• il y a 8 mois
Dans cette vidéo puissante et émouvante, nous plongeons au cœur d'une histoire vraie qui a secoué la ville de Marseille et résonné bien au-delà de ses frontières. Cette histoire, c'est celle d'Ibrahim Ali, un jeune homme de 17 ans, dont la vie a été tragiquement écourtée par un acte de violence raciste.

Ibrahim n'était pas seulement un membre de Be Vice, un groupe artistique local engagé dans la lutte contre le sida et la promotion de la jeunesse à travers la culture hip-hop; il était également un symbole de tout ce qui est possible lorsque les jeunes sont soutenus et encouragés dans leurs passions. Sa mort a laissé un vide immense dans sa communauté et a soulevé des questions cruciales sur le racisme, la justice et la mémoire collective.

Au-delà du drame, cette vidéo explore la réponse de la communauté de Marseille face à cet acte de haine. Entre colère, deuil et désir de rétribution, découvrez comment la sagesse d'une mère en deuil a su canaliser la douleur collective vers un appel à la paix, empêchant ainsi un embrasement potentiel de la ville.

Nous discutons également des difficultés rencontrées lors du procès des assassins, marqué par une quasi-indifférence médiatique due à la coïncidence avec la Coupe du Monde de 1998, ce qui a amplifié le sentiment d'isolement et d'injustice ressenti par la communauté.

Cette vidéo est aussi un cri du cœur contre le racisme systémique qui, loin de se limiter à des actes isolés, se manifeste à travers l'indifférence, la négation et l'oubli. Elle est un hommage à Ibrahim Ali et à toutes les victimes de la haine raciale, un rappel de l'importance de se souvenir et de se battre pour un monde plus juste.

Nous terminons sur une note d'espoir, soulignant l'importance de l'amour, de l'unité et de la construction d'un avenir commun, en dépit des différences. Cette histoire n'est pas juste celle d'Ibrahim ou de Marseille; elle est le miroir des luttes et des espoirs partagés par de nombreuses communautés à travers le monde.

Rejoignez-nous dans cette réflexion profonde sur notre société, sur les traces laissées par les actes de haine, et sur le pouvoir de la communauté et de l'amour pour guérir et transformer.

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Amusant
Transcription
00:00 La nouvelle s'est sue, tous les autres quartiers sont venus.
00:02 Alors qu'est-ce qu'on fait les gars ?
00:04 On va brûler Marseille.
00:05 C'était le mot d'ordre, c'était ça.
00:07 Tout le monde se tournait vers moi parce que je suis l'aîné du groupe.
00:10 "Doyen, qu'est-ce qu'on fait ?" En gros c'était ça.
00:12 On veut brûler Marseille.
00:14 C'était acté.
00:16 On allait en centre-ville en cram et tout en fait.
00:20 On voulait faire mal à Marseille en gros.
00:23 Ibrahim Ali c'était un gars du quartier qui venait à nos répétitions,
00:28 on le regardait, il n'était pas plus intéressé que ça de chanter ou de danser etc.
00:35 Mais il voulait faire partie de l'aventure Be Vice.
00:39 À l'intérieur du groupe il y avait ses meilleurs copains, son cousin Salim etc.
00:43 Donc il suivait son cousin partout, son cousin Ali.
00:46 Un jour où en fait il manquait un membre du groupe et nous on attendait, on attendait.
00:51 Puis Ibrahim a dit "bah écoutez, je vais le remplacer en attendant".
00:56 Il était tellement meilleur que celui qui était à 200 qu'on l'a gardé en fait.
01:01 Et donc ouais Ibrahim c'était un super comédien,
01:05 un gars hyper silencieux aussi, très observateur.
01:08 La tête sur les épaules à 17 ans.
01:10 Il savait exactement ce qu'il faisait en fait, à aussi bien les études que,
01:15 soit en rôle je dirais de grand frère en fait, de modèle, très respectueux.
01:20 Sa perte a été d'autant plus douloureuse.
01:22 C'était le gars le plus gentil de toute la bande.
01:25 Et il ne méritait pas de mourir de cette façon.
01:28 Donc on avait cette section de Bivace préparé un gros show pour Solancy,
01:34 la lutte contre le sida.
01:35 Bivace est parti répéter, c'était mois de Ramadan aussi je me souviens.
01:41 Ils ont fini leur répétition et ils voulaient rentrer le plus vite possible
01:46 parce qu'il y en a qui ont jeûné toute la journée.
01:49 Et donc ils couraient pour attraper le dernier bus qui dessert la Savine en fait.
01:54 Un premier groupe plus rapide que les autres,
01:57 dépassent en fait un groupe de trois colleurs d'affiches du Front National.
02:01 Ils ont ramassé ce qu'ils avaient à faire, les seaux de colle, etc.
02:06 Les affiches, ils sont montés dans leur voiture.
02:09 Ils ont fait un demi-tour pour aller poursuivre en fait le premier groupe.
02:13 J'ai vu au feu rouge, ils se sont arrêtés.
02:15 Ils ont vu en fait qu'il y avait des retardataires.
02:18 Donc ils sont descendus de voiture et ils ont sorti les...
02:22 Ils ont sorti les... et ils ont commencé à tirer.
02:25 Ils ont tiré neuf fois ce soir-là.
02:27 Ibrahim a été atteint d'une balle dans le dos.
02:30 Ça aurait pu être des Arabes comme on dit, des Maghrébins, des Noirs.
02:35 Ils étaient là pour tuer et donc Ibrahim nous a quittés ce soir-là.
02:40 Énième crime raciste sur Marseille de plus en fait.
02:43 Les jeunes débarquent à la Savine, ceux qui étaient avec Ibrahim ce soir-là.
02:49 Et bien sûr, quand il arrive un tel drame, c'est la colère, la haine,
02:56 la vengeance qui vient en premier.
02:59 Je m'en souviens comme si c'était hier.
03:00 La nouvelle s'est sue, tous les autres quartiers sont venus.
03:02 Alors qu'est-ce qu'on fait les gars ? On va brûler Marseille.
03:05 C'était le mot d'ordre, c'était ça.
03:07 Tout le monde se tournait vers moi parce que je suis l'aîné du groupe.
03:10 "Doyen, qu'est-ce qu'on fait ?" En gros c'était ça.
03:12 On veut brûler Marseille ?
03:14 C'était acté. On allait en centre-ville, on crame et tout.
03:19 On voulait faire mal à Marseille en fait, en gros.
03:22 Moi je voulais aller présenter mes gandolins à la mère d'Ibrahim avant.
03:26 Je monte l'ascenseur, j'arrive à l'étage, je rentre au salon de la mère d'Ibrahim.
03:32 Il y a mes genouilles qui me lâchent tellement.
03:34 Ouais, j'étais mal quoi. C'est elle qui m'a relevé.
03:37 Elle m'a dit "mon fils, lève-toi, c'est Mektoub".
03:42 Elle a dit ça en comorien.
03:44 "Zom-guanza", c'est Dieu qui l'a voulu.
03:46 Elle m'a mis à côté d'elle et puis elle m'a parlé en fait.
03:49 C'est des mots qui sont toujours là, même des années après.
03:54 Elle m'a dit "va voir tes frères et sœurs et dis-leur de se calmer.
03:57 Il ne faut pas salir la mémoire d'Ibrahim".
04:00 J'étais "ah, ah ok".
04:05 Qu'est-ce que je vais faire avec cette information,
04:07 avec tous les minous là qui sont en feu ?
04:10 Ah oui, c'était chaud quoi.
04:12 Je reviens de chez elle avec cette information-là.
04:15 Il fallait calmer tout le monde.
04:17 J'ai dû même calmer des chibanites tellement ils étaient en colère.
04:22 Il y a tellement de crimes racistes ici à Marseille depuis 1973.
04:25 Et là c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
04:30 Donc j'ai dû calmer des grands-pères tellement ils étaient en pétard, en feu.
04:36 Les jeunes encore plus.
04:38 C'est par rapport à cette histoire-là,
04:40 qui n'a jamais été vraiment assumée par la France,
04:44 que ce pays est profondément gongréné par le racisme.
04:49 Vous voyez aujourd'hui ce qui se passe.
04:51 On a des médias dédiés à la parole raciste tellement c'est devenu banal.
04:57 Tant que ça ne nous atteignait pas en gros,
05:00 allez, tu peux toujours parler, de toute façon je trace Maroc, il n'y a pas de souci.
05:05 Mais quand ça vous attend dans votre recherche, c'est autre chose.
05:08 J'étais un enfant, un soucion.
05:10 On faisait du rap, on faisait de la musique, etc.
05:14 C'est au réveil homme en fait.
05:16 Moi j'ai toujours été quelqu'un de très solitaire déjà, d'où le "soli".
05:20 Réservé, très studieux, etc.
05:24 Et donc quand j'ai eu mon bac, à l'île de la Réunion, je débarque ici.
05:28 C'était ma seconde jeunesse pour moi en fait.
05:31 C'est là que je commençais vraiment à,
05:34 ce ne serait-ce que sortir avec des filles en fait en gros.
05:37 Et là, ça vient briser tout ça en fait.
05:39 Cette jeunesse-là, je laisse derrière moi.
05:42 Là je deviens le doyen vers qui les gens se tournent.
05:45 Pour les interviews, parce que là je voulais aussi les préserver
05:48 de toutes les sollicitations médiatiques qu'il y avait autour,
05:52 les récupérations politiques qu'il y avait autour.
05:54 Tout ça en fait, il fallait gérer.
05:56 Et bien comme j'étais le plus vieux de la bande,
05:58 et bien c'était moi qui faisait tampon en fait,
06:01 entre eux et les médias et les politiques.
06:04 Il y en a eu pas mal, pas mal.
06:07 Tout d'un coup, même Jacques Chirac je me souviens,
06:10 dans une interview il disait qu'il connaissait le groupe de Rabi Valls etc.
06:15 On n'a jamais sorti un seul morceau dans les ans,
06:19 je ne sais pas comment il aurait pu nous connaître etc.
06:22 Les gens se rapprochent de nous pour des questions électorales tout simplement.
06:26 Après attention, il y a des gens très sincères,
06:29 politiques je dirais, qui nous ont accompagnés aussi.
06:32 Aujourd'hui ils sont au Printemps Marseillais on va dire,
06:35 et c'est eux qui ont enfin voté cette revendication que nous avons
06:40 depuis la mort d'Ibrahim,
06:43 c'est-à-dire qu'on reconnaisse que c'était un crime raciste déjà.
06:47 C'était très difficile de le faire reconnaître.
06:49 Pourquoi ? Parce que c'est l'histoire, je dirais encore,
06:52 des opportunités électoralistes.
06:55 Vous n'avez pas une majorité au sein d'une municipalité,
06:57 vous avez besoin de composer avec un certain politique.
07:01 Un parti politique que je n'nommerai pas.
07:04 Et donc il y avait ces espèces d'alliances,
07:08 je ne dirais pas idéologiques mais d'opportunisme en fait.
07:11 Chaque 21 février, nous allions au 4 Chemin des Égalades
07:15 pour commémorer la mort d'Ibrahim et dire à cette ville,
07:18 voilà, il est mort parce qu'il était noir.
07:20 La mairie ne l'a jamais entendu,
07:22 pas en tout cas de façon officielle.
07:25 Je me souviens, ils avaient inauguré,
07:28 sans en référer ni à la famille ni à nous,
07:31 une espèce de rempoint en bas de la Savine, en bas du quartier.
07:34 Moi je l'ai découvert peut-être six mois après
07:37 qu'il y avait un rempoint Ibrahim Ali,
07:38 c'était encore une insulte à la mémoire d'Ibrahim pour nous.
07:42 Notre indication c'était de dire,
07:43 on veut un bâtiment, une rue, une impasse,
07:47 n'importe quoi qui porte le nom d'Ibrahim
07:50 et que les gens qui passent par là se disent,
07:53 mais pourquoi ça s'appelle la rue Ibrahim,
07:55 ou Avenue Ibrahim, Impasse Ibrahim,
07:57 ou Centre culturel Ibrahim Ali, etc.
08:01 Et puis les gens se posent la question
08:02 et fouillent pour savoir comment ce minou est mort en fait.
08:06 Il n'y a pas eu en fait un écho national vraiment.
08:09 Comme si aussi en fait on faisait tout
08:11 pour que ce soit justement un fait divers comme un autre.
08:14 On a mis ça sous le tapis.
08:15 Pour illustrer ce que je suis en train de dire,
08:18 le procès des assassins d'Ibrahim
08:22 a eu lieu pendant la Coupe du Monde,
08:24 où la France a gagné la Coupe du Monde.
08:27 Quand le procès a eu lieu, on ne parlait que de foot.
08:31 Les bieux sont devenus champions,
08:32 mais nous on était down, on était vraiment down.
08:36 Quand l'assassin a pris 15 ans,
08:38 les minouilles étaient en pétard,
08:41 on ne comprenait pas comment en fait une vie peut valoir juste 15 ans.
08:47 L'énoncé du verdict, c'était le jour où la France
08:51 est devenue championne du monde.
08:53 Vous voyez ce que je veux dire ?
08:54 On s'est sentis quand même très seuls pendant toutes ces années.
08:57 C'était un drame qui, comme un autre en fait, un fait divers.
09:04 L'assassin, celui qui a tiré la balle mortelle,
09:06 il s'appelle Robert Lagier,
09:08 la petite-fille de cet homme-là, de cet assassin-là,
09:11 a témoigné tous les week-ends.
09:13 Son grand-père l'a emmené au stand de tir
09:16 pour aller tirer sur des meulons.
09:18 On apprend aussi que c'est un ancien d'Algérie
09:22 qui a été chassé en 62.
09:24 Donc avec ce ressentiment-là,
09:28 d'avoir été déposé de quelque chose qui ne lui appartenait pas d'ailleurs.
09:32 Et que son déclassement,
09:35 c'est à cause de l'autre qui est en face, on va dire,
09:39 qui ne lui ressemble pas justement.
09:40 Dans les trois accusés, il y a deux qui sont d'origine italienne.
09:44 Et c'est là aussi où je reviens à l'éducation, à l'histoire.
09:48 Ces Italiens d'origine oublient une chose,
09:52 c'est que dans cette ville et dans toute la France,
09:54 et surtout dans le sud,
09:56 les Italiens, les dockers les jetaient au Vieux-Port.
09:58 Il y avait des affiches où interdisaient aux chiens et aux Italiens.
10:02 Ça, c'est l'histoire de Marseille.
10:03 Au jour d'aujourd'hui, ce qui m'attriste,
10:05 c'est justement cet oubli d'où l'on vient.
10:09 Donc dans ce procès-là, j'apprends tout ça.
10:11 Peut-être qu'ils veulent devenir plus Français de souche que Français de souche.
10:16 Ils en deviennent les pires racistes.
10:18 Ils oublient, ils ironient leurs origines.
10:22 Ils crachent sur la tombe de leurs aïeux, en fait, en gros.
10:25 Et c'est cet espèce de déclassement de l'autre qui vient d'ailleurs,
10:29 qui produit des rancœurs,
10:31 que nourrit, bien sûr, un certain parti politique.
10:34 Il y a tout ça qui a été nourri et qui nous,
10:37 d'ailleurs, on l'a encore dans le discours d'aujourd'hui,
10:40 les immigrés, les immigrés, les immigrés,
10:42 c'est toujours la faute de l'immigré qui est celui qui vient.
10:46 C'est ça qui a produit ces assassins, en fait.
10:49 C'est ça qui produit la haine, le racisme.
10:52 Des gens qui ne réfléchissent plus, en fait,
10:55 mais qui boivent la parole de gens qui les utilisent,
10:59 qui utilisent justement leur malaise, leur mal-être,
11:01 leur misère à des fins électoralistes.
11:04 Et c'est ça que nous vivons à notre époque-là,
11:07 aujourd'hui, en 2024, c'est ce qui se produit.
11:09 L'État n'a jamais rien fait contre le racisme, pour moi.
11:11 Ce sont les gens lambda qui ont toujours lutté,
11:15 éveillé les consciences à ce niveau-là.
11:17 Et d'ailleurs, voilà, il y a un racisme systémique, on le sait,
11:21 on le vit dans n'importe quelle administration.
11:25 C'est là, c'est présent.
11:26 Les sociologues vous le diront mieux que moi,
11:28 mais voilà, c'est des choses qui ont été étudiées
11:31 au fil de ces années-là.
11:33 C'est quelque chose qui est cultivé aussi à l'intérieur des partis.
11:36 Quand vous êtes d'une certaine couleur,
11:38 vous avez un certain prénom, une certaine origine,
11:41 ben voilà, vous n'avez pas vraiment votre place dans ces instances-là.
11:44 Par rapport à 1995, en fait, le climat est encore plus nauséabond.
11:51 Ça nous déborde, en fait, toute cette haine sur le racisme
11:55 dans les réseaux sociaux, etc.
11:58 Mais à notre époque, on ne sentait pas une France raciste
12:00 parce qu'aussi, on avait été entouré de gens
12:03 qui allaient dans la même direction,
12:05 qui luttaient contre la parole raciste, les actes racistes, etc.
12:08 Donc, les racistes n'avaient pas droit au chapitre, en fait.
12:12 Ils n'osaient pas parler.
12:13 Au jour d'aujourd'hui, vous allez sur n'importe quel réseau,
12:17 derrière son écran, on y verse des rivières,
12:20 des tombereaux d'insultes racistes, décomplexés, en fait, en gros.
12:27 Ceux qui se disent républicains, en petit à petit,
12:30 adhiraient aux thèses racistes, en fait,
12:32 aux programmes de ces partis-là,
12:34 jusqu'à normaliser, en fait, leurs discours,
12:37 leurs propositions dans la gouvernance du pays.
12:40 On n'a plus honte, en fait.
12:42 Moi, c'est ça qui me fait peur et qui me narve aussi,
12:46 c'est que le discours raciste, être raciste aujourd'hui, c'est fan, quoi.
12:51 Quand vous voyez, en fait, des jeunes comme Bardella,
12:55 vous vous dites mais, moi, à son âge, c'était rap, boîte de nuit,
13:00 la plage, les filles, la musique.
13:02 Fan, quoi, t'es jeune, quoi.
13:04 Et toi, t'es dans la haine de l'autre, quoi.
13:07 C'est ça, ton projet, en fait.
13:09 Ton projet de fils, c'est de tester l'autre, en fait,
13:12 de nous cracher sur l'autre.
13:14 C'est ça, ton projet de vie.
13:15 Et ce qui est encore plus dangereux,
13:18 c'est que le gars, il est vu comme le bon gendre
13:21 avec qui tu vas marier, tu peux marier ta fille.
13:23 Je ne sais pas, jeune, c'est être jeune.
13:27 Avoir une posture, je dirais, de facho, pour moi, c'est…
13:31 Je ne sais pas, t'as 80 ans, t'as 70 ans.
13:33 Là, tu peux dire, ouais, j'ai eu toutes les rancœurs du monde,
13:36 on m'a fait du mal, ouais, je peux détester.
13:39 Mais à 20 ans, gars,
13:41 fais quelque chose de ta vie, quoi,
13:43 au lieu de te monter des ulcères, en fait, à cet âge-là,
13:47 en détestant l'autre.
13:49 Ce n'est pas un projet de vie.
13:50 La haine, ce n'est pas un projet de vie.
13:53 Moi, j'aurais pu tomber dedans.
13:55 Dieu merci, en fait, voilà.
13:56 Je n'ai que de l'amour à donner, moi.
13:58 Et c'est en donnant justement de l'amour autour de moi
14:01 que je me suis accompli
14:03 et que je suis devenu l'homme que je suis aujourd'hui, en fait.
14:06 Mais la haine, non, gars, c'est un poison.
14:11 Moi, je suis un féru d'histoire.
14:13 D'où tu viens, comment ce pays s'est construit, etc.
14:17 En fait, ces questions-là méritent qu'on s'y attarde, en fait,
14:20 pour se construire soi-même.
14:21 Le mal de ce pays, c'est de ne pas regarder son passé en face.
14:26 C'est ça qui nous permettra, en fait, de pacifier les mémoires,
14:30 tout simplement.
14:31 Ce sont les gens qui nous gouvernent,
14:33 qui jouent de nos différences pour se maintenir au pouvoir,
14:39 tout simplement.
14:40 Diviser pour mieux régner, voilà.
14:42 Et donc, oui, aller vers l'autre, construisons ensemble.
14:46 On n'a qu'un seul pays, comme j'ai dit,
14:48 on n'a qu'une seule planète aussi.
14:51 Qu'est-ce que nous faisons, en fait,
14:52 pour rendre ce monde meilleur pour nos enfants, nos petits-enfants ?

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