La discrète conseillère politique d'Éric Zemmour, qui est également sa compagne, a officialisé vendredi 26 avril sa troisième place sur la liste Reconquête pour les élections européennes menée par Marion Maréchal. Ce dimanche 28 avril, elle était sur BFMTV pour sa première interview.
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00:00Vous regardez C'est pas tous les jours dimanche, et tout de suite, l'invité de la semaine.
00:07Bonsoir Sarah Knafo.
00:08Bonsoir Benjamin Duhamel, et bonsoir à ceux qui nous écoutent.
00:11Merci beaucoup d'être avec nous ce soir dans C'est pas tous les jours dimanche,
00:13et de nous réserver donc votre première interview à la télévision.
00:17Vous êtes cadre de Reconquête, le parti d'Éric Zemmour dont vous êtes la compagne,
00:22et vous avez annoncé vendredi que vous seriez candidate aux européennes,
00:25sur la liste de Marion Maréchal.
00:27Vous faites donc le choix de vous engager dans le combat électoral
00:30au moment où votre parti, Reconquête, flirte dangereusement avec la barre des 5%,
00:34c'est-à-dire le niveau qu'il faut pour obtenir des élus au Parlement européen.
00:38Vous avez le sens du sacrifice ou c'est de la naïveté ?
00:41D'abord, c'est quand c'est difficile qu'il faut y aller.
00:43Ça, c'est mon caractère.
00:45Ensuite, vous l'avez dit, j'ai fait jusqu'ici le choix de la discrétion,
00:49parce que j'avais 26 ans quand j'ai dirigé la campagne présidentielle d'Éric Zemmour,
00:53et à ce moment-là, je me disais, chacun doit rester à sa place.
00:57Moi, ma place, c'était d'organiser, de coordonner, de réfléchir.
01:00Éric Zemmour était le candidat,
01:02et l'élection présidentielle, c'est l'élection d'un homme.
01:05Ce n'est pas l'élection d'une équipe, et encore moins celle d'un couple.
01:08Maintenant, c'est l'élection européenne.
01:10C'est l'élection justement d'une équipe.
01:12Marion Maréchal est notre tête de liste, et elle n'est pas seule.
01:15Donc, j'ai pris cette décision justement pour venir soutenir l'équipe,
01:18pour défendre mes convictions, et je suis très heureuse d'être devant vous ce soir.
01:21Mais vous reconnaissez qu'il y a une forme de paradoxe à s'engager précisément
01:24au moment où on se demande même s'il reconquête,
01:27on y reviendra tout à l'heure dans cette interview,
01:29obtiendra des élus au Parlement européen.
01:31Il y a le risque que votre carrière politique
01:33soit la plus éphémère de toute la Ve République.
01:35Si vous faites moins de 5%, vous ne serez pas élue.
01:37Écoutez, je ne vois pas ce que vous trouvez paradoxal.
01:39Si vous voulez, il y a des gens qui prennent leurs décisions en fonction des sondages,
01:42d'autres en fonction de leur courage.
01:44Moi, vous avez ma réponse ce soir.
01:45Et vous avez d'ailleurs, dans les colonnes du Figaro,
01:47ciblé Jordan Bardella et le Rassemblement national.
01:49On y reviendra tout à l'heure.
01:52Vous citez souvent comme exemple Sarah Knafo, Marie-France Garot,
01:55conseillère de Georges Pompidou, puis de Jacques Chirac.
01:58Elle aura mis plus de 10 ans avant de faire de la politique en son nom propre.
02:01Vous êtes trop ambitieuse pour attendre aussi longtemps.
02:04Parce que j'entends l'argument en disant,
02:06l'élection présidentielle, c'était un homme et un peuple.
02:08Mais vous auriez pu continuer à tirer les ficelles comme vous le faisiez ?
02:12Absolument. Et j'ai choisi de m'engager justement
02:14après avoir écouté les sollicitations autour de moi.
02:18Vous avez Marion Maréchal qui m'a fait l'honneur
02:20de me faire cette proposition.
02:21Elle était d'ailleurs sur votre plateau.
02:23En jugeant que je serais...
02:25C'est elle qui a insisté vraiment pour que vous soyez candidate ?
02:27Elle fait partie des gens qui m'ont convaincue absolument.
02:29Si vous voulez, moi, pourquoi j'ai hésité jusqu'ici ?
02:31C'est parce que je me posais effectivement cette question.
02:33Où est-ce que je serais le plus utile ?
02:35Et finalement, j'ai tranché.
02:36Je pense que ma place aujourd'hui, elle est auprès de tous nos militants,
02:39auprès de tous nos cadres qui ne comptent pas leurs heures,
02:41qui se battent pour leurs idées.
02:42Mais c'est aussi que vous avez de l'ambition en politique.
02:44J'ai de l'ambition en politique.
02:45J'ai de l'ambition pour mon pays, surtout.
02:47Et aujourd'hui, j'ai envie de défendre mes idées
02:49en pleine lumière, donc devant vous.
02:51On pouvait vous voir, Sarah Knafo,
02:53pendant la campagne présidentielle,
02:54au premier rang des meetings d'Éric Zemmour,
02:56réciter les discours en même temps qu'ils étaient prononcés.
03:00C'est vous qui tiriez les ficelles ?
03:01C'était votre marionnette, Éric Zemmour,
03:03pendant la campagne présidentielle ?
03:04Absolument pas.
03:05Alors absolument pas.
03:06Je pense que quiconque connaît Éric Zemmour
03:08peut seulement sourire à votre question.
03:10Ah bon ?
03:11On expliquait que vous étiez qui, l'imminence grise,
03:14que c'était vous qui étiez à l'origine
03:16de son ambition présidentielle.
03:18Vraiment, vous repoussez toute la plage
03:21que vous avez pu prendre pendant cette campagne ?
03:23La seule chose que je peux vous dire,
03:24c'est que je ne connais pas un homme plus libre qu'Éric Zemmour.
03:27Ça veut dire quoi, ça ?
03:28C'est-à-dire que c'est un homme libre,
03:29il n'est la marionnette de personne.
03:32Je voudrais quand même qu'on reste un instant
03:33sur cette campagne présidentielle
03:34qui, sans refaire le match, a été en partie plombée
03:36par un certain nombre d'outrances d'Éric Zemmour
03:39sur les réfugiés ukrainiens qu'il ne souhaitait pas accueillir,
03:41sur la question de la remigration.
03:43C'était vous, ça aussi, comme conseillère ?
03:45Ou vous déclinez toute responsabilité
03:47sur précisément ces outrances
03:49qui ont abouti au score d'Éric Zemmour,
03:51alors même qu'il était beaucoup plus haut
03:53quelques mois auparavant ?
03:55Permettez-moi de douter de votre analyse,
03:56mais moi, je ne suis pas du tout ici
03:57pour refaire le match de la présidentielle.
03:59Je vous dirai en quelques mots
04:00qu'on a fait énormément d'erreurs.
04:02C'était notre première fois.
04:03C'était notre première fois à tous les deux.
04:04Mais j'étais en train de vous dire
04:05que je n'étais pas là pour reparler de la présidentielle.
04:07Aujourd'hui, je suis devant vous
04:09parce que je me présente à l'élection européenne
04:11aux côtés de Marion Maréchal.
04:12J'aimerais qu'on puisse aborder, justement,
04:14notre vision de l'Europe,
04:15ce qu'on aimerait faire au Parlement européen,
04:17quel est, à notre sens,
04:19l'intérêt du vote pour reconquête,
04:21et donc, pardonnez-moi,
04:23mais si vous voulez, en dehors de ce plateau,
04:24on reparlera de toutes les erreurs
04:25qu'on a pu commettre en 2022.
04:26Je vois déjà que vous avez les habitudes
04:27de ceux qui savent
04:29comment faire de la rhétorique politique,
04:31mais si je vous pose la question
04:32de la campagne présidentielle,
04:33c'était précisément pour essayer de savoir
04:34quelle était votre responsabilité
04:36dans ce qui a été vu, encore une fois,
04:38comme des outrances de la part d'Éric Zemmour.
04:40Quand il expliquait qu'il ne fallait pas
04:42accueillir de réfugiés ukrainiens,
04:44quand je parlais du ministère de la Remigration,
04:46il s'est passé quelque chose
04:47pendant cette campagne ?
04:48Si vous voulez, je vous réponds sur ça,
04:50et un jour, je vous demanderai
04:51de passer à un sujet suivant.
04:52Je vous réponds quand même sur ça.
04:53Je vous remercie.
04:54Jusque-là, je choisis à peu près
04:55les sujets qui sont abordés.
04:56Mais bien sûr, moi aussi, je choisis
04:57ceux de quoi j'ai envie de parler quand même.
04:59Jusqu'ici, si vous voulez,
05:01j'ai accepté toutes mes responsabilités,
05:03c'est-à-dire que je me sens comptable
05:05de tous les échecs.
05:06Je les assumerai tous.
05:07Je rejetterai la faute sur personne.
05:09Je les assumerai toutes.
05:10Mais je veux aussi vous dire
05:11à quel point je suis fière
05:12de ce que nous avons fait,
05:13avec tous nos cadres,
05:14avec tous nos militants.
05:15Ce que je veux vous dire,
05:16c'est qu'en deux ans,
05:17on a peut-être imposé plus d'idées
05:19dans le débat public
05:20que ne l'ont fait des partis
05:21qui avaient 50 ans d'existence.
05:23Je pense sincèrement
05:24qu'avec, par exemple, le Trocadéro,
05:26qu'avec Villepinte,
05:27on a allumé une flamme
05:28dans le cœur de milliers de Français
05:30Trocadéro, ce meeting
05:31où la foule scandait
05:32Macron assassin.
05:33On est vraiment chez BFM.
05:34C'est vous qui créez la polémique,
05:35c'est vous qui la relancez.
05:36Maintenant, si vous voulez,
05:37Benjamin, est-ce qu'on peut
05:38parler d'autre chose ?
05:39Je répète, Sarah Knafook,
05:41je vous pose des questions
05:42et on a du temps
05:43pour aborder tous les sujets.
05:44Je le disais en introduction,
05:45vous êtes la compagne d'Éric Zemmour.
05:47C'est un secret,
05:48c'est quelque chose
05:49qui est assumé.
05:50On connaissait au RN
05:51la politique de père en fille.
05:53À Reconquête,
05:54la politique se fait en couple.
05:56La question m'étonne beaucoup
05:57venant de vous, Benjamin.
05:58Pourquoi ?
05:59Parce que je sais que vous aussi,
06:00vous subissez beaucoup
06:01ces accusations de Piston.
06:03Vous êtes le fils d'eux,
06:04vous êtes le neveu d'eux, etc.
06:05Donc ça m'étonne beaucoup
06:06venant de vous.
06:07Sarah Knafook,
06:08il ne vous a pas échappé
06:09que je ne me soumets pas
06:10au suffrage des Français.
06:12Ça change quelque chose ?
06:13Non, mais je vous pose la question.
06:14Est-ce que vous êtes d'accord
06:15que les accusations qu'on vous fait
06:16sont tout à fait injustes ?
06:17Vous avez votre talent,
06:18vous avez votre talent propre.
06:19Si vous voulez,
06:20on peut aborder mon parcours.
06:21Attendez, excusez-moi,
06:22puisque vous mettez en cause
06:24ma probité,
06:25ou en tout cas,
06:26vous soulevez le fait
06:27que j'ai effectivement
06:28des membres de ma famille
06:29qui sont dans les médias.
06:30Là, la question qui peut se poser
06:31pour ceux qui nous regardent,
06:32c'est de savoir
06:33s'il n'y a pas une forme
06:34de mélange des gens
06:35à voir qu'un président
06:36d'une formation politique
06:37désigne sur une liste
06:39pour les Européennes,
06:40s'accompagne.
06:41La question,
06:42elle est sans aucune polémique,
06:43Sarah Knafook.
06:44Je vais vous dire,
06:45moi, je ne prends pas
06:46la vie politique comme un job.
06:47Ce qu'on fait,
06:48ce n'est pas un métier.
06:49Moi, je ne cesse pas
06:50d'être une patriote française
06:51à 18 heures
06:52et les jours fériés.
06:53Donc, ce combat,
06:54il est tout à fait logique
06:55qu'on le mène ensemble
06:56parce que c'est le combat
06:57d'une vie.
06:58C'est le combat pour nos idées.
06:59Vous comprenez ce que je veux vous dire.
07:00Donc, il n'y a pas
07:01de mélange des genres ?
07:02Il n'y a pas de mélange des genres.
07:03Je vais même vous dire,
07:04je pense que notre duo
07:05nous donne une force inouïe.
07:06Et c'est à nous
07:07d'être justement assez forts
07:08pour toujours éviter l'ouïe-clos,
07:09pour éviter de s'empêcher
07:10de se dire les choses.
07:11Mais je pense que
07:12vous pouvez le comprendre,
07:13l'omerta,
07:14ce n'est pas tellement
07:15le genre de la maison.
07:16Non, et en tout cas,
07:18Et par ailleurs,
07:19jusqu'à preuve du contraire,
07:20ce ne sont pas
07:21qui ma mère, mon père
07:22ou mon oncle
07:23qui m'ont permis
07:24de faire le métier que je fais.
07:25Mais vous connaissez comme moi
07:26l'injustice parfois
07:27de certains commentaires.
07:28Et c'est pour ça qu'il n'y avait
07:29aucune polémique de ma part
07:30sur la question qui se pose
07:31et je crois que
07:32beaucoup de téléspectateurs
07:33se la posent.
07:34Qui a le plus d'ambition
07:35dans votre couple ?
07:36On a la même ambition
07:37pour la France tous les deux.
07:38Exactement la même.
07:39Parce que,
07:40jusqu'à preuve du contraire,
07:41Éric Zemmour a été candidat
07:42à l'élection présidentielle
07:43en 2022.
07:44Il souhaite vraisemblablement
07:45l'être en 2027.
07:46Quelle est notre ambition ?
07:47Si vous voulez.
07:48Tous les deux,
07:49je pense qu'on peut dire,
07:50lui sans doute plus que moi,
07:52on réussissait très bien
07:53notre vie par ailleurs.
07:55Moi, j'étais serviteur de l'État,
07:57j'étais magistrate
07:58à la Cour des comptes.
07:59Je n'avais aucun problème
08:00à me poser,
08:01ni pour ma situation financière,
08:03ni pour ma situation professionnelle,
08:05ni pour le statut social
08:07que j'aurais aimé avoir.
08:09Tout allait bien.
08:10Éric Zemmour,
08:11je ne vous fais pas un dessin.
08:12Vous savez ce qu'il a perdu
08:13à la fois financièrement,
08:14en termes de statut, etc.
08:15Donc, nous dire
08:17qu'on est des ambitieux...
08:18Non, ce n'est pas la question
08:19que je pose.
08:20Je voulais savoir
08:21qui de vous deux
08:22avait le plus d'ambition.
08:24Nous, notre ambition,
08:25on l'a posée en 2022
08:27et on a continué,
08:29elle est de défendre
08:30les intérêts des Français.
08:32Donc, vous avez remarqué
08:33que malgré les difficultés,
08:34malgré la déception
08:36du score à la présidentielle,
08:37nous avons continué.
08:39Et là, nous continuons aujourd'hui
08:40avec ces élections européennes
08:41du 9 juin prochain.
08:42Il nous reste 45 jours.
08:44On a une ambition immense
08:46qui est de défendre
08:47les intérêts des Français
08:48au Parlement européen,
08:50de dire la vérité
08:51sur ce qu'il se passe à Bruxelles
08:53à nos compatriotes,
08:55et de dire au Parlement européen
08:57la vérité
08:58de ce que pensent les Français.
08:59Et on va venir dans un instant
09:00au sujet, au projet
09:02que vous défendez,
09:03mais juste pour rester là-dessus,
09:04vous pensez qu'Éric Zemmour
09:05sera un jour
09:06président de la République ?
09:07Je l'espère.
09:08En tout cas, je l'espère pour la France.
09:09Donc, il sera candidat en 2027
09:10et dans ce cas-là,
09:11vous serez...
09:12Je l'espère.
09:13Vous l'inviterez,
09:14il vous donnera sa réponse.
09:15Et dans ce cas-là,
09:16ça veut dire que vous serez
09:17première dame
09:18ou vous-même,
09:19vous avez des ambitions présidentielles ?
09:20Écoutez, ne sautons pas les étapes.
09:21On a 45 jours
09:22avant l'élection européenne.
09:23Bien.
09:24Sarah Knafo,
09:25revenons à la situation politique
09:26et aux européennes.
09:27Vous êtes en queue de peloton
09:28dans les sondages,
09:29évidemment très loin
09:30derrière Jordan Bardella,
09:31la tête de liste du RN
09:32qui, c'est à noter,
09:33réussit à séduire
09:34des catégories
09:35qui lui étaient inaccessibles auparavant,
09:36les cadres, les retraités.
09:38On sert à dire la vérité.
09:39Parce qu'eux ne la disent pas ?
09:40On sert à dire la vérité
09:41que personne d'autre ne dit.
09:42Et pour vous répondre sur le fond,
09:43sur cette question,
09:44moi, à plusieurs reprises,
09:45je me suis demandé,
09:46finalement,
09:47est-ce qu'il ne vaut pas mieux arrêter ?
09:48Est-ce qu'il ne vaut pas mieux
09:49laisser aux professionnels
09:50de la politique,
09:51aux candidats de routine,
09:52aux candidats
09:53qui ne pensent qu'à travers
09:54les sondages,
09:55est-ce qu'il ne vaut pas mieux
09:56les laisser se débrouiller ?
09:57Juste pour qu'il y ait
09:58de la transparence,
09:59là, vous visez
10:00le Rassemblement national
10:01et Jordan Bardella ?
10:02Non, je vise tous les partis.
10:07Là, je vise
10:08tous les partis politiques.
10:09Et donc, à plusieurs reprises,
10:10effectivement,
10:11quand il y a eu
10:12des moments durs,
10:13des déceptions électorales,
10:14je me suis dit,
10:15mais finalement,
10:16est-ce qu'on ne les laisserait
10:17pas se débrouiller ?
10:18Et à chaque fois,
10:19je me suis dit,
10:20mais si nous disparaissons,
10:21qui dira les vérités
10:22que nous disons ?
10:23Donc,
10:24ce que je crois aujourd'hui,
10:25c'est que ce qui se joue
10:26dans notre score,
10:27ce n'est pas la survie
10:28d'un parti,
10:29c'est la survie de la vérité.
10:30La survie de la vérité,
10:31laissons-la finir.
10:32La survie de la vérité
10:34Vous avez le monopole
10:35de la vérité,
10:36c'est-à-dire,
10:37très concrètement,
10:38franchement,
10:39quand j'écoute
10:40le Rassemblement national,
10:41il y a bien sûr des nuances
10:42entre vous,
10:43mais je ne vois pas
10:44d'un côté
10:45un parti qui,
10:46comme vous le dites,
10:47se plierait
10:48au politiquement correct
10:49et de l'autre,
10:50vous qui diriez la vérité.
10:51Alors,
10:52je vais vous donner
10:53des exemples très simples.
10:54En 2012,
10:55certains sondages disent
10:56que les Français
10:57ont peur du nucléaire
10:58après Fukushima.
10:59Marine Le Pen se prononce
11:00contre le nucléaire.
11:01Aujourd'hui,
11:02elle dit que le nucléaire
11:03faisait baisser
11:04leur facture d'électricité
11:05et à quel point
11:06c'était une énergie verte.
11:07En 2004,
11:08Marine Le Pen est contre
11:09la loi sur l'interdiction
11:10du voile à l'école,
11:11loi qu'elle qualifie
11:12de démagogique.
11:13Aujourd'hui,
11:14elle est pour
11:15parce que les Français
11:16sont pour.
11:17Je pourrais continuer
11:18comme ça très longtemps.
11:19En 2012,
11:20Marine Le Pen dit
11:21que le grand remplacement
11:22est quelque chose
11:23qui lui fait peur.
11:24Aujourd'hui,
11:25elle dit que c'est
11:26une théorie complotiste
11:27d'extrême droite.
11:28Là,
11:29je pense que vous avez
11:30trois exemples
11:32En 2004,
11:33elle était mineure,
11:34s'il vous plaît.
11:35Elle n'était pas
11:36en soutien politique
11:37donc ça ne lui posait
11:38pas de problème à l'époque.
11:39Ça ne lui posait pas de problème
11:40mais vous ne vous souvenez pas
11:41de tous les articles
11:42qui faisaient état
11:43de dissension
11:44au sein du RN
11:45entre Marion et sa tante ?
11:46Vous vous en souvenez comme moi ?
11:47Oui,
11:48sur quelques sujets de société
11:49parce qu'il n'a pas empêché
11:50d'être au fond national
11:51jusqu'en 2017.
11:52Et effectivement,
11:53après,
11:54elle l'a quitté
11:55pour votre parti.
11:56Voilà,
11:57qu'elle a quitté
11:58pour notre parti,
11:59justement.
12:00Elle avait le monopole
12:01de la vérité, etc.
12:02C'est que nous,
12:03notre philosophie politique,
12:04c'est de toujours dire
12:05ce qu'on croit être bien
12:06pour les Français.
12:07Et pas seulement
12:08ce qu'on pense être
12:09l'humeur du jour,
12:10le résultat d'un sondage.
12:11Pourquoi ça ne marche pas alors ?
12:12Les trois exemples
12:13que je vous ai donnés,
12:14parce que ça prend du temps,
12:15on a pris un chemin
12:16qui, à mon sens,
12:17demande un peu plus de temps
12:18et je crois un peu plus
12:19de courage.
12:20Mais je suis convaincue
12:21qu'à terme,
12:22ça portera ses fruits
12:23parce que c'est ce qu'il faut
12:24pour la France.
12:25Vous évoquiez Marion Maréchal.
12:26Ce qui est assez frappant
12:27quand on entend
12:28les discours des uns
12:29et des autres,
12:30c'est que Marion Maréchal
12:31explique que sa liste
12:32est complémentaire
12:33avec celle du Rassemblement
12:34national.
12:35On voit bien qu'elle
12:36ne l'attaque qu'à fleurer
12:37mouchetée,
12:38alors que vous,
12:39pour le coup,
12:40vous y allez
12:41beaucoup plus franco.
12:42Il y a une différence
12:43de stratégie.
12:44D'ailleurs, Éric Zemmour,
12:45on l'avait reconnu
12:46sur ce plateau à demi-mot.
12:47Vous n'êtes pas d'accord
12:48avec votre tête de liste ?
12:49Ça commence mal, la campagne ?
12:50Non, pas d'accord,
12:51n'allons pas jusque-là.
12:52Moi, ce que je tiens à rappeler,
12:54Marion Maréchal
12:55a fait le choix
12:56de quitter
12:57le Rassemblement national.
12:58Je rappelle que Marion Maréchal
12:59est la petite-fille
13:00de Jean-Marie Le Pen
13:01et la nièce
13:02de Marine Le Pen.
13:03Elle a fait ce choix courageux
13:04en 2022
13:05de rejoindre Éric Zemmour
13:06alors même que sa propre
13:07tante était candidate.
13:08Ça, c'est un geste
13:09de courage
13:10que personne
13:11ne doit minimiser.
13:12Alors à côté,
13:13si vous voulez,
13:14ça me paraît dérisoire
13:15que l'un utilise
13:16les mots...
13:17Au fond, vous dites
13:18que c'est un signe de courage
13:19et c'est ce qui l'empêche
13:20d'être plus virulente
13:21quand au Rassemblement national ?
13:22C'est ce geste de courage
13:23qui me pousse
13:24à trouver dérisoire
13:25les différences
13:26de terminologie
13:27qui peuvent être employées.
13:28Est-ce qu'on utilise
13:29le mot complémentaire
13:30ou pas ?
13:31Est-ce qu'on préfère
13:32faire une vidéo
13:33ou parler sur un plateau
13:34ou pas ?
13:35À côté de ce geste
13:36de courage,
13:37ça me paraît sincèrement dérisoire.
13:38Donc, il n'y a aucune différence,
13:39pas une feuille
13:40de papier à cigarette
13:41entre vous ?
13:42Si vous écoutez ce que je dis,
13:43je vous dis,
13:44il y a des différences
13:45qui me paraissent dérisoires.
13:46Mais alors lesquelles ?
13:47Je viens de vous le dire.
13:48Vous dites, par exemple,
13:49le mot complémentaire.
13:50Mais si vous voulez,
13:51à côté du fait
13:52qu'elle ait décidé
13:53de quitter sa tante
13:54pour rejoindre un parti,
13:55parce que ce parti-là
13:56défend mieux ses convictions
13:57que celui de sa tante...
13:58Il faut lui pardonner, ça.
13:59Mais ce n'est pas
14:00que je lui pardonne,
14:01c'est que tout le monde
14:02comprendra à quel point
14:03ce n'est pas ce qui a
14:04le plus de sens.
14:05Sarah Knapp,
14:06je voudrais aborder
14:07deux sujets d'actualité
14:08avec vous.
14:09D'abord, un tweet
14:10de votre tête de liste,
14:11Marie-Homme Rachel,
14:12qui a fait polémique.
14:13Elle y écrivait
14:14« Où est la maman ? »
14:15en réaction à une photo
14:16du designer Simon Porte-Jacquemus
14:18il y a quelques jours.
14:19On peut avoir
14:20tous les débats
14:21sur la GPA,
14:22et d'ailleurs ils existent,
14:23mais pointer du doigt
14:24comme ça
14:25un couple homosexuel,
14:26des jumeaux
14:27qui sont nés
14:28depuis une semaine,
14:29est-ce que ce n'est pas
14:30aller au-delà
14:31de ce qui est permis
14:32en politique ?
14:33Première chose,
14:34Marion Maréchal
14:35a eu le grand mérite
14:36de remettre ce sujet
14:37d'une importance majeure
14:38au cœur du débat politique.
14:39Deuxième chose,
14:40je n'attaque pas
14:41les destins individuels.
14:43C'est ce qu'elle fait
14:44en montrant ses photos
14:45de ce couple
14:46et de ses deux bébés.
14:48Je vous réponds,
14:49je n'attaque pas
14:50les destins individuels
14:51et surtout,
14:52je n'attaque pas les enfants
14:53qui n'ont pas choisi
14:54de naître comme ils sont nés.
14:56Ce n'est pas ce qu'elle fait.
14:57Où est la maman ?
14:58Vous voyez une insulte ?
14:59Vous voyez une insulte ?
15:00Où est la maman ?
15:01Elle relaie un tweet
15:03avec les photos
15:05des deux individus,
15:06Simon Porte-Jacquemus
15:07et son compagnon,
15:08et des deux bébés.
15:09Elle n'a pas tweeté
15:10« Je suis opposé à la GPA »
15:11ou « La GPA est interdite en France ».
15:12Elle dit « Où est la maman ? »
15:13Elle a permis, justement,
15:14grâce, si vous voulez,
15:15à cet exemple
15:16de personnalité connue,
15:17de mettre sur le devant
15:18de la scène ce débat.
15:19Maintenant, je suis opposé
15:20à la GPA
15:21pour des raisons philosophiques.
15:22Il faut que les gens
15:23qui nous écoutent
15:24comprennent ce qu'est la GPA.
15:25La gestation pour autrui,
15:26c'est le fait que deux personnes
15:27décident d'avoir un enfant
15:28et de le faire porter
15:29par une femme
15:30qui n'a les gènes
15:31d'aucun de ses deux parents.
15:32C'est-à-dire,
15:33et pardonnez-moi d'utiliser
15:34cette expression
15:35qui me choque moi-même,
15:36c'est-à-dire qu'il s'agit
15:37de louer le ventre d'une femme.
15:38Il faut comprendre
15:39que cette pratique aujourd'hui
15:40est interdite en France,
15:41qu'Emmanuel Macron lui-même
15:42a pris l'engagement
15:43de laisser la GPA interdite,
15:44et je le cite,
15:45pour des raisons d'éthique
15:46et de dignité.
15:47Le Parlement européen
15:48vient justement
15:49d'inscrire la GPA
15:50dans la liste
15:51des différentes traites
15:52d'êtres humains.
15:53Non, ce n'est pas
15:54tout à fait exact.
15:55Ça a été mis
15:56dans la traite d'êtres humains
15:57si c'est une GPA contrainte,
15:58pas la GPA en tant que telle.
15:59Justement.
16:00Pour dire précisément
16:01sur ce qui a été voté
16:02au Parlement européen.
16:03Justement,
16:04grâce au vote
16:05de quel groupe ?
16:06Grâce au vote
16:07de France.
16:10Pourquoi ?
16:11Parce que la GPA,
16:12c'est la marchandisation
16:13du corps de la femme.
16:14Et c'est non seulement
16:15la marchandisation
16:16du corps de la femme,
16:17mais c'est aussi le fait
16:18que des couples fortunés,
16:19des pays riches,
16:20aillent louer,
16:21comme je vous l'ai dit,
16:22le corps de femme défavorisé
16:23de pays défavorisés.
16:24Il faut qu'il y ait
16:25échanges financiers.
16:26Vous avez des pays
16:27en Grande-Bretagne,
16:28au Québec,
16:29où c'est ce qu'on appelle
16:30une gestation pour autrui éthique.
16:31Je ne crois pas.
16:32La transaction est interdite,
16:33il y a seulement
16:34paiement des soins médicaux
16:35pour la mère.
16:36En quoi là,
16:37ce serait de la merde ?
16:38En quoi là,
16:39ce serait de la marchandisation
16:40du corps ?
16:41Ce que vous venez de me dire
16:42est justement
16:43ce qui me dérange
16:44philosophiquement dans la GPA,
16:45c'est-à-dire de faire
16:46de la vie d'un enfant
16:47l'objet d'un contrat.
16:48Et pour ces raisons,
16:49je suis contre la GPA.
16:50Mais là, on l'espèce.
16:51Il n'y a pas d'argent
16:52qu'on donne,
16:53puisque précisément,
16:54c'est interdit.
16:55C'est l'objet d'un contrat,
16:56vous venez de le dire ?
16:57Il n'y a pas de rétribution financière ?
16:58On s'engage à l'écrit, etc.
16:59On s'engage à payer
17:00les frais de santé
17:01de la femme.
17:03On le loue.
17:04Si on ne paye pas de loyer,
17:05on ne le loue pas,
17:06Sarah Knafo ?
17:07Benjamin Duhamel,
17:08s'il vous plaît.
17:09Ne faites pas semblant
17:10de ne pas comprendre.
17:11Je ne fais pas semblant
17:12de ne pas comprendre.
17:13J'essaie d'aller au fond
17:14d'une opposition.
17:15La question qui se pose
17:16derrière Sarah Knafo,
17:17c'est est-ce qu'il n'y a pas
17:18un fond d'homophobie ?
17:19Vous voyez bien,
17:20quand Marlène Maréchal
17:21tweet en disant
17:22où est la maman,
17:23quel est le sous-entendu
17:24derrière qu'il y aurait
17:25une forme de couple
17:26qui ne serait pas tout à fait
17:27dans les canons
17:28de ce qui est souhaité ?
17:33C'est vous qui ne me comprenez pas.
17:34Où est la maman ?
17:35Pour faire un enfant,
17:36vous êtes d'accord
17:37qu'il faut un homme et une femme,
17:38au moins ?
17:39Il ne peut pas y avoir
17:40des couples de père,
17:41de mère ?
17:42Vous me parlez de couple,
17:43je vous parle de parentalité.
17:44Vous êtes d'accord
17:45que pour faire un enfant,
17:46il faut un homme et une femme ?
17:47Biologiquement, bien évidemment,
17:48mais là, ce n'est pas exactement
17:49la question qui est posée.
17:50Donc, il n'y a aucune homophobie ?
17:51Il n'y a aucune homophobie.
17:52Marion Maréchal a justement ajouté
17:53qu'elle était également
17:54contre la GPA
17:55pour des couples hétérosexuels.
17:56Je pense que vous avez
17:57votre réponse.
18:03Un auditeur qui appelle
18:04au Standard,
18:05il s'appelle Grégoire,
18:06raconte qu'il a changé son prénom
18:07parce qu'il avait
18:08une consonance arabe
18:09face notamment
18:10aux discriminations
18:11à l'embauche.
18:12Écoutez ce témoignage
18:13de Grégoire sur RMC.
18:32La France, c'est une belle idée.
18:58La France, c'est une belle idée.
19:00Sarah Knafo vous dit
19:02l'islamisation du pays.
19:03Vous appartenez à un parti
19:04dont le leader considère
19:05que l'islam n'est pas compatible
19:06avec la République.
19:07Votre candidat souhaitait
19:09qu'il ne puisse pas y avoir
19:10de prénom étranger,
19:11qu'il faille prendre des prénoms
19:12qui étaient dans
19:13le calendrier français.
19:14Est-ce que vous n'avez pas
19:15une part de responsabilité
19:16dans le climat
19:17que décrit cet auditeur
19:18qui est obligé de changer de prénom
19:19pour éviter de faire face
19:20à des discriminations ?
19:21Vous pensez donc
19:22que ce climat a commencé
19:23avec les prises de parole
19:24d'Éric Zemmour ?
19:25Moi d'abord,
19:26ce que je tiens à dire,
19:27c'est que ce que dit cet homme…
19:28Après, je constate aussi
19:29qu'Éric Zemmour prend la parole
19:30dans les médias
19:31sans forcément faire de politique
19:32depuis, allez,
19:33une vingtaine d'années.
19:34Donc effectivement,
19:35je pense que se pose la question
19:36de savoir…
19:37Et ça a commencé
19:38depuis une vingtaine d'années ?
19:39C'est parce que je dis,
19:40Sarah Knapho, encore une fois,
19:41ne faites pas semblant
19:42de ne pas comprendre
19:43la question que je vous pose.
19:44Les mouvements antiracistes
19:45datent de 1904.
19:46Est-ce que dans vos prises de parole,
19:47vous n'alimentez pas
19:48le climat qui est évoqué
19:49par cet auditeur ?
19:50Moi, je crois que reprocher
19:51à ceux qui veulent justement
19:52sortir de ce climat,
19:53de l'imposer,
19:59son père qui lui dit
20:00que la France, c'est une belle idée
20:01et qui lui dit justement
20:02que grâce à la culture,
20:03il a pu apprendre
20:04à aimer la France.
20:05Moi, j'ai exactement
20:06la même histoire, si vous voulez.
20:07J'ai grandi en Seine-Saint-Denis,
20:08dans une famille
20:09très éloignée
20:10du service public,
20:11très éloignée de la politique.
20:12Et c'est grâce au livre,
20:13grâce à la culture,
20:14et si j'ose le dire,
20:15grâce à la France,
20:16que j'ai pu justement
20:17ensuite prétendre
20:18à faire mes études
20:19à Sciences Po.
20:20Vous avez un auditeur
20:21qui dit qu'il a été obligé
20:22de changer de prénom
20:23parce qu'il subissait
20:24de la discrimination à l'embauche
20:25et vous soutenez
20:26un patron de formation politique
20:27qui refusait
20:28qu'il y ait des prénoms étrangers.
20:29Comment est-ce que
20:30vous pouvez expliquer,
20:31et pardon,
20:32ça ne concerne en rien
20:33votre parcours à vous,
20:34mais que c'est
20:35la même situation ?
20:36Je ne comprends pas
20:37votre question.
20:38Moi, ce que je vous dis,
20:39c'est que ce qui me touche
20:40dans ce que ce monsieur a dit,
20:41c'est l'amour que son père
20:42a pour la France
20:43et qu'il a poussé justement
20:44à faire le choix
20:45de l'assimilation
20:46puisqu'il dit
20:47je subissais des discriminations
20:48donc je vais vouloir
20:49être comme les Français.
20:50Et de dire l'islam
20:51n'est pas compatible
20:52avec la République,
20:53ça n'alimente pas
20:54ce type de climat ?
20:55L'islam n'est pas compatible
20:56avec la République.
20:57Je pense que ce monsieur,
20:58s'il aime la France
20:59comme il le dit,
21:00il peut tout à fait le savoir.
21:01Donc ça veut dire quoi ?
21:02Il faut qu'il abandonne sa foi ?
21:03Et d'ailleurs,
21:04de très nombreux musulmans
21:05le savent.
21:06Non, ce n'est pas
21:07une question de foi,
21:08c'est une question
21:09d'imposition de sa religion
21:10dans l'espace public.
21:11Vous pensez à ceux
21:12qui nous regardent ce soir
21:13qui pratiquent la religion
21:14en privé,
21:15dans la paix,
21:16l'immense majorité
21:17et ils se disent
21:18on a quelqu'un
21:19sur ce plateau ce soir
21:20qui dit ma religion
21:21et vous pensez à Samara
21:22justement,
21:23dont cette religion
21:24a obligé
21:25de porter un voile
21:26alors qu'elle ne le voulait pas,
21:27de se faire tabasser
21:28à l'école,
21:29vous y pensez ?
21:30Alors Samara,
21:31pour être très précis,
21:32d'abord le parquet
21:33ne retient pas
21:34la qualification religieuse
21:35et sa mère,
21:36même sa mère,
21:37je pense qu'elle connaît mieux
21:38Samara que nous tous ici,
21:39a insisté sur le fait
21:40qu'elle était croyante.
21:41Elle n'a pas dit, elle,
21:42que l'islam n'était pas
21:43compatible avec la République.
21:44Et qu'est-ce que je viens
21:45de vous dire Benjamin ?
21:46C'est que justement,
21:47le fait que les gens
21:48soient croyants,
21:50ça ne me pose aucun problème.
21:51Ce qui me pose un problème,
21:52c'est l'islamisation du pays,
21:53la foi personnelle.
21:54Comment voulez-vous
21:55que j'y sois opposée ?
21:56Moi personnellement,
21:57je suis de culture
21:58judéo-chrétienne,
21:59c'est quand même quelque chose
22:00qui me plaît.
22:01Ce n'est pas le fait
22:02que les gens aient
22:03une foi personnelle
22:04et pratiquent leur religion
22:05personnellement.
22:06Mais vous aussi,
22:07vous souhaitez que les prénoms
22:08étrangers ne soient pas autorisés ?
22:09Ce que je pense,
22:10c'est qu'en effet,
22:11donner un prénom français
22:12à ses enfants,
22:13c'est faire un pas vers la France.
22:14On n'en veut pas aux gens
22:15qui portent le prénom
22:16qu'ils portent aujourd'hui,
22:17ils n'en sont pas responsables.
22:18Mais j'allais vous dire...
22:19Maintenant, vous êtes
22:20responsable politique,
22:21Sarah Aknafo,
22:22donc rentrons dans le vif du sujet.
22:23Vous souhaitez,
22:24si jamais vous étiez au pouvoir,
22:25qu'il y ait une loi
22:26qui empêche les enfants
22:27de s'appeler Mohamed,
22:28Abdelkader...
22:29Je vous réponds
22:30sur cette question.
22:31C'est interdit.
22:32Je pense que, en effet,
22:33donner un prénom français
22:34à ses enfants,
22:35c'est faire un pas
22:36vers la France.
22:37Je pense aussi,
22:38alors là,
22:39j'ai vu une étude
22:40de Sciences Po
22:41qui expliquait
22:42que les discriminations
22:43à l'embauche
22:44se faisaient effectivement
22:45sur le prénom
22:46mais jamais sur le nom de famille.
22:47C'est-à-dire
22:48qu'une personne
22:49qui s'appellerait
22:50Marie
22:51avec un prénom
22:52à consonance musulmane
22:53serait particulièrement
22:54embauchée,
22:55justement,
22:56parce que les patrons
22:57se disent
22:58que ses parents
22:59ont fait un pas
23:00vers la France,
23:01je n'aurais aucun problème
23:02au sein de mon entreprise
23:03et vous connaissez
23:04l'explosion actuelle
23:05des problèmes avec l'islam
23:06au sein des entreprises.
23:07Donc, c'est un signal
23:08à mon avis positif.
23:09Mais donc, je retiens
23:10que vous soutenez cette idée.
23:11Juste pour terminer,
23:12Sarah Aknafo,
23:13cette interview,
23:15je ne le dirai pas ici.
23:16Je le dirai en privé.
23:17Ah, il n'a pas de défaut ?
23:18Je ne le dirai pas ici.
23:19Quel est le plus grand défaut
23:20de Marion Maréchal ?
23:21Je ne le dirai pas ici.
23:22Décidément,
23:23c'est fait déjà
23:24de la langue de bois, alors.
23:25Regardez vos questions,
23:26Benjamin.
23:27Quelle est la principale qualité
23:28de Jordan Bardella ?
23:30Sa communication.
23:31Et quelle est la principale
23:32qualité de Marine Le Pen ?
23:34Son intuition politique.
23:36Toute dernière question,
23:37nos confrères
23:38Marie-Lou Magal
23:39et Nicolas Massol
23:40publient un livre
23:41sur ce qu'ils appellent
23:42la jeunesse identitaire
23:43et ils découvrent
23:44que vous connaissez bien
23:45Jordan Bardella depuis longtemps.
23:46Vous avez même à peu près
23:47le même âge.
23:48Vous avez 31 ans,
23:49lui a 28 ans.
23:50Un jour,
23:51vous travaillerez ensemble ou pas ?
23:52Je le connais bien.
23:53C'est un bien grand mot.
23:54On s'est rencontrés quelques fois.
23:55Est-ce qu'un jour,
23:56on travaillera ensemble ?
23:57Pour l'instant,
23:58le Rassemblement national
23:59a refusé toute piste
24:00d'union des droites
24:01puisqu'ils ne veulent pas l'union
24:02mais le monopole.
24:03Donc, la balle est dans son camp.
24:04Un jour, pourquoi pas ?
24:05Merci beaucoup Sarah Aknafo
24:06d'avoir été l'invité
24:07de C'est pas tous les jours dimanche.