• l’année dernière
Elle est fermée depuis maintenant plus d'un an mais beaucoup continuent de réclamer sa réouverture.
Le dossier de la maternité de Ganges revient dans l'actualité.
Vendredi dernier, une réunion était organisée au siège de l'ARS à Montpellier, entre les différents acteurs concernés.

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Transcription
00:00 Montpellier, Montpellier, Montpellier, c'est la place de la comédie, c'est le Pérou et c'est aussi le Donut et la Saucisse.
00:05 Vous connaissez le Donut et la Saucisse, la petite histoire du jour de Léopoldine Dufault sera consacrée à cette sculpture,
00:11 à ce monument vers la fac, vous le connaissez forcément, on va en parler dans quelques minutes.
00:16 Mais d'abord, direction Gange avec notre invité, le président du collectif pour le maintien de la maternité de Gange,
00:21 Bruno Canard est avec nous, Guillaume.
00:23 - Alors, membre du collectif, on ne s'appelle pas tout à fait président, mais c'est la deuxième fois que vous venez dans ce studio.
00:28 - J'ai dit membre alors que c'est président, pardon monsieur le président.
00:31 - C'est ma faute, c'est ma faute.
00:33 - J'ai dit pareil Emmanuel Macron un jour, je peux vous dire qu'il l'a mal pris quand j'ai dit qu'il était membre du gouvernement.
00:38 - Merci. - J'en irai, j'irai pas jusque là.
00:41 - Merci d'être venu nous rejoindre dans ce studio une nouvelle fois Bruno Canard.
00:44 La maternité de Gange qui était à l'intérieur même de la clinique Saint-Louis de Gange,
00:49 fermée depuis maintenant un an et demi quasiment. - Pratiquement.
00:53 - Oui, décembre 2022, mais qui continue donc à faire parler on va dire,
01:00 et à susciter des réunions puisque pas plus tard que vendredi dernier,
01:03 il y a eu une réunion à l'initiative de l'ARS, peut-être de la vôtre aussi,
01:07 ce qu'on appelle le comité de suivi de la clinique Saint-Louis.
01:12 Alors, on va revenir sur cette réunion et vous demander si ça a effectivement abouti à quelque chose.
01:17 On rappelle juste les circonstances dans lesquelles la maternité a été fermée il y a un an et demi,
01:22 et les craintes que vous exprimiez à l'époque,
01:24 craintes qui se sont un petit peu malheureusement concrétisées ces derniers mois.
01:27 - Alors la raison elle est médicale, c'est-à-dire que Cap Santé qui dirige la clinique de Gange
01:35 nous a dit "on ne trouve pas de gynécologue pour remplacer,
01:40 donc il n'y a pas d'équipe médicale pour l'obstétrique,
01:44 donc on est obligé de fermer la maternité".
01:47 Donc sur ce risque médical pour ne pas utiliser les intérimaires,
01:53 nous on a sans arrêt rappelé le risque médical dû à l'éloignement,
01:59 puisque la zone de rayonnement de la maternité c'est 4 communautés de communes,
02:03 leur Gange bien sûr, mais le Vigan, la Salle, les Spérous, on remonte assez haut.
02:12 Et donc là aujourd'hui pour les femmes enceintes, accoucher ça devient inquiétant, aucune sérénité.
02:20 - Et ça a été compliqué pour certaines d'entre elles durant les 10 derniers mois écoulés.
02:25 Je vous propose de réécouter, il ne dure pas long, une quarantaine de secondes,
02:27 le témoignage de Marie qu'on a déjà diffusé dans les journaux ce week-end avec Sébastien.
02:32 Marie qui a accouché de son deuxième enfant au mois de septembre dernier,
02:36 dans des conditions où elle était obligée de prendre la voiture avec son compagnon,
02:39 et ils ont pris la décision tous les deux d'aller non pas au service périnatal,
02:46 qui a été plus ou moins mis en place avec Clinique Saint-Louis,
02:48 mais à l'hôpital de Villeneuve à Montpellier, seulement ça a été compliqué.
02:52 - J'ai commencé par vouloir m'installer devant,
02:55 très vite il s'est avéré que ce n'était pas du tout une bonne position.
02:58 J'avais envie de lever les jambes, de me mettre en arrière,
03:01 et que du coup ce n'est pas possible avec une porte fermée.
03:03 Je ne pouvais pas rester en position assise parce que ça poussait vraiment trop.
03:08 J'ai été accrochée au papa, je suis restée comme ça pendant un moment,
03:13 je me lavais la tête comme ça, comme ça.
03:15 J'ai commencé une partie du travail, la jambe en l'air,
03:18 avec la tête sur l'épaule du papa.
03:22 Je ne pensais pas du tout que ça allait se passer aussi vite.
03:25 J'ai appelé Dieu tellement j'avais mal.
03:27 Je sentais que ça poussait et je n'étais pas en capacité de retenir la poussée du tout.
03:35 Mais après j'ai vomi, voilà.
03:37 - On n'a pas tout mis parce que son témoignage dure une dizaine de minutes.
03:40 C'est une vidéo d'ailleurs.
03:42 - Qui a été faite par une artiste qui s'appelle La Gachette,
03:45 qui est mère également,
03:47 qui accouchait au moment où la maternité faisait les choses très bien,
03:51 où il y avait des accouchements physiologiques.
03:53 Et là, depuis décembre 2022, ce n'est plus du tout le cas.
03:59 - On va dire quand même que les choses se sont heureusement plutôt bien terminées
04:02 pour Marie qui est arrivée à l'hôpital Arnaud de Villeneuve,
04:05 qui a pu accoucher de son deuxième enfant.
04:06 Mais c'était limite, limite, 8 centimètres, expliquent-elles dans la vidéo.
04:10 Le travail était déjà fait de 8 centimètres.
04:13 - Et puis, elle est arrivée sur le parking, mais pas celui de la maternité.
04:18 Et donc ça a été compliqué.
04:20 - Et Marie explique, c'est ça qui est intéressant Bruno Canard dans cette vidéo,
04:23 Marie explique qu'ils ont fait le choix avec son compagnon d'aller à Arnaud de Villeneuve
04:27 et de ne pas s'arrêter à la clinique Saint-Louis
04:29 parce que lors de son premier accouchement, elle avait fait une hémorragie.
04:31 Donc elle savait qu'elle risquait d'avoir un accouchement difficile pour cette raison-là.
04:35 Et elle s'est dit, on ne peut pas rester à Ganges, il faut aller à Montpellier.
04:38 Sauf qu'à Montpellier, c'est une heure de route encore une fois.
04:40 - La réunion de vendredi était justement pour régler ces accouchements d'urgence,
04:46 ces femmes enceintes qui arrivent et qui ont besoin de faire le trajet.
04:51 Si jamais il y a vraiment danger, il fallait que ça puisse être organisé à Ganges.
04:56 Mais c'est pas...
04:58 Le centre pérennateur de proximité, il n'y a pas d'accouchement.
05:01 Donc ces accouchements d'urgence, il faut absolument qu'ils soient organisés.
05:08 - Ce qui n'était pas le cas encore il y a peu de temps.
05:11 Donc ce comité de suivi qui s'est réuni vendredi à la RS à Montpellier,
05:14 qui a réuni les établissements de santé,
05:16 donc évidemment les responsables du groupe CAP Santé,
05:19 mais aussi du CHU de Montpellier,
05:21 il y avait des parlementaires, des élus, le planning familial,
05:24 le collectif que vous représentez aujourd'hui.
05:26 Ça a permis déjà de dresser un premier état des lieux
05:30 et puis surtout d'activer quelque chose qui bizarrement,
05:32 alors qu'on vous avait dit "vous inquiétez pas, il va y avoir un centre pérennateur",
05:35 n'était pas actif en fait. C'est ça l'idée ?
05:37 - C'est ça. Il a été ouvert en novembre 2023,
05:40 c'est-à-dire dix mois après la suspension de la maternité,
05:44 ce qui n'est pas acceptable,
05:46 soit disant que l'État n'aime pas le vide lorsqu'il ferme un établissement.
05:50 Alors là pour le coup, il y avait vraiment du vide.
05:52 Mais même après l'ouverture, c'était pas organisé.
05:56 C'est-à-dire que les sages-femmes libérales du territoire
06:00 se sont organisées entre elles,
06:02 parce qu'il n'y avait pas de structure qui permettait de fédérer.
06:07 Et donc là, c'est l'une des avancées obtenues par cette réunion.
06:12 Il y aura une concertation de l'ensemble des professionnels
06:15 pour qu'on puisse avancer vraiment sur toutes les prises en charge
06:20 des grossesses, mais des IVG également sur Gange.
06:25 - À votre connaissance, durant cette période de dix mois d'englement,
06:29 est-ce que des femmes ont été obligées,
06:31 on met de côté celles qui sont allées jusqu'à Montpellier
06:33 parce qu'elles ont décidé d'aller à Montpellier,
06:35 et on en comprend les raisons,
06:37 est-ce qu'à votre connaissance, la clinique Saint-Louis
06:39 a quand même été appelée à gérer des situations en urgence ?
06:41 - Oui, il y a eu des accouchements avec les pompiers,
06:45 avec des situations, parce qu'ils ne sont pas suffisamment préparés,
06:50 il y a des urgentistes qui ont refusé d'accueillir des femmes enceintes
06:57 en leur disant "il faut que vous alliez ailleurs, ils ne sont pas prêts".
07:02 Et maintenant, là aussi, ça va se régler.
07:06 Mais ce n'est pas le lieu de faire un accouchement en urgence.
07:11 Le projet d'une grossesse, c'est autre chose.
07:15 Ce n'est pas de se poser des questions dès le début
07:19 pour savoir où on va accoucher,
07:21 est-ce qu'on va avoir le temps d'arriver à la maternité ?
07:23 Il y a vraiment à reprendre en main cet événement exceptionnel.
07:28 - Alors, quid de la maternité en elle-même ?
07:31 Puisque votre collectif existe toujours,
07:33 c'est le collectif pour le maintien de la maternité,
07:35 or cette maternité n'existe plus,
07:37 est-ce que vous continuez à battre aujourd'hui, Bruno Canard,
07:39 au collectif pour obtenir la réouverture de cette maternité
07:43 dont on comprend bien que tout dépend effectivement
07:45 de la présence ou pas d'un certain nombre de gynécologues obstétriciens ?
07:48 Ou est-ce que c'est vraiment quelque chose qui est définitivement abandonné ?
07:51 Ou est-ce que pour vous le combat continue ?
07:53 - Alors en fait, ils ont transféré l'ARS Cap Santé,
07:56 ont transféré l'ouverture vers une nouvelle maternité,
08:00 une nouvelle clinique qui contiendrait une maternité,
08:04 qui est sur Gange, sur un autre terrain,
08:10 ce serait un nouvel établissement
08:12 - Qui n'existe pas encore aujourd'hui.
08:14 - Qui n'existe pas, le permis de construire n'est toujours pas déposé.
08:17 - Oui, donc voilà.
08:19 Et nous la question qu'on pose, et on sera très vigilants là-dessus,
08:23 c'est est-ce qu'on ne va pas nous ressortir un argument médical
08:27 en disant qu'on ne trouve pas l'équipe pour la maternité,
08:31 et donc on ne peut pas ouvrir une maternité dans les locaux.
08:34 - C'est votre crainte.
08:36 - C'est notre crainte, et l'ARS s'est quand même engagé
08:38 à financer sur un tiers le montant de la nouvelle clinique,
08:43 c'est-à-dire 11 millions d'euros.
08:45 - Donc "wait and see", ça risque de prendre un petit peu de temps,
08:48 en tout cas on se rend bien compte,
08:50 à travers le témoignage de Marie, encore une fois,
08:52 il n'est pas le seul, et ce que vous dites Bruno Canard,
08:54 c'est qu'on n'est pas passé loin de la catastrophe quand même.
08:58 - C'est toujours le cas, ce risque médical dû à l'éloignement,
09:01 il doit être absolument pris en compte de la meilleure façon.
09:05 Après cette réunion, on peut dire que c'est le message qu'on fait passer,
09:11 il faut appeler le 15, quand il y a les moments d'accouchement,
09:14 pour savoir quelle va être la meilleure orientation,
09:18 est-ce qu'il peut y avoir un SMUR qui va se déplacer
09:23 pour prendre en charge la personne,
09:25 ou alors est-ce qu'il faut aller de soi-même
09:29 vers un établissement pour accoucher.
09:32 L'accouchement dans la voiture,
09:34 quand vous savez que vous avez une heure et demie de route,
09:37 c'est une réalité, ce n'est pas une vue de l'esprit.
09:39 - Ça fait rigoler au cinéma, mais quand on le vit, c'est tout autre chose.
09:42 - D'où ces vidéos témoignages.
09:44 - Merci beaucoup Bruno Canard, membre du collectif pour le maintien de la maternité de Gange,
09:48 d'être venu à notre micro ce matin,
09:50 et on continue de suivre de près ce dossier.
09:52 - Merci.

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