• l’année dernière
Entretien des lignes à très haute tension, construction d'un parc d'éoliennes ou encore opération de la dernière chance pour sauver le quai de l'un des plus grands ports européens. Pendant plusieurs mois, nos équipes ont ainsi suivi la soixantaine de "lignards" chargés de réparer les 100 000 kilomètres de lignes à très haute tension du réseau français. Un savoir exceptionnel qui s'exporte aujourd'hui dans le monde entier.

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00:00:00 Quelque part, dans la campagne grenobloise,
00:00:03 cet hélicoptère va faire quelque chose de formellement interdit.
00:00:07 Décoller sous une ligne à très haute tension de 225 000 volts.
00:00:12 Si le pilote s'approche à moins de 7 mètres de cette ligne,
00:00:17 il risque de provoquer un arc électrique.
00:00:20 Son appareil sera aussitôt carbonisé.
00:00:23 La mission qu'il s'apprête à effectuer est donc extrêmement dangereuse.
00:00:29 En France, ils ne sont que 12 pilotes à être formés
00:00:32 pour pouvoir voler dans de telles conditions.
00:00:35 Ce jour-là, nous sommes avec le plus expérimenté d'entre eux, Bruno,
00:00:39 une légende dans ce petit milieu d'exception.
00:00:42 Pendant une heure, son équipage et lui vont narguer la mort
00:00:47 en frôlant ces lignes à haute tension.
00:00:49 Leur objectif ? Repérer tous les dommages qui nécessitent une réparation urgente.
00:00:57 - On va dire qu'il y a 2 brins. - Oui.
00:01:00 - 2 bras coupés, ils pendent. - Ils sont longs, ceux-là.
00:01:04 - Ils sont longs, hein ? - 4 mètres.
00:01:07 - 4 mètres. - Sururgence P2.
00:01:09 - Là, travaux à faire en STH, hein ? - Oui.
00:01:12 Derrière Bruno, un ingénieur répertorie scrupuleusement tous les dégâts recensés.
00:01:16 S'ils ne sont pas réparés au plus vite, les conséquences peuvent être très graves.
00:01:22 C'est déjà arrivé que les câbles pètent,
00:01:25 soit dû au givre, soit dû à des amorçages de foudre.
00:01:28 Et donc après, ça peut, on va dire, vriller une tête de pilone,
00:01:32 ça peut créer des dégâts sur les tiers.
00:01:34 Bruno et son équipe travaillent pour la société qui entretient
00:01:37 les 100 000 km de lignes à haute tension du réseau français,
00:01:40 le plus vaste d'Europe.
00:01:42 On les surnomme les lignards.
00:01:45 Après chaque repérage comme celui-ci, ce sont eux qui treuillent les nacelles
00:01:50 qui permettent à des ouvriers hyper spécialisés de réparer les lignes abîmées,
00:01:54 parfois sans couper le courant.
00:01:56 Un travail de très haute précision, à plus de 60 m du sol,
00:02:00 où chacun risque sa vie.
00:02:02 Imaginez par exemple ce qu'une rafale de vent pourrait provoquer
00:02:06 lors d'une intervention comme celle-ci.
00:02:08 Donc le vent, comme on travaille relativement près,
00:02:15 c'est un peu contraignant parfois, tu vois, quand ça dépasse les 20 nœuds,
00:02:19 20 nœuds ça fait 35 km/h,
00:02:22 ça nous complique un peu la vie quand même.
00:02:25 C'est l'un des métiers hors du commun que nous allons maintenant vous faire découvrir.
00:02:30 À plusieurs mètres sous la surface de l'eau.
00:02:36 Alors on n'a plus de communication ?
00:02:38 Percher sur des lignes à haute tension, traverser des pieds à la tête
00:02:42 par un courant de 225 000 volts,
00:02:44 Allez, faut déplacer ça !
00:02:48 ou encore en équilibre sur des mats d'éoliennes de plus de 50 m de haut.
00:02:52 Il faut toujours être le plus précis possible.
00:02:55 Des hommes risquent quotidiennement leur vie sur des chantiers de l'extrême.
00:03:00 Ce qu'on va se faire, c'est mettre un peu de juice positive pour venir vous chercher.
00:03:04 Entre la peur de faire une chute au-dessus d'un vide de plus de 150 m,
00:03:08 Les gars sont habitués, mais bon, il faut faire attention quoi.
00:03:12 et le risque de se faire électrocuter sous l'eau.
00:03:17 Allo ?
00:03:18 Ouais, je ne fais toujours rien.
00:03:21 Ils narguent la mort pour protéger, bâtir ou réparer.
00:03:25 Je suis prêt, je descends, j'ai pris deux sanglots rouges, si il faut je les sécurise.
00:03:30 On dialogue au sifflet, ça marche ?
00:03:31 Pour les secourir en cas d'accident,
00:03:33 des pompiers d'élite s'entraînent durement à intervenir dans n'importe quelle condition.
00:03:37 Doucement, doucement, doucement, doucement.
00:03:40 Parfait !
00:03:42 Ce sont les hommes du GRIMP,
00:03:43 le prestigieux groupe de recherche et d'intervention en milieu périlleux.
00:03:47 Je viens vous aider.
00:03:48 Pendant plusieurs semaines, nous les avons tous suivis sur leur théâtre d'opération.
00:03:53 Francis, je veux que tu prennes en compte les médecins IMP.
00:03:58 Allez les gars, remontez !
00:03:59 Au cœur de l'action, nous avons partagé leur stress.
00:04:03 Le virage n'est pas conforme à ce qu'on a demandé sur les plans.
00:04:06 S'il continue à pleuvoir, on va arrêter.
00:04:09 Leur joie.
00:04:11 Tu devrais me voir pour un petit joli pas.
00:04:13 Et leurs échecs.
00:04:16 Et à toi de le régler, tu es un sauveteur. Parle !
00:04:19 [Musique]
00:04:48 Ce matin-là, c'est équipé de sa nacelle d'intervention
00:04:51 que l'hélicoptère des Lignars va décoller dans quelques minutes.
00:04:54 Les deux hommes qui vont y prendre place, ce sont eux, Didier et Olivier.
00:05:00 Mais avant, ils doivent enfiler une combinaison très spéciale.
00:05:04 Toutes les pièces, en fait, tous les éléments de la combinaison sont conducteurs.
00:05:10 Ce sont conducteurs.
00:05:11 Que ce soit chaussures, chaussettes, combinaisons.
00:05:16 Et tous les éléments, en fait, tous les éléments sont reliés, donc sont reliés par des pressions.
00:05:22 Il faut qu'il y ait une continuité parfaite de toute la tenue.
00:05:26 Quand on opère sur une ligne à haute tension, il ne faut surtout pas être isolé du courant.
00:05:32 Car qui dit isolation, dit échauffement.
00:05:35 En l'occurrence, il serait tellement fort que les deux hommes brûleraient comme des torches instantanément.
00:05:43 L'autre problème quand ils seront là-haut, c'est la communication avec l'hélico.
00:05:47 Le champ électrique provoque des brouillages. Il faut donc utiliser une radio très particulière.
00:05:52 Ce n'est pas un micro, en fait, qu'on a devant les lèvres.
00:05:57 Il prend les vibrations, en fait, de la gorge, des cordes vocales.
00:06:00 Les micros classiques, on n'entendrait quasiment rien.
00:06:03 Avec le vent, le bruit de l'hélico, le déplacement d'air de l'hélicoptère, ça ferait vraiment un brouillage pas possible.
00:06:12 - Et bien, on est reparti.
00:06:14 Une fois équipés, Olivier et Didier rejoignent leur nacelle.
00:06:18 Le métier de lignard existe depuis le 19e siècle. Il est considéré comme l'un des plus dangereux au monde.
00:06:25 Et vous allez voir que cette réputation n'a rien d'exagéré.
00:06:29 - Avant de partir, on va peut-être assembler la boule déjà sur deux boulons.
00:06:35 - Et surtout, on va donner deux longs un peu de loin.
00:06:38 - Oui, comme ça, ça permet de...
00:06:40 - On va mettre un seul boulon. - Oui.
00:06:42 - Ou alors des longs. - Voilà.
00:06:43 - Oui, les pas passés, sur trois. - Même les longs.
00:06:45 - Ah, d'accord. - Les tiens, c'est encore un peu plus court, en plus.
00:06:47 A bord de leur nacelle, la vie d'Olivier et Didier ne tiendra qu'à un fil.
00:06:52 Ou plutôt à un câble, celui qui les relie à l'hélicoptère.
00:06:55 C'est pour cette raison que la liaison radio entre eux est cruciale.
00:07:00 Car Joël, le pilote de l'hélico, ne peut pas les voir depuis son poste.
00:07:04 Si la communication est rompue pendant l'opération, toute l'équipe sera en danger.
00:07:09 - Tout ça, c'est pour du câble de garde, aussi.
00:07:11 On a l'hélico et on a la nacelle.
00:07:13 Dans la nacelle, nos camarades de monteurs qui interviennent sont également nos yeux
00:07:16 pendant toute la phase d'approche et pendant tout l'accrochage.
00:07:19 Voilà. Donc, en fait, on est un petit peu un équipage à quatre.
00:07:22 Nous, on pilote, et eux, dans toute cette phase d'approche, sont nos yeux.
00:07:26 Ils vont nous dire à monter, à descendre, à droite, à gauche, en avant, en arrière.
00:07:30 - Si, pour une raison exclue, Y, on n'a plus du tout de radio,
00:07:33 à ce moment-là, on a des gestes, c'est-à-dire qu'on se coud dans la nacelle
00:07:36 pour dire, voilà, stop.
00:07:37 Et à partir de ce moment-là, toute l'intervention s'arrête et on est ramenés à la DZ.
00:07:42 La DZ, c'est la drop zone ou zone d'atterrissage.
00:07:46 Avant de décoller, Joël s'assure donc de la qualité de la liaison.
00:07:50 - Pour Olivier, je vous reçois à 5-5.
00:07:53 - Ouais, on te reçoit à 4-5 aussi, Didier, ça marche.
00:07:56 Qui c'est qui va guider ? C'est toi, Olivier ?
00:07:58 OK.
00:08:00 Joël s'élève doucement au-dessus de la nacelle.
00:08:06 C'est la corde principale qui en supporte le poids.
00:08:09 Les 2 autres, plus petites, sont là pour l'empêcher de tourner sur elle-même une fois en l'air.
00:08:14 Si les lignards peuvent être traversés par 225 000 volts sans problème grâce à leur combinaison,
00:08:22 il faut absolument protéger l'hélicoptère.
00:08:25 C'est pourquoi ces cordes rouges sont isolantes.
00:08:28 Et vous verrez bientôt que ce détail est très important.
00:08:34 Perchés à 30 m du sol, l'équipe se rapproche de la zone d'intervention.
00:08:38 Pendant ce temps, David, le chef de chantier, ne les perd pas de vue depuis sa voiture.
00:08:45 - On a la nacelle, on te positionne.
00:08:49 - 50 pour poser.
00:08:52 David surveille les communications radio en permanence.
00:08:55 - Tu as l'air d'y avoir de la corde ? - Ouais, ouais, on sent la corde.
00:08:58 - Et vous écoutez toujours ce qui se dit comme ça ? C'est important ?
00:09:02 - C'est important, oui, pour pouvoir les suivre en permanence.
00:09:07 Si ils ont un souci, s'ils ont une demande, s'ils ont une question,
00:09:12 il faut que je sois capable de leur répondre le plus rapidement possible.
00:09:16 L'hélico est maintenant tout proche des boules de signalisation qu'il faut réparer.
00:09:21 Guidés par des lignards, ils progressent prudemment vers la ligne.
00:09:25 Un mouvement trop brutal et les occupants de la nacelle pourraient tomber dans le vide.
00:09:31 Au sol, David suit l'opération avec la plus grande attention.
00:09:34 La réparation en cours est d'une importance capitale.
00:09:39 - Ces boules, elles servent à quoi ?
00:09:43 - Elles servent à baliser la ligne pour que les avions de l'aéroport,
00:09:47 qui n'est pas très loin, puissent voir le cheminement des câbles.
00:09:51 C'est pour ça qu'on parle de boules anticollision.
00:09:54 Sans elles, les accidents seraient faibles.
00:09:57 Car un avion à pleine vitesse n'a absolument pas le temps de distinguer les lignes.
00:10:01 - Tu la tiens ?
00:10:03 - Oh, c'est bon, c'est serré.
00:10:05 Première mission réussie pour nos lignards.
00:10:11 Grâce à l'hélicoptère, elle aura duré 2 minutes 30.
00:10:15 Sans lui, elle aurait pris une bonne demi-journée.
00:10:18 Mais l'utilisation d'un hélicoptère est parfois risquée.
00:10:22 Cette fois, il faut être prudent.
00:10:25 Les conditions étaient idéales.
00:10:28 Mais les 2 prochaines interventions seront une autre paire de manches.
00:10:32 La rate de Cherbourg est le 2d plus grand port artificiel au monde.
00:10:45 Un port qui menace de s'effondrer et de disparaître sous les eaux.
00:10:51 Depuis quelques semaines, des hommes travaillent d'arrache-pied pour éviter le pire.
00:10:56 Si vous ne les voyez pas, c'est normal.
00:10:58 Car sur ce chantier hors du commun, tout se passe à 5 m sous le niveau de la mer.
00:11:03 - Là, j'ai terminé la 76.
00:11:13 C'est Luc qui est aux commandes de ce chantier sous-marin.
00:11:18 Il dirige une équipe de 8 scaphandriers
00:11:21 qui livre une course contre la montre pour empêcher l'effondrement du quai.
00:11:25 - Là, ici, on est au quai de Normandie.
00:11:30 C'est une configuration un peu particulière.
00:11:33 Ça, c'est en métal. C'est des pâles-feuilles.
00:11:36 Nos réparations, nous, elles concernent ces gabions-là,
00:11:41 qui, comme un peu partout, ont tendance à se corroder au niveau des serrures.
00:11:47 Et après, on risque l'éventration d'un gabion si c'est pas réparé.
00:11:53 Les gabions, ce sont ces énormes tonneaux d'acier remplis de pierre et de sable.
00:11:58 Le quai en béton repose entièrement dessus.
00:12:02 Chaque tonneau est composé de pâles-feuilles,
00:12:05 sorte de planches d'acier qui s'imbriquent les unes dans les autres.
00:12:09 Et les serrures dont parle Luc, ce sont les jonctions entre 2 planches.
00:12:14 C'est le point faible de la structure, où la rouille attaque en priorité.
00:12:18 Avec le temps, l'eau s'infiltre à l'intérieur du tonneau,
00:12:21 qu'elle déchire petit à petit, jusqu'à l'éventrer complètement.
00:12:25 Et donc, pour pallier à ça, on soude un système de renfort.
00:12:31 Ça permet de reprendre les efforts du rideau
00:12:34 et empêcher toute éventration par la poussée des matériaux dans le gabion.
00:12:41 Pour bien comprendre l'enjeu de ce chantier, Luc nous emmène sur le quai.
00:12:46 Ici, les premiers symptômes d'un futur effondrement sont déjà visibles.
00:12:51 Donc là, ça commence comme ça.
00:12:55 Le terrain s'en va, et avec le phénomène démarré,
00:12:59 l'eau à chaque fois, à chaque pleine mer, remonte là-dedans et ramène un peu de terrain.
00:13:04 Donc c'est dangereux d'avoir un terre-plein avec des cavités comme ça.
00:13:08 Il faut donc rémédier à ça.
00:13:10 Dans le jargon, on appelle ça un flash.
00:13:13 Comme son nom l'indique, le phénomène apparaît sans prévenir,
00:13:16 ce qui le rend d'autant plus dangereux.
00:13:18 Ça peut se passer d'une façon instantanée, quand un engin, par exemple, passe là,
00:13:23 et moi, j'ai déjà vu des engins de chantier s'enfoncer dans des flashs comme ça,
00:13:27 même plus gros que ça, beaucoup plus gros.
00:13:30 L'apparition des flashs indique un effondrement imminent.
00:13:34 Et pour nous montrer les dégâts qu'ils peuvent provoquer,
00:13:36 Luc nous emmène de l'autre côté du port.
00:13:39 Regardez ces trous péants.
00:13:42 À cet endroit, il y avait autrefois un quai et une route qui s'étalaient sur plus de 50 m.
00:13:47 Donc là, on est en présence d'un flash.
00:13:50 C'est le rideau qui a complètement explosé.
00:13:53 Avec la corrosion, ça donne ça.
00:13:58 Tout le terrain repart à la mer.
00:14:01 Évidemment, il ne faut pas passer le jour où ça arrive.
00:14:05 Ici, le sable et les pierres qui constituaient le remblai des gabions ont été rejetés à la mer.
00:14:10 Puis le quai a été entièrement avalé par la marée.
00:14:14 Luc et ses hommes sont là pour stopper le phénomène.
00:14:18 Sans eux, tout le quai est condamné.
00:14:21 Le problème, c'est qu'ils doivent intervenir à 5 m de profondeur,
00:14:25 là où les palfeuilles sont en contact permanent avec l'eau de mer qui les ronge progressivement.
00:14:30 Le problème, c'est qu'ils doivent intervenir à 5 m de profondeur, là où les palfeuilles sont en contact permanentment avec l'eau de mer qui les ronge progressivement.
00:14:35 Ouvriers scaphandriers depuis plus de 30 ans, Luc a travaillé partout sur la planète.
00:14:40 Contrairement aux plongeurs autonomes, les scaphandriers travaillent en combinaison sèche et peuvent rester plusieurs heures sous l'eau.
00:14:47 Leur casque reste aujourd'hui encore très rudimentaire.
00:14:54 Pour décompresser, on n'a pas accès à notre nez.
00:14:58 Donc les casques sont équipés de ce qu'on appelle un bourre-pif.
00:15:01 C'est cette tige-là.
00:15:03 Et avec ça, on arrive à se boucher les narines.
00:15:06 Donc suivant le profil du nez.
00:15:08 Moi, par exemple, j'ai le nez bourbon, vieille France.
00:15:12 Donc là, le truc, je le mets tout au fond et on se débrouille avec ça.
00:15:17 De toute façon, il n'y a pas d'autre solution.
00:15:19 Le petit masque de plongée sportive, c'est vite arraché.
00:15:26 Les scaphandriers sont reliés à la surface grâce à une sorte de cordon ombilical qu'on appelle le narguilé.
00:15:32 Il est composé de trois tuyaux de couleurs différentes qui permettent d'alimenter le plongeur en air,
00:15:39 de connaître sa profondeur et d'assurer les communications radio.
00:15:51 Avant la prochaine plongée de son équipe, Luc nous propose d'effectuer un repérage sur le chantier.
00:15:56 Donc là, nous sommes en présence des guides qui vont nous emmener sur les chantiers.
00:16:06 Ils s'en vont d'en haut.
00:16:10 Celui-ci nous emmène sur un chantier vers le sud.
00:16:14 Celui-ci vers un chantier qui est pratiquement face.
00:16:21 Et celui-ci nous emmène là où on rêve.
00:16:29 Luc doit parcourir une cinquantaine de mètres pour rejoindre le chantier.
00:16:37 Il surnomme cette zone le champ de mine,
00:16:42 car les destructions de la Seconde Guerre mondiale ont laissé des pierres saillantes et des fers forgés un peu partout.
00:16:47 Très dangereux pour son arguilé.
00:16:50 Difficulté supplémentaire, la visibilité n'excède pas quelques dizaines de centimètres.
00:16:56 Un simple coup de palme sur la vase et il n'y verra plus rien du tout.
00:17:01 Luc doit donc progresser très prudemment.
00:17:04 Là, c'est des fers à béton.
00:17:07 Encore des fers à béton.
00:17:12 Voilà, le responsable.
00:17:17 Dans cet environnement hostile, Luc prend le temps de tester régulièrement la résistance de son arguilé.
00:17:24 Si le cordon s'emmêle autour d'un débris, il risque de l'endommager, voire de provoquer un éboulement.
00:17:30 La plongée serait immédiatement compromise.
00:17:34 Au bout de quelques minutes, Luc atteint enfin le chantier.
00:17:41 Pour faciliter notre tournage, nous avons éclairé les lieux.
00:17:44 Dans la réalité, la zone est beaucoup plus sombre.
00:17:48 Là, on arrive sur l'un des sites.
00:17:58 Voilà notre cathédrale de renfort.
00:18:03 Ici, on voit bien qu'il n'y a que de...
00:18:11 de serrures et que le camion est prêt à s'éventrer.
00:18:17 Là, on peut voir les anodes qui protègent les réparations.
00:18:27 Les anodes, ce sont ces grandes barres de métal de plus de 80 kg chacune.
00:18:36 Elles ne sont pas là pour soutenir le quai, mais pour protéger les réparations.
00:18:41 Alors, pourquoi protéger...
00:18:44 tout ce métal ?
00:18:48 Ça, c'est un problème physique.
00:18:51 Car dès qu'on met un bout de métal dans l'anneau,
00:18:55 on crée un champ électrique.
00:18:58 Et ce champ électrique...
00:19:01 altère le métal.
00:19:03 C'est ça, la corrosion.
00:19:06 Donc, grâce aux anodes, l'eau électrique passera par un chemin préférentiel à travers les anodes.
00:19:12 Et c'est les anodes qui s'useront au lieu que ce soit nos réparations.
00:19:18 Au total, Luc et son équipe doivent souder 770 renforts sur les gabions,
00:19:24 puis poser 1250 anodes dans une eau à 7 degrés.
00:19:28 Un travail de titan sans lequel les 120 m du quai sont condamnés.
00:19:33 Et vous découvrirez bientôt qu'une telle entreprise ne supporte pas le moindre imprévu.
00:19:38 En 2014, la France comptait plus de 1200 éoliennes raccordées au réseau électrique.
00:19:52 Ces structures gigantesques, qui transforment l'énergie du vent en énergie électrique,
00:19:57 c'est le grand défi du 21e siècle.
00:20:01 Chaque année, plus de 500 nouvelles éoliennes sortent de terre.
00:20:05 Parmi ces chantiers titanesques, celui des Montagnes Noires, dans la forêt du Languedoc-Roussillon.
00:20:11 Ici, une soixantaine d'ouvriers travaillent nuit et jour.
00:20:15 Leur mission, ériger 26 éoliennes de 130 m de haut en moins de 7 mois.
00:20:26 Mais ce matin-là, nous sommes déjà au 81e jour de travail et seules 8 éoliennes ont pu être installées.
00:20:32 La raison de ce retard considérable tient en un mot, la météo.
00:20:37 Il est 8h du matin et aujourd'hui encore, le temps est exécrable.
00:20:43 - Bonjour messieurs. - Bonjour.
00:20:46 - C'est Bernard. - Ça va ?
00:20:47 - Ça va et toi ? - Ça va.
00:20:49 - Je viens de recevoir le mail de Laurent, là, pour le béton. Du coup, vous vous poussez à demain ?
00:20:54 - Le béton est annulé mercredi, jeudi.
00:20:58 - De toute façon, tes deux coffrages sont prêts ?
00:21:01 - Ça y est, j'ai le fini.
00:21:02 Bastion, avec le gilet jaune, est ingénieur. C'est le chef d'orchestre des travaux.
00:21:07 Et depuis 8 mois, les imprévus sont, pour ainsi dire, son pain quotidien.
00:21:12 - La journée est compromise. On regarde les conditions, on va voir si elles se dégradent ou si ça va dans le bon sens.
00:21:23 - On va attendre midi. On va attendre midi.
00:21:25 Pour être un fou, c'est pareil, sur le levage, il se passera pas grand-chose. Trop de vent, pour nous.
00:21:29 Ce socle en fer de 3 m de profondeur, c'est l'armature des fondations.
00:21:37 C'est là que le béton devait être coulé aujourd'hui.
00:21:40 Puisque l'opération est reportée à cause de la météo, Bastion va vérifier la qualité du ferraillage.
00:21:46 - Ouais, ils ont bien ligaturé.
00:21:48 - Même les espacements entre les ferraillages sont bons, on y met un pied.
00:21:52 - Y a 30 tonnes d'acier qui ont été montées à la main par 5 ouvriers
00:21:55 et ont vérifié leur travail avant que le béton soit coulé sur le massif.
00:21:58 - Je vais faire une inspection visuelle du coffrage à l'extérieur, vérifier la mise à la terre aussi, également.
00:22:05 Avec leurs 130 m de haut, les éoliennes sont des cibles parfaites pour la foudre.
00:22:11 Elles doivent donc être reliées à la terre, comme un paratonnerre.
00:22:15 - Une étape aussi importante, c'est vérifier la mise à la terre du massif,
00:22:18 qui est toute interconnectée au ferraillage du béton armé et qui sert à dissiper l'énergie existée
00:22:23 en cas de défaut électrique ou en cas de foudre, parce qu'une éolienne peut évidemment prendre la foudre.
00:22:27 Donc il faut s'assurer que la connexion est bien faite pour que l'énergie se dissipe dans la terre,
00:22:32 après un peu plus loin à l'extérieur du massif.
00:22:34 Sans cette précaution, elle risquerait d'être détruite dès le premier orage.
00:22:39 Satisfait de cette première inspection, Bastion décide d'aller contrôler la route d'accès
00:22:45 pour les camions chargés de béton liquide, les fameuses toupies.
00:22:48 Là, une mauvaise surprise l'attend.
00:22:51 La dernière tempête a fait plus de dégâts que prévu.
00:22:54 - Tu sais qu'à la 25, t'en as un qui est tombé aussi ce matin, t'as pas pu faire le plein d'essence.
00:22:58 Le camion s'est arrêté.
00:23:00 - Bon. - T'as une pelle ?
00:23:04 - Je sais pas, quand est-ce que tu pourrais venir le dégager ?
00:23:08 - Demain. - Demain ?
00:23:09 - Ouais, j'ai l'impression que je vais envoyer tout le monde. - D'accord.
00:23:12 Bastion et son équipe repartent à pied.
00:23:14 Ils ne peuvent pas se permettre d'attendre que la voie soit dégagée.
00:23:17 Car le mat d'une éolienne doit être livré demain sur un autre site.
00:23:21 Il veut s'assurer que tout est en ordre.
00:23:24 - Là, pareil, il te manque un boulon.
00:23:27 Et là aussi.
00:23:29 Et du coup, là, les cosses, tu les fais quand, avec la cablette ?
00:23:33 - Le plus gros souci, c'est l'anticipation sur les opérations de levage.
00:23:37 Une fois que toute l'équipe de gruttage est mobilisée,
00:23:40 on ne peut plus se permettre de perdre une journée pour reprendre un talus, une plateforme, quoi que ce soit.
00:23:43 L'équipe vérifie donc que les ouvriers ont bien respecté chaque détail,
00:23:47 chaque mesure du plan de construction.
00:23:49 - On regarde la zone de montage de flèche ?
00:23:52 La flèche, dans le jargon de la construction,
00:23:55 c'est le bras de la grue qui posera le mât sur les fondations.
00:23:58 Elle mesure près de 100 m de haut.
00:24:01 Bastion vérifie qu'elle pourra se déployer correctement.
00:24:04 - Allez, tac, il manque un petit mètre.
00:24:08 - 100 m, comme ça ? - Ouais.
00:24:10 - Quand la flèche est couchée, il y a à peu près 100 m de flèche.
00:24:13 Donc, il faut anticiper la position de la flèche
00:24:16 et lui laisser suffisamment de liberté pour permettre son montage plus facilement.
00:24:20 Des arbres à couper, une zone de montage de grue trop courte,
00:24:25 Bastion va de surprise en surprise.
00:24:27 Et la prochaine ne va pas le rassurer.
00:24:30 Ce camion, qui doit livrer une partie d'un mât, fait plus de 50 m de long.
00:24:34 Et Bastion vient juste de réaliser qu'il ne pourra pas manœuvrer
00:24:37 pour livrer sa pièce au bon endroit.
00:24:39 - Aujourd'hui, dans l'état actuel, les convois ne seront pas rentrés en marche avant.
00:24:42 Le virage n'est pas conforme à ce qu'on a demandé sur les plans.
00:24:45 Il y a une zone de retournement.
00:24:46 Comme les convois n'arrivent pas à tourner pour entrer directement sur la plateforme,
00:24:49 il y a un aménagement qui est fait pour que les convois
00:24:51 rentrent en marche avant dans la forêt
00:24:53 et rentrent sur la plateforme en marche arrière.
00:24:55 Il manque jusqu'au passage musée, il manque quelques mètres,
00:24:57 et élargirait notamment le virage.
00:24:59 Cette erreur pourrait bloquer les travaux une journée entière
00:25:03 et retarder encore un peu plus le chantier.
00:25:05 Il faut donc régler le problème au plus vite.
00:25:08 A l'autre bout du chantier, l'information a déjà circulé.
00:25:13 Des camions sont immédiatement chargés de gravier pour agrandir la route.
00:25:17 30 tonnes de cailloux sont ainsi déversées sur le sol
00:25:23 sous le regard attentif de Bastion.
00:25:26 Puis les rouleaux compresseurs entrent en action pour aplanir la route.
00:25:32 Grâce à la vigilance de Bastion, tout sera prêt à temps pour accueillir la grue.
00:25:36 La partie la plus complexe du chantier va enfin pouvoir commencer.
00:25:41 Quelque part sur les falaises qui dominent Monaco, au bord de la Méditerranée.
00:25:57 Il est 9h du matin.
00:25:59 Christophe, pilote d'hélicoptère depuis 25 ans,
00:26:01 s'apprête à réaliser un vol particulièrement périlleux.
00:26:04 Sa mission, livrer ce gigantesque filet métallique de plus d'une tonne
00:26:16 à des ouvriers cordistes qui l'attendent, perchés au-dessus du vide.
00:26:23 Ce filet anti-éboulement permettra de sécuriser l'autoroute
00:26:27 et les habitations situées en contrebas.
00:26:30 Si l'opération est risquée, c'est parce que le poids du filet
00:26:34 atteint la charge maximale autorisée pour un hélicoptère de ce type.
00:26:37 Manœuvrer dans ces conditions est très difficile.
00:26:41 D'autant que la proximité de la mer peut modifier brutalement les conditions météo.
00:26:50 Là, on peut se retrouver dans les nuages en l'espace de 10 secondes.
00:26:53 Ça évolue très très vite.
00:26:55 Donc 10 secondes, quand on positionne des filets entre 3 et 4 minutes,
00:26:58 il y a un moment où on peut se retrouver dedans.
00:27:00 Donc ça, il faut l'anticiper.
00:27:02 Christophe doit aussi tenir compte des rafales de vent
00:27:05 qui peuvent plaquer son appareil sur la paroi.
00:27:08 Les vents vont arriver de la mer, vont taper sur les falaises
00:27:12 et on va prendre tout le vent sous le rotor.
00:27:14 On est un peu sur une masse d'air instable,
00:27:16 très compliqué pour descendre, pour monter.
00:27:19 Voilà.
00:27:20 Pour les cordistes, attraper un filet de plus d'une tonne
00:27:27 au-dessus d'un apic de 150 mètres nécessite une concentration extrême.
00:27:31 Dès que le filet est fixé à un premier mat,
00:27:44 l'hélicoptère se retrouve prisonnier.
00:27:47 Si le rafale le déstabilise à ce moment-là, c'est la catastrophe.
00:27:50 Or, ce matin-là, le cordiste chargé de poser la dernière fixation
00:28:00 rencontre les pires difficultés.
00:28:02 Dans son appareil, Christophe est tendu.
00:28:14 Il doit être précis au centimètre près.
00:28:17 [Musique]
00:28:19 Soudain, c'est la délivrance.
00:28:31 L'opération est réussie.
00:28:33 Une fois son appareil décroché,
00:28:37 Christophe peut rentrer charger le filet suivant.
00:28:44 Sans le filet d'acier qui le retient,
00:28:46 cet énorme rocher de 6 tonnes pourrait s'écraser à tout moment
00:28:49 sur la route qu'il domine.
00:28:51 Nous sommes sur la côte d'Azur, entre Monaco et Menton.
00:28:55 Depuis un an, 65 ouvriers cordistes travaillent dans des conditions extrêmes
00:29:00 pour sécuriser les falaises qui surplombent l'asphalte.
00:29:03 Encordés à plus de 150 mètres au-dessus du vide,
00:29:08 ils installent ces impressionnants filets de protection métallique
00:29:11 capables de stopper l'équivalent d'un bus lancé à plus de 90 km/h.
00:29:15 Le chantier prévoit de sécuriser plusieurs dizaines de kilomètres de falaises.
00:29:21 La vie des milliers d'automobilistes qui empruntent quotidiennement cette route
00:29:26 n'est pas le seul enjeu de cette mission protection sans précédent.
00:29:29 Des centaines d'habitations sont-elles aussi menacées ?
00:29:33 [Musique]
00:29:39 Le chef de ce chantier hors normes, c'est lui, David.
00:29:42 Ce matin, il accueille un petit nouveau, Ahmed,
00:29:46 qui vient juste de terminer sa formation de cordiste.
00:29:49 - Mon bras est tout neuf, c'est pour ça qu'il est un peu dur.
00:29:54 - Après petit à petit tu le resserres, tu détends, tu verras à peu près.
00:29:57 - La tenaille nous l'ont prise.
00:30:03 - Chaque nouvel arrivant est tenu de fournir le maximum de protection.
00:30:07 - Chaque nouvel arrivant est tenu de fournir le matériel.
00:30:09 - Pour les contrôles de pays, tout ça, comme ça on est sûr que le cuissard,
00:30:13 on sait d'où il vient, on a les dates, les numéros,
00:30:16 et les contrôles sont faits régulièrement.
00:30:19 - Allez, Ahmed, t'es prêt ? On va aller voir tes collègues.
00:30:23 C'est la première fois qu'Ahmed va travailler en conditions réelles.
00:30:26 La pression est forte.
00:30:28 Entre cordistes, il est impératif de pouvoir se faire une confiance absolue.
00:30:31 - Bon, Jésus. - Ça va ?
00:30:34 - Bon, pour aujourd'hui, on a un petit nouveau, là. Il y a Ahmed.
00:30:37 Donc tu vas y équiper deux cordes. - OK.
00:30:40 - Et il vient venir avec toi, tu le surveilles. - OK.
00:30:44 - Ahmed, tu seras avec Jésus, il va t'expliquer ce qu'il faut faire.
00:30:48 Ahmed va devoir prouver à David qu'il ne s'est pas trompé en le recrutant.
00:30:52 Mais au moment où notre recrue s'apprête à descendre,
00:30:55 David est appelé d'urgence de l'autre côté de la falaise.
00:30:58 Alors qu'ils évoluaient en plein milieu de la paroi,
00:31:02 des ouvriers sont tombés sur un nid de frelons asiatiques.
00:31:05 - Salut. - Comment tu vas ?
00:31:07 - Et toi, tu vas bien ? - Oui.
00:31:08 - J'ai trouvé le nid de frelons. - Il est où ?
00:31:10 - Il est dans la falaise, là. - D'accord. L'accès, il est assez difficile ?
00:31:13 - L'accès, il est sur corde. Donc c'est moi qui vais y aller.
00:31:15 Mais il faut que tu me prêtes tout ton matériel et que tu me conseilles pour aller...
00:31:18 - Ça marche. - Parce que j'ai les gars...
00:31:20 Je dois travailler sur la zone. - OK, ça marche.
00:31:22 - Et j'ai les gars, je peux pas les mettre à côté, quoi.
00:31:23 Les frelons, c'est dangereux. - OK.
00:31:25 - S'il te plaît. Alors, c'est moi ton matériel.
00:31:28 - Donc là, on a les gants de sécurité.
00:31:31 Et là, comme on dit, avec celle-là, t'auras peu de problèmes.
00:31:35 Voilà, je vais t'aider. - OK.
00:31:37 On va la mettre sur la zone, là-bas, parce qu'il y a peu de marche pour accéder.
00:31:40 Allez, on va sur la zone.
00:31:42 Puisque le spécialiste de la neutralisation de ces nids ne peut intervenir sur la paroi,
00:31:49 c'est David qui va le faire à sa place.
00:31:53 Le nid est caché dans une faille.
00:31:55 Les frelons asiatiques sont très agressifs et leurs piqûres dangereuses, parfois mortelles.
00:32:01 David doit donc enfiler une combinaison intégrale qui va beaucoup gêner sa progression.
00:32:07 Il ne voit pratiquement rien.
00:32:14 Un assistant doit le guider depuis le bas de la paroi.
00:32:17 - OK, David, tu descends de 3 m et à 1,50 m ou 2 m à ta droite, et tu seras dessus.
00:32:35 David a pris avec lui une bonbonne de produits toxiques.
00:32:43 Il doit l'injecter à l'intérieur du nid, sous les yeux du spécialiste qui contrôle l'opération.
00:32:48 - De plus en plus dans la région, depuis quelques années, ils ont envahi le territoire, on va dire.
00:32:54 - Ah oui ?
00:32:55 - Donc, ils sont souvent perchés sur les cimes des arbres, sur les parois, sur les falaises, dans les endroits inaccessibles.
00:33:04 - C'est bon, David ?
00:33:11 - C'est bon ?
00:33:13 Après plusieurs pulvérisations, David redescend.
00:33:20 - Dans la combi, là, il fait un peu chaud, ça se voit un peu, j'ai transpiré, quand même.
00:33:34 - On n'est pas en plein été.
00:33:35 - Non, non, en plein été, ça va être terrible.
00:33:37 - Quand je vais leur balancer le produit, ils sortent du nid, ils vont venir taper dans la visière du masque, pour essayer de m'attaquer.
00:33:44 - Ils sont bien gros, là.
00:33:47 - Ah oui ?
00:33:48 - Oui, oui. Donc, si ça pique, je pense que ça fait très mal.
00:33:51 - Donc, je pense que...
00:33:53 - Demain, vous allez pouvoir attaquer si vous avez besoin sur la zone.
00:33:56 - Impeccable.
00:33:57 - Jusqu'à demain.
00:33:58 - Bon, merci, Adriano.
00:33:59 - Bonne chose de faite.
00:34:00 - Bonne chose de faite.
00:34:01 - Avec plaisir, à la prochaine.
00:34:02 - À la prochaine, Adriano.
00:34:03 - Allez, ciao, à plus.
00:34:04 - Ciao, à bientôt.
00:34:06 À peine en bas, David repart en direction d'Ahmed, la jeune recrue dont il veut surveiller les premiers pas sur le chantier.
00:34:13 Mais en chemin, il repère quelque chose d'anormal.
00:34:17 Ses cordes rouges et bleues ne sont pas attachées comme elles devraient.
00:34:21 Pour comprendre ce qui se passe, regardez ces images.
00:34:25 Chaque cordiste est soutenu par deux cordes.
00:34:28 La bleue, qui lui sert à se déplacer pour travailler,
00:34:31 et la rouge, qui est sa corde de sécurité en cas de problème.
00:34:35 Normalement, ces deux cordes devraient être sur deux points d'accroche différents,
00:34:41 ce qui n'est pas le cas ici.
00:34:44 David intervient immédiatement, car les deux cordistes qui n'ont pas respecté cette règle élémentaire se mettent en danger.
00:34:50 - Le risque, il faut être sur deux points.
00:34:55 S'il y en a un qui lâche, ils partent pas tous les deux en même temps.
00:34:59 Ils sont deux sur les mêmes points, et au moins, ils sont séparés chacun de leur zone.
00:35:05 Si David a les yeux partout, c'est parce qu'il est responsable de la sécurité de ses hommes.
00:35:10 Une mission qui lui tient très à cœur.
00:35:13 - Allez, c'est parti, Ahmed. On va voir de suite si tu te rappelles de tout.
00:35:18 C'est pour ça qu'il tient à superviser personnellement la première sortie d'Ahmed sur le terrain.
00:35:25 Le novice va bientôt basculer dans le vide.
00:35:28 Il est au-dessus d'un pic de plus de 100 m.
00:35:30 Sa tension est palpable.
00:35:32 - Tranquille, Ahmed, t'affoles pas, c'est normal.
00:35:36 - Bon, tu le juges, c'est bon ? Tu le prends à même ? - Ouais, nickel.
00:35:41 Ahmed n'a fait aucune erreur. Il est prêt à travailler sur le chantier.
00:35:46 Rassuré, David va pouvoir se concentrer sur autre chose, car une nouvelle opération très délicate l'attend.
00:35:57 Scaphandriers qui plongent en eau trouble pour sauver un port du désastre.
00:36:01 - Sans communication, s'il a le moindre problème, on le saura pas.
00:36:04 Lignards qui interviennent à 30 m du sol, pendus à un hélicoptère
00:36:09 et traversés par un courant mille fois plus puissant que notre électricité domestique.
00:36:13 - Faut être vigilant en permanence, quoi.
00:36:16 Ou encore ouvriers cordistes qui défient le vide pour sécuriser nos falaises.
00:36:21 - Attends, Bernard, attends.
00:36:25 Tous ont un point commun. Ils risquent leur vie sur des chantiers particulièrement dangereux.
00:36:30 - Tu te lâches surtout pas de ce bout-là, puisque c'est la zone où il y a le plus de ferraille.
00:36:34 On a autre chose à faire que de renvoyer le plongeur secours.
00:36:37 En France, il n'existe qu'une seule unité d'élite pour les secourir en cas d'accident.
00:36:42 - Coach, on procède à la descente du sauveteur.
00:36:45 Vous allez découvrir la formation de ces pompiers, capables d'intervenir n'importe où, n'importe quand.
00:36:51 - On accompagne la cilière, on la met au plus près du véhicule.
00:36:54 - On va faire un petit tour.
00:36:56 - On va faire un petit tour.
00:36:58 - On va faire un petit tour.
00:37:00 - On va faire un petit tour.
00:37:02 - On va faire un petit tour.
00:37:04 - On va faire un petit tour.
00:37:06 - On va faire un petit tour.
00:37:08 - On va faire un petit tour.
00:37:10 - On va faire un petit tour.
00:37:12 - On va faire un petit tour.
00:37:14 - On va faire un petit tour.
00:37:16 - On va faire un petit tour.
00:37:18 - On va faire un petit tour.
00:37:20 - On va faire un petit tour.
00:37:22 - Il faut la changer.
00:37:24 - L'entretoise, elle est en face extérieure.
00:37:26 - Ouais, on la voit d'ici. C'est l'entretoise qu'on voit pas, non.
00:37:30 - C'est en face, là.
00:37:32 L'entretoise permet d'éviter que 2 lignes se touchent et provoque un court-circuit.
00:37:36 A l'oeil nu, les monteurs comprennent que ce modèle a plus de 40 ans.
00:37:40 - On vérifie si on a bien la taille des clés pour le boulot en titré.
00:37:46 - Ce serait ballot.
00:37:48 - Sinon, il faut faire demi-tour.
00:37:50 - Les vieilles entretoises.
00:37:52 - Toi qui es vieux.
00:37:54 - C'est bien du 22 ?
00:37:56 - 22, il me semble.
00:37:58 - Des fois, c'est du 23.
00:38:00 - Tu veux une 23 ?
00:38:02 - Amène une 23 !
00:38:04 - Je crois qu'on en a, du 23.
00:38:06 - 23 et 24.
00:38:08 - Super. Merci.
00:38:10 Cette fois, nos lignards vont donc effectuer 2 opérations au cours du même vol.
00:38:16 Ils devront opérer le plus vite possible.
00:38:18 Car l'heure de vol en hélico coûte près de 6 000 euros.
00:38:22 Le facteur temps est une source de stress supplémentaire à gérer.
00:38:26 L'appareil commence son approche.
00:38:30 La nacelle va se positionner sur le câble de phase, celui où passent les 225 000 volts.
00:38:36 A ce niveau de tension, le comportement du courant n'est plus le même.
00:38:42 Il faut être très vigilant.
00:38:44 David, le chef de chantier, ne quitte pas ses hommes du regard.
00:38:48 - Le souci avec des tensions tellement élevées, c'est qu'il n'y a pas besoin de toucher le câble pour prendre le courant.
00:38:54 Chez vous, tant que vous ne touchez pas un câble, une prise de 120 volts, vous ne prenez pas le courant.
00:39:00 Là, une fois qu'on arrive à des distances qui sont moins de 50 cm, un arc peut se déclencher.
00:39:08 Un arc électrique peut se déclencher et vous prenez le courant.
00:39:12 L'approche de la ligne est toujours un moment périlleux.
00:39:16 Les pilotes font leur maximum pour ne pas mettre la vie des monteurs en danger.
00:39:22 Et lorsqu'ils touchent enfin le câble, écoutez bien ce bruit.
00:39:27 Ces éclairs entre la ligne et la nacelle sont produits par un courant mille fois plus puissant que notre courant domestique.
00:39:40 Selon les conditions météo, cet arc peut frapper les lignards à plus de 3 m.
00:39:45 Les 2 hommes sont maintenant traversés par le courant. La réparation commence aussitôt.
00:40:05 Il y a un problème. La nouvelle ampoule s'adapte mal au vieux support.
00:40:10 Mais les 2 hommes s'obstinent et prennent des risques incroyables.
00:40:14 La nacelle penche de plus en plus. Si l'hélicoptère remonte brutalement, les lignards peuvent glisser.
00:40:27 Heureusement, ils sont retenus par leur baudrier.
00:40:33 Les minutes passent. Le kérosène de l'appareil est calculé au plus juste.
00:40:38 Il faut réussir. Sinon, l'équipage devra effectuer une nouvelle rotation.
00:40:44 Ça y est, l'ampoule s'allume enfin. L'opération est un succès.
00:40:51 Mais il faut maintenant remplacer l'entretoise cassée à quelques dizaines de mètres de là.
00:40:59 Là encore, l'opération est difficile. Nos lignards doivent opérer sur ces 2 portions de câbles en même temps.
00:41:05 Or, chacune d'elles pèse près de 10 tonnes. Réussir à se placer juste en dessous est un vrai défi.
00:41:12 Surtout quand la fixation refuse de céder, grippée par l'usure et les variations de température.
00:41:26 - Allez, coucou Chris ! - Tu tiens les coquilles ?
00:41:31 Une fois de plus, nos 2 lignards s'obstinent. Mais cette fois, la durée du vol n'est plus le seul enjeu.
00:41:41 Le ciel devient de plus en plus menaçant à l'horizon. Une grosse averse approche rapidement.
00:41:52 Au sol, David est déjà sous la pluie. Il s'inquiète pour ses hommes.
00:41:57 - Vu le ciel au loin, j'ai pas bon espoir. Donc s'il continue à pleuvoir, on va arrêter.
00:42:03 - Dès qu'il arrive, on prend les cordes, on les replie vite.
00:42:08 Heureusement, les lignards finissent enfin par remplacer l'entretoise.
00:42:13 Il était temps. Les cordes qui relient la nacelle à l'hélicoptère commençaient à s'humidifier.
00:42:20 C'est un cas de force majeure.
00:42:24 - Le risque, c'est qu'elles deviennent plus isolantes et que l'électricité remonte jusqu'à l'hélicoptère.
00:42:31 C'est fini pour aujourd'hui. Continuer dans de telles conditions serait suicidaire.
00:42:37 Surtout que la dernière mission qui attend nos lignards est encore plus dangereuse que les précédentes.
00:42:44 - On va faire un petit tour.
00:42:47 - On va voir ce qu'il y a à l'intérieur.
00:42:51 - C'est un peu plus dangereux que ce qu'on a vu.
00:42:55 - C'est un peu plus dangereux que ce qu'on a vu.
00:42:59 - C'est un peu plus dangereux que ce qu'on a vu.
00:43:03 - C'est un peu plus dangereux que ce qu'on a vu.
00:43:07 - C'est un peu plus dangereux que ce qu'on a vu.
00:43:12 Ce sont eux qui interviendront. Ils sont capables de sauver n'importe qui, n'importe où.
00:43:17 - Est-ce qu'il y a quelqu'un à montant ? Au secours !
00:43:21 - Ça va, monsieur ?
00:43:24 Pendant une semaine, nous avons suivi une session de formation des chefs d'unité du Grimpe, présent dans 88 départements.
00:43:31 - Traction.
00:43:35 Le lieutenant Pourchaud leur a concocté un programme spécial pour les entraîner à sauver des vies dans des situations toujours plus complexes et stressantes.
00:43:43 - Prêt ?
00:43:45 - Un peu les pieds dessus.
00:43:48 - Ivo ?
00:43:50 - Oui ?
00:43:52 - Donc comme si on descend la victime.
00:43:55 Ces contextes sont comparables à ceux que l'on peut trouver sur des chantiers hors normes.
00:44:00 Pour travailler dans les conditions les plus réalistes possibles, chaque situation d'exercice que vous allez voir a été décidée au dernier moment.
00:44:07 Les hommes du Grimpe n'ont donc aucun moyen de se préparer à l'avance.
00:44:12 Le premier de ces exercices se déroule sur un chantier d'élagage, dans un camping public.
00:44:21 Un bûcheron spécialisé dans les coupes dangereuses a dérapé à plus de 10 mètres de haut.
00:44:26 Il est retenu par son harnais de sécurité.
00:44:29 - J'ai mal au genou !
00:44:31 - J'ai mal au genou !
00:44:34 Le premier pompier arrivé sur les lieux est un homme de la caserne la plus proche.
00:44:39 Vu la difficulté de l'opération de secours qui se profile, il a immédiatement appelé le Grimpe en renfort.
00:44:46 - Hé docteur !
00:44:49 Lorsque le Grimpe arrive sur les lieux 10 minutes plus tard, le chef d'unité doit évaluer la situation le plus vite possible.
00:44:57 - Alors, le monsieur, c'est combien de temps qu'il est là ?
00:45:02 - Là, ça fait au moins bien 3/4 d'heure, le temps qu'on arrive et tout.
00:45:05 - Il est là ? - Il est là-haut, tu vois, à peu près 10 mètres.
00:45:08 - C'est impossible de l'atteindre.
00:45:10 - Ce qu'on va faire déjà, c'est que j'envoie un équipier là, qui va monter là-haut pour le sécuriser, ok ?
00:45:14 - Le tout-bip qui est là-haut, superbe.
00:45:17 Un premier sauveteur monte immédiatement vers la victime.
00:45:22 La mission, évaluer si elle peut être évacuée ou s'il faut d'abord la médicaliser.
00:45:26 - Je suis là, monsieur. Vous tenez encore un petit moment, j'arrive. On est là.
00:45:31 Les minutes passent. La victime donne de plus en plus de signes d'épuisement.
00:45:37 - Je n'ai plus le temps, j'ai mal les bras. Je ne tiens plus.
00:45:40 - Je suis là, monsieur.
00:45:42 Elle peut s'évanouir à tout moment.
00:45:44 Mais si le sauveteur se précipite, il prend le risque de se mettre lui aussi en danger.
00:45:50 - J'ai un genou coincé dessous, là.
00:45:52 - Je ne vous ai pas. Je viens vous aider.
00:45:55 Le sauveteur du grimpe progresse difficilement, alors que dans le même temps,
00:46:00 les plaintes de la victime lui mettent de plus en plus de pression.
00:46:03 - J'ai trop mal au genou, ça fait trop mal.
00:46:06 En bas, le chef d'unité a choisi un mode d'intervention.
00:46:09 Il rencontre le lieutenant Pourchot, qui a imaginé cet exercice.
00:46:13 - Vous frappez une poulie en partie haute le plus lentement possible, déjauger le gars et le descendre.
00:46:19 Mais la victime a reçu pour instruction de simuler un début d'évanouissement
00:46:22 pour accentuer la difficulté de l'exercice.
00:46:25 - Monsieur ? Monsieur ? Vous m'entendez ?
00:46:30 La situation s'aggrave. Le chef d'unité doit revoir ses plans.
00:46:34 La victime a tellement mal qu'il faut d'abord la soulager avant de procéder à son évacuation.
00:46:40 - Fred ? - Oui ?
00:46:42 - On va te faire passer une corde sur laquelle tu pourras te faire hisser du matériel.
00:46:48 C'est juste cette petite seringue que tu auras juste à déclipser,
00:46:50 et tu lui mets dans la bouche, tu pousses.
00:46:52 - C'est tout. D'accord ? Donc c'est très simple.
00:46:55 Dans l'urgence, le médecin généraliste qui accompagne le grimp
00:46:59 a décidé d'administrer une dose de morphine à la victime.
00:47:02 - Pour le confort du patient, c'est quand même la priorité,
00:47:05 j'ai proposé une sédation orale.
00:47:10 C'est à mettre sous la langue, c'est de la morphine.
00:47:12 - Ça arrive, monsieur, là.
00:47:15 - Bien entendu, ils sont en train de vous monter un calmant pour soulager votre douleur.
00:47:18 Au bout de quelques minutes, la morphine produit son effet.
00:47:21 La victime souffre moins, mais il faut continuer de lui parler pour éviter qu'elle ne s'endorme.
00:47:26 - Qu'est-ce qu'on va se faire ?
00:47:28 - On va mettre un peu de dispositif pour venir vous chercher.
00:47:31 Vous vous cherchez, on s'occupe de vous, au niveau de votre blessure. D'accord ?
00:47:35 - Oui. - Je vous demande de rester avec nous.
00:47:38 - Oui. - Continue à me parler.
00:47:40 Grâce à la morphine, la victime peut être manipulée par les hommes du grimp en toute sécurité.
00:47:44 Elle finit même par s'endormir.
00:47:46 Mais une fois accrochée aux cordes qui la descendent, elle ne court plus aucun risque.
00:47:50 - On engage le brancard.
00:47:54 L'exercice se termine officiellement lorsque l'équipe médicale réceptionne la victime,
00:47:59 deux heures après que l'alerte a été donnée.
00:48:01 - On libère la victime ?
00:48:03 - Attention, attention.
00:48:05 - Eh, dis donc...
00:48:12 - Tu viendras me voir pour un petit demi-pâle ?
00:48:14 L'exercice est un succès.
00:48:18 Les hommes du grimp ont parfaitement réussi ce premier test.
00:48:21 Mais leur décontraction ne va pas durer.
00:48:23 En s'inspirant des 5000 interventions que cette unité d'élite effectue chaque année en France,
00:48:29 le lieutenant Pourchot a imaginé d'autres scénarios qui vont mettre leurs nerfs à rude épreuve.
00:48:35 Ce matin, le soleil réchauffe la rate de Cherbourg.
00:48:37 Dans son bureau, Luc prépare la prochaine plongée de ses scaphandriers.
00:48:41 Il vérifie les courbes des marées.
00:48:43 - Je fais des calculs préalables pour savoir où elle est travaillée et de quelle heure à quelle heure par rapport à la marée.
00:48:51 Donc ça, c'est une courbe de marée qui nous donne l'épreuve de la marée.
00:48:55 Et puis, on va faire un calcul de la courbe de marée.
00:48:59 Par rapport à la marée.
00:49:00 Donc ça, c'est une courbe de marée qui nous donne les pleines mers, les basses mers.
00:49:05 Et moi, je cherche des créneaux pour pouvoir travailler d'une façon sereine là-dedans.
00:49:12 Luc vérifie également la météo.
00:49:14 Si le vent se lève et souffle trop fort sur les embarcations des scaphandriers, leur sécurité peut être menacée.
00:49:20 - Salut Luc !
00:49:26 - Salut les gars !
00:49:29 - Samuel, ça gaze.
00:49:30 - De ce beau temps !
00:49:32 - C'est beau Cherbourg, n'oubliez pas c'est le plus beau pays du monde.
00:49:36 - Et dites le partout !
00:49:38 Aujourd'hui, les plongeurs de Luc vont devoir traverser le fameux champ de mine,
00:49:42 où traînent des ferrailles et des blocs de béton qui peuvent les mettre en danger.
00:49:46 Le briefing est donc particulièrement important.
00:49:49 - Donc celui qui plonge aujourd'hui, c'est Samuel, ce matin.
00:49:55 - Tu suis bien le guide qui va vers le sud, le plus sud, jusqu'au chantier.
00:50:00 - Tu ne te lâches surtout pas de ce bout là, puisque c'est la zone où il n'y a plus de ferraille.
00:50:05 - Donc il faut être très vigilant.
00:50:07 - Le gars qui va donner du mou dans le narguilé, tient bien le plongeur pour que Samuel ne reste pas bloqué au fond.
00:50:15 - On a autre chose à faire que de renvoyer le plongeur secours dès le matin.
00:50:22 - Alors n'oubliez pas, la sécurité, les ferrailles au fond, on ne va pas s'empatouiller là-dedans.
00:50:28 - C'est un vrai champ de mine.
00:50:30 Avant chaque immersion, l'équipe de Luc suit le même rituel et vérifie point par point son matériel.
00:50:40 Heureusement pour eux, les tenues modernes des scaphandriers sont beaucoup plus confortables et plus faciles à enfiler que celles de leurs aînés.
00:50:49 - Donc là on a des manchons qui garantissent l'étanchéité au niveau des poignées.
00:50:59 - Là on a une fermeture étanche.
00:51:03 - Et là on a une collerette pour l'étanchéité du cou.
00:51:09 - Collerette qu'on inverse, comme ça quand le scaphandrier envoie de l'air par l'inflateur, la tenue se gonfle.
00:51:18 - Et plaque la collerette en haut.
00:51:21 - Ça lui permet de régler sa flottabilité. C'est un peu la gestion d'un petit sous-marin.
00:51:27 L'expression "petit sous-marin" signifie bien ce qu'elle veut dire.
00:51:31 Une fois équipés, les hommes de Luc ne peuvent plus manœuvrer comme ils veulent.
00:51:35 - À force de cumuler des petits problèmes, ça peut finir par en faire un gros.
00:51:40 - Donc c'est pour ça qu'on a toujours plusieurs plans de secours en cascade.
00:51:43 - Il y a trois plans de secours pour l'alimentation en air. Il y a de quoi voir venir.
00:51:47 - Ça permet de faire remonter le gars.
00:51:49 - Toujours la sécurité.
00:51:52 Pour éviter les drames, la vérification du matériel se fait toujours à deux minimums.
00:51:56 Il ne faut prendre aucun risque.
00:51:59 - Donc il nous reste à vérifier l'éclairage.
00:52:02 - Sur un chantier comme ça, c'est indispensable car dès qu'on est sous le quai, on est dans le noir total.
00:52:07 - L'éclairage c'est bon. On a le couteau, ça peut toujours servir.
00:52:15 - Le casque.
00:52:17 - La fixation du casque est assurée par une araignée à cinq points.
00:52:26 - Et les réglages c'est quelque chose de très personnel. C'est ce qu'il vient de nous dire.
00:52:31 - Deux, un.
00:52:33 - On lui met les réglages qu'il veut.
00:52:36 - Et c'est de l'inflateur.
00:52:44 - Ça marche.
00:52:46 Par précaution, un plongeur de secours se tient toujours prêt à intervenir sur l'embarcation.
00:52:51 Si son binôme rencontre le moindre problème, il plongera immédiatement à son tour.
00:52:56 Samuel s'élance pour trois heures de plongée dans une mer à sept degrés.
00:53:06 Les soudures sous-marines sont très complexes à effectuer.
00:53:12 Car l'eau est vingt fois plus dense que l'air.
00:53:14 Et les écarts de température y sont vingt fois plus importants.
00:53:17 Pour ne rien arranger, Samuel doit souder en trois passes successives.
00:53:23 Autrement dit, il a trois fois plus de chances de rater son geste et de fragiliser encore plus la pièce à réparer.
00:53:29 Une fois sur place, il commence par frotter le renfort à souder.
00:53:41 S'il présente le moindre défaut, il faudra tout recommencer.
00:53:44 - Là j'attaque la soixante... j'ai terminé la soixante-seize.
00:53:59 - Ok, je l'accroche.
00:54:03 - Là qu'est-ce que vous faites exactement, Luc, avec ce... ?
00:54:07 - Alors là, le plongeur au fond, il a une ardoise qui ressemble à ça.
00:54:11 Mais il ne peut pas pointer toutes les pièces qu'il soude.
00:54:15 Parce que comme les pièces se chevauchent, on est obligé de faire un empilage chronologique en partant du bas jusqu'en haut.
00:54:21 Donc là, c'est un deuxième contrôle que je fais derrière lui.
00:54:25 Pour des raisons de sécurité, chaque plongée dure trois heures maximum.
00:54:31 S'il ne fait aucune erreur, un scaphandrier expérimenté comme Samuel soudera jusqu'à sept renforts de huit kilos chacun.
00:54:37 - Tu peux y aller, là, sur la soixante-dix-sept, et puis après tu restes au même niveau, je pense, jusqu'à la fin de ta plongée, là, il y en a un paquet à faire.
00:54:45 - Tu feras attention à la position de la masse, là, tu te débrouilles pour pas être entre la masse et le porte-électrode, hein, tu redéplaces la masse. Reçu ?
00:54:56 La masse, c'est cette pince métallique que l'on voit ici.
00:55:00 L'eau est un excellent conducteur, et cette masse permet d'isoler le scaphandrier.
00:55:05 À une seule condition, il ne doit jamais se retrouver entre cette masse et son fer à souder.
00:55:11 Sinon, il risque de se faire électriser.
00:55:15 Sur un tel chantier, les soudures s'enchaînent si rapidement qu'une faute d'inattention est vite arrivée.
00:55:23 Une électrisation n'est pas seulement dangereuse pour le plongeur.
00:55:28 Elle peut aussi endommager sa radio.
00:55:30 Ce jour-là, alors que Samuel a presque fini sa plongée, il simule une coupure brutale de la communication avec la surface.
00:55:42 Luc intervient aussitôt.
00:55:44 - Tu me reçois ? 1, 2. 1, 2, Sam. Allô ? Allô ?
00:55:57 - Ah, il ne dit toujours rien. Qu'est-ce qui se passe, Luc, là ?
00:56:01 - Là, on n'a plus de communication, donc je ne vais pas le laisser là-dessous sans communication.
00:56:07 S'il a le moindre problème, on ne le saura pas.
00:56:09 - Ça arrive souvent, ça, les problèmes de communication, comme ça ?
00:56:12 - En soudure, c'est fréquent, parce que les micros et les haut-parleurs qu'on a dans les casques
00:56:17 usent très, très vite en soudure, parce qu'on crée une électrolyse
00:56:22 qui intériore assez rapidement ces pastilles-là. En temps normal, non, c'est rare.
00:56:26 Donc là, je vais faire des rigodons pour lui dire d'en revenir, qu'on répare ses coms.
00:56:32 Alors ça, c'est un code ancestral des scaphandriers. Les scaphandriers n'ont pas toujours eu...
00:56:48 n'ont pas toujours eu le téléphone, donc autrefois, ils communiquaient avec des codes, comme je viens de faire.
00:56:53 Sous l'eau, Samuel a compris le code qui lui ordonne de regagner la surface.
00:57:00 Il quitte le chantier. Sa journée s'arrêtera là.
00:57:04 Mais la mission des scaphandriers soudeurs est loin d'être terminée.
00:57:09 Il leur faudra encore plusieurs semaines de travail dans le froid et l'obscurité
00:57:17 pour sécuriser entièrement la rate de Cherbourg.
00:57:19 Bâtisseur d'éoliennes géantes.
00:57:27 Il faut toujours être le plus près possible.
00:57:28 Spécialiste des interventions sur des lignes à très haute tension.
00:57:31 Il rentre pas !
00:57:33 Cordiste qui joue avec la mort au-dessus du vide.
00:57:37 Attends, Bernard, attends !
00:57:38 Ou encore pompier spécialisé capable d'intervenir sur n'importe lequel de ces chantiers hors normes.
00:57:46 Ils prennent des risques insensés pour travailler dans des conditions extrêmes.
00:57:50 Il faut déplacer ça !
00:57:52 Leur but ? Dominer leur peur et surmonter les aléas climatiques ou matériels
00:57:57 pour terminer leur mission dans les temps coûte que coûte.
00:58:00 Quelque part sur les hauteurs de Grenoble, à l'entrée d'une carrière.
00:58:10 Il est 8h du matin.
00:58:13 C'est là que notre équipe de lignards s'est donné rendez-vous pour entamer sa prochaine mission dans la région.
00:58:18 Sans doute la plus périlleuse.
00:58:20 Car cette fois, ils vont intervenir au-dessus d'une route très fréquentée.
00:58:27 Le risque de provoquer un accident de la circulation sera maximum.
00:58:31 C'est pour ça qu'ils vont devoir opérer en coordination avec les services de l'équipement et de la voirie.
00:58:40 Tandis que l'hélicoptère s'envole vers son objectif avec la nacelle et les deux monteurs à bord,
00:58:44 David remonte dans sa voiture pour gérer l'opération depuis le sol.
00:58:48 C'est lui qui fera le lien avec les employés de l'équipement.
00:58:54 Là on va les mettre en surveillance sous l'intervention.
00:58:59 Parce qu'on est à la plonge d'une route où il y a quand même pas mal de passages.
00:59:07 On va arriver sur le lieu d'intervention, ils vont nous mettre le balisage en place et on pourra travailler.
00:59:13 Première étape une fois sur place, déterminer au mètre près l'endroit où sera positionnée la nacelle.
00:59:23 Là on va attaquer sur les manchons qui sont là.
00:59:32 Il y en a un qui est là.
00:59:34 Il y en a un qui est plus au milieu.
00:59:36 Et les deux autres ils sont là-bas.
00:59:39 On attaque là-bas.
00:59:41 Il faut impérativement ralentir et dérouter les véhicules qui passent en dessous.
00:59:47 Car un boulon qui tomberait d'une trentaine de mètres de haut sur une voiture roulant à 70 km/h,
00:59:53 transpercerait son pare-brise comme une balle.
00:59:56 Aller hélico pour David.
01:00:03 Donc on termine de mettre le balisage en place et vous interviendrez bien sur le terne qui est côté Grenoble.
01:00:10 Le risque de faire tomber un outil est d'autant plus important que les réparations à effectuer sont bien plus difficiles que les précédentes.
01:00:18 Car c'est le câble lui-même que les lignards doivent réparer.
01:00:21 Des brins se sont effilochés.
01:00:25 Il faut les reprendre avec des torsades métalliques qui une fois posées,
01:00:30 constitueront une gaine protectrice, comme une sorte de pansement.
01:00:33 Ils commencent à enrouler les différents éléments qui vont composer la sécurisation.
01:00:40 Il y a en tout un peu plus d'une vingtaine d'éléments, donc ils vont reproduire ce geste-là une vingtaine de fois sur chaque menton.
01:00:46 Le problème, c'est que les torsades métalliques sont volontairement difficiles à positionner.
01:00:51 Le but, une fois placées, c'est qu'elles ne bougent plus.
01:00:54 Du coup, les lignards doivent travailler en force.
01:00:59 D'abord à coup de tournevis, pour les enrouler correctement autour du câble.
01:01:03 Puis c'est carrément à coup de marteau que les deux hommes achèvent leur travail.
01:01:12 C'est le seul moyen d'appliquer correctement la gaine de torsade sur la ligne endommagée.
01:01:17 Si l'hélicoptère ne reste pas parfaitement stable, le lignard peut laisser tomber son marteau sur les véhicules qui passent juste en dessous.
01:01:28 Heureusement, les hommes sont rompus à ce type de manœuvre.
01:01:30 L'opération est une fois de plus un succès.
01:01:33 - Ok, super les gars, bon boulot, c'est bien fait, nickel, super.
01:01:39 - On arrive à voir la qualité du travail ?
01:01:42 - On arrive à voir du sol, si ça avait été mal fait, les brins ne seraient pas plaqués comme il faut et on verrait le jour à travers.
01:01:50 Et ça voudrait dire que le travail, il serait à reprendre.
01:01:53 Là, c'est parfait, on voit, tout est bien plaqué, tout est lisse, c'est nickel, bon boulot.
01:01:58 C'est fini pour aujourd'hui.
01:02:00 Chaque année, les 60 lignards et leurs 11 hélicoptères réparent des milliers de kilomètres de lignes à haute tension.
01:02:07 Un savoir-faire réputé dans le monde entier qui s'exporte maintenant au-delà de nos frontières.
01:02:16 Sur la côte d'Azur, le chantier de sécurisation des falaises au-dessus de Monaco se poursuit.
01:02:21 David, le chef des ouvriers cordistes, va diriger une opération très dangereuse pour ces hommes.
01:02:26 La livraison de matériel par voie aérienne.
01:02:30 Le transport de matériel par voie aérienne est un des objectifs de la compagnie.
01:02:35 - On a un problème, on a un problème.
01:02:38 - On a un problème, on a un problème.
01:02:42 La livraison de matériel par voie aérienne.
01:02:45 Bernard, le pilote de l'hélicoptère, a besoin de son aide pour trouver des repères visuels.
01:02:50 - Bernard, est-ce que tu me reçois ?
01:02:54 - Oui, je te reçois, oui.
01:02:56 - Ouais, c'est David, c'est moi qui vais te guider.
01:02:59 Tu vas faire une rotation de barre là où je suis en face, tu vas aller récupérer la foreuse à côté et la mener à un même endroit.
01:03:04 Pour que les filets de protection métallique tiennent, il faut les accrocher solidement dans de la roche saine qui ne risque pas de s'effriter.
01:03:12 On appelle ça un point d'ancrage.
01:03:14 C'est ce qu'on voit sur cette image.
01:03:17 Derrière ce boulon se trouve une barre de fer qui peut s'enfoncer jusqu'à 9 mètres de profondeur.
01:03:22 Ce sont ces barres que l'hélicoptère doit livrer aux ouvriers prépositionnés au-dessus du vide.
01:03:27 - Les gars sont habitués, mais bon, il y a toujours à faire attention, quoi.
01:03:32 Parce que, bon, ça bouge quand même un petit peu, les machines sont lourdes.
01:03:38 - Ben, Bernard, je suis en face de toi, là. Tu me vois ?
01:03:45 Attraper plusieurs barres en même temps quand on est suspendu à une corde est très risqué.
01:03:51 Ici, le danger n'est pas de tomber, mais de se blesser gravement en prenant un mauvais coup.
01:03:58 Et ce n'est rien à côté de ce qui attend nos cordistes.
01:04:01 Car l'hélicoptère repart immédiatement pour aller chercher la foreuse.
01:04:05 Une machine de plus de 400 kg qu'il doit décrocher d'une paroi avant de la redéposer sur une autre.
01:04:12 - C'est un peu la vie, ça.
01:04:19 - C'est la vie, c'est la vie.
01:04:23 Le pilote doit absolument éviter les mouvements brusques qui feraient tanguer la foreuse de plus en plus fort.
01:04:29 Au bout de son filin, elle se transformerait alors en arme redoutable contre les cordistes.
01:04:44 - C'est un peu la vie, ça.
01:04:48 Au bout de son filin, elle se transformerait alors en arme redoutable contre les cordistes.
01:04:53 Un minuscule choc avec cette masse d'acier en suspension pourrait leur frapper la tête et les tuer net.
01:05:00 Tant que l'outil n'est pas définitivement posé, la vie des deux hommes est en danger.
01:05:07 Heureusement, l'opération est réussie.
01:05:17 Quelques minutes plus tard, les ouvriers cordistes, toujours en équilibre sur l'éperon rocheux, commencent à forer la falaise.
01:05:24 Une fois les barres de fer enfoncées dans la paroi, il faut les bloquer en vissant un écrou sur une plaque.
01:05:34 C'est le fameux point d'ancrage qui retiendra la roche.
01:05:38 Et quand ça ne suffit pas, on ajoute des câbles qui ceinturent le rocher suspect, voire des filets métalliques.
01:05:46 - Plus de pétanque !
01:05:47 Cette opération périlleuse, c'est le travail d'Ahmed, notre jeune recrut qui vient d'arriver.
01:05:53 - Bon, Ahmed, ça va ? - Oui, ça va.
01:05:56 - Il t'explique correctement ? - Non, franchement, c'est nickel. Il me met en confiance, me met à l'aise.
01:06:02 - Il ne faut pas avoir peur de poser des questions. Tu ne sais pas, tu demandes. - Oui, je demande à chaque fois.
01:06:07 - On ne sait pas, tu demandes. Bon, Juju, alors, ça se passe comment ? - Tout est nickel.
01:06:14 Pour sa première intervention en parois, pas question de laisser Ahmed seul. Les risques d'accident sont trop importants.
01:06:19 - Terminé. - Ouais, je vois ça, ça a l'air pas mal.
01:06:23 - Il reste les 8 ancrages qu'il y a là, à mettre les plaques et les boulons.
01:06:27 La difficulté pour Ahmed, c'est de gérer à la fois son équilibre, son adresse et sa force.
01:06:34 - Il faut que tu essaies que la plaque, elle reste à peu près droite, Ahmed.
01:06:40 Faute d'expérience, il a encore un peu de mal à trouver la position idéale.
01:06:44 - La clé, prends-la de l'autre côté, tu vas voir. - Comment ? - Il faut que tu mettes le... Voilà, dans ce sens.
01:06:51 - Tu vois, elle accroche dans ce sens. Dans l'autre sens, elle n'accroche pas. - Dans l'autre sens ? Là, tu dévisses.
01:06:56 - Voilà. - C'est pas comme ça. - On met un petit coup. - Parce que la plaque, elle a pris un peu...
01:07:01 - Ouais, non, mais c'est bon, c'est bon, c'est bon. Elle est juste un poil, mais c'est pas non plus...
01:07:05 Serrer des boulons au-dessus du vide avec la crainte permanente de perdre sa clé à molette ou de se blesser avec,
01:07:11 Ahmed se souviendra longtemps de son baptême du feu.
01:07:14 - Normalement, c'est max, là. - Ouais, c'est bon, là. Ouais, c'est bien.
01:07:19 - Bon, ben, c'est bon, tu continues le reste, hein ? - D'accord.
01:07:24 À la fin de la journée, David est satisfait. Cette section du chantier est sécurisée pour un bon moment.
01:07:34 - Il y en a pour une centaine d'années. - Ah oui ? - Oui, oui. Une fois que c'est bloqué, c'est bloqué.
01:07:38 Après, c'est la corrosion qui rentre en jeu, des barres, tout ça, qui ont plus la même efficacité, mais bon,
01:07:43 dans 100 ans, c'est déjà pas mal. On reviendra dans 100 ans.
01:07:48 Ce chantier de sécurisation des falaises entre Monaco et Menton doit durer encore plusieurs mois.
01:07:53 - Allez, les gars, remontez ! Louis !
01:07:56 - Faites journée !
01:08:02 Des milliers d'automobilistes et d'habitants de la Côte d'Azur peuvent remercier ces acrobates de l'extrême.
01:08:06 Grâce à eux, ils pourront continuer de vivre et de conduire en toute sécurité.
01:08:11 En Lauserre, un nouvel exercice commence pour le grimpe.
01:08:26 Cet ouvrier cordiste vient de faire une chute alors qu'il travaillait sur cette paroi verticale de 40 m.
01:08:32 Il était seul en repérage. Heureusement, il a pu avertir les secours avec son téléphone portable.
01:08:39 C'est une intervention en milieu périlleux.
01:08:43 Le CODIS, ou Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours, a donc mobilisé les pompiers du grimpe sans attendre.
01:08:49 - D'accord. On y va ?
01:08:52 La victime se trouve dans un endroit très difficile d'accès, à une vingtaine de minutes de marche du parking.
01:08:56 Mais l'hélicoptère de secours n'est pas disponible.
01:08:59 Alors, pour gagner du temps, une première équipe part aussitôt sur les lieux avec deux médecins.
01:09:04 - Donc toi, tu te concentres sur la partie et le secteur que je te donne, d'accord ?
01:09:08 Et ensuite, je te tiendrai informé des moyens éventuels qui vont se présenter en renfort sur place, d'accord ?
01:09:14 - Ça marche. - Voilà.
01:09:16 Cette fois, les sauveteurs n'ont pas de contact visuel immédiat avec le blessé, invisible au fond du canyon.
01:09:22 Cette difficulté va considérablement déstabiliser l'équipe du grimpe.
01:09:26 C'est justement le but recherché.
01:09:28 Quelque part dans la roche se trouve un passage étroit qu'on surnomme la châtière.
01:09:50 Il permet d'arriver ici, sous le sommet.
01:09:52 De là, les sauveteurs pourront apercevoir la victime.
01:09:55 Le problème, c'est qu'ils ne trouvent pas l'entrée.
01:09:58 De l'autre côté du canyon, le lieutenant Pourchot suit toute l'opération.
01:10:03 Ce retard la gasse. Il met en danger la vie de la victime.
01:10:07 Si elle souffre d'une hémorragie interne, il peut même la tuer.
01:10:10 - Oh, y a quelqu'un !
01:10:12 Lorsque la deuxième équipe se présente, la châtière vient à peine d'être trouvée.
01:10:18 - Là, t'as l'entrée de la châtière qui est là.
01:10:20 - L'entrée de la châtière est où ? - Là.
01:10:22 - On va pouvoir descendre dans la châtière.
01:10:25 Un pompier s'engage dans le minuscule boyau, bientôt suivi par le médecin.
01:10:31 - Allez, vite !
01:10:33 Lorsqu'il rejoigne enfin la victime au fond du canyon, il s'est écoulé plus de deux heures.
01:10:38 Le blessé est épuisé.
01:10:41 - Au niveau de la tête, monsieur, vous avez votre casque, on est d'accord ?
01:10:44 - Y a rien du tout.
01:10:47 - Y a rien du tout ? - Non, pas de...
01:10:48 - Vous avez pas mal à la tête ? Pas envie de vomir ?
01:10:51 Apparemment, une simple fracture de la jambe.
01:10:56 C'est une bonne nouvelle.
01:10:58 Mais la victime n'est malheureusement pas au bout de ses peines.
01:11:01 Car il faut maintenant la remonter en civière 40 mètres plus haut.
01:11:04 - Tu recules ton pied un peu, Raph', t'avances un peu ton pied dans le vide.
01:11:08 - OK, là, ça me paraît pas mal. Encore un peu, encore un peu.
01:11:13 Les hommes du grimp décident de mettre en place une tyrolienne de plus de 100 mètres de long
01:11:17 avec un treuil électrique pour remonter le brancard.
01:11:20 Il faut absolument éviter de survoler des arbres et de tendre la corde sur un mauvais axe.
01:11:28 Or, il y a un problème.
01:11:30 Alors que le premier point d'accroche a été trouvé sans difficulté au sommet,
01:11:34 au fond du canyon, les hommes hésitent.
01:11:36 - Francis de Nico07, les cordes sont en bas, elles sont en point fixe en attente.
01:11:43 Quelle est la conduite à tenir pour Nico06 ?
01:11:46 Et est-ce que je peux me mettre à disposition du médecin ?
01:11:49 La multiplication des difficultés leur a fait perdre leurs repères
01:11:54 et surtout, leur confiance en eux.
01:11:56 - Fais-moi un peu de rendu, là. Je veux savoir l'état de l'ancrage rapidement, là.
01:12:00 C'est important, c'est vital, rapide.
01:12:02 - J'ai juste un doute sur un ripage de la sangle.
01:12:07 Il faut vraiment y aller pour que ça rippe.
01:12:11 Mais le lieutenant Pourchaud n'est pas là pour les cajoler.
01:12:14 Ce stress, ils doivent apprendre à le gérer.
01:12:17 C'est la vie d'un blessé qui est en jeu.
01:12:19 Et ça fait maintenant 3 heures qu'il attend.
01:12:39 - Je suis là, donc l'ancrage est fiable.
01:12:41 Et je ferai le concept d'amarrage dans une configuration optimale.
01:12:46 Heureusement, cette douche froide sera la dernière.
01:12:50 Une fois la corde de la tyrolienne solidement fixée au sol, le plus dur est fait.
01:12:55 - Décasse-toi. Voilà. Allez, tiens.
01:12:58 Prends la blanche, prends la rouge.
01:13:00 Voilà.
01:13:03 C'est bon ? OK. Attention pour lever. Levez.
01:13:09 Posez.
01:13:10 Bien protégé et médicalisé dans la civière,
01:13:15 l'ouvrier cordiste blessé est remonté lentement, en toute sécurité.
01:13:19 - OK, on va reculer les pieds au maximum pour être plus petit.
01:13:25 Voilà. Bouge pas.
01:13:28 C'est verrouillé, c'est verrouillé.
01:13:36 Ça, il faut... Il est dans quel sens ? C'est bon ? OK.
01:13:39 - Je peux relâcher un peu ? - Vas-y. Relâche les pieds.
01:13:42 OK.
01:13:44 - OK, les gars. Traction.
01:13:51 Au total, l'exercice aura duré plus de 4 heures.
01:14:05 - T'es à fond, là ?
01:14:06 C'est trop, mais ces hommes ne sont pas au bout de leur formation.
01:14:11 - Tu laisses faire, le chef.
01:14:13 - Le dépôt, il s'envolera pas. Arrête de le tenir. Prends la ciboulette.
01:14:20 À la fin de leur formation, ils auront acquis les réflexes
01:14:26 qui leur permettront de faire face en urgence aux pires situations.
01:14:29 Mais d'ici là, le lieutenant Pourchaud va leur mener la vie dure.
01:14:34 (musique)
01:14:36 Sur le chantier du parc éolien de Sambresse,
01:14:47 une nouvelle étape cruciale commence.
01:14:49 Nous sommes au 82e jour de travaux. Il est 4 heures du matin.
01:14:53 Aujourd'hui, le programme est très chargé.
01:14:56 Les ouvriers vont d'abord bétonner l'armature des fondations de la 10e éolienne,
01:15:01 puis ils enchaîneront avec le montage de la 9e.
01:15:04 Le bétonnage des fondations est une opération délicate.
01:15:10 Plus de 600 tonnes de béton doivent être déversées en à peine 6 heures.
01:15:14 Si le matériau est mal coulé, les 200 tonnes de l'éolienne
01:15:19 pourraient s'effondrer au premier coup de vent.
01:15:21 Plus concentrés que jamais, Bastien supervise toute l'opération.
01:15:29 - Le laborantin a prélevé un peu de béton depuis une toupie
01:15:32 et rempli 9 éprouvettes qu'on va tester en laboratoire dans les jours à venir,
01:15:37 à 7 jours, 14 jours et 28 jours, c'est la norme du béton,
01:15:41 pour s'assurer que le béton a la résistance qu'on lui demande.
01:15:44 Ce test permettra donc de vérifier la qualité du béton dans la durée.
01:15:49 Mais dans l'immédiat, il faut agir vite.
01:15:53 2 heures après le début des travaux,
01:15:56 les ouvriers déversent déjà la seconde couche de béton sur l'armature.
01:15:59 Puis ils mélangent les deux avant que le matériau ne commence à se rigidifier.
01:16:03 - Ça permet d'homogénéiser le béton,
01:16:06 ensuite de retirer les bulles d'air qui auront pu être emprisonnées
01:16:09 lors de la mise en place du béton.
01:16:11 Et voilà, bien mélanger le ciment, l'eau et les cailloux.
01:16:14 Jusqu'au petit matin, un balai ininterrompu de toupie s'active autour des fondations.
01:16:19 La texture de chaque livraison est systématiquement vérifiée.
01:16:25 Ce test n'a rien à voir avec la qualité du béton dans le temps.
01:16:28 Si la densité n'est pas bonne, il ne pourra pas se mélanger correctement.
01:16:32 Et Bastien devra refuser la livraison.
01:16:35 - T'es à combien là ? - 16.
01:16:37 - Tac, c'est cable.
01:16:39 - Là, on est parfaitement dans les clous, on est à 16, c'est ce qu'on demande.
01:16:43 - C'est parfait.
01:16:45 16, c'est l'indice maximum de fiabilité.
01:16:47 La densité du béton est bonne,
01:16:49 les ouvriers peuvent continuer le coulage sans problème.
01:16:52 À 10 heures du matin, Bastien peut être satisfait.
01:16:55 Le coulage des fondations de l'éolienne numéro 10 est un succès.
01:16:59 Mais sa journée est loin d'être terminée.
01:17:04 Un peu plus loin, les tests de la grue qui va permettre de monter l'éolienne numéro 9 viennent de commencer.
01:17:10 Le chantier a pris un tel retard que Bastien a beaucoup de pression sur les épaules.
01:17:16 - Je venais justement aux nouvelles, savoir où t'en étais sur le montage de ta grue.
01:17:21 T'en as pour combien t'as, à peu près ? 2 heures, 2 heures et demie ?
01:17:23 - Ouais, à peu près. On va compter 1 heure et demie, 2 heures, le temps de relever, faire le contrôle, le test de charge et tout.
01:17:29 - Et l'objectif, c'est de monter 3 sections, 4 ?
01:17:31 - 3 sections, la 4e, tu peux pas la mettre sur un assiette, je crois.
01:17:34 - Le planning est serré.
01:17:36 - Bon courage.
01:17:38 Cette grue est louée spécialement pour une durée limitée.
01:17:40 - Il faut des très grosses grues, il y en a très peu en Europe.
01:17:43 C'est très difficile de les avoir aussi sur nos chantiers,
01:17:46 donc on est soumis au planning des autres chantiers qu'il peut y avoir en Europe.
01:17:49 Il y a plusieurs tests qui sont faits, qui durent à peu près 2 heures, 2 heures et demie,
01:17:52 en espérant qu'on aura au bout de ces 2 heures et demie de tests, le feu vert du bureau de contrôle,
01:17:56 pour pouvoir monter la 1re pièce de l'éolienne.
01:17:59 - Attends un peu, Greg. Le câble, là, il est sur ta droite. Normalement, il commence pas sur la gauche.
01:18:05 Boulons, câbles et accroches, tout doit être minutieusement vérifié.
01:18:10 - C'est bon, Greg.
01:18:14 - C'est bon, Greg.
01:18:15 C'est un ingénieur d'un bureau d'études indépendant qui effectue le contrôle.
01:18:23 - On voit le fonctionnement du flash.
01:18:27 - C'est très important. Non seulement c'est obligatoire, mais en plus, c'est très important,
01:18:37 parce que ça permet de vérifier que les instruments sont bien raccordés et qu'ils fonctionnent normalement.
01:18:41 - Faites attention.
01:18:43 2 heures et demie plus tard, le feu vert de l'ingénieur tombe enfin.
01:19:00 L'immense grue de plus de 100 m de haut est levée.
01:19:08 C'est le signal qu'attendent les camions pour apporter les segments de l'éolienne sur le site.
01:19:12 Les tubes du mât sont assemblés comme des Legos sur plus de 85 m de haut.
01:19:20 Aujourd'hui, c'est Greg qui est aux commandes.
01:19:24 Depuis sa cabine, il peut positionner des éléments de plus de 40 tonnes au centimètre près.
01:19:37 La sécurité des ouvriers qui les fixent dépend entièrement de lui.
01:19:40 Un mouvement de trop et l'un d'entre eux peut se faire fracasser le crâne.
01:19:48 - Il faut toujours être le plus précis possible.
01:19:54 C'est le gruchier, mais c'est aussi la personne qui est là-haut avec la radio qui fait...
01:20:02 Il faut vraiment faire au poil.
01:20:06 - C'est bon ?
01:20:07 - Ok.
01:20:20 - Stop.
01:20:26 - Stop.
01:20:32 A l'intérieur des tubes, les ouvriers assemblent les blocs un par un à plus de 50 m de haut.
01:20:36 L'équivalent d'un immeuble de 15 étages.
01:20:40 - Tranquillement, descendre le crochet doucement.
01:20:44 - Stop, stop, stop, stop.
01:20:46 Une fois le mât terminé, il faut encore hisser la nacelle.
01:20:52 C'est la partie centrale de l'éolienne,
01:20:55 à l'intérieur de laquelle se trouve le générateur qui transforme l'énergie du vent en électricité.
01:21:01 C'est l'élément le plus lourd et le plus compliqué à monter.
01:21:04 À ce moment-là, les ouvriers assembleurs sont particulièrement exposés.
01:21:08 - Il faut savoir que la nacelle, elle fait 70 tonnes, la grue fait à peu près 700 tonnes.
01:21:13 Donc ce sont des poids énormes et vous avez vu qu'il y a des hommes qui ne sont pas loin de ces charges-là.
01:21:17 La jonction est donc un moment très impressionnant.
01:21:21 Car lorsque la nacelle est suspendue à près de 90 m de haut,
01:21:25 aucune machine ne peut la positionner.
01:21:29 Aucune machine ne peut la positionner au millimètre près.
01:21:31 L'opération doit s'effectuer manuellement.
01:21:34 - Là, la grue ne peut pas orienter la nacelle.
01:21:39 Donc on a des hommes avec des cordes qui vont chacun leur tour à l'aide de Tukky Walky
01:21:43 et du guide qu'il y a tout en haut de la tour,
01:21:45 diriger la nacelle pour pouvoir assembler ensuite tous les boulons de la nacelle à la tour
01:21:49 et ensuite guider l'opération de levage.
01:21:52 Après la nacelle, il faut encore poser le rotor, puis les trois pales de la machine.
01:21:59 Au total, l'assemblage d'une seule éolienne prend une journée entière.
01:22:03 Et si tout s'est bien passé aujourd'hui,
01:22:08 Bastion et ses hommes savent qu'ils devront redoubler d'efforts dans les semaines à venir.
01:22:12 Il leur reste encore 15 éoliennes à monter avant la mise en service du parc.
01:22:18 En Lauserre, il est 22h lorsque les hommes du Grimpe sont appelés pour un accident de la route.
01:22:22 La victime est un ouvrier qui rentrait d'un chantier de nuit en vélo.
01:22:30 Il est tombé dans le ravin, une vingtaine de mètres plus bas.
01:22:33 Le groupe de travail est en train de se déplacer.
01:22:37 Le groupe de travail est en train de se déplacer.
01:22:40 Le groupe de travail est en train de se déplacer.
01:22:44 La victime est là, vous voyez là où j'éclaire, là on voit un truc qui brille juste à côté, vous avez la victime.
01:22:54 Une fois de plus, c'est le lieutenant Pourchaud qui a imaginé le scénario.
01:22:59 Les gendarmes, est-ce que le vélo je vais pouvoir le déplacer, vous en avez besoin pour l'enquête ?
01:23:04 Vous avez fait les marquages ?
01:23:06 Vous pouvez me le déplacer le vélo ?
01:23:08 Impeccable.
01:23:11 Il fait froid, la visibilité est réduite et les hommes sont fatigués par leur précédente intervention de la journée.
01:23:17 Le risque de prendre une mauvaise décision ou de faire une erreur de manipulation est donc beaucoup plus important.
01:23:23 Tu me fais la fiabilisation de l'ancrage véhicule.
01:23:26 Donc là la priorité c'est, un c'est déjà en collaboration avec les gendarmes d'assurer notre protection.
01:23:31 Deux, j'ai localisé une victime au contrebas du parapet, donc là c'est rapidement de prendre les dispositions pour qu'on puisse envoyer une équipe d'abordage.
01:23:40 L'équipe d'abordage, ce sont les hommes dépêchés en premier auprès de la victime.
01:23:44 Je suis prêt, je descends, j'ai pris deux sangles rouges, si il faut je la sécurise.
01:23:47 J'ai le sac d'approche, on dialogue au sifflet, ça marche ?
01:23:50 Le sifflet permet de communiquer dans le noir, car une rivière coule en contrebas et son bruit couvre la voie des sauveteurs.
01:23:58 Difficulté supplémentaire, leur approche est compliquée par le risque de faire tomber des pierres sur la victime.
01:24:07 Progresser rapidement, malgré ses handicaps, est justement le challenge de cet exercice.
01:24:12 Tu peux t'engager.
01:24:14 Descendre seul par dessus un muret comme celui-ci n'est pas un problème.
01:24:19 En revanche, faire passer un brancard sans endommager les cordes, ni mettre en danger la vie de la victime, est beaucoup plus compliqué.
01:24:26 Et l'obscurité n'arrange rien.
01:24:29 Je vous fais monter le treuil, le rig, c'est bon, t'as ce qu'il faut.
01:24:34 Monter un treuil sur le toit du camion permettra de surmonter l'obstacle du muret pour descendre en rappel jusqu'à la victime.
01:24:39 Du mou sur C1, du mou sur C2.
01:24:42 Le treuil se présente comme une structure triangulaire solide et facile à monter.
01:24:47 En quelques minutes, les pompiers sont prêts.
01:24:51 Quoi si on procède à la descente du sauveteur sur le dispositif ?
01:24:57 Une fois en bas, mauvaise nouvelle.
01:25:01 Le médecin constate que le cycliste est gravement blessé.
01:25:04 Coincé sur le ventre, il ne peut pas bouger seul.
01:25:07 Mais il est conscient.
01:25:09 Dans ce genre de situation, pouvoir communiquer avec la victime est un avantage considérable pour gagner du temps.
01:25:15 On a la chance d'avoir quelqu'un qui est encore conscient.
01:25:29 Qui a eu un traumatisme de crâne quand même.
01:25:31 Il y a une douleur au niveau de la moelle épinière, au niveau de la colonne vertébrale, qui protège la moelle épinière.
01:25:36 Autrement dit, la suite s'annonce particulièrement dangereuse pour le blessé.
01:25:40 Le manipuler sur une pente aussi raide est très dangereux.
01:25:43 Dans son état, il risque d'être paralysé à vie.
01:25:46 C'est assez compliqué comme intervention, oui.
01:25:49 En plus, il est sur le ventre.
01:25:51 Donc il va falloir le retourner avec le plus de précaution possible.
01:25:55 Évacuer un homme touché à la colonne vertébrale nécessite un matériel adapté.
01:25:58 Si l'équipe se trompe, la victime en subira les conséquences toute sa vie.
01:26:02 Le collier cervical, on ne peut pas le poser.
01:26:06 Par contre, avec l'acété, on peut faire le travail du collier cervical.
01:26:08 Voilà, c'est ça.
01:26:10 On le retourne le plus vite possible.
01:26:12 Avec l'acété.
01:26:14 Le doute s'est installé au sein de l'équipe.
01:26:17 Collier cervical ou atelle cervicothoracique, il faut choisir sans tarder.
01:26:22 Faire douter ses hommes et les obliger à se dépasser dans la difficulté,
01:26:24 c'est exactement l'objectif que recherchait le lieutenant Pourchot en choisissant ce scénario.
01:26:28 On est sur une opération complexe parce qu'elle est de nuit et peut-être que de jour,
01:26:32 elle aurait été complètement différente.
01:26:34 Parce que, déjà, il y a le stress, il y a le refermement, la visibilité, le vent, le bruit, la fatigue aussi.
01:26:40 Donc, on a un peu de tout.
01:26:42 On a un peu de tout.
01:26:44 On a un peu de tout.
01:26:46 On a un peu de tout.
01:26:49 Le vent, le bruit, la fatigue aussi.
01:26:52 Finalement, l'équipe choisit de poser une atelle.
01:26:56 Cette technique nécessite d'attendre un troisième secouriste en plus du médecin.
01:27:00 C'est pour ça que les sauveteurs ont hésité si longtemps.
01:27:03 - Prêt ? - Prêt.
01:27:09 - Attention pour tourner. - Tourner.
01:27:14 Ensemble, ils doivent poser l'atelle, retourner le blessé, puis le déposer délicatement dans la civière.
01:27:19 - C'est bon ? - Ouais.
01:27:21 - Ok, prêt. Doucement, doucement, doucement.
01:27:23 La tension est extrême.
01:27:26 Dans la réalité, chacune de ces trois étapes pourrait se terminer par une paralysie définitive.
01:27:31 Or, ils savent que le lieutenant épie leurs moindres faits et gestes à quelques mètres de là.
01:27:37 Tout ce qui a été mis en place a été bien mis en place.
01:27:41 Les choix que le chef d'unité a fait sur cette manœuvre et le choix tactique qu'il a choisi,
01:27:46 il a pris que des choses très simples.
01:27:49 Ce qui fait que la possibilité de se tromper a été réduite et il a bien percuté.
01:27:53 Cette fois, c'est bon.
01:27:56 Le blessé est perfusé, casqué et sanglé dans la civière.
01:27:59 Le top départ est donné.
01:28:01 On ralentit légèrement la montée de la civière.
01:28:10 Grâce au treuil déporté sur le toit du camion, il suffit d'un sauveteur pour remonter la civière.
01:28:14 Mais le danger n'est pas écarté pour autant.
01:28:17 Jusqu'au sommet, le secouriste peut glisser et la civière se retourner brusquement.
01:28:22 - Passe ta jambe.
01:28:25 - Passe ta deuxième jambe.
01:28:29 - Attendez, passe ta jambe.
01:28:31 - On accompagne la civière, on la met au plus près du véhicule.
01:28:34 C'est la troisième intervention de la journée.
01:28:38 Et les futurs chefs d'unité du Grimpe ont bien mérité un peu de repos.
01:28:41 Comme eux, 150 membres de ce groupe d'élite viennent se former dans la région chaque année.
01:28:46 Qu'ils soient scaphandriers,
01:28:53 lignards
01:28:56 ou cordistes,
01:28:58 en France, ils ne sont que quelques centaines de spécialistes à travailler sur les chantiers hors normes.
01:29:04 - Levez.
01:29:05 - Posez.
01:29:08 Ou à sauver des vies en milieu périlleux.
01:29:11 Nous ne les apercevons que rarement.
01:29:14 Et pourtant, c'est à eux que nous devons la qualité de nos infrastructures routières, électriques ou portuaires.
01:29:20 Sur ces chantiers, ils mettent en jeu leur vie pour améliorer la nôtre.
01:29:27 - On a fait un travail d'expertise.
01:29:29 - On a fait un travail d'expertise.
01:29:31 - On a fait un travail d'expertise.
01:29:33 - On a fait un travail d'expertise.
01:29:35 - On a fait un travail d'expertise.
01:29:37 - On a fait un travail d'expertise.
01:29:39 - On a fait un travail d'expertise.
01:29:41 - On a fait un travail d'expertise.
01:29:43 - On a fait un travail d'expertise.
01:29:45 - On a fait un travail d'expertise.

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