La ministre de l’Éducation a annoncé la création d'une "force mobile scolaire" nationale qui pourra être envoyée dans les établissements scolaires. "Elle manque sa cible, ce sont des mesurettes", réagit Edwige Diaz, la députée du Rassemblement national, invitée de Questions Politiques dimanche.
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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour, ravie de vous retrouver dans "Questions politiques", l'émission politique du dimanche sur France Inter,
00:14 diffusée sur France Info, la télé et en partenariat avec le journal "Le Monde".
00:18 Cette fois, ce sont des chiffres confirmés.
00:21 3 000 milliards de dettes, un déficit record, 50 milliards d'économies à trouver, dure semaine pour le gouvernement.
00:29 Et pour son Premier ministre qui a décidé, mercredi, d'aller à la télé pour tenter de s'en expliquer.
00:35 Et puis Gabriel Attal a fait de la politique, renvoyant dos à dos les extrêmes notamment, à droite comme de gauche,
00:42 des champions, assure-t-il, de la dépense publique.
00:45 Alors justement, quelles sont leurs solutions économiques ?
00:48 Est-ce qu'elles vont changer face à ce nouveau contexte financier ?
00:52 C'est ce qu'on va demander à la vice-présidente du Rassemblement national, la députée de Gironde,
00:58 Edwige Diaz. Elle est notre invitée ce dimanche dans "Questions politiques", en direct, toujours et jusqu'à 13h.
01:03 "Questions politiques"
01:05 Karine Becker sur France Inter
01:10 - Bonjour Edwige Diaz. - Bonjour et merci pour votre invitation.
01:13 C'est nous qui vous remercions. Pour vous interviewer, nous sommes trois,
01:17 avec Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions et Françoise Fresos du journal "Le Monde". Bonjour à toutes les deux.
01:22 - Bonjour ! - Bonjour !
01:23 - Allez, on commence avec vos images de la semaine. Edwige Diaz, je me tourne vers vous.
01:28 Pour commencer, qu'est-ce qui a marqué l'actualité selon vous ? Qu'est-ce que vous avez repéré, sélectionné ?
01:34 - Plusieurs choses ont marqué l'actualité cette semaine, mais je voulais focaliser notre attention sur un vote
01:40 qui a eu lieu à l'Assemblée nationale cette semaine, un vote relatif à l'engagement bénévole des membres de la Sécurité civile.
01:47 Je voulais rendre hommage à ces 250 000 bénévoles qui sont particulièrement présents,
01:53 notamment à l'occasion des incendies qui aident à la sécurisation des événements, qui seront mobilisés pour les Jeux olympiques.
01:59 - Alors ce sont vos trois images, on les voit, habillées d'une couleur un peu fluo orange. - Oui, c'est ça.
02:05 - Et puis on voit le résultat du vote. - Oui, c'est ça, ils sont présents notamment au moment des inondations.
02:09 Je me permets d'avoir une pensée pour les habitants de ma région, la Nouvelle-Aquitaine, qui sont concernés par des crus.
02:14 Alors, pourquoi j'ai voulu mettre en avant cette proposition de loi ?
02:18 Parce que finalement, elle est emblématique de deux choses, à la fois le sectarisme des macronismes,
02:23 et ensuite le gouvernement qui décide une fois de plus de sacrifier ceux qui s'engagent pour la France.
02:29 Je dis qu'elle est emblématique du sectarisme qui caractérise les macronistes, parce qu'initialement il s'agissait d'une loi transpartisane.
02:35 - Déposée par eux, hein ? - Oui, c'est ça.
02:37 Et en fait, des députés du Rassemblement national avaient co-signé cette proposition de loi,
02:43 et finalement les macronistes ont décidé de supprimer leur co-signature.
02:47 Donc, ça démontre premièrement une fébrilité.
02:49 Et ensuite, cette loi, qui avait suscité beaucoup d'espoir, finalement, n'a laissé que beaucoup de déceptions,
02:55 puisque cette loi visait notamment à accorder quelques avantages fiscaux,
02:59 notamment aux entreprises, qui libèrent du temps pour ceux qui s'engagent au sein de la sécurité civile.
03:06 Cette loi devait permettre aussi d'accorder des avantages fiscaux sur le carburant,
03:10 comme c'est le cas par exemple pour les véhicules des sapeurs-pompiers, pour les déneigeuses, pour les taxis aussi.
03:16 - Alors, attendez, pardonnez-moi, je crois que l'avantage sur le carburant a été maintenu,
03:19 en revanche, effectivement, le financement pérenne qui était demandé n'a pas été accordé.
03:25 - C'est ça, c'est exactement ce qui s'est passé.
03:27 - Pourquoi vous l'avez voté alors ? Parce que je vois 134 votants et 134 pour.
03:31 - Parce que c'est un message qu'au Rassemblement national, nous avons voulu adresser à tous ces bénévoles
03:36 qui s'engagent pour notre pays, mais nous disons à ces bénévoles qu'il faudra en effet proposer une grande loi pour le bénévolat,
03:44 parce que là, en fait, finalement, le gouvernement a une fois de plus sacrifié les bénévoles
03:49 et je crois que c'est plus de 50 millions d'euros qui ont été rabotés sur ce budget,
03:53 pourtant essentiel pour l'équilibre et pour la cohésion nationale.
03:57 - Alors, le gouvernement dit qu'il y aura un grand beau vaux de la sécurité civile qui aura lieu très rapidement le 8 avril.
04:03 Vous avez eu quelques garanties ? Vous allez y participer, en profiter pour demander des choses concrètes ?
04:08 - Bien sûr que nous, on participe à chaque fois que nous sommes invités, parce que nous sommes très respectueux des instances républicaines.
04:15 Pour autant, je me demande pourquoi ils attendent alors qu'ils auraient pu agir tout de suite.
04:19 Mais bon, face à l'effondrement de leur crédibilité budgétaire, ils font des économies de bout de chandelle,
04:24 notamment sur le dos des bénévoles.
04:26 - Bon, vous attaquez très fort. Et vous, Françoise, quelle est votre image de la semaine ?
04:30 - Eh bien, je vais revenir sur l'histoire des déficits, qui quand même a occupé pas mal la semaine.
04:35 Donc, la photo, c'est Gabriel Attal, le Premier ministre, en compagnie de sa ministre des Affaires sociales, Catherine Vautrin,
04:41 devant une pancarte de France Travail.
04:44 Mais, en fait, il est surtout question du Premier ministre, qui, mercredi, a annoncé sa volonté d'engager une troisième réforme de l'assurance chômage.
04:51 Une réforme visant, probablement, on n'a pas encore totalement les détails, à réduire un peu la durée d'indemnisation du chômage.
04:59 Alors, ça montre trois choses. D'une part, il y a un vrai souci sur les déficits, qui ont explosé,
05:05 et qui doivent être maîtrisés, faute de quoi la dette va vraiment absorber une grande partie des dépenses publiques.
05:13 Deuxièmement, il y a un vrai choc par rapport aux partenaires sociaux, parce qu'ils négociaient leur propre convention d'assurance chômage,
05:21 en partant du principe que le régime était plutôt excédentaire, et qu'il valait, au contraire, peut-être améliorer les conditions pour certains chômeurs.
05:28 Mais, là où ça se complique, c'est que Gabriel Attal est soutenu par une partie de l'opinion publique,
05:33 qui estime qu'au fond, l'assistanat, ça suffit, entre guillemets, que le chômage, ça finance trop de dépenses sociales, de prestations sociales, et qu'il faut tout revoir.
05:44 Et je pense que c'est cette tension qu'il faut analyser, c'est-à-dire qu'on a sans doute, probablement, à remettre à plat le modèle social,
05:51 notamment parce qu'il est financé, essentiellement, par le travail. Le travail n'est pas suffisant pour financer tout ça,
05:57 mais au lieu de le faire relativement calmement, après avoir évalué les précédentes réformes,
06:03 on agit dans la brutalité, dans la précipitation, et tout ça, je trouve, contribue à accentuer ce qu'on ressent tous,
06:10 c'est-à-dire une crise politique, dans la mesure où les responsables politiques n'arrivent pas à s'entendre sur un diagnostic commun,
06:17 et sur des mesures qui pourraient améliorer les choses.
06:20 – Allez, dernière image, la vôtre, Nathalie Saint-Crique, si vous tenez le coup, parce que j'ai l'impression que vous êtes un peu enrhumée.
06:25 – Oui, mais je vais tenir le coup, ne vous inquiétez pas.
06:27 C'est à propos du proviseur de l'établissement scolaire Maurice Ravel,
06:31 on sait tous depuis une semaine ce qui s'est passé, il a essayé de dévoiler,
06:36 enfin il a demandé à une jeune fille qui était en BTS et qui était majeure d'enlever son voile,
06:40 elle raconte qu'il l'aurait brutalisé, il nie, de toute façon le résultat c'est qu'il a démissionné pour raison de sécurité,
06:48 il se trouve qu'aussi la communication se fait sur le fait qu'il devait prendre sa retraite en septembre,
06:51 et que ça ne change pas grand chose, alors évidemment tout le monde est horrifié,
06:55 évidemment tout le monde se dit on a perdu le combat,
06:57 évidemment tout le monde fait des grandes déclarations en disant les profs, les proviseurs,
07:00 il faut que tout le monde se remobilise, mais on peut s'interroger sur leur possibilité de le faire,
07:04 d'abord parce qu'ils ne sont pas des héros, et on ne voit pas pourquoi ils le feraient,
07:07 eux spécialement quand les autres ont décidé qu'avoir la paix était l'alpha et l'oméga de la société.
07:11 Deuxièmement on peut imaginer, d'ailleurs Jean-Pierre Aubin l'envisage dans un rapport qu'il a fait,
07:15 qu'il y ait certains profs qui ne soient pas spécialement convaincus,
07:17 pourquoi voudrait-on que tous les profs considèrent que la loi interdisant le vol à l'école
07:21 est quelque chose d'absolument merveilleux, et que la laïcité à la française est un modèle ?
07:26 Donc c'est simplement pour dire, alors je sais que probablement tout à l'heure,
07:29 vous nous direz que c'est à cause de l'immigration,
07:31 moi je voulais insister sur le fait qu'il n'y a pas que l'immigration,
07:33 parce qu'il y a des gens qui sont nés en France, qui sont français,
07:36 et que ce n'est pas un problème, c'est peut-être un problème culturel,
07:39 mais simplement il faudrait peut-être quand on parle de réarmement,
07:41 que ce réarmement vienne de partout, et que ce ne soit pas les profs,
07:45 c'est fini les hussards noirs de la République, alors si c'est fini, il faut que tout le monde s'y mette.
07:49 De mon côté, quant à la sécurité physique, je déploierai une force mobile scolaire,
08:01 qui sera nationale, et qui pourra être projetée dans les établissements qui connaîtraient des difficultés.
08:07 Cette force scolaire qui permettra aux établissements qui sont en difficulté
08:12 de prendre en charge pendant un temps assez long la difficulté,
08:15 est destinée à rassurer les enseignants et les équipes éducatives, c'est tout à fait essentiel pour moi.
08:21 Voilà, c'était Nicole Belloubet, la ministre de l'éducation nationale,
08:27 qui était vendredi en déplacement en Gironde, chez vous, vous y étiez d'ailleurs,
08:32 dans ce lycée professionnel à Bordeaux, et elle a donc annoncé la création,
08:36 pour septembre prochain, d'une force de sécurité mobile scolaire,
08:40 qui sera composée, j'en profite pour le préciser, d'une vingtaine d'agents,
08:45 des proviseurs, des psychologues, des inspecteurs,
08:48 qui pourront être dépêchés, elle vient l'expliquer, en cas de crise aiguë,
08:51 dans un établissement, très rapidement, dans les 48 heures.
08:54 Première question très simple, Edwige Diaz, votre réaction à cette force mobile de sécurité à l'école ?
08:59 Est-ce que c'est une bonne solution ?
09:01 Déjà, je me permets d'adresser un message de solidarité aux professeurs
09:06 qui exercent un travail remarquable dans des conditions très difficiles,
09:09 quatre menaces avec armes par jour,
09:12 ils sont témoins de 3000 atteintes à la laïcité sur le mois de janvier,
09:17 et ils exercent leur mission dans un contexte avec un environnement
09:21 à tonalité djihadiste, puisque personne n'a oublié
09:24 les assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard.
09:28 J'étais en effet présente à l'occasion du déplacement de la ministre de l'éducation nationale à Bordeaux,
09:33 où elle a annoncé cette force mobile scolaire.
09:37 Très sincèrement, je pense que madame la ministre de l'éducation nationale manque sa cible.
09:43 Parce qu'en fait, elle nous a annoncé des mesurettes,
09:46 donc celle-ci que vous venez de détailler, donc quand même, il faut qu'on se rende compte,
09:49 je viens d'annoncer des chiffres absolument tétanisants,
09:53 et elle nous dit que 20 personnes, pour l'ensemble du territoire,
09:57 et seulement dès la rentrée 2024, donc c'est-à-dire pas tout de suite, alors qu'il y a urgence,
10:01 donc ces personnes pourraient être à te dépêcher sous 48 heures.
10:05 Donc c'est largement insuffisant, je souhaite que ça fonctionne,
10:08 mais malheureusement je n'y crois pas beaucoup.
10:10 Elle a aussi parlé de sensibilisation des professeurs,
10:13 donc moi j'ai un certain nombre de professeurs dans mon entourage,
10:15 ils m'ont dit "mais sensibiliser à quoi ? Comment on peut être sensibilisés
10:19 à cette montée de l'islamisme radical au sein de nos établissements ?"
10:23 Elle a aussi évoqué la formation des élèves.
10:26 Moi je pense que madame Belloubet a peur de nommer le mal,
10:29 et donc tant qu'elle nommera pas le mal, tant que l'éducation nationale et l'État
10:34 ne s'armeront pas pour lutter contre l'antrisme islamiste dans les établissements scolaires,
10:40 tout le reste sera peu convaincant.
10:42 Concrètement, vous Edwidge Jass, vous êtes ministre de l'Éducation nationale,
10:45 vous faites quoi ? C'est quoi la première mesure que vous prenez ?
10:47 Là je pense que...
10:48 Dans le contexte dans lequel on est.
10:49 Précisez donc.
10:50 Je pense qu'il faut mettre en œuvre immédiatement la proposition de loi déposée par Marine Le Pen
10:54 visant à lutter contre toutes les formes d'islamisme dans notre pays.
10:58 Ensuite il faut revaloriser la sanction.
11:00 Ça, ça prend du temps quand même.
11:01 Ça, ça prend du temps, ça va pas être...
11:02 Et bien évidemment, déjà si vous la votez rapidement au Parlement,
11:04 nous c'est une loi qui est clé en main.
11:05 Donc en fait il suffit juste que M. Darmanin la mette à l'ordre du jour
11:08 et ça facilitera quand même la situation.
11:11 Je rappelle qu'une loi, ça met 18 mois à être adoptée, il faut que ça passe à la Sénat.
11:15 Ils sont lents, mais déjà ils l'ont même pas mise à l'ordre du jour.
11:18 Donc c'est sûr qu'on est très loin de tout ça.
11:19 Vous dites que pour lutter contre l'islamisme, il faut lutter contre l'islamisme.
11:22 On est d'accord que dans l'école il y a un problème d'antrisme.
11:25 On fait quoi ?
11:26 La question de Karine, elle mérite d'être précise.
11:28 Par ailleurs, je rajoute que la force qui vient d'être créée à l'échelon national de 20,
11:32 personne ne se surajoute avec déjà une force qui existe dans les établissements
11:36 et qui est plus nombreuse.
11:37 Donc c'est pas simplement un gadget qui vient d'être sorti.
11:39 Mais lutter contre l'islamisme, concrètement, il se passe quoi ?
11:42 Parce que déjà nous, au RN, nous avons le courage de nommer le mal.
11:46 J'ai posé la question à Mme la ministre de l'Éducation nationale.
11:48 Je lui ai dit "Pourquoi vous nous parlez des ENT ?
11:51 Pourquoi vous nous parlez de la formation, de la sensibilisation des professeurs,
11:55 de la formation des élèves ?
11:56 Pourquoi vous ne nommez pas le mal ?"
11:58 Vous savez ce qu'elle m'a répondu ?
11:59 Elle m'a dit "Nous sommes une force, nous sommes un bouclier."
12:03 Bah écoutez, avec son bouclier en carton, je pense que les islamistes doivent bien rire.
12:07 Donc moi je dis qu'il faut mener la guerre aux islamistes,
12:10 fermer les mosquées radicales, réaffirmer le principe de la laïcité,
12:14 mettre en œuvre des sanctions planchées dans les conseils d'administration.
12:18 Et si les parents sont démissionnaires ou dépassés par la situation,
12:22 il faut suspendre les allocations familiales.
12:25 Les menaces, il y en a eu plusieurs en France ces dernières semaines,
12:29 elles ont été prises très au sérieux.
12:32 Il y a eu d'un côté un certain nombre de canulars,
12:34 des élèves qui nous expliquent aujourd'hui qu'ils n'avaient surtout pas envie d'aller travailler,
12:38 d'aller au collège ou au lycée, et donc qui ont envoyé des messages sur les fameuses ENT.
12:43 Et puis il y a eu des mises en examen, il y a eu des incarcérations même.
12:47 C'était le cas hier soir d'un tout jeune homme de 17 ans qui a été mis en examen et incarcéré.
12:53 Donc la justice fait son travail.
12:55 Donc vous voulez quoi en plus là ?
12:57 Là en ce moment, dans la situation dans laquelle on est encore une fois aujourd'hui ?
13:01 Mais vous me dites qu'il y a eu une incarcération hier,
13:03 moi je vous dis qu'il y a eu 3000 atteintes à la laïcité rien que sur le mois de janvier.
13:07 Donc je dis juste que le gouvernement n'a pas le courage politique d'affronter le problème.
13:13 Et je le dis, la ministre de l'éducation nationale a été incapable de nommer le mal,
13:18 à savoir l'islamisme.
13:20 Donc en fait tant qu'on continuera à travailler avec des personnes comme ça,
13:23 forcément ça ne fera pas avancer les choses.
13:25 Gabriel Attal le dit, qu'elle n'ait peut-être pas employé le mot islamisme,
13:28 mais qu'est-ce que ça change ? C'est dit par Darmanin, c'est dit par Attal,
13:31 et là il n'y a pas eu d'effet Patelag pour le coup,
13:33 parce que autant on peut nous dire que sur Samuel Paty ça a traîné,
13:36 là tout a été fait tout de suite.
13:38 Alors vous allez me dire que c'est trop tard, mais en tout cas ils n'ont pas été révolus.
13:41 Je dis en effet que si on avait écouté le RN depuis des années,
13:45 on n'aurait pas attendu la rentrée 2023 pour interdire la baïa dans les établissements scolaires.
13:49 D'ailleurs nous nous avions demandé à M. Attal s'il était d'accord pour interdire le voile
13:55 au moment des sorties scolaires. Ah ben là il n'y a plus personne.
13:58 Donc en fait avec eux c'est du en même temps, finalement ils donnent des petits gages,
14:03 mais finalement ils laissent passer tout le reste,
14:05 et c'est pour cette raison que les enseignants aujourd'hui travaillent la boule au ventre,
14:09 et c'est pour cette raison que des enseignants sont obligés d'alimenter cette crise des vocations,
14:15 ou alors de se mettre en retrait pour leur sécurité, et je trouve ça scandaleux.
14:18 Mais on ne sait pas quand même qu'au cours de ces dernières années,
14:21 il y a eu quand même une prise de conscience, un durcissement, et des moyens mis pour défendre la laïcité.
14:26 Écoutez, je trouve que c'est insuffisant, parce que si les moyens que vous évoquez avaient été efficaces,
14:30 on n'en serait pas là aujourd'hui.
14:32 Alors le souci quand même principal qui se pose, c'est l'application de la laïcité.
14:36 Et ça vous n'en parlez pas, ce qui me surprend un peu,
14:39 c'est-à-dire qu'on peut mettre tout ce qu'on veut, des forces de l'ordre, etc.
14:42 Aujourd'hui il est difficile d'appliquer la loi de 2004.
14:45 On vous propose quoi pour réussir à appliquer cette loi contre les signes ostentatoires des jeunes ?
14:50 - Je vais vous donner un exemple.
14:53 Il y a quelques jours, un proviseur a demandé à des femmes de se dévoiler.
14:59 Donc le proviseur d'un collège dans Lyon.
15:02 Et bien finalement, quelle a été la réponse de l'administration ?
15:06 Il a été sommé de s'excuser.
15:08 - Vous ne répondez pas à ma question.
15:10 - Moi je considère qu'il ne faut pas lâcher les professeurs.
15:12 Il faut les soutenir et malheureusement ils ne sont pas suffisamment soutenus par leur hiérarchie.
15:17 - Et donc quelles sont vos mesures pour réussir à appliquer cette loi de 2004 ?
15:21 - Je l'ai dit, mettre en oeuvre des sanctions planchées à l'occasion des conseils de discipline.
15:26 Sanctionner les parents qui encouragent leurs enfants à enfreindre cette violation de la laïcité.
15:33 Ne pas hésiter à développer la vidéoprotection pour identifier tout de suite ceux qui commettent ces délits.
15:40 Faire revenir l'ordre à l'école, ça permettra certainement aux élèves d'apprendre dans de meilleures conditions.
15:45 Et ça évitera peut-être aussi qu'on ait un niveau scolaire qui soit totalement effondré.
15:50 - On va avancer, mais je voudrais vous poser une dernière question.
15:52 Dans le lycée Maurice Ravel à Paris, dont parlait tout à l'heure Nathalie Saint-Cricq,
15:56 une majorité d'élèves a soutenu la jeune femme qui portait ce voile.
16:00 Ils ont fait grève pour marquer leur soutien.
16:02 Dans ces cas-là, vous sanctionnez tout le monde ?
16:04 Vous faites comment ? Je ne comprends pas.
16:05 - Non mais en fait on explique aux élèves que dans les établissements scolaires, la laïcité doit être sanctuarisée.
16:12 On ne vient pas avec son voile à l'école.
16:15 On ne vient pas faire du prosélytisme islamiste à l'école.
16:18 On vient à l'école pour apprendre, pour se former et pour nos avenirs.
16:22 - On leur dit ça. On leur dit mais si vous avez quelqu'un qui butait ou qui radicalisait...
16:25 - Oui mais attendez, si vous avez un inspecteur de l'éducation nationale
16:29 qui vient discréditer le proviseur qui veut faire respecter la laïcité,
16:35 forcément là il y a un problème.
16:37 Donc oui je le dis, nous nous serons au soutien des professeurs
16:39 et c'est peut-être pour cette raison que de plus en plus de professeurs
16:41 envisagent de voter pour Marine Le Pen à l'occasion de la prochaine élection présidentielle.
16:45 - L'État qui se portera systématiquement parti civil quand il y aura un débat de peintre, c'est une bonne chose ça ou pas ?
16:50 - Oui mais ça aurait dû être fait depuis bien longtemps en fait.
16:52 Et d'ailleurs c'était dans le programme de Marine Le Pen.
16:54 Oui mais il y a des petites choses qui vont dans le bon sens.
16:57 Je dis juste que nous ça fait des années que nous le disons.
16:59 Et si nous avions été écoutés depuis bien longtemps,
17:03 on n'en serait pas là aujourd'hui avec des professeurs qui, je le dis, sont absolument tétanisés
17:07 et qui doivent en plus gérer un certain nombre de problèmes.
17:10 Moi je suis élue dans une circonscription très rurale en Gironde
17:12 et ces professeurs sont confrontés, tout comme les élèves et les parents d'élèves,
17:16 à un manque de remplacement des professeurs parce qu'il y a une crise des vocations.
17:21 Et donc finalement tout le monde est perdant dans cette affaire.
17:23 Donc oui je le dis, il faut urgemment changer de ministre de l'Éducation nationale.
17:27 En fait il faut remplacer n'importe quel ministre de l'Éducation nationale macroniste
17:30 par un ministre de l'Éducation nationale, Rassemblement National.
17:33 - La vice-présidente du Rassemblement National, la députée Edwige Diaz,
17:37 est en question politique ce dimanche jusqu'à 13h.
17:40 Je voudrais qu'on écoute maintenant le Premier ministre, Gabriel Attal.
17:44 Il était à Rambouillet vendredi en compagnie de sa ministre du Travail, Catherine Vautrin.
17:50 Il revient sur sa réforme de l'assurance chômage qu'il avait présentée deux jours plus tôt.
17:55 - J'ai bien vu depuis hier soir, c'est pas une surprise,
17:59 qu'il y a un axe Mélenchon-Le Pen contre la réforme que j'ai annoncée.
18:04 Mais c'est pas une surprise parce que ça a toujours été ce logiciel-là.
18:08 C'est pas une surprise. On ne découvre pas que M. Mélenchon et Mme Le Pen,
18:13 sur les questions de travail et de social, c'est un seul et même parti.
18:18 Extrême droite, extrême gauche, même combat contre le travail.
18:22 Une forme de parti du tout allocation.
18:24 Donc c'est pas ça notre logiciel et c'est pas ça notre logique.
18:27 - Edwige Diaz, qu'est-ce que vous répondez à Gabriel Attal ?
18:29 Est-ce que le Rassemblement National est le parti du tout allocation ?
18:33 - Ça vous fait sourire ?
18:35 - Oui, parce que je pense que M. Attal est très fébrile et il a toutes les raisons de l'être.
18:40 Alors que les macronistes nous avaient été présentés comme étant les Mozart de la finance,
18:44 finalement, 7 ans après, leur bilan est piteux.
18:47 900 milliards d'euros de dettes, en plus un déficit budgétaire qui s'élève à 5,5% du PIB,
18:54 bien au-dessus de ce qui avait été annoncé.
18:56 - Vous passez à côté quand même, pardonnez-moi, je vous coupe.
18:58 - Une explosion de défaillance d'entreprise et un taux record de prélèvement.
19:03 Donc oui, M. Gabriel Attal est très embêté.
19:05 - C'est pas ça qu'il dit en fait, Gabriel Attal.
19:07 - C'est ce qu'il dit.
19:08 - Il fait surtout un axe.
19:09 - Il fait de détourner la tension, en fait.
19:10 - Il parle d'un axe, Rassemblement National, la France insoumise.
19:13 - Ça vous fait pas réagir ?
19:14 - En fait, il nous fait une pirouette, le Premier ministre.
19:17 Il essaye de détourner la tension, de créer une polémique.
19:20 - Mais il y en a qui ont pas, je crois que vous dites la même chose.
19:22 - Pour essayer de faire oublier son bilan.
19:23 Moi, je veux rappeler son bilan.
19:25 Je viens de le faire.
19:26 - Votre bilan est rappelé.
19:27 - Françoise.
19:28 - Comme dit Marine Le Pen, un mur de la dette.
19:30 Tout le monde est un peu engagé sur comment réduire la dépense publique.
19:35 Alors, revenons sur cette histoire de chômage, parce que c'est intéressant.
19:39 Est-ce qu'il faut se dire, voilà, l'objectif c'est vraiment le plein emploi,
19:44 le remettre au travail et faire en sorte que le travail paye davantage ?
19:49 Ou l'objectif c'est au fond, on reste un peu dans le système actuel
19:52 où on essaye de financer des allocations et puis on se débrouille pour le reste ?
19:58 Comment vous vous positionnez par rapport à ce débat ?
20:00 - Je dis que le Rassemblement National est très engagé dans la réduction de la dette.
20:06 Et vous dites, oui, il faut se réorienter vers le plein emploi,
20:09 sauf que les macronistes ne le font pas.
20:11 Je vais vous donner un seul exemple.
20:13 Ils refusent d'activer les mécanismes qui permettraient aux entreprises
20:17 de payer moins cher leur électricité.
20:19 Vous voyez, moi sur ma circonscription, je connais un certain nombre de commerçants
20:22 qui sont obligés de fermer leur boucherie, leur boulangerie par exemple.
20:25 - Vous répondez pas du tout à ce qu'on entend dans vos voix,
20:28 c'est qu'il faut toujours plus aider les entreprises, les ménages.
20:33 - Je ne dis pas forcément qu'il faut plus les céder.
20:36 - Et la difficulté c'est qu'il n'y a plus d'argent public pour le faire.
20:38 - Je ne dis pas qu'il faut faire de l'assistanat,
20:40 je dis juste que le gouvernement ne crée pas les conditions
20:44 d'un environnement favorable pour les entreprises.
20:47 - Alors il y a eu la politique de l'offre depuis, je ne vais pas faire le défenseuse,
20:50 mais il y a eu la politique de l'offre, il y a eu la politique du quoi qu'il en coûte.
20:54 - Non mais juste, il y a un chiffre imparable,
20:56 il y a 200 milliards chaque année qui sont distribués aux entreprises.
20:58 - Et là ce qu'on essaye de voir, c'est vous, face à la réalité,
21:02 c'est-à-dire qu'il faut réduire la dépense publique,
21:05 qu'est-ce que vous proposez ?
21:06 - Eh bien je vais répéter ce que Jean-Philippe Tanguy a répété à plusieurs reprises à Bruno Le Maire
21:11 à chaque fois qu'il a consulté les oppositions sans pour autant les écouter.
21:15 Nous, des pistes d'économie, nous en avons formulé un certain nombre,
21:19 notamment sur le coût de l'immigration qui est réel,
21:23 la lutte contre la fraude qui n'est pas réalisée aujourd'hui,
21:28 et puis je vous dis, créer un environnement favorable pour les entreprises,
21:31 parce qu'en fait il faut qu'il y ait une relance économique.
21:33 Or, avec 400 entreprises qui sont en faillite par mois,
21:37 je suis désolée, le gouvernement n'est pas aux côtés des entreprises.
21:40 - Soyons précis, le coût de l'immigration, vous le chiffrez à combien ?
21:42 Parce que là il y a 50 milliards d'économies à trouver.
21:44 - Oui, je pense que déjà avec l'immigration, on a environ 15 milliards d'euros.
21:48 Si vous prenez en compte l'aide médicale d'État...
21:52 - Non mais soyons précis, 15 milliards d'euros sur l'immigration, vous le récupérez comment ?
21:55 - Bah du coup c'est ce que je...
21:56 - 1 milliard chaque.
21:57 - Oui c'est ça.
21:58 Ensuite, tout ce qui découle de l'immigration, par exemple,
22:02 un logement social sur trois est occupé par une personne immigrée.
22:07 Les étrangers sont surreprésentés dans la catégorie des chômeurs.
22:12 - Et en même temps c'est eux qui vous apportent des cotisations sociales,
22:15 en occupant les emplois qu'on n'a pas voulu nous-mêmes occuper ?
22:18 - Alors, pas spécialement, parce qu'en fait ils sont généralement plus sous-qualifiés
22:23 que les travailleurs français, donc ils cotisent moins.
22:26 Et je suis désolée d'être en totale opposition avec vous,
22:29 il y a un peu plus de 5 millions de demandeurs d'emploi dans notre pays,
22:33 il y a environ 300 000 offres d'emploi qui sont disponibles.
22:36 Donc vous voyez que ça fait 40 ans qu'on nous répète que les étrangers font le travail que les français ne veulent pas,
22:41 moi je m'inscris totalement en faux, les français ne sont pas des feignants,
22:45 et bien sûr qu'il y a des étrangers qui travaillent, mais dans ce cas-là il n'y a aucun problème avec eux,
22:49 je dis juste qu'il ne faut pas faire croire aux français qu'ils sont des feignants,
22:52 et que heureusement qu'il y a des étrangers qui vont tenir l'économie.
22:55 Puisque le raisonnement de Gabriel Attal et du gouvernement, c'est qu'il y a des emplois non pourvus,
23:00 donc on va serrer un tout petit peu plus la vis, de manière à ce qu'il y ait des gens qui finalement n'ont pas envie de les faire,
23:05 le font. Donc si ce n'est pas les immigrés, ça veut dire que c'est les français.
23:09 Et dans le temps, puisque vous revenez souvent à ce que vous pensiez dans le temps,
23:12 il y avait un "Onde sur la cistana", il y avait une petite musique au Rassemblement Front National de l'époque,
23:18 qui était de dire "il y a des types avec leur Mercedes qui touchent des revenus minimums
23:24 et qui ne travaillent pas". Donc moi j'ai connu cette période-là.
23:26 - Ah oui, mais je confirme que le Rassemblement National est attaché à la solidarité,
23:31 mais qu'il est profondément opposé à la cistana. Et d'ailleurs nous sommes les seuls,
23:35 notamment dans les conseils départementaux au sein desquels nous siégeons,
23:38 à demander aux exécutifs d'accentuer les contrôles sur notamment la fraude au RSA.
23:43 Et vous voyez, je vous parlais de la question des économies que nous pouvons réaliser,
23:47 sur le RSA par exemple, précisément sur le RSA, nous nous disons "pour qu'un étranger obtienne le RSA,
23:56 il faut qu'il ait travaillé 5 ans équivalent temps plein".
23:59 Parce que là aujourd'hui, vous avez des étrangers qui touchent le RSA,
24:02 alors qu'ils n'ont pas suffisamment cotisé.
24:04 - Ça rapporte combien ça ?
24:05 - Le tout équivaudrait à 15 milliards d'euros. Et je pense que c'est pas une paille.
24:10 Et donc le gouvernement devrait être inspiré à nous écouter un petit peu plus.
24:15 On parlait aussi des pistes d'économie, je vais vous donner un autre exemple.
24:18 La question des subventions accordées aux associations immigrationnistes.
24:24 Sur le budget de l'année dernière, ce chiffre s'élevait à 750 millions d'euros.
24:30 Et cette année, à l'occasion du PLF, passé par 49.3 par ailleurs,
24:35 le montant des subventions accordées aux associations immigrationnistes s'élevait à 981 millions d'euros.
24:42 Voilà des pistes d'économie.
24:43 - C'est vous qui faites les chiffrages ?
24:44 - Non, non, c'est dans le PLF. C'est sûr qu'il est passé par 49.3.
24:48 Donc les Français ont moins eu l'occasion de se pencher dessus.
24:52 Mais c'est bien une réalité.
24:53 - Alors, faut-il aller au-delà ? Parce qu'on a l'impression quand même qu'au sein même du RN,
24:57 certains s'inquiètent en se disant qu'on propose beaucoup de dépenses, pas beaucoup d'économies.
25:02 Est-ce qu'il faut d'abord, comme le dit Marine Le Pen visiblement dans votre groupe,
25:06 il faut peut-être veiller à moins proposer de dépenses ?
25:09 Et deuxièmement, est-ce qu'il y a certains éléments du projet sur lesquels il faut revenir ?
25:14 Par exemple, l'idée de revenir en arrière sur la réforme des retraites,
25:18 l'idée par exemple de supprimer l'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans.
25:23 - Nationaliser les autoroutes.
25:25 - Est-ce que vous pensez qu'on est quand même à un moment où pour accroître la crédibilité du RN,
25:31 il faut revoir le projet ?
25:33 - Je crois déjà qu'en matière de crédibilité, on n'a aucune leçon à recevoir,
25:36 notamment de la part de ceux qui ont endetté le pays.
25:39 Donc moi je dis que le programme de Marine Le Pen est tout à fait applicable,
25:43 notamment une baisse de la TVA de 20% à 5,5% sur le gaz, le fuel, l'électricité
25:50 et une suppression de la TVA sur un panier de produits de sans première nécessité.
25:55 Je confirme qu'il faut en effet donner...
25:57 - Attendez, faut donner des chiffres. La TVA si on la baisse comme ça, c'est 100 milliards.
26:01 - Non mais, et le bouclier tarifaire il a coûté combien ?
26:03 - C'est combien ? - D'accord, mais le bouclier tarifaire il a coûté combien ?
26:06 Sauf qu'en fait le bouclier tarifaire imposé par le gouvernement,
26:11 finalement c'est la double peine pour les Français.
26:13 Parce que non seulement il a coûté de l'argent,
26:15 et en plus c'est tous les Français qui vont devoir le financer par l'augmentation des impôts.
26:20 - Alors la TVA, 100 milliards ça coûte, et en plus c'est un impôt le moins redistributif possible.
26:25 C'est-à-dire que vous soyez riche ou pauvre, votre panier alimentaire...
26:28 - Je suis désolée mais aujourd'hui il y a beaucoup trop de ménages, des gens honnêtes,
26:32 qui travaillent, qui n'ont plus les moyens de boucler leur fin de mois.
26:36 - Alors on est tous d'accord là-dessus ?
26:37 - Je le dis, oui ça doit passer par une baisse de la TVA sur les produits de première nécessité.
26:44 - Les retraites on revient dessus ou pas ?
26:46 - Non on ne revient pas dessus, notre programme était tout à fait clair.
26:49 - A 60 ans ?
26:50 - Oui, alors à 60 ans, dès lors que l'on a cotisé 40 ans,
26:54 et que l'on a commencé à travailler avant 20 ans,
26:57 c'est-à-dire à partir de 17 ans par exemple.
26:59 - Mais sinon on garde les 64 ans ?
27:00 - On garde les 62 ans.
27:02 - Mais attendez, on garde les 64 ans ou les 62 ans ?
27:07 - Ça dépend à quel âge vous avez commencé à travailler,
27:10 et il vous faut vos 42 annuités.
27:12 Mais si vous commencez à travailler à 20 ans, vous pouvez partir en retraite à 62 ans.
27:16 Mais vous savez en fait, avant de remettre en cause le programme de Marine Le Pen,
27:23 je dis, mettons en œuvre les économies que nous proposons.
27:28 Je vais les reprendre, sur l'immigration, je viens de vous faire un détail suffisamment exoctif.
27:33 Sur la lutte contre la fraude, il faut créer rapidement un grand ministère de lutte contre la fraude.
27:39 - Regardez le Royal Atal, c'est compliqué de faire un prénom.
27:43 - Oui d'accord, mais je veux dire, quels effets, quelles volontés politiques,
27:46 il n'y a pas de ministère de lutte contre la fraude.
27:48 - On ne veut pas parce qu'il y a un ministère qu'il n'y a pas de services qu'il faut.
27:51 - Oui mais non, parce que là justement on aurait des services qui seraient dédiés à ça.
27:54 Il faut remettre en question notre contribution très importante à l'Union Européenne.
28:00 Et on peut aussi revoir le millefeuille territorial, avec l'empilement des agences finalement.
28:05 Les Français n'y suivent plus rien.
28:08 - Donc vous abandonnez les agriculteurs si effectivement on revient sur la contribution à l'Union Européenne.
28:13 On abandonne les agriculteurs parce que pour une large part ça finance la PAC.
28:16 Et les agriculteurs français en sont les premiers bénéficiaires.
28:19 - Non mais pas vous, pas ça, enfin je veux dire.
28:21 - Ah bon, pas nous, pas ça, alors c'est quoi ?
28:22 - Vous suivez l'actualité, enfin je veux dire.
28:25 Il n'est pas question d'arrêter la contribution de la France à l'Union Européenne.
28:29 Il est juste question de la réduire.
28:32 Parce qu'aujourd'hui la France donne beaucoup trop à l'Union Européenne.
28:36 Et l'Union Européenne nous rend une partie de notre argent en nous imposant la manière dont on doit le dépenser.
28:43 - Donc on sort de l'Union Européenne en groupe.
28:44 - Non, ce n'est pas ce que j'ai dit non plus, mais je vais juste terminer sur les agriculteurs.
28:47 Vous savez la PAC, l'argent de la politique agricole commune que touche les agriculteurs,
28:51 c'est avant tout l'argent des Français.
28:53 Et il ne suffit pas de dire que l'Union Européenne protège les agriculteurs parce qu'elle donne la PAC.
28:57 Non, parce que de toute façon cet argent pourrait tout de même être donné aux agriculteurs.
29:01 Par contre l'Union Européenne affaiblit considérablement les agriculteurs
29:06 quand elle mit en œuvre son écologie punitive,
29:09 quand elle signe avec la terre entière des traités de libre-échange,
29:12 quand il y a une surtransposition des normes,
29:15 mais nous non plus, nous ne souhaitons pas sortir de la PAC.
29:18 Je dis juste que l'Union Européenne sacrifie l'agriculture,
29:25 notamment en raison de son idéologie absolument mondialisée.
29:29 Et nous, face au libre-échange, nous souhaitons privilégier le juste échange.
29:34 Et oui, nous le disons, nous souhaitons continuer de soutenir les agriculteurs
29:37 parce qu'aujourd'hui, ils ne sont pas soutenus.
29:39 S'ils étaient soutenus, ils n'auraient pas été dans la rue
29:41 et Emmanuel Macron n'aurait pas eu un tel accueil dans sa agriculture.
29:43 - On change rien à l'origine Marine Le Pen, tout est financé, tout va bien.
29:46 - C'est juste les impôts, peut-être, ou les impôts.
29:48 - Oui, et je crois vraiment que personne ne peut nous donner de leçons en matière d'économie.
29:53 - Même M. Tanguy s'inquiète.
29:55 - Parce que, je veux dire, nous ne n'avons aucune responsabilité dans la situation économique actuelle.
30:00 Donc je dis aux Français, faites-nous confiance, élisez-nous en 2027,
30:04 nous mettrons en oeuvre nos propositions, et oui, nous nous engageons à rembourser la dette
30:09 et à redonner de l'espoir, notamment aux entreprises françaises.
30:12 Et d'ailleurs, je dis au passage, je crois que c'est 28% des chefs d'entreprise qui envisagent de voter pour Jordan Bardella
30:17 au moment des élections européennes, ce qui veut peut-être dire que notre programme économique est crédible.
30:21 - Juste pour trouver des marges de manœuvre, est-ce qu'il faut augmenter les impôts ?
30:25 Vous n'êtes pas intervenue sur la question des impôts.
30:27 Il faut y toucher, les augmenter, éventuellement taxer les super-profits, les super-davidandes ?
30:33 - La France est le pays le plus taxé des pays de l'OCDE.
30:39 Donc on ne peut pas aujourd'hui dire que nous allons taxer, rajouter des impôts.
30:44 Par contre, oui, nous aurions apprécié que le gouvernement écoute notre proposition,
30:49 notamment en matière de taxation des super-profits,
30:52 ou alors en matière de taxation des profiteurs de guerre, ou des profiteurs de crise.
30:56 - Alors, il y a visiblement une proposition de loi de la majorité qui va être édifiée pour augmenter...
30:59 - Alléluia !
31:00 - Attendez, pour augmenter la contribution des énergéticiens à l'élan.
31:04 Est-ce que vous la voterez ?
31:06 - J'attends de lire le texte, mais si vous voulez, si c'est un copier-coller de la proposition du RN,
31:09 oui, bien sûr, nous ne sommes pas sectaires, nous votons tout ce qui va dans le bon sens.
31:12 Je dis juste que là aussi, on aurait pu trouver plus rapidement des pistes d'économie,
31:16 plutôt que de faire la chasse aux chômeurs, à défaut d'être en mesure de s'attaquer aux chômages.
31:22 Parce que là, en fait, ceux qui vont être sacrifiés par l'austérité budgétaire que les macronistes vont nous imposer,
31:29 ce sont les chômeurs, ce sont les seniors, les retraités, puisqu'il est question de désindexer les retraites sur l'inflation,
31:38 et ça va être aussi les malades qui vont voir leur franchise médicale augmenter,
31:42 qui vont peut-être voir une indexation du remboursement des consultations médicales sur le revenu.
31:48 Et puis on le voit déjà qu'il y a une baisse de prise en charge des transports médicaux.
31:51 Donc une fois de plus, les macronistes envisagent de s'attaquer aux plus faibles,
31:55 et je trouve que c'est absolument caractéristique du mépris des macronistes et de leur brutalité,
32:01 de cette brutalité qu'ils nous imposent depuis 7 ans.
32:03 - On va faire les choses dans l'ordre. L'idée c'est de taxer les super-quelque chose.
32:06 Est-ce que les super-riches, par exemple en France, est-ce que vous considérez qu'il serait logique,
32:10 même si ça ne rapporte pas autant qu'on le voudrait, mais cela dit supprimer la ME c'est 1,5 milliard, ce n'est pas énorme,
32:16 est-ce que vous êtes favorable à une contribution pour des gens qui, les revenus sont particulièrement élevés ?
32:21 - Oui, oui, et nous nous voulions notamment... - Alors vous rétablissez une sorte d'ISF, quelque chose comme ça ?
32:25 - Oui, c'est ça, en fait nous n'étions pas favorables à la suppression de l'ISF déjà,
32:29 et nous souhaitons nous taxer, donc créer un impôt sur la fortune financière,
32:35 et non pas sur la fortune immobilière comme c'est le cas aujourd'hui.
32:38 - Donc finalement vous créez un impôt. - Oui mais après moi ça ne nous gêne pas...
32:42 - Non mais moi c'est juste pour suivre. - Non mais ça ne nous gêne absolument pas de taxer la spéculation,
32:47 les profiteurs et les super-profits.
32:49 - D'accord, donc ça on fait. Vous avez parlé un peu dans tous les sens, de toutes les économies, sur le transport des malades,
32:55 est-ce que ça ne peut pas être envisageable de mettre plusieurs malades dans le même transport,
32:58 pour essayer éventuellement de faire des économies ?
33:00 - Ecoutez, je crois que les malades n'y sont pas favorables.
33:04 - Si on veut continuer à les faire aussi bien, est-ce qu'on ne doit pas de temps en temps discuter sur certaines choses ?
33:08 - D'accord, mais si on veut faire en fait des économies sur la question de la santé,
33:12 on peut peut-être s'attaquer à l'aide médicale d'État, voilà, qui coûte un peu plus d'un milliard d'euros,
33:15 et qui ne cesse d'augmenter, oui, mais je vais quand même vous donner des chiffres, parce qu'ils sont importants.
33:18 - Non, c'est un milliard, ça fait un milliard et ça fait trois fois que vous nous proposez la M.E.
33:22 - En 2015, il y avait 316 000 bénéficiaires de l'aide médicale d'État.
33:26 En 2023, c'est 466 000.
33:29 Ça veut dire que c'est une dépense qui ne cesse d'augmenter.
33:32 Donc oui, je le dis, il faut non pas s'attaquer aux conditions de prise en charge des malades français,
33:41 qui ont travaillé pour assurer leur sécurité sociale,
33:44 il faut aller chercher des économies aux côtés de ceux qui n'ont jamais cotisé et qui sont très bien remboursés.
33:50 Vous voyez, l'A.M.E., tout est pris en charge par l'A.M.E.
33:52 - Pas dans partout. - Oui, alors pardon, vous avez raison, sauf les cures thermales et sauf l'A.P.M.A.
33:56 - Bon, la députée de Gironde, Edwige Diaz, vice-présidente du Rassemblement national,
34:00 est en direct dans "Questions politiques" jusqu'à 13h.
34:03 On a découvert l'existence d'un réseau d'influences pro-russes,
34:07 c'est en tout cas ce qu'ont révélé cette semaine les services de renseignement tchèques et polonais,
34:11 apparemment, et entre autres, des élus du Parlement européen,
34:14 auraient été payés pour donner de fausses interviews,
34:17 des interviews de propagande favorable au régime poutinien.
34:21 Que vous inspirent ces révélations, pour commencer, Edwige Diaz ?
34:24 - Je dis qu'il faut creuser la question.
34:27 Je m'étonne quand même peut-être de ces révélations qui surgissent à deux mois des élections européennes,
34:32 où la Macronie se met en quatre pour essayer de faire croire aux Français,
34:37 qui ne sont pas dupes par ailleurs, que les équipes de Jordan Bardella seraient pro-russes.
34:45 Ils essayent de remettre en question le soutien que nous avons accordé à l'Ukraine.
34:49 Je voudrais juste rappeler qu'il y a un parti en France
34:53 qui a demandé une commission d'enquête parlementaire sur les ingérences russes,
34:56 et ce parti s'appelle le Rassemblement national.
34:58 Et d'ailleurs, les conclusions de cette commission d'enquête parlementaire sont sans équivoque.
35:03 Il n'y a aucun parti qui fait l'objet d'ingérences russes.
35:07 - Attendez, vous dites beaucoup de choses, et je voudrais que les choses soient claires pour ceux qui nous écoutent et qui nous regardent.
35:12 Ce ne sont absolument pas les macronistes qui révèlent tout ça.
35:15 Je rappelle juste que ce sont les renseignements tchèques et polonais.
35:18 Parce que là, vous sous-entendez que ce sont les macronistes qui ont sorti ça à deux mois des élections.
35:22 - Oui, mais c'est bien récupéré par les accus.
35:24 - Je le redis, ce sont les services de renseignements tchèques et polonais. On ne mélange pas tout.
35:27 Est-ce qu'éventuellement, vous demandez une enquête pour en savoir plus ?
35:30 - Bien sûr. Alors, tout à fait.
35:31 - Mais vous l'avez demandé ou pas ?
35:33 - Nous demandons une enquête sur ce sujet-là.
35:35 Et nous avons aussi demandé une enquête sur une ingérence qui a vraiment eu lieu pour le coup du côté du Parti Socialiste.
35:39 Vous savez, le "cathargate".
35:41 Et donc, le Rassemblement National avait demandé une commission, précisément pour faire la lumière,
35:44 sur ces valises d'argent liquide qui ont transité dans les couloirs du Parlement européen.
35:49 - Oui, ça date d'il y a un an ou deux, et l'enquête est déjà en cours.
35:52 - Et qui auraient peut-être bénéficié aux élus du Parti Socialiste.
35:54 - Est-ce qu'il y aurait des députés européens qui seraient du Rassemblement National
35:57 et qui pourraient avoir trompé dans ces ingérences russes ?
36:03 - Non, il n'y a aucun député européen qui est du Rassemblement National,
36:08 qui est sous la coupe d'une ingérence russe.
36:12 - Vous en êtes certaine ? Vous avez demandé à chacun de vos eurodéputés ?
36:13 - Oui, si vous voulez. Mais j'aurais vraiment aimé qu'on demande la même chose aux socialistes sur le "cathargate", par exemple.
36:17 - Et Thierry Mariani, vous vous effrayez pas sur le sujet ?
36:20 - Non, pas du tout.
36:21 - Non, pas du tout. Vous êtes certain ?
36:22 - En tant que Thierry Mariani, il y a quelques temps, pour la présidentielle,
36:25 quand on avait demandé à Marine Le Pen qu'elle pouvait être son équipe gouvernementale,
36:28 elle avait cité Jean-Paul Garraud, M. Juvin ou Thierry Mariani.
36:31 Est-ce que Thierry Mariani pourrait être un ministre des Affaires étrangères plausible
36:34 dans le cadre de votre accès au pouvoir ?
36:36 - C'est le Premier ministre qui nommera son gouvernement, donc ce sera Jordan Tardelar.
36:42 - On verra ça en temps voulu.
36:47 Je pense que c'est pas l'actualité, et je pense d'ailleurs que les Français en ont soupé
36:51 avec ces histoires de remaniement avec tous ces ministres qui changent tous les 6 mois.
36:56 - C'est pas ça la question.
36:57 - Donc, chaque chose en son temps...
36:58 - Jordan Tardelar a dit que ce serait un référendum anti-Macron, les européennes.
37:01 - Oui, c'est vrai.
37:02 - René Fondé a vous posé la question.
37:03 - Il a bien raison d'ailleurs de dire que les élections européennes du 9 juin seront un référendum
37:07 pour ou contre Macron.
37:08 Est-ce qu'on veut davantage de fédéralisme ? Est-ce qu'on veut davantage de souveraineté ?
37:12 Est-ce qu'on veut davantage d'immigration ? Est-ce qu'on en veut moins ?
37:15 Est-ce qu'on veut davantage d'écologie punitive ? Est-ce qu'on en veut moins ?
37:18 Est-ce qu'on veut une concurrence internationale déloyale organisée avec l'Union européenne
37:22 comme c'est le cas notamment pour les burealistes qui vont subir une fois de plus
37:26 la concurrence internationale déloyale frontalière ?
37:30 Donc oui, en effet, c'est un référendum pour ou contre notamment l'Europe de Macron
37:35 et l'Europe d'Ursula von der Leyen.
37:36 - Une question importante sur l'OTAN qui vous est posée par Françoise Frissose.
37:39 - Oui, alors dans une interview récente à Politico, Jordan Tardelar opère une sorte de virage sur l'aile
37:45 à propos de l'OTAN.
37:46 Il n'est plus question selon lui de quitter le commandement intégré de l'OTAN
37:49 si la guerre en Ukraine est toujours en cours.
37:52 Est-ce que vous êtes d'accord, vous, avec cet ajustement ?
37:55 - En fait, ce n'est pas un ajustement parce que c'est ce que Marine avait déclaré
37:58 déjà au moment de l'élection présidentielle.
38:00 - Elle avait dit exactement l'inverse.
38:02 - Non, elle n'avait pas dit l'inverse.
38:04 En fait, elle a dit qu'en temps de guerre, il n'était pas question de quitter le commandement intégré de l'OTAN.
38:09 - Oui, sauf qu'en février 2022, on est déjà en guerre et qu'elle le dit alors qu'on n'est pas en présidentielle.
38:14 - C'est faux parce que, si ma mémoire est bonne, la guerre en Ukraine a éclaté, je crois, le 24 février 2022
38:22 et notre programme présidentiel a été distribué le 11 février 2022.
38:26 - Voilà, mais la campagne s'est poursuivie jusqu'en avril.
38:30 - Oui, et c'est la raison pour laquelle, un peu plus tard, elle a dit que maintenant qu'il y avait la guerre,
38:36 en effet, il n'était plus question de sortir du commandement intégré de l'OTAN.
38:39 - Alors, pourquoi cette évolution ? Est-ce que c'est parce que vous réalisez qu'au fond, tout seul, on est un peu...
38:46 Voilà, il fait froid, qu'on a quand même besoin du bouclier américain,
38:52 que pour assurer la paix, il faut quand même rester dans quelque chose d'intégré ?
38:57 C'est quoi votre philosophie par rapport à tout ça ?
39:00 - Le problème, c'est qu'aujourd'hui, à cause de l'invasion russe en Ukraine, la guerre est aux portes de l'Europe.
39:06 Donc, en effet, il n'est pas question de s'affaiblir.
39:09 Et donc, c'est la raison pour laquelle nous ne souhaitons pas sortir du commandement intégré de l'OTAN.
39:14 Et ce n'est pas pour autant que nous sommes pour une armée fédéraliste.
39:19 Nous, nous souhaitons garder une armée française. Nous ne souhaitons pas transférer cette compétence à l'Union européenne.
39:25 Je parlais de plus de fédéralisme tout à l'heure, souhaité par Emmanuel Macron. Nous, nous y sommes opposés.
39:31 - Vous êtes contre l'Europe de la défense ?
39:33 - Absolument, absolument. Je suis contre l'Europe de la défense comme je suis contre l'Europe de la santé, par exemple.
39:38 Parce que je pense qu'il s'agit là d'un enjeu de souveraineté majeure.
39:43 Et notre armée est déjà en difficulté. Vous savez, la loi de programmation militaire va avoir du mal à s'appliquer
39:48 parce que finalement, elle est déjà sous-budgétisée.
39:51 On entend un certain nombre de généraux alerter, notamment sur le manque de nos munitions.
39:56 Il y a aussi la crise des vocations en matière d'armée.
40:00 Donc oui, je confirme être opposée à une armée européenne parce que précisément, elle contribuera à nous affaiblir davantage.
40:07 - Allez, une question sur la proposition de loi votée cette semaine par l'Assemblée sur l'Algérie.
40:11 - Alors, il y a une proposition de loi qui a été proposée, donc par définition,
40:14 qui n'était pas une repentance, qui n'était pas une demande d'excuses,
40:18 qui était simplement la reconnaissance et la condamnation d'une forme de massacre
40:22 qui a été commis sous l'autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 61,
40:26 qui s'était traduit par un certain nombre de dizaines d'Algériens qui ont été jetés à l'eau.
40:31 Vous allez me dire que c'est une manifestation qui était interdite,
40:34 vous allez me dire que le FLN avait poussé un certain nombre d'Algériens à sortir dans la rue,
40:38 quitte à leur faire risquer leur vie.
40:40 Mais pourquoi ne pas avoir une attitude rationnelle face à l'histoire,
40:45 tout en demandant à l'Algérie de faire pareil ?
40:48 - Parce que déjà, l'Algérie ne fera pas pareil.
40:51 Vous savez, nous, nous sommes pour la réconciliation.
40:55 Et je juge très maladroit cette idée, donc, venue de la gauche,
41:00 d'essayer de rouvrir des plaies...
41:03 - Vous ne les rouvrez pas, vous essayez de les fermer.
41:05 - Ça a été plutôt prudent.
41:07 - Justement parce qu'il y a eu une instrumentalisation par la gauche
41:11 de ces faits qui sont dramatiques.
41:13 Ils en ont profité pour jeter l'opprobre sur les forces de l'ordre,
41:16 pour alimenter la repentance.
41:18 Et c'est la repentance qui crée la haine d'un certain nombre d'Algériens à l'égard des Français.
41:23 Nous avons refusé cette instrumentalisation.
41:26 Et nous n'étions pas nombreux en hémicycle à ce moment-là.
41:29 Moi, j'y étais.
41:30 Et je vous dis qu'un certain nombre de harkis que j'ai rencontrés pas plus tard qu'hier,
41:35 et de pieds noirs m'ont dit que nous avions bien fait de ne pas nous faire avoir par cette proposition.
41:41 - Mais on a reconnu l'attitude lamentable de la France avec les harkis.
41:44 Ça a été reconnu.
41:45 Donc est-ce que c'est pas en reconnaissant un certain nombre de choses qu'on a pu faire,
41:49 qu'on peut éventuellement progresser,
41:50 tout en demandant la réciprocité du côté algérien ?
41:52 Il ne s'agit pas d'aller se dire "on a été des horreurs, des endroits".
41:55 - C'est un peu de la flagellation et la repentance là quand même.
41:57 - Non, non, non, non, non, non.
41:58 Quand à ce que vous dites sur l'abstention, c'est vrai que les LR, il y a une personne qui était présente,
42:01 ils sont allés opportunément faire des courses pendant le vote de cette proposition noire.
42:05 - Vous avez raison, mais les LR sont pas très souvent là, en général.
42:07 - Donc pourquoi pas ? Vous, vous êtes jeune.
42:09 Je veux dire, on peut rentrer dans une génération qui affronte les événements historiques en France.
42:13 - Ben, très sincèrement, je pense que c'est pas le moment de rouvrir des plaies,
42:19 de rouvrir des passages douloureux de notre histoire.
42:22 Laissons ce débat là aux historiens. Rejetons-nous vers l'avenir.
42:27 Oui, mais là, je pense qu'il faut tourner la page, se tourner vers l'avenir,
42:31 précisément parce que c'est pas avec ce genre de texte qui, je le dis,
42:34 sert de repentance aux macronistes, est instrumentalisé par la gauche,
42:38 qu'on va créer les conditions d'une communauté nationale apaisée et soudée.
42:43 - Allez, nous aussi, on va tourner une page. Merci, Elvige Dias.
42:46 Vous restez avec nous pour accueillir notre second invité pour le livre de la semaine.
42:50 - France Inter.
42:52 Questions politiques.
42:56 Karine Bécard.
42:59 - On vous a fait un peu patienter, mais bonjour, Nicolas Bouillon.
43:02 - Bonjour.
43:03 - Merci de nous avoir rejoint sur le plateau de questions politiques.
43:06 Vous êtes économiste de formation. Vous avez lancé il y a cinq ans les "Rencontres de l'avenir".
43:10 Vous êtes par ailleurs chroniqueur pour plusieurs médias et essayiste.
43:14 Vous êtes l'auteur de plus d'une quinzaine d'ouvrages, je crois,
43:16 dont le petit dernier qui nous a donné envie de vous inviter, "La civilisation de la peur".
43:21 C'est le titre de votre dernier livre, "Pourquoi et comment avoir encore confiance dans l'avenir".
43:27 C'est sorti aux éditions Ixo.
43:29 Alors, c'est un livre qui se veut très optimiste,
43:32 dans lequel vous nous expliquez que tout va plutôt bien, en réalité, en France,
43:37 et qu'il ne faut pas céder au discours de la peur,
43:39 c'est-à-dire au discours, en gros, des intellectuels qui sont d'indécretables pessimistes
43:43 aux propos tenus sur les réseaux sociaux,
43:45 aux propos tenus dans les médias volontairement défaitistes, écrivez-vous,
43:49 parce que le marché de la peur est un marché extrêmement vendeur.
43:53 Première question, Nicolas Bouzou.
43:55 Est-ce que tout va si bien en France quand l'État accuse un déficit public en 2023 de 5,5% de son PIB
44:03 et que sa dette dépasse les 3000 euros ?
44:05 Je ne vous cite pas le tableau, là. C'est la réalité.
44:07 Il y a beaucoup de choses qui vont mal et très mal en France.
44:10 Beaucoup de choses qui vont très mal en Europe.
44:12 Beaucoup de choses qui vont très mal dans le monde.
44:14 Je peux vraiment vous parler avec grand plaisir du réchauffement climatique,
44:18 de la menace poutinienne, de l'islamisme.
44:20 Tous ces problèmes sont des problèmes colossaux auxquels nous faisons face.
44:23 Mais ce que je dis dans ce livre, ce n'est certainement pas que ces problèmes n'existent pas.
44:27 Et pardonnez-moi de vous dire qu'on peut me faire beaucoup de reproches,
44:29 mais sur la question que vous évoquez du déficit public et de la dette publique,
44:32 vous ne me prendrez pas en défaut de ne pas en avoir parlé depuis que je suis dans le débat public,
44:36 c'est-à-dire depuis une vingtaine d'années.
44:38 Ce que je dis simplement, c'est que d'une part, le monde ne se résume pas à ce qui va mal.
44:42 Il y a beaucoup de choses qui vont mal, mais il se trouve, j'en suis désolé, c'est pas de ma faute,
44:46 mais qu'il y a aussi des choses qui s'améliorent.
44:48 Et la deuxième chose que je voudrais vous dire, c'est que je pense que nous sous-estimons
44:51 notre capacité collective à répondre à ce qui va mal.
44:54 - Alors justement, une des... - Exemple concret.
44:57 - Exemple concret ? - Coupez la chic, allez-y.
44:59 - Je vais vous en donner un, la question du réchauffement climatique, par exemple.
45:02 C'est un très grave problème, mais je pense qu'en réalité, c'est un sujet que nous avons pris à bras le corps.
45:07 C'est un sujet sur lequel la France est plutôt bonne, plutôt en avance,
45:11 mais même les pays riches, je vous donne un chiffre, là encore c'est factuel, c'est pas de ma faute,
45:15 les émissions carbone des pays développés sont revenues à leur niveau des années 1970,
45:20 elles baissent, alors vous allez me dire qu'elles ne baissent pas assez rapidement,
45:23 vous avez raison, elles ne baissent pas assez rapidement.
45:25 - Non mais attendez, on ne suit même pas du tout la trajectoire de la COP21.
45:28 - Ça dépend, ça dépend, il y a des pays qui la suivent, un pays comme le Royaume-Uni, par exemple.
45:32 - C'est pas notre cas, non.
45:33 - Mais on est sur la trajectoire de la neutralité carbone en 2050,
45:37 et nous on voit que les choses s'accélèrent, puisque l'année dernière, vous le savez,
45:40 nos émissions carbone ont baissé d'un peu plus de 4%.
45:43 Donc je suis entièrement d'accord avec le fait que c'est un grave problème,
45:46 mais je ne peux pas laisser dire qu'on ne fasse rien ou qu'on aille dans la mauvaise direction.
45:50 En fait, on va dans la bonne direction, mais pas assez vite.
45:52 - Alors, je voudrais quand même revenir sur cette notion de peur,
45:56 je redonne le titre d'ailleurs de votre livre, "La civilisation de la peur".
45:59 Vous, l'économiste, c'est très intéressant qu'il y a une offre de peur,
46:03 dans les médias notamment, parce qu'il y a une demande de peur.
46:06 Autrement dit, vous nous dites, que vous considérez que les Français ont envie d'avoir peur.
46:11 - On a tous un peu envie d'avoir peur.
46:12 - Ah bon ?
46:13 - Il suffit de regarder le succès des films à suspense,
46:17 ou même des séries sur certaines plateformes, je ne veux pas citer de nom,
46:20 mais qui toutes les semaines nous sortent une série sur les serial killers.
46:23 Donc c'est bien que ça correspond, si vous voulez, à...
46:26 Je fais l'analogie avec le sucre dans l'alimentation.
46:29 De la même façon qu'un peu de sucre c'est bien, mais trop de sucre c'est néfaste pour la santé,
46:34 un peu de peur, pourquoi pas, mais trop de peur c'est néfaste pour la santé mentale.
46:38 - Non mais là vous nous expliquez quand même que c'est très vendeur,
46:40 et que c'est la raison pour laquelle on fait exprès de faire peur.
46:42 - Oui, mais de la même façon que les industriels de l'agroalimentaire mettent trop de sucre,
46:44 je considère en effet que les médias mettent trop de peur.
46:47 Parce que, en fait, c'est ça qui va accrocher le téléspectateur,
46:50 c'est ça qui va le garder.
46:52 Et regardez le traitement médiatique.
46:54 Je peux prendre un exemple concret ? Les Jeux Olympiques.
46:56 Moi je vais dire, j'ai l'impression, quand j'écoute la radio et la télé,
47:00 et pire encore quand je regarde les réseaux sociaux,
47:01 qu'il ne peut pas arriver de plus grand malheur pour un pays, grosso modo,
47:04 que d'accueillir les Jeux Olympiques.
47:06 - Mais qu'il y a une forme de pessimisme français, puisqu'on est...
47:09 Je ne sais pas quoi, il y en est déprimé, plus que les avogons.
47:12 Très bien, mais il est évident que les médias au sein ne sont pas là
47:15 pour parler sans arrêt des tracts carré-valeurs.
47:17 - Je ne vous en fais pas...
47:19 - On peut arriver le matin ravi en disant "Toi, viens".
47:21 - Je ne vous fais aucun procès et je vous remercie de votre courage
47:24 de m'inviter à venir ici pour nuancer un tout petit peu les médias que j'adore.
47:30 J'y participe beaucoup.
47:31 Simplement, ce que je dis, c'est que, bien évidemment,
47:34 que les trains qui arrivent à l'heure, ça n'a aucun intérêt
47:37 et qu'il faut mettre la lumière sur les problèmes de notre société.
47:42 Mais là encore, je vais vous donner un exemple concret.
47:44 Et ce n'est pas à vous, mais...
47:46 Quand le cancer du roi Charles III a été annoncé,
47:49 une grande partie du traitement médiatique, ça a été assez rapidement
47:52 de basculer dans l'idée de la succession, c'est-à-dire de la mort.
47:55 Aujourd'hui, vous avez plus de la moitié des cancers qui guérissent,
47:59 c'est-à-dire qu'on n'en entendra plus parler.
48:01 Et pour ceux qui ne guérissent pas, de plus en plus,
48:03 on réussit à les rendre chroniques, c'est-à-dire qu'on peut vivre avec.
48:06 Et donc, me semble-t-il, on n'était pas obligés d'aller tout de suite
48:11 à la catastrophe et on peut dire, à la limite, comment on peut gouverner un pays,
48:17 enfin être le monarque d'un pays, avec des traitements...
48:21 - Mais quand même, quand vous parlez de cette peur,
48:23 ça fait le jeu politique des extrêmes.
48:27 - Oui, bien sûr.
48:28 - Et en partie, culier, pardonnez-moi, de l'extrême droite.
48:30 Ça aussi, c'est ce que vous écrivez dans votre livre.
48:33 - Oui, et de l'extrême gauche d'ailleurs, c'est-à-dire des extrêmes puisque...
48:37 - Mais là, je parlais de l'extrême droite parce qu'on a une invitée qui vient de l'extrême.
48:40 Et j'aimerais que vous discutiez ensemble.
48:42 - Oui, mais je considère, si vous voulez, que le populisme est très performant
48:45 pour essayer de capter cette peur, de la canaliser et d'y apporter des réponses
48:49 qui sont des réponses qui sont souvent simples.
48:52 On peut en effet avoir des débats, par exemple, sur le libre-échange.
48:55 C'est un sujet sur lequel vous intervenez beaucoup.
48:58 Il se trouve que l'agriculture française, là où elle réussit formidablement bien,
49:04 c'est dans les pays lointains et notamment au Canada.
49:08 Depuis qu'on a fait un traité de libre-échange avec le Canada...
49:10 - Le CETA.
49:11 - Le CETA, les exportations françaises au Canada ont accéléré.
49:15 Les exportations d'élevage ont accéléré.
49:17 Et donc, ça, on ne le dit pas.
49:19 Alors là, je ne parle pas des médias, mais plutôt en effet du champ politique.
49:23 D'ailleurs, j'étais au regret de voir que même la droite traditionnelle,
49:27 qui fait plutôt partie de ma sensibilité politique...
49:30 - D'économiste libéral.
49:31 - Voilà, exactement.
49:32 - C'est plus mentalitique.
49:33 - Exactement.
49:34 Oui, d'accord.
49:35 Mais justement, quand on veut faire de la grande politique...
49:36 - Je ne suis pas en train d'écritre.
49:37 - Non, non.
49:38 Quand on fait...
49:39 J'entends bien que...
49:40 - C'est pas la politique.
49:41 - Non, non.
49:42 Je pense que la politique, ce n'est pas simplement de la tactique.
49:43 On a le droit aussi...
49:44 Il faut aussi dire des choses qui sont vraies.
49:46 Donc, vous voyez, on instrumentalise un peu les problèmes et la peur pour dire des choses
49:51 qui sont des choses qui sont fausses.
49:52 - Alors, je voudrais entendre la réponse d'Edwige Diaz.
49:55 Est-ce qu'effectivement, vous jouez la peur ?
49:57 Est-ce que ça fait partie de votre programme politique ?
49:59 - Non, nous ne jouons pas la peur.
50:01 Par contre, oui, il est incontestable qu'il y a une peur, une crainte,
50:04 et tout à fait légitime dans notre pays.
50:06 On en a parlé quand on voit la situation économique de notre pays,
50:09 la submersion migratoire, l'explosion de l'insécurité,
50:11 la crise des vocations des enseignants, par exemple.
50:13 Oui, il y a une vraie peur légitime dans notre pays.
50:17 Mais moi, je ne suis pas fataliste.
50:19 Vous voyez, je suis un peu comme vous, je suis optimiste.
50:21 Et je pense que, voilà, la situation que nous subissons actuellement,
50:25 elle n'est pas le résultat d'une fatalité.
50:27 Elle est le fruit de mauvais choix politiques.
50:29 Et nous, avec le Rassemblement national, nous entendons renverser ces choix politiques.
50:34 Et donc, oui, nous nous estimons incarner ce parti politique de l'espoir,
50:40 de la puissance face à la décroissance, notamment.
50:43 J'espère que les sondages qui donnent Jordane Bardella en tête
50:47 au moment des élections européennes se concrétiseront.
50:50 Et s'il y a encore des Français qui doutent,
50:53 qui ne savent pas encore pour qui voter,
50:55 je les invite à se rendre samedi au meeting de Jordane à l'écluse,
50:59 ou le samedi 13 avril à Royan, au camp de rétine.
51:02 - J'ai un article dans mon livre, un jour à l'année.
51:05 - François, et puis j'ai une question sur l'assurance chômage.
51:08 - Est-ce que ce marché de la peur, il n'est pas dû quand même au fait
51:11 qu'on était, au fond, habitués à une sorte de modèle d'État-providence
51:16 où chacun avait sa voie bien tracée,
51:19 et que là, on est quand même dans un système beaucoup plus compliqué ?
51:22 Et est-ce que ce n'est pas au fond ça qui alimente le marché de la peur ?
51:25 On ne peut plus vous décrire comme avant le modèle qui va marcher.
51:30 - Non, mais là, je vous suis complètement, mais j'ajouterais d'autres facteurs.
51:33 Par exemple, les innovations technologiques et l'intelligence artificielle,
51:36 c'est aussi quelque chose de nouveau, c'est aussi quelque chose qui inquiète beaucoup,
51:39 d'ailleurs, à mon avis, de façon excessive, parce que là encore,
51:42 je lis des choses parfois sur, alors soit la fin du travail, au mieux,
51:45 la fin du travail, au pire, l'extinction de l'espèce humaine,
51:48 qui à mon avis, ce n'est pas ça qui nous menace à très court terme, très honnêtement.
51:51 Mais donc, je pense de façon générale que tous ces changements,
51:54 donc les difficultés de l'État-providence, l'innovation technologique,
51:58 le fait aussi que nous sommes dans un monde qui est devenu un monde,
52:01 du point de vue géopolitique, beaucoup plus tendu et beaucoup plus conflictuel
52:03 que ces 20 ou 30 dernières années, bien sûr, ça alimente considérablement la peur.
52:07 Et une partie de ça est justifiée, donc je ne veux vraiment pas avoir l'air du béni.
52:11 Oui, oui, parce que je ne suis pas du tout en train de dire qu'il n'y a pas de problème.
52:13 Mais simplement, je dis, il y a un moment où il faut regarder les choses rationnellement,
52:16 et Poutine, il devait être à Kiev en deux jours, il est toujours à la frontière en deux ans après.
52:22 - La situation n'est pas très bonne quand même pour l'Ukraine.
52:25 - Oui, mais on pourrait prendre une frise chronologique derrière moi, je vous promets,
52:30 on met le doigt n'importe où au hasard, je vous trouve autant de problèmes qu'aujourd'hui.
52:34 - Alors, j'ai envie de profiter d'avoir un économiste sur le plateau
52:37 pour vous poser cette question sur l'assurance-chômage,
52:39 parce qu'on n'a pas encore eu le temps de vous la poser cette question-là.
52:41 C'est une bonne ou mauvaise idée qu'a eue Gabrielle Attal
52:44 de proposer une nouvelle réforme de l'assurance-chômage ?
52:47 Vous, l'économiste libéral dont je parlais à l'instant, bien ou pas ?
52:50 - Je suis confus, parce que je vais faire une réponse qui n'est pas très radiophonique,
52:53 je dirais, c'est un peu entre les deux.
52:56 C'est-à-dire que le fait qu'en France, on indemnise plutôt longtemps,
53:00 et que si on indemnise moins à partir du moment où, d'après l'INSEE,
53:03 vous avez à peu près la moitié des entreprises qui recherchent encore des gens,
53:07 c'est quelque chose qui n'est pas complètement idiot.
53:10 Après, je trouve que c'est la quatrième réforme de l'assurance-chômage
53:13 depuis le début du quinquennat.
53:14 - J'allais même compter cinq, moi, mais ok.
53:16 - Pardonnez-moi, j'en ai peut-être oublié.
53:17 C'est plus un sujet pour les partenaires sociaux,
53:19 moi, l'État qui intervient en permanence là-dedans, je n'aime pas trop.
53:22 Et je trouve que c'est un petit peu dur...
53:24 - Non, mais ça rapporte des sous ou pas ?
53:25 - Ah non, à mon avis, ce n'est pas le sujet.
53:27 Je pense que l'aborder sous cet angle-là, ce n'est pas le bon.
53:29 Le bon angle, c'est de se dire, est-ce que ça permet de créer des emplois ou pas ?
53:32 Moi, j'aurais tendance à dire plutôt oui.
53:35 Beaucoup d'économistes que vous recevez sur France Inter,
53:37 même la plupart, vous diront non.
53:39 - Donc, ce n'est pas le bon moment, en fait.
53:40 - Je suis très honnête avec vous.
53:41 C'est un peu dur de le faire à un moment...
53:43 On l'aurait fait il y a un an, j'aurais signé vraiment des deux mains.
53:46 Là, je dis que c'est un peu dur.
53:48 Et puis, ça ne va pas rapporter beaucoup d'argent.
53:50 - Très, très, très vite.
53:52 - Mais si, maintenant !
53:54 - La civilisation de la peur.
53:56 Le problème n'est pas qu'ils sont moins ramés que dans le temps.
53:58 C'est-à-dire qu'en gros, pour ne pas avoir peur, il faut être gonflé.
54:00 Il faut se dire qu'on n'est pas des fétichistes.
54:02 - On est d'accord.
54:04 - C'est pour ça que je me défends de contribuer à ça.
54:06 - Merci beaucoup à tous les deux.
54:08 Merci à vous, Nicolas Bouzou.
54:10 Le titre de votre dernier livre, donc, "La civilisation de la peur", aux éditions Ixo.
54:14 Merci, Edwige Diaz.
54:16 Merci aussi à toute l'équipe de "Questions politiques".
54:18 En particulier à Fabienne Lemoyle, la rédactrice en chef.
54:20 Et à Amaury Bauchet, qui assure la programmation.
54:22 Merci de nous avoir suivis en ce dimanche de Pâques.
54:24 Je vous souhaite une excellente fin de week-end.
54:26 Et je vous dis à la semaine prochaine.
54:28 et je vous dis à la semaine prochaine !