Nos reporters ont rencontré Jimmy Chérizier, dit "Barbecue", à Port-au-Prince. L'ancien flic contrôle près de 80% de la capitale haïtienne.
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00:00 Barbechoux, c'est un peu le seul chef de gang qui a un discours politique,
00:04 qui se vit en Che Guevara.
00:06 Il y a quand même des accusations très lourdes portées contre lui.
00:08 C'est un ancien policier, il a été policier pendant très longtemps,
00:18 avant de prendre les armes, parce qu'il a été poursuivi
00:22 pour avoir participé à un massacre dans un quartier qui s'appelle La Saline.
00:26 Du coup, il a pris des armes, il a créé un gang.
00:30 Et dans les faits, il profite du chaos.
00:33 Et quand on lui a demandé ce qu'il ferait s'il arrivait à prendre le paiement national,
00:38 il a dit qu'il ne semblait pas avoir de plan pour la prêt.
00:45 Il va patrouiller avec ses hommes sur la ligne de front,
00:50 qui se lit dans un quartier qui s'appelle Delmassis,
00:53 et à toute une zone de cette grande avenue très commerçante,
00:58 qui est devenue une zone de guerre complètement chaotique,
01:01 avec des voitures retournées, avec des bancs brûlés,
01:04 des commissariats détruits, et des cadavres à droite à gauche.
01:08 Et il y a deux camions renversés qui font la ligne de front,
01:12 et ils inspectent la ligne de front.
01:14 Au moment où on est arrivé, il n'y avait pas de tir,
01:16 mais c'est typiquement de cet endroit-là qu'ils tirent sur la police,
01:20 et la police tire sur eux.
01:21 Et les victimes de ce chaos ne sont pas les riches.
01:28 Ils perdent de l'argent, mais ils sont tous à Miami ou ailleurs,
01:32 ils ne sont pas en Haïti.
01:34 Ce sont les petits gens, le massacre de Pétionville,
01:43 on a assisté, on est arrivé juste après.
01:45 14 personnes, c'était des petits gens, des marchands de rue,
01:50 des laveurs de pare-brise, des ados qui jouent aux cartes dans la rue,
01:56 et qui se sont fait assassiner, et ça c'est un peu tous les jours.
02:01 Il ressemble un peu au parrain, il s'occupe de tous les problèmes de son quartier.
02:06 C'est le boss, c'est le parrain, et il paye pour les soins dentaires,
02:12 la petite fille qui va à l'école, le machin,
02:15 et ce n'est pas que un gang armé,
02:18 c'est des gens qui vivent avec des femmes, des enfants, des vieilles personnes.
02:22 Et dans ce quartier-là, oui, c'est le référent utile.
02:25 Les frontières sont fermées, l'aéroport est fermé,
02:28 donc on a dû rentrer clandestinement dans le pays.
02:30 On est passé par une barbe de pêcheurs allongée, cachée,
02:34 pour échapper à la douane de la République Dominicaine, qui est voisine.
02:38 Ensuite, il faut faire trois heures de moto,
02:40 il faut traverser des zones tenues par d'autres gangs,
02:43 puis ensuite, il faut parlementer longtemps,
02:45 parce qu'il aime les médias, il est en pleine guerre,
02:49 donc c'est un chef de guerre très occupé,
02:52 et il n'a pas forcément envie de nous parler.
02:54 C'est beaucoup de négociations, beaucoup de patience,
02:56 sur un reportage comme ça, on attend, on passe notre temps à attendre.
03:00 Et puis au bout d'un moment, ça finit par se débloquer.
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