• il y a 8 mois
Interviews de Raphaël Glucksmann et Olivier Faure dans le cadre de la campagne des élections européennes.

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00:00Notre projet, c'est de construire l'Europe comme une puissance, une puissance capable
00:18de se défendre elle-même, c'est-à-dire d'assurer sa propre sécurité, une puissance
00:24sociale capable de lutter contre la vie chère et de redistribuer l'argent des plus riches
00:29vers ceux qui en ont le plus besoin, et une puissance écologique qui va mener à bien
00:33la révolution énergétique.
00:35C'est ça l'Europe qu'on décide, c'est-à-dire une puissance géopolitique et pas simplement
00:40une puissance de marché.
00:41Moi je fais campagne sans cibler les autres listes de gauche, je veux juste exposer mon
00:53projet pour l'Europe.
00:54Mais évidemment comme on monte, comme on a la dynamique, on est la cible à la fois
00:58de l'AFI et parfois même des Verts.
01:00Mais ce n'est pas ça qui doit nous préoccuper, ce qui doit nous préoccuper c'est l'enjeu
01:04des élections européennes.
01:05Et nous, nous sommes la seule liste de gauche qui peut devenir dominante au Parlement européen.
01:10Si vous voulez de la solidarité, si vous voulez la transformation écologique, nous
01:13sommes les seuls à pouvoir le faire avec le groupe socialiste et démocrate.
01:16Aujourd'hui nous sommes la deuxième force du Parlement européen derrière la droite,
01:19et cette fois-ci nous pouvons prendre la tête de la Commission européenne.
01:22Et ce n'est pas la même chose si vous avez quelqu'un comme Barroso à la tête de la
01:27Commission européenne avec l'esprit de Goldman Sachs et du libre-échange généralisé
01:30ou quelqu'un comme Jacques Delors qui porte l'esprit de la CFDT et une conscience sociale.
01:35Donc en fait, l'enjeu principal de ces élections européennes, je le rappelle c'est des élections
01:39européennes, c'est qui va prendre la tête de l'Europe.
01:43Et ça nous sommes les seuls à gauche à pouvoir le porter.
01:45Donc oui, évidemment on est les cibles, mais nous ce qui doit nous obséder c'est ce qu'on
01:50propose.
01:51Sur le logement, sur la solidarité sociale, sur la justice fiscale, sur la transformation
01:57écologique, c'est ça qui doit être au cœur de la campagne, pas les attaques des
02:00uns et des autres.
02:09En fait déjà on fait une campagne heureuse, c'est-à-dire qu'on est dans l'enthousiasme
02:14et justement pas dans le dénigrement des autres qui font tous une erreur stratégique
02:17en nous attaquant tout le temps, parce qu'en fait les gens ne veulent pas simplement avoir
02:21un jeu politicien, ce qu'ils veulent c'est des propositions et nous on va parler d'Europe
02:24partout.
02:25On va parler de plan Marshall pour le logement social, on va parler de révolution énergétique
02:29avec le développement massif des renouvelables et on va dire comment on finance tout ça
02:32avec une taxation sur les plus hauts patrimoines à l'échelle du continent européen.
02:36Et je crois que le fait qu'on prenne au sérieux cette élection, qu'on aille partout pour
02:39parler d'Europe, de ce que l'Europe peut faire, de ce qu'elle doit changer, et bien
02:42ça, ça plaît.
02:43Et donc finalement cette dynamique c'est un peu aussi le fait qu'on respire, c'est-à-dire
02:48que pendant très longtemps à gauche on a été coincé d'un côté Jean-Luc Mélenchon,
02:53et de l'autre Emmanuel Macron, et les gens qui croient à la fois dans la solidarité,
02:57dans l'écologie, dans l'Europe et dans la démocratie, ils étaient obligés de
03:01se scinder au moment des élections.
03:02Nous on leur dit un truc très simple, on leur dit vous n'êtes pas obligés de vous
03:05scinder, vous pouvez voter en accord avec vous-même, et ça, ça fait, ça crée une
03:09dynamique.
03:10Alors on ne sait pas jusqu'où elle va, honnêtement moi je ne fais pas de prédiction, mais ce
03:13que je sais c'est qu'il y a beaucoup de monde dans nos meetings, qu'il y a de l'enthousiasme,
03:16et que pour l'instant, et bien ça fonctionne.
03:23On a déjà des militantes et des militants à La Réunion, on a Christophe qui est notre
03:31candidat sur la liste, et qui est le fondateur de Place Publique ici, et je pense qu'on
03:37va se développer.
03:38Pourquoi ? Parce que les enjeux qu'on porte nous sur la citoyenneté, sur l'écologie,
03:43sur le social, c'est des enjeux qui répondent directement aux enjeux qui sont ultra prégnants
03:49sur l'île.
03:50Pour moi ce que je pense, c'est que par exemple, quand on parle de la vie chère, nous on met
03:55les pieds dans le plat, et on ose s'attaquer aux marges des grands distributeurs, des grands
04:00transporteurs qui sont dans une situation de monopole et qui s'enrichissent avec la
04:04vie chère.
04:05Ensuite, si on parle de réforme de la politique agricole commune, et bien on ose aussi dire
04:10que les subventions agricoles, elles doivent changer, que ce n'est pas possible, qu'en
04:14fait on sur-subventionne simplement la monoculture de la canne, mais qu'on laisse La Réunion
04:20dans une situation où quand l'Inde cesse d'exporter, il n'y a plus d'oignons, où
04:25les tomates, le prix est multiplié par trois.
04:27Et donc il faut porter ces sujets citoyens, porter ces sujets réunionnais, et on va le
04:34faire, et on va grandir ici comme ailleurs.
04:36C'est une alliance qui me paraît évidente, je l'avais déjà choisie il y a cinq ans,
04:49à un moment où Raphaël était moins connu qu'aujourd'hui, mais j'avais fait ce pari
04:53avec lui de changer l'image de la gauche et de faire en sorte qu'on puisse aller chercher
04:58des gens qui jusqu'ici ne s'étaient jamais engagés dans la vie politique, qui en étaient
05:02parfois même très loin, et qui avaient besoin d'un nouveau regard porté sur la vie politique.
05:08Et donc Raphaël en a été à la fois le héros et l'instrument, et donc il est celui qui
05:15permet de faire venir à nous des gens très différents.
05:18Il a été pendant cinq ans un député européen très actif, il est celui qui a mené des
05:23campagnes d'opinion qui ont fait changer la Commission européenne, qui ont fait changer
05:27le Parlement européen.
05:28Je pense par exemple à sa campagne sur les Ouïghours, qui a été ensuite une traînée
05:34de poudre dans toute l'Europe, où partout on a enfin parlé de cette minorité musulmane
05:40en Chine qui était opprimée, oppressée, et il est celui qui a fait un rapport sur
05:45le travail forcé, qui permet maintenant d'agir contre le travail forcé et faire en sorte
05:49qu'on ne soit plus tributaire de ces multinationales qui sont en réalité totalement aveugles
05:57à la façon dont on produit.
05:59Et donc Raphaël il s'est battu pour qu'on puisse faire en sorte que plus jamais le travail
06:03forcé ne puisse aboutir dans nos magasins, etc.
06:07Alors il y avait des réserves parce que malheureusement le gouvernement français s'est opposé sur
06:11tout ce qui était stratégique à ce qu'on empêche au travail forcé, c'est-à-dire
06:15qu'il y a encore des panneaux photovoltaïques fabriqués par les Ouïghours, malheureusement
06:19continueront à arriver pour l'instant sur le continent européen.
06:23Mais le combat va continuer et moi je crois en sa capacité de conviction, sa capacité
06:28à engager des combats, à les faire porter à la fois sur le point parlementaire mais
06:33aussi dans l'opinion et donc de donner une visibilité à ces combats qui sont essentiels.
06:38On ne rentre plus là-dedans, il n'y a pas de vraie gauche, de fausse gauche, tout ça
06:50c'est vraiment des histoires de campagne.
06:52La réalité c'est qu'il y a des gens qui font et des gens qui blablatent.
06:55Et moi j'aime bien les gens qui font.
06:57Et j'aime bien quand on n'est pas simplement là pour raconter « moi je fais plus que
07:02toi, je ferai plus que toi ». La réalité c'est qu'il y a des gens qui sont toujours
07:06à se complaire dans les oppositions et puis il y a des gens qui prennent le risque du
07:09pouvoir.
07:10C'est un risque le pouvoir.
07:11C'est un risque de devenir maire, de devenir président d'un département d'une région,
07:15de devenir parlementaire ou de devenir gouvernant, surtout gouvernant.
07:20Mais il faut prendre ce risque-là et moi je souhaite qu'on continue à le prendre.
07:23Je souhaite que la gauche se rassemble et qu'elle ne soit pas en permanence en train
07:26de se perdre dans des chikayas.
07:28Moi je n'ai qu'un seul ennemi, c'est l'ORN.
07:32Je n'ai qu'un seul adversaire, c'est Emmanuel Macron.
07:35Et j'espère que toute la gauche sera assez intelligente pour ne pas, au lendemain des
07:40européennes, exploser en vol et donner une victoire à Marine Le Pen dont on sait, chacun
07:46d'entre nous, quelles en seraient les conséquences.
07:48Et particulièrement ici où le modèle de La Réunion qui porte si bien son nom, cette
07:53capacité à faire vivre des gens qui ont des origines très différentes, moi-même
07:56je suis eurasien, mais ici je me sens parfaitement chez moi, je sens qu'ici personne ne regardera
08:01d'où je viens, d'où je vais, etc. parce qu'ici vous avez su ce qu'on a appelé la
08:06créolisation, mettre en place un modèle qui est un modèle d'intégration très particulier
08:11où chacun se sent complètement chez lui.
08:13Eh bien les premières victimes, les premières victimes d'un gouvernement d'extrême droite,
08:18ce serait justement ces cultures qui ont su s'hybrider les unes les autres et donc c'est
08:24ça que je crois.
08:25Et moi ce que j'aimerais c'est que tout simplement la gauche arrête de se placer dans des querelles
08:29inutiles et secondaires et qu'elle se concentre sur le débat essentiel, le combat contre
08:33la droite et contre l'extrême droite.
08:34De quoi parle-t-on en fait ? Moi je ne sais pas, je sais qu'on a eu un commissaire socialiste
08:49européen qui est celui qui a été l'auteur de ce qu'on appelle le Pacte Vert, le Green
08:54Deal, qui est d'ailleurs tellement contesté par la droite et par l'extrême droite parce
08:58qu'il fixe des objectifs, des règles nouvelles qui permettent d'avancer sur la question
09:03de la transition écologique.
09:04Je n'ai pas l'impression que ce soit très mou ça, c'est même au contraire contesté
09:08partout par les droites, par les syndicats comme la FNSEA, etc.
09:13On a su y aller.
09:14Mais si je prenais tout à l'heure l'exemple des travailleurs des plateformes, les travailleurs
09:18des plateformes qui n'avaient aucun droit, qui étaient vraiment renvoyés au statut
09:23de tâcheron comme au XIXe siècle, qui s'est battu pour eux ? C'est Nicolas Schmitt, commissaire
09:29européen avec Raphaël Glucksmann, qui s'est battu sur le devoir de vigilance qui permet
09:33d'imposer aux multinationales la responsabilité sur l'ensemble de la chaîne de production,
09:37aussi bien de la vente jusqu'à la production, jusqu'aux maillons les plus faibles.
09:41C'était le scandale du Rana Plaza au Bangladesh qui avait été à l'origine de cette nouvelle
09:47façon de concevoir les rapports.
09:48Qui est à l'origine de ça ? Les socialistes.
09:51Qui est à l'origine de cette volonté de transformer la politique agricole commune
09:55qui aujourd'hui profite pour 80% de sa masse à 20% des paysans ? C'est encore la gauche.
10:02Et c'est encore la gauche socialiste qui porte ces combats-là.
10:04Donc je n'ai aucun complexe d'avis de qui que ce soit.
10:07Moi je crois au contraire que je ne vais pas commencer à taper sur les uns, sur les autres,
10:12commencer à dire mieux, etc.
10:14Moi j'avance.
10:16Je veux qu'on avance en se posant une seule question.
10:18Comment est-ce qu'on peut être utile à nos concitoyens de la Réunion et de l'Hexagone ?
10:24Comment est-ce qu'on fait pour à chaque moment se poser une seule question ?
10:28Comment est-ce qu'on fait pour avancer ?
10:29Tout le reste c'est la politique politicienne, la poloche comme on dit parfois, la politikaya.
10:35Je crois que si aujourd'hui il y a tant de gens qui se sont éloignés des urnes,
10:38c'est parce qu'ils ont le sentiment qu'on ne s'occupe pas d'eux mais uniquement de nos nombrils.
10:42Eh bien le mieux qu'on ait à faire c'est oublier le nombril et s'occuper des gens.
10:54Nous, nous voulons une Europe qui soit une Europe à la fois plus démocratique,
10:58plus écologique et plus sociale.
11:01C'est les trois piliers sur lesquels nous fondons notre projet.
11:04Quand je dis plus démocratique, c'est bien sûr d'aller plus loin dans la démocratie
11:08dans ceux qui sont déjà dans les 27 pays européens
11:12et il y a des menaces qui pèsent, notamment quand l'extrême droite gouverne en Hongrie.
11:17C'est des régressions pour le droit des femmes,
11:20c'est des régressions démocratiques avec des démocraties qu'on dit illibérales.
11:25Vous regardez la Pologne qui vient de se libérer de l'extrême droite
11:27et qui permettra bientôt à nouveau aux femmes le droit à l'IVG.
11:34Tout ça c'est en fait des régressions qui sont possibles.
11:37Et donc d'abord se battre dans nos frontières pour la démocratie,
11:41à l'extérieur de nos frontières,
11:42pour ne pas être aveugle sur ce qui se passe aujourd'hui à l'est de l'Europe
11:47avec l'offensive de Vladimir Poutine,
11:50qui n'a pas commencé il y a deux ans, qui a commencé il y a dix ans avec la Crimée,
11:52qui avait aussi combattu en Géorgie, en Tchétchénie, en Syrie, dans la bande sahélienne.
12:00Bref, ne pas être aveugle aux menaces qui pèsent sur nous et sur la démocratie.
12:04Une Europe plus écologique, c'est quoi tout simplement ?
12:07C'est cette volonté de dire qu'il va falloir assumer une transition, la planifier,
12:11ne pas être toujours en retard.
12:12Vous êtes sur l'île de la Réunion, déjà à avoir dépassé ce fameux seuil de 1°5,
12:18qui est celui qui pour la planète entière serait considéré comme une catastrophe
12:21avec une sixième extinction de masse,
12:23c'est-à-dire tous ces animaux qui vont disparaître définitivement.
12:27Quand je demande aux GIEC ce que c'est que la sixième extinction de masse,
12:29ils me disent c'est l'équivalent de l'extinction qui a vu la fin des dinosaures.
12:33Les dinosaures, vous me direz, on est bien heureux qu'ils ne soient plus là.
12:36Mais la réalité c'est qu'il faut voir l'ampleur que ça va prendre.
12:40Et quand la biodiversité est ici, notamment sur cette île,
12:43avec 80% de la biodiversité qui est dans nos outre-mer,
12:49on se dit que là il y a une catastrophe qui est en cours et qu'il faut absolument stopper.
12:54Donc qu'est-ce qu'on fait ?
12:55On fait en sorte de changer nos modèles à la fois agricoles, nos modèles industriels.
13:00On essaye de faire en sorte que la mondialisation ne soit pas une espèce de course-poursuite
13:05vers le toujours plus de consommation et le toujours plus d'importation.
13:08Comment est-ce qu'on produit local ?
13:09Comment est-ce qu'on fait pour qu'on redéveloppe une industrie ?
13:13Une industrie non pas qu'on délocalise à l'autre bout du monde,
13:16une industrie qui est chez nous et une industrie qui permet de répondre aux grands besoins,
13:20aussi bien dans le domaine sanitaire, le médicament,
13:23comme dans le domaine industriel, les panneaux photovoltaïques, les éoliennes,
13:28tout ce qui va permettre cette transition avec une énergie qui soit une énergie
13:33qui soit évidemment renouvelable et qui nous permette de lutter efficacement.
13:37Enfin, le troisième pilier, c'est le pilier social.
13:40J'en ai un peu parlé tout à l'heure avec la question des plateformes.
13:45Pour l'instant, on s'en fout, on se dit que les plateformes, ce n'est pas grave,
13:48elles sont noires, elles sont pauvres et donc on ne regarde pas.
13:52Heureusement qu'on s'en occupe parce qu'il n'y a pas d'être humain
13:56qui ne mérite pas les droits que nous avons conquis au 19e et au 20e siècle.
14:00Mais pour ceux qui croient qu'ils vont échapper à cette nouvelle économie,
14:06je leur dis attention, au début, on a commencé par les livreurs et les chauffeurs de taxi.
14:10Mais demain, ce sera l'avocat.
14:12Ce sera en fait celui qui fait du tourisme,
14:15celui qui est en fait dans le domaine des services parce que tout peut passer par les plateformes
14:21et tout peut permettre de renvoyer de nouveaux monopoles.
14:24Et donc, la seule façon d'éviter cette formidable régression sociale,
14:28c'est de lutter contre cette économie de plateforme.
14:31Mais plus largement, ça suppose de venir en aide sur le logement.
14:34Le logement, c'est aujourd'hui l'un des grands éléments de la vie chère.
14:38C'est souvent plus du tiers de la consommation mensuelle de nos ménages.
14:42Eh bien, il faut un grand plan d'investissement dans tout le continent européen
14:47qui permette de rénover l'habitat, qui permet de rénover nos écoles,
14:51qui permet de faire en sorte que nous puissions être résilients par rapport au réchauffement
14:55et tout simplement permettre aux gens de vivre dans la dignité.
15:00Tout ça, l'Europe peut l'apporter à la condition de donner des ressources propres
15:04et c'est la raison pour laquelle nous plaidons avec Raphaël Glucksmann
15:07pour taxer les riches, taxer celles et ceux qui, aujourd'hui,
15:11amassent comme jamais, profitent de toutes les crises sanitaires, géopolitiques, éco, tout.
15:16Et à chaque fois, c'est eux qui construisent leur marge sur le malheur du monde.
15:21Eh bien, il est temps que ces gens-là payent
15:24et que ces gens-là viennent se mettre au service de la collectivité.
15:28Le président de la République a dit « je veux un réarmement civique ».
15:30Alors, il ne visait pas ceux-là, il visait ceux qui sont en bas de l'échelle
15:33en leur disant « toi, tu ne travailles pas, tu es donc fait néant ».
15:36Moi, ce que je dis, c'est qu'il y a aujourd'hui des gens qui vivent de leur honte,
15:38il y a des gens qui vivent simplement en regardant pousser leur tomate dans leur jardin.
15:42Eh bien, le mieux qu'on puisse faire, c'est effectivement d'acheter l'argent
15:46là où il se trouve et là où il se trouve, c'est chez ceux qui ont hérité de tout,
15:50qui ont comme seul mérite d'avoir été les descendants de grandes familles
15:54et aujourd'hui, malheureusement, le patrimoine, c'est essentiellement par l'héritage qu'il se transmet,
15:58pas par l'effort, pas par le travail.
16:00Eh bien, moi, je souhaite qu'on puisse faire en sorte que les grandes entreprises,
16:03que les grands patrimoines, eh bien, rendent des comptes
16:06et permettent à la collectivité de mieux vivre et d'éviter les catastrophes qui sont annoncées.

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