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A Firminy, à l'école la Tardive, scène surréaliste vendredi :
un enfant atteint au visage par un caillou lancé par un dealer juste à coté. De la drogue retrouvée dans la cour de récréation par des élèves. La police a encadré le retour des élèves hier matin.

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Transcription
00:00 7h45, on parle des trafics de drogue ce matin sur France Bloc, Saint-Etienne.
00:04 Rappelez-nous au 04 77 10 0010 pour nous raconter ce que vous voyez, ce que vous vivez là où vous habitez.
00:11 Faites comme Henri sur Facebook qui nous dit "à Saint-Genelair plusieurs points de deal, style livraison à domicile où presque personne ne se cache, elle est pas belle la vie".
00:20 Voilà ce que nous dit Henri sur Facebook.
00:22 Et on en parle ce matin avec le patron des policiers dans le département de la Loire.
00:25 Bonjour Jean Haillet.
00:26 Bonjour.
00:26 Vous êtes officiellement directeur interdépartemental de la police nationale ce matin sur France Bleu.
00:31 On est à Firmini, à l'école La Tardive.
00:33 Il y a un point de deal installé à côté de la maternelle et de la primaire depuis des années, disent les habitants.
00:39 Vendredi, les enfants ont retrouvé de la drogue dans la cour de l'école.
00:42 L'école qui a déposé plainte.
00:44 Pourquoi ce point de deal connu de tous n'a-t-il pas été ciblé et on en arrive à des extrémités ?
00:51 Parce qu'un point de deal c'est mouvant.
00:53 C'est mouvant sur différents aspects.
00:54 C'est mouvant déjà géographiquement, ce qui ne correspond pas au cas que vous énoncez d'après ce que disent les riverains.
01:00 Et c'est aussi mouvant dans les pratiques.
01:04 C'est-à-dire qu'on est dans l'adaptabilité constante.
01:07 C'est pour ça que nous aussi on essaye de s'adapter à travers à la fois des passages d'effectifs en tenue qui font des contrôles,
01:14 qui essayent de caractériser le point de deal, d'insécuriser les vendeurs.
01:20 Et en même temps, un travail d'enquête, d'investigation avec des surveillances pour essayer de remonter au niveau au-dessus.
01:27 Et c'est ça qui prend du temps pour caractériser les trafics parce qu'il n'y a que comme ça qu'on arrivera à démanteler complètement les trafics.
01:34 C'est ça, affirmer ni comme ailleurs finalement, les gens disent "on appelle la police", ils n'interviennent pas tout de suite.
01:38 Vous vous dites "on n'est pas dans l'immédiateté sur ces points de deal".
01:43 On essaye de remonter la filière parce que sinon ça ne sert à rien ?
01:46 Les deux. On essaye de faire les deux.
01:48 C'est-à-dire qu'on essaye d'avoir une constance dans l'action, c'est-à-dire à la fois des patrouilles qui passent, qui contrôlent systématiquement,
01:56 qui essayent de trouver les endroits où la drogue est cachée parce que bien évidemment les vendeurs n'ont pas la drogue sur eux.
02:02 Ce qui fait que sur l'action de terrain, on arrive surtout à verbaliser ou à interpeller des acheteurs.
02:10 Et derrière, on essaye de monter des dossiers pour caractériser, identifier les vendeurs et pouvoir remonter encore une fois en termes d'enquête.
02:17 Sur ce qui s'est passé à Firmini, la population est forcément choquée.
02:21 Je vous propose d'écouter cette parent d'élève qui essaie de donner un petit peu de hauteur de vue sur ce qui s'est passé,
02:26 et notamment sur le fait qu'il y a la police maintenant autour de l'école et qu'elle va s'en aller d'ici quelques jours.
02:31 Je ne suis pas spécialement inquiète.
02:33 Je pense que la municipalité et les forces de l'ordre vont se mobiliser pour maintenir un climat un petit peu serein sur les premiers jours.
02:40 Moi, ce qui m'inquiète, c'est plutôt les conséquences à moyen et à long terme.
02:42 Et je m'inquiète des représailles ou des parents qui voudraient faire justice eux-mêmes.
02:46 - Il y a la police hier qui était autour de l'école, sans doute encore ce matin, vous pouvez nous le confirmer effectivement.
02:52 - Oui, les patrouilles sont accentuées.
02:54 On s'adapte encore une fois, c'est toujours ce maître mot.
02:58 - Et ensuite quoi ?
03:01 Finalement, dans les jours qui viennent, vous vous en allez ?
03:04 Est-ce que les dealers reviennent ?
03:05 Est-ce que ce sentiment d'insécurité va perdurer ?
03:08 - Alors ensuite, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
03:10 C'est-à-dire que c'est à la fois ce côté tenu qu'on essaye de maintenir,
03:15 qu'on essaye de s'adapter sur le terrain, et le côté enquête.
03:19 Alors c'est plus discret, forcément les gens ne nous voient pas.
03:22 Mais on utilise pour ça la brigade anticriminalité, qui travaille en civil, discrètement,
03:27 et la brigade des stupéfiants pour faire des repérages, pour essayer de caractériser les faits.
03:35 Après, il y a aussi un travail partenarial qui est fait avec l'éducation nationale,
03:38 puisque là on est aux abords d'une école, avec la municipalité,
03:42 justement pour articuler les dispositifs, pour essayer de trouver des solutions
03:45 qui ne sont pas que policières, pour arriver à déstabiliser le trafic et trouver des solutions.
03:50 Ça passe par de l'aménagement urbain, de l'éclairage, des modifications bâtimentaires,
03:56 de voies d'accès, et travaille avec l'éducation nationale également,
03:59 pour justement avoir des remontées d'informations les plus fiables
04:02 et les plus immédiates possibles pour être dans la réaction.
04:05 - Vous parliez d'actions discrètes, Jean Ayer, il y a des actions beaucoup plus visibles,
04:09 ce sont ces fameuses opérations PlaceNet, qui ont encore marqué l'actualité
04:13 dans des grandes villes. Hier à Saint-Etienne, il y a notamment eu des opérations,
04:18 le mois dernier, dans le quartier de Beaubrun, avec une dizaine d'interpellations,
04:23 160 personnes contrôlées. C'est vraiment utile ça ?
04:27 Ou c'est la question qu'on se pose souvent, ou c'est de la communication ?
04:30 - Ça participe de l'arsenal que j'évoquais, c'est-à-dire que quand on arrive à caractériser le trafic,
04:37 quand je dis caractériser, ça veut dire judiciairement,
04:40 avoir des éléments qui permettent de procéder à des interpellations.
04:44 On s'engage dans une démarche qui est plus importante,
04:46 et pour répondre aux attentes de la population, à ce que vous évoquiez, à ce que vous relayez,
04:50 c'est-à-dire le fait de s'inscrire dans la durée, l'opération PlaceNet,
04:53 ça permet de changer l'aspect du territoire, de travailler là aussi en partenariat
04:57 avec tous les acteurs du territoire, ça veut dire par exemple effacer des tags,
05:04 réhabiliter des halls d'immeubles, travailler vraiment sur le fond.
05:08 C'est pas que de l'affichage, il y a un volet affichage pour montrer l'action de l'État, c'est certain.
05:14 Mais derrière, il y a tout un déroulé qui permet là aussi d'éviter que le point de deal se réinstalle,
05:21 et d'éviter que la situation se détériore à nouveau.
05:24 Donc c'est pour ça l'opération PlaceNet.
05:26 Et il y aura d'autres opérations PlaceNet dans la Loire et sur Saint-Étienne notamment.
05:30 Et l'idée bien sûr c'est de rassurer la population, d'avoir ce sentiment de sécurité naturellement.
05:35 Pour terminer, comment vous qualifieriez l'état du trafic de drogue ?
05:38 Parce que c'est de ça dont on parle ce matin sur France Bleu, à Saint-Étienne et dans sa région.
05:43 On est dans une région, j'allais dire dans la norme en termes de trafic,
05:47 où il y a finalement une activité un petit peu plus active qu'ailleurs.
05:52 Alors, je ne vais pas me satisfaire de la norme.
05:54 Il est certain qu'au niveau national, on constate,
05:57 et ça c'est depuis la crise sanitaire notamment,
06:00 une évolution importante du trafic.
06:03 Donc c'est à nous de lutter contre ça.
06:05 Évolution parce que le trafic devient très protéiforme.
06:09 Parce qu'on a beaucoup parlé des points de deal, parce que c'est ça qui se voit sur le terrain.
06:13 Mais ce qu'on constate aussi, et on travaille dessus,
06:16 beaucoup de choses qui se font avec des commandes par internet,
06:19 des livraisons qui se font à domicile.
06:22 Donc il y a plein d'aspects sur lesquels on travaille.
06:24 Et la Loire est un département exposé comme les autres.
06:27 On est un nœud de circulation.
06:29 Donc ça veut dire qu'on attire.
06:32 Et c'est contre ça qu'il faut lutter.
06:33 Arriver à faire en sorte de déstabiliser les vendeurs,
06:38 les acheteurs et les trafiquants.
06:40 Et c'est votre travail, et celui de vos équipes naturellement.
06:43 Jean Ayé, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin,
06:45 directeur interdépartemental de la police nationale,
06:47 le patron des policiers dans le département.
06:49 Merci beaucoup.
06:50 Merci à vous.
06:50 Bonne journée à vous.
06:52 Interview à retrouver sur francebleu.fr.

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