Mathilde Panot, députée de la 10ᵉ circonscription du Val-de-Marne et présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, était l'invitée de BFM Politique ce dimanche 24 novembre 2024.
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00:00Bonjour Mathilde Panot. Bonjour. Merci d'avoir accepté l'invitation de BFM Politique, le rendez-vous d'actualité du week-end en partenariat avec La Tribune Dimanche à mes côtés.
00:08Pour vous interroger, Amandine Attalaya. Bonjour. Bonjour Amandine. Éditorialiste politique à BFM TV. Et Bruno Jeudy. Bonjour Bruno. Bonjour Delah.
00:16Directeur délégué de La Tribune Dimanche et bonjour aux téléspectateurs qui peuvent vous adresser leurs questions, Mathilde Panot, grâce au QR code qui s'affiche sur l'écran.
00:25Vous scannez avec votre téléphone le petit QR code, vous envoyez votre question, je la relaie à l'antenne et Mathilde Panot y répond.
00:32J'en commence par ce que l'on vient de voir, Mathilde Panot, cette proposition de loi pour abroger le délit d'apologie du terrorisme et les réactions qu'elle suscite.
00:39« Difficile de faire plus ignoble », dit le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
00:43C'est une insulte pour l'ancien Premier ministre Gabriel Attal qui évoque la mémoire des victimes du terrorisme.
00:48Quelques réactions parmi d'autres. On a vu toutes les réactions que cela a suscité.
00:52Qu'est-ce qui vous a pris Mathilde Panot ? Vous voulez légaliser à contrario le délit d'apologie du terrorisme ?
00:57Est-ce que vous pouvez me lire le titre de la proposition de loi qui a été déposée par Hugo Bernalicis ?
01:02La proposition de loi pour abroger le délit d'apologie du terrorisme.
01:06Alors il faut lire jusqu'au bout ? Je ne vais pas apprendre aux journalistes à faire une lecture jusqu'au bout.
01:11Il y a marqué « abroger le délit d'apologie du terrorisme ».
01:13Dans le code pénal, il y a marqué. Ça a son importance Madame Latrousse.
01:18Parce qu'il se trouve qu'avant 2014, avant la loi qui a mis dans le code pénal l'apologie du terrorisme.
01:23Avant cela, c'était dans le droit de presse, comme c'est d'ailleurs le cas pour l'apologie de crime de guerre.
01:29Et ce que nous dénonçons, c'est justement que ce soit dans le code pénal et non plus dans le droit de presse.
01:35Donc nous n'abrogeons pas le délit d'apologie du terrorisme.
01:38Nous le remettons dans le droit de presse, comme c'est le cas pour l'apologie de crime de guerre.
01:42Et bien je vais vous dire, parce que c'est instrumentalisé et dévoyé.
01:45Comme ça a été le cas, vous l'avez dit, sur Jean-Paul Delescaux, qui est secrétaire départementale CGT du Nord.
01:51Condamné à un an de prison avec sursis pour un tract sur Gaza.
01:55Comme ça a été le cas contre Rima Hassan, candidate aux européennes.
01:58Comme ça a été le cas contre moi-même, président d'un groupe parlementaire d'opposition.
02:02Ou encore, comme ça a été le cas pour l'Union juive pour la paix, qui elle aussi est poursuivie pour apologie du terrorisme.
02:08Et je vais vous dire, Mme Latrousse, parce que je trouve incroyable qu'on explique partout que nous sommes en train d'abroger le délit d'apologie du terrorisme.
02:14Nous sommes en train de le remettre au bon endroit.
02:16Et ce n'est pas juste la France insoumise qui dit cela, puisqu'il y a un rapport de l'ONU
02:21qui dénonce en France l'instrumentalisation du délit d'apologie du terrorisme contre les voies pour la paix.
02:26Il y a M. Marc Trévidique, ancien juge antiterroriste, qui d'ailleurs, c'est intéressant,
02:32lui avait justement poussé pour que ce soit dans le code pénal.
02:35Et il dit aujourd'hui, il faudrait avoir le courage de revenir en arrière,
02:39parce qu'aujourd'hui, pour un simple tag sur la Palestine, vous pouvez vous retrouver en prison.
02:43Alors que lorsque vous dites que les bombardements sur Gaza sont légitimes, vous n'êtes pas poursuivis aujourd'hui.
02:48Ça c'est Marc Trévidique qui le dit.
02:50On voit à l'antenne le texte de 1881, il n'évoque pas le terrorisme, Mathilde Panot.
02:55C'est le texte que vous évoquiez sur la liberté de la presse.
02:57Non, c'est ce qui a été fait entre 2006 et 2014 dans notre pays,
03:02où l'apologie du terrorisme peut tout à fait être poursuivie normalement,
03:05comme l'apologie de crime de guerre, dans le droit de presse directement.
03:08Mais vos alliés, ils ont aussi lu l'interview de Marc Trévidique,
03:11et ils n'ont pas tout à fait la même appréciation quand on entend Olivier Faure,
03:14qui lui pense que préciser la définition de l'apologie suffirait plutôt que de supprimer, abroger ce texte de 2014.
03:26Monsieur Jeudy, encore une fois, nous n'abrogeons pas le délit d'apologie du terrorisme.
03:31Nous le remettons à notre place. En quelque sorte, nous l'encadrons.
03:34Et je suis assez surprise que Monsieur Faure dise ça,
03:37puisqu'il se trouve que Bernard Cazeneuve lui-même,
03:39et ça a été révélé par vos confrères du Canard Enchaîné,
03:42disait lui aussi qu'il était inquiet de l'instrumentalisation qui en était faite
03:46et du dévoiement de l'apologie du terrorisme.
03:48Donc, même dans ses rangs, même par l'homme qui a fait cette loi en 2014,
03:53vous vous retrouvez avec là aussi des doutes.
03:55C'est d'ailleurs des doutes qu'on retrouve, je le disais, dans le rapport de l'ONU,
03:59chez Marc Trévidique, mais aussi chez Henri Leclerc,
04:01dont toute la classe politique a...
04:03L'avocat Henri Leclerc ?
04:04Comment ?
04:05L'avocat ?
04:06Exactement, président honoraire de la Ligue des Droits de l'Homme,
04:09dont toute la classe politique a salué la disparition,
04:11et qui lui aussi disait sur l'apologie du terrorisme, dévoyée contre des politiques notamment,
04:16que c'était un dévoiement contre la liberté d'expression.
04:19Oui, Mathilde Panot, est-ce que le déclencheur de tout ça, finalement, ce n'est pas vous, en l'occurrence,
04:23c'est-à-dire vos intérêts personnels et ceux de Rima Hassan,
04:25puisque vous êtes vous-même poursuivie pour apologie du terrorisme,
04:28vous venez d'ailleurs d'en reparler,
04:30donc est-ce que ça n'est pas tout simplement pour servir vos intérêts personnels
04:35que vous souhaitez remettre en cause ce délit ?
04:37Ça n'a rien à voir avec nos intérêts personnels,
04:39ça a un rapport avec la défense de l'état de droit.
04:42Ce que disent nombre de juristes des organisations internationales,
04:46c'est que cette apologie du terrorisme, dans la manière dont elle est dévoyée aujourd'hui,
04:50est une atteinte à la liberté d'expression,
04:52est une atteinte à l'état de droit.
04:54Donc, en quelque sorte, le seul intérêt que nous avons dans cette question,
04:58c'est de faire l'apologie de l'état de droit.
05:00Et je le redis, nous nous défendrons à tout moment le fait qu'on respecte les libertés fondamentales.
05:05Vous ne trouvez pas que c'est grave, dans une démocratie,
05:07d'avoir une candidate à une élection,
05:09d'avoir une présidente d'un groupe parlementaire d'opposition
05:12qui est poursuivie pour apologie du terrorisme ?
05:14Vous n'avez pas ça problématique.
05:16Vous n'auriez plus organisé ce droit, comme disait Bruno.
05:18C'est une manière de répondre à cela.
05:20Est-ce que ça ne pouvait pas passer par une réécriture au sein même du Code pénal ?
05:23Mais nous l'encadrons, nous le remettons dans la liberté de presse.
05:26Je ne comprends pas la polémique.
05:29Je vais juste vous dire quelque chose.
05:31Je veux juste vous dire quelque chose qui devrait toutes et tous nous inquiéter
05:36et qui devrait interroger la conscience de chacun.
05:39Lorsque vous voyez que cette polémique a été, comme d'habitude, montée par l'extrême droite,
05:43d'abord sur les réseaux sociaux, dans le cadre ensuite d'une revue d'extrême droite qui s'appelle Frontières,
05:47et qu'ensuite ça devient la une de tous les médias, c'est extrêmement problématique.
05:51Non mais la condamnation va jusqu'à vos propres alliés.
05:53Comment ?
05:54La condamnation va jusqu'à vos propres alliés.
05:56Oui, il se trouve que je viens de vous citer des propos de Bernard Cazeneuve
05:58qui lui-même s'inquiétait du dévoiement qui était fait de l'apologie du terrorisme.
06:01Donc nous faisons juste en sorte d'encadrer le délit d'apologie du terrorisme
06:04pour qu'il ne soit pas éliminé par l'état de droit.
06:06Bernard Cazeneuve a fait voter ce texte en 2014.
06:09Manuel Bompard fait un tweet ces dernières heures pour dire que Bernard Cazeneuve
06:15avait cédé en 2014 aux pressions de réseaux fascisants
06:18et ouvre la voie à une sévère remise en cause de nos libertés fondamentales.
06:22Bernard Cazeneuve, il est vraiment fascisant ?
06:25Mais il n'a pas dit cela. Il a dit qu'il a cédé à des...
06:28Mais comme exactement ce que dit Marc Trévédic.
06:31Il dit qu'il faudrait avoir le courage de revenir en arrière.
06:33Puisque Marc Trévédic, ancien juge antiterroriste,
06:35avait lui-même plaidé pour que ça rentre dans le code pénal.
06:38Et il dit qu'aujourd'hui, vu la manière dont c'est utilisé et instrumentalisé,
06:42c'est problématique et donc il faut revenir dessus.
06:45Vous n'allez pas expliquer que Marc Trévédic est pour les victimes du terrorisme,
06:49pour les actes terroristes.
06:50Vous n'allez pas expliquer que l'ONU est pour les actes terroristes.
06:53Vous n'allez pas expliquer qu'Henri Leclerc est pour les actes terroristes.
06:56Ce n'est pas ce qu'on dit, Madame Pannot.
06:59C'est Olivier Faure qui pense que plutôt que de le supprimer,
07:02il suffirait de le redéfinir.
07:04Eh bien nous, nous disons que pour le redéfinir,
07:06il suffit de revenir à la situation antérieure à 2014
07:09où il pouvait y avoir du délit d'apologie du terrorisme qui était d'ores et déjà poursuivi.
07:13Et je vais vous dire, Monsieur Jody, ce qui devrait là aussi nous inquiéter.
07:16C'est qu'aujourd'hui, les moyens antiterroristes sont dévoyés
07:20contre des voix pour la paix, mais aussi contre des militants écologistes.
07:24On l'a vu encore récemment.
07:26Et je ne suis pas d'accord pour que les moyens terroristes soient utilisés
07:29contre des opposants politiques ou des militants politiques, écologistes et autres.
07:33Donc il faut revenir à la raison sur cette question.
07:36Et ce que nous disons juste, c'est que nous voulons réencadrer
07:39le délit d'apologie du terrorisme pour qu'il puisse vraiment atteindre son but
07:42parce qu'aucun d'entre nous n'a jamais vu l'apologie du terrorisme.
07:45Sans l'accord de vos alliés ? Vous ne discutez plus avec vos alliés ?
07:48Bien sûr que si.
07:49Vous les mettez au pied du mur avec votre proposition ?
07:51C'est un texte de loi que nous avons déposé suite justement à l'interview de M. Marc Trévidique.
07:56Vous les mettez au pied du mur sans discuter avec eux ?
07:58Non, mais vous savez, il n'est pas inscrit à l'ordre du jour.
08:00Quand nous inscrivons des choses à l'heure le jour, nous en discutons avec nos alliés.
08:03Vous allez voir lors de notre niche parlementaire du 26 novembre
08:06que nous discutons avec nos alliés puisque nous allons gagner des textes très importants.
08:09Mathilde Padot, puisque vous évoquez la procédure contre vous, elle en est où ? Vous avez des suites ?
08:13C'est une excellente question puisque je n'ai aucune suite qui a été donnée.
08:16Je rappelle que moi je suis poursuivie pour un communiqué de presse de mon groupe parlementaire
08:20et je suis la seule à avoir été entendue par une police anti-terroriste.
08:23Et je n'ai aucune nouvelle sur la procédure qui probablement n'ira pas plus loin.
08:27Et si elle allait plus loin, ce serait tourné en ridicule.
08:30Là aussi, une manière justement de criminaliser une opposition politique
08:34par des biais qui sont là encore dévoyés.
08:37J'ai la question de Jérôme qui nous regarde et qui vous demande
08:39« Pensez-vous qu'abroger la loi de délit d'apologie du terrorisme
08:42ira dans le bon sens pour la sécurité des Français ? »
08:45Si je complète, est-ce que vous pensez qu'on est revenu à un niveau de menace terroriste près 2014
08:49qui justifierait d'abroger cette loi ?
08:51Encore une fois, ce que je viens d'expliquer...
08:53La sortie du code pénal pour être précis.
08:55Exactement, mais vous avez raison madame la ministre.
08:57Ce que vient d'expliquer, peut-être monsieur Jérôme l'a envoyé avant que j'explique tout ça,
09:02nous n'abrogeons pas le délit d'apologie du terrorisme.
09:05Nous faisons en sorte qu'il puisse atteindre sa cible. Point.
09:08Question Mathilde Panot. Je passe au rendez-vous de demain
09:11qui n'a rien à voir avec cette proposition de loi.
09:13Vous voyez Michel Barnier pour parler budget.
09:16Le NFP, le Nouveau Front Populaire, a présenté un budget commun.
09:19Pourquoi n'est-il pas reçu ? Pourquoi est-ce que vous n'êtes pas reçus ensemble
09:21avec les trois autres groupes ?
09:23C'est une bonne question qu'il faudra poser à monsieur Barnier.
09:26Nous l'avons fait à de nombreuses reprises et il n'y aurait aucune difficulté à le faire.
09:29Et d'ailleurs, une des choses que j'irais dire moi à monsieur Barnier,
09:32c'est que nous avons...
09:35Non, comme d'habitude, j'y vais.
09:37Nous allons aller voir ce Premier ministre dont nous redisons
09:40qu'il n'a pas de légitimité, monsieur Barnier et son gouvernement,
09:43qu'il n'a pas de légitimité démocratique.
09:45Mais nous allons justement aller lui redire qu'il y a une majorité
09:48à l'Assemblée Nationale qui s'appelle le Nouveau Front Populaire
09:51et qui a montré de façon éclatante qu'il était possible de faire
09:54un tout autre budget qui ne fait pas payer au peuple
09:57les cadeaux faits aux plus riches et aux multinationales depuis sept ans,
10:00mais qui, au contraire, fait contribuer ces plus riches
10:03et ces multinationales pour répondre aux besoins des Français.
10:06Vous avez d'un côté monsieur Barnier qui veut faire payer tout le monde
10:09avec l'augmentation de la taxe sur l'électricité que nous avons fait supprimer
10:12qui va faire exploser les factures d'électricité.
10:15Est-ce que vous avez l'espoir d'avancer sur certaines mesures précises,
10:17d'arriver à vous entendre sur certains points ?
10:19Est-ce qu'un compromis peut être trouvé ?
10:21Je ne crois pas.
10:22Comme vous voyez que ce budget, dans tous les cas, va être passé en force
10:26puisqu'il n'a pas de majorité.
10:28Et d'ailleurs, c'était même très symptomatique
10:30puisque vous n'aviez aucun macroniste qui était sur les ponts
10:33pour défendre le budget.
10:34Ce n'est pas en force, c'est la constitution qui le permet.
10:37Oui, tout à fait, mais je continue de dire que le 49-3 est une violence démocratique
10:40que je souhaiterais voir supprimée de notre constitution.
10:42Ce n'est pas une violence démocratique,
10:43ce serait la constitution qui serait violente à ce moment-là.
10:45Tout à fait, mais je pense qu'il faut changer de constitution,
10:48ça ne va pas vous étonner.
10:49Nous sommes les partisans d'une 6ème République,
10:51nous sommes les partisans d'une constituante,
10:53c'est-à-dire que le peuple réécrive les règles du jeu
10:56et notamment qu'on arrête avec ce, je répète,
10:59une violence démocratique,
11:00qui est notamment celle qui a permis de faire passer de force
11:03contre 93% des actifs,
11:05contre l'immense majorité du peuple français,
11:07la réforme des retraites que nous allons abroger jeudi prochain.
11:10Nous allons, j'espère, en reparler.
11:12De votre côté, c'est une motion de censure s'il dépose un 49-3,
11:15quoi qu'il en soit,
11:16ou c'est une motion de censure s'il franchit à vos yeux
11:18certaines lignes rouges ?
11:20Par exemple, Marine Le Pen a dit
11:21« hausse du prix de l'électricité », c'est une ligne rouge.
11:24« Pas de contrôle sur l'immigration », c'est une ligne rouge.
11:26Marine Le Pen explique, elle a d'abord voté,
11:29elle a refusé de voter avec ses députés
11:31la censure du gouvernement Barnier.
11:33Donc, M. Barnier et son gouvernement
11:35dirigent de facto avec l'appui du Rassemblement national
11:38et ils ont voté contre la destitution d'Emmanuel Macron.
11:41Donc, je vais vous dire, comme Mme Le Pen dit
11:43« s'ils font payer les Français, nous voterons la censure »,
11:46eh bien, nous allons voir dans les axes ce qui va être fait
11:49parce que, je vais vous dire, nous savons d'ores et déjà
11:51que ce budget veut faire payer les Français.
11:54Nous, par exemple, nous avons réussi à gagner dans l'hémicycle
11:59ce qu'on appelle la taxe Zucman sur les milliardaires,
12:03c'est-à-dire le fait que les 157 milliardaires du pays
12:06soient taxés à hauteur de 2% de leur patrimoine.
12:09Je rappelle que les 500 plus grandes fortunes de France
12:11ont doublé leur fortune depuis qu'Emmanuel Macron
12:14est arrivé au pouvoir et que nous proposions
12:16de leur prendre 13 à 14 milliards,
12:18ce qui ne fera pleurer personne
12:20vu la situation d'enrichissement dans laquelle ils sont.
12:22Eh bien, par exemple, je préfère largement faire cela
12:25que ce que propose M. Barnier, aidé par Mme Marine Le Pen,
12:28qui est notamment le fait de supprimer 4 000 professeurs
12:31dans l'éducation, de faire exploser les prix de l'électricité,
12:34d'avoir la moitié des retraités de ce pays
12:37qui vont voir leurs pensions baisser,
12:39puisque c'est ça la réalité de ce qu'il propose.
12:41Marine Le Pen a voté aussi beaucoup d'amendements
12:43qui étaient proposés par le Nouveau Front Populaire.
12:45Nous avons trouvé des majorités dans l'hémicycle
12:48et à la fin, ils ont voté contre le budget que nous proposions
12:50qui était un budget de justice sociale
12:52qui permettait de répondre aux besoins des Français et des Françaises.
12:55Pour répondre à la question, s'il y a un 49.3,
12:58évidemment, nous déposerons une motion de censure.
13:00Si le Premier ministre décide d'attendre le temps constitutionnel
13:03et donc de passer par ordonnance ce qui est possible,
13:06à ce moment-là, nous ne déposerons une motion de censure
13:08au titre de l'article 49.2 de la Constitution.
13:11Dans tous les cas, nous ne laisserons pas...
13:13Et s'il ne dépose pas de 49.3 ?
13:15C'est ce que je dis, c'est un 49.2.
13:17C'est une manière pour que tout le monde comprenne
13:19que si vous avez un 49.3, vous pouvez, dans les 24 heures,
13:21déposer une motion de censure.
13:23Sinon, vous avez une initiative de motion de censure.
13:25Mais évidemment, vous avez d'abord un gouvernement,
13:28je le répète, qui est illégitime au vu des résultats des urnes
13:31et un budget qui est le plus violent jamais vu dans la Ve République.
13:34Demain, c'est un rendez-vous pour rien.
13:36Vous allez voir Michel Barnier, mais vous n'avez rien à lui dire.
13:38Alors non, je veux lui redire qu'il y a une majorité
13:41et un autre budget qui est disponible dans son lit.
13:43Vous y allez pour lui dire au revoir.
13:45C'est lui-même qui a dit qu'il ne resterait pas longtemps.
13:47Il a l'air de le prendre avec bon immis.
13:49C'est très bien, mais je vais notamment lui apporter
13:52deux propositions de loi.
13:54Une première que j'ai déposée hier et qui est une proposition de loi
13:57qui est très importante au vu de l'actualité
14:00et notamment du nombre de destructions d'emplois
14:02qu'il y a dans ce pays.
14:03Une proposition de loi que j'ai déposée
14:05qui permet d'interdire les licenciements boursiers
14:08lorsqu'il y a des versements de dividendes
14:10ou lorsqu'il y a des bénéfices dans les deux ans passés
14:13ou de l'argent public qui est utilisé
14:15avec un droit de veto des salariés.
14:17Je lui amènerai une autre proposition de loi
14:19qui a été rédigée par mon collègue insoumis Adrien Clouet
14:23qui est une proposition de loi
14:25qui veut substituer à la journée de solidarité
14:28pour les personnes âgées en situation de handicap
14:30la journée de solidarité qui a été faite
14:33où on demande aux salariés de travailler gratuitement
14:37sans aucun argent.
14:38Nous proposons de la substituer
14:40notamment au moment où le Sénat propose d'en faire une deuxième
14:43de la substituer par une journée nationale
14:45de solidarité des actionnaires.
14:47Je rappelle que la France est championne
14:49du versement de dividendes en Europe.
14:51Et on reviendra sur la question des actionnaires,
14:53la question de la casse sociale en 2025
14:55et des destructions d'emplois et des licenciements boursiers
14:57que vous évoquez.
14:58Juste, la porte-parole du gouvernement ce matin
15:00chez nos confrères du Parisien aujourd'hui en France
15:02dit que s'il n'y a pas de budget de voté
15:04et elle vous en fait porter une partie de la responsabilité
15:06la France risquerait un scénario à la grecque.
15:08Est-ce que vous êtes prêt à la France insoumise
15:10à prendre ce risque du scénario à la grecque ?
15:13C'est-à-dire faillite et éventuellement
15:15le risque que les fonctionnaires ne soient pas payés.
15:17On parle d'enseignants, de policiers, d'infirmières notamment.
15:19Eh bien c'est faux.
15:20Et d'ailleurs c'est une manière d'expliquer
15:23qu'après M. Barnier le chaos
15:25et que rien ne peut être fait autrement.
15:27Je rappelle que la règle fondamentale de la démocratie
15:30Je vais expliquer pourquoi.
15:32Excusez-moi, vu le chaos aujourd'hui
15:35avec les 150 000 emplois au moins
15:37qui pourraient être supprimés l'année prochaine
15:39à un niveau de pauvreté dans ce pays qui n'a jamais été atteint
15:41le chaos en ce moment c'est eux.
15:43Mais je veux réexpliquer.
15:45Le principe même de la démocratie
15:47c'est d'expliquer qu'à tout moment on peut prendre un chemin différent.
15:49Et c'est comme ça que s'exprime la souveraineté populaire
15:53sur la question des grands choix qui sont faits
15:55et qui ont donné en tête le nouveau Front populaire en juillet
15:58et non pas le Rassemblement national.
16:00Quel est votre chemin différent Mathilde Panot ?
16:02C'est le retour de la proposition de Lucie Castet, Premier ministre ?
16:05On revient au début ?
16:07Bien sûr.
16:09Le moment où M. Barnier tombera et sera défait
16:11il ne restera que deux choix au Président de la République
16:13soit de nommer Lucie Castet et un gouvernement du nouveau Front populaire
16:17qui ait un budget à disposition qui est prêt
16:19ou alors de s'en aller.
16:21Voilà les choix qui lui restent.
16:23Je veux répondre juste sur la question du budget
16:25parce que c'est important que les gens comprennent.
16:27Si le budget n'est pas adopté, si le budget tombe
16:31à ce moment-là vous avez un budget qui va se faire par un douzième
16:35donc tous les mois en reprenant le budget 2024.
16:38Première chose.
16:39Surtout deuxième chose très importante,
16:41il est possible de faire adopter un budget fin janvier.
16:44C'est ce que ferait le nouveau Front populaire si je donnais le pays.
16:47Vous avez conscience que vous entraînez le pays dans une crise financière ?
16:50Non, je crois que c'est ce qu'est en train de faire Emmanuel Macron
16:53qui entraîne le pays dans une crise financière.
16:55Oui mais en ne votant pas le budget
16:57ou en tous les cas en faisant un 49-3
16:59vous créez une crise politique, vous êtes d'accord ?
17:02Et derrière la crise politique c'est la crise financière.
17:04Oui mais qui nous a entraîné dans cette crise politique ?
17:06Monsieur Macron ne respecte pas le résultat des élections
17:09et ensuite il ne respecte pas le résultat des élections,
17:12il nous propose le budget le plus dur et le plus austéritaire
17:15jamais vu dans la Vème République
17:17et maintenant nous devrions soit cotiser, c'est-à-dire voter pour un budget,
17:20je rappelle que le vote du budget est emblématique
17:23de ce qui est une opposition et de ce qui ne l'est pas
17:25et nous taire en quelque sorte sur les options politiques
17:28qu'ils sont en train de choisir, je ne suis pas d'accord avec ça.
17:30C'est antidémocratique ce que vous êtes en train de dire.
17:33Je le redis, nous avons un budget prêt s'il le faut
17:36pour gouverner dès demain et faire en sorte que ce ne soit pas
17:38le peuple français qui paye.
17:40Encore faut-il que vous ayez un ou une Première Ministre
17:43et même vos alliés aujourd'hui, Olivier Faure,
17:45dit ne pas croire un instant au fait que Lucie Castex
17:48puisse être appelée à Matignon et d'ailleurs
17:50dans toutes les interviews qu'il fait ne la soutient plus réellement.
17:53Donc vous êtes seule à pousser aujourd'hui Lucie Castex
17:56du côté de la France insoumise ?
17:58Non je ne crois pas qu'on est seule et y compris je rappelle
18:00que c'est des discussions du Nouveau Front Populaire
18:02qui non seulement avec 193 députés qui ont tous été élus
18:05exactement sur le même programme qui est un programme
18:08de gouvernement dans le sens que nous n'avons pas fait
18:11un programme comme nous faisons d'habitude pour le quinquennat.
18:13Nous avons fait un programme sur ce que ferait
18:15un gouvernement Nouveau Front Populaire
18:17dans les 100 premiers jours de son arrivée.
18:19Ce programme est toujours valable.
18:21Nous avons travaillé ensemble un budget qui permet...
18:23C'est valable pour tout le monde à gauche.
18:25Écoutez tout le monde a été élu dessus donc oui.
18:27Ensuite nous avons un budget qui permet de répondre
18:30aux besoins urgents des Français et des Françaises.
18:33Je rappelle que vous avez un nombre inédit et record
18:35d'enfants qui dorment à la rue.
18:37Un nombre inédit et record de personnes sans-abri.
18:39Vous avez un élève sur cinq qui arrive à l'école
18:42en ayant faim en allant à l'école.
18:44Vous avez un nombre de gens, un Français sur trois
18:46qui se privent régulièrement de repas pour pouvoir
18:48donner à manger à ses enfants.
18:50Voilà ce que j'appelle le chaos.
18:52Et nous, nous pouvons faire autrement.
18:53Voilà ce que nous disons.
18:54Dans quelques instants Mathilde Panon
18:56poursuit la conversation sur les plans sociaux
18:59mais aussi sur la situation en Israël.
19:01Le mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale
19:03contre Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien.
19:06La France doit-elle s'engager à exécuter ce mandat d'arrêt ?
19:10A arrêter Benyamin Netanyahou s'il venait sur le sol français ?
19:13Vous nous répondrez dans quelques instants.
19:21BFM politique toujours avec Mathilde Panon
19:23présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale.
19:25Et toujours avec à mes côtés Amandine Attalaya
19:27et Bruno Jeudy pour vous interroger.
19:29Mathilde Panon, demain l'Assemblée nationale
19:32va décider qui va présider le groupe d'amitié France-Palestine.
19:36L'Assemblée a validé la semaine dernière
19:38la création de ce groupe d'amitié.
19:40Mais la présidence du groupe est décidée demain.
19:42Est-ce que vous considérez qu'elle vous revient de droit ?
19:44C'est une volonté qu'on aurait.
19:46D'ailleurs nous avons mené des négociations
19:48avec le nouveau Front populaire.
19:50Avec le nouveau Front populaire a été décidé
19:52qu'elle serait attribuée à la France Insoumise
19:55si nous y arrivons dans les négociations.
19:57Mais je tiens surtout à saluer
19:59l'avancée historique qui a été permise
20:01à l'Assemblée nationale grâce à la création
20:03de ce groupe d'amitié France-Palestine.
20:05Qui a été permise notamment par la vice-présidente insoumise
20:07Nadej Abomongoli
20:09qui a permis la création de ce groupe d'amitié.
20:11Et qui je crois maintenant
20:13appelle à une décision de l'État français.
20:16Celui de reconnaître l'État de Palestine
20:18et de faire ainsi avancer les résolutions de l'ONU
20:21notamment sur la coexistence de deux États.
20:24Et une avancée vers la paix et vers le cesser le coup.
20:27Vous avez déjà le nom de votre candidat pour la présidence du groupe ?
20:29Pas encore mais ne vous inquiétez pas
20:31vous serez au courant très rapidement.
20:32Que vous inspirent les arguments d'un Gabriel Attal par exemple
20:34qui lui s'est opposé à la création de ce groupe
20:36et qui dit par exemple que le Parlement palestinien
20:38ne s'est pas réuni depuis 2018
20:40et que précisément la Palestine n'est pas un État reconnu.
20:42Par exemple je n'ai pas entendu M. Attal
20:44s'opposer au groupe d'amitié France-Québec
20:46qui existe pourtant.
20:48Il se trouve qu'en plus ça a un sens
20:50tout particulier à l'Assemblée nationale
20:52parce que je le rappelle en 2014
20:54il y a eu un vote à la majorité à l'Assemblée nationale
20:56pour justement reconnaître,
20:58inviter le gouvernement à reconnaître
21:00l'État de Palestine.
21:02Donc encore une fois je crois que c'est
21:04dans ce moment où il y a
21:06un génocide contre le peuple palestinien
21:08une politique de colonisation
21:10qui se continue de manière extrêmement violente
21:12en Cisjordanie
21:14que c'est un geste d'amitié envers le peuple palestinien
21:16qui est très fort et qui appelle maintenant
21:18à ce que la France prenne ses responsabilités.
21:20Mathilde Panot, la Cour pénale internationale
21:22a émis des mandats d'arrêt contre
21:24trois personnes, contre le chef de la branche
21:26armée du Hamas qui est présumé
21:28mort et surtout contre le premier
21:30ministre israélien Benyamin Netanyahou
21:32et son ex-ministre de la Défense
21:34Yoav Galan. La France
21:36aujourd'hui prend acte de ces
21:38mandats d'arrêt. Est-ce qu'elle doit s'engager
21:40plus fermement à exécuter ces mandats d'arrêt
21:42c'est-à-dire arrêter Benyamin Netanyahou
21:44et Yoav Galan s'ils viennent en France ?
21:46Évidemment et d'ailleurs
21:48j'observe que d'autres pays s'y sont
21:50engagés, notamment je pense
21:52au Canada, au Royaume-Uni, à l'Italie
21:54qui ont dit qu'ils
21:56arrêteraient monsieur Netanyahou
21:58notamment donc qui est maintenant
22:00au fait de la décision de la Cour pénale
22:02internationale, un criminel de guerre et donc
22:04en tant que tel doit être arrêté. Je
22:06rappelle que le statut de Rome
22:08qui a été ratifié par plus de 120 pays dans le monde
22:10que la France a ratifié impose
22:12aux États d'obéir
22:14à ce qui est fait par la Cour pénale
22:16internationale et moi je suis assez inquiète
22:18de voir que d'abord
22:20la France continue d'avoir des doubles standards
22:22puisque lorsqu'il y avait eu un mandat d'arrêt contre
22:24Poutine à raison de la part de la
22:26Cour pénale internationale, la France avait dit
22:28que cette décision ferait date et que
22:30les criminels de guerre devaient être arrêtés
22:32donc ça c'est la première chose
22:34et que la deuxième chose...
22:36Les doubles standards vous l'expliquez ?
22:38C'est à eux de l'expliquer et donc
22:40j'ose espérer que la France
22:42si c'était le cas
22:44et qu'elle dise plus fermement
22:46qu'elle arrêterait le criminel de guerre Netanyahou
22:48au vu de la décision de la Cour pénale internationale
22:50Je suis d'autant plus inquiète, je dis juste
22:52un dernier mot dessus, lorsque je vois
22:54Sylvain Maillard, ancien président du groupe
22:56Renaissance, qui n'arrive pas à dire sur un
22:58plateau télé lorsqu'on lui demande si cette décision
23:00est antisémite, qui étaient les mots de
23:02M. Netanyahou, qui n'arrive pas à dire que
23:04non cette décision n'est pas antisémite
23:06et je vous signale juste que la Cour pénale internationale
23:08a fait appel à un collège de six
23:10experts dont Théodore Meuron
23:12qui était un de ces six experts
23:14pour la Cour pénale internationale
23:16Théodore Meuron qui est
23:18très connu et respecté sur la question
23:20du droit international, ancien ambassadeur d'Israël
23:22et surtout survivant de l'Holocauste
23:24qui a été quatre ans dans des camps de concentration nazis
23:26et avec ce collège de six experts
23:28ils ont tous les six décidé
23:30que la décision de la Cour pénale était
23:32unanimement justifiée
23:34Est-ce que vous souhaitez au-delà la démission
23:36ou la destitution de Benjamin Netanyahou puisque vous
23:38considérez que c'est un criminel de guerre
23:40qui doit être arrêté en France ?
23:42Je ne suis pas israélienne, je suis française
23:44et je considère que la France doit faire respecter
23:46le droit international, c'est la première des choses
23:48et la deuxième chose, je parlais tout à l'heure
23:50de ce que la France pourrait faire, reconnaître
23:52l'état de Palestine mais aussi
23:54suspendre l'accord d'association entre l'Union européenne
23:56et Israël, décider de sanctions
23:58à l'encontre de Monsieur Netanyahou
24:00et décider d'un embargo
24:02sur les armes, bref la France a les moyens
24:04d'agir pour la paix, elle doit le faire
24:06d'autant plus dans un moment où
24:08les Etats-Unis sont en train de mettre en danger
24:10gravement la paix que ce soit au Proche-Orient
24:12ou en Ukraine. Pour vous Mathilde Panot, Israël doit être traité
24:14de la même façon que la Russie ?
24:16Ce n'est pas la question de ça,
24:18c'est que juste il faut respecter le droit international
24:20et vous avez la Cour pédale internationale
24:22qui a décidé qu'il y avait un criminel de guerre
24:24qui s'appelait Monsieur Poutine et qui devait donc
24:26être arrêté sur le territoire des 120
24:28pays qui ont ratifié le statut de Rome et
24:30Monsieur Netanyahou qui devait être arrêté dans les
24:32120 pays qui ont ratifié le statut de Rome.
24:34C'est juste le respect du droit international
24:36et c'est comme ça qu'on fait avancer les voies
24:38pour la paix et justement laisser cesser le feu
24:40que ce soit en Ukraine et à Gaza.
24:42Non pas en autorisant
24:44comme c'est le cas actuellement de ce qu'a fait Monsieur Biden
24:46qui est très grave et je voudrais réinsister
24:48dessus cette semaine, en autorisant des
24:50missiles longue portée sur la Russie
24:52ainsi que des mines antipersonnelles en Ukraine.
24:54Juste pour revenir sur le dossier du Proche-Orient,
24:56autour d'Emmanuel Macron, il y en a un certain
24:58nombre à juger que précisément son
25:00changement de pied ou son changement de ton à l'égard de Benjamin
25:02Netanyahou ces derniers temps est le signe
25:04d'une prise de conscience française sur ce qui peut se
25:06passer à Gaza. Comment est-ce que vous
25:08vous jugez l'évolution d'Emmanuel Macron ?
25:10Est-ce que vous diriez qu'il s'aligne sur vos positions
25:12quand il parle de barbarie à Gaza ou quand il appelle
25:14un embargo sur les armes ?
25:16Je crois qu'à la fois il est important
25:18que le Président de la République ait des mots forts
25:20pour dénoncer le génocide en cours,
25:22les bombardements qui continuent sur le Liban.
25:24Je rappelle juste qu'hier par exemple, il y a eu
25:2650 morts au Liban dans les bombardements
25:28faits par le gouvernement Netanyahou.
25:30Emmanuel Macron parle de barbarie mais pas de génocide.
25:32Au-delà des mots, ce que j'aimerais du Président
25:34de la République, ce sont des actes. Et moi je suis
25:36très inquiète de voir que nous avons un Président de la République
25:38qui dit parfois des mots et qui
25:40ensuite retourne souvent en arrière
25:42mais qui ne pose aucun des actes dont j'ai parlé
25:44qui seraient pourtant des actes à même
25:46de faire avancer la paix dans la région.
25:48Bruno ?
25:50Madame Pannot, il y a un sondage Ipsos qui a été réalisé
25:52pour le CRIF qui montre que 46%
25:54des Français adhèrent aujourd'hui
25:56à plus de 6 préjugés
25:58anti-juifs contre 37%
26:00en 2020 et cette proportion monte
26:02à 55%
26:04pour les sympathisants et les filles. Ma question est simple
26:06pourquoi les sympathisants et les filles
26:08embrassent-ils davantage
26:10les outre-préjugés antisémites ?
26:12Alors d'abord
26:14je voudrais commencer par dire que
26:16je refuse qu'on jette l'opprobre
26:18sur les sympathisants, les militants
26:20de la France insoumise et les millions de Français
26:22qui votent pour nous. Je ne jette pas l'opprobre, c'est un résultat de sondage
26:24Ipsos qui est un institut sérieux
26:26Vous me permettez, c'est un sujet sérieux
26:28et j'aimerais pouvoir répondre de manière sérieuse
26:30de jeter l'opprobre alors que
26:32je le rappelle, les militants, les sympathisants
26:34et les personnes qui votent pour la France insoumise
26:36sont des gens qui font vivre l'idée de la
26:38fraternité humaine au quotidien et surtout
26:40l'égale dignité entre eux des êtres humains
26:42alors si on prend le sondage
26:44vous auriez pu utiliser d'autres chiffres, par exemple dire
26:46que nous sommes, nous, à LFI
26:48comme dans les partis de gauche, ceux qui ont
26:50le moins de préjugés antisémites
26:52puisque on dit 33% chez LFI
26:54quand c'est 22% chez Renaissance
26:56et seulement 16% chez l'URN
26:58je vais le dire autrement, si vous prenez des gens
27:00qui ont 3 à plus
27:02de préjugés antisémites, alors nous serions
27:04à 67% chez LFI
27:06qui auraient des préjugés antisémites
27:0878% chez Renaissance
27:1080% chez LLR et
27:1284% pour le Rassemblement National
27:14Quel est le problème de méthodologie
27:16dans ce sondage ? Ils ont
27:18effectivement pris des préjugés sur lesquels
27:20à partir de là, ils ont classé
27:22les gens selon les appartenances
27:24politiques, revendiqués des gens
27:26revendiqués, et par exemple
27:28dans ces préjugés là
27:30si vous dites que les personnes de confession
27:32de culture juive sont intelligentes
27:34c'est considéré comme quelque chose d'antisémite
27:36de même, il y a dans ces critères
27:38le soutien au gouvernement d'extrême droite
27:40de Netanyahou qui n'a rien à voir
27:42avec l'antisémitisme, ce que je veux dire
27:44c'est qu'il y a un problème de méthodologie
27:46dans ce sondage, que par ailleurs ce sondage
27:48montre des choses
27:50et est fait à dessein pour essayer de
27:52décrédibiliser la France insoumise
27:54mais je veux dire, il y a le sondage et il y a
27:56la réalité. Vous contestez toujours les sondages
27:58Madame Pannot. Oui, tout à fait, mais ils se sont
28:00plantés 27 fois lors des élections législatives
28:02donc je peux
28:04le dire avec une certaine fierté
28:06Je veux dire qu'il y a un problème sur la méthodologie
28:08du sondage, c'est la première des choses
28:10deuxième chose, je veux redire qu'au-delà
28:12des sondages que vous donnez
28:14il y a la réalité des faits
28:16et la réalité des faits c'est que je suis présidente d'un groupe
28:18parlementaire, moi Mathilde Pannot, et que dans mon groupe
28:20parlementaire je n'ai pas, contrairement à Madame
28:22Le Pen, un député qui a été
28:24réinvesti, qui est un libraire
28:26négationniste, Monsieur Boccaletti
28:28qui n'a pas seulement
28:30émis des opinions antisémites mais diffusé
28:32des idées antisémites avec cette librairie
28:34que moi je ne suis pas d'un mouvement politique
28:36moi de la France insoumise
28:38qui par exemple a investi des
28:40candidats qui disent que le gaz
28:42avait rendu justice aux victimes
28:44de la Shoah, ni d'un parti qui a été fondé
28:46par Jean-Marie Le Pen qui a été multi-condamné
28:48sur la négation
28:50de crimes contre l'humanité. Madame Pannot, je vais vous poser
28:52une question qui a été posée dans le sondage
28:54Pensez-vous que le peuple israélien est agressif ?
28:56Et après je vais vous donner la réponse
28:58qui est faite pour les LFIs
29:00Non, je vais vous dire, nous avons toujours fait
29:02la différence entre les peuples et les gouvernements
29:0461% des sympathisants
29:06LFIs, eux le pensent, contre
29:0836% pour l'ensemble des Français
29:10Par exemple, vous pensez vraiment qu'il y a
29:1278% des sympathisants
29:14Renaissance qui sont antisémites ?
29:1680% des LR
29:18Est-ce que vous faites une distinction entre le peuple israélien
29:20et Benjamin Netanyahou ?
29:22Mais oui, nous l'avons toujours dit, Monsieur Jeudy
29:24Alors je ne vais pas vous apprendre quelque chose, j'ai toujours dit
29:26que nous refaisons d'essentialiser les gens
29:28et notamment d'essentialiser
29:30les personnes de confession et de culture juive
29:32comme étant des soutiens inconditionnels à Netanyahou
29:34Je vais même vous dire, Monsieur Jeudy, je suis fière que
29:36dans le Nouveau Front Populaire, nous ayons eu
29:38l'appui et le soutien de CEDEC
29:40notamment, et de l'Union Juive pour la Paix
29:42qui sont avec nous dans
29:44cette coalition qui a gagné les élections
29:46et qui redisent à tout moment
29:48l'égale dignité des êtres humains
29:50et je vais vous dire, maintenant ça suffit
29:52que la Cour pénale internationale soit considérée
29:54comme antisémite, que la Cour internationale
29:56de justice soit considérée comme antisémite
29:58que l'ONU et son secrétaire général soient considérés
30:00comme antisémites, que le pape soit considéré
30:02comme antisémite. Je vais vous dire, ceux qui
30:04instrumentalisent l'antisémitisme
30:06pour soutenir un génocide
30:08sont ceux-là même qui font
30:10mettre un danger sur l'ensemble
30:12de nos concitoyens juifs.
30:14Je vais vous excuser à tout moment.
30:16Mathilde Panot, j'aimerais qu'on en vienne
30:18un texte que vous présentez cette semaine
30:20jeudi à l'Assemblée Nationale
30:22attendue par les Français, si j'en crois les sondages
30:24et encore celui ce matin de la
30:26tribune dimanche,
30:28le sondage Elabe qui a été d'ailleurs aussi fait
30:30par BFM TV
30:32un texte pour abroger la réforme
30:34des retraites. Ce sera donc jeudi
30:36c'est un texte porté par des députés
30:38insoumis. Est-ce que vous êtes sûr de faire le plein
30:40de voix à gauche jeudi
30:42pour abroger la réforme des retraites ?
30:44Et là vous n'allez pas me dire qu'il y a
30:46des astérisques à lire dans le texte
30:48c'est clairement abroger la réforme des retraites.
30:50Tout à fait, et oui nous allons faire le plein
30:52et même nous allons gagner jeudi prochain
30:54la première victoire sur l'abrogation
30:56de la réforme de la retraite à 64 ans.
30:58C'est un signal politique très très
31:00puissant. On a gagné en commission, on va gagner
31:02jeudi prochain. C'est un signal politique très très
31:04puissant. D'abord qui montre qu'il est possible
31:06de défaire la politique de Macron
31:08et de son monde de malheur, première chose.
31:10Deuxième chose, et ça j'espère que les macronistes
31:12vont se le coller dans le crâne, on ne peut
31:14pas gouverner contre le peuple, notamment en
31:16imposant une réforme de force dont personne ne veut.
31:18Et surtout, un signal très
31:20puissant pour dire que nous ne sommes pas condamnés
31:22à vivre toujours plus mal et qu'il est possible
31:24de libérer du temps pour s'occuper de ses petits-enfants
31:26pour s'occuper de soi, s'occuper des autres
31:28être militant ou président d'une association.
31:30Sauf que Mathilde Panot voulait aller au-delà de la suppression
31:32de la réforme Macron, c'est-à-dire qu'elle voulait aussi supprimer
31:34la réforme Touraine, c'est-à-dire
31:36celle qui demandait d'aller au-delà
31:38de 42 annuités
31:40de cotisations
31:42pour
31:44ceux qui sont nés à partir de 1964
31:46et qui ont donc 60 ans aujourd'hui.
31:48Or, vos alliés socialistes
31:50par exemple sur ce point disent
31:52que supprimer la réforme Touraine, c'est
31:54infinançable. Donc est-ce que vous êtes
31:56bien certaine qu'ils vont vous suivre ?
31:58Alors oui, d'ailleurs ça a été dit dans
32:00vos confrères par exemple de l'AFP, où ils ont
32:02dit qu'y compris si cette abrogation
32:04de la loi Touraine n'est pas juste de l'accélération
32:06de la loi Touraine restée, ils voteraient
32:08pour le texte, ce qu'ils ont
32:10d'ailleurs démontré en commission, ça c'est
32:12la première des choses. Deuxième chose sur la
32:14question du financement, je vais pas vous
32:16refaire l'ensemble du financement parce que nous
32:18nous ne sommes pas, et ça ce n'est pas un scoop pour vous,
32:20ni pour la retraite à 62 ans,
32:22ni pour 42 annuités, nous sommes pour la retraite
32:24à 60 ans et pour
32:2640 annuités. Et donc nous avons fait
32:28notamment à l'initiative d'Éric Coquerel,
32:30président de la commission des finances, et de Charles
32:32de Courson, rapporteur général du budget,
32:34une conférence de financement avec les syndicats
32:36que nous demandons depuis des mois et des mois
32:38au gouvernement. Est-ce que vous pourriez nous dire combien vous coûteriez
32:40l'abrogation de la réforme Touraine ?
32:42C'est à peu près entre,
32:44si on prend la loi totale, entre 15
32:46et 16 milliards qu'il faudrait trouver, et je vais vous
32:48dire comment on peut les trouver, c'est extrêmement simple.
32:50D'abord, en augmentant les salaires, on pourrait à la fois
32:52avoir des cotisations
32:54supplémentaires qui permettent
32:56de remplir les caisses de l'assurance
32:58de l'assurance de retraite.
33:00Et vous augmentez les salaires
33:02dans le privé ? Vous pouvez, non,
33:04surcotiser très légèrement sur les
33:06hauts salaires, ce que nous proposons, et surtout soumettre à
33:08cotisation des revenus qui jusqu'alors
33:10ne sont pas soumis à cotisation, je pense
33:12aux rachats d'actions, aux dividendes et autres, qui permettraient
33:14de financer, pas seulement
33:16la retraite à 62 ans et à 42 annuités,
33:18mais la retraite à 60 ans
33:20avec 40 annuités, et qui est un
33:22objectif de progrès commun, qui montre
33:24qu'on peut aller vers plus
33:26de bonheur et une société qui est plus juste.
33:28Mais sauf que vous voyez bien ce que vous dit le patronat,
33:30Mathilde Panot, et c'est notamment la page
33:32de publicité achetée ce matin
33:34par le MEDEF dans un certain nombre de quotidiens.
33:36Ils vous disent, plus d'impôts, moins d'emplois.
33:38Donc vous aurez peut-être des salariés
33:40mieux payés, mais ils seront moins nombreux.
33:42Mais c'est la fable qu'on nous fait depuis des années
33:44et des années. Regardez le résultat de la politique
33:46de l'offre qui a été menée par Emmanuel
33:48Macron depuis maintenant 7 ans. Cette politique
33:50de cadeaux fiscaux fait aux actionnaires,
33:52fait aux grands patronats,
33:54fait aux milliardaires,
33:56dont vous nous avez vanté qu'il donnerait
33:58un ruissellement. Le résultat, vous avez
34:00vu le nombre de plans sociaux,
34:02de plans de licenciements qui sont en train de s'annoncer
34:04dans le pays. Vous avez Sanofi, ArcelorMittal,
34:06vous avez Michelin, vous avez
34:08Auchan, et à chaque fois ils licencient avec
34:10de l'argent public. Donc je le dis,
34:12non seulement c'est un échec budgétaire,
34:14c'est ce qui mène au député, mais c'est un échec
34:16industriel. Oui, et il va réaugmenter
34:18de combien, monsieur Jeudy ? C'est-à-dire que la situation
34:20économique a un peu changé. Mais pourquoi la situation
34:22économique est-elle comme cela ? La stabilité politique
34:24a créé aussi du doute
34:26chez les chefs d'entreprise qui aujourd'hui ont un peu
34:28moins envie d'investir qu'ils ne l'avaient
34:30il y a quelques années. Je vais vous dire, monsieur Jeudy,
34:32vous faites comme font à chaque fois les néolibéraux,
34:34vous vous cachez derrière les petites entreprises. Je vais vous dire,
34:36les petites entreprises, elles ont besoin d'avoir
34:38leur carnet de commandes rempli. Et pour ça,
34:40il faut notamment que les gens retrouvent
34:42du pouvoir d'achat, du pouvoir consommé.
34:44C'est la consommation populaire qui fait
34:46la majorité de la croissance de ce
34:48pays. Donc il faut pouvoir faire en sorte
34:50qu'ils puissent acheter des choses, etc. Quant au grand groupe,
34:52regardez Michelin, par exemple.
34:54Michelin, qui n'est plus du tout une petite entreprise familiale,
34:56qui est détenue à 70% par des fonds
34:58de pension américains, notamment
35:00BlackRock, qui non seulement essaye de mettre
35:02la main sur les 300 milliards de retraites
35:04par la retraite à capitalisation,
35:06a été un des artisans
35:08de la réforme de la retraite qui nous a
35:10volé deux ans de vie et maintenant supprime des emplois.
35:12Pourquoi ? Que font-ils avec ça ? Ils veulent
35:14distribuer 50% de leurs bénéfices
35:16aux actionnaires. Le résultat,
35:18c'est que l'année dernière, il y a 1,4
35:20milliards d'euros qui ont été distribués
35:22aux actionnaires
35:24de Michelin. Et maintenant, on nous
35:26explique qu'il faudrait supprimer 1250
35:28emplois. 1250
35:30emplois. Ils ont organisé
35:32leur propre concurrence avec une usine en
35:34Pologne. Vous savez, Cholet, ce que ça va créer,
35:36c'est à la fois des gens qui vont se retrouver,
35:38parfois le père, le fils qui est rentré dans
35:40l'entreprise. C'est parfois des couples
35:42qui y travaillent. Et Cholet, derrière, c'est
35:44les sous-traitants. Excusez-moi de le dire, mais c'est très important.
35:46C'est justement les petits commerces quand il y a
35:48900 personnes qui vivent. Vous avez un marché d'automobiles qui est en panne
35:50et qui fait qu'effectivement...
35:52Eh bien, nous pouvons faire autrement. Voilà ce que nous sommes
35:54en train de dire. Nous ne sommes pas condamnés
35:56à toujours attendre et à dire, bon, détruisez
35:58tous les emplois que vous voulez. On a
36:00donné de l'argent public à Chauvin. Vous ne pouvez pas
36:02vivre en dehors du monde. Sans aucune conditionnalité.
36:04Le secteur automobile est en panne. Ça a des conséquences
36:06sur les entreprises
36:08de ce secteur. Mais donc, il n'y a plus
36:10de voitures en France, M. Jeudy ?
36:12Mais il y en a moins qui...
36:14Le Mercosur, qui permet notamment
36:16d'envoyer des voitures.
36:18L'industrie automobile.
36:20Oui, mais enfin, l'industrie française est aussi
36:22concernée par des exportations.
36:24Est-ce que ce n'est pas une bonne raison, peut-être ?
36:26Est-ce qu'on n'exporte pas aujourd'hui ? On exporte ?
36:28Oui. On exporterait davantage.
36:30Non. En fait, le principe du
36:32libre-échange, quel est-il ? Le libre-échange
36:34est un modèle qui est
36:36complètement archaïque. C'est-à-dire qu'on organise
36:38le grand déménagement du monde. On va envoyer
36:40des marchandises d'un bout à l'autre de la planète
36:42à 11 000 km avec les pays du
36:44Mercosur. Surtout, le Mercosur
36:46est dangereux. Parce que, notamment,
36:48il met en concurrence, notamment,
36:50le modèle d'agriculture familiale
36:52français avec des
36:54méga-fermes-usines, qui sont
36:56notamment le cas au Brésil,
36:58et avec, notamment,
37:00des normes sociales, sanitaires
37:02et environnementales qui n'ont rien à voir avec ce qu'ont
37:04les agriculteurs français. Donc, les agriculteurs
37:06ont raison de se mobiliser contre
37:08ce traité de libre-échange. Et je veux dire
37:10ici solennellement qu'Emmanuel Macron est
37:12un hypocrite. Parce que, depuis sept ans
37:14qu'il est au pouvoir, il aurait pu arrêter
37:16les négociations au moment où il le voulait.
37:18Et ce que nous ferons, puisque c'était un des textes
37:20qui était dans notre niche et qui a été, malheureusement,
37:22retoqué de notre niche sous des motifs
37:24fallacieux, nous avons obtenu un débat
37:2650-1, c'est-à-dire un débat
37:28et un vote sur
37:30une déclaration du Premier ministre. Je le redis
37:32solennellement. Si le Premier
37:34ministre répète ce qui est dit depuis
37:36des mois, c'est-à-dire qu'il ne veut pas du
37:38Mercosur en l'État, nous voterons contre
37:40cette déclaration. Si, par contre, il dit
37:42qu'il ne veut pas du Mercosur, point,
37:44sans aucune condition, à ce moment-là, nous voterons
37:46pour. Parce que qu'est-ce qu'ils essayent de faire ?
37:48Si vous écoutez, votre point, c'est l'agriculture.
37:50L'agriculture est sortie du texte,
37:52mais que pour les industries automobiles françaises ?
37:54Non, ça ne sera jamais sorti du texte.
37:56Je vais vous expliquer. Ils disent qu'on
37:58pourrait faire des clauses miroirs. Les clauses miroirs, c'est quoi ?
38:00Pour que tout le monde comprenne. C'est de dire que les
38:02normes qui s'appliquent en France doivent s'appliquer
38:04aux produits qui sont importés dans l'Union Européenne
38:06et en France. Le problème, c'est que la Commission
38:10est absolument impossible, par exemple, sur du boeuf traité
38:12aux hormones de croissance, ce qui est interdit en France,
38:14de détecter ces hormones,
38:16justement, quand ils arrivent. Donc, c'est
38:18impossible de faire ça. Donc, tout ça est
38:20une forme de mythe et il faut arrêter
38:22avec les traités de libre-échange.
38:24Je dirais juste une dernière chose. Ce n'est pas vous
38:26qui allez me dire le contraire. Par exemple, dans le Mercosur,
38:28il y a 180 000 tonnes de volailles
38:30qui seraient exportées, apportées vers l'Union Européenne.
38:32Mais vous faites semblant que la France a les moyens d'arrêter
38:34la signature de ce traité. On n'a pas les moyens de faire de la volaille ?
38:36Enfin, il faut quand même arrêter.
38:38Mais oui, mais si, la France,
38:40je vais vous dire, sans la France,
38:42le Mercosur ne se fera pas.
38:44Et donc, il y a la possibilité d'avoir
38:46la minorité de blocage, mais il faut la travailler.
38:48Écoutez, Emmanuel Macron arrive
38:50et puis, au bout de 7 ans, il n'a rien fait
38:52et puis il dit qu'il n'y a pas de minorité de blocage.
38:54La France a ramené l'Italie à elle cette semaine.
38:56Elle essaie de rallier les Pays-Bas ou la Belgique
38:58pour pouvoir former cette minorité de blocage.
39:00C'est un peu tard, mais s'il y arrive, c'est très bien.
39:02Et je dois dire qu'Emmanuel Macron,
39:04comme chantre du libre-échange,
39:06il n'y a pas eu mieux. Donc, ce que nous disons,
39:08c'est que depuis le début, le seul groupe
39:10qui a voté contre tous les accords de libre-échange,
39:12c'est celui dans lequel siègent les Insoumis,
39:14celui de la gauche européenne.
39:16Mathilde Panot, j'ai une dernière question pour vous.
39:18La Tribune dimanche, ce matin, révèle le plan du gouvernement
39:20contre les violences sexistes et sexuelles.
39:22Si je résume, c'est plus de moyens pour protéger
39:24les femmes qui sont contraintes de quitter le domicile
39:26suite à des violences du conjoint.
39:28C'est des plaintes qui peuvent être prises
39:30dès l'hôpital et des moyens renforcés auprès de la police
39:32pour mieux former ceux qui accueillent les victimes
39:34et qui recueillent leurs plaintes.
39:36Je sais que c'est un sujet qui vous tient à cœur.
39:38Est-ce que les annonces qui sont faites,
39:40ou en tout cas les indiscrétions que l'on peut lire dans les colonnes
39:42de la Tribune dimanche, vous semblent aller dans le bon sens ?
39:44Écoutez, moi je crois que
39:46les organisations féministes sont fatiguées
39:48des promesses qui sont faites année après année.
39:50Je rappelle que depuis 2017, l'égalité
39:52entre les femmes et les hommes, la lutte contre
39:54les violences sexistes et sexuelles est censée être
39:56la grande cause du quinquennat et on se retrouve
39:58avec des moyens qui ne sont toujours pas mis sur la table.
40:00Hier, il y avait plus de 100 000 personnes
40:02qui manifestaient, notamment pour qu'il y ait
40:04les 2,6 milliards de moyens donnés
40:06aux associations qui soient donnés
40:08chaque année pour lutter contre les violences sexistes
40:10et sexuelles. Nous sommes en plein dans le procès
40:12Gisèle Pellicot dont je veux
40:14redire que nous admirons son courage
40:16et ce qu'elle permet pour les
40:18générations futures pour que la honte change
40:20de camp et qui montre ce que les associations
40:22féministes disent depuis des années.
40:24Contrairement à l'instrumentalisation de l'extrême droite,
40:26c'est que les hommes qui commettent des viols aujourd'hui
40:28ne sont pas des monstres mais sont des
40:30hommes de l'entourage comme ça se passe dans
40:32l'immense majorité des viols.
40:34Donc il est possible de faire autrement.
40:36Ce n'est pas moi qui le dis,
40:38là aussi ce sont les associations et d'ailleurs
40:40jeudi nous présenterons un texte qui propose
40:42de rajouter le consentement
40:44dans la définition pénale du viol
40:46qui est une chose qui est demandée
40:48depuis très longtemps et que Emmanuel Macron avait bloqué
40:50main dans la main avec Victor Orban au moment
40:52d'une directive européenne.