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Le plus grand squat de France, à Vitry-sur-Seine, au sud de la capitale, a été évacué par la police. Ce phénomène se produit régulièrement ces dernières semaines à Paris. 80 associations le dénoncent et se sont rassemblées sous la bannière "le revers de la médaille".
Regardez RTL Evènement avec Valentin Boissais du 18 avril 2024

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Transcription
00:00 RTL ÉVÉNEMENT
00:02 Et l'événement ce matin sur RTL, c'est Paris.
00:05 Paris qui chasse ses sans-abri avant les JO hier.
00:08 On vous en parlait, le plus grand squat de France,
00:10 avitri sur scène au sud de la capitale, a été évacué par la police.
00:14 Une opération parmi bien d'autres.
00:16 Bonjour Valentin Boisset.
00:17 Bonjour Amandine, bonjour à tous.
00:18 Vous avez rencontré des migrants à la rue,
00:20 à qui l'on a justement proposé de partir en région.
00:22 Oui, le 3 avril dernier, des bus se sont garés devant l'hôtel de ville de Paris,
00:27 sur lequel trône le logo des Jeux Olympiques.
00:29 Plusieurs dizaines de personnes sans domicile
00:31 sont alors réunies avec des sacs à dos et des bagages.
00:34 La préfecture leur propose de s'en aller de la capitale.
00:38 Bakary est originaire de Guinée, il a refusé la proposition.
00:41 On nous a proposé de partir en province, nous n'avons pas accepté, m'explique-t-il.
00:48 Qui vous a proposé en fait ?
00:50 Des agents de la mairie de Paris sont venus avec ceux de la préfecture,
00:54 répond-il avant d'expliquer qu'il a refusé.
00:56 Quand on amène les jeunes dans la province, on ne sait pas si on sera hébergé.
01:00 C'est l'incertitude sur la suite du parcours qui l'a fait rester à Paris Moussa.
01:04 Et lui aussi réfractaire, il explique un peu plus la procédure.
01:07 Ils vont vous regrouper et vous mettre dans le bus pour que vous puissiez être à terre.
01:10 Près du bus, une destination est alors communiquée le 3 avril.
01:13 Il s'agit de Besançon, il explique avoir dit non.
01:16 J'ai dit non parce que là je suis habitué ici, je suis habité à Paris
01:19 et je connais des connaissances à Paris.
01:21 C'est facile d'avoir le travail à Paris.
01:23 Selon lui, depuis près d'un an, les campements de tentes
01:25 sont également systématiquement démontés dans la capitale.
01:28 Et alors ceux qui ont accepté ce 3 avril se sont donc retrouvés à Besançon.
01:32 Les associations Valentin dénoncent un déplacement du problème.
01:36 Oui, 80 associations réunies dans un collectif, le revers de la médaille.
01:41 Elles dénoncent, je cite, un nettoyage social.
01:43 Alors j'ai rencontré Luc Vigée, il est chargé du suivi des mineurs chez Utopia 56,
01:48 une association qui fait partie du collectif.
01:51 On parle de nettoyage social parce que la ville de Paris et la préfecture
01:54 sont en train de faire en sorte que toutes les personnes à la rue
01:56 sont en train d'être complètement invisibilisées, éloignées de la capitale,
02:00 repoussées en dehors de la ville pour ne pas s'installer
02:02 dans les rues parisiennes pendant les jours.
02:04 Selon le collectif, cette évacuation en région pose un deuxième problème
02:08 car une fois arrivées, les sans-abri peuvent se retrouver livrés à eux-mêmes
02:12 alors qu'ils débutaient un parcours d'insertion dans la capitale.
02:15 Un fois à Paris, ce serait mieux pour les différents publics.
02:18 On a des familles qui sont avec des enfants qui peuvent être scolarisés en France,
02:22 scolarisés à Paris, d'être envoyés en région,
02:26 ça veut dire qu'il faut faire toutes ces démarches.
02:27 On a des gens qui travaillent, qui sont aussi envoyés dans des régions.
02:30 Des difficultés qui engendrent un nombre de refus conséquents sur les 50 familles.
02:34 Présentes le 3 avril, environ la moitié ont refusé le départ en région.
02:38 Valentin, on entend ce terme utilisé par les associations "nettoyage social",
02:43 c'est extrêmement fort.
02:44 Les autorités, que disent-elles ? Elles s'en défendent ?
02:47 Oui, le gouvernement le précise, ce dispositif de mise à l'abri hors Paris
02:50 a été créé début 2023. Pour une raison,
02:53 il n'y avait plus assez de places d'hébergement dans la capitale.
02:56 Le ministre du Logement, Guillaume Casbarian,
02:58 a donné des précisions à l'Assemblée nationale le 26 mars dernier.
03:02 Malheureusement, étant donné la saturation des places en Ile-de-France,
03:05 tout le monde ne trouve pas de solution en appelant le 115.
03:07 Et c'est pourquoi, sans aucun lien avec les Jeux Olympiques,
03:10 le gouvernement a mis en place une politique de desserrement.
03:13 Et depuis mars 2023, ce sont 3 800 personnes
03:17 qui ont réussi à trouver refuge dans des sas régionaux.
03:20 Aucun lien, selon lui, avec les Jeux Olympiques.
03:23 Pourtant, ces accueils régionaux devaient initialement fermer dès la fin de l'année.
03:27 Il faudrait alors prendre en charge tous les sans-abri dans la capitale.
03:31 Un effort que Yann Brossat appelle de ses voeux.
03:34 Il était maire adjoint en charge du logement à Paris
03:36 au moment de l'ouverture de ces sas régionaux.
03:38 On a quand même besoin de solutions concrètes pour les personnes concernées.
03:41 Il vaut mieux qu'elles aient un toit sur la tête.
03:43 Ce que je souhaite, c'est des garanties que ces mises à l'abri soient pérennes.
03:47 Et qu'on ne se retrouve pas, une fois les Jeux Olympiques passés,
03:49 avec à nouveau des milliers de personnes qui dorment à la rue dans la capitale.
03:53 Offrir des solutions pérennes qui ne se limitent donc pas à la période des Jeux Olympiques,
03:58 c'est ce que les associations appellent aussi de leurs voeux pour les prochains mois.
04:02 Et d'après les derniers chiffres, ce sont près de 3 500 personnes
04:06 qui dorment chaque jour à la rue, rien que dans Paris.

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