• il y a 8 mois
Il est petit et bossu. Le bœuf Moka est la vache locale de La Réunion, la vache « péi ». Rustique, résistant et agile, il est issu de vaches importées pour le transport de charges. Né de croisements successifs, il a fini par devenir une race locale unique au monde. Aujourd’hui en voie de disparition, il est à la croisée des chemins : va-t-il disparaître ou ses qualités vont-elles le conduire vers un nouveau départ ?

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Transcription
00:00 Une vaste mocha, c'est une race de bœuf dérivée du Zébu et d'Afrique du Sud.
00:12 C'est un croisement des deux qui a formé le mocha.
00:15 Je m'appelle Baradou Fiamma, éleveur de mocha.
00:36 De père en fils de X temps depuis qu'elle existe.
00:41 Même ma femme n'était pas éleveuse de mocha, aujourd'hui elle est éleveuse de mocha.
00:45 Elle garde les mochas et on est fiers de nos mochas, ils ne sont pas sauvages.
00:51 Le mocha normalement était importé à la Réunion, c'est un contre, il n'y a qu'à la Réunion, pour transporter le café.
01:01 C'est la première culture qu'il y avait à la Réunion.
01:11 Comme il n'y avait pas de chemin, les cultures étaient bien dans les états où c'est un peu scrapé.
01:21 On a emmené le mocha pour transporter le café à dos de bœuf.
01:26 Ensuite, quand la canne assoyée est arrivée, les ancêtres ont remis le mocha dans la charrette pour transporter la canne jusqu'à l'île.
01:37 Mais finalement, le mocha est resté sur l'île depuis qu'il était bourbon.
01:47 Et maintenant, elle est en voie de disparition.
01:52 Il reste très peu sur l'île, il n'y en a plus beaucoup.
01:57 Le mocha, entrefois, c'était pour les deux, pour travailler la viande et le lait.
02:05 Je mange du lait et de l'eau, je ne donne pas d'aliments.
02:08 C'est pour ça que c'est la bonne viande.
02:10 C'est en deux moyens le foie.
02:13 Je mange le gel sauvage là où je peux le trouver pour les deux lits.
02:18 Mes périodes de coupe, je donne la feuille de canne.
02:23 Entre coupes, quand il y a quelqu'un qui a un peu de feuille de maïs, des pieds de maïs, il n'y a plus de maïs, je lui donne.
02:30 Sinon, il broute l'herbe sauvage dans les pâturages, sur des terrains vagues, privés des fois.
02:43 Mais je n'ai pas de surface.
02:45 J'ai un petit coin, j'exploite les terrains communaux, les terrains conseils généraux.
02:54 Parfois, un propriétaire a besoin de défricher.
02:59 Je lui dis que je vais défricher, je mets des bœufs sur ma parcelle.
03:04 Je mets des vaches dessus pour qu'elles broutent.
03:06 Le temps qu'elles broutent dessus jusqu'à ce qu'elles soient défrichées.
03:12 Il y a l'État qui nous met des bâtons de roue avec sa loi qui est mal faite.
03:18 On nous dit de préserver le bœuf mocha.
03:22 Et finalement, ils nous détruisent.
03:25 La preuve que moi-même, mon chef-stelle est bloqué depuis 20... je ne me souviens plus tellement longtemps.
03:34 Ils m'ont bloqué le chef-stelle, il devrait venir.
03:36 J'ai une quarantaine de têtes, sur la quarantaine ils trouvent soit disant deux locosés, un douteux.
03:45 Et mon chef-stelle est bloqué.
03:47 Aujourd'hui, j'ai toujours soigné le mocha pour le plaisir.
03:52 Aujourd'hui, on m'oblige à emmener le bœuf, le soit disant locosé, à l'abattoir.
04:00 Mais pour aujourd'hui, je garde mes mochas.
04:05 Ils m'ont obligé de... comme on est obligé, on suit la loi.
04:09 Je viens juste de faire la prophélaxie.
04:12 Et ils m'ont dit de recommencer la prophélaxie.
04:14 Mais le vétéo quand il vient, il faut que je paye.
04:16 Si je ne vends pas un seul bœuf, comment je vais le payer ?
04:19 Il faut que je nourris ma famille.
04:21 Ça ne m'enchante pas de raconter tout ça, mais pourtant c'est la vérité.
04:26 Aujourd'hui, j'ai mes enfants, j'ai même mes petits-enfants qui sont motivés à reprendre l'exploitation, mais ils sont découragés.
04:33 Et aujourd'hui, on ne fait pas de viande, on ne fait même pas de lait.
04:38 Parce que le lait qu'il y a, c'est juste pour les veaux.
04:42 Parce que là, cette année, il y a un peu de pluie, mais les autres années, c'est quoi ?
04:47 C'est de la chichestresse.
04:49 Le lait qu'il y a, c'est juste pour les veaux.
04:51 Nous, on n'en prend pas trop, on n'en prend pas.
04:54 Mais c'est un des meilleurs viandes à manger.
04:56 C'est dommage qu'au lieu de sauver, nous puisse l'arrêter.
04:59 [Musique]

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