• il y a 8 mois
Au cours d’une séance exceptionnelle, la monteuse Mary Stephen (Contes d’été, Contes d’hiver d’Éric Rohmer) a présenté une sélection d’images amateures tournées par son père de 1949 à 1963 en 8 et 16mm, sur l’île de Hong Kong. Elle a évoqué son Hong Kong à travers des extraits de films choisis parmi des cinéastes avec lesquels elle a collaboré.

Enregistré le 13 avril, dans le cadre de la thématique Portrait de Hong Kong au Forum des images,
Infos : https://www.forumdesimages.fr/les-programmes/toutes-les-rencontres/rencontre-le-hong-kong-de-mary-stephen

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Transcription
00:00:00Marie-Stéphane est monteuse et réalisatrice, nous te connaissons surtout en France comme
00:00:13la monteuse et la compositrice aussi, en titre de romère depuis Comptes d'hiver jusqu'aux
00:00:19Amours d'Astré et Céladon, son dernier film, mais en fait c'est ce qu'on a découvert
00:00:26et c'est la raison principale de ta présence ce soir, c'est que tu es née à Hong-Kong,
00:00:30voilà, et donc ça nous intéresse particulièrement puisque nous sommes dans un portrait de Hong-Kong,
00:00:37comme vous le savez, jusqu'au 7 juillet, avec 80 films, des cours de cinéma et des
00:00:42rencontres, et quand nous nous sommes rencontrés, nous avons eu l'idée de cette conversation
00:00:48sur le Hong-Kong de Marie-Stéphane, tu te rappelles, c'était à l'automne dernier,
00:00:52avec Isabelle Vanini que je salue, qui ne peut pas être avec nous ce soir, et tu nous
00:00:58as appris que tu possédais des films de famille tournés sur l'île de Hong-Kong par ton père
00:01:03dans les années, des années 40 à 60, donc nous allons donc évoquer le Hong-Kong de
00:01:09ton enfance, il est pas allumé ? Ça y est ? Ok. Donc nous allons donc évoquer le Hong-Kong
00:01:15de ton enfance et de ton adolescence à travers les films de ton père mais aussi d'autres
00:01:20films, et bien sûr la naissance de ta cinéphilie, de ta vocation pour le cinéma, et enfin un
00:01:26Hong-Kong plus contemporain à travers des extraits de films choisis parmi ceux réalisés
00:01:32par des cinéastes avec qui tu travailles ces dernières années. Donc grâce à toi,
00:01:36nous allons voyager à Hong-Kong des années 50 à aujourd'hui, j'espère que vous êtes
00:01:40prêtes, et avant de commencer, je voudrais te remercier très sincèrement pour cette
00:01:46conversation et celles qui ont précédé lors de la préparation de ce programme pour
00:01:51ta disponibilité, ta gentillesse, oui oui j'ai presque fini, et pour avoir partagé
00:01:58avec nous des films, des idées sur ce portrait de Hong-Kong qui ne serait pas le même sans
00:02:02ton aide et sans nos échanges. Merci beaucoup. Donc Marie a beaucoup travaillé, nous avons
00:02:13beaucoup travaillé ensemble pour préparer cette conversation, il y aura un temps d'échange
00:02:19avec vous j'espère, et donc on va suivre un petit peu une chronologie de l'enfance adolescent
00:02:27jusqu'à aujourd'hui à travers des extraits de films que nous allons commenter ensemble,
00:02:34alors on commence. Oui, on commence par où ? Est-ce que tu veux commencer tout de suite
00:02:42par le début ? Oui ça c'est pas mal pour commencer. Je voulais juste dire une chose,
00:02:51mon père il faisait des films amateurs en 8mm et 16mm, et ce sont des bobines et des
00:03:01bobines de films qu'on a découvert récemment, qu'on savait existaient, qu'on avait vu
00:03:09des petits bouts quand on était petit, mais que c'est maintenant que je prépare un film
00:03:17que je vois tout en fait. Donc quand je dis qu'on va commencer par le début, c'est qu'on va
00:03:28commencer par le début, et aussi que je voulais signaler que non seulement qu'il faisait des
00:03:33films amateurs, il s'amusait à faire son propre montage, il filmait avec une caméra bolex en 8mm et
00:03:43en 16mm, et vous allez voir, il s'amusait à faire des génériques, des animations, et plein de trucs
00:03:52qu'on va pas tout montrer, mais que bon voilà on va commencer par la première bobine, le premier
00:03:58extrait qui serait le début. Extrait numéro un, merci. Donc on va commenter puisque c'est,
00:04:07mais on dirait que c'est ton père, non? C'est mon père. Il y a un petit air de famille.
00:04:14Photography by H. Steven, et c'est la coronation, c'est le couronnement de la reine Elisabeth, parce qu'on était
00:04:24dans un Hong Kong, tout ce qui est la plus colonie anglaise, et donc le couronnement, et voilà mon début.
00:04:32Un bébé. Donc c'est ça qui est le tout début. Un bébé en couleur, ciné-color. Ciné-color qui était en même temps que
00:04:45le technicolor, et donc pour mon projet, on a pu faire digitaliser les films à un labo en France, à Charenton.
00:04:56L'image est superbe. Absolument. Là c'est ta maman? Oui. Alors là on fait des génériques en chinois comme quoi
00:05:07qu'on attendait impatiemment cette... L'avenue de la reine? Non, pas l'avenue, le couronnement.
00:05:15Et ça, c'était le Hong Kong des années 50. Donc le couronnement c'était en 53.
00:05:23Et il y avait des décorations partout. C'est pour montrer comment Hong Kong était à cette époque-là.
00:05:32Ils s'amusaient à faire des surimpressions. C'était pour voir que c'était vraiment une colonie anglaise.
00:05:47Et voilà la mode de cette année-là. Et encore des décorations pour le couronnement.
00:06:00Et en fait, c'est un peu partout, à la campagne comme en ville. On voit très bien qu'il y a un mélange de populations.
00:06:09Il y a des gens qui sont beaucoup plus ouvriers et puis d'autres qui sont en tenue un peu plus bureaux, classe moyenne.
00:06:18Voilà, c'était le premier extrait. Marie bébé, à quoi ressemblait ton enfance les années un peu après?
00:06:34Alors en fait, oui, c'est ce que je voulais dire aussi, c'est que je ne sais parler que de ce qui s'est passé dans notre petite bulle.
00:06:46Et donc chaque famille est différente. On était dans une famille très occidentalisée et ce n'était pas toujours comme ça.
00:06:58C'était une famille très chinoise dans les années 30. Et petit à petit, c'était devenu extrêmement occidentalisé.
00:07:11Et il y a peut-être une raison pour ça. Ça s'appelle l'ascension sociale. Et depuis un milieu très, plutôt pauvre, ouvrier,
00:07:23mon père travaillait dans le bâtiment jusqu'à la fin des années 60, quand ils sont devenus des notables de la ville, la vie a beaucoup changé.
00:07:37Et en même temps, ils sont adoptés à notre nom. C'est le nom Stephen.
00:07:49Oui, j'allais te poser la question du nom anglophone. C'est vrai qu'à Hong Kong, il y a beaucoup de personnes, au moins dans le prénom,
00:07:58qui ont un prénom anglophone. Par exemple, dans les cinéastes, on connaît Johnny To pour nommer quelqu'un.
00:08:04Et du coup, le patronyme Stephen, quelle est l'histoire de ce patronyme?
00:08:11L'histoire va se passer dans un film qui va être prêt l'année prochaine.
00:08:16Alors juste des petites informations.
00:08:19Ah voilà, la productrice.
00:08:22Oui, c'est vraiment l'histoire de ce changement de nom.
00:08:28Je vais donner le crime, le secret tout de suite.
00:08:34C'est un changement de nom, mais pourquoi et comment on a effacé complètement une histoire chinoise pour un nom anglophone, anglais,
00:08:46que finalement, à la fin, personne ne savait que c'était une famille chinoise.
00:08:53C'est ça le sujet de mon film.
00:08:56Et ça, c'était le désir de ton père?
00:08:58Oui, de mon père et de ma mère. Il faut voir le film.
00:09:02Non, on ne va pas trop dévoiler parce qu'il y a un film en préparation.
00:09:06Mais ça, ça s'est passé dans les années 30.
00:09:09Il a commencé à filmer. C'était déjà la première bobine que j'ai possédé.
00:09:14C'était 49. Et 49 en 8 millimètres.
00:09:18Mais quand on a ouvert la boîte, bien sûr que c'était déjà en miettes.
00:09:23Et je suis allée au labo avec ces miettes-là et j'ai senti qu'ils ne pouvaient rien faire.
00:09:28C'est toi qui a hérité de tous les films de ton père?
00:09:32Non.
00:09:33Qui rassemble tout ça?
00:09:35J'étais chez ma soeur au Canada pendant très, très, très longtemps.
00:09:39Et ensuite, chaque fois que j'allais au Canada,
00:09:44parce que nous, on est...
00:09:46Ça, c'était un peu plus tard, on est parti.
00:09:48Oui, pardon.
00:09:49Et chaque fois que j'allais au Canada chez ma soeur,
00:09:54je revenais avec des petites bobines.
00:09:56D'accord.
00:09:57Et alors, une grande chance, c'est que chaque endroit où j'étais,
00:10:02mais quand même, c'était une grande chance par rapport au logement à Paris.
00:10:07J'avais des caves sèches et en bonne condition.
00:10:12Donc, finalement, quand on a digitalisé ces films,
00:10:16c'est vraiment 30 ans, 40 ans, 30 ans plus tard
00:10:21que j'ai commencé à ramener des bobines.
00:10:24Finalement, c'était en bonne condition.
00:10:28Et donc, ton père a commencé à filmer.
00:10:30Est-ce que c'était...
00:10:31Non, en fait, plutôt, est-ce que c'était commun d'avoir une caméra à cette époque?
00:10:36Non, pas du tout.
00:10:37Alors, c'était...
00:10:39Donc, je disais que mon père était ouvrier dans un chantier de la banque,
00:10:47en fait, de la Hong Kong and Shanghai Bank, qui est au Central.
00:10:52Et petit à petit, quand il a commencé à s'enrichir,
00:10:56disons, avec l'aide de ma mère,
00:11:00il a commencé à collectionner des caméras.
00:11:06Et je pense que c'était assez courant dans ces années-là,
00:11:10parce que j'avais vu, j'ai découvert sur YouTube une autre famille,
00:11:15en fait, la famille de Roton, qui est un des hommes les plus riches de Hong Kong.
00:11:22Et il y a un de ses arrière-petits-fils qui a mis,
00:11:26maintenant, tous ses archives de 16 millimètres sur YouTube, sur un channel.
00:11:33Donc, je pense que c'était un status symbol.
00:11:35C'était vraiment comme on collectionnait les belles voitures.
00:11:39Mais à l'époque, quand on commence à...
00:11:41Quand on joue avec un jojo comme une caméra,
00:11:46c'est un petit peu un signe d'extérieur de quelque chose.
00:11:51Oui, d'ascension sociale.
00:11:54Et du coup, ton père est devenu...
00:12:01Oui, en fait, c'est...
00:12:03Quand on dit mon père, il faut dire toujours mon père, ma mère,
00:12:05parce que ma mère était la grande businesswoman dans la société.
00:12:11Et pourquoi ils ont eu une ascension sociale?
00:12:17C'était parce que c'était après la guerre
00:12:19et il y avait une société qui vendait des matériaux de bâtiments, de construction.
00:12:29Donc, après la guerre à Hong Kong,
00:12:31toutes les constructions...
00:12:36Il fallait reconstruire.
00:12:37C'est comme ça que les deux ont travaillé très, très dur.
00:12:41Ma mère était une institutrice et ils se sont mis à apprendre l'anglais.
00:12:49Donc, il y avait beaucoup de choses qu'ils ont fait avec les sociétés en Allemagne,
00:12:55au Japon, etc.
00:12:57qu'ils n'auraient pas pu faire s'ils ne parlaient pas anglais.
00:13:01Et voilà, d'ailleurs...
00:13:03Ça nous emmène...
00:13:05C'est très bien.
00:13:07C'est préparé, tout ça.
00:13:09Ça nous emmène au deuxième clip, parce que c'est en 57
00:13:14et quand...
00:13:16J'avais mis Mr. Spiering visite Hong Kong.
00:13:21C'est un de ces représentants de sociétés avec lesquels mes parents travaillent.
00:13:29Donc, là, ils sont au jardin de Tiger Bomb.
00:13:35En fait, c'est le petit bombe de Tigre qu'on achète encore aujourd'hui.
00:13:39C'est une famille de Singapour qui a cette entreprise.
00:13:48Et donc, à chaque fois qu'il y a un étranger qui vient,
00:13:51qu'on fait des business avec,
00:13:55on les promène, ils les promènent dans les jardins,
00:14:00dans le pique, et on voit tout Hong Kong.
00:14:02Et pour ceux qui connaissent Hong Kong maintenant,
00:14:05on voit bien que ce n'est plus du tout cette skyline.
00:14:11Ça, c'est ma soeur, ma grande soeur, et on avait une voiture.
00:14:15Donc, on était déjà la famille.
00:14:17Un signe aussi.
00:14:19Et la plage, bien sûr, on les promène sur la plage à Stannis.
00:14:26Je crois que c'est en anglais, Mr. Spiering.
00:14:29Et là, c'est le plus intéressant, c'est à Abadine.
00:14:33C'est le petit village de pêche dans le sud de l'île de Hong Kong
00:14:38où on les amène toujours pour manger du seafood,
00:14:43pour manger des fruits de mer.
00:14:45Et on voit bien qu'on voit de plus en plus dans les extraits,
00:14:50il y a un décalage incroyable de Hong Kong.
00:14:55C'est-à-dire, Hong Kong est vraiment faite
00:14:57des très pauvres et des très riches.
00:15:00On était un petit peu au milieu,
00:15:02mais quand même, ils avaient l'intention de devenir de l'autre côté.
00:15:10Et là, c'était des familles de Sampan qui vivent sur les bateaux.
00:15:17On peut parler un petit peu de la manière de filmer,
00:15:21des objectifs, parce que ce n'est pas juste...
00:15:24Bon, c'est des films d'amateurs, des films de famille,
00:15:28mais il y a quand même un désir.
00:15:30On l'a vu avec les génériques.
00:15:32Dans le premier extrait, ton père s'amusait à fabriquer.
00:15:35Il y a un art du montage et puis un art des mouvements de caméra aussi,
00:15:39ce qui est assez joli.
00:15:41Oui, mais il y avait un bolex.
00:15:46Je n'ai pas l'art dans les extraits.
00:15:48Il y avait un autre extrait où on le voyait avec un bolex de l'époque
00:15:53qui avait trois objectifs, trois trucs.
00:15:57D'ailleurs, on va voir un clip sur la plage
00:16:01où il filmait ma mère en changeant l'objectif.
00:16:07On verra plus tard.
00:16:11Et puis, il y avait un petit bloc de montage
00:16:15que je me rappelle d'avoir vu,
00:16:19comment il faisait avec la colle,
00:16:23quand on grattait le film et quand on montait le truc.
00:16:27Il y avait un autre clip que je n'ai pas ici,
00:16:31parce que je ne peux pas le tout montrer.
00:16:35Je suis allée à une fête de famille.
00:16:39Ils avaient beaucoup de fêtes à la maison,
00:16:43ce qu'ils appelaient les banquiers,
00:16:47c'est-à-dire vraiment des traiteurs qui viennent faire un dîner soumcieux
00:16:51pour leurs employés et pour, par exemple,
00:16:55les entrepreneurs avec qui ils travaillaient,
00:16:59souvent un petit peu pour les récompenser.
00:17:03Donc, je voyais que tout le monde buvait beaucoup et tranquille.
00:17:07Et à un certain moment, je vois ma mère qui était en train de tranquille,
00:17:11je vois mon père en train de...
00:17:15Je ne sais pas, il parlait, il rigolait.
00:17:19Et à un certain moment, je remarquais que c'était un champ contre champ
00:17:23et qu'il avait un montage.
00:17:27Et puis, c'était un petit peu
00:17:31un peu parsemé partout.
00:17:35Tout ça, j'ai découvert il n'y a pas très longtemps,
00:17:39quand j'ai commencé à regarder ces choses-là pour mes roches.
00:17:43Donc, quelque part,
00:17:47ce n'est pas un hasard.
00:17:51Oui, c'est ça, il y a une continuité.
00:17:55Alors, peut-être qu'on va...
00:17:59Ce que je veux encore dire de ce clip,
00:18:03c'était que le jardin
00:18:07du Paume du Tigre, on a vu cette pagode blanche.
00:18:11Et ça, c'était en face,
00:18:15en fait, c'était pratiquement en face de chez nous.
00:18:19On avait une maison, une vieille maison,
00:18:23c'était très vite après, il n'y avait plus de maisons comme ça,
00:18:27trois, quatre étages, parce qu'ensuite, ça construisait
00:18:31tout le ciel.
00:18:35Et donc, ce jardin-là était en face de chez nous.
00:18:39Et je me rappelle encore d'avoir vu,
00:18:43il y avait des sculptures partout, des choses.
00:18:47Oui, c'était assez fou, c'est Joseph Kessel, je ne sais pas si tu connais ce livre,
00:18:51Hong Kong et Macao en 57, il avait la soixantaine, il a fait un voyage à Hong Kong.
00:18:55Et il parle de ce jardin
00:18:59et de cette histoire de cet homme qui a fait fortune dans le Paume du Tigre.
00:19:03Voilà, qui est un nongant toujours très efficace,
00:19:07qu'on utilise toujours, vous pouvez le trouver aussi à Paris, dans les bonnes boutiques.
00:19:11Il faut faire attention si c'est vrai ou pas.
00:19:15Oui, c'est ça, il faut faire attention, il y a des contrefaçons.
00:19:19Mais c'était très impressionnant pour nous,
00:19:23enfants, parce que je me rappelle d'être complètement traumatisé
00:19:27par une sorte de mural,
00:19:31c'est un truc très, un tableau
00:19:35de plusieurs chapitres comme ça,
00:19:39de l'enfer. Et donc, c'est ce qui vous arrive
00:19:43si vous montez, par exemple dans la vie,
00:19:47on arrache la langue, etc., tout ça.
00:19:51Donc, enfant, quand on parcourt ça, c'était plutôt effrayant.
00:19:55Et je parlais de cette pagode blanche
00:19:59pour une raison.
00:20:03Pour le troisième extrait, peut-être.
00:20:07Le troisième extrait, malheureusement,
00:20:11c'est d'une qualité très moyenne, ce n'est pas de mon père.
00:20:15Non, c'est un film américain,
00:20:19de Richard Quinn, 1960.
00:20:23C'est pour montrer aussi, on en parle après, peut-être.
00:20:49...
00:20:53...
00:21:07...
00:21:21...
00:21:35...
00:21:43Remarquez la pagode blanche.
00:21:47...
00:22:11...
00:22:33...
00:22:39...
00:22:43...
00:22:47Tu avais vu ce film, quand est-ce que tu as vu ce film ?
00:22:51Tu l'avais vu dans ta jeunesse ?
00:22:55En fait, j'ai revu il y a peut-être deux ans, une chaîne cablé.
00:22:59Et ça m'avait beaucoup surpris.
00:23:03C'est-à-dire qu'à l'époque, je crois qu'on n'aimait pas trop.
00:23:07Et ensuite, c'était
00:23:11devenu presque
00:23:15un symbole, un truc emblématique
00:23:19d'un certain regard,
00:23:23d'un regard occidentalisé
00:23:27sur une stéréotype d'exotisme.
00:23:31Notamment avec encore un personnage
00:23:35de femme, là, c'est une prostituée, il y a beaucoup de marins.
00:23:39Mais sinon, il y avait des films semblables à l'époque.
00:23:43Je pense à La Colline de la Dieu en français.
00:23:47Il s'appelle Love.
00:23:51Aussi avec William Holden, qui était un acteur
00:23:55qui représentait, je pense, bien l'Américain pour les Hongkongais,
00:23:59puisqu'il a été dans plusieurs films.
00:24:03Et du coup, c'est vrai que dans La Colline de la Dieu,
00:24:07c'est une Eurasienne, c'est d'après l'écrivaine Anne Suyin.
00:24:11Et donc, il y a toujours cette femme un peu, soit une prostituée,
00:24:15soit une Eurasienne, une femme un peu marginalisée.
00:24:19Et qui était métisse.
00:24:23Elle était plutôt méprisée.
00:24:27Et alors, étrangement, c'est ce qu'on se disait,
00:24:31c'est que le film, on véhicule bien sûr ce regard, ces clichés,
00:24:35notamment dans les clichés visuels, bien sûr.
00:24:39Mais malgré tout, le film a été tourné à Hongkong.
00:24:43Oui, c'est vrai qu'il m'avait vraiment étonnée,
00:24:47surtout en re-regardant et en choisissant ce clip-là.
00:24:51Il y a des petits moments où on voit
00:24:55peut-être, j'imagine, qu'il y a un certain raccord
00:24:59peut-être raccordé sur un truc tourné dans le studio.
00:25:03Mais sinon, c'était vraiment dans la rue,
00:25:07dans les marchés, et surtout
00:25:11ces fameux, ces infamous,
00:25:15comment dire, bidonvilles,
00:25:19qui sont en fait
00:25:23des petits baraques en bois qui sont construits sur la colline
00:25:27et qui n'ont pas d'eau courante
00:25:31et qui sont vraiment...
00:25:35On ne peut pas dire qu'on vit dans la misère
00:25:39parce que ce n'est pas ce genre de tableau.
00:25:43Mais on voit des familles
00:25:47qui n'ont jamais connu autre chose.
00:25:51Et c'est toujours sur les collines,
00:25:55et la plus étonnante, c'est que
00:25:59quand on était petite, ces bidonvilles-là,
00:26:03il y a une bidonville qui est très connue,
00:26:07qui était juste en face de notre maison.
00:26:11Et donc vraiment, la population très pauvre
00:26:15côtoie à côté la classe moyenne.
00:26:19Et je me rappelle encore
00:26:23que quand j'étais en école primaire,
00:26:27c'était aussi un très bon souvenir, parce qu'en école primaire,
00:26:31j'avais une école qui est juste à
00:26:35quelques mètres de notre ancienne maison,
00:26:39et puis c'était une école protestante
00:26:43et qu'on avait des
00:26:47élèves, des petits
00:26:51c'est payant, on doit payer toujours,
00:26:55mais il y avait des élèves subventionnés,
00:26:59qui sont des très pauvres,
00:27:03qui viennent de Bidonville,
00:27:07et c'était une école de filles, mais à l'école primaire,
00:27:11il y avait garçons et filles, et il y avait un garçon qui était très riche,
00:27:15qui est maintenant médecin en Australie,
00:27:19qui est brillant, qui joue au piano,
00:27:23et il y avait l'autre petit garçon qui était
00:27:27de Bidonville, et bien sûr que j'étais
00:27:31amoureuse de ce garçon
00:27:35de Bidonville, et alors je raconte
00:27:39ça, pourquoi, parce que vous allez voir dans le prochain clip
00:27:43ce qui se passe souvent dans ces Bidonvilles-là,
00:27:47on peut parler sur les images,
00:27:51c'est juste en face de chez nous,
00:27:55quand c'est normal, vous allez voir ce qui se passe ensuite,
00:27:59quelques jours après.
00:28:07Donc il y a des familles qui vivent juste comme ça,
00:28:11ça a flambé
00:28:15régulièrement, pendant mon enfance,
00:28:19ça a reconstruit et ça a flambé de nouveau,
00:28:23et alors
00:28:27vous allez voir que c'est juste en face,
00:28:31c'est assez étonnant, parce qu'ensuite on voyait
00:28:35les rescapés,
00:28:39alors ça c'est notre maison, c'est l'entrée de notre maison,
00:28:43c'est juste en face de cette colline, et puis
00:28:47les policiers et ceux qui ont pu
00:28:51échapper,
00:28:59et ce n'est qu'à ce moment-là qu'ils sont
00:29:03des loups, parce que
00:29:07sinon ils sont obligés de descendre tous les jours,
00:29:13et là c'était notre balcon,
00:29:25c'était ma mère qui était sur le balcon,
00:29:29ils remontent
00:29:37pour chercher ce qui reste,
00:29:41et là c'est nous,
00:29:51c'est vraiment juste en face,
00:29:55c'est-à-dire que petit,
00:29:59ça commençait à me choquer,
00:30:03et là j'étais encore très petite,
00:30:07on était dans cette maison pendant 10 ans je pense,
00:30:11et donc pourquoi je racontais l'histoire de ces deux garçons,
00:30:15parce que chaque fois que ça flambait,
00:30:19ça me faisait un mafou,
00:30:23il était en danger,
00:30:27voilà.
00:30:31Donc tous ces films de ton père,
00:30:35vous les voyez, il organisait des projections à la maison ?
00:30:39On a vu que dans les fêtes familiales,
00:30:43dans les bobines de fêtes, on voyait toujours
00:30:47un projecteur sur un meuble, donc j'imagine
00:30:51qu'avant la fête, qui obligeait
00:30:55les invités à regarder
00:30:59les films avant de manger,
00:31:03et quand on était petit,
00:31:07il nous montrait un petit peu,
00:31:11mais c'est surtout, ensuite à l'époque, il achetait aussi des films,
00:31:15c'est-à-dire je me rappelle des actualités,
00:31:19des news qu'on voyait,
00:31:23et aussi des cartoons,
00:31:27c'était là qu'on a eu l'heure.
00:31:31Donc là, forcément, il organisait des petites projections
00:31:35pour les enfants.
00:31:39Et du coup,
00:31:43est-ce qu'il y avait d'autres personnes qui filmaient,
00:31:47ou c'était vraiment le loisir de ton père, est-ce que ta mère,
00:31:51ou ta soeur aînée a un peu essayé ?
00:31:55Je crois que ma soeur aînée avait un petit peu filmé, ma mère non,
00:31:59mais il y a des plans de mon père.
00:32:03Il y a un autre moment
00:32:07où il apprenait à un étranger
00:32:11qui vient, comment manipuler
00:32:15la caméra.
00:32:19Donc ça a développé quand même ton goût du cinéma,
00:32:23parce qu'on va peut-être aborder cette partie-là,
00:32:27même si c'est très chouette de parler de l'enfance
00:32:31et de l'adolescence. Ah non, j'ai sauté quelque chose.
00:32:35On va peut-être voir le dernier
00:32:39clip de cette époque-là, parce que justement,
00:32:43avec cette histoire d'incendie, on voyait le reste,
00:32:47c'est-à-dire la classe moyenne, comment ils vivent.
00:32:51Et là, c'est le quartier de Wan Chai,
00:32:55qui avait énormément de cinéma, et qu'on allait très souvent au cinéma.
00:32:59Les tenues de
00:33:03In the Mood for Love. Oui, elles étaient là déjà.
00:33:07Ma mère. Ça, c'est ta grande soeur ?
00:33:11Ça, c'est l'une des soeurs.
00:33:15Alors là, c'est le générique qui est fabriqué
00:33:19pour la visite du prince
00:33:23du prince Philippe.
00:33:43Voilà le prince qui arrive à nous en bonne
00:33:47citoyenne de colonie.
00:33:53C'était un grand événement pour nous.
00:33:57Après, ils ont organisé
00:34:01bien sûr un garden party,
00:34:05un dîner, tout ça que j'ai sur notre
00:34:09bubine. Mais c'était vraiment le moment
00:34:13de sommet de leur ascension sociale.
00:34:17Et ensuite, bien sûr, on faisait beaucoup la plage.
00:34:21Et ce qui m'étonnait,
00:34:25ce qui m'étonnait beaucoup, c'est la qualité de ces films.
00:34:29C'est surtout que sur la plage, vous allez voir
00:34:33les personnes qui sont habillées
00:34:37en tenue de ville,
00:34:45et un petit garçon anglais.
00:34:49J'adore ce plan.
00:34:53C'est là que vous allez voir qu'il change,
00:34:57qu'il tourne le truc pour l'objectif.
00:35:01Je ne sais pas, c'était peut-être 25 millimètres.
00:35:05Et ensuite, voilà.
00:35:09Ça, ça doit être 75, un truc comme ça.
00:35:13C'est ma mère dans la mer.
00:35:17Ma mère dans la mer.
00:35:21En maillot jaune.
00:35:25C'est ce que tu appelais
00:35:29bathing beauties.
00:35:33Les beautés qui se baignent, quelque chose comme ça.
00:35:37Mais ce qui m'impressionne, c'est vraiment ces couleurs-là.
00:35:41Entre ciné-colors et technicolors,
00:35:45il n'y a pas de grande différence.
00:35:49Et donc vous alliez au cinéma, comme tu disais,
00:35:53vous y alliez en famille,
00:35:57et tu dois avoir des souvenirs de films.
00:36:01Quand j'étais toute petite, je crois que mon premier souvenir,
00:36:05c'était un film, certainement de Hitchcock.
00:36:09Parce qu'à l'époque, il n'y a pas de...
00:36:13Il n'y a pas de moins de 12 ans. Et tout le monde amenait des enfants partout.
00:36:17Donc on nous amenait au cinéma,
00:36:21on voyait plein de choses.
00:36:25Et on nous amenait surtout à des nightclubs.
00:36:29Après, quand ils ont des...
00:36:33Ces Anglais qui viennent, on se souvient beaucoup des soirées
00:36:37dans ces nightclubs avec des dames peu vêtues.
00:36:41Ils faisaient des danses et nous, les enfants, on courait partout.
00:36:45La vie, quoi.
00:36:49Et dans le film de Hitchcock,
00:36:53je crois que je l'ai vu très jeune.
00:36:57Très très jeune. C'est ton premier grand souvenir.
00:37:01Hitchcock, d'accord.
00:37:05Et ensuite, bien sûr,
00:37:09la vraie découverte du cinéma, ça venait beaucoup plus tard.
00:37:13C'était déjà en adolescence.
00:37:17En adolescence, il y avait des ciné-clubs,
00:37:21des choses comme ça qui t'ont permis de découvrir le cinéma,
00:37:25le cinéma européen.
00:37:29C'est-à-dire qu'il y avait un journal d'étudiants qui était très très connu.
00:37:33Je ne sais pas comment ça s'appelle en français.
00:37:37C'est le Journal des étudiants chinois.
00:37:41Et c'est là qu'il y a
00:37:45deux journalistes, surtout deux éditeurs,
00:37:49qui m'ont vraiment ouvert les yeux
00:37:53sur le cinéma européen, qui présentait
00:37:57surtout le cinéma français et italien.
00:38:01Et japonais aussi. Et c'est là que j'ai
00:38:05découvert la Nouvelle Vague française.
00:38:09Mais même avant de découvrir Joe et Jim,
00:38:13et Ilogime mon amour, qui sont deux films
00:38:17qui m'avaient beaucoup manqué, mais c'était beaucoup plus tard,
00:38:21parce que ça c'était déjà à 14 ou 15 ans. Mais bien avant ça,
00:38:25il y avait un film qui était dans ces ciné-clubs-là,
00:38:29qui était un film français, que j'ai vu et revu et revu.
00:38:33Je n'arrivais pas à le retrouver
00:38:37une fois arrivé en France.
00:38:41Et le destin que maintenant je vis,
00:38:45où une partie de mes enfants vivent,
00:38:49dans une ville qui est à côté du lieu d'où je filme.
00:38:53Tu veux qu'on voie l'extrait? Donc c'est l'extrait numéro 6.
00:39:03Oh!
00:39:33Pierre, regarde!
00:39:37Pierre, regarde!
00:39:41Regarde le cercle.
00:39:57Voilà, nous sommes chez nous.
00:40:01Viens.
00:40:09Oh, regarde!
00:40:13Monsieur le magicien, vous me donnez cet arbre-là?
00:40:31Pierre, qu'est-ce que tu as?
00:40:35Le vertige.
00:40:39Le vertige?
00:40:47Alors, c'est là que j'ai filmé il n'y a pas longtemps.
00:40:51C'est exactement le lieu de ce film.
00:40:55Et le film s'appelle
00:40:59Les dimanches de vie d'Alfred.
00:41:03Un film de Serge Bourguignon, 1962,
00:41:07qui restait longtemps invisible en France aussi.
00:41:11Oui, à Hong Kong, ça s'appelait Sunday, c'est belle.
00:41:15Et ça m'a beaucoup manqué. Et c'est beaucoup plus tard,
00:41:19quand je suis arrivée à Paris, que j'ai découvert à Noël
00:41:23que ça passait à la télé. Et ensuite, j'ai découvert
00:41:27que chaque Noël, ça passait à la télé. Et puis, c'était Romain
00:41:31qui m'avait raconté comment c'était invisible.
00:41:35Et qu'est-ce qui t'a marqué dans ce film spécialement?
00:41:39Je crois que c'est l'histoire
00:41:43d'une petite fille
00:41:47et ce grand garçon
00:41:51qui est en fait amnésique.
00:41:55Amnésique?
00:41:59C'est un soldat allemand
00:42:03qui a oublié complètement son passé.
00:42:07Et c'est l'histoire de ces deux êtres
00:42:11dont l'essentiel se connecte.
00:42:15Et ça m'avait beaucoup touchée, cette histoire-là,
00:42:19parce que lui, il était entouré des adultes, de sa copine.
00:42:23Et que c'était une histoire de pédophiles.
00:42:27Et à la fin, il y a une fin très tragique.
00:42:31Donc, ça me dit quelque chose.
00:42:37Très bien. Et du coup, le cinéma de Hong Kong
00:42:41et le cinéma hongkongais en lui-même, tu l'as découvert plus tard?
00:42:45Oui. Alors, le cinéma hongkongais, en fait,
00:42:49c'est assez complexe à cette époque-là, parce que là,
00:42:53on entre dans les années 60, début 60,
00:42:57et il y avait un cinéma cantonais, populaire,
00:43:01très populaire,
00:43:05très aimé par des gens,
00:43:09je ne sais pas, mais populaire, en tout cas.
00:43:13Et puis, il y a un cinéma mondain, parlant mondain.
00:43:17Et plus tôt, par exemple, on était élevés par des nounous,
00:43:21qu'on appelait d'une façon
00:43:25très anglaise, colonie,
00:43:29the governesses. Et ma governess,
00:43:33par exemple, elle allait voir
00:43:37ses films en mandarin. Donc, Mombo Girl,
00:43:41qu'on va voir tout à l'heure. Et ensuite,
00:43:45nous, les familles qui sont plus
00:43:49dans les nouveaux riges de la classe
00:43:53et l'attention sociale, on va voir les films
00:43:57européens ou hollywoodiens. Et donc,
00:44:01là, par contre,
00:44:05ensuite, j'ai redécouvert ce cinéma cantonais
00:44:09et même mandarin, beaucoup plus tard.
00:44:13Le cinéma mandarin de cette époque, à un certain moment, j'allais
00:44:17avec ma governess voir ces films-là.
00:44:21Mais le cinéma cantonais,
00:44:25qui sont des vrais bijoux, j'ai redécouvert
00:44:29seulement il n'y a pas très longtemps. Alors, je voulais vous montrer
00:44:33un extrait de ça, parce qu'il y a peu,
00:44:37je ne suis pas sûre que ce soit dans la programmation, parce que c'est très peu connu.
00:44:41C'est des choses dans les années 50 qui sont
00:44:45en cantonais et qui sont extrêmement
00:44:49aimées par la population, qui avaient des grands stars.
00:44:53Mais je voulais vous montrer cet extrait-là, parce que c'est un copain
00:44:57qui est là, qui m'avait suggéré
00:45:01cet extrait, parce que c'est
00:45:05une histoire entre des cantonais,
00:45:09qui sont des familles cantonaises à Hong Kong,
00:45:13qui ont une coexistence ou une cohabitation
00:45:17avec les gens venus du nord, c'est ce qu'on appelle du nord, c'est-à-dire de Shanghai
00:45:21ou de Pékin ou d'un autre province, de la Chine.
00:45:25Et à l'époque, il y avait beaucoup
00:45:29de migrants, de personnes qui sont venues de la Chine
00:45:33pour plusieurs raisons, pour plusieurs étapes,
00:45:37pour plusieurs époques, entre la guerre civile
00:45:41et ensuite la famine, plein de choses.
00:45:45Et qui sont pratiquement des Shangaïens, qui ont fait
00:45:49leur vie à Hong Kong, qui était l'histoire
00:45:53d'In the Mood for Love. Et donc
00:45:57cet extrait-là, c'est pratiquement un film
00:46:01cantonais, donc il n'y a pas de sous-titres, mais vous allez
00:46:05voir que vous n'avez pas besoin de sous-titres. C'est entre
00:46:09un cantonais qui est
00:46:13un grand, grand star cantonais, parce que tous ces stars-là
00:46:17font en même temps le chant, l'opéra
00:46:21et le jeu, et un Shangaïen
00:46:25qui se loge ensemble.
00:46:29La plus grande guerre civile du monde, en français.
00:46:35...
00:47:05...
00:47:09...
00:47:13...
00:47:17...
00:47:21...
00:47:25...
00:47:29...
00:47:33...
00:47:37...
00:47:41...
00:47:45...
00:47:49...
00:47:53...
00:47:57...
00:48:01...
00:48:05...
00:48:09...
00:48:13...
00:48:17...
00:48:21...
00:48:25...
00:48:29...
00:48:33...
00:48:37...
00:48:41...
00:48:45Et ils se parlaient bien sûr chacun dans
00:48:49leur dialecte, en cantonais, et ils chantaient
00:48:53un qui chantait dans l'opéra cantonais, l'autre
00:48:57dans l'opéra shangaïen, j'imagine.
00:49:01Et je voulais juste dire une chose, c'est que l'opéra cantonais
00:49:05c'était une chose, une forme
00:49:09de loisir très, très, très aimé
00:49:13par la population, et je me rappelle, petite, que ma
00:49:17grand-mère qui écoutait ça toute la journée
00:49:21et vu qu'elle l'entendait mal,
00:49:25elle l'entourait, la radio, comme ça, dans ses bras
00:49:29pour écouter l'opéra.
00:49:33Merci beaucoup d'avoir partagé cet extrait avec nous.
00:49:37Peut-être qu'on peut voir le dernier extrait de ton père.
00:49:41Peut-être que tu parles
00:49:45sur les images, ou tu veux dire quelques mots?
00:49:49Oui, parce qu'on était sur le sujet de l'exil
00:49:53et tout ça, donc
00:49:57Hong Kong a vraiment fait des départs.
00:50:01D'arrivée et de départ, en 1957.
00:50:05On s'amuse à faire des animations, des génériques.
00:50:09Et c'est mes deux sœurs qui partaient
00:50:13en Angleterre faire des études,
00:50:17mes deux grands-sœurs, et à l'époque c'était assez courant
00:50:21pour une famille aisée, et maintenant,
00:50:25il n'y a qu'une pensée, c'est d'envoyer les enfants faire des études
00:50:29à l'étranger.
00:50:31Et elles avaient quel âge?
00:50:33C'est elles qu'on voit là?
00:50:35Je pense qu'elles devaient avoir 18 ans, quelque chose comme ça.
00:50:39Et là c'est mon frère.
00:50:43Et elles partaient en bateau.
00:50:47Et ce que je voulais montrer,
00:50:51c'était un peu ça.
00:50:55C'est un petit peu Wang Ka Wai.
00:50:59C'est très chic.
00:51:05Et donc à l'époque,
00:51:09et ensuite on était sur les quais,
00:51:13pour les avions et les bateaux,
00:51:17tout le monde partait accompagner les départs.
00:51:21Ça c'était le grand cérémonial.
00:51:27Et on montait sur les bateaux, etc.
00:51:33Et on voit les marchandises
00:51:37qu'ils amènent, je ne sais pas du tout ce qu'ils ont amené,
00:51:41mais toutes les choses qu'ils s'imaginaient ne pas trouver,
00:51:45comme des nouilles, des choses comme ça.
00:51:51Et donc tous ces rubans, c'est pour dire au revoir?
00:51:55Oui, en fait.
00:51:57On garde un lien comme ça,
00:51:59et quand les bateaux s'en vont,
00:52:01on lâche le ruban.
00:52:03Et ça, c'était en 1957.
00:52:07Et puis bon,
00:52:11ensuite et même maintenant,
00:52:15Hong Kong est encore faite de départs et de séparations.
00:52:21Oui, tout le monde a quelqu'un dans la famille qui est parti à l'étranger,
00:52:25qu'on n'a pas vu depuis longtemps,
00:52:27et qui est sorti.
00:52:29Donc ça nous emmène à la suite,
00:52:33c'est-à-dire qu'il y a eu des événements
00:52:35à ton départ, à votre départ, etc.
00:52:41Ensuite, dans les années 60,
00:52:45il y a eu des événements à Hong Kong,
00:52:49et on a eu des événements à Hong Kong,
00:52:51et on a eu des événements à Hong Kong,
00:52:55et on a eu des événements à Hong Kong,
00:52:57et dans les années 60,
00:52:59il y avait beaucoup d'événements.
00:53:01La ville était...
00:53:03Il y avait des émeutes.
00:53:05Les émeutes de 1967.
00:53:07Et puis il y avait plein de familles qui sont parties à ce moment-là.
00:53:11Alors il faut rappeler, peut-être,
00:53:13ces émeutes, c'était un mouvement
00:53:15qui a commencé dans une usine.
00:53:17Oui, par ici.
00:53:19Non, non, mais vas-y.
00:53:21Une usine qui fabriquait des fleurs en plastique.
00:53:23Et donc il y a eu
00:53:25un mouvement social,
00:53:27une grève,
00:53:29et ça a vraiment...
00:53:31C'était pas mal orchestré par la Chine.
00:53:35C'est un désir aussi
00:53:37d'importer la révolution culturelle,
00:53:40et c'était un mouvement très anti-britannique,
00:53:42anti-colonial.
00:53:44Voilà, en gros, pour donner le contexte.
00:53:46C'est assez complexe.
00:53:48Et ensuite,
00:53:52à ce moment-là,
00:53:54les Hongkongais croyaient vraiment
00:53:58qu'une page est tournée.
00:54:00Ça a été un moment charnière,
00:54:02de toute façon,
00:54:04dans l'histoire de Hong Kong.
00:54:06Donc tes parents décident
00:54:08qu'il est temps de partir.
00:54:10On est partis au Canada.
00:54:14Et c'était
00:54:16une vague de cette immigration
00:54:18à ce moment-là.
00:54:20Et au Canada,
00:54:22vous aviez des gens,
00:54:24des gens que vous connaissiez.
00:54:26Oui, en fait, mon frère et ma soeur
00:54:28étaient déjà là.
00:54:30Ensuite, il y a toutes les familles
00:54:32hongkongaises qui sont soit
00:54:34parties en Australie, soit en Angleterre,
00:54:36soit au Canada.
00:54:38C'était le classique.
00:54:42Et puis c'était au Canada
00:54:44qu'ensuite il y avait
00:54:46un cinéma
00:54:48d'ASC, un peu lointain,
00:54:50qui passait
00:54:52en boucle
00:54:54des films d'Eric Romer.
00:54:56Non.
00:54:58C'était trop loin.
00:55:00C'était trop loin pour toi.
00:55:02Ce n'était pas encore le bon moment
00:55:04pour découvrir Romer.
00:55:06Je ne suis pas allée voir ce film-là.
00:55:08Par contre, à ce moment-là,
00:55:10j'avais déjà découvert
00:55:12Truffaut et René.
00:55:14Donc c'était
00:55:16avec un voyage
00:55:18organisé par ma mère.
00:55:20On est venus
00:55:22à Paris et à Londres
00:55:24voir un truc
00:55:26assez rapide.
00:55:28Mais j'étais
00:55:30tout de suite séduite
00:55:32par la ville, par Paris,
00:55:34en tout cas par la France
00:55:36et avec tout ce que j'ai vu
00:55:38de la Nouvelle Vague.
00:55:40Ça avait commencé par le cinéma, peut-être,
00:55:42cette envie de Paris.
00:55:44Oui, par le cinéma et par la danse.
00:55:46Parce que j'étais
00:55:48complètement fanatique de Nureyev.
00:55:50Ah!
00:55:52Il était quand même...
00:55:54Il a fait sa vie
00:55:56en Europe.
00:55:58Oui.
00:56:00La première fois que je suis venue à Paris,
00:56:02dans le trajet
00:56:04depuis l'aéroport jusqu'à
00:56:06notre hôtel avec ma mère,
00:56:08c'était plein de petites
00:56:10librairies qui avaient
00:56:12des livres sur la danse.
00:56:14Et je me suis dit
00:56:16c'est là que je veux vivre.
00:56:18Et puis,
00:56:20en plus, le cinéma,
00:56:22bien sûr.
00:56:24Et donc, je suis
00:56:26retournée, je suis revenue
00:56:28quelques années plus tard, c'est-à-dire j'avais fait
00:56:30mes études
00:56:32de cinéma, d'ailleurs,
00:56:34à Montréal.
00:56:36Et ensuite, je suis
00:56:38venue en France.
00:56:40Donc tu veux qu'on passe
00:56:42à l'extrait numéro 10?
00:56:44Ou bien...
00:56:46On va passer à l'extrait numéro 10.
00:56:48Oui, voilà.
00:56:50L'idéal,
00:56:52ce serait de les photographier.
00:56:54Oh!
00:56:56Regardez! Oh génial!
00:56:58Attendez, je reviens.
00:57:00Je vais le remonter.
00:57:02Je reviens.
00:57:12Juste un instant.
00:57:14Ok, c'est bon.
00:57:16Oh là là!
00:57:18Est-ce qu'on va l'obtenir?
00:57:20Non, non, attends un instant.
00:57:22Quoi? Oh, salut!
00:57:24Tu passes? Bien sûr, vas-y.
00:57:26Oh mon Dieu!
00:57:28Juste le focus.
00:57:30Je l'ai fait.
00:57:32Prends la putain de photo!
00:57:34Oh, magnifique!
00:57:36Qu'est-ce que tu penses de ça?
00:57:38C'est pas mal.
00:57:40Ouais, je pense qu'il faut un peu de temps
00:57:42pour que les couleurs sortent.
00:57:44D'où es-tu venu?
00:57:46D'où je suis venu? Je suis de Los Angeles.
00:57:48Je suis du Québec.
00:57:50Tu veux que je prenne une photo?
00:57:52Ensemble?
00:57:54Elle veut qu'on prenne une photo.
00:57:56Elle veut qu'on prenne une photo?
00:57:58Oui, bien sûr.
00:58:00Il faut appuyer sur ce bouton.
00:58:02Oui, je sais.
00:58:04J'ai un copain qui a le même.
00:58:06Oui, d'accord.
00:58:08Pas de problème.
00:58:18Je pense qu'elle a son doigt
00:58:20devant la caméra.
00:58:22Attention, votre main.
00:58:24Oui.
00:58:34Voilà.
00:58:36Merci.
00:58:38Je ne vois rien.
00:58:42Voilà.
00:58:44Ce n'est pas mal du tout.
00:58:46Elle n'est pas mal non plus.
00:58:48Aujourd'hui, la lumière est vraiment très jolie.
00:58:50Pourquoi ne pas prendre une photo d'elle et la donner à elle?
00:58:52Oui, allez.
00:58:54Dis-lui.
00:58:56Vous voulez que je vous prenne?
00:58:58Non, ce n'est pas la peine.
00:59:00Je vous insiste.
00:59:02Merci, vous êtes gentil.
00:59:04Mettez-vous là, c'est très joli.
00:59:06Non, en fait, je préfère là.
00:59:08Qu'est-ce qu'elle dit?
00:59:10Elle dit qu'elle veut prendre une photo là,
00:59:12mais il n'y a pas de lumière.
00:59:14Oui, la lumière n'est pas bonne.
00:59:16Je voudrais cet arbre sur la photo.
00:59:18Oui, c'est mon arbre fétiche.
00:59:20C'est quoi?
00:59:22Je ne comprends rien.
00:59:24C'est mon arbre fétiche.
00:59:26Quoi?
00:59:28Elle dit qu'elle a un arbre fétiche.
00:59:30Mon Dieu!
00:59:32Ces filles françaises sont folles.
00:59:34Bon, alors, montez un peu.
00:59:36Mettez-vous là, oui.
00:59:42Mettez-vous plutôt là.
00:59:44Un peu plus.
00:59:48Oui, un peu plus par là.
00:59:52Bon, bon.
00:59:54Raté!
00:59:56Elle a fait exprès de ne pas les prendre.
00:59:58On voit juste un petit bout des cheveux.
01:00:00Exprès?
01:00:06La femme de l'aviateur.
01:00:08Oui.
01:00:10La femme de l'aviateur.
01:00:12Oui.
01:00:14La femme de l'aviateur.
01:00:16Oui.
01:00:18La femme de l'aviateur.
01:00:20Oui.
01:00:22La femme de l'aviateur.
01:00:24Oui.
01:00:26Que vous avez sans doute reconnue.
01:00:28Et deux touristes.
01:00:30Oui, deux touristes.
01:00:32Donc, il faut peut-être un peu raconter.
01:00:34Tu as dû le faire tellement de fois.
01:00:36Mais bon, tu vas le refaire ce soir.
01:00:38Nous raconter comment tu t'es retrouvée.
01:00:40Parce que, bien sûr, vous avez reconnu
01:00:42Mary Steven dans cet extrait.
01:00:44Mais même mes enfants ne me reconnaissaient pas.
01:00:46La première fois qu'ils m'ont vue.
01:00:48Mais si, mais si.
01:00:50Donc, comment es-tu
01:00:52retrouvée dans ce film?
01:00:54Je suis allée en France
01:00:56avec un programme de cinéma.
01:00:58Un échange
01:01:00d'une année.
01:01:02Et puis, j'ai commencé
01:01:04à faire mes propres films.
01:01:06En fait, j'ai réalisé
01:01:08deux films.
01:01:10Un avec une bourse
01:01:12du Conseil des arts du Canada.
01:01:14Et à ce moment-là,
01:01:16j'ai trouvé
01:01:18et à ce moment-là,
01:01:20je voulais
01:01:22savoir faire
01:01:24un devis, un budget.
01:01:26Donc, ça, c'est
01:01:28partout sur Internet.
01:01:30C'est ici.
01:01:32Et tu me rappelais
01:01:34que Romain, dans son
01:01:36cours,
01:01:38avait parlé
01:01:40de budget, comment faire un budget.
01:01:42Je suis allée au film de Los Anges
01:01:44demander à voir M. Romain
01:01:46pour avoir ce budget-là.
01:01:48Et Amira,
01:01:52la secrétaire
01:01:54à l'époque,
01:01:56ne m'a pas laissée entrer.
01:01:58Et donc,
01:02:00ensuite, quand je suis
01:02:02retournée à la maison,
01:02:04le téléphone sonnait.
01:02:06C'était M. Romain
01:02:08qui m'avait dit,
01:02:10si vous voulez voir
01:02:12un exemplaire du budget,
01:02:14revenez.
01:02:16Je fais demi-tour,
01:02:18je reprends le bus,
01:02:20et je suis allée.
01:02:22Ils étaient en train de répéter
01:02:24Perceval avec
01:02:26Fabrice Luchini.
01:02:28Je parlais deux mots de français.
01:02:30Ils étaient en train de répéter
01:02:32en français moyen-âgeux.
01:02:36Et depuis,
01:02:40tous les après-midi, je passais là
01:02:42pour
01:02:44m'imprégner.
01:02:46Pour prendre le thé, par exemple.
01:02:48Et c'est beaucoup plus tard
01:02:50que j'ai appris d'Amira,
01:02:52qui est devenu
01:02:54le chef comptable
01:02:56de Los Anges,
01:02:58que chaque jour, il y avait une feuille
01:03:00qui marquait qui est venu.
01:03:02Et donc, là,
01:03:04elle lui a donné
01:03:06que toutes les quelques heures,
01:03:08à côté de mon nom,
01:03:10c'était la vie asiatique.
01:03:12Voilà, trois mots.
01:03:16The rest is history.
01:03:18Voilà.
01:03:22Effectivement, j'ai beaucoup appris
01:03:24dans ce bureau, rien que
01:03:26regarder les répétitions, comment les choses sont faites.
01:03:28Lui pensait
01:03:30que je ne parlais pas parce que
01:03:32j'étais discrète, mais en fait,
01:03:34c'est parce que je ne parlais pas le français,
01:03:36tout simplement.
01:03:38Et puis,
01:03:40l'année suivante,
01:03:42justement, cette année-là,
01:03:44je voulais rester en France
01:03:46avec tout ça, je voulais absolument rester.
01:03:48Et pour
01:03:50rester, il fallait
01:03:52gagner de l'argent. Donc, il avait
01:03:54dit, je commence un nouveau film,
01:03:56c'est La femme de l'inviteur.
01:03:58Et ça, c'était
01:04:00après mon deuxième film,
01:04:02Juste au coeur,
01:04:04sur lequel il est venu
01:04:06faire une figuration avec Ariel Dombas.
01:04:08Et
01:04:10on avait
01:04:12tourné en 16, et donc, c'était
01:04:14après Perceval,
01:04:16qui était pour lui
01:04:18une grosse production
01:04:20de studio,
01:04:22que ça n'a pas marché
01:04:24comme il voulait. En fait, je pense
01:04:26que ça a marché comme il voulait, mais ça n'a pas marché
01:04:28comme voulaient les financiers.
01:04:30Et donc, il voulait
01:04:32retourner aux sources, de faire
01:04:34des choses légères
01:04:38en 16 mm aussi.
01:04:40Et il m'avait proposé d'être
01:04:42l'assistante
01:04:44de Cécile
01:04:46de Gugis.
01:04:48Et il m'avait
01:04:50dit que je sais que tu as déjà réalisé
01:04:52deux films, donc je ne sais
01:04:54pas si ça va,
01:04:56si ça te va
01:04:58d'être assistante monteur.
01:05:00Et à l'époque, je ne connaissais
01:05:02rien.
01:05:04Qui est la monteur?
01:05:06Et il a dit que Cécile de Gugis,
01:05:08elle a monté
01:05:10à bout de souffle.
01:05:12Et pour nous, les Hongkongais,
01:05:14les Hongkongais, à bout de souffle,
01:05:16c'est-à-dire, je dis tout de suite
01:05:18oui, oui, oui, oui.
01:05:20Et
01:05:22il a dit non, non, pas si vite,
01:05:24parce que Cécile,
01:05:26elle est très sévère avec ses
01:05:28assistantes,
01:05:30elle a fait pleurer toutes ses assistantes.
01:05:32Et
01:05:34elle ne m'avait jamais fait pleurer.
01:05:36Et elle était devenue très
01:05:38maternelle avec moi.
01:05:40Elle m'avait beaucoup appris et beaucoup
01:05:42protégée.
01:05:44Et le reste, c'est
01:05:46de l'histoire, comme tu disais.
01:05:48Et ensuite,
01:05:50ça vient au dernier chapitre,
01:05:52parce que...
01:05:54Le temps file, on est bien
01:05:56là, mais...
01:05:58Je pense qu'il y a un principe
01:06:00grosso modo
01:06:02maintenant,
01:06:04quand j'apprends des choses, que je trouve
01:06:06que j'ai eu énormément de chance dans ma vie.
01:06:08Et que
01:06:10donc
01:06:12donc
01:06:14grosso modo,
01:06:16j'opère,
01:06:18je fonctionne par le principe
01:06:20que je redonne. Voilà, c'est la transmission
01:06:22qui continue.
01:06:24Et donc, c'est
01:06:26un peu dommage que pour
01:06:28faire ça, très
01:06:30naturellement,
01:06:32ce sont beaucoup de jeunes
01:06:34cinéastes en Asie qui
01:06:36m'avaient sollicité. Et donc, ces
01:06:38dernières années, ces dernières 15 ans,
01:06:40en fait, j'ai travaillé beaucoup, beaucoup
01:06:42avec les jeunes cinéastes
01:06:44en Asie.
01:06:46Là-dedans, il y a des moins jeunes aussi,
01:06:48par exemple, Anne Hoek.
01:06:50On va en parler, oui.
01:06:52Et du coup, comme on est dans un portrait de
01:06:54Hong Kong, et tu nous as
01:06:56beaucoup aidé, d'ailleurs, à
01:06:58construire cette partie-là plus contemporaine
01:07:00avec des films
01:07:02de cinéastes, des films très
01:07:04récents, auxquels tu as
01:07:06collaboré, soit comme monteuse, soit comme
01:07:08conseillère.
01:07:10Il y aura quatre
01:07:12films. Voilà.
01:07:14Donc, on va un petit peu, peut-être,
01:07:16balayer ça ensemble.
01:07:18En fait, ce qui est
01:07:20un peu étonnant, c'est que c'est vraiment une nouvelle
01:07:22génération de cinéastes à Hong Kong
01:07:24et que maintenant,
01:07:26il y a cette
01:07:28génération-là,
01:07:30ils font des choses avec très peu d'argent.
01:07:32Je ne parle pas de la génération
01:07:34de Johnny Do et Anne Hoek.
01:07:36C'est déjà une autre génération.
01:07:38Et maintenant, c'est tous les Amos White
01:07:40et Adam Wong et tout ça
01:07:42qui sont dans les
01:07:44trentaines, quarantaines,
01:07:46début quarantaine,
01:07:48et qui ne font pas
01:07:50des films
01:07:52pour aller
01:07:54tellement à l'étranger.
01:07:56Ils font des films pour
01:07:58leur public à Hong Kong
01:08:00et pour, peut-être,
01:08:02quelques poches
01:08:04de quelques
01:08:06petites populations
01:08:08des Hongkongais ou des
01:08:10Chinois-Hongkongais
01:08:12en Europe, ailleurs.
01:08:14Et donc,
01:08:16ils ont le budget pour ce genre de
01:08:18films.
01:08:20Ce ne sont pas des films
01:08:22qui sont sélectionnés dans les
01:08:24grands festivals.
01:08:26Ce sont des films
01:08:28très locaux. C'est vraiment des portraits
01:08:30de Hong Kong. On découvre la ville
01:08:32grâce à ces films.
01:08:34C'est ça qui nous a intéressés.
01:08:36Ce sont
01:08:38souvent faits dans les quartiers
01:08:40qui sont peu connus.
01:08:42Par exemple,
01:08:44tu veux qu'on voie d'abord
01:08:46l'extrait n°12
01:08:48ou l'autre?
01:08:50Fish Story, peut-être.
01:08:52C'est l'extrait n°12.
01:08:54C'est un documentaire.
01:09:16...
01:09:46...
01:10:16...
01:10:18...
01:10:20...
01:10:22...
01:10:24...
01:10:26...
01:10:28...
01:10:30...
01:10:32...
01:10:34...
01:10:36...
01:10:38...
01:10:40...
01:10:42...
01:10:44...
01:11:02Elle tousse.
01:11:05Oh, oui !
01:11:09...
01:11:10Tu veux d'eau ?
01:11:14Je vais peut-être expliquer.
01:11:18Oui, alors le réalisateur s'appelle Wong Siu-Pan.
01:11:21Pardon pour ma prononciation.
01:11:232013, je crois.
01:11:25Oui, c'était un de ses premiers films.
01:11:28Il fait les films tout seul, une personne.
01:11:34Et il vient de...
01:11:37Ça, c'est une réalité particulière de Hong Kong
01:11:43où on a des familles de migrants souvent.
01:11:48C'est peut-être des familles qui viennent du nord de mainland
01:11:54qui n'ont pas de moyens, qui sont quatre ou cinq dans une petite pièce comme ça.
01:11:59Et qui sont dans des appartements qu'on appelle des appartements découpés.
01:12:03Parce qu'un appartement de trois pièces, ils vont le découper en quatre, par exemple.
01:12:08Et puis il y aura une famille comme ça.
01:12:12Et Wong Siu-Pan, il vient de finir un film,
01:12:17Obedience, qui était à Rotterdam et qui vient de gagner un prix au festival de Hong Kong.
01:12:23Et qui parle d'un autre quartier particulier qui est Hong Ham.
01:12:27C'est un quartier industriel où maintenant ça devient le cible de convertissement des développeurs.
01:12:38Parce que c'est l'endroit où tous les rails, tous les chemins de fer se croisent.
01:12:45Donc c'est le point de départ pour aller en Chine et pour aller à l'Est.
01:12:50Voilà, donc c'est un cinéaste qui fait beaucoup de documentaires sociaux.
01:12:58Mais qui a un certain style.
01:13:01Qui dépend de personnes, mais qui luttent.
01:13:08Tu as fait le montage de ce film?
01:13:10Pour Fish Story, ce film-là, j'étais conseillère à Peter.
01:13:14Il était dans un workshop et j'ai complètement changé le début.
01:13:17Parce que justement, je voulais aller de la ville.
01:13:23Aller d'un truc très grand petit à petit jusqu'à sa chambre.
01:13:31Et puis aussi qu'il y a cette chance de tomber sur ce poème qu'il était au milieu du film.
01:13:43Et que je trouvais vraiment que ça collait très très bien au propos.
01:13:47Pour le début du film.
01:13:49Je voudrais peut-être parcourir ce qui est dans le programme.
01:13:57Oui, avec plaisir.
01:13:59Il y a aussi un autre film que j'avais monté.
01:14:03C'est The Way We Keep Dancing de Adam Wong.
01:14:09Parce qu'on parlait des quartiers.
01:14:11Et là, ce serait un film hip-hop.
01:14:13C'est dans le programme, je ne sais pas quel mois.
01:14:15Ce sera au mois de juin, mi-juin.
01:14:17Oui, mais c'est un film absolument délicieux.
01:14:20Parce que c'est un film hip-hop sur des jeunes artistes et jeunes danseurs.
01:14:27De notre quartier qui s'appelle Guntang.
01:14:29C'est aussi un quartier industriel qui est devenu des petits ateliers d'artistes.
01:14:37Et il y a un autre que tu aimais beaucoup.
01:14:39Oui.
01:14:41C'est un film de trois courts-métrages.
01:14:43Memories to Choke On, Drinks to Wash Them Down.
01:14:47C'est un jeune couple.
01:14:49Un directeur de photos.
01:14:54Et sa femme américaine qui est actrice et scénariste.
01:14:58Kate Riley.
01:15:00Qui ont fait ce film ensemble.
01:15:02Et ça, ça, ça.
01:15:04Vraiment que ça les plaît beaucoup.
01:15:06Et ça passe partout.
01:15:08Et c'est aussi, ça raconte vraiment la réalité de notre quartier.
01:15:14Qui s'appelle Samsui Bo.
01:15:16Et que maintenant, c'est devenu une sorte de quartier.
01:15:20Comme on m'avait dit.
01:15:23Comme quartier latin de Hong Kong.
01:15:25Mais on m'avait dit aussi que c'était comme quartier latin dans les années 60.
01:15:31Et puis eux, ils ont commencé à faire d'autres films.
01:15:37Alors il y a quatre histoires.
01:15:39Il y a ces trois fictions et un documentaire.
01:15:41Si je me rappelle bien.
01:15:43Et il y a une histoire qui est particulièrement intéressante.
01:15:47Puisque ça évoque une boisson.
01:15:49La boisson locale.
01:15:51Qui est un mélange de thé et de café.
01:15:53Je ne sais plus comment ça s'appelle.
01:15:55C'est le titre.
01:15:57Oui, c'est Yin Yang.
01:15:59Ça veut dire que c'est deux oiseaux qui sont.
01:16:01Je ne sais plus comment.
01:16:03Comment c'est.
01:16:05Je ne me prépare pas.
01:16:07Yin Yang, c'est une sorte de l'oiseau qui est un double.
01:16:14Et donc à travers cette histoire.
01:16:16C'est aussi l'histoire de Hong Kong.
01:16:18Parce que cette boisson.
01:16:20D'ailleurs je crois que c'est vraiment une boisson.
01:16:22Très locale.
01:16:24Très revendiquée.
01:16:26Un mélange de thé et de café.
01:16:28Voilà.
01:16:30Et en fait ça rappelle aussi l'histoire.
01:16:32C'est à dire que c'était une boisson qu'on donnait au docker.
01:16:34Dans les années 20 ou 30.
01:16:36Pour les réveiller.
01:16:38Voilà.
01:16:40Un peu pour les doper.
01:16:43Et maintenant ça a été.
01:16:45Comment dire.
01:16:47Une réappropriation en quelque sorte.
01:16:49De cette boisson.
01:16:51De cette histoire.
01:16:53Et Emos White.
01:16:55C'est un autre jeune cinéaste.
01:16:57Avec qui j'ai monté deux films.
01:16:59Et donc vous allez voir.
01:17:01Far far away dans la programmation.
01:17:03Comédie romantique.
01:17:05Oui, comédie romantique.
01:17:07À quelque part il y a une petite nouvelle vague.
01:17:09Très romère.
01:17:12Je ne sais pas.
01:17:14Il ne dirait pas exactement ça.
01:17:16Mais ça plaît beaucoup.
01:17:18Oui, oui.
01:17:20Et c'est vraiment un voyage dans Hong Kong.
01:17:22Là c'est impressionnant.
01:17:24Il y a une particularité.
01:17:26C'est qu'il cherche toujours.
01:17:28Des endroits peu connus dans Hong Kong.
01:17:30Même pour les hongkongais.
01:17:32Et il fait cette histoire là.
01:17:34Et Far far away.
01:17:36C'est l'histoire d'un garçon.
01:17:38C'est vraiment très romère.
01:17:41Qui ne fait que sortir avec des filles.
01:17:43Qui vivent très far away.
01:17:45Très lointaine.
01:17:47Donc à chaque fois.
01:17:49Il faut prendre beaucoup de transport.
01:17:51Pour les raccompagner aussi.
01:17:53Pour les raccompagner.
01:17:55Est-ce que tu veux.
01:17:57Qu'on voit un extrait de Dot to Dot.
01:17:59Oui.
01:18:01Je choisis un extrait.
01:18:03De la fin de son premier film.
01:18:05Que j'avais monté.
01:18:07Dot to Dot.
01:18:09C'est aussi l'histoire d'une fille.
01:18:11Qui vient de mainland.
01:18:13Et un garçon hongkongais.
01:18:15Qui passait beaucoup de temps au Canada.
01:18:17Qui revenait.
01:18:19Qui s'amusait toutes les deux.
01:18:21A faire des petits.
01:18:23Comment on dit ça.
01:18:25Des graffitis.
01:18:27Mais en forme de maison.
01:18:29De puzzle.
01:18:31Partout à Hong Kong.
01:18:33Ils ne savaient pas.
01:18:35Ils travaillaient tous les deux.
01:18:37Dans une école de langue.
01:18:39Ils ne savaient pas du tout.
01:18:41Qui est qui.
01:18:43C'est la toute fin.
01:18:45C'est aussi pour le lieu.
01:18:47C'est l'extrait numéro 11.
01:19:07...
01:19:37...
01:19:59...
01:20:01...
01:20:03...
01:21:05Le désir de garder le passé, de ne pas l'effacer.
01:21:33Je vais vous laisser juste, peut-être rapidement,
01:21:36pour parler de Jessie Chung.
01:21:39Oui, parce qu'on n'a pas passé l'extrait de Flowing Stories,
01:21:43qui est un très beau documentaire.
01:21:46Je peux même donner la date.
01:21:48C'est le 30 mai.
01:21:50Marie a fait le montage du film.
01:21:53Elle sera présente pour un débat.
01:21:55Je salue la productrice du film,
01:21:58coproductrice, Annie Hoyon, qui est dans la salle.
01:22:01C'est un beau film sur la diaspora,
01:22:03la question de l'exil,
01:22:05à travers une famille éclatée en Europe.
01:22:10C'est une fête de village qui se passe tous les 10 ans.
01:22:15C'était fait il y a 10 ans.
01:22:18On vient de finir Winter Chance,
01:22:21qui est le même village mais 10 ans plus tard.
01:22:24On ne sait pas si ça va avoir lieu,
01:22:29parce que c'était pendant la pandémie.
01:22:32Le film Winter Chance, le deuxième volet,
01:22:35vient de sortir à Hong Kong et ça a l'air de très bien marcher.
01:22:39C'est très bien.
01:22:42On peut quand même évoquer, peut-être rapidement,
01:22:46parce que le temps file,
01:22:48ta collaboration avec Anne Hoy.
01:22:50C'est une autre génération ?
01:22:53Oui.
01:22:54Vous avez fait deux films ensemble ?
01:22:56Deux et demi.
01:22:58C'est ça, deux et demi.
01:23:00Le demi, c'est dans un truc qui s'appelle
01:23:02C'est peut-être une histoire de rencontre, je pense.
01:23:05Oui, c'est ça.
01:23:07Qui est programmé au mois d'avril.
01:23:09Là, je n'ai pas la date.
01:23:10Oui, d'accord.
01:23:11Qui est un film de 7 histoires,
01:23:15executive produced by Jonny To.
01:23:19C'était l'idée de Jonny To.
01:23:23Une décennie par histoire.
01:23:26Anne, je l'ai connue depuis des décennies.
01:23:30Depuis Both People.
01:23:34À l'époque, je faisais mes petits films à Paris.
01:23:40On n'avait jamais travaillé ensemble.
01:23:42En fait, on avait deux trajectoires complètement différentes.
01:23:46Finalement, avec cette septaine, 2014,
01:23:50elle m'a appelée pour monter le truc court.
01:23:59Ensuite, pour les deux prochains longs-métrages.
01:24:06Et si je dis quelque chose,
01:24:09c'est peut-être la première fois,
01:24:12la seule fois que je travaillais dans un système
01:24:16de cinéma de studio, disons, hongkongais.
01:24:23Parce que c'était avec des grands stars,
01:24:26avec un certain moyen.
01:24:31Mais en fait, ce moyen-là,
01:24:34ce n'est quand même pas un grand moyen pour un film hongkongais.
01:24:40Il fallait qu'elle le trouve en Chine continentale.
01:24:49Ce qui m'avait impressionnée,
01:24:54c'est que le système était très grandiose.
01:25:00Mais pour le montage, elle a gardé,
01:25:03elle a vraiment tenu à garder
01:25:06exactement comme je le faisais avec Romère.
01:25:09C'est-à-dire, je montais dans ma chambre d'hôtel
01:25:12ou je montais dans une petite pièce,
01:25:14elle venait de temps en temps voir,
01:25:16elle ne laissait personne me déranger.
01:25:20En fait, on avait ce rapport très confidentiel
01:25:25qu'on papotait, on faisait du thé, ce truc.
01:25:29Exactement comme je pense que,
01:25:32par contre, je pense que les autres films de studio
01:25:35à Hong Kong ne se...
01:25:37Alors, on peut peut-être revoir l'extrait numéro 13,
01:25:40Our Time Will Come, un film de 2017.
01:25:43J'aimerais bien qu'on en profite pour parler du montage,
01:25:46plus précisément avec cet extrait.
01:26:05...
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01:28:45C'est une copie de travail, c'est pour ça qu'elle...
01:28:47C'est une copie de la censure.
01:28:49Pour la censure.
01:28:51C'est l'histoire, c'est un hommage à une résistante...
01:28:53Oui, c'est l'histoire d'une jeune résistante.
01:28:59Donc, c'est la résistance à l'occupant japonais.
01:29:02Donc, ça, c'est un sujet qui fédère.
01:29:05Oui.
01:29:06Contre un ennemi commun.
01:29:07Il y a deux hommes dans sa vie.
01:29:11Le dernier, qui était joué par Eddie...
01:29:16Eddie...
01:29:17...
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01:30:03d'être résistante dans un rassemblé en fait oui et aussi que je m'amusais à
01:30:09faire ce truc là d'une scène qui est en continu mais en fait on voyait les
01:30:16petits danseurs et je dois dire que j'apprécie beaucoup Anne parce qu'elle
01:30:24me laisse faire. Elle te laisse de la liberté. Oui et donc il y a certaines
01:30:30choses donc on négocie comme tous les montages d'ailleurs mais il y avait
01:30:37un moment, il y avait des moments dans ce montage où elle ne pouvait pas accepter
01:30:45il y avait des choses qu'elle n'avait pas voulu mais ensuite dans le
01:30:51prochain, dans le suivant elle avait accepté donc ça évolue mais
01:30:58oui voilà. Oui il y en a eu un autre après, Love After Love. Oui qui était, malheureusement qui n'a pas du tout marché
01:31:08qui n'a pas du tout marché, qui est l'adaptation d'Aileen Chan, qui a fait trois adaptations d'Aileen Chan.
01:31:17Oui oui et pour conclure, il faut conclure, je suis désolée. On a commencé par le début
01:31:23on va conclure par la conclusion. C'est bien, c'est logique. Par un film de Mary Steven, un extrait de Mary Steven.
01:31:31Oui un court métrage que j'avais fait en fait c'est encore une fois, ça partait
01:31:39d'une idée d'un long métrage qui était aidé par Romain pour le dialogue et tout ça
01:31:46qu'on n'a jamais eu de financement dans les années 80, on n'a jamais eu de
01:31:50l'avancée et tout ça et du coup j'ai repris l'idée pour un court métrage et
01:31:56pour l'occasion d'un film de commande d'une université qui fêtait
01:32:04100 ans ou quelque chose ça qui a demandé 4, 5 cinéastes de faire un
01:32:11court métrage. Donc j'avais fait ça, c'est aussi l'idée de Johnny Doe, d'ailleurs c'était
01:32:17executive produced by Johnny Doe et donc c'est une, par hasard, l'histoire
01:32:26c'est l'histoire d'une prof de cinéma expat qui revient à Hong Kong pour faire des cours
01:32:34donc on se demande d'où vient cette histoire et donc je voulais juste montrer le tout
01:32:42au début qui ressume peut-être mes sentiments sur Hong Kong maintenant
01:32:50et l'influence française
01:33:13Mon frère aimait beaucoup un livre
01:33:16Il disait souvent à ses étudiants
01:33:19Le passé est un pays étranger
01:33:22Ils font les choses différemment là-bas
01:33:24Ici, personne ne s'occupe du passé
01:33:27Chaque personne s'efforce de s'éloigner
01:33:30Il ne regarde pas en arrière
01:33:31En tout cas, je suis retournée chez moi
01:33:34J'ai l'impression d'être dans un pays étranger
01:33:37J'écoute ce qu'ils disent
01:33:38C'est comme si je regardais le titre
01:33:41C'est assez, c'est assez, c'est assez
01:33:43C'est à partir de là
01:34:10Je vous montre tout ce dont je suis passionnée.
01:34:12L'architecture, la musique, les peintures,
01:34:14pas seulement des films comme celui-ci.
01:34:16Le point n'est pas la technique.
01:34:18Le point est de trouver un éclat
01:34:21et de laisser l'inspiration vous inspirer pour la vie.
01:34:24Chers collègues,
01:34:25je vous souhaite que vous puissiez me parler en canton
01:34:28lors de vos consultations.
01:34:30J'apprends à parler mon propre langage,
01:34:32même si c'est un peu rouge.
01:34:34Pourquoi ne pas utiliser son langage de la moitié blanche
01:34:36pour nous aider ?
01:34:38En fait, nous avons 10 locaux
01:34:40et nous n'avons qu'un médecin.
01:34:43C'est comme ça.
01:34:44Il n'y a rien de nouveau.
01:34:45Il est en train de filmer un film.
01:34:49Il parle de passion, d'inspiration.
01:34:52Je ne sais pas ce qu'il dit.
01:35:03Une tentative de transmission.
01:35:05Ce n'est pas une tentative.
01:35:07Merci beaucoup, Mary.
01:35:09Mary Steven.
01:35:10Merci beaucoup.

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