• il y a 9 mois
DB - 22-03-2024

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01:19 [Musique]
01:22 [Musique]
01:49 C'est grave? Très grave, mais ces jours ne sont pas en danger.
01:52 Quel est son mal?
01:54 Celui que Galien lui-même ne nous a point appris à guérir, les humeurs malignes.
01:58 Faites excuse, mais les humeurs, mais tu as vu que ça se soigne?
02:02 Les humeurs, oui mon ami, mais point leur cause. Et cette cause, c'est la mélancolie.
02:07 Ne peut-on en débarrasser?
02:09 On peut le soulager, mais toute sa vie, il sera sujet à des troubles.
02:12 Il nous apparaît, je me demande pardon madame, comme un accident de la nature.
02:17 Un corps d'homme habité par des nerfs et des réflexes de femme.
02:22 Sera-t-il bientôt sur pied?
02:24 Sous un mois, il gambadra comme un fang.
02:27 [Musique]
02:38 C'est bien Alphonse, vous priez pour la guérison de votre frère.
02:42 Pour la guérison d'Armand, enfin.
02:45 [Musique]
02:48 Vous perdez la tête, c'est l'office des morts.
02:52 [Musique]
03:12 Tu vas nous le donner, ton noir.
03:15 [Cris de douleur]
03:20 [Cris de douleur]
03:24 [Cris de douleur]
03:43 [Musique]
04:07 Oh les gueules.
04:09 [Musique]
04:11 Vite de l'eau du baume et une chemise, une vieille, pour faire de la charpie.
04:15 Merci mes amis, merci.
04:18 [Musique]
04:23 Je crois bien que c'était un coup de l'as.
04:25 Je vais faire appel au barbier.
04:27 Oh, madame, n'y pense pas.
04:29 Il n'y a pas autant que le barbier, il ne sort pas plus que le médecin, dès que les poules sont couchées.
04:34 On ne peut déjà plus sortir le jour.
04:37 La preuve,
04:39 c'était des ligueurs ou des lunauds?
04:41 Oh, ce n'était pas marqué sur leur tête.
04:44 C'était seulement des malins.
04:46 On devait leur avoir dit que je rapportais les fermages.
04:50 Quand ça ne va plus à Paris,
04:53 il ne faut pas s'étonner que le brigandage arrive même chez nous.
04:56 [Musique]
05:25 [Musique]
05:54 Vous retrouverez l'usage de votre main.
05:57 Oh, mais tu as vu qu'elle ne reste pas mi-morte.
06:00 J'aurais donné les deux, sans la guérison de M. Armand.
06:04 Si leur père avait vécu.
06:07 Quand M. Armand n'est pas dans les idées noires, il annonce une tête bien faite.
06:13 Sans doute.
06:15 Mais ce n'est pas ici qu'on peut la meubler.
06:18 [Musique]
06:47 [Musique]
06:55 Oh, Bones, il a pris la bourse. Arrêtez-le.
06:58 Je te tire, toi.
07:00 [Musique]
07:09 C'est peut-être beau, mais Paris est une ville de péché.
07:12 [Musique]
07:22 Notre petit maître n'aurait pas mieux soupé à l'auberge.
07:26 Hein?
07:28 Le voyage a été rude.
07:31 Il faut nous coucher à cette heure.
07:33 Juste une petite oraison et au lit.
07:36 [Musique]
07:54 Dormir?
07:56 Si Madame était là, voilà bien une grandeur que notre petit maître se fait coucher.
08:00 Et ici, il faut que nous fassions comme si on était à...
08:05 ...
08:12 [Musique]
08:34 Voici Armand, le plésy de Richelieu, marquis de Chillon.
08:40 Monsieur, vous trouverez ici toute l'aide nécessaire pour faire de vous un homme accompli.
08:46 Vous viendrez chaque jour en ces lieux à 5 heures de veille.
08:49 Vous vous adonnerez à l'étude jusqu'à 5 heures de l'après-midi.
08:53 Une messe nourrira quotidiennement votre âme.
08:58 Et deux récréations de 30 minutes vous délasseront l'esprit.
09:04 C'est la dernière fois que je m'exprime devant vous en langue vulgaire.
09:08 Notre prochaine conversation se déroulera exclusivement en latin.
09:13 Dans 6 mois, elle nous permettra de savourer les joies du grec.
09:18 Et dans 1 ou 2 ans, celles de l'hébreu.
09:22 Prenez place, monsieur.
09:26 N'oubliez pas, il vous faudra témoigner inlassablement votre reconnaissance envers celui qui vous permet d'entrer à Navarre.
09:36 Notre bon roi Henri IV.
09:49 - Monsieur Lippernant. - Si.
09:51 Si vous me la demandiez, je vous donnerai ma chemise.
09:55 Quoique vous n'en voudriez pas, car vous la jugez trop sale et pointe à ses filles.
10:00 Mais je ne vous donnerai pas l'évêché de Lucent.
10:03 Si. Mon parent est un jeune homme de mérite.
10:07 Je le comblerai. Je le comblerai, mais il n'aura pas Lucent.
10:11 En sollicitant du roi l'évêché le plus creuté de France, je ne pensais pas...
10:16 - Écoute-moi, Henrik. - Je te désexcuse, mon beau-dieu, mais c'est bien du bruit, voilà, qui m'empêche de gagner le pain que me donnent mes sujets.
10:25 - Henrik, écoute-moi. - Tu veux tuer la ville?
10:29 - J'arrive à pied, l'ébrie. Je m'en prends un fromage de beurre. - De beurre? Un fromage de beurre?
10:35 - Oui, par la bonne humeur, un fromage de beurre, pour ta majesté. - Entre dieux, je ne l'ai jamais vu. Mente, mente.
10:44 - Un peu de fromage, M. Lepargnan. - Avec ravissement, sire.
10:54 - Il est bon, hein? - Il est bon.
10:59 - Il est bon, mais il est de vache. - On n'a jamais vu de fromage de meuf.
11:04 - Tu avais affirmé. - Mais, mesdames, si j'avais dit qu'il était comme un autre, tu ne m'aurais jamais laissé monter.
11:10 - M. Lepargnan, vous allez demander à mon capitaine des gardes de promener un peu cet homme-là, et surtout de lui donner à boire, car il donne soif.
11:19 - Oui, pour Blusson, c'est impossible. Mon frère et prédécesseur avaient donné les vachés à la famille du grand prévôt Richelieu.
11:28 - Vous l'avez connu, d'ailleurs. Ce n'était pas un petit compagnon. Il m'a servi comme il avait servi Henri III.
11:36 - Il était à Ivry, M. Lepargnan. Alors, vous comprenez, le diocèse peut rester sous l'administration, bonne ou mauvaise, avec quelques chingouanes.
11:44 Nous attendrons le temps qu'il faudra. Et un jour, c'est comme lui, le petit Alphonse de Richelieu, quand il entendra suffisamment le latin, coiffera la mitre et tiendra Blusson.
11:53 Allez-nous, mettez-vous dans la fiction. Votre roi vous trouvera bien d'autres douceurs pour votre protégé.
12:04 - Ce n'est pas un bordel que dans l'hésite. - Belgard, venez ici.
12:08 - Je sais que c'est Blusson, Pierre qui me rate. - Tais-toi, tais-toi. Donne un exemple de la dignité.
12:15 - M. de Belgard, reviens me voir l'an prochain. À la tannasse, ce soir, tu viendras gratis au carousel.
12:21 - Merci. - M. Lepargnan, vous aurez, je vous l'ai dit, d'autres douceurs.
12:32 - Belgard, vers. Belgard, tais-toi. Tu niesses encore. - Ce n'est pas un pote.
12:39 - C'est Basson-Pierre. - Encore un Basson-Pierre.
12:42 - Basson-Pierre qui me racontait comment il avait baisé gratis la pute la plus chère de Paris.
12:47 - Toi, tu n'en feras pas autant. - Justement, je me proposais.
12:51 - Les ducs proposent, mais le roi dispose. Tu vas partir pour Florence.
12:55 - Pour Florence? - Oui. Tu te rendras chez le grand duc de Toscane, Ferdinand de Médicis.
13:01 Un brave homme à qui je dois 20 000 florins. Tu vas lui dire que je ne lui dois plus rien.
13:06 - Comment? - Tu vas lui dire que je ne lui dois plus rien
13:09 et qu'il va me donner 20 000 autres florins contre quoi j'épouse sa nièce.
13:13 - Votre Majesté possède un certain sens des affaires.
13:16 - Non, M. Un certain sens de dévouement. Pour sauvegarder les finances du royaume,
13:21 moi, descendant de Saint-Louis, j'épouse la petite fille dans la potiquaire.
13:25 Qu'est-ce que tu fais là? - Je prends les ordres de Votre Majesté.
13:28 - Tu devrais être parti. - Bien, Majesté.
13:31 - Tu vas me la ramener avec égard. Mais les égards d'un épouse au patron
13:34 ne va pas selon ton habitude de me les saigner en chemin.
13:38 - C'est par affection pour Votre Majesté que, parfois, je me dévoue pour un galop d'essai.
13:46 - Oh, oh, oh! Tais-toi! Sacré pain!
13:50 Je t'interdis de la mettre au montoir, cette belle Marie de Médicis.
13:54 - Allez, allez, allez! - Allez, allez!
13:59 - Allez, au pâle! Au pâle! - S'il vous plaît!
14:04 - Voici un trancardeur que l'ambassadeur d'Espagne attend, Votre Majesté.
14:08 - Et s'impatiente cet Hidalgo? Tu lui diras d'aller se faire foutre.
14:12 - Allons, monsieur. Il n'est pas supportable d'entendre manquer de politesse envers nos amis.
14:16 - Ha, ha, ha! Nos amis? Ceux-ci ne sont pas les miens.
14:19 - Si vous les traitiez de plus belle manière...
14:21 - Pais, mamie, je vais le recevoir avec égard, votre ambassadeur.
14:24 Mais j'ai encore quelques droits de jouer avec nos enfants.
14:26 - Nos enfants? Je dis plutôt les vôtres. - Ha, ha, ha! Alors, alors!
14:30 - Soyez donc pas impudents, monsieur.
14:32 Vous abaissez à mêler vos bâtards, les fruits de vos amours,
14:36 avec des putains de barrières aux beaux et nobles princes que moi, je vous ai donnés.
14:40 - Ha, ha, ha! C'est que j'ai, moi, madame, l'esprit de famille.
14:43 Allez, mon chéri, viens. - Oh, vous osez!
14:45 - Et puis, en voilà assez! Vous troublez ma partie d'équitation!
14:48 Oh, là, là! Allez, allez, en scène, mon joli dauphin.
14:52 Allez, hop! Ha, ha, ha! Allez!
14:55 - Aïe, aïe, aïe! - Oh! Ça fait drôlement mal, ça.
14:58 - Ah! Ça te fait rire, hein? Sacré pain!
15:01 - Non, non, nul n'oserait.
15:03 Je me disais seulement que votre majesté ne ferait pas
15:06 un très bon cheval à l'académie de monsieur de Pluvinel.
15:09 - Ah! - Monsieur de Neugaray, parti de la valeur.
15:13 - Parti de la valeur.
15:15 - Monsieur de Lavalette est devenu un excellent cavalier.
15:29 Ce que j'aime en lui, c'est que pour un fils de duc et père,
15:32 pour le fils de monsieur des Pernons, il bataille en simplicité
15:35 comme le dernier des gentillats. Bien joué!
15:37 - L'honorable Georges Villiers.
15:40 - Monsieur Armand de Richelieu, marquis de Chillou.
15:43 - Le jeune monsieur de Chillou sait vaincre,
15:58 mais ne sait pas encore se montrer élégant dans la victoire.
16:01 - Aidez-vous d'aider monsieur de Chillou?
16:07 - Aidez-vous d'aider monsieur de Villiers?
16:10 - Merci, monsieur.
16:18 - En la circonstance, je préférerais mille grâces, monsieur.
16:21 Ou encore, je vous ai bien de l'obligation.
16:23 En attendant la réciproque serait spirituelle,
16:25 mais en rien déplaisant.
16:27 Bon, maintenant, il apporterait de saluer.
16:29 Parfait.
16:31 Le chapeau contre la poitrine au retour du bras
16:34 pour marquer un temps avant de se couvrir.
16:36 Quant au poing gauche sur la hanche,
16:38 l'habitude des nouvelles, mais gracieuse.
16:40 Bien, la danse maintenant.
16:42 Voulez-vous nous offrir une pavane?
16:45 Ah, monsieur le marquis de Chillou,
16:47 vous plairait-il de demeurer un instant
16:49 afin que je vous présente au plus remarquable
16:51 de nos anciens élèves,
16:53 le seigneur François Dutrembley.
16:55 Voici un seigneur dont les études à Navarre
16:59 ont surpris ses maîtres tant elles ont été brillantes.
17:02 En sept ans, il a plus appris qu'un homme ordinaire en douze.
17:05 Je vous en prie, monsieur.
17:06 Je vous adresse mon compliment.
17:08 Monsieur Dutrembley est venu nous voir
17:10 pour nous annoncer une étonnante nouvelle.
17:12 On peut en parler?
17:14 On peut.
17:15 Le seigneur François Dutrembley quitte le siècle
17:17 et se fait capucin.
17:19 Capucin?
17:21 Quand Dieu nous fait la grâce en appel,
17:23 on ne doit pas l'entendre à moitié.
17:24 Le marquis de Chillou, lui,
17:26 semble épouser furieusement son temps.
17:27 Il est vrai que ce temps réclame
17:28 qu'on s'occupe furieusement de lui.
17:30 Dans six mois, vous en aurez terminé avec notre académie.
17:32 Quelles sont vos intentions?
17:34 Mon frère aîné détient le fief familial.
17:36 Mon frère puni est pourvu de l'évêché de Luçon.
17:38 J'ai la chance d'être le cadet. Je suis libre.
17:41 Libre?
17:42 Libre, oui, de m'attacher à quelques grands seigneurs.
17:44 Ah, pourquoi faire?
17:46 Pourquoi faire, monsieur?
17:48 Pour essayer le moins mal possible
17:49 de nous adonner à l'amour
17:51 et à la guerre.
17:53 Votre grâce, dépêche-toi.
17:57 Ce qui est vite fait est mal fait.
18:00 J'en râche, je veux que vous soyez en retard.
18:02 Je veux que vous soyez parfaitement beau.
18:05 Oh, le truc!
18:15 Merci.
18:25 Bonne soirée.
18:28 Moi, ce mois.
18:31 Vous me parez loin.
18:33 On dit lieu de moi.
18:35 Non, je suis tout prêt.
18:37 À recommencer?
18:39 Bien sûr.
18:42 À quoi penses-tu?
18:46 Ne dis pas à nous, ce n'est pas vrai.
18:48 Je pense à cette grande ville boueuse.
18:53 Demeurait telle qu'au jour de ma venue, encore enfant.
18:58 Je pense à ces régions de collège
19:00 perdues dans des habitudes héritées de temps à peine mémoriaux.
19:04 Je pense à la grossièreté des mœurs,
19:09 la légèreté des gentils hommes.
19:11 Je pense qu'atteindre l'âge d'homme de nos jours
19:16 est une grande faveur de la Providence.
19:18 Car c'est la chance de voir naître ou d'aider à naître.
19:24 Un royaume où l'âge n'est pas un problème.
19:27 Un royaume nouveau.
19:29 Vous avez des étranges idées dans le poteau.
19:31 Peut-être.
19:33 On ne t'a jamais appris à vivre l'heure présente.
19:36 On a dû me la prendre mal.
19:38 J'aime toujours le lendemain.
19:40 Quel lendemain?
19:42 Le lendemain que tu me verras plus riche, plus fort,
19:45 que tu m'aimes plus.
19:47 Peut-être parviendrez-vous à le persuader.
19:51 Peut-être parviendrez-vous à le persuader.
19:54 Tu penses présentement que le service de Dieu
20:02 est un travail de la vie?
20:04 Oui.
20:06 Je pense que c'est un travail de la vie.
20:09 Je pense que c'est un travail de la vie.
20:12 Je pense que c'est un travail de la vie.
20:15 Je pense que c'est un travail de la vie.
20:18 Tu penses présentement que le service de Dieu
20:21 t'interdit de recueillir le diocèse dévolue à notre famille?
20:24 Je le pense et ne cesserai de le penser.
20:27 On m'a élevé dans l'objet de faire honneur à l'Église.
20:30 Et grâce à cela, j'ai compris, moi,
20:32 qu'il m'incombe de m'élever jusqu'à Dieu.
20:35 Pour y parvenir, il n'est qu'une voie, le cloître.
20:38 L'alpination du tour en caractère contribue à t'y porter,
20:41 ça n'est pas douteux.
20:43 Mais tu sais à quoi tu t'engages.
20:46 Le cloître ne sert de rien sans le jeûne,
20:49 le travail des mains, les macérations de toutes sortes.
20:52 Je le sais.
20:54 Alors je ne puis qu'approuver ta décision.
20:57 Il y a toutefois une objection, en guerre bien importante,
21:02 mais tu as été enseigné dans l'intention de faire de toi un bon évêque.
21:07 Notre temps manque de religion.
21:10 Au-delà de la réforme et parce qu'on s'est bien battus,
21:13 il se trouve des gens pour ne plus aimer Dieu.
21:16 Bien des évêques sont ignorants.
21:19 N'est-il pas dommageable pour le service des hommes
21:23 de la priver d'un homme tel que toi?
21:25 Je sais, oui, je sais, mais...
21:27 Mais?
21:28 Mais on ne fait bien que ce qui plaît,
21:30 et je n'ai aucun goût pour la prélature.
21:33 Le diocèse nous est donné par le roi,
21:36 si tu ne l'occupes pas, les chanoines de Lusson,
21:39 assez des administrateurs feront révoquer l'appartenance.
21:42 C'est appauvrir notre famille.
21:44 Ça ne serait pas lui faire honneur que de donner au Poitou un mauvais évêque.
21:48 La saison est belle, hein? C'est un présent de Dieu.
21:57 I'irai tout à l'heure à la chasse.
22:00 C'est ce qu'il m'a le plus manqué à Paris.
22:02 Et bien?
22:04 Et bien Alphonse entrera demain...
22:06 Demain, n'est-ce pas?
22:08 Dans le monastère qu'il s'est choisi.
22:12 Mais c'est notre ruine.
22:14 Notre ruine? Pourquoi?
22:16 Je serai, moi, évêque de Lusson.
22:22 Le roi de Lusson
22:26 Vous avez demandé un revoir?
22:48 L'infinie bienveillance de votre sainteté.
22:50 Je vous remercie.
22:52 Je suis marre d'une faveur dont je suis bien indigne pour t'encourager dans la plus grande...
22:56 Allons, mon cher professeur.
22:59 Ce n'est pas la recommandation du roi Henri...
23:04 qui m'a décidé à permettre votre sacre...
23:07 en dépit de votre jeune âge.
23:10 J'aime votre savoir...
23:13 et votre mémoire.
23:16 Un mot pour mot, après l'avoir entendu une fois, n'est pas commun.
23:20 Et moins commun encore...
23:22 d'en improviser un autre sur le même thème.
23:25 Vous ferez honneur à l'église...
23:28 et à la France.
23:30 Il faut nous rester encore quelques temps...
23:32 avant que de gagner votre diocèse.
23:35 Très simple.
23:36 Oui, rien de bref.
23:38 Continuez de vous rompre à la controverse.
23:41 Vous en aurez besoin pour convaincre le réformer de son légion, Poitou.
23:45 Oui, son légion, présent mère.
23:48 Que votre sainteté daigne m'entendre...
23:50 même si me manque l'espoir d'être absurde.
23:53 Mais, mon enfant...
23:54 J'ai commis un forfait.
23:55 Dans ma hâte de servir le pontife et l'église...
23:58 j'ai présenté un acte attestant que j'étais ancré dans ma 23e année...
24:01 or j'entre seulement dans la 22e.
24:03 Vous avez produit un faux, monsieur l'évêque.
24:06 Oui.
24:07 C'est grave, cela.
24:09 Très grave.
24:13 Quelle sanction vais-je prendre?
24:16 L'ampleur de ma faute.
24:17 Je réclame le châtiment exemplaire.
24:20 Vous n'avez que 21 ans...
24:23 et non point 22.
24:25 Mais, désapprofissez-en d'année d'avance.
24:29 Vous avez déjà montré votre mérite...
24:31 et vous y joignez l'adresse où vous venez de l'approuver.
24:35 D'abord, en produisant un faux document.
24:39 Ensuite, en m'avouant l'affaire...
24:42 avant que de mauvaises langues ne me l'apprennent.
24:45 Allez-en, père.
24:50 Vous montrez très haut...
24:55 car vous serez un grand faux.
25:10 Je prends le roi.
25:12 Personne ne peut prendre le roi...
25:14 à moins que tu l'aies encore triché.
25:16 C'est grande pitié quand un palais prend le roi.
25:20 Et pourtant.
25:22 Ah, mon évêque.
25:25 Je dépose mes compliments au pied de votre majesté.
25:28 L'évêque écolier.
25:30 Comment cela?
25:31 Monsieur Despernant veut dire par là...
25:33 que je suis retourné à Navarre...
25:34 pour y préparer trois thèses de théologie.
25:36 Du Dieu.
25:37 Et vous êtes allé comme ça?
25:39 Au milieu des galopins.
25:41 Me voici trois fois docteur.
25:43 Tu avais obtenu une dispense.
25:45 Elles ne m'ont jamais manqué.
25:47 Étrange divertissement.
25:50 Oui.
25:51 Toi, tu serais allé un peu plus longtemps...
25:53 sur les bancs du collège...
25:54 que tu signerais peut-être ton nom sans faire de pâté.
25:57 J'ai rarement entendu prêcher...
25:59 avec autant de vigueur, de clarté...
26:01 et quand il le faut, d'anxiété.
26:03 Il est désiré de se montrer bon orateur...
26:05 quand le plus grand des rois...
26:06 honore de son attention le plus humble des évêques.
26:09 Avec vous, la parole de Dieu...
26:10 devient aisée à comprendre.
26:12 C'est sans doute, Sire...
26:13 parce que Dieu ayant besoin des hommes...
26:15 je m'efforce toujours de montrer les rapports constants...
26:17 entre les affaires du ciel et celles de la terre.
26:20 Tout est politique.
26:21 C'est bien.
26:22 C'est très bien.
26:23 A vous de donner, monsieur Despernant.
26:25 Oui, Sire.
26:26 Réjouissez-nous.
26:27 Venez.
26:29 Voilà.
26:32 Voilà.
26:33 Voilà.
26:34 Voilà.
26:35 Voilà.
26:36 Voilà.
26:38 C'est bon.
26:39 C'est bon.
26:40 C'est bon.
26:41 C'est bon.
26:43 C'est bon.
26:45 C'est bon.
26:46 C'est bon.
26:47 C'est bon.
27:13 Regarde.
27:14 Sire.
27:15 Je suis aussi coquet que toi...
27:16 et voudrais vérifier l'ordonnance de mes boutes blondes.
27:19 Faites-moi un peu ton miroir.
27:22 C'est un instrument commode...
27:31 pour déchiffrer les tarots des voisins.
27:33 Tu prends ma peau pour un tripot, monsieur le duc.
27:37 Mais je vais t'arracher les oreilles.
27:39 En quoi seront-elles utiles à votre majesté?
27:43 Mais vous aussi vous trichez, mon évêque.
27:45 Mais je ne me permettrai pas, sire.
27:47 Mais avec un jeu pareil, vous pouviez me prendre le valet.
27:50 Belgarde triche pour me prendre mon argent.
27:54 Le roi en a si peu...
27:55 Tais-toi.
27:56 Tu triches pour me prendre mon argent...
27:58 et vous pour me donner l'illusion de la victoire.
28:00 Sa majesté admettra qu'un ecclésiastique puisse ignorer le maniement des cartes.
28:04 Je peux l'admettre, mais je ne le crois pas.
28:07 Belgarde.
28:09 Oui.
28:10 Joue.
28:11 Joue.
28:12 Plus vite, Morbleu, plus vite.
28:16 Qu'y créez-vous?
28:18 Alluson, monsieur l'évêque.
28:21 Alluson, mon poitou.
28:23 C'est par là que passent les voies de l'avenir
28:29 et le grand chemin du salut.
28:31 Tu n'as pas compris?
28:34 J'ai compris que notre maître est bien en cours,
28:36 qu'il a prêché cinq fois devant le roi,
28:38 qu'il côtoie les grands...
28:40 des grands d'une rare petitesse.
28:42 Qu'il est admis au jeu de sa majesté
28:45 et...
28:46 et qu'il est mal content.
28:48 Il faut être bien sourd pour se montrer content.
28:51 C'est la gloire.
28:53 La gloire.
28:54 La gloire de parler sans être entendu,
28:56 de se montrer sans être vu.
28:58 Notre maître a dit lui-même que le roi l'a remarqué
29:02 pour faire sa partie de piquet.
29:04 Je peux rester à Paris vingt ans
29:05 et durant vingt ans je serai l'un des ornements de la chair pour haranguer les sourds,
29:09 de la cour pour distraire les aveugles.
29:11 Tu sais ce que c'est que d'être évêque?
29:14 Ma foi, j'ai l'honneur d'en servir un.
29:16 Imbécile.
29:17 J'ai tout perdu.
29:19 Mon humeur de combattant,
29:20 mon amour du siècle,
29:22 mon inclination pour les dames.
29:24 Et tout cela, pourquoi?
29:26 Pour être ce que vous êtes,
29:28 la fierté de votre famille.
29:29 J'ai tout perdu.
29:31 Bouleverser ma vie, marcher sur ma destinée,
29:33 contrefait ma nature.
29:35 Pour être évêque, non.
29:37 Pour me déguiser en évêque.
29:39 Pareil de faux semblants et de fausses situations.
29:41 Voilà, monsieur, retournez à ces démons.
29:44 Pour une fois que je parle le langage de Dieu, laisse les démons tranquilles.
29:47 Mon renoncement n'avait aucun sens
29:49 tant que je composais avec ma fonction épiscopale.
29:52 J'ai triché avec moi-même.
29:56 Maintenant c'est fini.
29:58 C'est bien fini.
30:00 Et comment entendez-vous recommencer?
30:04 Par la conquête de l'autorité.
30:06 Pour l'heure...
30:08 Pour l'heure, je n'en aurai pas.
30:12 Henri IV est satisfait de ses ministres et de ses capitaines.
30:15 Me promettrait-il une place qu'il serait incapable de me la faire?
30:19 Mais quelle place, quelle charge, quel office serait suffisant
30:22 pour que je serve selon mes capacités?
30:25 Je n'entends rien.
30:27 C'est pourtant simple, simple à en pleurer.
30:30 J'ai fait fausse route en tentant de faire figure comme un évêque à la mode.
30:34 Il vaut mieux être le premier à le son que de voir rien à Paris.
30:38 Alors, mon bon, c'est en Poitou que nous saurons le mettre.
30:42 Depuis bientôt un quart de siècle, nous administrons cet évêché.
30:45 Nous ne pensons point avoir failli...
30:47 Messieurs le chanoine et vous autres de mon chapitre,
30:49 je vous ai dit ma reconnaissance pour votre tâche.
30:51 Sachez qu'elle a pris fin dès lors que je prends personnellement la tête de ce diocèse.
30:56 Vous avez dit "nous avons administré".
31:00 J'aurais voulu entendre "nous avons édifié cet évêché".
31:04 "Nous l'avons évangélisé".
31:06 Face aux Huguenots et aux indifférents,
31:08 il est temps de porter jusqu'en la moindre bourgade la parole de Dieu.
31:11 Mais pour porter cette parole, monseigneur, il faut qu'ensemble
31:13 nous arrêtions les détails de l'administration du diocèse.
31:16 Votre sainte autorité.
31:18 Mais ne gagnerait-elle pas à respecter les avis d'un chapitre composé d'hommes d'expérience?
31:23 Certainement.
31:24 C'est pourquoi vos avis me seront d'autant plus précieux que je les aurais sollicités.
31:28 Mais, monseigneur...
31:29 Dans l'instant, je ne vous les demande pas.
31:32 Messieurs, je vous invite à retourner à vos prières et à vos méditations.
31:39 Un moment.
31:49 Je crois que ma bénédiction ne vous sera pas inutile.
31:52 Vénédicta vos in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti.
31:57 La paix règne dans les villes lorsque les personnes privées se maintiennent modestement
32:01 dans le respect des lois et des ordonnances de ceux qui ont légitimement reçu l'autorité.
32:06 La paix règne dans les maisons lorsque ceux qui les habitent y vivent sans éprouver d'envie,
32:12 sans nourrir d'inimitiés, sans se livrer à des querelles.
32:16 Ainsi, la paix dans nos cœurs apporte la paix dans les maisons
32:20 et la paix dans les maisons concourt à la paix dans l'Etat.
32:25 Comment parvenir à la paix?
32:28 En observant les principes que nous dicte la raison.
32:31 Qui nous donne la raison? Les lumières de la foi.
32:35 Que la foi donne à chacun la sagesse d'obéir au prince.
32:40 Bon, tu peux rentrer à l'hébéché.
32:45 Mais vous ne pouvez pas aller seul chez lui.
32:47 Non, rentre je te dis.
32:48 Mais voyons c'est pas vrai.
32:50 [Musique]
33:13 Je ne peux pas, monsieur, il fait nuit. Il fait nuit, il s'habite un petit peu au ciné.
33:18 Au hôtel.
33:22 [Musique]
33:51 [Musique]
34:21 [Musique]
34:32 Ne vous fatiguez pas.
34:34 Priez seulement avec moi dans le secret de votre âme et de votre cœur.
34:38 [Musique]
35:08 Est-ce là la mission d'un évêque?
35:10 L'occasion était belle de montrer qu'on peut pénétrer dans une famille protestante.
35:14 Pour donner les saints huiles à une servante catholique.
35:17 L'exemple une fois donné, peut-être mon clergé fera-t-il son devoir.
35:21 Pourtant j'en doute.
35:23 Vous en doutez?
35:25 Pour être obéi, il ne suffit pas d'exercer scrupuleusement son ministère.
35:29 Non, cela ne suffit pas.
35:31 Un évêque doit aussi être riche.
35:33 Il est plus difficile d'être riche que d'être riche.
35:36 Il est plus difficile à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu...
35:39 Je ne suis pas ici pour mon salut, mais pour assurer celui des autres.
35:41 En quoi la richesse...
35:42 La richesse donne la puissance.
35:44 Et la puissance, l'autorité.
35:46 Seulement je posséderai les malheureux plats d'argent que peut exhiber le plus gueux des châtelains.
35:51 Enfin, j'ai tout de même lieu d'être satisfait des résultats.
35:55 La tolérance envers les réformés porte ses fruits.
35:59 Merci, bénédicité.
36:03 Bénédicte.
36:04 Bénédicte.
36:05 Bénédicte.
36:06 Vous avez ramené des fidèles à la vraie foi?
36:13 Peu, mais j'en ai empêché de passer à la fausse.
36:16 Je ne vois vraiment plus ce que le diocèse peut attendre de moi.
36:19 Votre frère Henri affirme que l'heure n'est pas venue pour vous de tenter votre chance.
36:23 Je ne peux pas tenter ma chance, mais la forcer.
36:26 Votre frère Henri...
36:27 Mon frère Henri est bien au cours, mon frère Alphonse est bien au cloître, et moi je me meurs à l'usson.
36:33 Non.
36:34 Non.
36:36 Je dois rendre compte à notre souverain et me montrer ce n'est jamais inutile.
36:43 Vous n'avez jamais rien fait d'inutile.
36:46 Jamais.
36:47 Sir, c'est l'enseigneur de l'usson.
37:14 L'usson?
37:15 Ah oui, parfaitement, oui, monsieur de l'usson, à droite aux grandes entrées.
37:19 Allez-y, mon curé.
37:28 Mais prenez garde, il se pignâtre si méchamment dans son projet de guerre qu'il est mal aisé de l'aborder.
37:42 Ah, le bonjour, le bonjour, mon évêque.
37:45 Sir, permettez au plus humble de vos serviteurs...
37:47 De venir prendre l'air de Paris.
37:49 Les provinciaux, et j'ai été provincien, ne sentent pas ce plus lourd ce qu'ils ont goûté.
37:54 C'est vrai, mais je voulais aussi vous dire...
37:56 Parlez de votre diocèse.
37:58 Le protestantisme recule, sir.
38:01 J'ai été... j'ai été le premier protestant.
38:04 Il est vrai, mais depuis, votre majesté a trouvé le chemin de la lumière.
38:11 Dites-moi, mon évêque.
38:13 Combien d'hommes valides et équipés pourraient aligner le poteau?
38:20 C'est l'affaire du lieutenant général plutôt que de l'évêque.
38:23 Pour moi, je ne puis seulement dénombrer catholiques et huguenots.
38:26 Vous pourriez m'apporter combien de canons?
38:29 On pourrait aller vite, sir.
38:32 Instruire les fondeurs, former des servants.
38:34 Vos potevins sont solides, bien embataillonnés.
38:37 Marcherait-il avec honneur?
38:39 Qui sera l'ennemi?
38:41 Voilà.
38:46 Elle...
38:48 est ce qui la pousse.
38:50 Monsieur!
38:52 Viendrez-vous enfin voir le merveilleux manteau qui m'a été fait tout spécialement pour mon sacre?
38:56 Son sacre?
38:58 Maudit sacre!
39:00 Elle me l'a arraché.
39:02 Elle me tuera.
39:04 Un moment, mamie, on vous suit.
39:07 Oui, monsieur, je le veux bien, mais...
39:09 attendez-vous, je vous prie, je brûle du plaisir que vous me voyez resplendissant.
39:13 Maudit sacre!
39:15 Bien, restez après.
39:17 Mon programme est établi.
39:19 Trois jours après la cérémonie, je me fais le casque en tête.
39:23 On vous dira que c'est pour une femme.
39:25 On racontera que c'est un prétexte...
39:28 pour faire ma campagne et passer à Bruxelles...
39:30 reprendre cette pauvre petite Charlotte de Montmorancy...
39:33 sur laquelle ce bougre de comté se croit dédroit depuis que je les ai mariées.
39:38 L'essentiel, mon évêque, n'est pas là.
39:41 L'essentiel, c'est...
39:43 Monsieur!
39:45 Viendrez-vous à la fin.
39:47 Vous m'offensez et je...
39:49 Oui, oui, mamie, bien, j'arrive.
39:51 Il n'est pas interdit à l'évêque de venir me voir en votre compagnie?
39:55 Mais oui, mamie, oui, oui, on vous suit.
40:02 Il faut en finir.
40:04 Nous sommes désormais assez forts pour en découdre victorieusement...
40:08 avec la maison d'Autriche.
40:10 Tant que l'empire germanique sera puissant et uni à l'Espagne...
40:14 la France sera dans un péril mortel.
40:17 Prise dans un étau...
40:20 menacions nord, au sud, à l'est...
40:23 et même à l'ouest...
40:25 car il sera malaisé de défendre nos rivages.
40:28 Si nous laissons les impériaux parvenir à l'unité...
40:31 celle des Espagnols est déjà assurée.
40:34 Ça sera fait de la nôtre.
40:36 Voyez-vous, mon évêque...
40:38 celui qui comprendra cela...
40:40 mènera bonne politique en ce royaume.
40:44 [Musique]
40:47 [Musique]
40:51 [Musique]
40:54 [Musique]
41:03 [Musique]
41:11 [Musique]
41:19 [Musique]
41:22 C'est avec ça qu'il a frappé.
41:25 On affirme, mon cousin, que ce ravaillac...
41:28 avait des complices.
41:30 Je ne crois pas.
41:32 L'acte d'un isolé...
41:35 L'acte d'un fou.
41:37 Vraiment ?
41:39 Il existe des fous...
41:41 très raisonnables.
41:43 Cela nous épargne une guerre...
41:45 imbécile.
41:47 Je connais peu de guerre intelligente.
41:49 Vous êtes l'arbitre de la situation.
41:51 J'ai déjà cessé de l'être.
41:53 Grâce à moi, l'ordre a été maintenu...
41:55 à la nouvelle de la mort du roi.
41:57 Grâce à moi, le Parlement...
41:59 a donné tous les pouvoirs à la reine.
42:01 Mais déjà, il ne me parle plus que du bout des lèvres.
42:04 Elle les réserve à ce consigne au consigne.
42:07 - Monseigneur. - Monseigneur.
42:11 Bonjour, le bonjour.
42:13 Quel honneur de voir un si grand homme...
42:15 d'un ordre scellé.
42:17 Quelle honte...
42:22 de devoir s'incliner devant ce fagin.
42:24 Un ancien croupier...
42:26 que la reine promène depuis Florence.
42:28 Il recule les bornes de l'extravagance.
42:31 C'est bien pour ça qu'il plaît à la Grosse.
42:33 Il ne laisse de place pour personne.
42:36 C'est-à-dire, ni pour vous...
42:38 ni pour moi.
42:40 Dans un royaume...
42:43 d'une femme...
42:45 et d'un petit enfant.
42:47 Cinq, six, sept, huit.
42:50 Huit.
42:52 Pas neuf.
42:54 Il est beau, l'évêque de Luçon.
42:56 Rien n'est plus triste que de se savoir dans la pauvreté...
43:00 quand les saumons nagent dans l'opulence.
43:02 Armand, vous possédez tous les dons sauf un.
43:05 L'humilité.
43:07 Je n'y songeais pas.
43:09 Non, je pensais seulement...
43:11 que vous aviez une conscience.
43:13 Quand la tête n'est plus que restative du corps...
43:17 un aventurier gouverne le royaume...
43:20 et les grands ne pensent qu'à faire tomber des écus dans leur coffre...
43:23 j'ai quelque droit de penser que j'agirais moins mal qu'eux.
43:25 C'était ainsi avant la victoire d'Henri III.
43:28 C'était ainsi avant qu'Henri IV ne l'emporte.
43:31 Un cauchemar, c'est toujours un rêve recommencé.
43:34 Nous voici revenus à l'insécurité des grands chemins...
43:37 aux bandes armées courant le royaume...
43:39 et aux rues d'enregistrement violant les nonnes...
43:41 et incendiant les moutiers.
43:43 Non.
43:45 Je n'ai rien oublié du temps de mon enfance.
43:48 Débournez.
43:50 Ta main.
43:52 Montre.
43:54 Il y a des images qui se fixent à jamais.
44:02 Mon fils, vous dites de nouveau assaillis par vos migraines.
44:07 Je hais le désordre parce qu'il n'est pas de justice sans ordre.
44:11 Le royaume me fait mal à la tête. J'ai mal.
44:14 J'ai mal. J'ai mal.
44:16 Vous m'inquiéterez toujours.
44:18 Je m'inquiéterai toujours de tous.
44:20 Mais qui vous le demande?
44:22 Personne, sinon moi.
44:24 Non, non, monseigneur.
44:26 Un frère prêcheur demande à s'entretenir avec notre maître.
44:30 Soyez le bienvenu, mon père.
44:32 En grâce, monseigneur.
44:36 Le seigneur François du Tremblay.
44:39 Le Marquis de Chiyou.
44:41 Il n'y a plus de Marquis de Chiyou.
44:43 Il n'y a plus de François du Tremblay.
44:45 Père Joseph.
44:47 M. Lusson.
44:49 C'est la Providence qui vous mène ici.
44:51 Mais comment? Il n'y a pas moins de deux.
44:54 Je ne sais pas.
44:56 Mais comment? Il n'y a pas moins de deux sans évêché pourtant.
44:59 Mais il n'y a pas deux sans évêque tel que vous.
45:02 J'ai quelque peu aidé la Providence.
45:08 Je suis à l'aise de vous voir.
45:10 Comment se comportent les réformés dans votre diocèse?
45:16 Comme les catholiques, ni mieux ni plus mal, ils s'agitent tous.
45:20 L'exemple vient d'en haut.
45:23 Pour apaiser les grands et les moins grands, la régente apparaît-il
45:26 vider les réserves d'or accumulées à l'arsenal par M. de Sully.
45:29 Très vrai. Les coffres sont maintenant vidés comme toujours dans ce cas.
45:32 Il va falloir... Réunir les états généraux.
45:36 Les états généraux entraînent souvent le désordre et parfois...
45:39 l'abaissement du pouvoir royal.
45:42 Tout dépend des députés.
45:44 Songeriez-vous. Je ne songe plus qu'à cela.
45:49 Cette affirmation est indigne de vous.
45:51 Un homme de votre qualité ne doit pas, ne peut pas...
45:54 se limiter dans ses aspirations.
45:56 Vous êtes comme un mousquetaire tirant à la cible uniquement préoccupé de faire mouche.
46:02 Si vous êtes élu député, tant mieux. Si vous ne l'êtes pas, tant pis.
46:06 Perriez-vous une inconvénience que je me présente devant le collège ecclésiastique de la province?
46:12 Aucun.
46:14 Je disais seulement que marqué par la Providence, vous devez voir grand.
46:19 Et ne pas vous miner à la moindre embûche.
46:21 Je vous parle ferme.
46:24 Et je vous parlerai toujours de la sorte.
46:26 Parce que je n'ai pas d'autre ambition que de vous aider humblement à grandir.
46:31 Vous auriez donc conservé pour moi votre amitié?
46:34 Assurément.
46:35 Et à travers un homme tel que vous,
46:40 j'entends servir les desseins du Dieu.
46:47 Après tout, peut-être lui plairait-il de vous voir aux états généraux.
46:51 Député des trois diocèses de Poitou, de Luçon et de Maizet,
46:57 nous parlons...
46:58 Ces états sont généraux, mais en lui, lui, il est général.
47:03 Nous avons dit la nécessité...
47:04 Une brignole, s'il vous plaît.
47:07 ...de n'accorder à chacun qu'une largesse bien ordonnée.
47:10 La paroite. La paroite.
47:12 La paroite. Avec les Français, c'est toujours la paroite.
47:16 Je présente mes civilités les plus choisies au seigneur consul.
47:19 Et moi de même.
47:21 La paroite.
47:23 S'ils n'ont pas d'argent, ils se perdent en paroite.
47:26 Votre grâce est telle raison de négliger les plus beaux parleurs.
47:30 À regarder notre régente,
47:33 on s'aperçoit qu'elle n'est pas insensible au discours de M. de Luçon.
47:39 Vous en avez beaucoup fait, madame.
47:42 Mais il n'en faut point de meurtre là.
47:45 Dans la voie de l'honneur, ne plus s'avancer,
47:48 ne plus s'élever serait reculer et déchoir.
47:52 Depuis, il m'a répété dix fois le discours.
47:58 Et pourtant, j'étais là, perdu dans les tribunes,
48:02 quand notre maître l'a dit, le bien dit.
48:08 Reste que nous revoilà ici,
48:11 et que c'est pas demain qu'on nous rend ministre.
48:15 - Et celle-ci ? - Le premier d'avons.
48:29 J'égalise.
48:31 Nous n'en sortirons pas plus que nous nous mesurions chez M. de Pluvinet.
48:35 - L'égalité vous exaspère. - Pas avec vous.
48:39 - Un doigt de vin ? - De l'eau seulement.
48:45 Ça fait partie de mes voeux.
48:47 Mes voeux ne m'interdisent pas de boire quelques gouttes de vin,
48:49 mais je le trouve bien amer à l'heure présente.
48:51 Tout est amer en ce monde.
48:54 Est-ce le monde qui est amer, ou notre temps ?
48:57 L'importe de recréer l'unité de la chrétiété.
49:02 Il est très rare en Jérusalem que l'harmonie n'ait tout d'abord été retrouvée en Occident.
49:06 Seulement quand la France est malade, l'Europe ne va pas bien.
49:11 L'autorité royale serait bafouée si M. Conchini,
49:14 avec autant de maladresse que d'acharnement,
49:16 ne soutenait la régente.
49:19 J'ai tout fait aux États pour tenter d'attirer son attention.
49:24 - A vouloir plaire à chacun... - On ne complète à personne.
49:28 Les États généraux n'auraient-ils donc servi de rien ?
49:31 Vous avez dit n'importe quoi.
49:34 Vous avez dit n'importe quoi, avec beaucoup de talent,
49:37 dans l'espoir de plaire à la reine-mère.
49:39 Je me moque bien de plaire,
49:41 mais j'utilise tous les moyens dans l'espoir de servir.
49:43 J'ai dit que vous aviez tort.
49:45 C'est rentrer bredouille des États généraux.
49:47 Mais je crois savoir une place restée vacante,
49:50 celle de bournier de Marie de Médicis.
49:54 Elle conviendrait à vos mérites.
49:56 Mes mérites ? Vous commencez d'y croire ?
49:59 On n'a jamais douté.
50:02 Regardez le coq, père Joseph.
50:09 Il tourne au grand vent comme la destinée.
50:13 Après là, M. Blusson n'évoque pas la destinée.
50:16 Il fait état de la providence.
50:18 Et s'il l'a pris, il ne l'abandonne pas.
50:22 Il est mort.
50:24 A-t-il été tué par une nuit sans lune ?
50:37 Bien sûr. On ne te soignerait pas avec les remèdes charlatans.
50:43 Tu es un homme.
50:45 Tu manges du poulet cru, ma petite Garde-Renfant ?
50:58 C'est bien étrange, le médecin.
51:00 Les autres sont impuissantes. D'ailleurs, je ne le mange pas.
51:04 Comment va ma reine ?
51:08 Sans doute encore plus mal que toi.
51:11 Je ne peux pas me calmer.
51:14 Ils sont tous là comme des loups.
51:18 Les princes s'entrebattent pour prendre notre argent.
51:21 Et le tiers état ne veut plus nous en donner.
51:25 Heureusement que ton mari est là pour nous aider.
51:28 Ma divine souveraine est trop bonne.
51:30 La vérité est que je sais me faire craindre.
51:33 Votre Majesté m'excusera, mais ma nouvelle dignité de maréchal de France me crée des devoirs.
51:40 Je m'en vais passer mes gens de guerre en revue.
51:44 Ah, le cher homme !
51:48 Le pauvre homme.
51:50 Pourquoi ? Oly, il est capable de beaux exploits.
51:53 Il en était capable avant.
51:55 Avant d'être rompu par ses hernies sociotiques.
51:58 Sans doute, mais il est quand même beau.
52:01 C'est vrai qu'il est beau.
52:03 Et pas méchant, s'il ne faisait tant le fier.
52:07 Dans l'intérêt de votre Majesté, il faudrait l'aider.
52:10 Comment pourrais-je bien l'aider ? Il est si buté qu'il ne veut jamais rien écouter.
52:14 Il faudrait l'entourer d'hommes moins provocants que lui.
52:17 Parce que tu en connais, toi ?
52:19 Il y en a qui seraient très heureux de le servir.
52:22 Je pense à monsieur de Lusson, par exemple.
52:25 Lusson ?
52:27 Il avait joliment parlé aux états emménageant les trois ordres.
52:31 Il avait évité le conflit entre les gens de robe et les gens d'épée.
52:34 Il te plaît donc si fort, ce monsieur de Lusson ?
52:37 Quand je l'écoute, j'ai l'impression d'être une femme de très grand sens.
52:41 Tu en parles en des termes qui me donnent très envie de le revoir, ton évêque.
52:46 Si jamais il se trouve quelques charges vacantes,
52:49 nous parviendrons bien à le faire sortir de son diocèse.
52:52 J'y veillerai.
52:54 Par grâce, calmez-vous !
53:02 Par grâce, calmez-vous !
53:04 Si vos chanoines vous voyaient...
53:06 Mes dames et chanoines, ils en verront d'autres.
53:08 Maintenant que me voilà sorti de mon bourbier de Lusson,
53:11 j'avais douté de la régente, je m'étais trompé.
53:14 Elle n'est pas assez royale pour témoigner de l'ingratitude.
53:17 Excellente Florentine !
53:19 Elle vient de faire de moi son aumônier.
53:21 Ma mère, s'il lui fallut, j'aurais rompu la porte pour sortir de mon écurie.
53:24 - Vous vous rendez vue à votre écurie ? - Oui.
53:27 Oubliez-vous que je suis un cheval ?
53:29 Pas un pas le froid, mais un destrier.
53:32 Attentif à la trompette, prêtre et quelsonne à se jeter dans le combat.
53:36 Souvent, ces caparassons me gênent.
53:38 Maîtrisez votre fougue.
53:40 Trop souvent, vous le savez bien, la mélancolie vient à lui succéder.
53:43 Qui m'empêchera de bonger les deux hélis ?
53:46 Dieu me témoigne que je ne m'attendais pas à telle corvée.
53:50 Henri Mutski, il est Dieu, elle pour rien.
53:52 Alphonse dans son couveau en soutient qu'il est Dieu le Père.
53:55 Et je ne le quitte que pour retrouver un cheval.
53:57 - Pour retrouver un cheval ? - C'est ce que vous avez dit.
54:00 Je n'en ai pas souvenance.
54:02 Plutôt si.
54:04 J'exprimais par une comparaison avec cet animal
54:07 ma satisfaction de parvenir en cours.
54:10 Que je le dise en latin ou que je le hénisse,
54:14 mon propos demeure le même.
54:16 Je veux et je vais justifier
54:19 cette phrase de l'écriture placée en épigraphe de mes thèses de doctorat.
54:23 "Qui erit similis mei".
54:26 Qui sera semblable à moi ?
54:29 Le jour où j'ai été élu,
54:32 j'ai été élu en France.
54:35 Je suis allé à l'école de la France.
54:38 Je suis allé à l'école de la France.
54:41 Je suis allé à l'école de la France.
54:44 Je suis allé à l'école de la France.
54:47 Je suis allé à l'école de la France.
54:50 Je suis allé à l'école de la France.
54:53 Je suis allé à l'école de la France.
54:56 Je suis allé à l'école de la France.
54:59 Je suis allé à l'école de la France.
55:02 Je suis allé à l'école de la France.
55:05 Je suis allé à l'école de la France.
55:08 Je suis allé à l'école de la France.
55:11 Je suis allé à l'école de la France.
55:14 Je suis allé à l'école de la France.
55:17 Je suis allé à l'école de la France.
55:20 Je suis allé à l'école de la France.
55:23 Je suis allé à l'école de la France.
55:26 Je suis allé à l'école de la France.
55:29 Je suis allé à l'école de la France.
55:32 Je suis allé à l'école de la France.
55:35 Je suis allé à l'école de la France.
55:38 Je suis allé à l'école de la France.
55:41 Je suis allé à l'école de la France.
55:44 Je suis allé à l'école de la France.
55:47 Je suis allé à l'école de la France.
55:50 *Bruit de marteau*