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Dans son édito du 17/04/2024, Gauthier Le Bret revient sur le bilan des 100 premiers jours de Gabriel Attal à Matignon.

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Transcription
00:00 Alors je vous réponds dans un instant Anthony, mais voilà donc 100 jours que Gabriel Attal est assis dans le fauteuil de Michel Debré,
00:06 Georges Pompidou, Raymond Barre, Michel Rocard, Alain Juppé, Dominique Devillepin, Jean-Pierre Raffarin, etc.
00:13 C'est peut-être pas exactement le même fauteuil, mais vous avez compris l'idée.
00:16 L'heure d'un premier bilan a donc sonné.
00:19 Voilà un Premier ministre omniprésent. On a connu le président partout, tout le temps omniprésident avec Nicolas Sarkozy.
00:26 Voici venu le temps de l'hyper Premier ministre, en première ligne pour gérer la crise agricole quand Emmanuel Macron est à l'étranger,
00:33 en première ligne pour s'expliquer sur les très mauvais chiffres du déficit et de la dette quand Emmanuel Macron est à l'étranger.
00:40 Désormais, le mercredi, il n'y a plus que lui qui répond aux questions des députés.
00:45 Alors c'est une expérimentation de cinq semaines, une proposition de la présidente de l'Assemblée, Yael Brown-Pivet,
00:50 mais tout de même, il a réussi à effacer tout son gouvernement et devenir ministre de tout.
00:56 On le voit notamment sur la question de l'école, son ancien ministère, face aux défaillances de Nicole Belloubet,
01:02 notamment après le départ du proviseur de Maurice Ravel, menacé de mort car il a demandé à une élève de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement scolaire.
01:09 Il décide de recevoir lui-même le proviseur et c'est lui qui annonce une plainte de l'État contre l'élève.
01:15 Sur les groupes de niveau, c'est pareil, il rappelle à l'ordre sa ministre quand elle montre ses réticences.
01:20 D'ailleurs, rappelé à l'ordre ses ministres, il sait faire.
01:23 Il n'a pas du tout apprécié la cacophonie gouvernementale sur les dépenses publiques et les économies.
01:29 A trouvé un recadrage qui visait évidemment Bruno Le Maire, que Gabriel Attal prend énormément de plaisir à appeler "mon ministre de l'économie et des finances"
01:39 pour lui rappeler le nouveau lien de subordination.
01:42 Étonnamment, pour la campagne des européennes, il reste beaucoup plus discret.
01:46 Alors oui, en première ligne sur les sujets brûlants, mais presque cachés au fond de la classe pour les européennes.
01:52 L'arme anti-Bardella, c'est comme ça qu'il était présenté, est enrayée.
01:56 C'est service minimum et ça ne plairait pas du tout à Emmanuel Macron, selon un conseiller qui s'exprime dans les colonnes du Canard Enchaîné ce matin.
02:04 Gabriel Attal ne veut pas débattre avec Jordan Bardella.
02:06 Il était au premier meeting de Valérie Hayé, la tête de liste Renaissance, mais depuis, plus rien.
02:11 Il la regarde tranquillement chuter dans les sondages.
02:14 Tout le monde voit bien, dans la majorité, la catastrophe électorale arrivée et la possible 3e place qui attend Valérie Hayé si Raphaël Glucksmann continue de progresser.
02:23 Gabriel Attal, il n'a juste pas envie de porter le chapeau de cet échec, de déjà se griller et de finir cramé le 9 juin prochain.
02:30 Ça serait un peu tôt pour plier ses bagages à Matignon.
02:35 Alors il n'y a pas une, mais deux épées de Damoclès qui planent au-dessus de sa tête ces prochains mois.
02:39 Et oui, le plus dur reste évidemment à venir pour Gabriel Attal.
02:42 Il y a deux dangers.
02:43 Le premier, je viens de vous le dire, c'est évidemment les européennes, car malgré tout, les regards se tourneront aussi vers lui.
02:49 Et si la majorité se mange une veste électorale retentissante, ça sera quand même compliqué pour Emmanuel Macron de ne rien faire.
02:55 C'est possible.
02:56 Il n'a rien fait après le 49-3 sur les retraites, après le crash sur la loi immigration.
03:01 Il aime bien ne pas réagir à chaud le chef de l'État pour faire comme si de rien n'était.
03:05 Mais quoi qu'il arrive, Gabriel Attal sera affaibli.
03:08 Ensuite, deuxième danger, septembre prochain, le budget et la menace d'une motion de censure des Républicains
03:15 qui, si elle était déposée par LR, a toutes les chances d'être adoptée.
03:19 Et là, ça serait la chute.
03:21 Certains ont prédit à Gabriel Attal qu'il serait le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République.
03:27 Il lui reste deux mois pour les faire mentir.
03:29 Et...
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03:34 [SILENCE]

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