• il y a 9 mois
L'avocate de Mickaëlle Paty, la sœur de l'enseignant égorgé en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a donné un délai de deux mois au gouvernement pour reconnaître la responsabilité de l'État dans l'assassinat terroriste du professeur

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Transcription
00:00 Alors d'abord c'est une lettre qu'elle a envoyée au Premier ministre, au ministre de l'Intérieur et au ministre de l'Éducation nationale.
00:04 Il y a effectivement un délai de deux mois dans lequel elle demande de reconnaître officiellement la responsabilité de l'État, faute de quoi son avocate
00:10 eh bien elle va engager une action devant le tribunal administratif.
00:12 Sur quoi est-ce qu'elle se base ? Eh bien elle estime que les services de l'État
00:15 n'ont pas rempli leurs devoirs de protection envers le professeur Samuel Paty et que son assassinat aurait pu être évité en raison des fautes,
00:22 des négligences de l'ensemble des services impliqués et des différents agents relevant des deux ministères
00:27 Intérieur et Éducation nationale. Donc il y a cette lettre, il y a des défaillances avérées, disent-elles, des services de l'État
00:32 et puis il demande une indemnisation symbolique à hauteur de 21 000 euros.
00:36 Attention ces 21 000 euros s'ils les obtiennent, il s'engage à les reverser à des associations pour promouvoir la laïcité
00:41 auprès de l'école. Ce qu'ils veulent c'est que l'État reconnaisse sa responsabilité.
00:45 Des défaillances au niveau du collège, au niveau du rectorat, au niveau des services de renseignement, donc il aurait dû prendre au sérieux les menaces
00:51 qui pesaient sur sur Samuel Paty. Dans son tweet, maître Karin Ché écrit "cette tragédie est arrivée en raison de la conjonction morte
00:57 entre la volonté criminelle du terroriste, évidemment, et les défaillances de l'État". On va écouter ensemble ce que disait justement
01:03 Mikaël Paty, la sœur de Samuel Paty. C'était face aux sénateurs, c'était en octobre dernier.
01:07 Je viens tout d'abord vous remercier pour l'ouverture de cette mission de contrôle parlementaire dotée des pouvoirs de commissions d'enquête afin de comprendre les failles
01:16 administratives et politiques qui ont pu concourir à l'assassinat de Samuel Paty,
01:20 d'analyser les mesures correctives qui en ont découlé et de tirer les évidentes recommandations.
01:26 Le simple fait qu'un professeur ait pu être décapité pour blasphème en France en 2020 démontre que faille il y a.
01:33 Faille il y a. Vous avez pu échanger avec l'avocate.
01:36 Pour elle,
01:38 je le disais, à la fois le rectorat et les services de renseignement ont commis des fautes.
01:42 Oui, et puis elle cite nommément les gens, finalement on les reconnaîtra tous, il y a une multitude de fautes de l'administration, ça c'est la généralité.
01:47 Puis ensuite elle dit "ni la principale, ni le rectorat
01:50 n'ont opposé de démenti public au mensonge d'une élève". Vous vous souvenez qui avait mis le feu aux poudres en faisant croire que
01:55 Samuel Paty aurait discriminé les musulmans ? Alors que cette élève n'était pas en cours.
01:58 Elle l'aurait forcé à sortir de cours mais on apprend par la suite qu'elle n'avait même pas été présente à ce cours. Ensuite,
02:03 les équipes académiques du rectorat qui ont minoré la gravité de la situation et au lieu de mettre un terme à ces contestations
02:09 dans son cours, ils avaient dépêché, souvenez-vous, un référent laïcité.
02:13 Donc aujourd'hui, toutes ces petits cailloux, toutes ces multiples failles, et bien ça fait cette procédure de demande de responsabilité de l'État.
02:20 En clair, elle explique qu'au lieu de protéger Samuel Paty, on lui a fait la leçon en envoyant ce référent laïcité.
02:24 Oui, on peut dire ça. En tout cas qu'ils s'y sont pris à l'envers et que surtout son assassinat aurait pu être évité.
02:28 Pauline, en décembre, il y a eu un procès, pour ce qui est de l'assassinat de Samuel Paty,
02:32 un procès des mineurs qui sont impliqués dans cette affaire. Où en est la justice aujourd'hui ?
02:36 Donc il y a six adolescents qui ont été jugés et les peines se sont échaunées de 14 mois de prison avec sursis à deux ans,
02:41 dont six mois fermes sous bracelet. Ça a été une grosse épreuve ce premier procès pour Michael Paty.
02:46 Elle a parlé de mots blessés, de mots blessants et d'incompréhension des peines.
02:49 Elle avait le sentiment que c'était une deuxième chance qui était accordée à ses élèves alors qu'on avait ôté la vie à son frère.
02:54 Et elle disait que la clémence du jugement qui avait privilégié l'éducation à la place de la punition n'envoyait pas le bon message.
03:00 Bon, et bien, à la fin de l'année 2024, il y a un deuxième procès avec des adultes.
03:04 Et là, elle attend des condamnations à la hauteur. Michael Paty, elle dit qu'on ne pourra pas invoquer l'erreur de jeunesse.
03:09 Mais en attendant, donc, je le redis, elle donne deux mois à l'État pour reconnaître sa responsabilité d'un assassinat de son frère.
03:15 Merci beaucoup, Pauline.

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