• il y a 8 mois
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mardi 23 avril 2024 : le réalisateur, Jean-Marie Poiré. Il vient de publier une autobiographie : "Rire est une fête", avec pour sous-titre "Mémoires cash d’un réalisateur culte", aux éditions Michel Lafon.
Transcription
00:00Bonjour, Jean-Marie Poiré.
00:01Bonjour.
00:02Vous êtes considérée aujourd'hui par beaucoup et pour beaucoup comme étant
00:06une légende vivante du cinéma comique français.
00:08Vous avez marqué plusieurs générations avec vos films, un devenu culte,
00:12que sont Le Père Noël est une ordure ou Papy fait de la résistance avec la
00:16complicité et la participation de Christian Clavier et le talent de Josiane
00:19Malasco. Aujourd'hui, vous sortez une autobiographie, Rire est une fête,
00:23chez Michel Laffont, où 420 pages pour raconter le film de votre vie
00:28et la vie de vos films, d'ailleurs.
00:30La force est de constater que le film d'Ariane reste le rire.
00:35Vous démarrez le livre avant la préface de Christian Clavier par cette adage
00:40Riez de tout ou vous finirez par ne plus rire de rien.
00:44C'est ça, le fil conducteur de votre vie, de votre travail, de l'homme que
00:48vous êtes, le rire ?
00:50Oui, la bonne humeur.
00:53J'ai tendance à préférer, je ne sais plus qui le disait, il vaut mieux être
00:57riche en bonne santé que pauvre et malade, mais c'est ça.
01:00Moi, je trouve que c'est mieux d'être heureux, de se marrer, d'être entre
01:06amis. J'ai toujours cherché le bonheur, en fait.
01:11La mort, elle vous fait peur ou pas, Jean-Marie Poiret ?
01:13Parce que vous l'éludez, hein ?
01:15Oui, bien sûr.
01:17Qui serait ? Il y a quelqu'un qui va dire que la mort ne lui fait pas peur.
01:21Ce n'est pas la mort qui fait peur, c'est mourir qui fait peur.
01:25La mort, je m'en fiche, en fait.
01:27J'ai été mort pendant des milliards d'années avant ma naissance.
01:33Je n'ai aucun souvenir de souffrance.
01:36Donc, je pense que la mort doit être pareille.
01:38Mais par contre, oui, j'ai peur de ça.
01:41Et c'est vrai que je trouve que les choses sont mêlées.
01:46Je parle pas mal de ma mère dans le livre, par exemple.
01:50Vous lui rendez hommage, d'ailleurs, vous dites, j'espère que tu es au
01:53Nirvana, Jean-Marie.
01:54Et ça a été la dernière phrase que j'ai, parce que quand elle est décédée,
01:58on m'a demandé de faire un discours.
02:01J'ai fait un discours et que j'ai terminé par cette phrase que j'ai
02:05récupérée de ce discours.
02:07Et c'était...
02:09Les gens étaient très émus parce que ma mère était très aimée.
02:12Mais je les ai fait rire comme des malades parce que j'ai choisi des
02:15anecdotes où elle avait été épouvantable.
02:20J'ai dit, ces qualités, vous les connaissez.
02:22Maintenant, je peux vous parler de ses défauts.
02:25Vous parlez de votre père, producteur très important chez Gaumont.
02:29C'est un producteur pilier chez Gaumont.
02:33Au total, il a fait 310 films, je crois.
02:35Il a fait 310 films, plus de 500 millions de spectateurs.
02:40C'était un tyran, quand même.
02:42Mais avec moi, spécialement parce qu'il était dans un
02:47problème compliqué.
02:51Il était employé chez Gaumont.
02:53Il avait un salaire et ce n'était pas lui le patron de la boîte.
02:58Donc, faire travailler son fils est problématique.
03:02En tout cas, ce qui démarre le livre, c'est vraiment cette aventure
03:04extraordinaire des visiteurs, qui est un film qui est devenu culte
03:10en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
03:12Et surtout, vous racontez à quel point Valérie Mercier, au départ, n'a pas
03:16compris ce que vous attendiez d'elle.
03:17Elle n'avait pas compris réellement le film.
03:19Elle va comprendre au moment du montage et elle va vous demander, d'ailleurs,
03:22à refaire les voix.
03:23C'est ce que vous allez lui accorder alors que ça coûte plus cher.
03:27Et là, effectivement, elle va gagner à plus de 50%.
03:31C'est ce que vous racontez en qualité, dans son interprétation.
03:36Elle s'est lâchée.
03:36C'est l'un des succès du film.
03:39Elle a quand même joué le rôle, elle a fait ce que j'ai demandé.
03:42Quand elle a vu, effectivement, le film monter pendant les doublages,
03:45puisqu'on remplace certaines prises dont le son n'est pas bon,
03:50parce qu'il y a une voiture qui passe, parce qu'il y a ceci, cela,
03:52qui est inaudible. Donc, on refait certains morceaux en studio.
03:57Et là, elle s'est mise à aimer le film.
04:00Elle m'a dit, ah, dis donc, je ne voyais pas ça comme ça.
04:03Elle a eu, je crois, un vrai coup de cœur pour le film à ce moment-là.
04:06Et c'est là qu'elle m'a demandé d'elle-même.
04:08Elle m'a dit, mais j'ai été très mauvaise, alors je voudrais tout refaire.
04:10Ce n'était pas possible. Et puis, je me suis dit, qu'est-ce qu'on risque ?
04:14Un peu de pognon, oui, c'est vrai, mais j'étais producteur.
04:16Je pouvais prendre la décision de le faire et j'ai accepté de payer.
04:21Et ça a été formidable parce qu'elle s'est amusée,
04:26alors qu'avant, c'était un peu forceps quand même.

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