mercier,
05:59directrice financière de Manutten France et partenaire de cette émission.
06:02Bonjour à ceux qui nous ont rejoints.
06:04Evelyne, je vais commencer par vous.
06:06Le digital est au cœur de vos métiers chez Manutten.
06:09Vous ne pourriez pas faire sans, même dans votre fonction aujourd'hui ?
06:12Alors, tout à fait.
06:14C'est vraiment au cœur de la proposition de valeur pour nos clients.
06:18Nous offrons à nos clients des solutions digitales.
06:21Et des services personnalisés.
06:23Donc le digital est vraiment embarqué dans ce qu'on peut proposer.
06:27Et ça va aider nos lead buyers ou nos responsables de fonctions achats
06:31chez nos clients à rendre leurs fonctions plus performantes,
06:34plus durables ou optimisées.
06:36Donc chez vous, dans la fonction finance, ça vous concerne aussi finalement ?
06:39Alors, du côté de ma casquette de directeur financier,
06:43la digitalisation c'est absolument nécessaire.
06:46Nous avons une très forte volumétrie.
06:48Ce qui fait que sans digitalisation, il y a absolument
06:52l'impossibilité d'optimiser nos processus.
06:55Et puis on a aussi des besoins d'évolutivité.
06:58Donc la digitalisation, c'est ce qui nous permet de grandir avec l'entreprise.
07:01Donc d'accompagner les besoins de développement de l'entreprise.
07:04Donc c'est vraiment essentiel.
07:06Et moi, je vois trois bénéfices clés pour une fonction financière.
07:11Le premier, c'est la satisfaction de nos clients et de nos collaborateurs.
07:16Parce qu'une fonction financière digitalisée,
07:19c'est toujours plus sympathique qu'un monde de papier.
07:22Et je vais prendre un exemple dans le credit management.
07:24Par exemple, une fonction credit management bien digitalisée,
07:28ça va permettre d'aller plus vite vis-à-vis de nos clients.
07:30Ça va leur permettre aussi de savoir à quoi s'attendre.
07:33C'est plus fiable, c'est prédictif, c'est lisible.
07:37Et tout de suite, le client va tirer des bénéfices
07:40parce qu'il sait comment interagir avec Manutent.
07:42Donc très clairement, c'est un gros bénéfice d'un point de vue satisfaction.
07:45Donc des parties prenantes.
07:47C'est aussi pour l'usine du directeur financier,
07:50donc toutes les opérations finances,
07:52un moyen d'avoir de l'efficience, de l'efficacité.
07:55Donc on a toutes les transactions, on a le reporting,
07:58on a tout ce qui va être pilotage, tout ce qui est gestion du cash.
08:02Et en fait, toutes ces opérations, elles sont assez chronophages.
08:05Il y a beaucoup de mapping, il y a beaucoup de ressaisie, des choses comme ça.
08:09Une digitalisation permet d'être plus robuste, plus fiable et plus rapide.
08:14François Gérard Bouy, vous qui êtes à distance avec nous.
08:17Quelle place occupe le digital aussi de votre côté ?
08:25Alors pour nous, le digital est absolument clé
08:27puisque nous sommes une société en hypercroissance.
08:30Et donc clairement, c'est grâce au digital
08:34que nous avons la possibilité de scaler rapidement notre activité à l'international.
08:41Je me disais, Marie-Hélène, finalement que sur tous ces métiers-là,
08:45il y a besoin d'accompagnement parce qu'il y a une technologie qui évolue rapidement,
08:50donc des métiers qui se transforment aussi rapidement.
08:54Comment est-ce que vous travaillez sur ces sujets-là à la DFCG ?
08:57Alors nous avons créé des groupes d'échange,
09:00et notamment le groupe d'échange Transformation Digitale
09:02qui regroupe un peu ce qu'ont dit les deux interlocuteurs du plateau.
09:06À savoir, on est sur plusieurs sujets, l'intelligence artificielle,
09:10tout ce qui est RPA, dématérialisation des factures
09:15ou dématérialisation des process aussi au niveau financier.
09:18Voilà, en gros, c'est un petit peu les trois sujets importants.
09:22Et puis la cybersécurité aussi qui vient maintenant dans la Transformation Digitale,
09:26donc qu'il ne faut pas oublier aussi.
09:28Voilà, c'est les quatre axes de ce groupe d'échange qui pour nous est stratégique.
09:32Alors moi j'ai juste une petite remarque là au vu de ce que j'ai entendu.
09:36C'est beaucoup plus facile aussi pour une direction financière d'être dans la Transformation Digitale
09:41quand le business model de l'entreprise y est déjà.
09:44Voilà, donc je pense que là il y a un phénomène d'accélérateur
09:48parce que moi sur l'intelligence artificielle, quand on est en PME industrielle de surcroît,
09:53je suis dans une PME qui s'appelle le pain de Beldon
09:56et qui fait du pain, du biscuit, du chocolat.
09:58Avec une production.
10:00Donc c'est moins flagrant que cette nécessité.
10:04En revanche, pour effectivement garantir l'efficience des processus financiers,
10:10il est indéniable qu'il faut y aller également, même en PME industrielle.
10:14Evelyne, votre réaction à ce qui vient d'être dit par Marie-Hélène,
10:18c'est plus facile finalement quand on est déjà dans un écosystème digital ?
10:22Oui, très clairement.
10:24Très clairement, ça aide.
10:26Le financier peut aussi être un peu pionnier là-dedans,
10:30dans une entreprise peut-être plus traditionnelle,
10:33parce que ces processus s'y prêtent vraiment.
10:35Donc il y a aussi un bâton de pèlerin à prendre.
10:38Et puis pour entraîner aussi, créer des petits succès, des premiers succès
10:43qui vont permettre après de donner envie aux autres fonctions d'entreprise aussi de suivre.
10:48François Gérard, comment est-ce que vous vivez les choses chez Labrador ?
10:51Est-ce que vous êtes un petit peu la tête de pont du digital quelque part
10:55ou comment est-ce que vous voyez les choses et quel gain vous y trouvez surtout ?
11:02Alors, j'acquiesce totalement à ce qui vient d'être dit.
11:06Je pense que la digitalisation, ça peut se mettre en place par une politique de petits pas.
11:13Quand j'ai rejoint Labrador il y a trois ans,
11:16on était encore avec des processus qui étaient très papiers.
11:22Moi, la promesse que j'ai faite en arrivant,
11:25c'est d'enlever tous les papiers du bureau, de la direction financière,
11:33à savoir en passant par la mise en place d'outils SIRH,
11:38en mettant en place la digitalisation des notes de frais, la digitalisation de la téléphonie.
11:44Et il y avait une certaine réticence au départ
11:49et on voit que quand on met à disposition des outils qui sont bien designés,
11:56très intuitifs et surtout connectés à un ERP qui permet de garantir la sécurité de cette donnée,
12:06ça permet une adoption très rapide.
12:08Et je pense que c'est une nécessité de la part des directions financières
12:14de porter la digitalisation de l'entreprise à minima sur le back office,
12:21puisque je pense que cette digitalisation permet au DAF de devenir le gardien,
12:33de sécuriser les données de l'entreprise.
12:36Et je pense que la data, c'est vraiment un élément absolument clé désormais.
12:43Si on revient un tout petit peu en arrière, dans les années 2000,
12:46on a assisté à la financiarisation de l'économie avec la mise en place,
12:50un peu à marche forcée, d'un ERP qui, on l'a vu, pouvait porter une certaine complexité.
12:58Et c'était l'avènement, enfin pas l'avènement,
13:02mais c'était le renforcement du contrôle et du contrôle de gestion.
13:05Les années 2010, pour moi, c'est la digitalisation et l'automatisation des flux et de nos process.
13:11À partir de maintenant, on rentre dans l'extra financiarisation de l'économie,
13:16où la data, elle va être absolument critique,
13:20parce qu'elle nous permet de passer pour les directions financières d'une organisation
13:26où nous étions plutôt des comptables, au sens rendre compte d'une activité.
13:32Et maintenant, je pense que grâce à cette data, à l'intelligence artificielle,
13:37nous pouvons entrer dans une logique de prospection, de scénarii,
13:41puisque le DAF doit porter différents scénarios,
13:45et donc le DAF permet d'avoir un impact sur la trajectoire de l'entreprise,
13:51et on voit avec tous les enjeux d'ESG que les sociétés doivent se saisir,
14:02la trajectoire est un élément absolument clé,
14:04elle ne pourra pas se faire sans la maîtrise de nos données.
14:08Justement sur la maîtrise des données, Marie-Hélène,
14:11comment on s'assure de la fiabilité des données ?
14:13J'imagine que c'est un vrai sujet, parce que ce sont des données sensibles,
14:17il ne s'agit pas de prendre la mauvaise.
14:19Oui, au niveau de l'ADFCG, on assure des formations de praticiens aux praticiens
14:25dans ces domaines de la transformation digitale et de la data,
14:29et avec l'intelligence artificielle, ce qu'on se rend compte également,
14:33et Madame l'a dit, sur le contrôle interne, par exemple,
14:36on arrive à être beaucoup plus exhaustif, et sur les périmètres,
14:39et sur les contrôles que nous voulons faire pour fiabiliser cette donnée.
14:44Sur les risques cyber, vous disiez tout à l'heure qu'on met en place des formations,
14:47vous sentez au sein de vos indérends que c'est une préoccupation ?
14:50Est-ce que quelque part le DAF peut être pris pour cible ?
14:54Le DAF peut être pris pour cible, souvent c'est aussi le président qui est pris pour cible.
14:58Dans les procès de l'entreprise, il peut y avoir effectivement fraude,
15:02de toute manière, des factures qui sont payées alors qu'elles n'existent pas.
15:05Il y a quand même un certain nombre de menaces qui sont en train d'évoluer,
15:09puisque les hackers et tout ce monde-là deviennent de plus en plus perfectionnés.
15:14Ils deviennent compétents aussi en intelligence artificielle, bien entendu.
15:18Tout ça est très compliqué.
15:21Après, le DAF, encore une fois, il n'est pas là pour être un DSI,
15:27ou être le spécialiste de l'informatique ou des risques cyber.
15:32En tout cas, encore faut-il qu'il comprenne les enjeux
15:36et qu'il puisse, étant donné qu'il a souvent les cordons de la bourse,
15:39qu'il puisse aussi piloter cette gouvernance, ce risque-là.
15:44C'est ce dont on se rend compte, c'est que très souvent,
15:47le DAF est un petit peu le chef d'orchestre de ces sujets,
15:51soit la gestion de crise, soit la prévention de ces risques.
15:55Évelyne, comment vous travaillez avec votre DSI
15:57sur ces sujets de cybersécurité notamment,
15:59ou de fiabilité de la data, de sécurisation des données ?
16:02Je pense que ce qui est important, c'est déjà de comprendre
16:06un petit peu comment les métiers évoluent.
16:08On se rend compte que nos métiers de financiers évoluent énormément.
16:14On est de plus en plus proches des métiers techno.
16:21On est obligé de se renforcer en termes de compétences
16:24et de compréhension d'architecture, de flux, de tous ces enjeux techniques
16:31et d'avoir aussi dans nos équipes des gens qui ont une certaine appétence
16:35et qui sont parfois des profils très proches des profils IT.
16:39Côté IT, on a de plus en plus une collaboration étroite avec le métier,
16:44une compréhension des enjeux métiers.
16:46Les profils évoluent aussi.
16:48On a des profils IT qui deviennent un tout petit peu plus métiers.
16:52Je vois un gros changement dans la collaboration
16:56et la façon de travailler ensemble dans les dernières années.
17:01Il y a aussi des partenariats stratégiques qui vont s'exercer.
17:04On va aligner les stratégies IT et les stratégies métiers.
17:08On va co-leader des projets.
17:11Je pense aux projets finances.
17:13On en a quelques-uns, y compris des premiers petits cas avec de l'intelligence artificielle.
17:19On va être finalement dans le co-leadership avec l'IT.
17:23On va être vraiment dans la co-responsabilité du succès ou de l'échec du projet.
17:29Cette façon de travailler ensemble a beaucoup évolué récemment.
17:33Je pense que c'est important de bien comprendre ça.
17:36Et dans les sujets de prévention des risques, prévention des fraudes,
17:42on est aussi partenaire là-dedans.
17:44Très souvent, le métier peut avoir en tête des cas d'usage,
17:49peut avoir en tête un provider d'informations, par exemple.
17:52Et l'IT va venir et peut-être proposer une solution innovante sur un sujet
17:56ou ça peut être l'inverse aussi.
17:58C'est-à-dire le métier, de par ses échanges avec des pairs,
18:02de par des échanges avec des experts,
18:05ça peut être dans des conférences ou des formations comme à la DFCG.
18:09Là, le métier va être aussi force de proposition.
18:11Et on va vraiment travailler ensemble.
18:13Je vois nos métiers vraiment se rapprocher.
18:16Et c'est aussi de belles opportunités pour tout le monde,
18:19pour nos équipes de développement, de parcours de carrière.
18:22C'est un moment assez charnière en fait.
18:25François Gérard, est-ce que vous faites le même constat de rapprochement
18:29entre les deux métiers ?
18:33Alors, tout à fait.
18:36Je souscris à ce qui vient d'être dit.
18:40Moi, en tant que directeur financier, je considère que je suis une cible prioritaire
18:46puisque je tiens les clés du coffre.
18:51Et donc, je fais très attention et j'ai une approche,
18:55une pédagogie qui est faite auprès de mes équipes pour les sensibiliser
18:58en leur disant simplement, je prends un exemple assez concret,
19:03ne faites jamais un virement, mais si c'est moi qui vous le demande,
19:06rappelez-moi et obtenez une confirmation.
19:09C'est des petits gestes qui peuvent sauver une entreprise
19:12parce que certaines entreprises ont fait faillite à cause d'attaques.
19:17Le deuxième point que je voulais mentionner, c'est que je considère
19:20qu'en tant que directeur financier, je n'ai pas à être au cœur
19:24de la sécurité informatique.
19:27Néanmoins, je considère que le DAF est le garant de la désécurité,
19:32de la sécurité de l'entreprise.
19:35Et donc, j'ai une attention toute particulière.
19:39Et puis, peut-être je peux me permettre de profiter de mon intervention
19:44pour préciser qui nous sommes Labrador.
19:47Labrador, nous sommes le spécialiste de la transparence
19:50de l'information financière et extra-financière.
19:54Nous étions, dans les années 2000, une société qui était très tournée
19:59vers le papier, le print, puisque nous accompagnons concrètement
20:04les sociétés cotées à établir leur rapport annuel qui est devenu l'URD
20:10en version PDF, donc version print.
20:14Et depuis les nouvelles directives depuis 2021, c'est un monde qui est révolu
20:20et que nous avions anticipé début des années 2010
20:24par la mise en place, le développement d'outils technologiques.
20:28Donc, nous sommes devenus une société de technologie.
20:31Et donc, forcément, moi j'ai des interactions avec la sécurité
20:36qui est absolument clé et au cœur de notre stratégie.
20:40Donc, c'est peut-être plus simple pour moi parce qu'en tant que directeur financier,
20:44j'ai un vrai relais, un vrai support en interne pour garantir la sécurité
20:48que nous proposons à nos clients et de la déployer aussi en interne
20:53pour sécuriser l'entreprise.
20:56C'est formidable, j'ai l'impression que tout le monde autour de cette table
20:58est emballé par la digitalisation.
21:00Moi, je me demandais, finalement, Marie-Hélène, est-ce que tous vos adhérents
21:03ont le même enthousiasme ou est-ce que quand même, il y en a certains
21:06qui se disent, bon, ce n'est pas le métier que j'avais choisi au début,
21:09finalement, ça ne ressemble plus trop à ce que j'avais envie de faire
21:11et j'y vais un peu reculons ?
21:13Non, il y a un vrai enjeu de modernisation, on va dire, et de suivre.
21:19On y plaidait à ce sujet, on le sent dans les stagiaires qui viennent se former.
21:24On fait beaucoup de webinaires également, beaucoup d'essentiels,
21:27de cahiers techniques et on arrive à trouver toujours des volontaires
21:31pour participer à ces travaux et pour échanger entre pairs sur ces sujets.
21:36Vous, Évelyne, ce changement, finalement, vous l'avez intégré,
21:40vous trouvez ça, finalement, assez naturel d'avoir cette évolution technologique.
21:44Vous parliez tout à l'heure du premier cas d'usage de l'IA.
21:47Vous pouvez nous donner des exemples.
21:49À quoi peut servir l'IA dans vos métiers, par exemple ?
21:52Alors, dans nos métiers, la première chose, c'est qu'on ne peut pas utiliser l'IA toute seule.
21:57On est obligé, en fait, très souvent, de la combiner avec de l'automatisation.
22:02Donc l'IA, en finance, si je simplifie à l'extrême, c'est de la lecture de documents en 30.
22:08Ça va être des règles de gestion et puis de l'apprentissage.
22:12Une fois qu'on a dit tout ça, l'IA, elle va pouvoir lire des e-mails en 30.
22:16Elle va pouvoir, donc, déduire des bonnes règles de gestion,
22:20une bonne règle de traitement de documents.
22:22Mais après, il faut se connecter à des ERP, il faut se connecter à différents systèmes.
22:26Et là, l'automatisation va prendre le relais.
22:28Donc c'est vraiment la combinaison des deux qui donne la puissance, en fait,
22:32dans l'efficacité des traitements.
22:35Alors, nous avons choisi de faire des premiers cas d'usage.
22:38Nous sommes, chez Manutan, vraiment dans l'observation,
22:41comme beaucoup, en fait, des entreprises de notre taille,
22:46de regarder ce que ça peut nous apporter.
22:48Dans le domaine financier, on a choisi deux premiers cas d'usage
22:52qui sont autour de la gestion du cash.
22:54Donc on a un premier cas d'usage qui est dans le domaine du recouvrement.
22:59Ça consiste à lire, en fait, les e-mails que les clients nous envoient
23:02suite à une relance, par exemple, à comprendre le contexte,
23:05identifier les actions à mener, les mener derrière.
23:08Et puis, si elles sont un peu compliquées
23:10ou si le contexte nécessite vraiment une analyse approfondie,
23:13ça va passer la main à un collaborateur qui va se mettre en contact avec le client
23:18et pouvoir interagir avec lui.
23:20Donc typiquement, c'est un domaine qui touche directement le client.
23:24Donc on a choisi avant tout de jouer la fiabilité de la compréhension de contexte
23:30et la fiabilité de la prise de décision.
23:32Donc on a un taux d'automatisation qui est encore modéré.
23:36Mais au moins, on est sûr que ce qu'on fait, c'est bien fait
23:39parce que ça a un impact direct sur la satisfaction de nos clients.
23:42Et puis, toujours dans le domaine de la gestion du cash,
23:45on a un certain nombre d'actions manuelles, en fait, dans le recouvrement.
23:49Et l'idée, c'est qu'on a des ressources limitées,
23:52c'est de focaliser nos efforts au bon endroit.
23:54Donc ce qu'on a fait, on a amené une brique d'intelligence artificielle
23:57dans la solution cloud que nous utilisons.
24:00Et ça nous permet de focaliser là où il y a le plus de risques.
24:04Donc globalement, les clients qui, naturellement,
24:08parce qu'ils ont toujours un peu de retard ou leur organisation,
24:11leur processus interne sont un petit peu sophistiqués,
24:14voilà, ils vont avoir 10 jours de retard, on le sait.
24:17Dans ce cas-là, on ne va pas du tout faire d'action manuelle.
24:19On va se concentrer là où il y a des vrais risques.
24:21Donc ça permet vraiment aussi d'utiliser mieux nos ressources.
24:25Donc ce sont des petits cas d'usage, en fait.
24:27Mais voilà, on reste en observation pour progresser
24:30dans le domaine du pilotage, dans différents domaines aussi.
24:34François Gérard, chez Labrador, est-ce que vous avez recours
24:38à l'intelligence artificielle, à des solutions de blockchain ?
24:41Ce sont des choses que vous regardez aussi, j'imagine ?
24:45Alors, la blockchain, pas encore.
24:49Ou j'ai envie de dire, on ne s'y est pas intéressé.
24:52Ou alors, elle ne se prête pas à notre activité.
24:56En tout cas, on n'a pas identifié l'intelligence artificielle.
24:59Oui, que ce soit en front office et en back office.
25:03Comme je vous disais, Labrador accompagne les sociétés,
25:07notamment les sociétés cotées, pour rendre leur information transparente.
25:13Qu'est-ce que ça veut dire, concrètement,
25:15de rendre une information transparente ?
25:17C'est de la rendre accessible, précise, disponible, comparable
25:21et claire, de façon à ce que le lecteur puisse s'approprier
25:29la communication réalisée par l'émetteur,
25:32de façon la plus simple et efficace possible,
25:35et donc que l'information soit la plus crédible possible
25:40et la plus accessible.
25:43Et dans ce contexte-là, on a un travail qui est réalisé
25:47sur la clarté du langage, puisque dès qu'on est sur des communications
25:52et c'est notre combat, on peut avoir une communication
25:55qui devient technique et donc non démocratique, non pédagogique,
26:01et donc ce sont des choses que nous combattons.
26:04Et l'intelligence artificielle nous permet de transformer
26:15une phrase qui a été rédigée en la rendant claire et plus accessible.
26:20Et donc on a aussi mis en place un outil qui nous permet
26:24de donner une note de clarté sur un document qui est rédigé
26:29et propose des améliorations.
26:32Donc on est très avancé sur la partie langage, communication
26:36et clarté de l'information.
26:38En back-office, et ça c'est des choses que je ne porte pas,
26:42en back-office, moi j'ai plutôt avancé sur toute la partie digitalisation.
26:49Je pense que je suis peut-être légèrement en retard
26:52sur la partie automatisation et en tout état de cause,
26:55nous on utilise l'intelligence artificielle pour toute la partie gestion
27:00de trésorerie, à savoir on a tous nos flux bancaires
27:06qui sont placés automatiquement avec une application
27:12qui est connectée à nos banques et derrière elle me construit
27:19un tableau de flux de trésorerie en automatique de façon quotidienne
27:23et elle me permet également de générer des prévisuels de trésorerie.
27:28Donc ça c'est très intéressant, ça permet d'augmenter le DAF,
27:35je pense que grâce à l'intelligence artificielle,
27:37on peut parler de DAF augmenté, ce qui est intéressant.
27:41Merci beaucoup pour cette conclusion François Gérard,
27:43je rappelle que vous êtes directeur financier de Labrador,
27:46Marie-Hélène Pébaille, présidente de la DFCG
27:49et Evelyne Mercier, directrice financière de Manutent France.
27:52On se retrouve bien sûr le mois prochain pour un nouveau numéro de Smart at Work.