• il y a 8 mois
Les unes après les autres, les plateformes de streaming se convertissent à la publicité.

Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 Bonjour Cyril Lacarrière, l'édito média.
00:05 Cyril, il paraît que la réclame a de beaux jours devant elle.
00:09 Oui, un nouveau bastion vient de tomber Prime Vidéo.
00:12 Depuis hier, les abonnés à la plateforme de vidéo d'Amazon doivent subir des coupures
00:16 pub avant, pendant, après leur série et après leur film.
00:19 Après Netflix et Disney+, c'était logique que Prime Vidéo suive le mouvement.
00:24 Ce qui est différent, c'est la façon de faire.
00:26 Vous vous en souvenez, sans doute, Netflix avait lancé un abonnement moins cher avec
00:29 de la pub pour attirer de nouveaux clients.
00:31 Amazon fait l'inverse, il colle de la pub d'office à ses abonnés actuels.
00:35 Et s'ils n'en veulent pas, c'est à eux de faire la démarche de changer de forfait.
00:39 Un forfait qui leur coûtera 2 euros de plus par mois.
00:42 La manipulation dit quelque chose de la stratégie d'Amazon, la plateforme mise sur notre inaction
00:49 et qu'on s'habitue à la pub.
00:50 Pourquoi ce choix d'Amazon ?
00:52 Et bien, plusieurs raisons Simon.
00:53 Parce que la pub va lui rapporter beaucoup plus que les 2 euros qu'on lui donnerait
00:57 chaque mois.
00:58 Amazon, c'est la caverne d'Ali Baba pour les annonceurs.
01:01 Avec Google et Meta, c'est la boîte américaine qui possède le plus de données sur nous.
01:06 Des données qui permettent de faire de la pub efficace.
01:09 Et ça, les marques, elles aiment quand c'est efficace.
01:11 L'autre raison, c'est notre consentement à la pub.
01:14 C'est comme le consentement à payer l'impôt, mais appliqué à la pub.
01:17 En moyenne, on en visionne 9 minutes par heure à la télé.
01:21 Donc, on s'est habitué depuis le temps.
01:23 Pourtant, ce qui est en train de se passer est un spectaculaire retournement de situation.
01:27 C'est-à-dire ? Et bien, depuis l'avènement des plateformes
01:30 de vidéos payantes, on avait commencé à moins la tolérer cette publicité.
01:34 Grâce à elle, on avait découvert des espaces uniquement dédiés au contenu.
01:38 Et une partie du public avait commencé à s'habituer à cet environnement où on n'essayait
01:42 pas de lui refourguer du jambon une voiture ou une mutuelle.
01:44 Toutes ces bannières affreuses et ces vidéos qui surgissent de nulle part, c'était devenu
01:49 une pollution visuelle insupportable.
01:51 Ce qui explique d'ailleurs un rejet plus global de la publicité, d'où le succès
01:55 des fameux ad-blocks sur les navigateurs internet.
01:58 Le zéro pub, c'était même devenu un argument de vente pour les plateformes vidéo.
02:02 Combien de fois on a entendu le créateur de Netflix, Rita Stings, répéter qu'il
02:06 n'y en aurait jamais, au grand jamais sur sa plateforme.
02:09 Et puis, finalement, il y en a eu.
02:11 Et oui, il a cédé.
02:12 Netflix est devenue une télé presque comme les autres.
02:15 C'est pareil pour Disney+ et c'est pareil pour Amazon.
02:17 D'ailleurs, ça vaut aussi pour les applications des chaînes de télé TF1 et M6.
02:21 On choisit de mettre de la publicité sur leurs plateformes TF1+ et M6+.
02:26 Ces chaînes préfèrent qu'on visionne de la pub plutôt qu'on leur donne quelques
02:29 euros par mois.
02:30 Une stratégie qui est d'autant plus payante que les gens cumulent les abonnements et ont
02:34 de moins en moins d'argent à mettre dans leurs loisirs.
02:36 Et c'est comme ça qu'on en arrive à ce constat.
02:38 On pensait se débarrasser de la pub.
02:40 Et bien pas du tout.
02:41 Elle est bien l'avenir des médias.

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