La ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 Bonjour Aurore Berger. Bonjour. Merci d'être avec nous. Grande interview sur CNews et Europe 1.
00:06 Vous êtes donc ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes
00:09 et en charge également de la lutte contre les discriminations. On va en parler.
00:14 Gabriel Attal a eu des mots inquiétants hier soir, évoquant un antrisme islamiste à l'école
00:21 avec des hommes et des femmes qui prônent les préceptes de la charia.
00:26 On parle bien de l'école française, ça fait peur, la charia en France. Comment est-ce qu'on en est arrivé là ?
00:32 Je ne pense pas que ce soit des mots inquiétants. Je pense qu'il faut être lucide sur les tentatives
00:37 qui existent de déstabilisation de nos valeurs républicaines, de notre corpus républicain,
00:43 avec notamment les principes de laïcité. Vous savez, j'étais d'abord députée en 2017 avant d'entrer au gouvernement.
00:49 Je peux vous dire que quand on portait ce message très clair sur les enjeux de laïcité,
00:53 très vite on nous caricaturait en disant qu'on parlait d'une laïcité intransigeante, etc.
00:58 Non, on parlait juste de l'application stricte et nécessaire de principes républicains,
01:03 et donc partout dans nos services publics. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire à l'école,
01:07 ça veut dire à l'université, ça veut dire dans le monde du sport, parce que partout,
01:11 on voit qu'il y a des tentatives, encore une fois, de déstabilisation, de renversement de nos valeurs,
01:18 et donc il ne faut évidemment rien laisser passer.
01:20 On n'arrive pas à les bloquer, et elles ont plutôt tendance à se développer.
01:23 On arrive à les bloquer, mais on voit à quel point c'est difficile.
01:26 Prenez l'exemple du monde du sport, avec cette inversion des valeurs.
01:30 On nous dit "c'est vous qui interdisez à des jeunes femmes de faire du sport,
01:33 parce que vous leur interdisez de pratiquer un sport, si elles sont voilées".
01:37 Non, c'est l'inverse. Dans la République française, tout le monde peut pratiquer un sport.
01:42 Tout le monde peut s'émanciper par le sport. Tout le monde a accès à cette liberté-là.
01:46 Ce qu'on ne veut pas, c'est que la religion prenne le pas sur le monde du sport.
01:51 C'est pareil à l'école. Évidemment, quand on a dit "on interdit la baïa",
01:55 parce que c'était un moyen détourné de contourner la loi de la République
01:59 et l'interdiction des ports de signes religieux.
02:02 Mais vous imaginez où on en est en France ? On en est à interdire la baïa,
02:05 à dire que certains prônent la charia à l'école.
02:08 Malheureusement, vous voyez bien que cette situation n'est pas spécifique à la France.
02:12 Par contre, là où c'est spécifique à la France, c'est que nous, on tient, on résiste
02:16 et on assume un principe de laïcité qu'on est parfois un peu seul, d'ailleurs, à assumer,
02:21 à revendiquer, comme étant non pas un principe d'oppression,
02:24 ça c'est ce que certains aimeraient faire croire, mais un principe d'émancipation,
02:28 un principe de liberté qui fait qu'on ne voit en face de nous que des citoyens français,
02:32 avant de voir des particularités, avant de voir des opinions.
02:36 Donc c'est ce principe de liberté qu'on doit évidemment défendre.
02:40 Et oui, c'est difficile, et oui, on ne peut pas laisser en première ligne et seul nos enseignants,
02:45 nos directeurs d'établissement, comme malheureusement ça s'est produit récemment
02:49 avec un directeur d'établissement qui a été mis en cause de manière injuste et mensongère,
02:55 et on a été là et en soutien.
02:57 Mais il y a toute la preuve, c'est ce que vous êtes en train de nous expliquer.
03:00 Il y a eu plusieurs ministres qui disent "fini, fini le pas de vague, vous allez voir ce que vous allez voir".
03:06 Maurice Ravel, le lycée Maurice Ravel, le professeur a été laissé seul.
03:10 Et c'est lui qui est parti.
03:12 Il n'a pas été laissé seul.
03:13 Oui, mais c'est lui qui est parti.
03:14 Il n'a pas été laissé seul.
03:15 Mais c'est lui qui est parti.
03:16 Oui, mais attendez, c'est très important quand même de rappeler les faits.
03:18 Les faits c'est quoi ?
03:19 C'est un professeur qui fait respecter la loi de la République,
03:21 c'est une jeune fille qui s'y oppose et qui ment,
03:24 qui dit qu'elle a été agressée, qu'elle a été violentée par un enseignant,
03:27 donc clairement qui lui met une cible dans le dos,
03:29 et on a des enseignants qui en ont déjà payé le prix le plus absolu,
03:33 puisqu'ils ont été assassinés du fait de ce type de mensonge.
03:36 Et c'est la République qui immédiatement dit quoi ?
03:38 Dit qu'elle va porter plainte contre cette jeune fille.
03:41 Et c'est juste avant, le rectorat qui avait dit que le proviseur avait quitté l'établissement
03:46 parce qu'il voulait prendre sa retraite.
03:48 La parole qui compte, c'est la parole politique.
03:50 C'est une erreur de la part du rectorat.
03:52 Oui, mais la parole qui compte c'est laquelle ?
03:54 Moi je suis une femme politique.
03:56 La parole qui compte c'est la parole politique dans une République.
03:59 Et donc la parole politique c'est celle que nous avons portée
04:02 et qui a été de dire "on ne laisse pas passer,
04:05 on ne fait pas le pas de vague,
04:07 on ne dit pas juste à cet enseignant "merci pour votre carrière",
04:09 on dit surtout "on porte plainte contre cette jeune fille qui a menti,
04:15 qui lui a mis une cible dans le dos, et on ne laisse rien passer en la matière".
04:18 Et donc on envoie un message très clair aussi au co-enseignant,
04:22 au rector aussi, qui est de dire encore une fois
04:24 "on doit être d'abord en soutien de nos enseignants".
04:26 Aurore Berger, qui sont les gens qui font de l'antrisme islamiste à l'école
04:31 et qui prônent les préceptes de l'acharya ?
04:33 Ils sont multiples, on le voit aussi à l'université,
04:37 c'est-à-dire que c'est un antrisme patient,
04:40 ça ne se produit pas comme ça en quelques mois, en quelques semaines.
04:44 Ça veut dire que c'est une volonté de structurer, d'organiser,
04:49 de manière encore une fois à chercher à faire sécession
04:53 avec les principes qui sont les principes républicains.
04:56 Si on veut lutter contre eux, il va falloir les identifier.
04:59 Les caractériser et les identifier.
05:00 Ça a été caractérisé clairement par le Premier ministre
05:03 quand il parle justement d'antrisme islamiste.
05:05 L'antrisme islamiste, ça ne veut pas dire que dans chacun de nos établissements,
05:07 dans chacune de nos écoles, on a l'acharya qui s'applique.
05:10 C'est justement de dire évidemment...
05:12 Non mais soyons clairs aussi.
05:14 C'est de dire là où certains veulent déstabiliser nos principes républicains,
05:18 nous allons y opposer la force républicaine de manière très claire
05:22 et ne rien laisser passer de manière systématique.
05:25 Regardez ce qui se passe à Sciences Po, par exemple.
05:27 Moi, j'étais tellement fière d'avoir fait cette école.
05:30 Je peux vous dire qu'aujourd'hui, j'ai honte.
05:32 J'ai honte de voir ce qui s'y passe et je ne suis pas la seule ancienne élève
05:35 à avoir honte de voir ce qui s'y passe, d'y voir ces débordements,
05:39 d'y voir que des étudiants, parce qu'ils sont juifs,
05:41 ont été interdits d'un amphi.
05:44 Et donc, qu'est-ce qu'on fait ?
05:45 Le Premier ministre s'y est rendu immédiatement,
05:47 a rappelé que la loi qui s'appliquait, c'était la loi de la République,
05:50 y compris dans un lieu qui est supposé être un lieu d'élitisme,
05:54 en tout cas républicain, de capacité à forger, en tout cas de main, des élites.
05:59 C'est la ministre d'Enseignement supérieur qui, immédiatement,
06:02 dès après le 7 octobre, a fait une circulaire en disant
06:04 « Partout, je vous demande une attention spécifique
06:07 pour qu'aucun étudiant juif ne puisse être inquiété
06:10 du fait qu'il soit juif ou du fait qu'on lui prêterait certaines intentions. »
06:14 Donc, vous voyez bien que nous, à chaque fois, on ne laisse pas passer,
06:17 on agit, ce n'est pas juste de la réaction, c'est qu'on agit.
06:20 Mais cette semaine encore, il y a eu des mouvements à Sciences Po.
06:23 Je le sais bien, je le sais bien, malheureusement.
06:25 Donc on peut faire toutes les circulaires qu'on veut ?
06:27 Non, on ne peut pas faire toutes les circulaires qu'on veut,
06:29 ce n'est pas juste on fait des circulaires et on se donne bonne conscience.
06:32 C'est de dire que déjà, un, on reconnaît qu'on subit des difficultés, des attaques,
06:36 et donc à un moment, il va falloir qu'on résiste, et qu'on résiste ensemble.
06:39 Et donc, il faut aussi qu'on remette des cœurs,
06:42 ce qui parfois a été perturbé par des années et des années
06:46 où on a laissé faire, où on a préféré ne pas voir, ne pas regarder.
06:50 Et on s'est dit que ce n'était pas grave si ça décourageait des enseignants,
06:54 si ça désincitait des parents de faire confiance aussi à l'École de la République.
06:58 Non, c'est grave, c'est grave.
07:00 Et donc, à partir du moment où on dit que c'est grave,
07:02 à partir du moment où on caractérise bien ce qui se passe,
07:04 eh bien, on se donne les moyens, enfin, de pouvoir y répondre.
07:08 La grande interview CNews Europe 1.
07:10 Doror Berger, ce matin, ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes
07:14 et de la lutte contre les discriminations.
07:16 Kante-Gabrielle Attal dit qu'il veut un sursaut d'autorité.
07:19 Emmanuel Macron, un grenelle sur la violence des jeunes.
07:23 Pourquoi cette prise de conscience arrive-t-elle si tard,
07:25 après sept ans de quinquennat Macron ?
07:28 Je ne pense pas qu'elle arrive tard, parce que l'une des premières actions
07:31 qu'on ait faites depuis 2017, c'est justement, quand on parle de réarmement,
07:35 c'est déjà de redonner des moyens à nos policiers, à nos gendarmes,
07:37 qui en avaient considérablement été privés, de moyens humains,
07:40 de moyens matériels, de moyens immobiliers,
07:43 parce que ça commence quand même par là.
07:45 C'est aussi une loi de programmation sur la justice,
07:47 parce que c'est les deux qui fonctionnent ensemble,
07:49 c'est les deux jambes, c'est la capacité évidemment de répression, de réparation,
07:53 et donc évidemment les moyens nécessaires,
07:55 qui avaient été largement désossés quand même dans la justice de notre pays.
07:58 Donc il y a ça.
07:59 Mais vous avez fait par exemple, excusez-moi de vous couper, Doror Berger,
08:02 mais ce policier municipal qui s'est fait renverser par un jeune homme qui fait un rodéo.
08:08 Le jeune homme est en liberté, il sera jugé dans quelques semaines.
08:14 On a changé le code de justice pénale des mineurs justement, enfin pour accélérer,
08:18 parce qu'on se rendait compte de quoi.
08:19 Et on l'a fait dès le précédent quinquennat,
08:21 donc on n'a pas attendu là 2024.
08:23 En général, les mineurs qui étaient appréhendés,
08:25 ils étaient jugés une fois qu'ils étaient majeurs.
08:26 Donc ça n'avait plus aucun sens.
08:28 Ça n'avait plus aucun sens de réparation par rapport à la victime,
08:31 parce que l'enjeu c'est aussi la réparation vis-à-vis de la victime.
08:33 Ça n'avait plus aucun sens sur la signification de la peine,
08:36 parce que si vous êtes appréhendé à 15 ans, que vous êtes jugé à 18 ou 19 ans,
08:39 on peut espérer peut-être que vous soyez amélioré,
08:43 ou si jamais la situation s'est dégradée, la sanction arrive trop tard.
08:46 Donc on a considérablement réduit ces délais-là.
08:49 Et ça, c'était quand même absolument nécessaire.
08:51 Et ça supposait justement que la justice ait des moyens aussi pour pouvoir agir et agir.
08:56 Vous savez, j'ai été nommée au gouvernement, j'étais d'abord ministre des Familles,
08:59 je suis aujourd'hui ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes.
09:01 À l'époque, j'avais parlé de ces questions justement d'autorité,
09:05 notamment d'autorité parentale.
09:07 Qu'est-ce que je n'ai pas entendu quand j'ai parlé justement de cette question-là ?
09:10 Quand j'ai parlé de la question des parents, où j'avais dit,
09:12 oui, il y a des situations où clairement les parents sont défaillants,
09:17 où il n'y a plus de cadre, où il n'y a plus d'autorité.
09:19 Et le creuset quand même, à la fois de la sécurité qu'on doit vous apporter en tant qu'enfant,
09:23 et du cadre d'autorité aussi qu'on doit vous délivrer,
09:26 il se passe où ? L'école, elle peut réparer, mais c'est d'abord les parents.
09:30 On commence à entendre cette petite musique,
09:33 mais il faut responsabiliser les parents.
09:36 Les parents, dans la majorité des cas, le père et la mère.
09:39 On parle souvent des mères, assez peu des pères.
09:42 Je suis bien d'accord, mais parce qu'on s'est habitués à considérer
09:45 que c'était normal que les mères soient toutes seules
09:47 et qu'elles soient seules en première ligne à devoir tout gérer.
09:49 Alors que souvent, on connaît le père. Dans la majorité des cas, on connaît le père.
09:52 Les familles monoparentales, il faut quand même être clair,
09:54 c'est très, très rarement une situation choisie par la femme.
09:58 Bien sûr.
09:59 C'est une situation qu'elle subit.
10:01 Donc, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on se retrouve avec des femmes seules
10:05 qui doivent faire face sur justement tous les fronts.
10:09 Et la société s'est accommodée de ça.
10:11 Nous, on a amélioré la situation, notamment d'un point de vue financier,
10:15 parce qu'en plus, on avait des pères tellement défaillants
10:17 qu'ils ne payaient même plus de pension alimentaire.
10:19 Ça, on l'a réglé. On prend en charge justement la pension alimentaire.
10:22 C'est nous qui allons rechercher la responsabilité du père.
10:25 Et puis surtout, le sujet maintenant, c'est la responsabilité civile.
10:28 Prenons ce qui s'est passé pendant les émeutes.
10:30 C'est passé pendant les émeutes.
10:31 C'est une surreprésentation des mineurs,
10:33 et notamment de mineurs qui sont issus de ces familles monoparentales.
10:36 Dire ça, ce n'est pas pointer du doigt ces familles monoparentales.
10:40 C'est juste décrire la situation telle qu'elle est,
10:42 parce que c'est plus dur.
10:43 C'est évidemment plus dur quand vous êtes seul
10:45 et quand vous devez faire face à tout.
10:47 Et la situation la plus invraisemblable,
10:49 c'est quand le mineur était appréhendé, on disait
10:51 « c'est la mère seule qui va payer ».
10:53 Ben non, ce n'est pas parce qu'elle est seule à la maison avec son enfant
10:56 qu'elle doit faire face seule.
10:57 Donc on va aller chercher la responsabilité des deux parents.
11:00 Moi, je ne veux pas qu'on accepte une situation où on se dit
11:02 « ben après tout, les femmes ont été laissées seules,
11:04 et la société va l'accepter ».
11:06 On ne doit pas laisser ces femmes seules.
11:08 C'est la question des internats pour accompagner aussi ces enfants.
11:12 C'est l'accompagnement spécifique qu'on doit avoir pour les familles monoparentales,
11:16 mais c'est aussi poser un cadre clair, finalement assez basique,
11:20 et de dire qu'on peut se quitter dans un couple,
11:22 mais qu'on ne quitte pas ces enfants.
11:24 Et donc, on a une responsabilité vis-à-vis d'eux
11:26 pour toute notre vie durant.
11:28 Les chiffres du ministère de l'Intérieur montrent que les étrangers sont surreprésentés
11:31 parmi les mises en cause dans les affaires de délinquance en France.
11:34 On en parlait en début de semaine sur CNews.
11:36 Pourquoi ne réduit-on pas l'immigration plus drastiquement ?
11:39 Elle a été réduite.
11:40 Elle a été réduite.
11:41 Quand ?
11:42 Vous voyez bien que de manière continue, depuis 2017,
11:44 que ce soient les deux lois que nous avons fait adopter,
11:48 non sans mal, parce que parfois, ça a été difficile
11:50 de trouver des alliés pour faire voter ces lois.
11:52 Mais l'immigration en France ne l'a pas réduite.
11:53 Mais on a permis plus de reconductions à la frontière.
11:56 On sait bien que c'est toute la difficulté.
11:57 C'est infinitésimal.
11:58 La difficulté, c'est quoi ?
11:59 C'est d'arrêter à faire exécuter...
12:00 C'est à la marge.
12:01 Maintenant, le symbole de l'immigration est devenu la question des OQTF.
12:03 Est-ce qu'on arrive ou pas à faire reconduire à la frontière...
12:06 Au 100 %, qui était l'objectif d'Emmanuel Macron, on en est très loin.
12:08 Mais qui doit rester, évidemment, notre objectif,
12:10 puisque c'est tout simplement le principe de faire appliquer
12:12 les décisions qui sont des décisions administratives
12:14 et des décisions de justice.
12:15 Donc, qu'est-ce qui se passe ?
12:16 C'est des discussions aussi difficiles d'État à État.
12:19 Ceux qui vous promettent que demain, par le simple fait miraculeux
12:22 de leur arrivée au pouvoir, 100 % des OQTF,
12:25 dès le lendemain, seraient exécutés, mentent.
12:28 Et savent qu'ils mentent.
12:29 Parce que ça suppose quoi ?
12:30 Ça suppose une coordination européenne, une réponse européenne.
12:34 Et ça suppose une coordination aussi d'État à État
12:37 pour être en capacité, à un moment, d'être souverain.
12:40 Tout simplement, dire qui on accueille, qui on accepte
12:42 et qui on n'accepte pas sur le territoire de la République.
12:45 - Aurore Berger, deux dernières questions.
12:47 On est pris par le temps, bien malheureusement.
12:49 Jean-Luc Mélenchon s'est attaqué à CNews hier.
12:52 En parlant, je cite, de "chaîne infâme".
12:54 Quelle est votre réaction ?
12:55 - Écoutez, je suis chez vous ce matin,
12:56 donc je ne dois pas partager son avis.
12:58 D'autant plus qu'hier, je l'ai quand même entendu
13:01 mettre sur un pied d'égalité un président d'université avec Eichmann.
13:05 Je l'ai entendu parler de la rafle du Veldiv, aussi,
13:07 comme si c'était à mettre là aussi sur le même pied d'égalité
13:10 qu'avec le fait que la République, là encore, a tout simplement dit
13:13 que la conférence, soi-disant, qu'il voulait donner
13:16 n'avait pas lieu d'être dans une université
13:18 parce qu'il y avait des risques de troubles à l'ordre public.
13:20 Donc vous voyez bien qu'on franchit chaque jour un cap dans l'indécence.
13:23 Le risque, c'est aussi d'en parler,
13:25 parce qu'on lui donne aussi une audience, et c'est ce qu'il cherche.
13:27 Il cherche à attiser ça, il cherche à attiser ces fractures dans la société.
13:31 La meilleure des réponses, c'est les européennes le 9 juin prochain,
13:34 en espérant que sa liste soit la plus basse possible,
13:37 parce que je crois que ce sera la meilleure réponse
13:39 qu'on pourra lui opposer au regard de la manière
13:41 avec laquelle aujourd'hui il essaye de s'activer.
13:44 Alors justement, à propos des européennes,
13:45 dernier baromètre opinionné pour CNews,
13:48 Aurore Berger, votre candidate, Valérie Haillet,
13:50 est à 19% d'intention de vote,
13:52 à 10 points derrière Jordane Bardella au Rassemblement national,
13:56 qui est autour de 30%, qui est à 29% de notre baromètre.
13:58 Comment ça se rattrape 10 points ?
14:00 Déjà, ce serait bien qu'on accepte enfin de parler des européennes.
14:03 Moi, chaque fois que j'entends parler le candidat de l'extrême droite,
14:05 il parle de tous les sujets, mais jamais des enjeux européens.
14:08 Or, quand on parle d'immigration, c'est d'abord une question européenne.
14:11 Quand on parle des enjeux aussi de pouvoir d'achat,
14:13 c'est aussi une question européenne.
14:15 Quand on parle d'agriculture, c'est une question européenne.
14:17 Quand on parle de droit des femmes,
14:19 j'aimerais savoir enfin la position de l'extrême droite sur ce sujet,
14:22 parce qu'à Paris, ils se divisent largement
14:25 quand il faut intégrer l'avortement dans notre Constitution.
14:27 Ce n'est pas grâce à eux, c'est malgré eux qu'on y a réussi.
14:29 Au Parlement européen, on n'a toujours pas compris
14:31 quelle était leur position.
14:32 Donc on a des sujets, justement, de valeur
14:34 qui méritent beaucoup de clarté,
14:36 et qui méritent qu'on ait le 9 juin prochain
14:38 une majorité au Parlement européen
14:40 qui justement soit en phase avec ces valeurs républicaines qu'on défend.
14:42 C'était la grande interview d'Aurore Berger sur CNews et sur Europe 1,
14:46 ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes
14:48 et de la lutte contre les discriminations.
14:50 Merci beaucoup, Aurore Berger. Bonne journée.
14:52 [Musique]
14:54 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org