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00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:05 Ils incarnent le luxe à la française partout dans le monde, les hôtels Sofitel, filial du groupe Accor dont vous êtes la directrice générale.
00:13 Bonsoir Maud.
00:14 Bonsoir.
00:15 Sofitel est présent dans une cinquantaine de pays dont évidemment la France et Paris avec quatre adresses, l'Arc de Triomphe, la Tour Eiffel, le Faubourg Saint-Honoré et la rue Scribes.
00:24 Est-ce que vos hôtels parisiens sont pleins cet été au moment des Jeux Olympiques ou est-ce que comme beaucoup d'autres, ils ne sont remplis au mieux qu'au deux tiers ?
00:32 Alors deux sont déjà privatisés dans le cadre des Jeux et les deux autres sont déjà très bien avancés. On est déjà quasiment à 70% de taux d'occupation.
00:42 Et carrément privatisés, deux hôtels carrément privatisés.
00:44 Absolument.
00:45 Alors est-ce que vos prix ont doublé ? Ça a été le cas dans d'autres hôtels aussi à Paris, les prix.
00:50 Non, ils n'ont pas doublé déjà parce qu'on est partenaire des Jeux Olympiques.
00:54 C'est vrai.
00:55 Donc on a contracté avec le Cojo des tarifs pour pouvoir accueillir quand même le plus grand nombre.
01:00 C'est un moment de célébration où on doit accueillir le plus grand nombre de spectateurs pour célébrer.
01:04 Mais en revanche, de manière générale, on constate une appétence pour le voyage et le tourisme dans le monde entier.
01:10 Justement, Sofitel fête ses 60 ans d'existence cette année.
01:14 Le premier hôtel, c'était à Strasbourg. Premier hôtel cinq étoiles de la ville, créé à l'époque par la banque BNP Paribas.
01:20 En 1981, le groupe est racheté par le groupe Accor, Arena.
01:24 Aujourd'hui, Sofitel, ce sont 123 hôtels dans 48 pays avec une nouvelle signature cette année en Inde, à Jaipur.
01:32 Le luxe à la française, ça s'exporte bien ?
01:34 Le luxe à la française, ça s'exporte bien. C'est un petit bout de France partout dans le monde.
01:38 On vient de signer, comme vous l'avez dit, un Sofitel à Jaipur.
01:41 On a signé un Sofitel Legend à Prague, mais aussi des Sofitels en Arabie Saoudite, en Chine, partout dans le monde.
01:47 On a des très beaux projets de Sofitel en Europe aussi, au Portugal.
01:50 Nous célébrerons le Jubilé de Diamants de Sofitel le 26 juin 2024, dans le premier Sofitel du réseau, le Sofitel de Strasbourg.
01:58 Alors, j'ai vu que dans l'hôtel de Jaipur, il y aura 58 dotés de priscines privées.
02:03 Privé, ça veut dire que toujours plus de luxe, toujours plus d'exclusivité, c'est la tendance actuelle ?
02:09 Le luxe d'aujourd'hui, pour nous, c'est principalement deux choses.
02:12 C'est d'abord une question d'attitude et de service.
02:14 Vous pouvez avoir un produit magnifique, mais s'il n'y a pas une culture, un service personnalisé, une attention,
02:19 quelque chose autour de l'intelligence de cœur, ce n'est pas du luxe.
02:22 Et par ailleurs, oui, vous avez raison, il y a quelque chose de très affirmé de la part de nos clients
02:26 sur l'exclusivité d'une émotion, d'une expérience qui n'est pas comme les autres.
02:30 Et ça, c'est nouveau au mot de baille ?
02:32 C'est plutôt renforcé, particulièrement après le Covid.
02:34 Les gens veulent quelque chose qui soit à la fois la garantie d'une promesse de marque, d'un standard puissant,
02:40 et en même temps quelque chose qui est très choisi, très exclusif, presque intimiste.
02:44 On est autour d'un luxe de cœur et d'engagement.
02:47 C'est pour ça que je reviens sur le fait que le luxe, c'est aussi d'abord, et pour nous, une question de culture.
02:51 Il y a quatre nouveaux hôtels, quatre ouvertures d'hôtels cette année.
02:55 Dans quelles zones du monde, en gros, est-ce qu'il y a de la croissance aujourd'hui ?
02:59 Un peu partout. On a des très beaux hôtels qui vont ouvrir en Chine.
03:03 En Chine, on sait que les gens recommencent à voyager.
03:06 Les gens recommencent à voyager. On voit depuis le début de l'année, c'est un marché qui est très dynamique au niveau domestique,
03:12 mais qui est aussi très dynamique à l'export.
03:14 Et donc, on retrouve enfin de la clientèle chinoise.
03:17 Et c'est important, puisque en Chine, il y a quand même 21 Sofitel.
03:20 C'est un marché très profondeur de Sofitel et très émetteur.
03:23 On va ouvrir un Sofitel à Kotonou, au Bénin, d'ici la fin de l'année.
03:27 C'est une fierté pour nous d'avoir un Sofitel sur ce continent important.
03:30 L'Inde est pour nous un territoire clé.
03:33 Et puis aussi, quand même, l'Europe. L'Europe du Sud, l'Europe du Nord.
03:37 Alors, ce n'est pas saturé. On imagine que le marché européen, aujourd'hui, il y a tout ce qu'il faut.
03:40 Non, ce n'est pas saturé. Aujourd'hui, je n'ai pas de Sofitel en Espagne.
03:42 Je n'ai pas de Sofitel au Portugal. C'est quand même un non-sens.
03:44 Donc, on a un très beau projet sur la péninsule ibérique.
03:47 Et puis, les États-Unis, quand bien même aujourd'hui, nous avons les grands challengers, les grands acteurs américains qui sont là.
03:53 Je suis convaincue que l'hôtellerie de cœur à la française a toutes ses chances.
03:58 Alors, l'idée de Sofitel, c'est quoi ? Le modèle économique, en gros, c'est quoi ?
04:02 C'est d'augmenter le taux d'occupation des hôtels existants ?
04:05 Est-ce que c'est d'augmenter le panier moyen par client ?
04:08 Ou d'augmenter le nombre d'hôtels dans le monde ?
04:10 Alors, on a vraiment une logique de croissance, mais de croissance choisie.
04:13 Pour qu'une marque soit un succès, pour nous, elle doit être claire et différenciante.
04:17 Il y a tellement de marques qu'il faut mieux articuler une identité claire autour de Sofitel.
04:20 Il faut qu'elle soit inspirante.
04:22 Est-ce que vous avez fermé des hôtels Sofitel ?
04:23 Absolument.
04:24 Qui ne répondaient pas aux standards ?
04:25 Absolument. Depuis que j'ai pris ce rôle en janvier 2023, on a déjà fermé,
04:28 on est sur le point de fermer trois Sofitel.
04:31 Et on est en train de discuter éventuellement de la sortie de deux autres.
04:34 On veut que le réseau soit cohérent et qu'entre la promesse de la marque
04:38 sur les communications et la réalité de l'expérience, il n'y ait aucun écart.
04:41 Et donc, le modèle économique, c'est quoi ?
04:43 Et donc, le modèle économique, c'est offrir un luxe à la française partout dans le monde,
04:48 ancré avec la culture locale, qui brasse une clientèle à la fois loisir et business.
04:53 Ce qui est intéressant, c'est qu'on avait 50% de clientèle business,
04:56 50% de clientèle loisir avant le Covid.
04:58 Aujourd'hui, on a 64% de clientèle loisir dans des Sofitel très différents,
05:02 des Sofitel urbains, mais aussi des Sofitel resort et des Sofitel même d'aéroport qui marchent à vide.
05:08 Ça veut dire quoi ?
05:09 Ça veut dire qu'on est plutôt grand public, avec un luxe accessible, mais au sens noble,
05:14 très engagé côté responsabilité sociétale.
05:16 Mais est-ce que ça veut dire un mot de bailli ?
05:18 On n'a pas une politique de remplissage à tout prix.
05:19 Est-ce que ça veut dire un mot de bailli que du coup, vous êtes obligés d'adapter vos services,
05:22 en gros de supprimer des salles de conférence et de créer plutôt des espaces pour les enfants par exemple ?
05:26 Non, pas vraiment. Dans les catégories de Sofitel, resort, donc balnéaire,
05:30 évidemment vous allez avoir des services type des kids club ou des systèmes de buffet
05:34 qui vont être adaptés à cette clientèle loisir.
05:36 Mais non, en fait, on a simplement des Sofitel grand public, avec un luxe ouvert à tous, généreux, incarné.
05:43 On n'a pas vocation à avoir 100% d'hôtels remplis.
05:46 En revanche, on va avoir 100% de clients contents avec ce service de cœur, encore une fois,
05:50 qui est notre touche et notre signature.
05:52 Et donc, c'est le modèle de croissance aujourd'hui ?
05:54 Un modèle de croissance avec 30 Sofitel qui vont ouvrir d'ici à 2027.
05:59 Donc, on va passer de 120 à 150 Sofitel d'ici aux trois prochaines années.
06:04 Merci beaucoup, Maude Bailly, directrice générale des marques M-Galerie, Sofitel et Emblem,
06:10 portefeuille de 241 établissements à travers le monde dans le giron du groupe Accor.
06:14 Donc, vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.