• il y a 8 mois
La cour d'appel administrative a tranché. Les trois grosses paillottes de la plage du Grand Travers à la Grande Motte doivent déménager avant le début de la saison estivale.
Joël Ortiz, le patron de la Voile Bleue, l'une des paillottes concernées, était notre invité ce lundi matin.

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Transcription
00:00 La question du jour porte justement sur ces paillotes.
00:03 Est-ce que vous comprenez que les paillotes soient interdites sur les zones protégées
00:07 de l'huitorale ?
00:08 Au niveau des résultats, Guillaume ?
00:09 - Vous êtes très nombreux à avoir voté depuis hier, un peu plus de 300, 329 exactement.
00:14 Et vous répondez oui que vous comprenez cette décision de la justice à 80%.
00:19 C'est une très nette majorité.
00:20 - Appelez-nous au 04 67 58 6000 si vous faites une paillote l'été.
00:24 On va connaître votre avis, même si vous n'y allez pas.
00:26 Vous avez le droit de prendre la parole sur France Bleu et Rouge.
00:28 Joël Ortiz, le patron de la Voile Bleue à la Grande Motte, est notre invité ce matin.
00:32 - Bonjour Joël Ortiz.
00:33 - Bonjour.
00:34 - Patron de la Voile Bleue, approchez-vous bien du micro s'il vous plaît.
00:35 - Oui.
00:36 - Également président des Plages Aménagées en Occitanie, qui est une association qui
00:40 regroupe plusieurs propriétaires de paillotes.
00:42 - 160 de plages je pense.
00:43 - 160, ce qui est quand même pas mal.
00:45 Ah tiens, pour commencer tout de suite, une petite réaction par rapport à notre mini-sondage
00:50 de ce matin.
00:51 Une grosse majorité de gens disent qu'ils comprennent la décision de la justice.
00:54 - Déjà, qu'ils comprennent la décision de la justice, ils sont pour sans doute.
00:57 Puis après, je ne pense pas que ce soit des gens qui correspondent exactement à la clientèle
01:01 que nous avons.
01:02 Puisque si à l'inverse, nous avons fait pareil, on a 80% des gens qui disent qu'ils préfèrent
01:07 aller à Plages Créveux ou à Grand Travers.
01:08 Donc à l'inverse, c'est juste un sondage que vous avez fait.
01:12 - Alors, le 11 avril dernier, la Cour administrative d'appel a donc officiellement confirmé ce
01:19 qui avait déjà été décidé en première instance.
01:22 C'est-à-dire l'interdiction d'occuper la plage du Grand Travers pour trois paillotes,
01:26 notamment la vôtre.
01:27 - Il est fait maire, paillote de Mambout et voile bleu.
01:30 - Ça ne veut pas dire qu'il faut que vous démontiez tout ? Parce qu'en fait, vous n'aviez
01:33 pas encore monté votre plan pour la saison.
01:36 Vous aviez un peu anticipé les choses ?
01:38 - Très peu, très peu.
01:39 Parce que franchement, on pensait que d'abord, il faut savoir que c'était la dernière année
01:43 de concession.
01:44 On savait qu'à l'avenir, on devait partir du Grand Travers.
01:46 - Ça, c'était acté.
01:47 Ça ne change pas fondamentalement les choses.
01:48 - Voilà.
01:49 Juste un an avant, oui, un petit peu.
01:51 De ce fait, on pensait qu'il y aurait de la clémence au prix du tribunal administratif,
01:56 puisque deux fois, on avait gagné.
01:57 Deux fois, on a gagné.
01:58 Une fois, on a perdu.
01:59 Et on pensait qu'on ne changerait pas d'endroit.
02:04 Et pour l'an prochain, nouvelle appel d'offres.
02:05 Après, l'Amérique ou l'État devaient trouver des solutions.
02:09 Sauf que le fait de perdre, il a fallu que l'Amérique trouve un plan B.
02:14 Et honnêtement, je n'y croyais pas trop.
02:16 Dans le sens que quand même, à moins de deux mois, trouver une solution, c'est très compliqué.
02:20 - Vous l'avez trouvé, la solution ?
02:23 - Oui, moi, personnellement, non.
02:24 Moi, je ne fais pas partie de trouver la solution.
02:27 C'est l'État, la préfecture et l'Amérique qui ont trouvé une solution.
02:30 - Votre paillote a été remontée.
02:32 - Par contre, qui la remonte ?
02:33 C'est nous qui la remontons, ça c'est certain.
02:35 Mais pas au même endroit.
02:36 Mais ce que je veux dire, c'est que le délai était extrêmement court.
02:40 - Donc là, ça y est, elle est remontée, la paillote ?
02:43 - Oui, elle est remontée.
02:44 - Mais à l'entrée de la Grande Motte ?
02:45 - Alors, à l'entrée, c'est au Couchant.
02:47 - Sur le littoral également ?
02:48 - Sur le littoral, oui.
02:49 - Vous y perdez au change ?
02:51 - Pour nous, je pense que ça va être drastique.
02:54 Drastique parce que l'emplacement qu'on avait déjà,
02:57 les clients le connaissent depuis 27 ans.
02:59 Bon, effectivement, on fait un très fort en communication
03:03 pour expliquer notre nouvelle adresse.
03:06 Mais à l'inverse, on avait une forte clientèle de Montpellierains
03:10 qui venait déjeuner à midi.
03:12 Au niveau du temps, entre Montpellier et le Grand Travers,
03:16 il fallait compter 10 minutes, maximum un quart d'heure.
03:18 Aujourd'hui, il va falloir rentrer en ville,
03:20 ce qui va pas être pareil en pleine saison.
03:22 - On va prendre un premier auditeur dans un instant.
03:23 Je demande à Pascal de patienter encore une petite minute.
03:25 Mais vous dites donc, Joël Horty,
03:28 ça y est, les écolos ont gagné,
03:29 parce qu'il faut quand même le rappeler,
03:31 deux associations menacent ce combat, cette bataille.
03:35 - Environnemental, Grande Motte, je crois,
03:36 et les Amis du Grand Travers.
03:37 - Est-ce que vous comprenez aussi les arguments environnementaux
03:40 de ces associations qui disent qu'il faut protéger le littoral ?
03:43 - Alors, les comprendre, je les entends déjà.
03:45 Je n'ai pas dit que je les comprenais, je les entends.
03:47 Je ne pense pas que, très honnêtement,
03:49 trois plages qui représentent 0,45% de la surface du Grand Travers
03:54 aient une grosse influence sur la faune et la flore.
03:56 J'ai vraiment doute.
03:58 Voilà, c'est tout ce que j'ai à dire.
04:00 Après, je ne vais pas aller contre la loi.
04:01 Si la loi décidait comme ça, on ne va pas aller contre.
04:03 - D'autant que depuis 2019, on le savait,
04:06 la plage du Grand Travers était déjà classée
04:08 espace naturel remarquable.
04:10 Donc, vous doutiez bien, j'imagine, que tout ça...
04:12 - Oui, on pensait qu'il y aurait quelque chose,
04:14 on pensait qu'on pourrait trouver une solution,
04:16 c'est-à-dire que le fait de tout stopper comme ça,
04:19 je ne pense pas que ce soit vraiment la solution
04:22 pour l'économie régionale et même de la commune.
04:24 Maintenant, si les gens préfèrent acquis plus rien,
04:27 ça les regarde.
04:30 - On va revenir sur cet aspect-là des choses.
04:31 - Est-ce que vous comprenez qu'on interdise les paillotes
04:34 sur les zones protégées du littoral ?
04:35 En tout cas, c'est notre question, ce matin.
04:37 04 67 58 6000, Pascal, qui est à Montpellier.
04:40 Bonjour. - Oui, bonjour.
04:42 - Alors, Pascal, qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
04:43 J'ai l'impression que vous êtes partagé.
04:44 - Effectivement, c'est vrai que la protection du littoral,
04:48 la biodiversité, c'est des choses importantes.
04:50 Dans la période qu'on vit, on doit tous faire des efforts.
04:53 Pour autant, c'est vrai que les paillotes
04:57 ont des endroits de partage, de convivialité, de rencontres
05:00 qui nous font vivre des moments extraordinaires.
05:03 Moi, personnellement, sur la Voile bleue,
05:06 j'ai vécu des moments extraordinaires
05:09 avec ma compagne Aurélie.
05:11 Et donc, voilà, ça fait un peu un sentiment au cœur
05:15 de savoir que cet établissement va devoir bien énerger.
05:17 - OK. Merci, Pascal. - Pour leur apporter un peu de soutien.
05:21 - Merci de nous avoir appelé.
05:23 - On parle de la Voile bleue, mais du coup, les deux autres,
05:25 elles sont au même endroit aussi, à la Meute du Couchon ?
05:27 - Il y en a une qui est juste à côté de chez nous,
05:30 et après, Éphémère, qui a été déplacée
05:32 d'une centaine de mètres à l'intérieur de la commune.
05:34 - D'accord, OK. Vous êtes quand même plus ou moins à côté, quoi.
05:36 - Alors, ça, c'est pas gênant.
05:37 À l'occurrence, on a toujours été à côté.
05:39 C'est pas très gênant que les plages soient à côté
05:41 parce que chacun a une clientèle différente
05:43 et le noyau est suffisant pour qu'on puisse travailler.
05:45 - On va peut-être prendre un deuxième appel, maintenant.
05:47 - Jean, qui est à Montpellier. Bonjour, Jean.
05:49 - Bonjour. - On vous écoute, Jean.
05:51 - Voilà. Non, le problème, je crois, des trois paillotes en question,
05:55 c'est que c'était plus des paillotes au sens où ça devait...
05:58 C'était conçu... Les paillotes, c'était pour prendre un verre
06:02 et puis manger assez vite.
06:04 Et après, ces paillotes, c'était devenu des vraies salles de concert
06:06 très tard la nuit. Et donc, s'ils avaient pas complètement débordé
06:10 au-delà de ce qui était prévu, de ce qui était légitime,
06:13 peut-être qu'ils n'auraient pas eu les problèmes qu'ils ont eus.
06:15 - OK. Eh ben, on va demander à Joël Ortiz de réagir et de répondre.
06:19 - Non, je pense que vous faites... - Vous avez débordé ou pas, alors ?
06:21 - Je pense que vous faites vraiment fausse route.
06:23 Je m'attendais d'ailleurs à ce genre de réponse.
06:26 L'heure, c'est l'heure. C'est 2h du matin.
06:27 On doit arrêter la musique à 1h45.
06:29 Et ça sent exactement pareil en ville.
06:31 Donc, je ne vois pas... Je pense pas qu'on ait débordé, comme vous dites.
06:35 Ça a toujours été un restaurant avec un bar et une plage aménagée
06:38 et accessoirement dans la musique le soir.
06:40 Maintenant, il est certain que beaucoup de gens pensent que c'était des danse-floors.
06:44 Mais ce n'était pas le cas.
06:46 - Si on doit parler quand même de nuisance sonore, ça ne va pas ranger les choses.
06:49 - Ah, là, ça va être un gros plus grave.
06:51 - Oui, parce que là, vous allez vous retrouver juste à côté du couchant.
06:53 Donc là, je pense que les vacanciers ne vont pas être tous contents.
06:56 Même si c'est 1h45.
06:58 - Merci, Jean, de nous avoir appelés. On ne l'avait pas fait.
07:00 Joël Ortiz, l'argument économique en termes d'emploi ?
07:03 - L'argument économique, je pense qu'il est tout à fait de point.
07:05 Déjà, la question que je me pose, c'est de savoir quelle société nous voulons aujourd'hui.
07:09 Est-ce qu'on veut sacrifier l'économie au travers de l'écologie ?
07:12 Ça, c'est la vraie question.
07:14 Pas que pour moi, bien sûr. Je parle en général.
07:17 Nous, dans notre cas bien précis, il s'avère que de 80 personnes, on va passer à 45.
07:21 - Donc, ça a un vrai impact en termes de...
07:23 - Là, aujourd'hui, c'est un vrai impact. On ne prend pas de risque.
07:25 - Vous parlez d'écologie punitive.
07:27 - Complètement.
07:29 - Ça veut dire quoi, ça ?
07:31 - Sacrifice économique, tout le monde est perdant.
07:33 Punitive...
07:35 Enfin, on sacrifie l'économie au travers de l'écologie.
07:39 C'est un choix de société qu'on va prendre.
07:42 - C'est un mauvais choix ?
07:44 - Ah non, non. Je n'ai pas de jugement à porter là-dessus.
07:48 Aujourd'hui, la société ne fait que ce qu'elle en vit.
07:50 Les gens ne votent ce qu'ils ont envie.
07:52 Au travers de ce que j'ai vécu, je suis certain que la France, aujourd'hui, ne se porte pas très bien, économiquement.
07:58 La région d'Occitanie fonctionne essentiellement avec le tourisme.
08:03 Si nous, acteurs du tourisme, on nous enlève, je vous laisse penser ce qui va se passer dans quelques temps.
08:08 - Donc, vous êtes d'accord avec ça, un choix environnemental ?
08:11 - Mais le choix environnemental, ça fait plus.
08:13 - Laissez-moi terminer, s'il vous plaît, Joe.
08:15 Dans les déclarations que vous avez faites à nos conférences de Midi-Libre,
08:17 vous laissiez entendre que l'argument environnemental était un peu un prétexte,
08:20 que derrière, il y avait un règlement de compte personnel.
08:22 - Ah oui, je suis certain.
08:24 - Alors, c'est quoi ? C'est l'environnement ou c'est un règlement de compte personnel ?
08:26 - Je pense qu'il y a un règlement de compte, oui.
08:28 - C'est-à-dire ?
08:29 - Ah, mais je ne vais pas aller plus loin.
08:30 - Mais si vous le dites.
08:31 - Mais si je le dis, je peux le penser et le dire, sans pour autant donner de longuement.
08:34 C'est peut-être pas utile.
08:36 - Sans donner de nom, qu'est-ce que vous entendez par là ?
08:38 - Je pense qu'il y a des gens qui se rendent compte des plages privées,
08:41 des gens qui étaient clients sur les plages privées,
08:43 qui du jour au lendemain ne sont plus venus,
08:45 et ont fait une association, pour ne pas les nommer, contre les plages.
08:48 Et le fait qu'ils se soient plus ou moins associés avec une association environnementale
08:53 de la Grande-Montre se soit engouffré dans les plages protégées, c'est tout.
08:59 - Bon, la Voile Bleue va rouvrir quand ?
09:01 - Alors, la Voile Bleue rouvrira pour une soirée très très très privée,
09:05 mais extrêmement privée.
09:07 - Ça veut dire quoi très très privée ?
09:08 - Très très privée, c'est-à-dire que tout le monde ne sera pas autorisé à entrer,
09:11 le 16 mai.
09:16 - Et du coup, est-ce que le fait de déménager, ça va augmenter les prix ?
09:21 - Non, le prix c'est le prix.
09:23 Pourquoi vous voulez que je monte les prix ? Je ne comprends pas.
09:25 On va moins travailler, on va pas monter les prix.
09:27 - Non, je pose la question, parce que comme chaque année ça augmente un petit peu,
09:29 je me suis dit quand même...
09:30 - Mais est-ce que tout n'augmente pas un petit peu tous les ans ?
09:33 J'ai vu que l'essence était à 2 euros à partir d'aujourd'hui,
09:35 donc je pense que ça leur coûtera plus cher mettre de l'essence que de venir à la Voile Bleue.
09:40 - Donc ça va augmenter un peu, quoi ?
09:41 - Pas du tout.
09:43 - C'est cool.
09:44 - Ça vous plaît, comme ça ?
09:45 - Si ça n'augmente pas cette année, ce serait bien, oui,
09:47 parce que ça fait quelques années qu'on est habitués à ce que ça augmente.
09:49 Je ne dis pas forcément chez vous, mais place privée...
09:51 - Merci de préciser.
09:52 - Oui, oui, oui.
09:53 - Je ne pense pas que ça augmente chez nous,
09:54 parce qu'on est capable depuis trois ans de ne pas monter les prix.
09:56 - J'irais quand même voir si le filet de Dorade est toujours à 31 euros,
09:58 ou si c'est encore un peu plus cher.
09:59 - Avec plaisir.
10:00 Peut-être qu'il y sera un peu moins.
10:01 Je crois qu'il est à 29, ça me dit.
10:02 - C'est vrai ?
10:03 Eh bien s'il est à 29, je le dirai.
10:04 Je viendrai et je le dirai.
10:05 - Venez d'abord et après vous le direz.
10:06 - C'est la première fois que je vois un resto qui baisse.
10:35 - Merci, Joël Orsi.
10:36 - Ça me fait un grand plaisir.
10:37 - Pas trop d'avoie bleue d'être venu ce matin.
10:38 - Vous m'avez pris.
10:39 - Merci à vous.
10:40 Et vous pouvez réécouter cette interview en allant sur francebleu.fr.
10:42 Il est 7h59.
10:44 Dans une minute, les infos de ce lundi matin.
10:46 Nous sommes le 29 avril.
10:47 On travaille ensemble.
10:48 !

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