Sauf que la réalité n'est pas aussi belle qu'elle n'y parait sur les réseaux.
Retrouvez la chronique "Veille Sanitaire" de Manon Mariani sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
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AmusantTranscription
00:00 Dans quelques instants, toute l'équipe est très excitée de le retrouver car on a adoré son nouveau
00:04 spectacle, félicitations et tout et tout qu'on est allés voir tous ensemble le dimanche soir.
00:08 Vous étiez pas là Mathieu !
00:10 Cyril a même dit « certains passages ça vaut l'opération cornet de biffe ».
00:14 Benjamin Frallier arrive, mais d'abord, Manon, il est temps de se pencher sur l'actu des réseaux sociaux.
00:18 Aujourd'hui, vous nous parlez de la nouvelle destination des influenceurs.
00:21 Après avoir emballé Dubaï, ils ont trouvé leur nouvelle Eldorado, Bali.
00:25 L'île indonésienne connue pour ses plages magnifiques est devenue l'endroit préféré des tiktokeuses
00:30 en quête de spiritualité.
00:32 Depuis que je suis à Bali, comme vous avez pu le voir, je m'intéresse vachement à tout ce qui est énergie,
00:36 fonctionnement, comment ça marche dans notre corps, quel impact ça a, comment ça marche les chamanes.
00:39 Là, vous entendez la tiktokeuse française Anna Milanovic, 27 ans, qui est partie vivre à Bali depuis
00:44 deux ans sur son compte TikTok.
00:46 Elle poste des vidéos de sa vie là-bas, entre auberges de jeunesse, plage et séance de yoga et de
00:50 méditation en tout genre.
00:51 Et dès comme elle, il y en a des centaines d'autres qui viennent du monde entier.
00:55 Elles ont toutes adopté le style de vie balinois sur leurs feeds Instagram et TikTok.
01:00 Du moins, celui qui rend bien sur les réseaux sociaux, le no-make-up, les tenues de surfeuse
01:04 et cette revendication du bien-être à tout va.
01:07 Et ce qui est intéressant, c'est que Bali représente tout l'inverse de Dubaï.
01:11 Les influenceurs qui vivent aux Émirats Arabes Unis sont dans le bling-bling, dans une ville faite de
01:15 tocs, avec des maisons qui se ressemblent toutes et des fausses plages.
01:18 C'est vraiment la représentation du monde de vie des nouveaux riches qui fuient aussi là-bas pour payer
01:22 moins d'impôts.
01:23 Et si je comprends bien, Bali, c'est l'inverse.
01:24 Totalement, là-bas, les influenceurs prônent le retour à la nature, la connexion avec eux-mêmes,
01:28 la libération de leur chakra.
01:29 C'est vrai que quand on regarde les vidéos des uns et des autres, le contraste est quand même
01:32 assez drôle.
01:33 D'un côté, il y a les grandes tours de Dubaï et les restaurants dans des malls gigantesques.
01:37 Et de l'autre, les plages paradisiaques de Ouboud et les petits tuktuk pour faire le tour de l'île.
01:43 Deux salles, deux ambiances.
01:44 Leur point commun, ce sont des endroits qui rendent bien sur les réseaux et qui aident
01:48 à faire du like.
01:49 Sur TikTok, le hashtag #BaliLife cumule quasiment un milliard de vues.
01:53 Sauf qu'il faut se méfier des apparences.
01:55 Car si la vie à Bali est présentée comme idyllique sur les réseaux, en réalité, elle
01:59 ne l'est pas tant que ça.
02:00 La faute à ces fameux influenceurs qui ramènent des tonnes de touristes sur les lieux.
02:05 Libération a publié un papier à ce sujet.
02:08 Et ce n'est pas joli joli.
02:09 Il parle notamment de la plage de Crystal Bay que l'on voit absolument partout sur les réseaux.
02:13 Une plage de sable blanc entourée de rochers et de verdure.
02:17 Alors évidemment, en photo, c'est magnifique, c'est totalement Instagramable.
02:21 Sauf qu'elle s'est transformée en véritable piège à touristes.
02:24 Maintenant, il faut faire deux heures de queue pour y accéder.
02:27 Pareil pour le temple hindou de Lemnupiang.
02:30 Des heures de queue pour payer une photo de touriste à un local.
02:33 Forcément, les Balinais veulent aussi en profiter.
02:36 Clairement, en 2023, dites-vous qu'il y a eu 5 millions de touristes sur l'île.
02:40 Un chiffre qui a doublé en 10 ans, en grande partie à cause des réseaux.
02:44 Forcément, le gouvernement essaie d'encadrer tout ça.
02:47 Cette année, ils ont par exemple imposé une taxe aux étrangers de 10 euros pour préserver
02:51 leur île, sa culture et son environnement.
02:53 L'année dernière, ils ont aussi publié un guide à l'intention des touristes, expliquant
02:57 les comportements à éviter, comme par exemple, ne pas toucher les arbres sacrés de l'île.
03:02 En fait, Bali est devenu l'archétype de la tendance qu'on connaît sous le nom Insta VS Réalité.
03:07 Vous savez, elle consiste à publier une photo ou une vidéo sur le format avant-après.
03:10 Sauf que là, c'est ce qu'on montre VS comment c'est réel.
03:14 Il y en a d'ailleurs de plus en plus qui concernent Bali sur TikTok.
03:17 Et on est bien loin des yogis et des surfers qui mangent des graines en méditant.
03:21 Bali, ce n'est pas que ce que tu vois sur Instagram.
03:23 Il y a l'envers du décor.
03:25 Une île surpeuplée, avec un tourisme de masse qui fait bien des dégâts.
03:28 Du monde partout qui attend pour faire la même photo.
03:30 Des lieux magnifiques, mais complètement dénaturés.
03:32 Vous l'entendez, des déchets partout, de la pollution.
03:35 Et puis, il y a aussi les hôtels de luxe qui viennent s'installer là-bas.
03:38 Un influenceur français, Gary Benchelib, qui habite Bali depuis des années, s'est
03:42 d'ailleurs battu pour faire annuler la construction d'un hôtel 5 étoiles.
03:45 Sur Instagram, il disait « Bali n'est pas Dubaï ». Et il a eu gain de cause.
03:50 Il est suivi par quasiment un million de personnes et il profite de son influence pour dénoncer
03:54 les méfaits des touristes sur l'île.
03:56 Il a même créé une association pour aider à sa conservation.
03:59 C'est une autre vision de Bali qui donne à réfléchir et qui montre surtout qu'il
04:02 ne faut pas se fier aux vidéos Paradisia qui montrent l'île sous son plus bel angle.
04:06 L'île des dieux, comme on la surnomme, ne peut pas se transformer en île des influenceurs.
04:10 NICOLAS : Merci beaucoup Manon.
04:12 J'ai hésité entre Bali et Arcachon, j'ai choisi Arcachon pour mes vacances.
04:16 Vous étiez là en avion ?
04:18 Oui, j'y suis allé en train, c'est à 3h de Paris.