• il y a 9 mois
Table Ronde animée par Pierric LOUBAT (AGLO TV)

Y Tremblay, A.Rey, N Zumbiehl
Transcription
00:00 [SILENCE]
00:09 Quand moi je paye, effectivement, tout à l'heure ça a été dit, ma taxe, j'ai ma pie,
00:13 j'aime bien savoir à quoi l'utiliser, pour quoi faire, etc.
00:15 Quand je vais ouvrir mon robinet d'eau, c'est vrai que si à un moment donné on me dit,
00:19 comme j'ai pu lire,
00:21 "Attention, peut-être que dans pas longtemps on n'aura que 2 heures par jour d'eau disponible,
00:26 il faudra faire comme dans les pays africains."
00:28 Ah bon ? Ça, ça me concerne !
00:30 D'accord ? Après, l'organisation gouvernementale, etc. et tout ça,
00:35 le simple citoyen, il l'entend.
00:37 Mais vous avez bien vu que la rupture qu'il peut y avoir entre les politiques et le citoyen,
00:42 elle est réelle.
00:43 Et c'est vrai que ce qui se passe dans les administrations, ce qui se passe en haut,
00:46 dans les lois, qui nous échappent un petit peu,
00:50 concrètement sur le terrain, quand on ne le revoit pas, c'est difficile.
00:53 Alors c'est vrai qu'à Réglotv, nous, on est très concret, très pragmatique,
00:57 et c'est vrai que j'ai découvert vos organisations,
01:01 non pas pour la gemmapie, donc M. Tremblay,
01:04 voilà, je vous découvre, j'entends, c'est lui au téléphone.
01:08 M. Tremblay, vous êtes, vous vous appelez hydrologue à l'IRD.
01:12 Alors vous allez nous expliquer un peu ce que c'est que l'IRD,
01:15 parce qu'on enregistre pour Réglotv, et on va diffuser ça pour les citoyens.
01:19 D'accord ? Parce que l'IRD, moi je vous ai découvert.
01:22 Tout le monde ici, je m'excuse, vous connaissez peut-être tous ce que c'est que l'IRD,
01:26 mais moi je ne le connaissais pas, et le simple citoyen qui va regarder l'émission,
01:30 on ne sait pas trop forcément ce que c'est que l'IRD.
01:32 Pareil que le BRGM, c'est vrai qu'effectivement, quand on regarde,
01:37 quand je travaille sur vos sites, quand je suis renseigné,
01:39 et je me dis, bon sang, mais je ne savais pas ça, mais c'est incroyable,
01:42 c'est bien que ça existe, mais à quoi ça sert et pour quoi faire,
01:45 et comment nous, c'est un citoyen, on va pouvoir l'utiliser et être informé de ça.
01:50 Ça, c'est important. Et puis vous, Nicolas, alors comment ça se prononce ?
01:54 - Zumbil. - Voilà. Nicolas Zumbil, donc vous êtes responsable de la GMP à Métropole.
02:00 Alors ça, ça m'intéresse aussi parce que moi, on paye.
02:04 C'est une nouvelle taxe depuis 3-4 ans qui a été mise en place justement pour la gestion de l'eau,
02:08 pour pouvoir organiser en fait les différents ouvrages sur les métropoles
02:11 par rapport aux besoins hydrauliques ou les débordements ou les assainissements,
02:16 on en parlera. Alors moi, ce que je vous propose de faire,
02:19 je ne veux pas faire trop blabla parce qu'il faut faire vite, on nous a piqué un quart d'heure.
02:22 Donc il faut absolument qu'on se présente pour dire, donc on va commencer par vous,
02:26 M. Tremblay, prenez un micro, et puis nous dire, expliquez-nous ce que c'est que l'IRD,
02:30 parce qu'il y a beaucoup de facettes à l'IRD, faire ce que ça,
02:33 et puis revenir que sur la partie eau à qui nous intéresse, parce que vous ne faites pas que l'eau.
02:37 - Oui, effectivement. Merci. Bonjour à tous. Merci pour l'invitation à cette table ronde.
02:41 Alors l'IRD, c'est l'Institut de Recherche pour le Développement.
02:44 Ça fait partie des différents instituts de recherche français, en plus des universités,
02:47 comme le CNRS, que tout le monde connaît, je crois, l'INRAE.
02:50 Et l'IRD, on a cette spécificité de travailler en priorité pour les pays en voie de développement,
02:54 donc au sud, et donc à Montpellier, on a un gros centre IRD avec différents laboratoires
02:58 qui travaillent, on va dire, sur différents comportements du cycle de l'eau,
03:02 depuis les aspects beaucoup plus physiques, l'atmosphère, les rivières,
03:05 jusqu'à des aspects gestion et usage.
03:08 Et la recherche sur l'eau à Montpellier est fédérée dans le cadre d'un centre UNESCO,
03:11 récemment labellisé, qui s'appelle ici REWARD,
03:14 et qui fait un peu un trait d'union entre nos différents laboratoires.
03:17 D'accord. Donc il y a plusieurs laboratoires qui travaillent sur les différents thèmes,
03:20 et vous, vous vous occupez à Montpellier de l'hydrologie.
03:23 C'est ça. Moi, je suis hydrologue et, précisément, hydroclimatologue,
03:26 donc je m'intéresse aux impacts du changement climatique,
03:29 notamment sur les extrêmes hydrologiques, donc à la fois les crues, mais aussi les sécheresses.
03:33 C'est ce qui va nous intéresser dans cette table.
03:35 Donc si vous voulez vous présenter également, je ferai.
03:38 Oui, bonjour à tous. Merci également pour l'invitation pour cet après-midi.
03:42 Donc le BRGM, c'est le Bureau de Recherche Géologique et Minière.
03:45 Pour ceux qui ne nous connaissent pas, on a coutume de se présenter comme le Service Géologique National.
03:49 Donc c'est un établissement public. On est, bien entendu, sous plusieurs toutels,
03:53 dont le ministère de la Recherche. Vous étudiez tous les sous-sols, en fait.
03:56 Voilà. La mission première, c'est d'avoir une vision sur les risques
03:59 et les ressources qu'on peut avoir dans le sol et dans le sous-sol,
04:02 d'apporter de la connaissance, développer des connaissances, des méthodes scientifiques
04:06 pour essayer de comprendre le comportement de ces différentes ressources.
04:09 Et quand on parle de ressources du sous-sol, bien entendu, on a les eaux souterraines
04:12 qui font partie des sujets sur lesquels on intervient.
04:15 Donc le BRGM, en Occitanie, pour être concret, comme vous l'avez demandé,
04:19 c'est deux implantations, un site à Montpellier, un site à Toulouse.
04:22 Une trentaine de personnes ici à Montpellier, dont une unité de recherche spécialisée
04:26 sur les métiers liés aux eaux souterraines et notamment aux nouvelles ressources en eau
04:29 qu'on pourrait avoir sur notre territoire. Donc voilà.
04:32 Je pourrais répondre à vos questions.
04:33 C'est là où vous allez pouvoir nous faire un état un petit peu de ce qui se passe dessous,
04:36 parce qu'on ne voit pas. C'est vrai que nous, on voit simplement que les rivières actuellement,
04:40 Salle de Casserie, Coulasse-d'Ou, etc. La Caldoude, il n'y a plus d'eau.
04:44 Ça fait depuis quelques années, on ne voit plus d'eau couler dessus.
04:46 Alors, est-ce qu'il y en a dessous ? On ne sait pas. Est-ce que ça diminue ?
04:48 Ça va remonter ? On ne sait pas trop. Présentez-vous donc pour la Gemapi.
04:53 Oui, donc Nicolas Zumbille, service Gemapi à la métropole de Montpellier.
04:57 Donc nous, à l'échelle de notre collectivité, à travers cette compétence,
05:01 on met en place la feuille de route politique de la gestion du grand cycle de l'eau
05:06 en tant qu'autorité organisatrice, comme l'a effectivement rappelé
05:08 M. Portier à multiples reprises. Donc c'est une compétence qui est très importante
05:12 puisque la gestion de l'eau est systémique, elle est transversale,
05:15 l'ensemble des actions de la collectivité, qui déborde bien évidemment en lien
05:20 avec les échelles d'approche des bassins versants avec les territoires voisins
05:23 qui ont aussi tous la compétence Gemapi, qui est une compétence obligatoire
05:28 depuis le 1er janvier 2018. Et à la métropole de Montpellier,
05:31 on a quand même une chance parce qu'on avait anticipé la compétence
05:34 prévention des inondations depuis 2005. Donc on est un petit peu en avance,
05:38 peut-être sur d'autres territoires sur cette thématique-là.
05:40 Et après, la gestion du grand cycle de l'eau, on est en train de la mettre en oeuvre
05:43 de manière assez active depuis quelques années.
05:46 Gemapi, c'était surtout fait au départ, si je ne me trompe,
05:50 justement pour isoler les risques d'inondation. Le vide-ourle, il ne fallait pas qu'il déborde,
05:54 etc. Il fallait faire des déversoirs, ça a fait beaucoup de polémiques
05:58 et de manifestants des agriculteurs. Et puis, pareil pour le pays de l'or aussi,
06:05 notamment. Donc Montpellier, forcément. Quand ça s'inonde, il fallait effectivement
06:09 faire une taxe pour pouvoir réguler un petit peu ce trop d'eau.
06:13 Mais à Gemapi aujourd'hui, quand il n'y a plus d'eau, comment on fait ?
06:16 - C'est tout l'intérêt de la compétence. - Tu vas payer ?
06:20 - L'objectif, c'est d'arriver à mutualiser, bien évidemment, la gestion du grand cycle de l'eau
06:25 à travers les deux volets qui se complètent. La prévention des inondations,
06:28 comme vous l'avez dit, qui est un petit peu le nerf de la guerre,
06:31 ou en tout cas l'émergence de la politique Gemapi,
06:34 pour essayer de réparer les erreurs d'aménagement du passé.
06:39 Et puis, forcément, à travers la prévention des inondations,
06:44 on évite les débordements, on évite plutôt les inondations à travers la gestion des crus.
06:49 Et la gestion des crus, c'est tout le grand cycle de l'eau qui participe.
06:52 Il faut pouvoir agir sur ces deux volets pour avoir une action efficace.
06:55 - Très bien. M. Tremblay, on va partir sur vous, parce qu'on va vous passer la parole.
07:00 Et après, on fera un petit peu le public, si vous avez des questions,
07:03 parce qu'on ne va pas parler de tout, de choses qui peuvent vous intéresser aussi.
07:08 - Oui, je vais rebondir directement sur votre commentaire.
07:11 Ce n'est pas parce qu'on a plus de sécheresse qu'on aura moins d'épisodes intenses avec du rissellement.
07:15 Donc, c'est malheureusement qu'on doit agir à la fois sur la pénurie en eau estivale ou même chronique,
07:20 et en même temps, continuer à renforcer nos mesures et nos adaptations.
07:24 - C'est tout l'intérêt de vos recherches.
07:26 Donc, les recherches demandent, quand vous dites qu'il y aura peut-être moins d'eau, etc.,
07:29 mais quand il y aura de l'eau, il y en aura trop.
07:31 C'est peut-être ça aussi, ces événements sévénoles dont on a parlé, etc.,
07:35 ou des événements comme il y a eu en 2009, je crois, à Nîmes,
07:37 où on a débordé d'eau et ça a mis Nîmes sous l'eau.
07:41 Est-ce qu'on va revivre ça de manière intensive ou pas, etc. ?
07:44 Dans vos recherches, vous recherchez quoi, en fait ? Dites-nous.
07:46 - Alors, exactement. Ça, c'est l'objet de mes recherches en particulier.
07:49 Alors, à la fois dans le périmètre méditerranéen français,
07:51 mais aussi à l'échelle de toute la Méditerranée, au nord, au sud, notamment au Maghreb.
07:56 Et ce qu'on observe, effectivement, dans le sud de la France,
07:58 c'est une intensification des plus intenses au cours des dernières décennies
08:01 qui entraîne plus d'épisodes, on va dire, de ruissellement direct,
08:04 mais pas nécessairement plus de crues.
08:06 À l'inverse, donc les crues, on parle par là du débordement des cours d'eau,
08:10 l'eau qui monte, qui monte, qui monte et qui sort de son lit.
08:12 Ce type d'épisode, en fait, n'est pas plus fréquent qu'auparavant
08:15 et on attribue ça, d'un point de vue scientifique, pour l'instant,
08:18 à une baisse de l'humidité des sols et, en fait, des stocks plus secs
08:22 sont en capacité de stocker plus d'eau.
08:24 Et quand il pleut, en fait, les rivières montent moins.
08:26 Mais ceci étant dit, ça n'évite pas les problèmes de dommages
08:29 en milieu urbain, là, avec des surfaces urbanisées,
08:32 où, assez mécaniquement, quand il pleut de plus en plus fort,
08:34 eh bien, on s'attend à des dommages directs par ruissellement
08:37 de plus en plus importants.
08:38 - Monsieur Rey, qu'est-ce qui se passe sous notre territoire ?
08:41 On a plus la carte, vous l'imaginez, à Montpellier, le bassin de Moggio,
08:45 etc., de l'autre côté, du côté de Fontigny,
08:48 dans ce petit bassin-là, etc., du sud de l'Arc, voilà.
08:51 Donc, Pérole, là, etc.
08:53 Quand on fait un forage, par exemple, au niveau de Moggio,
08:56 on regarde le forage, bon, l'eau, elle n'a pas tant baissé que ça.
09:00 Elle a baissé, c'est vrai, mais pas tant que ça.
09:02 Donc, on se dit, tu vois, qu'est-ce qu'il nous raconte ?
09:04 Il n'y a vraiment plus d'eau, mais j'en vois toujours vraiment eau.
09:08 Donc, qu'est-ce qui se passe sous l'eau ?
09:09 Enfin, sous la terre, quoi.
09:12 - C'est difficile de répondre comme ça, directement et concrètement,
09:15 sur un secteur donné.
09:15 Ce que je peux vous dire, c'est que nous, ce qu'on regarde,
09:18 c'est au niveau national, l'état de la situation des nappes d'eau souterraine.
09:21 On voit et on parait un bulletin, en fait, qui parait mensuellement,
09:24 avec une conférence de presse autour de ce sujet-là,
09:26 qui présente en détail l'état de la situation partout sur le territoire.
09:30 Ce qu'on observe depuis quelques mois, voire quelques années,
09:32 malheureusement, notamment dans le territoire des Pyrénées-Orientales
09:35 et quasiment sur toute la façade maritime du Golfe du Lion,
09:38 c'est qu'on a une pénurie, une baisse des niveaux des nappes,
09:40 qui est, j'allais dire, maintenant, depuis plusieurs mois,
09:42 voire plusieurs années, comme je le disais.
09:43 Sur le secteur directement proche de Montpellier,
09:46 on est un peu dans cette même configuration,
09:48 c'est-à-dire que malgré les pluies, par exemple, du week-end dernier,
09:51 qui ont été assez importantes,
09:52 on a quand même eu plusieurs morts dans le Gard,
09:54 ce qui est quand même assez catastrophique.
09:56 Malgré tout, la situation des nappes n'est pas revenue à la normale.
09:58 On est encore sur un niveau qui est relativement sec,
10:00 en comparaison par rapport aux décennies et aux années passées.
10:03 On a des ouvrages qu'on appelle des piézomètres,
10:05 qui surveillent en fait le niveau,
10:06 ce qu'on appelle le suivi quantitatif des nappes,
10:09 qui permet de mesurer le niveau.
10:10 Et on compare ça d'année en année, voire décennie après décennie,
10:13 pour pouvoir savoir si on est sur une situation normale, anormale,
10:17 en hausse ou en baisse.
10:18 Et là, on est plutôt sur une situation baissière,
10:20 avec vraiment des niveaux relativement bas pour le secteur.
10:23 Alors, ce n'est pas aussi catastrophique que du côté de Perpignan,
10:25 bien entendu, parce que là-bas, il n'a quasiment pas plu
10:28 depuis plus de deux ans, depuis le printemps 2022, pour être précis.
10:32 Là, on est vraiment sur des niveaux relativement critiques.
10:34 Et pour nous, au niveau des eaux souterraines,
10:36 dans le territoire des Pyrénées-Orientales,
10:38 on est sur des niveaux historiquement bas,
10:39 c'est-à-dire qu'on n'a jamais connu des niveaux aussi bas.
10:42 Dans la recherche, M. Tremblay, quand vous faites vos recherches,
10:45 j'imagine que vous essayez d'analyser un petit peu cette situation,
10:49 savoir comment on peut y remédier.
10:51 Est-ce qu'il faut bloquer un peu l'eau quelque part ?
10:53 Est-ce qu'il faut...
10:54 Vous faites aussi des recherches de ce genre
10:56 pour trouver, donner des solutions aux politiques,
10:58 pour les aider un peu à décider.
11:00 Est-ce qu'on leur dit, il faut décider ?
11:02 Mais pour être plus décidé, il faut connaître, il faut savoir.
11:04 Donc, est-ce que vous faites des recherches dans ce sens-là ?
11:07 - Alors, effectivement, moi, dans mon domaine...
11:08 - Où est-ce qu'elle est la ressource et comment on pourrait la gérer après ?
11:11 - Alors, moi, je travaille avant tout sur le diagnostic de la situation,
11:15 à partir, comme mon collègue m'a expliqué,
11:16 sur des longues séries d'observations
11:18 pour déjà regarder ce qui s'est passé dans les décennies,
11:20 voire les siècles passés.
11:22 Et un deuxième volet, c'est de faire des exercices prospectifs,
11:24 donc des scénarios probables,
11:26 qui, là, peuvent servir directement pour alimenter
11:28 ce que vous mentionnez, des politiques d'adaptation.
11:29 - Oui, parce qu'on voit que ça s'est accéléré, là.
11:32 On avait anticipé, il y a une dizaine d'années,
11:33 on se dit "oui, réchauffement climatique, etc."
11:35 Mais là, on voit réellement que on est de record en record,
11:39 qu'effectivement, dans les cours d'eau,
11:40 on voit qu'il y a beaucoup moins d'eau, etc.
11:42 Ça s'accélère.
11:43 Donc, dans votre recherche, vous gérez également cette accélération ?
11:47 - Alors, malheureusement, oui, ça commence à se voir,
11:49 sauf que ça fait 30 ans qu'on donne des scénarios d'évolution des températures
11:52 qui, malheureusement, je dis malheureusement,
11:54 puisqu'ils se sont avérés justes, en fait.
11:56 Les températures qu'on a aujourd'hui
11:58 ont déjà été estimées avec une assez bonne précision en années 70.
12:02 Donc, c'est quelque part malheureux de se dire aujourd'hui en face du mur
12:04 "tiens, maintenant, si y a le changement climatique..."
12:06 Un certain président a mentionné récemment
12:08 que c'était un aléa incontrôlable.
12:10 C'est un peu gênant, quand même,
12:11 parce que les rapports du GIEC se sont accumulés.
12:12 Donc, voilà, le constat, il est connu depuis longtemps.
12:16 Maintenant, on se dit un peu dans l'urgence,
12:17 il faut prendre des décisions, mais effectivement,
12:19 l'adaptation, c'est maintenant qu'il faut lancer des mesures fortes.
12:23 Mon collègue Alexandre, tout à l'heure, a mentionné
12:24 des changements au niveau de l'occupation des territoires, etc.
12:27 Là, effectivement, on est au pied du mur.
12:29 Dans le cadre de la géobapie et de la gestion de l'eau,
12:31 justement, à Montpellier,
12:33 vous commencez à en parler, de dire "attention, là, il faut..."
12:37 Pas pour rien qu'on est dans ces tables rondes.
12:39 C'est qu'il y a une vraie prise de conscience, là.
12:41 Vous, au niveau de la métropole,
12:44 vers quoi vous allez, là, actuellement ?
12:46 Quels sont vos débats internes pour dire
12:48 "attention, on risque d'avoir un problème d'eau,
12:51 la source peut-être de Montpellier, là-haut,
12:53 elle risque de se tarir ou de se baisser, comment on va gérer ?
12:56 Est-ce qu'on va devenir comme dans le même scénario que Barcelone,
12:58 où on va devoir importer de l'eau à droite à gauche ?
13:01 Le barone, c'est bien,
13:02 mais on sait qu'il est pollué, il faut le traiter, c'est compliqué.
13:06 Alors, en fait, toutes ces politiques,
13:07 c'est des politiques vraiment et des actions qui sont systémiques
13:09 à l'échelle de toutes les actions de la collectivité.
13:12 Et pour ça, on essaie de les encadrer, déjà,
13:14 de défaire une stratégie à l'aide, effectivement, des chercheurs
13:17 qui nous donnent des informations très précieuses
13:19 sur les évolutions du changement climatique
13:21 et sur tous les impacts sur notre territoire.
13:23 Et nous, derrière, au niveau de la collectivité,
13:25 c'est effectivement notre rôle d'essayer de transformer ça
13:27 en actions concrètes opérationnelles.
13:29 Donc, un certain nombre d'actions qui sont mises en œuvre,
13:32 c'est notamment à travers la planification.
13:34 On en a aussi beaucoup parlé ce matin,
13:35 la planification des territoires,
13:37 pour qu'on puisse intégrer au bon niveau l'eau
13:42 dans l'intégralité des champs d'action de l'aménagement,
13:45 en anticipant les effets du changement climatique
13:47 avec une certaine humilité, avec ce qu'on essaie d'anticiper.
13:50 – Traduisez-moi, tracez le discours.
13:53 Concrètement, on va faire des bassins, on va faire des rétentions,
13:56 on va diminuer l'eau au robinet, on va diminuer la pression,
13:59 qu'est-ce qu'on va faire ?
13:59 – Le principe global, c'est d'essayer de ralentir le cycle de l'eau
14:03 à l'échelle de nos territoires, à l'échelle des bassins versants.
14:06 Tout simplement parce qu'en fait, l'eau qui tombe sur nos territoires,
14:08 elle s'écoule trop rapidement sur les fleuves côtiers méditerranéens,
14:11 elle arrive très rapidement en mer et donc l'eau qui est partie en mer,
14:15 elle est effectivement perdue pour le cycle.
14:17 Donc l'intérêt, c'est d'essayer de retrouver un fonctionnement
14:20 plus naturel des sols et aussi des secteurs urbanisés.
14:23 Donc il y a tout un tas de mesures qui sont inscrites,
14:25 notamment dans le PLU intercommunal,
14:28 qui est un document qui va être approuvé incessamment sous peu
14:30 par l'exécutif et qui sera opérationnel normalement en 2026.
14:35 Donc ce document-là, il retrace à travers différentes dispositions
14:40 une dizaine d'articles en lien avec le grand cycle de l'eau.
14:44 Tout d'abord, la prévention des risques d'inondations,
14:46 notamment avec, en essayant d'anticiper les évolutions climatiques,
14:49 en montant un peu le curseur,
14:51 en retournant pas simplement des occurrences d'occurrences centenales,
14:54 mais en partant sur des occurrences exceptionnelles.
14:57 Et on a fait le pari à l'époque, il y a quelques années,
14:59 de multiplier l'occurrence centenale par 1,8,
15:03 en disant, comme dit Yves, les événements climatiques brutaux,
15:06 on risque d'en avoir de plus en plus.
15:07 Donc comme on construit la ville pour un temps long,
15:09 l'objectif, bien évidemment, c'est d'essayer d'éviter
15:12 de mettre en danger des populations dans les décennies à venir.
15:15 Donc ça, c'est effectivement, je dirais un peu le nerf de la guerre
15:18 de la collectivité depuis de nombreuses années,
15:21 depuis des décennies même,
15:23 qui s'est vraiment accéléré depuis une vingtaine d'années,
15:26 dans lequel on intègre ce dispositif avec une certaine marge de...
15:30 - Un peu les travaux qui ont été faits à date avec les énergies circulaires.
15:32 - Tous les travaux qu'on a fait à date, etc.
15:34 Bon, je suis de Montpellier, tous les travaux qui sont en cours
15:36 et qui sont en phase d'achèvement.
15:37 Donc ça veut dire que normalement, dans le cadre de ce mouvement,
15:40 dans la politique, on aura normalement terminé la mise à l'abri.
15:43 Ça représentera quand même 10% de la population totale de la métropole,
15:47 qui est quand même effectivement pas un membre du sujet.
15:49 Mais je dirais, ça, c'est quelque chose avec une visibilité
15:53 et on est en train effectivement de passer le cap.
15:55 - Oui, ça c'est pour les pics.
15:57 - Ça c'est pour, effectivement, c'est pour le trottoir.
15:58 - Ça ne règle pas le problème du stress hydrique.
16:00 - Alors, pour le stress hydrique, la question, c'est encore une fois,
16:04 de ralentir les écoulements et tout simplement avec différentes dispositions.
16:08 Les différentes dispositions que l'on va mettre en œuvre,
16:11 ce sont des dispositions qui vont permettre l'infiltration
16:13 ou faciliter l'infiltration de l'eau dans le sol.
16:15 Donc à travers les dispositions du PILU, il y aura une obligation,
16:18 pour tous les permis de construire,
16:20 d'infiltrer les 40 premiers millimètres de pluie à l'unité foncière.
16:23 C'est-à-dire que les 40 premiers millimètres de pluie,
16:25 qui correspondent quand même globalement,
16:27 lissées sur l'analyse chronologique de la station météo de Fréjorg,
16:32 qui représentent à peu près 85% du volume annuel des pluies,
16:35 lissées effectivement sur une chronique de pluie assez longue.
16:37 Donc c'est pour ça qu'on peut avoir des événements plus forts.
16:40 - Concrètement, de la part à M. Rey, je rebondis, je reviens.
16:43 M. Rey, dans le sous-sol, on va réintégrer, vous m'avez dit combien de pourcentage ?
16:49 - Ça représente 85% du volume annuel.
16:50 - 85% ? Il faut réintégrer ? C'est réalisable tout ça ?
16:54 - Réalisable, je ne sais pas, il faudrait regarder en détail.
16:56 Mais en tout cas, j'allais dire que c'est le cycle un petit peu normal.
16:58 C'est-à-dire que l'infiltration et le ruissellement,
17:00 c'est les deux composantes qu'on va avoir une fois que la pluie tombe.
17:02 - Comment on réintègre ? On fait des trous ?
17:04 - Après, comme ça a été dit, la volonté, c'est de le faire à la parcelle.
17:07 Donc c'est-à-dire que c'est au particulier d'assurer une moindre imperméabilisation.
17:10 - Parce que déjà, quand on fait un permis de construire,
17:12 on intègre un bassin de rétention.
17:14 Maintenant, c'est systématique partout.
17:16 Il y a un bassin de rétention obligatoire à chaque permis.
17:19 On le voit dans les ordres, etc.
17:21 On ne peut pas faire une construction
17:23 si on n'a pas prévu un bassin de rétention d'eau.
17:25 Ça y participe.
17:27 - Oui, alors en fait, le bassin de rétention d'eau,
17:29 aujourd'hui, il est fait pour les opérations avec des surfaces relativement importantes.
17:32 Et l'objectif aussi du P&UI, c'est de les rendre,
17:35 pour toutes les opérations, soumis à un permis de construire.
17:37 Donc c'est-à-dire de réduire effectivement la maille de la taille de l'opération.
17:40 C'est-à-dire que pour quasiment toutes les opérations,
17:43 il y aura effectivement un besoin d'infiltration et un besoin de compensation.
17:47 Sachant que les deux se cumulent.
17:48 L'infiltration, c'est pour les 40 premières années de pluie.
17:51 Et la compensation, c'est jusqu'à des occurrences centenales,
17:53 voire légèrement supérieures.
17:54 Et là, on est plutôt sur une notion de réduire les ruissellements en ville
17:58 pour limiter d'une part les inondations
18:00 et aussi limiter le coup de chasse d'eau
18:02 que l'on a à chaque fois sur nos territoires
18:04 avec un lessivage des sols importants et du coup la pollution au milieu aquatique.
18:07 - Alors c'est vrai que, vous voyez,
18:11 la gestion de l'eau en surface,
18:15 l'eau tombe, etc. et tout, elle se pollue.
18:17 Parce que les fameuses eaux grises,
18:20 les eaux de ruissellement dans une métropole,
18:22 ce n'est pas anodin, c'est polluant.
18:25 Comment en sous-sol, c'est vrai que ça se passe ?
18:28 Est-ce que vous retrouvez cette pollution dans ces nappes ?
18:31 Est-ce que vous le mesurez ?
18:32 Est-ce qu'on arrive à avoir une vision là-dessus ?
18:36 - Alors nous, on ne le mesure pas forcément systématiquement.
18:38 Malheureusement, ce n'est pas nous qui avons cette mission-là au niveau national.
18:40 Mais oui, on va le retrouver selon le type de polluant,
18:44 selon les prélèvements qu'on peut faire
18:45 et les endroits où on va aller chercher les analyses,
18:48 les points de prélèvement, on peut retrouver effectivement
18:50 les impacts qu'on peut avoir sur la surface,
18:52 c'est-à-dire des pratiques qu'on peut avoir au niveau des zones urbaines.
18:55 Donc après, pour rebondir sur ce qui a été dit sur la partie infiltration,
18:59 je dirais que ça va dans le bon sens, bien entendu,
19:01 d'essayer d'infiltrer, de favoriser l'infiltration dans le sous-sol
19:05 pour les ressources en eau souterraine, bien entendu,
19:07 c'est ce qu'il faut privilégier.
19:09 - Est-ce qu'on ne va pas plus se polluer quand même aussi en même temps ?
19:11 Donc on va essayer d'infiltrer,
19:14 on va forcer l'infiltration comme ça, on ne va plus se polluer ?
19:16 - Il faut le faire, bien entendu, intelligemment.
19:18 On ne va pas, j'allais dire, ré-infiltrer des eaux
19:21 qu'on sait pertinemment qui pourraient avoir un impact.
19:23 L'idée, c'est d'analyser ça un peu au cas par cas.
19:25 Simplement pour vous donner un exemple,
19:27 on parle souvent de pluies efficaces.
19:29 Encore une fois, l'exemple du week-end dernier,
19:31 avec de très fortes pluies dans notre département et dans le Gard,
19:35 on a eu des crues assez importantes, on a cette eau,
19:37 finalement, beaucoup de citoyens ont pu se dire
19:39 "Mais malheureusement, cette eau, elle part à la mer,
19:41 on l'a quelque part un petit peu perdue pour nos ressources."
19:43 Ça a quand même un effet positif, ça charrie des sédiments,
19:45 c'est aussi favorable pour le trait de côte,
19:47 c'est aussi important quand même pour cet angle-là,
19:49 il ne faut pas l'oublier.
19:51 Maintenant, effectivement, on a une grosse part de ruissellement,
19:53 typiquement sur l'événement du week-end dernier,
19:55 et une part d'infiltration qui est probablement moindre
19:57 par rapport à la quantité d'eau qui est tombée.
19:59 Et c'est ce qui traduit aussi que sur le niveau des nappes
20:01 qu'on a nous sur nos outils de surveillance,
20:05 on se rend compte que la pluie efficace,
20:06 vraiment, la part d'infiltration,
20:07 n'est finalement pas si importante que ça
20:09 sur les premiers mois de l'année,
20:10 et on est encore sur des niveaux qui sont en-dessous des normales.
20:13 Donc en fait, il faudrait avoir,
20:14 mais c'est, j'allais dire, évident,
20:16 tout le monde peut le comprendre,
20:17 plutôt des pluies régulières, pas forcément très intenses,
20:19 et c'est malheureusement ce qu'on va avoir
20:20 de manière un petit peu plus fréquente
20:22 avec le changement climatique, ce qui est un peu dommage.
20:24 Mais ça, à la limite, c'est la situation
20:26 et c'est l'avenir qui nous le dira.
20:28 Mais l'idée, c'est vraiment, je partage ce qu'a été dit,
20:29 l'idée, c'est de favoriser le ralentissement des écoulements,
20:31 favoriser l'infiltration,
20:33 remettre en train des cours d'eau si on peut le faire
20:35 pour justement favoriser des champs d'expansion de crues,
20:37 pour favoriser la réinfiltration dans le sous-sol.
20:39 Alors encore une fois, bien entendu,
20:41 des eaux qui sortent de zones urbaines,
20:43 si jamais il y a des pollutions liées à l'activité au niveau de la ville,
20:48 il faudra des traitements,
20:49 il faudra faire ça de manière intelligente,
20:50 mais c'est la tendance qu'il faudra privilégier, bien entendu.
20:53 - M. Tremblay, dans vos recherches,
20:55 est-ce que vous arrivez à essayer de mettre en place,
20:58 on va dire, des scénarios de recherche
21:01 où, par exemple, pour retenir l'eau,
21:03 comme on voudrait le faire, les politiques voudraient le faire,
21:05 on pourrait imaginer qu'à chaque immeuble,
21:09 il y a une mini-station d'épuration qui filtre, qui nettoie,
21:12 ou qui prévient un petit peu ce qui va s'évacuer ?
21:16 - Ça ferait des sacrés investissements,
21:17 une station d'épuration pour chaque maison.
21:20 - Vous savez, dans les restaurants, on va faire bien les bacs à graisse.
21:22 - Par contre, je reviens sur l'idée de l'eau perdue.
21:25 Moi, en tant qu'hydrologue, je travaillais sur le cycle de l'eau.
21:28 L'eau, elle n'est jamais perdue pour tout le monde.
21:30 Il y a des usages écosystémiques importants,
21:32 effectivement, l'eau va naturellement à la mer, de toute façon.
21:35 Après, c'est vrai qu'il suffit d'aller se balader dans les Cévennes.
21:38 Il y a des terrasses qui ont maintenant été un peu délaissées.
21:40 Ça, c'était des mécanismes ancestraux, très anciens.
21:42 On les retrouve aussi au Maghreb, par exemple.
21:44 Ce ne sont pas des bassines,
21:45 ce n'est pas des grands barrages de grande ingénierie.
21:47 C'est des petites retenues collinaires
21:49 qui vont permettre de ralentir l'écoulement de l'eau.
21:52 - Vous avez ça près de l'Arzac, à côté du Quai d'Ar, il y en a une.
21:55 Quand il y a beaucoup d'eau, ça se remplit.
21:57 - Des petites retenues en pierre, à l'échelle d'une exploitation,
22:00 qui permettent déjà de développer du sol à l'endroit où l'eau est ralentie.
22:04 Donc, c'est bien pour les cultures.
22:05 Ça permet aussi de faciliter l'infiltration sur les nappes souterraines
22:08 dans ces points d'eau.
22:10 Et ça, c'est des mesures, on va dire, assez simples,
22:13 qui peuvent être mises en œuvre à l'amont des villes.
22:15 Et je répète, ce ne sont pas des bassines,
22:16 ce n'est pas de la grande infrastructure.
22:18 Effectivement, ça, c'est des options tout à fait viables,
22:21 on va dire, de petite ingénierie,
22:23 pour ralentir ces chemins de l'eau en amont des villes, par exemple.
22:26 - Au niveau politique, c'est vrai que la métropole,
22:29 elle dépend aussi de l'amont.
22:32 Enfin, on va dire, en amont, les eaux qui viennent remplir,
22:35 effectivement, notre territoire,
22:38 elles viennent des hauteurs, en fait, tout simplement, aussi.
22:42 Du ruissellement, il n'y a pas qu'ici.
22:44 - Alors, effectivement, il n'y a pas qu'ici.
22:45 On dépend essentiellement, en matière de production d'eau potable,
22:47 de la source d'Ulès, avec un aquifère karstique
22:49 qui est très, très important, qui est une chance pour le territoire,
22:53 parce que ça permet de prélever plus de 30 millions de mètres cubes par an
22:56 d'eau potable de très, très bonne qualité.
22:59 Donc, c'est vraiment une chance remarquable.
23:00 Et du coup, cette zone karstique, elle a un rôle vraiment d'éponge.
23:04 Donc, elle permet de se recharger.
23:06 - C'est de l'eau qui vient d'en haut.
23:07 - C'est de l'eau qui vient d'en haut,
23:09 avec un très grand bassin versant hydrologique,
23:12 qui permet, du coup, pour les événements climatiques,
23:14 comme on a eu la semaine dernière, de se recharger totalement.
23:17 Et derrière, avec effectivement une vidange qui est très, très lente
23:20 et qui nous permet d'avoir encore de l'eau,
23:21 même en pleine période estivale.
23:22 Donc, ça, effectivement, c'est très important.
23:24 Après, par rapport, effectivement, aux questions de restauration des milieux,
23:29 l'objectif, encore une fois, c'est d'essayer de refabriquer
23:33 ou de restaurer un cycle le plus naturel possible,
23:35 fondé sur la nature, du grand cycle de l'eau sur notre territoire.
23:38 Les exemples qui ont été donnés, c'est effectivement tout l'objet de la GEMAPI.
23:41 C'est d'arriver à restaurer la fonctionnalité des écosystèmes aquatiques,
23:45 des cours d'eau, qui ont été beaucoup trop anthropuisés,
23:48 avec effectivement soit des endigements, soit des rembléments.
23:53 Et donc, les cours d'eau ont été figés et ils ont perdu leur mobilité.
23:56 Du coup, ces cours d'eau s'enfoncent.
23:57 En s'enfonçant, le niveau de la nature aquatique, ça baisse.
24:00 Et donc, du coup, le niveau d'eau baisse dans les terrains luviennaires tout autour.
24:04 Et on perd notamment en qualité de biodiversité,
24:07 mais aussi d'usage des sols, avec des sols de plus en plus pauvres.
24:09 Donc, tout l'intérêt de la GEMAPI, c'est d'arriver à faire en sorte
24:13 que les cours d'eau retrouvent un fonctionnement naturel historique
24:16 qui se ré-engraisse, qui rebouge, qui ré-enlève la mobilité,
24:20 qui permet d'alimenter, freiner les eaux,
24:22 d'alimenter les zones latérales, de retrouver des prairies humides.
24:26 Et puis, c'est en lien avec l'agroécologie, les circuits courts, etc.
24:29 Il va falloir qu'on retrouve aussi des sols vivants
24:31 autour de nos bassins versants, autour de nos cours d'eau.
24:34 Et bien évidemment, qu'on reconnecte les cours d'eau aux zones humides,
24:37 qui ont été largement déconnectées par le passé,
24:40 pour effectivement essayer de freiner l'eau avant qu'elle ne retourne à la mer.
24:43 Et sur ce point littoral, la question qui est très sensible
24:46 en lien avec le changement climatique et le manque d'eau récurrent,
24:49 c'est aussi permettre, grâce à ce type de disposition,
24:52 de lutter contre la remontée du piso salé, qui va forcément impacter...
24:56 – Vous allez vous en parler, parce que c'est vrai que l'eau, la mer, remonte.
24:59 Là, justement, elle me se tremblait là-dessus.
25:00 Vous avez des études là-dessus, sur l'impact que ça peut avoir sur nos territoires.
25:04 Parce que si l'eau, elle monte, comme on le tend, d'un mètre d'ici 2100,
25:09 ça veut dire qu'il va y avoir des conséquences, forcément,
25:12 sur le pré-levent des sources.
25:14 – Alors, outre l'aspect effectivement, submersion marine,
25:16 je pense que c'est plus le côté du PRGM qui peut répondre à cette question.
25:19 – Oui, mais vous avez mis ça dans vos prévisionnels ou pas du tout ?
25:25 Pas trop ?
25:26 – Ça dépend, on fait des scénarios climatiques.
25:28 – Quand vous faites vos scénarios, quand vous faites vos recherches,
25:30 est-ce que vous l'avez intégré, ça, ou c'est juste simplement,
25:33 il y aura moins d'eau ou il y aura plus d'eau ?
25:35 – Pas directement, mais je vais laisser mon collègue répondre.
25:38 – Il va en parler.
25:39 – Sur le piso salé, l'élévation du niveau de la mer,
25:41 bien entendu, ça va avoir un impact, ne serait-ce que mécanique,
25:44 par la hausse du niveau de la mer, qui va avoir une incidence sur l'eau salée
25:48 qui rentre à l'intérieur des terres, pour le dire simplement.
25:51 Maintenant, c'est un équilibre de charges,
25:52 c'est-à-dire que l'eau douce qui arrive du territoire,
25:54 des terres continentales qui arrivent en mer,
25:57 et qui rencontre l'eau salée, l'eau salée est plus dense,
25:59 donc du coup, on a toujours une eau salée qui va plonger en dessous.
26:02 Donc l'élévation du niveau de la mer, c'est vraiment pour les ouvrages,
26:04 les forages d'exploitation de l'eau qui seraient très proches du littoral,
26:07 où on aura probablement un impact,
26:09 mais c'est vrai que c'est à regarder au cas par cas.
26:11 - Il y en a, on en a ici. - Il y en a, il y en a.
26:13 - Donc c'est un vrai problème.
26:14 - C'est un autre sujet, effectivement.
26:16 Il y a déjà des ouvrages qui, probablement,
26:19 seront déjà identifiés comme étant très exposés.
26:22 - Nous, dans la plaine de Mouillot, Paris notamment,
26:24 c'est des questions qui se posent.
26:25 On se dit, les terres commencent à être salées, etc.
26:28 L'eau va monter, comment on va faire ?
26:30 Le forage qui est du côté de Vauguerre, est-ce qu'il va être atteint ou pas ?
26:33 Tout ça, c'est des problématiques que la métropole,
26:36 j'imagine, vous commencez à en parler, non ?
26:38 - Bien évidemment, c'est des sujets qui sont au cœur, en fait,
26:41 de nos stratégies d'aménagement.
26:43 Après, encore une fois, il faut avoir la capacité de faire.
26:46 La capacité de faire, ce n'est pas seulement des moyens techniques et financiers.
26:49 On l'a vu, la structuration de la politique de l'eau
26:51 à l'échelle des territoires, grâce à la compétence Gemapi, est posée.
26:55 Donc, tout le monde, effectivement, s'est mis en ordre de marche.
26:58 Tout le monde lève de la taxe Gemapi.
26:59 D'ailleurs, le profit de la taxe Gemapi augmente de manière considérable,
27:02 année après année, à l'échelle nationale.
27:04 Ce qui est logique, pour porter, effectivement,
27:05 ces différentes politiques publiques.
27:07 Encore une fois, parce qu'on est pressé,
27:09 et même quasiment en urgence, à intervenir sur ce type de sujet.
27:13 Et après, l'autre question, c'est de pouvoir aussi
27:15 protéger aussi ces milieux-là de l'artificialisation
27:19 et laisser une opportunité d'action à la collectivité,
27:21 notamment en arrivant à avoir un outil, une stratégie foncière
27:24 pour récupérer, effectivement, le foncier nécessaire
27:26 à la mise en œuvre des actions.
27:27 Alors, quand on construit une digue ou une station d'épuration,
27:30 bon voilà, le foncier est relativement limité.
27:32 Quand on travaille sur la restauration du grand cycle de l'eau,
27:34 ben, si effectivement, il faut avoir des échelles d'approche
27:36 beaucoup plus importantes.
27:37 Et à travers le PLUI, on a mis en place plusieurs dispositions,
27:41 notamment ce qu'on appelle des zones de protection,
27:43 des espaces minimum de bon fonctionnement autour des cours d'eau.
27:46 Donc, on a cartographié sur plus de 300 km de cours d'eau,
27:49 à l'échelle des 31 communes du territoire de la métropole,
27:52 une bande dans laquelle on va interdire
27:53 toute artificialisation nouvelle.
27:55 Donc, on va empêcher, en fait, de dégrader ces milieux-là,
27:58 de retrouver une place suffisante dans ces espaces.
28:00 C'est la même chose sur les zones humides.
28:02 Donc, ça représente plusieurs milliers d'hectares,
28:04 à l'échelle, effectivement, de nos 31 communes.
28:07 Donc, c'est un impact quand même fort en termes de foncier.
28:11 Mais derrière, ça va nous permettre, effectivement, de pouvoir agir.
28:14 Et on y met en plus des emplacements réservés
28:16 pour continuité écologique sur ces mêmes espaces,
28:18 voire un petit peu plus élargis,
28:19 pour qu'au fur et à mesure des ventes
28:22 et d'une anémoisation foncière qui va se mettre en place
28:24 sur les secteurs prioritaires,
28:25 la collectivité puisse maîtriser le foncier
28:28 pour permettre, effectivement, son action.
28:30 Parce que, voilà, sur ce type de mesures,
28:33 on ne peut pas utiliser l'arbre d'une DUP
28:35 pour aller, effectivement, exproprier des gens
28:36 et faire des acquisitions foncières.
28:38 Je vous propose, pour ceux qui...
28:39 Est-ce qu'il y en a qui ont des questions à poser,
28:41 qui vous viennent, là, et que vous aimeriez...
28:43 Il y a un micro, peut-être, pour le public, là ?
28:46 Est-ce que quelqu'un s'en occupe ou pas ?
28:48 Oui ? Tu veux t'en occuper ?
28:50 1, 2, 3, 4, 5, 6, 0, on voit. Il ne marche pas.
28:55 Tiens, mais passe le mien, c'est pas grave.
28:58 Merci.
28:59 Voilà, la table qui est oubliée, là-bas.
29:00 Je descends.
29:01 Qui est ? Ah, voilà.
29:04 Passe au bord, hein.
29:10 Passe au bord, moi, hein.
29:12 La dame de soin.
29:13 J'ai oublié le petit...
29:15 J'ai oublié le petit coup.
29:16 Pas de problème.
29:17 On peut pas le présenter.
29:19 Merci, madame.
29:20 Oui, bonjour.
29:22 Je fais partie du CODEF, de l'atelier Résilience,
29:26 et je suis responsable, en ce moment,
29:28 de la réduction des gaz à effet de serre.
29:30 Et je suis responsable, en ce moment,
29:32 de la réduction des gaz à effet de serre.
29:34 Et je suis responsable, en ce moment,
29:36 de la réduction des gaz à effet de serre.
29:38 Et je suis responsable, en ce moment,
29:40 de la réduction des gaz à effet de serre.
29:42 Et je suis responsable, en ce moment,
29:44 de la réduction des gaz à effet de serre.
29:46 Et je suis responsable, en ce moment,
29:48 de la réduction des gaz à effet de serre.
29:50 Et je suis responsable, en ce moment,
29:52 de la réduction des gaz à effet de serre.
29:54 Et je suis responsable, en ce moment,
29:56 d'une affréatique qui est là, qui est dessous,
29:58 et qui a permis des croissances formidables.
30:00 Je me pose vraiment la question
30:02 de la durée de toute cette végétation,
30:04 sachant que ce fil d'eau, pour le moment,
30:06 est totalement en dehors des radars.
30:08 est totalement en dehors des radars.
30:10 Et qu'avec les sécheresses
30:12 et l'échauffement des sols,
30:14 on voit effectivement les végétaux qui souffrent.
30:16 on voit effectivement les végétaux qui souffrent.
30:18 Vous vous attituez où ?
30:20 Les Aiguerelles, le collège des Aiguerelles,
30:22 l'avenue du pont Trinca.
30:24 - Il n'y a plus d'eau là ?
30:26 - Ah non, il n'y a plus d'eau du tout.
30:28 Mais par contre, lorsqu'on regarde les végétaux,
30:30 on se rend bien compte qu'il y a quelque chose
30:32 de particulier à cet endroit-là.
30:34 Il y a des cèdres
30:36 qui mesurent plus de 20 mètres.
30:38 qui mesurent plus de 20 mètres.
30:40 Donc c'est quand même exceptionnel.
30:42 - On est dans le constat, en fait.
30:44 On constate bien que cette table-là,
30:46 il y a autant d'arbres et de charbon.
30:48 - Voilà. Donc ma question,
30:50 c'est au fond,
30:52 est-ce qu'il y a vraiment
30:54 une prise en compte, sachant que
30:56 nous nous agglomérons tous dans les agglomérations,
30:58 une réelle prise en compte
31:00 des îlots de fraîcheur
31:02 et de ces nappes phréatiques
31:04 qui sont souterraines,
31:06 qui ont disparu, qu'on a complètement
31:08 occulté et qu'il faudrait
31:10 absolument maintenir.
31:12 Une deuxième question, j'en profite.
31:14 C'est les bassins de rétention.
31:16 Il y a de très beaux bassins de rétention
31:18 mais qui ne rétentent rien du tout
31:20 parce que l'exutoire n'a aucun frein.
31:22 Donc quand il y a beaucoup d'eau
31:24 qui arrive, l'eau s'en va.
31:26 Alors je me pose la question,
31:28 pourquoi est-ce que ces bassins de rétention
31:30 n'ont pas une petite planche
31:32 qui permette de garder l'eau
31:34 un certain temps
31:36 afin que ça se ré-infiltre ?
31:38 Voilà. Tout ça pour les nappes phréatiques
31:40 et qu'elles se rechargent.
31:42 Merci.
31:44 - Alors effectivement,
31:46 l'eau en ville, c'est un sujet
31:48 éminemment important.
31:50 À travers le PLUI,
31:52 j'ai parlé très rapidement de quelques dispositions
31:54 en lien avec le cycle de l'eau.
31:56 Il y en avait beaucoup d'autres.
31:58 Bien évidemment, forcément,
32:00 le cycle de l'eau en ville, c'est aussi en lien
32:02 avec les eaux de fraîcheur, la renaturation
32:04 et les espaces verts.
32:06 Tout ça, c'est les mêmes types de politiques
32:08 et on travaille avec l'ensemble de nos collègues
32:10 pour arriver, bien évidemment, à reconnecter
32:12 la partie hydraulique
32:14 avec les espaces verts,
32:16 notamment pour permettre les eaux de fraîcheur.
32:18 Et à travers le PLUI,
32:20 vous le voyez, on en a aussi un petit peu parlé ce matin,
32:22 il y a les fameux ZAN
32:24 et puis les espaces de pleine terre qui y sont associés.
32:26 Donc clairement, dans toutes les opérations
32:28 de renouvellement urbain, il y aura beaucoup plus
32:30 d'espaces libres de pleine terre
32:32 que l'urbanisation,
32:34 enfin l'imperméabilisation des soldes
32:36 d'aujourd'hui. Ça veut dire que demain, sur un îlot
32:38 en renouvellement urbain,
32:40 il y aura à peu près, en moyenne,
32:42 évidemment un secteur hypercentre, etc.,
32:44 mais en moyenne, à l'échelle du PLUI,
32:46 il y aura 50% d'espaces de pleine terre.
32:48 Donc c'est quand même significatif, ce qui va nous
32:50 aider pour restaurer le cycle de l'eau,
32:52 permettre effectivement la filtration,
32:54 limiter le brissellement, recharger les nappes.
32:56 Et tout à l'heure, on parlait effectivement de stations d'épuration
32:58 à l'échelle des îlots. En fait,
33:00 il faut savoir que le sol, si le sol est vivant,
33:02 les premiers centimètres de sol
33:04 abattent une grande quantité de pollution
33:06 véhiculée par l'eau
33:08 avant la filtration dans les couches
33:10 un peu plus profondes. Donc il faut aussi
33:12 utiliser les solutions fondées sur la nature
33:14 et c'est tout l'intérêt
33:16 de reconnecter l'eau en ville avec
33:18 les espaces de pleine terre et avec la végétation
33:20 qui y est associée. Donc ça, c'est un premier point.
33:22 Et à l'échelle de la collectivité,
33:24 on lance un schéma directeur
33:26 de désimpérabilisation des sols et
33:28 aussi de déconnexion des réseaux
33:30 pour prioriser les secteurs d'intervention
33:32 qui sont bien évidemment sur
33:34 les bassins versants où les masses d'eau sont les plus sensibles
33:36 vis-à-vis de la qualité,
33:38 vis-à-vis du volet quantitatif
33:40 sur lequel ça nous permettra
33:42 de prioriser aussi
33:44 le financement public sur les actions
33:46 les plus efficaces à faire
33:48 à l'échelle du territoire.
33:50 - Alors une question,
33:52 vous arrivez à travailler comme ça en collaboration
33:54 avec les différents organismes ou
33:56 vous êtes un peu plus
33:58 autonome dans vos décisions
34:00 et dans vos choix ? Comment vous faites ?
34:02 - Alors en fait, historiquement,
34:04 ça a été aussi dit et redit ce matin,
34:06 le monde universitaire à Montpellier
34:08 est très important, il y a des passerelles énormes,
34:10 le fait qu'on soit présents aussi
34:12 à ces quelques manifestations
34:14 démontre qu'effectivement, on essaie de travailler
34:16 le plus en transversalité possible.
34:18 Donc bien évidemment, il y a des échanges,
34:20 plutôt avec l'école
34:22 Polytech Hydro-Sciences à Montpellier
34:24 mais pas que, avec d'autres
34:26 laboratoires de recherche.
34:28 Et puis, par contre, c'est vraiment
34:30 des actions qui sont, encore une fois, systémiques
34:32 à l'échelle des services de la collectivité.
34:34 L'eau est un élément central
34:36 pour la prise en compte de risque dans l'aménagement.
34:38 L'eau, c'est l'élément, je dirais, structurant
34:40 de l'aménagement urbain. C'est comme ça qu'on travaille
34:42 nos outils. On a des schémas directeurs
34:44 d'aménagement hydraulique qui permettent de structurer
34:46 l'eau au bon moment
34:48 pour permettre effectivement la non-exposition
34:50 avec toutes les autres fonctions qui sont rattachées
34:52 au cycle de l'eau. Mais pas que,
34:54 bien évidemment, on travaille tous les collègues
34:56 de l'espace public, de la biodiversité,
34:58 des espaces verts, etc.
35:00 - Vous arrivez à vous rassembler.
35:02 - Tout l'intérêt aussi de ces compétences
35:04 sur l'eau qui sont
35:06 dévolues au bloc communal,
35:08 c'est pas pour rien, parce qu'en fait c'est le bloc
35:10 qui produit l'aménagement, ou en tout cas qui pilote
35:12 l'aménagement de son territoire. Et on travaille bien
35:14 évidemment avec les aménageurs privés, puisque la plupart
35:16 des opérations, in fine, c'est privé. Donc la
35:18 collectivité définit les stratégies,
35:20 définit les moyens, accompagne ces opérations,
35:22 porte beaucoup d'actions, mais beaucoup
35:24 d'actions sont portées par des aménageurs privés,
35:26 tout simplement en lien avec l'urbanisme,
35:28 mais aussi le citoyen. Le citoyen est un acteur très
35:30 important, et il y a des actions, bien évidemment,
35:32 de sensibilisation aux économies d'eau,
35:34 avec des partenaires locaux, mais pas
35:36 qu'eux, qui sont portés par la régie des eaux,
35:38 mais aussi par la collectivité.
35:40 - Oui, très concrètement, il y a des liens,
35:42 donc l'Université de Montpellier gère un réseau
35:44 de capteurs dans la partie amont, autour du
35:46 lirou, par exemple, qui mesure des hauteurs d'eau,
35:48 etc. Dans Montpellier aussi, il y a un réseau de
35:50 pluviomètres qui vont regarder la spatiation de la pluie,
35:52 et il y a des projets de recherche, je me dis,
35:54 on est droit de collaboration avec la métropole,
35:56 très concrètement, on est en train de discuter actuellement
35:58 sur un projet sur la durabilité de
36:00 l'approvisionnement en eau potable de Montpellier,
36:02 et c'est un thème d'actualité, et c'est tout l'intérêt
36:04 en fait de faire communiquer à la fois les scientifiques
36:06 qui peuvent apporter des outils, des méthodes,
36:08 et des collectivités locales qui sont, elles,
36:10 en prise directe avec la gestion, pour définir
36:12 ensemble des scénarios d'évolution les plus
36:14 probables, et comment faire face aux évolutions
36:16 climatiques. - Alors, il y a des
36:18 enjeux, quand même, pour le futur, avec, on a
36:20 vu tout à l'heure, vous avez parlé
36:22 du développement
36:24 urbain, qui est
36:26 très important, j'ai appris le chiffre de 50 000,
36:28 moi en 90, on était à
36:30 15 000, là maintenant,
36:32 on est passé à 50 000
36:34 nouveaux arrivants chaque année,
36:36 donc ça doit se gérer, ça me rappelle
36:38 un peu Las Vegas,
36:40 où ils développent, ils développent, ils devraient aller
36:42 chercher l'eau
36:44 ailleurs,
36:46 dans les réserves indiennes, etc.
36:48 À un moment donné, on ne va pas arriver à
36:50 cette problématique-là, à force de développer,
36:52 développer, mais l'eau, on n'en a pas non plus
36:54 indéfiniment, c'est ça ?
36:56 Ou pas ? - On n'en a pas
36:58 indéfiniment, après, la quantité d'eau sur l'échelle
37:00 planétaire, elle ne bouge pas, donc année après année,
37:02 quelque soit ce qui se passe, on a toujours la même
37:04 quantité de molécules d'eau.
37:06 Bien évidemment, sur les territoires,
37:08 avec les évolutions du changement climatique, il faut
37:10 anticiper ça au maximum. Aujourd'hui,
37:12 ce que nous disent les scientifiques, c'est que
37:14 c'est la variabilité
37:16 à l'intérieur des
37:18 saisons, et puis il y a plutôt la variabilité
37:20 interannuelle, qui est le plus difficile
37:22 à gérer. D'où l'intérêt aussi de
37:24 mettre en place l'ensemble des politiques publiques,
37:26 pour que quand on a l'eau, on essaie de l'optimiser au maximum,
37:28 et notamment, l'une des meilleures choses à faire,
37:30 c'est de l'infiltrer et de recharger
37:32 l'endroit phréatique. Donc c'est toutes les
37:34 actions qui sont
37:36 déployées, en essayant
37:38 par ces mesures-là, en tout cas,
37:40 de pouvoir capitaliser au mieux
37:42 l'eau qui tombe sur le territoire.
37:44 - Je rebondis, Las Vegas,
37:46 c'est un très bon exemple, puisque Las Vegas,
37:48 à côté, il y a un très gros barrage, qui s'appelle le barrage Hoover,
37:50 avec le lac Mead,
37:52 et qui était construit à l'époque avec des distances partielles,
37:54 c'est-à-dire qu'ils ont mal estimé au départ
37:56 les apports en eau du barrage.
37:58 Et ça a tenu pendant des décennies,
38:00 donc ça alimente une grande partie de la métropole de Las Vegas,
38:02 sauf que maintenant, on a en sécheresse catastrophique.
38:04 Et c'est un bon exemple, comment
38:06 un gros ouvrage hydraulique emblématique, le barrage
38:08 Hoover, on voit tous la photo de l'arche monumentale,
38:10 comment le barrage a donné l'illusion, en fait,
38:12 de la possibilité de créer une ville
38:14 dans le désert, etc. Et maintenant qu'il n'y a plus d'eau
38:16 dans le barrage, enfin, qu'il commence à y en avoir assez,
38:18 concrètement, l'eau est descendue en dessous
38:20 de certaines buses qui permettent de capter l'eau.
38:22 Donc on en est là. Et ça donne
38:24 une très bonne illustration, peut-être, de l'illusion
38:26 technique de ces grands ouvrages,
38:28 qui donnent une illusion d'eau infinie, etc.
38:30 Mais quand ces grands ouvrages
38:32 eux-mêmes viennent manquer d'eau, et bien là,
38:34 on a des catastrophes à venir.
38:36 - Je vais. Est-ce qu'il est possible de faire
38:38 des grands bassins de surface
38:40 pour capter l'eau, pour la stocker,
38:42 pour pouvoir la nettoyer,
38:44 la ré-infiltrer ? Ça demande
38:46 des gros ouvrages, c'est sûr, c'est de l'argent, mais
38:48 techniquement, est-ce qu'il y a une vérité pour la gestion de l'eau ?
38:50 Parce que c'est vrai que, s'il y avait
38:52 la solution, on dirait, la solution,
38:54 c'est ça, puis on met l'argent de ça, de l'attente, c'est ça.
38:56 Est-ce qu'il y a une solution ?
38:58 C'est plutôt une flopée de
39:00 solutions, parce que forcément, les territoires sont différents.
39:02 - Oui, il y a une flopée de solutions. C'est sûr
39:04 qu'il n'y a pas une solution unique. Et puis, comme l'a dit mon collègue,
39:06 des grands ouvrages, souvent, on en revient
39:08 un petit peu, notamment dans les secteurs qui vont
39:10 être impactés par des sécheresses longues,
39:12 et je pense que la zone méditerranéenne
39:14 est directement concernée, c'est un
39:16 "hot spot", comme on dit dans le jargon des
39:18 climatologues. Pour donner deux
39:20 exemples d'actions qu'on peut mener, orienter
39:22 un petit peu solution, il y a un projet
39:24 qui a été pas mal médiatisé, sur lequel
39:26 on est parti prenant des acteurs
39:28 de recharge artificielle des eaux
39:30 d'un canal, qui s'appelle le canal Saint-Marc-Tory, du côté
39:32 de la Garonne, du côté de Toulouse, pour permettre
39:34 justement de tester, en expérimentation, la
39:36 capacité d'infiltrer le sol sur des
39:38 débits assez importants, pour pouvoir soutenir
39:40 la nappe qui accompagne le lit de la Garonne,
39:42 tout en sachant que
39:44 Toulouse, on l'a dit, c'est plus d'un million d'habitants,
39:46 et principalement avec une
39:48 AEP qui vient de cette rivière, de ce fleuve.
39:50 Donc voilà, on est dans cette expérimentation,
39:52 dans cette phase-là, pour essayer justement
39:54 d'apporter quelque part de l'eau sur du long
39:56 terme, et pas seulement de l'eau de surface qui transiterait
39:58 par le fleuve, par le biais, encore une
40:00 fois, de la nappe phréatique.
40:02 Un autre exemple, en termes de collaboration,
40:04 avec, typiquement, la Régie des Eaux
40:06 de Montpellier-Métropole,
40:08 on a une action de compréhension
40:10 de l'impact du changement climatique sur la source
40:12 de la Vise, pardon, sur la source du Laïs.
40:14 Donc cet aquifère
40:16 karstique,
40:18 sur lequel il y a un débit de pompage qui est très important,
40:20 un des plus importants en France,
40:22 voire même à l'échelle internationale,
40:24 qui permet l'alimentation en eau potable de toute l'agglomération
40:26 de Montpellier.
40:28 Bien évidemment, on se pose des questions
40:30 sur l'impact du changement climatique,
40:32 sur les puits efficaces qui vont véritablement s'infiltrer
40:34 dans ces eaux souterraines.
40:36 Est-ce qu'on aura toujours ce même débit aussi
40:38 important qu'on arrive à prélever aujourd'hui ?
40:40 C'est quelque part une ressource très importante.
40:42 C'est assez rare d'avoir une ressource aussi
40:44 conséquente sur une agglomération
40:46 comme Montpellier. Pour donner un an d'idée,
40:48 le prélèvement, c'est à peu près 1000 litres/seconde
40:50 sur la source du Laïs.
40:52 Donc ça vous donne une idée du débit de pompage.
40:54 Les infrastructures, on ne s'en rend pas compte
40:56 quand on passe sur la petite roue.
40:58 - Quand on passe dans le Laïs, il y a toujours de l'eau,
41:00 parce qu'on en injecte, c'est ça ?
41:02 - Oui, on va aller au-dessus du Prat
41:04 et prendre la petite route qui a été aménagée
41:06 en voie vélo
41:08 et partagée avec les voitures
41:10 pour aller jusqu'au petit hameau
41:12 qui s'appelle l'Emmatel.
41:14 Vous avez un endroit donné,
41:16 vous avez un relief, et au pied de ce relief
41:18 calcaire, vous avez les dispositifs de captage
41:20 et on voit la source qui sort à cet endroit-là.
41:22 En ce moment, après les fortes pluies
41:24 qu'on a eues le week-end dernier,
41:26 on a un débordement très important
41:28 de la zone qui ressort en surface.
41:30 - À Montpellier, on ne risque rien.
41:32 On pourra mettre toujours de l'eau dans le plastique.
41:34 - Ce n'est pas ce que je dis, mais l'idée,
41:36 c'est de s'en occuper et de s'assurer
41:38 qu'il y a une certaine durabilité
41:40 et l'impact sera forcément évident.
41:42 Il y a des solutions à trouver. L'idée, c'est de l'anticipation.
41:44 - En tout cas, c'est un bel exemple,
41:46 parce que peut-être qu'il y a des solutions
41:48 qui vont être mises en place à Montpellier
41:50 dans cette gestion de l'eau pour servir peut-être
41:52 sur d'autres communes ou territoires.
41:54 D'avoir cette chance d'avoir de l'eau
41:56 à volonté,
41:58 il ne faut pas la gâcher non plus.
42:00 - C'est tout l'objet des propos
42:02 et des travaux et des recherches
42:04 qui sont menés. On a une chance
42:06 inouïe d'avoir ce type de périmètre
42:08 karstique sur le territoire.
42:10 Par contre, c'est forcément aussi
42:12 très vulnérable. Il faut d'une part
42:14 protéger au maximum la ressource, ce qui est le cas
42:16 avec tout un tas de dispositions
42:18 qui se font même à l'extérieur du territoire
42:20 de la métropole, bien évidemment,
42:22 sur les eaux karstiques,
42:24 hydrogéologiques, et puis, bien évidemment,
42:26 en lien avec les évolutions
42:28 prévisibles du changement climatique.
42:30 Il y a encore... Tant qu'il y a de l'eau qui tombe,
42:32 on saura recharger effectivement la réserve d'eau.
42:34 Mais si, effectivement, elle venait à manquer
42:36 ou sur des périodes de plus en plus longues, il faut qu'on ait
42:38 effectivement des solutions. Donc l'une des solutions,
42:40 c'est aussi d'arriver à avoir
42:42 une, je dirais,
42:44 une marge de sécurité, une sécurisation
42:46 avec du traitement
42:48 d'eau d'apport, notamment à travers
42:50 le baron de Languedoc. - Bon.
42:52 On est moins stressés quand même d'entendre ça,
42:54 parce que c'est le stress hydrique, et on va terminer un peu
42:56 cette table, parce qu'il y a d'autres qui arrivent derrière.
42:58 Donc, voilà.
43:00 C'est un petit quart d'heure à récupérer.
43:02 Il y a tellement de choses passionnantes à dire. Du reste,
43:04 à tous ceux qui sont intervenus ici,
43:06 n'hésitez pas à prendre contact avec AlgoTV,
43:08 parce qu'on va organiser des
43:10 émissions, justement, vers le public,
43:12 pour rendre un petit peu ça un peu plus audible,
43:14 en fait, parce que c'est vrai que c'est important.
43:16 [Silence]
43:18 [SILENCE]

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