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  • 11/04/2024

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Transcription
00:00 Il est l'heure à présent d'accueillir notre premier invité ce soir Marie Quinton.
00:03 Adjointe au maire de Tours, déléguée au logement, à la politique de la ville et à la lutte contre l'exclusion.
00:08 Elle évoque avec nous les solutions de logement des sans-abri mises en place par la ville
00:13 allant pourtant à l'encontre de tout cadre légal.
00:16 Soyez là, bienvenue. Bonjour Marie Quinton.
00:17 Bonjour Raphaël, merci.
00:18 Merci, merci à vous.
00:19 On parle d'hébergement d'urgence pour des familles à la rue.
00:22 D'abord, ça représente combien de personnes ?
00:24 Actuellement, ça représente un peu plus de 40 personnes qui sont au gymnase RACO
00:29 et qui y sont depuis maintenant quelques jours, depuis le week-end dernier.
00:32 Donc elles ont commencé par être abritées dans un dojo, elles sont arrivées dans le gymnase,
00:37 donc aujourd'hui elles y sont toujours ?
00:39 Oui, elles sont toujours dans le gymnase.
00:41 Pour l'instant, on est sur une période d'un mois de prise en charge par la ville de Tours.
00:46 Et donc voilà la situation actuelle.
00:47 Ça pourrait être étendue cette période d'un mois ?
00:50 Si on ne trouve pas d'autres solutions d'ici là, ce sera ce qu'on fera.
00:54 Mais pour l'instant, pour tout vous dire, on navigue à vue.
00:58 La situation est assez exceptionnelle.
01:01 Ça ne devrait pas se passer comme ça.
01:03 Vous l'avez dit, on est hors de tout cadre légal, de tout cadre budgétaire.
01:08 Il n'y a pas de dotation en collectivité pour prendre en charge cet hébergement d'urgence.
01:12 Et donc voilà la situation.
01:14 C'est-à-dire que la ville n'est pas censée prendre en charge ces hébergements ?
01:18 Ça n'est pas son rôle ?
01:19 Ce n'est pas le rôle de la collectivité, à la fois parce qu'il n'y a pas de financement pour ça,
01:25 il n'y a pas de dotation, je le disais à l'instant,
01:27 et puis au-delà de ça, le maire de Tours n'a pas de pouvoir de réquisition
01:32 en dehors de catastrophes naturelles, si vous voulez.
01:35 Et si on prend la situation actuelle du gymnase Racon, on le fait hors réquisition.
01:40 On n'est pas dans la même position que le gymnase des Fontaines.
01:43 On avait coopéré avec l'État pour mettre à disposition le gymnase ou le CTRO.
01:47 Et donc, un gymnase, ce n'est pas un local à sommeil, normalement.
01:53 Et donc le maire de Tours n'est pas protégé par une réquisition
01:56 pour mettre à l'abri ces personnes.
01:58 C'est pour ça qu'on peut dire aujourd'hui qu'on est hors de tout cadre légal.
02:01 C'est la responsabilité de la municipalité qui est engagée, finalement ?
02:05 Exactement, la responsabilité de la municipalité et de son maire Emmanuel Denis.
02:10 Vous l'avez dit, il n'y a pas de budget pour ça, ça coûte cher.
02:13 Est-ce que la ville va réussir à trouver un moyen de pallier ce manque d'argent ?
02:19 Écoutez, la position dans laquelle on s'engage actuellement,
02:23 c'est vraiment une position du bout du bout.
02:25 Il y a déjà des frais qui ont été engagés.
02:27 Vous le savez, il y a une dizaine de logements communaux,
02:29 les 10 logements vacants qu'on avait, qui sont à disposition
02:33 pour héberger des familles, des familles d'enfants, des écoles VELPO,
02:37 d'Hydro, Flaubert, etc.
02:39 On a aussi des lieux qui sont mobilisés comme l'hôtel Astéry,
02:44 où là, le maire de Tours a engagé sa responsabilité en tant que président de la CET
02:47 pour mettre à l'abri des mineurs non accompagnés.
02:50 Et puis, je ne reviens pas sur les dizaines et les dizaines de nuités hôtelières
02:54 que l'on paye depuis le début du mandat,
02:56 et maintenant, depuis presque un an, quasiment de façon hebdomadaire.
02:59 Donc, c'est vraiment parce qu'on arrive à cette extrémité-là,
03:04 c'est parce que, aussi, les associations arrivent vraiment à une extrémité,
03:08 avec clairement des citoyens qui sont à deux doigts de craquer,
03:12 qu'on en arrive ici, avec, en même temps que la mobilisation de ce gymnase RACO,
03:18 un recours que l'on prévoit d'engager contre l'État.
03:21 Alors, on ne vise pas les services de l'État localement,
03:24 et ça, je tiens à le rappeler.
03:25 C'est vraiment le gouvernement, avec une déstructuration,
03:29 si vous voulez, du système d'hébergement d'urgence à Tours,
03:32 mais aussi dans d'autres villes en France.
03:34 On vise donc ce recours, d'abord un recours gracieux,
03:38 sur les sommes que nous aurons engagées.
03:39 On a aussi des comptes à rendre, nous, élus, à nos concitoyens, sur cet argent.
03:44 Et puis, si ce recours gracieux n'aboutit pas, ce qu'on peut envisager,
03:48 un recours qui, cette fois, pourrait être un recours au contentieux.
03:51 Mais encore une fois, j'en appelle, écoutez, à toutes les personnes qui nous écouteront,
03:55 d'abord l'État, bien sûr, l'État local, mais encore plus national,
04:00 pour insister sur le fait qu'il faut trouver des solutions.
04:03 On ne peut pas avoir des enfants de 3 ans, 4 ans, 5 ans,
04:06 qui se retrouvent à la rue sans aucune solution d'hébergement d'urgence.
04:10 Et puis, pourquoi pas, à d'autres initiatives, des initiatives privées,
04:14 peut-être d'autres communes de la métropole,
04:16 qui pourraient avoir des idées et se mobiliser.
04:18 – Eh bien, l'appel est lancé, merci Marie Quinton d'être venue
04:21 nous donner quelques détails sur cet hébergement d'urgence.
04:24 [Silence]

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