• il y a 8 mois
Le XVIIIe siècle est une période de grands progrès. Les villes ligériennes sont d’ailleurs prises dans cet élan d’ouverture culturelle. Histoire, science, agriculture, arts : aucun domaine n’échappe à la curiosité intellectuelle de celles et ceux qui y contribuent. Comme la Renaissance avant lui, le siècle de Voltaire enclenche une série de bouleversements majeurs, auxquels les habitants du Val de Loire prennent leur part.

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00:00 Un mot pourrait suffire à qualifier le XVIIIe siècle.
00:05 Effervescence.
00:07 Comme la Renaissance avant lui,
00:09 le siècle de Voltaire enclenche une série de bouleversements majeurs
00:13 auxquels les habitants du Val-de-Loire prennent leur part.
00:17 Si le terme de bouleversement convient à l'époque,
00:28 d'autres y préféreront sans doute celui de progrès.
00:32 N'est-ce pas, monsieur Delavoisier ?
00:34 Sa connotation rend en effet mieux compte des évolutions de l'époque, me semble-t-il.
00:40 Quel regard le père de la chimie moderne porte-t-il sur le siècle qui l'a vu naître ?
00:46 Le XVIIIe siècle est une période de grand progrès.
00:49 Les villes ligériennes sont d'ailleurs prises dans cet élan d'ouverture culturelle.
00:54 Histoire, science, agriculture, art, aucun domaine n'échappe à la curiosité intellectuelle
01:00 de celles et ceux qui y contribuent.
01:02 À commencer par les philosophes et les scientifiques
01:05 qui fréquentent les salons, les académies et les loges maçonniques,
01:08 qui se multiplient alors.
01:10 Sans oublier les sociétés savantes,
01:13 où circulent aussi bien les idées que les grandes œuvres de l'époque.
01:17 Les intellectuels qui les fréquentent sont notamment au cœur des débats publics
01:21 sur la qualité naturelle des hommes ou la dégradation de l'environnement.
01:25 Phénomène remarquable, l'élite éclairée, qui profite de leur lumière,
01:30 s'élargit progressivement à la bourgeoisie.
01:33 Quel trait la caractérise, selon vous ?
01:36 Qu'elle soit issue du commerce et de l'industrie ou de l'administration des généralités,
01:41 cette classe sociale émergente prospère.
01:44 Les hôtels particuliers et les maisons rurales qu'elle se fait construire à la périphérie des villes
01:49 sont d'ailleurs rien à envier aux propriétés de l'aristocratie.
01:53 Une aristocratie dont elle adopte aussi les habitudes.
01:56 C'est vrai. La bourgeoisie fréquente les théâtres, les salons littéraires, se rend aux concerts.
02:02 À Orléans, le public s'initie à la danse sous la houlette du maître Jean Robert.
02:14 Quant aux écoles de dessin ligériennes, ouvertes aussi bien aux futurs professionnels qu'aux amateurs,
02:20 elles sont parmi les premières du royaume.
02:23 Peu à peu, les savoirs se démocratisent.
02:26 Les progrès de l'alphabétisation rendent la presse naissante accessible à un public de plus en plus large.
02:31 Et grâce à elle, le peuple s'ouvre peu à peu aux actualités politiques, culturelles, mais aussi scientifiques.
02:39 Un dernier domaine dans lequel le Val-de-Loire se fait particulièrement remarquer.
02:43 Il est vrai qu'à l'époque, la région est un foyer d'avancées scientifiques majeurs.
02:48 Des initiatives novatrices y voient ainsi le jour,
02:51 comme la création d'un collège de chirurgie en Touraine, la formation des sages-femmes,
02:56 ou encore le perfectionnement du secours aux noyés.
03:00 À Nantes, le public a même la chance d'assister à l'un des premiers vols de montgolfière au-dessus de la ville.
03:07 Un tour en joue de votre connaissance, Jean-Baptiste Meunier participe d'ailleurs activement à cet exploit.
03:14 Notons toutefois que, malgré ces spectaculaires innovations, les modes de vie traditionnels ne désertent pas les villes.
03:22 À l'image du compagnonnage, dont les rites et les fêtes continuent de rythmer la vie citadine.
03:28 Quant aux traditions rurales, elles restent également fermement enracinées dans les campagnes,
03:34 lesquelles souffrent au XVIIIe siècle, il faut bien le reconnaître.
03:38 Il est vrai que plus d'une fois, les aléas météorologiques mettent à mal les récoltes et la pénurie menace les paysans.
03:45 Pour autant, même si le quotidien est rude, le divertissement n'en est pas exclu.
03:50 Les fêtes, notamment religieuses, y sont nombreuses,
03:53 et les occasions de se livrer à des jeux comme la quintaine ou le pavois ne manquent pas.
03:58 Le Val de Loire attire également les membres de l'aristocratie en quête d'une villégiature paisible, loin du tumulte de la cour.
04:06 Certains y cherchent même un cadre agréable pour apaiser leur exil.
04:11 Madame de Pompadour, joignez-vous à nous.
04:14 Vous avez acheté et fait transformer le château de Ménard par le célèbre architecte Ange Jacques Gabriel.
04:20 Pouvez-vous nous raconter ce qui se passe derrière ces hauts murs ?
04:24 Comme chez mon voisin le duc de Choiseul, le plaisir y a toute sa place,
04:29 et la nature y est célébrée conformément à l'esprit du temps.
04:33 Repas en plein air, fête champêtre à la lumière des lampions, chasse, canotage,
04:38 le tout dans une ambiance d'exquise galanterie.
04:42 Ainsi s'écoulent les jours et les nuits.
04:45 Aussi paisible soit-elle, cette vie de château n'est pas hermétique à l'effervescence intellectuelle de l'époque.
04:52 Le domaine de Chanteloup devient par exemple le théâtre d'expérimentation agricole prometteuse.
04:58 Quant au château de Chenonceau, il accueille un temps un certain Jean-Jacques Rousseau,
05:03 qui profite des nombreux instruments de son cabinet de physique.
05:07 Les invités illustres ne sont pas les seuls à partir à la découverte du Val-de-Loire.
05:11 Au fil du temps, la région attire de plus en plus de visiteurs.
05:15 Ses charmes sont d'ailleurs décrits avec force détail dans de nombreux guides et récits de l'époque.
05:22 Il faut dire qu'à mesure que le temps passe, la région devient plus accessible.
05:28 Le réseau de transport se développe tout au long du siècle et les routes sont de bien meilleure qualité.
05:34 C'est indéniable, jugé plutôt.
05:36 En 1765, il faut cinq jours pour gagner tour depuis Paris.
05:41 Il n'en faudra que deux en 1780 et trois ans plus tard,
05:45 un service de diligence relie un réseau Orléans à toutes les grandes villes du Val-de-Loire.
05:51 Notons toutefois que cette montée en puissance du transport routier est progressive.
05:57 Il faudra ainsi attendre le XIXe siècle pour qu'il finisse par supplanter le transport fluvial.
06:03 Toutes les grandes transformations exigent du temps, mais elles finissent toujours par advenir.
06:08 Je suis bien placée pour le savoir et Monsieur de Lavoisier ne me contredira pas.
06:13 [Musique]
06:32 [Silence]

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