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  • 12/03/2024
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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News
Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver en ce mercredi soir, le coup d'envoi de SoirInfo,
00:00:05 jusqu'à minuit sans aucune interruption, en compagnie de Gabriel Cluzel ce soir.
00:00:09 Bonsoir cher Gabriel, très heureux de vous retrouver, Pierre Lelouch est à vos côtés.
00:00:12 Bonsoir Pierre, en ce moment ministre spécialiste de politique internationale,
00:00:15 Jean-Claude Dassier est notre chroniqueur politique maison qui est parmi nous aussi.
00:00:19 Bonsoir cher Jean-Claude, Régis Le Sommier qui a mis sa cravate ce soir, c'est impressionnant.
00:00:24 J'ose à peine vous regarder dans les yeux, vous êtes d'une élégance.
00:00:27 On est ensemble jusqu'à minuit évidemment pour balayer toute l'actualité,
00:00:32 en commenter les traits principaux et ce qui a retenu notre attention ce soir dans un premier temps,
00:00:38 c'est bien sûr ce soutien de la France pour l'Ukraine qui a été débattu aujourd'hui,
00:00:43 pendant de longues heures à l'Assemblée nationale,
00:00:45 les députés qui disputaient des fameux 3 milliards d'aides versées à Kiev par Paris.
00:00:49 C'est un vote symbolique qui n'a aucune conséquence, mais surtout on peut y voir,
00:00:54 et ça on va en discuter ensemble, une forme de piège tendu par la majorité aux oppositions
00:00:58 pour clarifier leurs positions, les positions des uns et des autres.
00:01:02 Pour en savoir plus sur ce vote approuvé par l'Assemblée pour une large majorité,
00:01:07 on retrouve Elodie Huchard à l'Assemblée.
00:01:09 Une très grande majorité à l'Assemblée pour cet accord de solidarité avec l'Ukraine,
00:01:14 372 voix pour, 99 voix contre.
00:01:17 Il faut rappeler que c'était avant tout un vote symbolique,
00:01:20 il n'avait pas de valeur contraignante,
00:01:21 mais le ministre des Armées Sébastien Lecornu dans une interview expliquait quand même
00:01:25 que ce vote avait son importance et je le cite "permet la clarté sur cet accord".
00:01:29 Parmi ceux qui ont voté pour, évidemment, la majorité, mais aussi les Républicains,
00:01:32 les Socialistes et les Écologistes, même si un certain nombre de prises de parole
00:01:35 à la tribune ont montré des réserves.
00:01:37 Cyrielle Chatelain, par exemple, pour les Écologistes, explique qu'il ne faut plus participer
00:01:41 à l'économie russe.
00:01:42 Olivier Marlex pour les Républicains explique que la ligne rouge serait d'envoyer des troupes au sol.
00:01:47 Le Rassemblement national, lui, s'est abstenu.
00:01:49 Du côté de la majorité, on explique que ce vote serait lié avec des liens supposés avec la Russie.
00:01:54 Et puis, parmi ceux qui ont voté contre, la France insoumise et les communistes
00:01:57 a noté cette prise de parole de Fabien Roussel.
00:02:00 Il explique qu'il dénonce les positions, je le cite, "vattent en guerre" du président de la République,
00:02:03 qu'il ne faut évidemment pas envoyer de troupes au sol.
00:02:06 Rien ne justifie qu'on laisse notre jeunesse dans cette folie meurtrière, a-t-il dit.
00:02:11 Maintenant, prochaine étape, ce mercredi au Sénat, le même débat avec un vote toujours symbolique.
00:02:15 Et avant d'entamer les discussions, je voudrais que vous entendiez ce premier extrait du Premier ministre,
00:02:18 qui a tenu un long discours avant le vote et les prises de parole des différents chefs de parti.
00:02:22 Il avait un message à envoyer à l'hémicycle du plus profond de son cœur.
00:02:27 Si l'Ukraine perd, nous perdons nous aussi.
00:02:30 Nous ne laisserons pas la Russie gagner.
00:02:32 La France ne peut s'effacer devant ses responsabilités.
00:02:35 Alors, je le dis ici, en tant que Premier ministre de la France,
00:02:43 au nom du gouvernement de la France,
00:02:46 à la tribune de l'Assemblée nationale de la France,
00:02:49 je le dis au plus profond de mon cœur,
00:02:52 qui résonne et qui bat pour la valeur de liberté des peuples,
00:02:56 je le dis du plus profond de mes tripes,
00:02:58 qui se noue autour de l'intérêt des Français,
00:03:00 Slava Ukraïni !
00:03:02 Jean-Claude Dacy, un premier commentaire.
00:03:06 Le camp présidentiel, c'est l'impression qu'ont eu certains,
00:03:09 a décidé de faire un grand spectacle autour de la question de l'Ukraine,
00:03:12 en vue des Européennes, en disant
00:03:14 "Si vous n'êtes pas avec nous, vous êtes tout simplement contre nous".
00:03:16 C'est vrai qu'il y avait un piège assez évident
00:03:19 dans ce débat à l'Assemblée nationale.
00:03:23 Moi, je suis toujours un peu choqué par cette situation.
00:03:27 Je comprends les impératifs de la politique française,
00:03:30 mais tout de même, on parle de l'Ukraine, là.
00:03:32 D'une guerre qui était, non pas à nos portes,
00:03:35 mais enfin, qui n'en est pas loin.
00:03:38 Et donc, on se sert un peu,
00:03:41 de manière très visible,
00:03:44 de ce débat, pour essayer de faire tomber les extrêmes,
00:03:48 ou de les obliger à faire un choix.
00:03:51 Ça me choque un peu, même si je dois reconnaître
00:03:54 que ça a plutôt fonctionné.
00:03:55 On va sans doute y revenir, ça va être l'objet de ce début
00:03:59 des discussions entre nous.
00:04:02 Je risquerais quand même que j'ai globalement été un peu déçu.
00:04:06 Il y a eu deux bons discours, et deux grands discours,
00:04:09 qui étaient ceux de Gabriel Attal,
00:04:11 on en a écouté un extrait tout à l'heure,
00:04:13 et puis celui de Marine Le Pen.
00:04:16 – On va en entendre aussi.
00:04:17 – Oui, qui était pas mal non plus.
00:04:19 Mais néanmoins…
00:04:21 – Le Rennes qui s'est abstenue dans ce vote.
00:04:23 – Elle s'est abstenue, elle a expliqué pourquoi,
00:04:25 pour des raisons sur lesquelles on va revenir.
00:04:27 Elle continue de surfer avec le Rassemblement national
00:04:30 sur les peurs, sur les mécontentements
00:04:32 qu'il peut y avoir dans ce pays,
00:04:34 je sais qu'il y en a, néanmoins, moi il me semble,
00:04:37 on va en débattre, que quand on est patronne
00:04:41 d'un grand parti comme le Rassemblement national…
00:04:45 – Elle dit que le RN comme d'autres, d'ailleurs,
00:04:47 LFI ou le PC qui ont voté contre, n'avaient pas envie
00:04:49 de tomber dans ce piège tendu par la majorité présidentielle.
00:04:52 – On a peu de chance de voir Roussel, président de la République,
00:04:56 je ne veux pas lui faire injure.
00:04:58 En revanche, Marine Le Pen, tout le monde a l'air de dire
00:05:00 en ce moment qu'elle a ses chances pour 2027.
00:05:03 – Le RN a surtout ses chances aux européennes
00:05:05 avec des sondages très avantages.
00:05:07 – Oui, mais le Rassemblement national,
00:05:09 on verra les résultats effectivement aux européennes,
00:05:11 elles sont prometteuses, mais on verra.
00:05:13 Mais honnêtement, qu'une grande patronne d'un grand parti
00:05:17 ne soit pas en mesure ou capable de prendre une décision claire,
00:05:21 je suis pour ou je suis contre dans un débat aussi important
00:05:24 que celui de la guerre en Ukraine, et j'en termine là.
00:05:27 Il me paraît devoir durer encore très longtemps
00:05:31 parce qu'on n'aperçoit pas le bout du bout d'une égo
00:05:35 et d'une discussion possible entre les deux guerres,
00:05:38 entre les deux partis, ça me gêne,
00:05:42 et je pense que globalement Marine Le Pen
00:05:45 n'a pas marqué de points cet après-midi,
00:05:47 ou alors c'est un point négatif.
00:05:48 – Mais c'est vrai que l'impression qui reste,
00:05:50 c'est qu'à travers notamment le discours du Premier ministre aujourd'hui,
00:05:53 ce sont ces attaques subliminales à l'endroit du RN
00:05:56 qui retiennent l'attention avant de poursuivre.
00:05:58 Regardez ce deuxième extrait, Gabriel Attal,
00:06:01 qui avant le vote dit, et d'une façon subliminale,
00:06:04 encore une fois c'est le RN qui est visé,
00:06:06 "S'abstenir, c'est fuir".
00:06:08 – Voter contre, c'est remettre en cause le travail
00:06:11 et les efforts accomplis par la France et ses alliés depuis deux ans.
00:06:14 Voter contre, c'est donner à Vladimir Poutine
00:06:17 tous les arguments et un signal qu'il espère et qu'il attend.
00:06:21 Voter contre, c'est affirmer que les règles internationales
00:06:24 peuvent être bafouées sans conséquence aux réponses claires de notre part.
00:06:28 Voter contre, c'est signifier à nos alliés
00:06:30 que la France tourne le dos à son engagement et à son histoire.
00:06:33 Je le dis également, s'abstenir, c'est fuir.
00:06:36 Fuir ses responsabilités devant l'histoire.
00:06:39 Trahir ce qui nous est de plus cher depuis le 18 juin 1940,
00:06:43 l'esprit français de résistance.
00:06:45 – Pierre Lelouch, je vous ai vu battre un peu la mesure
00:06:48 il y a un instant lorsqu'on réentendait Gabriel Attal.
00:06:51 La stratégie c'est vrai que c'est un peu binaire.
00:06:54 Il devrait y avoir peut-être dans un moment comme celui-là
00:06:56 et sur une question comme celle-là, peut-être un petit peu plus de place
00:06:59 pour la nuance.
00:07:00 Tout n'est pas noir ou blanc.
00:07:02 – Et peut-être aussi pour la hauteur de vue, je vais peut-être commencer par là.
00:07:06 Parce que ce traité est important en soi.
00:07:10 – Il a déjà été signé d'ailleurs.
00:07:12 – Oui, il a été signé, mais il fait partie d'un paquet
00:07:15 qui a été dessiné à Vilnius l'été dernier
00:07:17 quand les Américains ont interdit à l'Ukraine d'accéder à l'OTAN,
00:07:20 ce qui ne manque pas de seules puisque toute cette guerre a pour origine
00:07:24 cette affaire d'entrer l'Ukraine dans l'OTAN.
00:07:26 Mais l'Ukraine étant en guerre, les Américains ont mis leur veto.
00:07:29 Donc il a été décidé qu'il y aurait des garanties bilatérales de sécurité
00:07:34 de la part d'un certain nombre de pays.
00:07:36 Les Américains n'ont pas encore signé d'ailleurs ce type d'accord
00:07:39 parce que le Congrès c'est une autre affaire.
00:07:41 Et il n'y a pas le consensus pour le faire aux États-Unis.
00:07:44 Par contre les Allemands, les Anglais et maintenant les Français l'ont fait.
00:07:47 Alors moi je suis un des rares sans doute à avoir lu ce traité,
00:07:51 la plume à la main, deux fois pour voir ce qu'il y a dedans.
00:07:54 En fait ce sont surtout des déclarations de principe,
00:07:58 des engagements à 10 ans.
00:08:00 - Et un engagement concret sur 3 milliards d'euros.
00:08:02 - Alors j'y viens, j'y viens.
00:08:05 Et là je vais peut-être faire un peu de technique parlementaire
00:08:09 mais c'est très important.
00:08:11 - Alors le plus vulgarisé possible si possible.
00:08:13 - Vous allez comprendre pourquoi c'est fondamental ce que je vais dire.
00:08:17 Le débat est organisé à l'initiative du gouvernement
00:08:20 sur la base de l'article 50-1 de la Constitution.
00:08:23 C'est-à-dire c'est un vote sur une déclaration
00:08:27 et un vote qui n'engage pas la responsabilité du gouvernement.
00:08:30 Or ce traité, précisément parce qu'il prévoit 2,7 milliards l'année dernière
00:08:36 et 3 milliards cette année, relève de l'article 53 de la Constitution.
00:08:41 Personne ne l'a dit jusqu'à présent, pas plus d'ailleurs mes collègues
00:08:44 actuels députés, ce qui me consterne.
00:08:47 Parce que c'est un problème de fond.
00:08:48 L'article 53 dit que quand les finances de l'Etat sont engagées,
00:08:53 il faut une loi de ratification.
00:08:56 Et donc un vote contraignant de ratification.
00:09:01 - Alors ce traité est-il légal selon la loi française ?
00:09:04 - Non, ça veut dire que cet argent en fait il n'est pas voté.
00:09:07 On parle de 3 milliards mais c'est 3 milliards qui flottent dans l'air
00:09:10 puisque tant que le Parlement n'a pas...
00:09:12 - Et les 2 milliards c'est de l'année dernière ont-ils été votés ?
00:09:14 - Idem.
00:09:15 - Et pourtant ils sont parvenus à l'Ukraine.
00:09:17 - C'est à voir parce que les chiffres ont été un tout petit peu gonflés
00:09:20 sur l'évaluation des matériels qu'on a livrés.
00:09:22 Mais à supposer que ce soit exact, il n'y a pas de fondement juridique
00:09:26 au transfert de ces armes ni au déboursement de cet argent.
00:09:30 Pour que cet argent soit déboursé, il faut que le Parlement le vote.
00:09:34 Si on avait été devant le Parlement en disant
00:09:37 "Mesdames, Messieurs, vous allez voter pour 2,7 + 3 milliards"
00:09:41 - On n'aurait peut-être pas eu le même accord.
00:09:43 - Je pense que le débat aurait peut-être été un tout petit peu plus compliqué.
00:09:46 Et donc on a eu un tour de passe-passe.
00:09:49 Et c'est là qu'on glisse dans la politique intérieure.
00:09:51 On voit bien qu'il y a des enjeux majeurs de politique étrangère
00:09:54 qu'on ne teste absolument pas.
00:09:56 Et cet accord était nécessaire dans la situation présente.
00:09:59 Mais la façon dont ça a été fait montre bien que derrière
00:10:02 il y avait cette volonté d'être...
00:10:04 Vous êtes pour Macron ou pour Poutine.
00:10:06 Au choix.
00:10:07 Et là, ça bascule dans du grand n'importe quoi.
00:10:10 De Gaulle, le 18 juin, Danzig, Munich,
00:10:14 Chamberlain, Daladier, tout ce qu'on veut.
00:10:17 - Évoqué par Madame Ayer, la candidate renaissance ce week-end.
00:10:22 - Ou avant-hier.
00:10:24 Tout ça est juste pathétique.
00:10:27 Je pense que le Président va en mettre une couche jeudi soir
00:10:30 puisqu'il s'invite à la télé pour nous expliquer ça.
00:10:33 - Jeudi soir à 20h et on débriefera bien sûr dans "Soir d'enfant".
00:10:35 - Je vais vous dire, à la fois parce que je travaille beaucoup
00:10:37 sur ces questions depuis longtemps et que je tiens à ce qu'il y ait
00:10:40 un règlement honnête pour cette malheureuse Ukraine
00:10:43 qui ne mérite pas ça.
00:10:45 Donc il faut l'aider.
00:10:46 Mais les Français aussi ne méritent pas un débat de ce niveau.
00:10:49 Parce que c'est franchement concernant.
00:10:51 Et puis comme ancien parlementaire, député honoraire,
00:10:54 c'est mon titre, je trouve concernant que le Parlement
00:10:58 n'ait pas voté ses crédits.
00:11:00 Donc ses crédits sont fantomatiques.
00:11:02 Tant qu'ils ne sont pas votés par la représentation nationale.
00:11:05 Désolé, moi je renvoie à l'article 53-1.
00:11:09 Si un groupe saisit demain le Conseil constitutionnel,
00:11:16 il y aura problème.
00:11:18 - Si un groupe nous écoute ce soir sur ces news,
00:11:21 peut-être que l'actualité évoluera demain.
00:11:23 - Il devait être raffiqué.
00:11:24 - On va avancer Pierre si vous voulez bien.
00:11:25 Je voudrais qu'on entende Marine Le Pen qui prit la parole également
00:11:27 à la tribune pour justifier le fait de ne pas voter
00:11:30 cet accord.
00:11:32 - Peut-être Monsieur le Premier ministre,
00:11:35 était-ce l'objectif ?
00:11:37 Vous parez du linge blanc du camp du bien
00:11:40 et rejetez l'ensemble des oppositions
00:11:43 et donc des millions de Français qu'elles représentent
00:11:45 dans le camp du mal.
00:11:47 Dans un choix indigne que vous semblez vouloir imposer.
00:11:51 Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d'être pro-Poutine.
00:11:56 Et c'était ça le piège qui s'est refermé aujourd'hui
00:11:59 sur le Rassemblement national.
00:12:01 - C'est vrai que le Rassemblement national est sur une ligne de crête.
00:12:03 Il est en pleine ascension et se dit si je bouge d'une oreille,
00:12:06 ça peut mal se terminer.
00:12:09 Donc de fait, Marine Le Pen est extrêmement prudente.
00:12:13 Et vous savez, Jordan Bardella ressemble à ce personnage
00:12:15 de Mario Bros.
00:12:17 Vous voyez dans les jeux.
00:12:18 - Je vois très bien Mario Bros.
00:12:19 - Au fur et à mesure, il monte, il monte, il monte,
00:12:21 il gravit des obstacles et il a de plus en plus de peau de banane.
00:12:27 Le rythme du jeu s'accélère.
00:12:29 On lui balance de plus en plus de trucs dans les pieds.
00:12:31 C'est compliqué de sauter.
00:12:32 - Je ne m'attendais pas à la comparaison.
00:12:33 - Mais il le va gratter, ça me fait exactement ça.
00:12:35 C'était l'impression que j'ai, parce qu'Emmanuel Macron
00:12:37 lui a balancé l'IVG.
00:12:39 La séquence était à peine terminée, on est passé à l'euthanasie.
00:12:43 - Ça marche bien Mario Bros, parce que les derniers sondages
00:12:46 donnent jusqu'à 13 points d'avance pour l'ERN.
00:12:50 Et toute la question, Gabrielle, c'est ça.
00:12:52 Et vous la soulevez.
00:12:53 Dans la majorité, la question c'est comment faire baisser cet écart ?
00:12:57 C'est la seule chose qui motive le président de la République.
00:13:00 C'est ça qui peut nous choquer.
00:13:01 - Pierre Lelouch a dit que c'était pathétique.
00:13:03 Moi, je trouve ça assez cynique de se servir de l'Ukraine
00:13:06 et de la souffrance des Ukrainiens pour régler des problèmes
00:13:09 de politique intérieure.
00:13:11 Parce que c'est vrai que le décor est extrêmement binaire.
00:13:14 Ça relève plus de Disney, il y a les méchants, les gentils.
00:13:18 - Aucune nuance.
00:13:19 - Si vous n'êtes pas avec les méchants, si vous n'êtes pas avec les gentils,
00:13:21 vous êtes très méchant.
00:13:22 - Ça rappelle un sketch des inconnus.
00:13:23 - Vous l'avez dit, aucune nuance.
00:13:25 Et le gouvernement compte là-dessus pour tirer le fil russe
00:13:30 qui est sa ligne rouge depuis le début.
00:13:32 C'est le narratif avec ce fil à tirer.
00:13:36 Alors Marine Le Pen s'est dit "je vais m'abstenir,
00:13:39 comme ça on ne pourra pas m'accuser d'être du côté...".
00:13:42 - Elle a fait le bon choix aujourd'hui, vous pensez ?
00:13:44 - Néanmoins, l'avenir nous le dira, mais elle a fait sans doute
00:13:48 le choix de la prudence.
00:13:49 - Maintenant, il faut se positionner dans le camp du bien,
00:13:51 dans le camp du mal.
00:13:52 Régis, les macronistes, si je caricature, sont les résistants,
00:13:55 là où le Rassemblement National, c'est les collabos.
00:13:58 Maintenant, à vous de jouer dans les urnes.
00:14:00 - La stratégie, politiquement, c'est habile.
00:14:03 - C'est habile, c'est une stratégie.
00:14:05 - Rendez-vous le 9 juin.
00:14:06 - Mais surtout, rendez-vous le 9 juin, vous venez de le dire,
00:14:08 il y a trois mois, est-ce qu'on va avoir pendant trois mois
00:14:11 une campagne de cet acabit ?
00:14:13 - La réponse est oui.
00:14:14 - Ce qui m'a beaucoup choqué, je vais vous dire,
00:14:16 c'est plus le ton et l'espèce de sonalité factice, théâtrale
00:14:21 de Gabriel Attal.
00:14:22 On avait l'impression que la guerre allait commencer demain
00:14:25 et que la France allait rentrer en guerre demain.
00:14:27 - Régis, vous connaissez bien cette question,
00:14:29 pardon de vous interrompre, mais est-ce qu'on n'est pas déjà
00:14:31 en guerre contre la Russie ?
00:14:32 - Non, on n'est pas déjà en guerre contre la Russie,
00:14:34 je peux vous le dire, et moi, j'étais sur le front
00:14:37 il y a un mois.
00:14:38 Quand j'entends, il y a un mois à peu près,
00:14:41 la ville d'Avdivka, à l'ouest de Donetsk,
00:14:43 est tombée aux mains des Russes.
00:14:45 Depuis, les Russes ont grignoté quelques villages,
00:14:48 il y a eu quelques avancées, c'est vrai,
00:14:50 des signes de fébrilité chez les Ukrainiens,
00:14:52 mais le président Zelensky, il nous a dit hier,
00:14:55 on n'a pas besoin des troupes françaises,
00:14:57 le front ne s'est pas écroulé.
00:14:58 - On va voir ce que dit Zelensky d'ailleurs.
00:15:00 - Gabriel Attal nous expliquait que l'heure est grave,
00:15:03 que ça y est, c'est mentir aux Français,
00:15:08 ça veut dire que c'est mentir, on instrumentalise une guerre
00:15:12 grave à des fins de base politique,
00:15:15 c'est ça qui me choque profondément.
00:15:16 - Pour revenir juste sur ce que vous disiez,
00:15:17 je vous rends tout de suite la parole,
00:15:18 donc voilà, dit M. Zelensky hier,
00:15:20 qui répondait à une télé, à nos contrats de BFM,
00:15:23 tant que l'Ukraine tient, l'armée française
00:15:25 peut rester sur le territoire français,
00:15:27 ce sont les pays de l'OTAN qui seraient amenés
00:15:29 à décider d'envoyer ou pas leur armée.
00:15:31 Il ne nous a rien demandé,
00:15:33 il ne nous a rien demandé, il n'a rien demandé.
00:15:35 - Il laisse quand même la porte ouverte à une escalade.
00:15:38 - Oui, ça ne va pas exactement dans le sens de M. Macron.
00:15:41 - Alors, je termine sur l'histoire d'envoyer des troupes au sol.
00:15:46 Tout le monde, y compris les Américains,
00:15:49 plusieurs fois ont démenti Emmanuel Macron.
00:15:52 On est intégralement seul,
00:15:54 et dans l'histoire de pas de limite, c'est pareil.
00:15:57 - Et si je prends le versant opposé,
00:15:59 est-ce que ça ne nous honore pas aussi de se tenir droit
00:16:02 face à Vladimir Poutine et de mener cette sorte de résistance ?
00:16:06 - Et je reviens à ce que disait Fabien Roussel,
00:16:08 qui dit que la guerre s'est invitée dans les foyers des Français.
00:16:17 Quand il n'y a pas de limite,
00:16:19 ça veut dire qu'on est prêt à soulever,
00:16:21 à déclarer une conscription pour envoyer nos troupes.
00:16:25 Ce ne sont pas des forces spéciales qui vont faire la guerre.
00:16:28 Il faut arrêter de dire cette espèce de fiction.
00:16:31 Cette guerre-là n'est pas faite par les forces spéciales.
00:16:33 Elle est faite par des gens qui tiennent des tranchées,
00:16:35 qui essaient de rétablir des positions de défense
00:16:38 et qui essaient de grignoter des villages au prix de pertes immenses.
00:16:41 Ce ne sont pas des opérations coup de poing,
00:16:43 comme nos forces spéciales très efficaces ont fait en Afrique.
00:16:46 C'est de la guerre, de haute intensité.
00:16:49 C'est un peu comme si, au bout de deux ans,
00:16:51 on était en 1916, après la guerre a commencé en 1914,
00:16:56 on est en 1916, c'est Verdun,
00:16:57 et on va précipiter les Français comme ça, dans cette guerre.
00:17:00 C'est ça qu'il veut Emmanuel Macron.
00:17:02 Je le dis parce que c'est ça la vérité.
00:17:05 La vérité de cette guerre, c'est qu'une guerre absolument intense,
00:17:10 d'une intensité incroyable, une guerre d'artillerie,
00:17:13 là on revient à Verdun.
00:17:14 Je l'ai déjà décrite comme Verdun avec les drones.
00:17:17 C'est exactement ça.
00:17:18 Est-ce qu'on a envie que notre jeunesse aille là-bas se sacrifier ?
00:17:21 Moi, je dis non.
00:17:23 On va répondre à cette question, et Pierre voulait répondre.
00:17:25 Est-ce que, d'une certaine façon, si on essaye d'avoir...
00:17:28 Si on essaye d'avoir une autre lecture de cette séquence politique,
00:17:32 est-ce qu'il n'y a pas une façon de dire
00:17:33 oui, la France est peut-être seule dans cette séquence,
00:17:35 mais on s'honore à vouloir tenir tête à Vladimir Poutine.
00:17:38 Vous allez me répondre, Pierre.
00:17:39 Je veux juste qu'on entende ce dernier extrait de Gabriel Hotal,
00:17:41 justement, qui nous dit que Poutine, que la Russie n'a aucune limite
00:17:44 et que nous devons nous tenir debout face à lui.
00:17:46 En Ukraine, la Russie a franchi toutes les limites.
00:17:50 Pas une horreur ne l'arrête.
00:17:52 Pas un massacre ne la rebute.
00:17:54 Mesdames et messieurs les députés,
00:17:56 Vladimir Poutine a attaqué l'Ukraine,
00:17:59 mais c'est bien plus largement à toutes nos valeurs qu'il a déclaré la guerre.
00:18:03 Par cette attaque, il a voulu changer l'ordre du monde
00:18:06 pour imposer sa loi, pour imposer la loi du plus fort,
00:18:09 où n'importe quelle puissance en quête d'affirmation
00:18:12 pourrait soumettre une nation libre, soit par le chantage, soit par les armes.
00:18:16 Par cette attaque, le Kremlin a voulu ébranler nos valeurs,
00:18:20 montrer la faiblesse des démocraties.
00:18:22 Ne nous y trompons pas.
00:18:24 C'est bien la liberté et le pluralisme qu'il remet en cause.
00:18:27 C'est bien nos modes de vie et nos valeurs qu'il agresse et qu'il veut faire tomber.
00:18:31 Pierre Lelouch, il s'agit encore de pointer du doigt
00:18:34 ce qui serait dans cette faiblesse, cette mollesse face à Vladimir Poutine.
00:18:37 Il y a deux choses qui m'inquiètent dans ce discours.
00:18:40 D'abord, c'est le décalage entre la virulence des propos
00:18:44 et de la dénonciation de la Russie.
00:18:46 On peut partager, bien sûr...
00:18:48 Et ça, ça nous honore de le dire, haut et fort.
00:18:51 D'accord, mais le problème, c'est que quand vous avez un discours aussi violent,
00:18:56 il faut derrière avoir les moyens de faire ce qu'on dit qu'on va faire implicitement.
00:19:04 Mais l'état de l'armée française aujourd'hui...
00:19:07 Mais qu'est-ce que vous comprenez ?
00:19:08 Pardon, mais qu'est-ce que vous comprenez ?
00:19:09 Qu'est-ce qu'on dit implicitement, en fait ?
00:19:10 Parce que le commun des mortels se dit "on va envoyer des troupes, ça va partir en guerre nucléaire"
00:19:14 Mais qu'est-ce que vous...
00:19:15 Mais qui vient ?
00:19:16 Qui vient ?
00:19:17 Laissez-moi terminer.
00:19:18 Pardon.
00:19:19 Allons, allons.
00:19:20 Le sujet, c'est quelles troupes ?
00:19:22 L'armée française telle qu'elle est aujourd'hui...
00:19:24 C'est l'électro-français que je vous ai dit tout à l'heure.
00:19:25 Mais bien sûr, elle n'est pas taillée pour faire ce genre de travail.
00:19:27 Bien sûr que non.
00:19:28 Il y a une ligne de front d'un millier de kilomètres.
00:19:30 Pas de sens.
00:19:31 Avec un million d'Ukrainiens mobilisés et quelque chose comme 500 000 soldats russes.
00:19:36 Aujourd'hui, en France, on a 200 chars à peu près en état de marche,
00:19:41 quelques dizaines de canons,
00:19:43 quelques dizaines d'avions d'attaque vraiment efficaces.
00:19:48 Et les Américains ne sont pas avec.
00:19:49 Et de quoi tenir une ligne de front pendant une semaine sur 80 kilomètres.
00:19:54 C'est ça l'état de l'armée.
00:19:55 C'est le résultat de 30 années de désarmement budgétaire.
00:19:58 Je me souviens de nuit entière passer à l'Assemblée,
00:20:01 à une heure du matin, tout seul, personne, pas de journaliste, personne,
00:20:06 dire ça, dire qu'on va vers le désarmement unilatéral de la France.
00:20:10 C'est la même chose en Angleterre.
00:20:11 Donc ça veut dire qu'à partir du moment...
00:20:12 C'est la même chose en Allemagne.
00:20:13 Donc ce genre de discours est totalement en décalage par rapport à la réalité.
00:20:16 Premier problème.
00:20:17 Le deuxième problème...
00:20:18 Rapidement, Pierre, pardon.
00:20:19 Je vais être très rapide.
00:20:20 Le deuxième problème, c'est que nous sommes une puissance nucléaire.
00:20:23 Et que quand on manie ce genre de concept d'ambiguïté stratégique
00:20:28 avec ce type de rhétorique, il faut savoir qu'en face,
00:20:31 il y a une doctrine nucléaire russe qui est assez rudimentaire
00:20:37 et qui consiste à escalader la guerre si les choses tournent mal.
00:20:41 Donc il faut avoir ça présent à l'esprit.
00:20:44 Poutine a parlé de destruction de la civilisation dans son dernier discours.
00:20:47 Il faut avoir ça présent à l'esprit.
00:20:48 Il y a eu en octobre 2022 un moment très tendu
00:20:54 où on n'était pas loin d'une utilisation d'armes nucléaires tactiques russes
00:20:58 de la veux même des responsables américains.
00:21:02 Donc ce ne sont pas des choses qu'on manie légèrement.
00:21:05 Donc je dis...
00:21:06 Vous savez, à l'époque du général de Gaulle...
00:21:08 Donc on joue à se faire peur.
00:21:09 Non, plus que ça.
00:21:11 Je dis qu'à l'époque du général de Gaulle, la crainte en France
00:21:14 était d'être entraîné dans une guerre décidée par les américains.
00:21:18 Là, on est rentré dans un processus d'escalade au moins verbal
00:21:23 qui est assez problématique.
00:21:25 Oui, mais c'est Emmanuel Macron.
00:21:27 Si c'est pour faire baisser le RN, c'est dramatique.
00:21:30 Oui, parce que derrière, le Kremlin réagit.
00:21:32 Gabriel, vous prenez tout de suite la parole.
00:21:34 Je voudrais juste...
00:21:35 Tu me dis de tout ça.
00:21:36 Vous avez raison, Régis.
00:21:38 Le positionnement récent d'Emmanuel Macron sur l'Ukraine fait réagir Moscou.
00:21:41 On a entendu Vladimir Poutine lors de ce discours
00:21:43 à 15 jours de l'élection présidentielle.
00:21:45 Je crois que Dmitri Medvedev, la semaine dernière,
00:21:47 un très proche, l'ancien président et très proche de Poutine,
00:21:50 avait réagi.
00:21:51 Il en a remis une hier soir.
00:21:52 Regardez ça.
00:21:53 Macron s'apprête à se rendre à Kiev, se demande-t-il.
00:21:56 C'est un trouillard zoologique.
00:21:58 Quoi qu'il en soit, je recommande à son bureau
00:22:01 de prendre plusieurs paires de caleçons.
00:22:03 Ça sentira très fort.
00:22:04 PS, j'ai écrit ça ce matin.
00:22:06 Je n'ai pas eu le temps de le publier.
00:22:08 Et le soir, il s'était déjà chié dessus.
00:22:10 Pardon, c'est ce qui est écrit.
00:22:11 "Pauvre France, voilà ce que nous répond un ancien président russe..."
00:22:16 - Que je connais.
00:22:17 - Que vous connaissez et qui vous a déjà parlé comme ça ?
00:22:20 - Et qui ne parlait pas comme ça à l'époque.
00:22:22 - Il boit, paraît-il.
00:22:23 - Oui, mais aujourd'hui, il est devenu un des porte-parole
00:22:26 les plus fanatiques de l'escalade nucléaire.
00:22:28 - Enfin, il ne faut pas...
00:22:29 Je voudrais que Gabriel prenne la parole.
00:22:31 - Ses propos sont ignobles et inacceptables.
00:22:33 - Oui.
00:22:34 - Mais ça donne une idée de la mentalité des gens qui sont en face.
00:22:37 - Gabriel Cluzel, est-ce qu'on a joué à se faire peur encore une fois
00:22:40 avec notamment ces réponses du Kremlin qui viennent un peu nous sécher ?
00:22:43 - C'est assez paradoxal.
00:22:45 Parce que, comme vous l'avez dit, l'arme nucléaire,
00:22:47 en principe, c'est dissuasif.
00:22:48 Elle est faite pour ne pas être utilisée.
00:22:50 Nous sommes d'accord.
00:22:51 Donc, le but, c'est de ne pas l'utiliser.
00:22:52 Mais c'est assez paradoxal de dire en même temps
00:22:54 "Poutine est un dangereux psychopathe prêt à tout"
00:22:56 et en même temps d'agiter la muletta devant ses yeux
00:23:02 quand les négociateurs le savent,
00:23:05 quand on s'adresse à un dangereux psychopathe,
00:23:07 on y va avec patte de velours,
00:23:10 pour ne pas l'exciter, évidemment.
00:23:12 Et tout ce qu'a dit Emmanuel Macron était propice à l'exciter.
00:23:15 Quand j'écoute Zelensky, je me dis
00:23:17 "On connaissait plus royaliste que le roi,
00:23:18 maintenant on sait qu'il y a plus écruniens que Zelensky,
00:23:21 c'est Emmanuel Macron".
00:23:22 C'est quand même un peu délirant.
00:23:24 Quant aux troupes au sol,
00:23:26 et moi je ne suis pas d'accord avec vous, Jean-Claude,
00:23:28 les familles ont peur, évidemment.
00:23:30 Je n'ai pas dit le contraire,
00:23:32 j'ai dit simplement que c'est totalement à écarter.
00:23:36 - Mais quand Fabien Boussard...
00:23:38 - Pardon, mais avant le 24 février 2022,
00:23:40 on écartait tous la possibilité d'une invasion russe en Ukraine.
00:23:43 - Et par ailleurs, j'ai été frappée par la déclaration de Gabriel Roussel,
00:23:47 qui montre quand même que c'est triste,
00:23:49 depuis qu'il n'y a plus de service militaire,
00:23:50 il y a un décalage entre la nation et l'armée,
00:23:52 parce qu'il dit "il y aura les soldats,
00:23:53 puis après il y aura nos enfants".
00:23:54 Mais pardon, les soldats, c'est aussi les enfants
00:23:57 de nombreux Français qui nous regardent.
00:24:00 - Gabriel, qu'il y ait de l'inquiétude dans les familles,
00:24:02 je partage totalement ton sentiment,
00:24:04 c'est évident que les propos aventureux,
00:24:09 ou voulus politiquement, je n'en sais plus rien,
00:24:12 du président de la République,
00:24:13 - C'est ça qu'on aimerait comprendre.
00:24:14 - L'éventuelle entrée de troupes françaises aux côtés des Ukrainiens
00:24:18 ont évidemment semé l'inquiétude.
00:24:20 - Oui, sauf que Volodymyr Zelensky lui-même, encore hier,
00:24:22 dit "les Français, vous pouvez rester chez vous,
00:24:24 pour l'instant on n'a pas besoin de vous".
00:24:25 - Je crois que il faut arrêter avec ce schéma guerrier
00:24:31 qui n'a pas de sens.
00:24:32 En réalité, c'est vrai que la dramatisation des propos d'Astry...
00:24:35 - Qui n'a pas de sens aujourd'hui ?
00:24:36 Mais qu'est-ce qu'on fait demain si l'Ukraine perd la guerre ?
00:24:38 - Bien, on a pas les troupes.
00:24:40 Et c'est l'OTAN.
00:24:41 - Donc quoi ? On parle russe dans 20 ans ?
00:24:42 - Mais alors c'est l'OTAN.
00:24:43 - Mais non, mais attendez...
00:24:44 - C'est l'OTAN si les Américains veulent bien.
00:24:46 - Voilà, c'est l'OTAN si les Américains...
00:24:47 Et on va se battre tous seuls contre la Russie.
00:24:49 Mais c'est ridicule.
00:24:50 - Donc, qui a une dramatisation du président ?
00:24:54 - Je laisse Jean-Claude terminer, Régis, vous prenez la suite.
00:24:56 - Qui a une dramatisation des propos du président qu'on peut regretter ?
00:24:58 Je suis le premier à partager ton sentiment.
00:25:00 On peut même élargir cette remarque au propos de M. Attal ce soir.
00:25:05 Pourquoi ?
00:25:06 Parce qu'il faut dramatiser au maximum la situation
00:25:09 et la gravité de la situation
00:25:11 pour bien mettre le nez dans ces difficultés à Marine Le Pen.
00:25:15 - Est-ce que cette séquence...
00:25:16 - Et c'est ça qu'on peut regretter.
00:25:17 - J'arrive, cher Pierre.
00:25:18 - Cette séquence ne représente-t-elle pas un moment de bascule dans ce conflit ?
00:25:21 Question posée au général Clermont tout à l'heure par Laurence Ferrari.
00:25:23 Régis, vous rebondissez.
00:25:25 - Nous sommes à un moment de bascule de ce conflit.
00:25:28 Et le moment de bascule du conflit, il est lié au fait que les Américains
00:25:31 se retirent pour l'instant du conflit momentanément
00:25:33 et laissent un vide stratégique que les Européens doivent occuper.
00:25:37 Et quel est le pays le mieux placé pour occuper ce vide stratégique ?
00:25:39 C'est la France, pour une raison assez simple.
00:25:41 C'est qu'elle a une puissance nucléaire de plein droit
00:25:45 qui peut peser sur les événements.
00:25:46 Donc c'est effectivement une bascule de ce conflit
00:25:49 et une bascule également de la position française.
00:25:51 Puisqu'on voit bien qu'on a changé de position.
00:25:53 - Régis ?
00:25:54 - Non, je crois que...
00:25:55 - C'est un moment de bascule, comme le dit le général Clermont ?
00:25:56 - Un moment de bascule ?
00:25:57 Alors sur la question du front, je serais un peu plus...
00:25:59 - Je vous dirais le suivant.
00:26:00 - Les possibilités que les Russes franchissent,
00:26:03 en tout cas que le front s'effondre,
00:26:05 que les Ukrainiens s'effondrent,
00:26:07 il y a des perspectives qui sont annoncées au printemps, peut-être à l'été.
00:26:11 Donc on n'y est pas encore.
00:26:13 Et parfois, c'est vrai que les Ukrainiens ont du mal à retrouver des lignes de défense.
00:26:16 Ils sont aujourd'hui en position de défense et que les Russes grignotent.
00:26:20 Mais il n'y a pas de percée véritable.
00:26:22 Donc la question, quand on entend ces propos-là,
00:26:25 même les propos d'Emmanuel Macron,
00:26:27 on n'est pas dans une situation plus dramatique pour l'Ukraine qu'il y a un mois,
00:26:31 ni même qu'elle sera dans un mois.
00:26:33 - Elle est juste plus dramatique pour nous la situation, en fait.
00:26:35 - Oui, mais parce que pour nous, ce dont on se rend compte,
00:26:38 c'est qu'en effet, si la Russie gagne,
00:26:40 et il y a des possibilités, il y a des chances que la Russie gagne,
00:26:42 on n'a pas l'équipement militaire.
00:26:45 On expliquait tout à l'heure comment Pierre Lecoultre disait que
00:26:48 depuis des années, on a détricoté notre armée,
00:26:51 on a détricoté nos industries de défense,
00:26:53 même s'il en reste certaines, mais on est devenu tout petit, tout petit.
00:26:56 Et que là, aujourd'hui, il faut de la masse.
00:26:58 Et de la masse, ça veut dire quoi ?
00:27:00 Ça veut dire des soldats, ça veut dire des tanks,
00:27:02 ça veut dire de l'artillerie.
00:27:04 Et ça, on n'a pas.
00:27:05 Là, on a un vrai problème, parce qu'on veut jouer dans la cour des grands
00:27:08 en affrontant Poutine, mais on n'a pas le matériel.
00:27:11 Jeudi, 20h, le président de la République prend la parole
00:27:15 en simultané sur France 2 et sur TF1.
00:27:18 Peut-on imaginer qu'Emmanuel Macron annonce que le pays est en train d'économiser de guerre ?
00:27:23 Il devrait.
00:27:25 C'est ça que je veux dire.
00:27:27 C'est envisageable ?
00:27:28 Attendez.
00:27:29 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:27:31 On peut penser ce que pense le président.
00:27:33 Ce n'est pas du tout mon analyse.
00:27:35 En vérité, la crainte en Europe aujourd'hui,
00:27:37 c'est que le front s'effondre à l'été quand il y aura une grosse...
00:27:40 Parce que tout le monde pense qu'il y aura une grosse offensive russe,
00:27:43 que les matériels américains n'arrivent plus.
00:27:45 Il y a un doute même sur le maintien des Américains dans l'OTAN
00:27:48 après l'élection d'un Trump à la fin de l'année.
00:27:50 Donc, ces paniques abordent partout, pas seulement en France, en Norvège,
00:27:53 en Allemagne, en Pologne et ailleurs.
00:27:55 Donc, tout le monde dit, qu'est-ce qu'on fait ?
00:27:57 D'accord.
00:27:58 Donc, le président, il a choisi une ligne qui consiste à dire,
00:28:01 on est en 38, ils vont attaquer.
00:28:03 Si jamais ils prennent l'Ukraine, ils vont prendre le reste.
00:28:05 Ce n'est pas du tout mon analyse, mais enfin, c'est la sienne.
00:28:08 Ils vont arrêter l'Ukraine, vous croyez ?
00:28:10 Ils ne vont même pas prendre toute l'Ukraine.
00:28:12 Ils veulent la partie Est.
00:28:14 L'Europe, c'est ça.
00:28:15 Mais attention, soyons clairs, Pierre, parce qu'il y a des gens qui nous regardent,
00:28:17 qui n'ont pas vos connaissances, mais il y a deux ans,
00:28:19 Vladimir Poutine veut prendre Kiev.
00:28:21 Il veut prendre Kiev, au départ.
00:28:23 C'est un petit peu différent.
00:28:24 Je voudrais juste...
00:28:25 C'est un petit peu différent entre prendre Kiev et attaquer un pays de l'OTAN.
00:28:28 Vous avez raison.
00:28:29 Je voudrais juste terminer.
00:28:30 Allez-y, Pierre.
00:28:31 Avec l'armée russe cabossée qu'il a aujourd'hui,
00:28:34 qui a perdu des milliers de chars et d'équipements,
00:28:36 il n'est pas en état de conquérir l'Ukraine,
00:28:39 et encore moins de l'occuper et de l'administrer pendant des années.
00:28:42 Donc tout ça, c'est du pipo.
00:28:44 Ce qu'il peut prendre et conserver, c'est le Donetsk et la Crimée.
00:28:48 Peut-être un peu plus si son offensive d'été fonctionne.
00:28:51 Mais ayant dit cela, attendez, je reviens quand même sur l'essentiel.
00:28:54 Supposons que le président de la République ait raison.
00:28:57 En tout cas, c'est sa ligne, et il est le président de la République,
00:28:59 donc c'est la politique de la France.
00:29:00 Mais pour que ce soit cohérent,
00:29:02 alors pour une fois, il faut que le mot "réarmement" ait un sens.
00:29:05 Et pas seulement pour faire des bébés.
00:29:07 Il faut, à ce moment-là, si c'est ça ce qui se passe,
00:29:10 alors il faut que l'économie de guerre soit immédiatement là.
00:29:14 - Rappelez-nous, ça veut dire quoi "entrer en économie de guerre" ?
00:29:16 - Ah ben ça veut dire que...
00:29:17 - Concrètement, en quelques mots pour les Français qui...
00:29:19 - Ça veut dire que toutes les usines qui produisent, je sais pas moi,
00:29:21 des landaux ou des machines à laver, s'il en reste encore,
00:29:24 ou des automobiles, se mettent à faire des chars et des morceaux d'avions.
00:29:27 Et des missiles.
00:29:28 Ça veut dire que le budget de défense, qui est à 2% à peine,
00:29:32 va monter à 5, 6, 7, 8% comme il était au début de la guerre froide.
00:29:36 C'est ça l'histoire.
00:29:37 C'est que tout d'un coup, il faut que le pays bascule dans quelque chose...
00:29:41 - Ça tombe mal, dans la situation financière qui est la nôtre, ça tombe mal.
00:29:44 - Non mais...
00:29:45 - Quand les Allemands ont occupé tout la France...
00:29:47 - Mais attendez, pas tous en même temps.
00:29:48 Concluez Pierre, s'il vous plaît.
00:29:49 - Je conclue.
00:29:50 Il y a des façons de faire.
00:29:52 On peut faire un grand emprunt de guerre,
00:29:54 on peut faire un grand emprunt aussi au niveau européen,
00:29:56 mais là les Allemands le refusent.
00:29:58 Mais si on veut avoir quelque chose de cohérent par rapport au discours,
00:30:02 alors jeudi soir, il doit annoncer la conscription à nouveau,
00:30:07 parce qu'il faut des hommes, et il faut des matériels.
00:30:10 - Pierre, je crois que ce que l'on peut...
00:30:12 - Je crois que les Français ont envie de mourir pour l'Ukraine.
00:30:14 - Non mais, c'est pas une histoire de vie, c'est pas de mourir pour l'Ukraine,
00:30:17 c'est d'être prêt à la menace qu'il décrit.
00:30:20 - Pierre, si tu permets, jeudi soir, je pense qu'il annoncera
00:30:24 le développement d'un centre de production européen,
00:30:28 d'un armement européen.
00:30:30 - Ça n'existe pas.
00:30:31 - Mais ça n'existe pas, c'est ce qu'il va annoncer pour que ça existe.
00:30:35 Ça aura davantage de sens, ça sera long,
00:30:38 mais ça aura davantage de sens que de remettre la France dans une économie de guerre,
00:30:44 mon Dieu, avec quels moyens ?
00:30:45 - Qu'attendre de jeudi soir et du chef de l'État, Gabrielle, un dernier mot ?
00:30:49 - On peut surtout ne pas exclure que tout cela ne soit qu'une vaste pièce de théâtre,
00:30:53 tout simplement.
00:30:55 - Oui, on revient à notre propos initial, juste mettre le R.L. face à ses responsabilités.
00:30:59 - Le R.L. est mis pour un effet drapeau, vous savez, quand il y a une guerre,
00:31:02 on se rassemble autour du président, on repart en 40.
00:31:08 - C'est terrible de faire ça.
00:31:10 - Ce qui m'a semblé intéressant dans le propos de Marine Le Pen,
00:31:13 c'est qu'elle a dit, au moment où il a parlé des troupes au sol,
00:31:16 il a forcé les autres pays européens à se positionner, à dire "nous, on n'en verra personne".
00:31:20 Et de ce fait, loin d'inquiéter Vladimir Poutine, il l'a indirectement rassuré.
00:31:24 Donc, si c'est une pièce de théâtre, elle est vraiment dramatique et détestable.
00:31:31 - Et ce qu'a fait Marine Le Pen cet après-midi, c'était quoi ?
00:31:34 Soutien à l'Ukraine, absolument, mais en se surfant sur les portes,
00:31:37 les peurs des Français, les inquiétudes.
00:31:39 On ne sait pas avec quels moyens le Rassemblement national pourrait aider l'Ukraine en question.
00:31:46 C'est pour ça que la pièce de théâtre n'est pas totalement à exclure.
00:31:50 - Réponse jeudi soir, avec cette attendue interview du président de la République à 20h,
00:31:56 qu'on débriefera sur Soir Info dans Soir Info.
00:31:58 23h quasiment, à quelques secondes près, Morine Vidal, L'Essentiel.
00:32:01 Et on se retrouve pour un tout autre sujet,
00:32:03 ces étudiants juifs insultés par des militants d'extrême-gauche tout à l'heure dans l'enceinte de Sciences Po.
00:32:11 (Générique)
00:32:16 - Le corps d'une fillette de 4 ans a été retrouvé dans le Gard,
00:32:20 emporté par une rivière encrue.
00:32:23 Le bilan monte à 6 morts, avec les intempéries survenues ces derniers jours.
00:32:27 Le frère de la fillette âgée de 13 ans et lui, toujours porté disparu.
00:32:31 Les deux enfants et leur père avaient été emportés alors qu'ils se trouvaient en voiture.
00:32:34 Samedi soir, en Ardèche, également un homme n'a pas encore été retrouvé.
00:32:38 13 membres présumés du gang Décède Mafia interpellés à Marseille.
00:32:43 L'un des principaux gangs impliqués dans le trafic de drogue,
00:32:46 à l'origine d'une cinquantaine d'homicides dans la cité phocéenne.
00:32:49 Gérald Darmanin a félicité les forces de l'ordre dans un X.
00:32:52 Ce coup de filet intervient quelques jours après l'interpellation du chef du clan Yoda,
00:32:56 principal rival de la Décède Mafia.
00:32:59 Enfin, un bateau d'aide alimentaire direction Gaza a quitté Chypre ce matin.
00:33:03 À bord, 200 tonnes de vivres, riz, farine, conserves qui doivent être distribuées au Gaza Oui.
00:33:08 Chypre est le pays de l'Union Européenne le plus proche de l'enclave palestinienne située à quelque 370 km.
00:33:14 Il s'agit du premier bateau d'aide alimentaire acheminé vers Gaza.
00:33:18 On est toujours avec, merci beaucoup Maureen, à rendez-vous dans 30 minutes.
00:33:21 On est toujours avec Gabriel Cluzel, Pierre Lelouch, Jean-Claude Dacier, Régis Le Sommier.
00:33:24 Ce matin, des étudiants pro-palestiniens se sont introduits dans l'amphithéâtre Boutmy de l'université Sciences Po Paris.
00:33:30 Ils l'ont renommée, comme vous le voyez, l'amphithéâtre Gaza.
00:33:33 Ils ont empêché une étudiante, membre de l'UEJF, l'Union des étudiants juifs de France,
00:33:38 d'y entrer en l'insultant de sionistes.
00:33:40 "Non, tu es une sioniste, tu ne rentres pas."
00:33:42 La ministre de l'Enseignement supérieur s'est rendue dans l'université cet après-midi.
00:33:45 L'UEJF, de son côté, appelle à des sanctions exemplaires, récapitulatives de ce qui s'est passé avec Alice Sommerer.
00:33:56 Des chants en hommage aux victimes palestiniennes.
00:33:59 A Sciences Po Paris, les étudiants ont occupé l'amphithéâtre Boutmy et l'ont rebaptisé amphithéâtre Gaza.
00:34:06 Ils ont ensuite interdit à une étudiante d'y entrer en criant "ne la laissez pas entrer, c'est une sioniste".
00:34:12 Des propos honteux selon Sarah Ouaklil, vice-présidente de l'UEJF.
00:34:16 "Donc on attend une condamnation évidemment ferme et entière de la part de tout corps,
00:34:21 que ce soit ministériel ou de la direction de Sciences Po.
00:34:25 Ils ont commencé à réagir à travers des tweets, mais sans jamais mentionner le mot d'antisémitisme."
00:34:31 Devant l'université, plusieurs membres de l'UEJF ont réclamé à ce qu'un hommage soit rendu à toutes les victimes.
00:34:39 La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retaillot a déclaré regretter cette situation et s'est ensuite rendue sur place.
00:34:46 "Nos établissements sont des lieux d'études et de débats. Le droit doit y être strictement respecté.
00:34:51 Il est intolérable et choquant d'y subir la moindre discrimination, la moindre incitation à la haine.
00:34:57 Je viens de me rendre à Sciences Po pour faire un point avec la direction. Notre fermeté ne faiblira pas."
00:35:02 De son côté, Eric Ciotti a manifesté son soutien aux étudiants de confession juive,
00:35:07 en rappelant que ces discriminations ne doivent en aucun cas être acceptées.
00:35:11 "Gabriel Cluzel, un commentaire. Combien de temps est-ce qu'on va tolérer ça ?
00:35:16 Combien de parents, depuis le 7 octobre, ont sorti leurs enfants d'un lycée ou de l'université
00:35:21 parce qu'ils sont intimidés par ce que juif au quotidien ?
00:35:24 Oui, bien sûr, il y en a beaucoup qui témoignent que leurs enfants ne veulent plus,
00:35:28 ne peuvent plus aller suivre leurs études normalement.
00:35:32 Mais moi, ce qui m'étonne, c'est la surprise ou la fausse surprise de certains.
00:35:36 Parce qu'en réalité, nous savons bien que, pour ceux qui s'y intéressent,
00:35:40 l'extrême gauche gangrène tout l'enseignement supérieur.
00:35:44 Alors, moins l'enseignement scientifique, mais de l'ENS à Sciences Po,
00:35:48 même j'ai vu la Uofin, les universités de lettres, depuis bien longtemps.
00:35:54 Et là, nous en avons évidemment une expression particulièrement terrible après ce 7 octobre.
00:36:02 Mais pour ceux qui connaissent vraiment le milieu, il n'y a rien d'étonnant.
00:36:06 D'ailleurs, je trouve la réponse de Mme Retailleau assez molle, si j'ose dire.
00:36:11 Je vous rappelle qu'en 2019, c'était à Sciences Po, je crois,
00:36:15 Finkielkraut, Alain Finkielkraut a été interdit d'intervention.
00:36:20 Il n'a pas pu faire sa conférence.
00:36:22 Et que s'est-il passé ? Rien du tout.
00:36:24 En fait, à l'ENS, il y a des interventions régulières de Mme Butler,
00:36:31 dont on connaît aujourd'hui les options.
00:36:33 Ça ne dérange absolument personne.
00:36:35 Et là encore, le ministre de l'enseignement supérieur
00:36:38 était à chaque fois d'une discrétion de violette.
00:36:40 Et tout d'un coup, on pose des cris, des "oh", des "ah".
00:36:42 Non, ça n'a rien d'étonnant.
00:36:44 Aujourd'hui, l'enseignement supérieur est majoritairement aux mains de l'extrême-gauche.
00:36:47 Ce n'est pas la première fois que ça arrive à Sciences Po Paris.
00:36:50 Je pourrais vous rappeler également ce qui s'est passé à Sciences Po Menton.
00:36:53 Des tracts pro-palestiniens avaient fait polémique le 10 octobre dernier
00:36:56 en assis le Hamas à des résistants palestiniens de Gaza.
00:37:00 Je voudrais juste que vous voyiez, Pierre, avant que vous réagissiez,
00:37:03 le communiqué de Sciences Po.
00:37:04 Parce que ça m'a presque, je ne sais pas plus, mais autant choqué
00:37:07 que les faits survenus aujourd'hui.
00:37:09 Sciences Po déplore une action et les pratiques utilisées
00:37:12 qui s'inscrivent délibérément hors du cadre fixé en matière d'engagement
00:37:16 et de vie associative.
00:37:17 L'administration se réserve le droit de saisir dès à présent
00:37:20 la section disciplinaire à l'encontre de certains étudiants.
00:37:24 Il n'y a pas un mot qui manque dans ce communiqué ?
00:37:27 Il n'y a pas un mot qui manque dans ce communiqué ?
00:37:30 Le mot "antisémitisme", peut-être, qui n'est pas relevé,
00:37:33 alors que l'antisémitisme crasse.
00:37:35 On est dans un déni de réalité permanent.
00:37:37 J'ai un même maladie qui est à Harvard.
00:37:39 Moi, j'ai été étudiant dans les deux.
00:37:40 Je me souviens de cet amphithéâtre Boutmy, bien sûr.
00:37:43 L'amphithéâtre principal de Sciences Po.
00:37:45 Bien sûr.
00:37:46 C'est catastrophique de voir à quel point les dirigeants d'universités
00:37:49 se couchent littéralement devant ce qui se passe.
00:37:51 Mais ils participent d'une certaine façon.
00:37:53 Quand j'étais étudiant, j'étais juste après 68,
00:37:55 c'était droite-gauche violent.
00:37:57 Il y avait des affrontements droite-gauche.
00:37:59 Mais aujourd'hui, ce n'est pas ça.
00:38:01 Aujourd'hui, vous avez une pénétration de l'extrême-gauche
00:38:04 par les mouvements dits néocoloniaux
00:38:07 qui se battent au nom de l'antiracisme,
00:38:10 mais qui font en fait du racisme à l'État brut.
00:38:14 L'extrême-gauche, aujourd'hui, vend du racisme et de l'antisémitisme.
00:38:18 C'est absolument dramatique de voir ça,
00:38:21 à quel point le combat politique a totalement dévié.
00:38:24 Je termine sur une réflexion.
00:38:26 Dans les deux discussions qu'on vient d'avoir,
00:38:28 l'une sur l'Ukraine et l'autre sur Sciences Po,
00:38:31 qu'est-ce qu'on voit ?
00:38:33 C'est que d'un côté, le gouvernement essaye d'importer l'Ukraine
00:38:38 dans le débat politique en France,
00:38:40 alors que s'agissant de Gaza,
00:38:42 on essaye au contraire d'exporter
00:38:44 et de dire que ça ne nous concerne pas.
00:38:46 Mais ça nous concerne.
00:38:47 Et les autorités françaises seraient bien de considérer
00:38:49 qu'il y a un problème majeur d'antisémitisme
00:38:51 et probablement durable à cause de cette affaire.
00:38:54 Le patron de LR a réagi.
00:38:55 Éric Ciotti, une limite intolérable a été franchie à Sciences Po
00:38:58 où l'antisémitisme de l'extrême-gauche est assumé en toute impunité,
00:39:01 tout mon soutien aux étudiants de l'UJF.
00:39:04 Face à ces comportements ignobles,
00:39:06 ces individus doivent être sévèrement sanctionnés.
00:39:08 Il y a ces insultes, ces affrontements physiques qui ont eu lieu.
00:39:11 Je le rappelle, cette étudiante réagisse non admise
00:39:14 dans l'amphithéâtre en raison de son judaïsme.
00:39:16 Ça ne s'est pas passé sous Vichy.
00:39:18 Ça s'est passé dans la France de 2024.
00:39:20 Peut-être qu'on pourrait dire à M. Attal,
00:39:22 plutôt que de nous asséner le retour des heures sombres,
00:39:25 peut-être se préoccuper dans un premier temps
00:39:26 de ce qui se passe à Sciences Po Paris.
00:39:28 - C'est ça. Et puis surtout quand on le voit,
00:39:30 cette photo qui est derrière nous,
00:39:33 on ne voit pas un cours.
00:39:35 On voit des militants qui sont en train de tenir une AG
00:39:38 avec des drapeaux palestiniens.
00:39:39 Et tout à coup, il y a sur le côté Sciences Po, 150 ans.
00:39:42 Moi aussi, j'ai été étudiant à Sciences Po.
00:39:44 Et je me souviens qu'à l'époque, il y avait en effet
00:39:46 beaucoup d'affrontements.
00:39:47 Il y avait des jeunes qui étaient très politisés.
00:39:49 Mais on avait un prof d'histoire, nous,
00:39:51 qui nous avait fait refaire le procès Pétain.
00:39:53 Et on était chacun, il y avait des gens qui étaient très à gauche.
00:39:56 Il leur avait demandé de faire la défense de Pétain
00:39:58 pour se mettre dans la peau, pour expliquer,
00:40:01 pour essayer de comprendre.
00:40:02 - Je ne suis pas sûr qu'on revoie un tel exercice aujourd'hui.
00:40:04 - Tout le monde se pliait à la règle.
00:40:06 C'était dicté par le prof.
00:40:07 Là, ce n'est pas un prof qui mène les débats.
00:40:09 Ce sont des gens qui sont complètement militants.
00:40:12 - Ce sont des gens qui veulent réduire les Juifs au silence.
00:40:14 - Bien sûr.
00:40:15 - Tout simplement. Tu sors parce que tu es sioniste.
00:40:17 Interdit aux Juifs. C'est Vichy.
00:40:20 - Mais au nom de l'antiracisme.
00:40:23 - C'est le paradoxe insupportable.
00:40:25 - Jean-Claude Bassier qui n'a pas réagi.
00:40:27 - C'est une préoccupation qui dépasse largement Sciences Po.
00:40:30 Il y a maintenant des affrontements d'une grande violence.
00:40:33 - Bien sûr.
00:40:34 - Dans la plupart de nos pays occidentaux.
00:40:37 Il y a une porosité évidente en France.
00:40:40 Entre l'extrême gauche que portent beaucoup de mouvements pro-palestiniens.
00:40:45 Mais c'est vrai aussi aux Etats-Unis.
00:40:47 C'est vrai aussi en Angleterre.
00:40:48 Et ce qui me frappe, mon cher Pierre,
00:40:50 c'est la dégradation profonde, importante, très large
00:40:56 de l'image et de la politique israélienne
00:41:00 dans la plupart des pays occidentaux.
00:41:02 C'est une préoccupation que l'on doit,
00:41:04 quand on est responsable et raisonnable,
00:41:06 prendre en compte et essayer de voir que même l'Amérique de Biden
00:41:10 n'arrive pas à bloquer les bombardements israéliens sur Gaza,
00:41:16 n'arrive pas à établir encore un nouveau cessez-le-feu
00:41:20 pour essayer de récupérer quelques otages, mon Dieu,
00:41:23 s'il en reste en vie,
00:41:25 et n'arrête pas non plus d'essayer de ramener
00:41:30 une esquisse d'esquisse de dialogue,
00:41:32 si c'est encore possible,
00:41:34 pour essayer de rétablir une situation...
00:41:37 - Attendez, juste, Gabriel, et...
00:41:39 - Il y a un problème avec ses étudiants.
00:41:41 - Mais bien sûr.
00:41:42 - Parce que c'est eux qui ont fait élire Biden
00:41:44 et qui ne vont pas voter pour lui aujourd'hui.
00:41:46 - Bien sûr, c'est bien le problème.
00:41:48 - Gabriel, Jean-Claude évoquait l'Angleterre.
00:41:50 J'entendais notre ami sociologue,
00:41:53 qui est souvent chez Laurence Ferrari notamment,
00:41:55 qui l'était tout à l'heure en tout cas, Sabrina Medjéber,
00:41:57 rappeler, et ça je l'ignorais, qu'à Londres,
00:41:59 désormais, vous trouvez des "no-jew zones",
00:42:02 des zones, des endroits interdits,
00:42:04 au jus des "no-jew zones".
00:42:06 - Ça devient dramatique.
00:42:08 - Que font nos dirigeants ?
00:42:09 Ça se banalise dans les écoles les plus élitistes.
00:42:11 Sciences Po pareil, qui forment les élites de demain.
00:42:13 La manif du 8 mars pour le droit des femmes,
00:42:15 où on a entendu ces pro-palestiniennes insulter,
00:42:17 et je ne vais pas rappeler l'insulte,
00:42:19 contre une jeune femme juive.
00:42:20 Le pogrom qui est eu pendant la cérémonie des Césars,
00:42:23 quasiment seulement consacré à ce qui se passe dans Gaza,
00:42:28 qui est tragique, mais on ne peut pas nier l'un sans évoquer l'autre.
00:42:32 Évoquer l'un sans nier l'autre, vous m'avez compris.
00:42:34 On est à plus de 1000% d'augmentation d'actes antisémites.
00:42:37 L'antisémitisme est quasiment global et s'installe dans la société.
00:42:40 - Je vous laisse imaginer simplement la scène d'aujourd'hui,
00:42:42 une jeune étudiante juive qui ne peut pas rentrer dans cet amphithéâtre,
00:42:47 simplement 10 ans auparavant.
00:42:49 10 ans auparavant, ça aurait été une déflagration.
00:42:52 Mais là, il y a une complaisance avec cet antisémitisme, c'est évident.
00:42:56 Regardez le minimum syndical dans le message,
00:42:58 c'est vraiment le minimum, tant de Sciences Po
00:43:01 que de la ministre de l'Enseignement supérieur.
00:43:04 - C'est normalisé.
00:43:05 - Aujourd'hui, cet antisémitisme, parce qu'il vient de populations
00:43:09 qui sont soutenues par l'extrême gauche, qui sont réputées être opprimées,
00:43:14 donc qui ont tous les droits, en réalité, il est admis.
00:43:17 Cet antisémitisme est admis.
00:43:19 Il faut quand même s'en rendre compte.
00:43:20 Moi, je suis terrifiée par le peu de réactions.
00:43:22 Est-ce que c'est les étudiants qui ont organisé ?
00:43:24 Ils ne sont pas arrivés par l'opération du Saint-Esprit,
00:43:26 ces militants pro-palestiniens.
00:43:27 Quelqu'un leur a ouvert.
00:43:28 Il y a des cartes d'étudiants qui ont dû circuler.
00:43:30 A minima, il y avait des étudiants qui étaient tout à fait favorables.
00:43:33 Est-ce qu'il y a eu des sanctions ? Pas du tout.
00:43:35 - Il y a une soixantaine d'étudiants qui, dans un premier temps, ont bloqué un amphithéâtre.
00:43:39 Des drapeaux palestiniens ont été arborés dans la salle.
00:43:42 Ensuite, il y a un mouvement qui s'est suivi.
00:43:44 - Vous avez souvenez ce qui s'est passé à Bordeaux ?
00:43:46 Ils avaient dévasté l'université de Bordeaux.
00:43:47 Il ne s'est rien passé.
00:43:48 Donc, je doute fort que ceci soit sanctionné.
00:43:50 Cet antisémitisme est tout à fait toléré.
00:43:52 Donc, il faut arrêter de nous dire que, dans notre pays,
00:43:55 on lutte contre l'antisémitisme.
00:43:56 C'est faux.
00:43:57 - Je voudrais juste que vous entendiez Rachel Khan,
00:43:59 qui est particulièrement active dans cette façon de dénoncer
00:44:03 l'antisémitisme depuis, notamment, le 7 octobre,
00:44:06 qui était là encore, chez Laurence.
00:44:07 Écoutez ce qu'elle en dit, parce que je voudrais que vous réagissiez.
00:44:10 - Ça fait plusieurs années, bien avant le 7 octobre,
00:44:13 que l'ensemble de cette situation a été préparée
00:44:15 pour qu'on n'arrive plus à se défendre.
00:44:18 Nous avons été idéologiquement désarmés.
00:44:21 Maintenant, on entre dans ce judaïsme clandestin,
00:44:25 où le sunnisme est le botox de l'antisémitisme profond,
00:44:28 et où cette jeune femme qui n'a pas pu rentrer à la fac,
00:44:31 je pense que ça doit être une jeune femme qui doit avoir 20 ans,
00:44:35 donc elle a grandi avec Ilhan Alimi,
00:44:37 elle a grandi avec Toulouse,
00:44:39 elle a grandi avec Lipert Kacher,
00:44:41 jusqu'à aujourd'hui, ne pas pouvoir rentrer dans cette université,
00:44:45 c'est absolument honteux.
00:44:46 - Le sunnisme est le botox de l'antisémitisme,
00:44:49 et nous sommes désarmés idéologiquement.
00:44:51 Que dire de plus ?
00:44:52 - Je vais dire un mot à Jean-Claude,
00:44:54 je vais venir à ce qu'il a dit tout à l'heure.
00:44:56 Madame Khan a raison de rappeler que c'est un phénomène ancien.
00:44:59 Moi j'ai fait voter une loi
00:45:01 qui double les peines en cas d'attaque raciste et antisémite,
00:45:05 c'était en 2003, il y a 21 ans.
00:45:07 Et depuis on a eu Alimi,
00:45:09 on a eu les pauvres femmes défenestrées,
00:45:13 des choses épouvantables.
00:45:14 - Ça s'est aggravé quand même, considérablement.
00:45:18 - D'accord, mais malheureusement, la maladie elle est là,
00:45:21 et elle est liée au changement de population à l'intérieur du pays.
00:45:25 - C'est débridé le 7 octobre.
00:45:27 - Mais il y a un changement de population, il a raison, bien sûr.
00:45:30 - Il y a un antisémitisme qui est des extrêmes droits dans le temps,
00:45:33 qui est devenu très proche des mouvances musulmanes islamistes,
00:45:36 c'est quand même ça la réalité.
00:45:38 Gaza ajoute une touche supplémentaire.
00:45:41 - Une grosse touche.
00:45:42 - Je voudrais juste dire un mot sur Gaza.
00:45:44 J'ai dit depuis le début à quel point je trouvais que la politique de Netanyahou n'était pas la bonne,
00:45:49 pour gérer cette horreur du 7 octobre.
00:45:51 Mais quand même un mot.
00:45:54 Si demain il y a un cessez-le-feu,
00:45:56 je le demande à tout le monde, y compris la France, l'État israélien, tout le monde,
00:45:59 qu'est-ce qui se passe ?
00:46:00 Il se passe que les types qui sont cachés dans les tunnels,
00:46:03 les gens du Hamas, garderont le pouvoir à Gaza.
00:46:06 Les tueurs garderont le pouvoir.
00:46:08 - Le principal problème des Gazaouis c'est le Hamas.
00:46:11 - C'est tout le problème.
00:46:12 Vous avez une équipe de tueurs qui utilise sa population comme otage,
00:46:17 dans une situation de chantage où on échange des otages,
00:46:21 et on joue avec le temps pour augmenter la pression sur Israël,
00:46:24 qui est maintenant dénoncée comme l'État bourreau devant la cour internationale.
00:46:28 - Pierre et Jean-Claude, s'il vous plaît,
00:46:30 voyez avec moi le tweet d'Aurore Berger, pour qu'on puisse rebondir.
00:46:34 La ministre qui dit ce qui s'est passé à un nom, l'antisémitisme,
00:46:37 demander le nom des gens, les filtrer à l'entrée,
00:46:39 assimiler leur nom à la politique du gouvernement israélien,
00:46:42 c'est insupportable et illégal.
00:46:44 Rien ne le justifiera jamais.
00:46:46 Soutien à l'UEJF.
00:46:47 Je voudrais juste que vous lisiez avec moi et vous reprenez le communiqué de l'Uni,
00:46:51 une autre association étudiante.
00:46:53 C'est Quentin Cotton qui s'exprime, responsable du syndicat uni à Sciences Po.
00:46:57 Des associations d'extrême gauche ont occupé l'amphithéâtre historique.
00:47:00 Cela viserait à organiser des temps de débat,
00:47:03 dont un sur le thème judaïsme et antisionisme,
00:47:06 ainsi que de demander à l'administration de prendre des positions
00:47:09 contre les actions d'Israël dans le conflit en cours au Moyen-Orient.
00:47:12 Nous demandons à l'administration de réagir avec fermeté
00:47:14 face aux organisateurs de ce trouble.
00:47:16 - Et le général Darmanin, il va faire quoi ?
00:47:18 Parce que lui qui est si prond à dissoudre les associations d'extrême droite...
00:47:21 - On va faire des discours !
00:47:23 - On va faire des discours avec grande fermeté ?
00:47:25 - On va faire des grands discours et l'opinion raciste le continue.
00:47:28 - Ça dépasse les compétences de M. Darmanin et même sa responsabilité.
00:47:33 - Moi je me souviens...
00:47:35 - Alors, je suis un critère ou autre, il y arrive très bien.
00:47:37 - On nous dit qu'il faut aller défendre l'UQAM, défendre nos valeurs,
00:47:40 mais on n'est pas capable de défendre nos valeurs chez nous.
00:47:42 C'est quand même assez effrayant quand...
00:47:44 - C'est ça.
00:47:45 - C'est M. Attal cet après-midi à la tribune de l'Assemblée nationale
00:47:49 qui nous explique qu'il faut aller très loin et que nos valeurs sont en péril
00:47:53 si Vladimir Poutine gagne.
00:47:55 Vladimir Poutine n'a pas gagné, mais là, nos valeurs sont clairement en péril.
00:47:58 - Il n'y avait pas un antisémitisme de cette ampleur-là dans les 30 ans français ?
00:48:01 - Non, non, non.
00:48:02 - Et Dieu sait qu'il y avait l'action française.
00:48:04 - Bien sûr, il y avait des...
00:48:06 - Il n'y avait pas cet antisémisme ?
00:48:07 - Pierre, moi je me souviens de 1967, la première guerre qui a vraiment posé l'existence d'Israël.
00:48:13 Le soutien en France était total.
00:48:16 - Total, bien sûr.
00:48:17 - Total ! Je me souviendrai toute ma vie des commentaires de Roland Garros
00:48:21 à l'époque de Claude Dargé qui disait à Darmon, qui était en train de se faire battre
00:48:25 dans un match de tennis, "Ce n'est pas grave, mon petit Pierre,
00:48:28 l'essentiel c'est de gagner en Israël."
00:48:30 Le soutien du peuple français était total.
00:48:33 Regardez aujourd'hui.
00:48:34 C'est là le problème et c'est à cela qu'il faut réfléchir.
00:48:37 - En tout cas, cet incident est...
00:48:38 - Je pense que notre ami...
00:48:40 - Jean-Claude ?
00:48:41 - Non, non, pardon.
00:48:43 - Régis ?
00:48:44 - Régis.
00:48:45 - Ah, pardon.
00:48:46 - Notre ami Régis, j'essaye de penser à ce que...
00:48:48 - Régis, Pierre, Pierre, Régis.
00:48:50 - Je pense que ce qu'a dit Régis tout à l'heure sur le paradoxe
00:48:54 entre parler de 1938 et la situation intérieure du pays, c'est le bon.
00:48:58 Dans les années 30, encore une fois, il y avait de l'antisémitisme en France,
00:49:01 ce n'était pas du tout le même.
00:49:03 Et il était sans commune mesure avec les violences que l'on connaît aujourd'hui.
00:49:08 - Il s'est normalisé, débridé depuis le 7 octobre, pas le 8.
00:49:13 Et c'est ça qui est important également et qu'il faut rappeler à chaque fois
00:49:15 peut-être pour conclure avant de passer à un autre sujet,
00:49:17 c'est que tous ceux qui font preuve d'antisémitisme ou d'antisionisme
00:49:22 en visant le gouvernement Netanyahou et la conduite d'Israël à Gaza
00:49:27 doivent se rappeler que les actes antisémites ont commencé le 7 octobre
00:49:31 alors qu'Israël n'avait pas répliqué, n'avait pas envoyé le moindre missile sur Gaza à ce moment-là.
00:49:36 - Vous me voyez quand même un prince de précaution qui est écoupé.
00:49:41 - Il n'est pas écoupé depuis 10 ans. Je rappelle que l'Etat d'Israël a quitté Gaza depuis 10 ans.
00:49:46 - Le cheval de troie de cet antisémitisme, ça a été une immigration massive en provenance de pays
00:49:54 où règne culturellement un antisémite.
00:49:58 - Alimenté par une extrême gauche qui surfe sur un électorat.
00:50:01 - Mais il n'empêche que continuer à importer massivement cette immigration en provenance de ces pays-là,
00:50:05 c'est tout à fait contrevenir en principe de précaution le plus élémentaire.
00:50:10 - J'ai pas fait le profil des étudiants, mais je ne suis pas sûr qu'on ait beaucoup de migrants dans l'enceinte de l'amphithéâtre.
00:50:18 - Vous pouvez compter sur moi pour dénoncer l'ultra-gauche également,
00:50:20 mais c'est l'hybridation entre l'ultra-gauche et cette population qu'ils appellent de leur vœu.
00:50:26 - 23h18, tout autre sujet. On a fait un pas de plus aujourd'hui vers l'autonomie de l'île de beauté, la Corse.
00:50:33 Gérald Darmanin a annoncé la nuit dernière un accord entre le gouvernement et les élus corses
00:50:37 pour un projet de réécriture constitutionnelle en faveur d'une reconnaissance d'un statut d'autonomie
00:50:42 tout en gardant l'île au sein de la République.
00:50:45 Il a voulu préciser au ministère les explications de Mathieu Deveze.
00:50:49 - Après cinq heures de discussion, le gouvernement et les élus corses ont trouvé un accord.
00:50:54 Ils portent sur un projet d'écriture constitutionnelle pour reconnaître l'autonomie de l'île au sein de la République.
00:51:00 - La Corse pourra définir un certain nombre de normes encadrées par la loi organique
00:51:04 et ce pouvoir d'adaptation, ce pouvoir normatif, il ne crée cependant pas la séparation de la Corse avec la République
00:51:11 puisqu'on évoque ni le peuple, ni le statut de résident, ni la confidentialité de la langue.
00:51:15 L'idée d'un pouvoir normatif satisfait les autonomistes, mais devra être validée par l'Assemblée territoriale corse.
00:51:22 - Le principe d'un pouvoir de nature législative soumis à un contrôle du Conseil constitutionnel est aujourd'hui clairement acté.
00:51:30 - Le pas décisif qu'il fallait franchir ce soir est franchi, donc c'est une avancée très importante.
00:51:35 Mais certains responsables politiques laissent planer le doute sur leur soutien au texte.
00:51:39 - Je suis fondamentalement opposé, farouchement opposé au pouvoir législatif.
00:51:44 Je pense que la loi doit rester au Parlement, que c'est le Parlement qui fait la loi,
00:51:49 ce ne peut pas être la collectivité de Corse qui va faire la loi.
00:51:52 Invité il y a deux semaines de la grande interview CNews Europe 1,
00:51:55 Manuel Valls accuse même le gouvernement de mettre en cause l'unité de la nation.
00:51:59 - Le pouvoir, l'exécutif, le président, le gouvernement ouvrent là une brèche dans laquelle peuvent s'engouffrer des régions ou des communautés, des formes de communautés dans notre pays.
00:52:09 On est en train de défaire le pays, la France, ça n'est pas une addition de tribut.
00:52:15 Donc je m'opposerai de toutes mes forces à cette idée qui me paraît très dangereuse pour notre pays.
00:52:20 Là, on joue avec ce qu'est le pays et l'essentiel de notre identité.
00:52:24 Après consultation de l'Assemblée de Corse, le texte devra être voté par les deux chambres du Parlement, puis adopté par le Congrès.
00:52:32 - Je reprends les mots de Manuel Valls, on ouvre une brèche dangereuse.
00:52:37 - Il connaît Manuel Valls avec la Catalogne.
00:52:40 - Il a demandé l'indépendance de la Catalogne ?
00:52:43 - Non, il était dans le mouvement anti-indépendance.
00:52:45 - Oui, mais il était candidat là-bas.
00:52:47 - Oui, mais ce n'est pas exactement la même question.
00:52:49 - Petit tour de table, est-ce que philosophiquement, Jean-Claude Dacier, pour commencer, est-ce que vous êtes pour l'autonomie de la Corse ?
00:52:55 - Moi, je suis idiot, je pensais que la Corse était déjà largement autonome.
00:53:00 - C'est complètement faux.
00:53:02 - On fait souvent à peu près ce que l'on veut dans beaucoup de domaines, pas dans tous.
00:53:06 - Il semble quand même que sur deux demandes essentielles des autonomistes, enfin des responsables corse dans la négo, la Corse comme langage officiel,
00:53:19 si vous ne parlez pas corse déjà vous êtes à part, c'est refusé.
00:53:23 Le statut de résident, si vous n'êtes pas résident en Corse, seulement là pour les vacances, refusé aussi.
00:53:29 Si c'est ça, je veux bien examiner la suite, très éventuellement.
00:53:35 Mais quand même, je partage moi les inquiétudes de Manuel Valls, sans aller jusqu'à l'outrance un peu peut-être comme lui.
00:53:42 - Mais t'as cède.
00:53:43 - Mais quand même, si j'étais un intellectuel basque ou un intellectuel breton, je commencerais à travailler sur le cahier de revendications.
00:53:51 Faut faire attention, parce que je vais vous dire, et je termine, si ça se passe bien, il y aura peut-être quelques mouvements ici ou là,
00:53:59 mais ça sera probablement maîtrisable.
00:54:01 Si ça se passe mal, la Corse va connaître de nouveau des mois et des mois, voire des années de difficultés et de violences.
00:54:10 - Parce que ce vers quoi on se dirige, c'est tous les avantages sans les inconvénients en fait.
00:54:13 - On va voir, je ne connais pas le détail encore des choses.
00:54:17 - Ça c'est mal si c'est pas voté.
00:54:19 - Si c'est pas voté, la Corse va encore connaître des mois difficiles.
00:54:22 - Alors Régis et Gabriel qui veulent réagir, allez-y.
00:54:24 - Moi je veux réagir.
00:54:25 - Tout le monde, allons-y, on y va. On est dans le temps.
00:54:28 - Il y a une réalité des îles méditerranéennes qui sont absolument toutes autonomes, à l'exception de la Corse.
00:54:36 C'est-à-dire qu'elles ont toutes des statuts d'autonomie et ça n'a pas provoqué le départ de la Sardaigne, de l'Italie ou de la Sicile, etc.
00:54:45 - L'histoire de l'Italie et l'histoire de France.
00:54:48 - Je parle d'îles, je parle de géographie.
00:54:51 - L'Italie depuis toujours c'est une confédération.
00:54:58 - Et nous on va vers cette archipélisation ?
00:55:01 - Moi je ne suis pas contre le fait de...
00:55:04 - Nous avons eu Louis XI qui a rassemblé la France au 15ème siècle.
00:55:09 - On a aussi étouffé le jacobinisme et c'est...
00:55:12 - On n'est pas là.
00:55:13 - On n'est pas la solution ni la menacée ni l'expression.
00:55:17 - Mais en termes de décentralisation, d'arrangements locaux sous Sarkozy, tout a été voté déjà.
00:55:22 - Je pense qu'il faut voir ça avec plus de hauteur et voir en quoi ça en dit long sur l'état de la France.
00:55:31 C'est-à-dire que plus l'identité française est affaiblie, plus l'état français est affaibli pour ne pas dire failli dans certains registres,
00:55:41 plus l'identité corse et les velléités corses d'être autonome sont fortes.
00:55:45 Parce que c'est toujours la plus petite identité commune autour de laquelle on se rassemble.
00:55:49 Et nous allons vers la même chose pour d'autres identités.
00:55:54 Basque, bretonne, occitane, alsacienne, j'en sais rien.
00:55:58 Et c'est vrai que c'est en cela que c'est un peu triste et un peu dangereux.
00:56:04 Parce que c'est un peu la France qui se délite.
00:56:07 - Et le contexte corse ? On va parler de la Bretagne, pourquoi pas du Pays-Bas, de l'Alsace ?
00:56:12 - La Corse c'est insulaire.
00:56:14 - On peut comprendre ce que Manuel Valls dit, mais la Constitution prévoit d'adapter, je regarde Pierre Lelouch,
00:56:20 prévoit d'adapter les lois en fonction d'un contexte donné.
00:56:23 C'est le cas à Mayotte notamment, pourquoi pas en Corse ?
00:56:27 - C'est même pas Mayotte, les gens de Mayotte ne rêvent qu'une chose, c'est d'avoir le droit commun avec la France.
00:56:32 C'est plus comparable, les Corses se réfèrent plus à la Calédonie et à la Polynésie.
00:56:37 Ça se passe mal d'ailleurs, et où le maintien dans la République est à terme problématique.
00:56:44 Ce qui se passe en Corse, c'est...
00:56:46 - Vous, est-ce que vous êtes pour, philosophiquement ?
00:56:48 - Moi je pense que c'est Manuel Valls qui a raison, je pense qu'on est en train d'ouvrir une brèche dans l'unité de la nation,
00:56:56 et c'est très compliqué, dans une île où aujourd'hui les partis traditionnels français ont disparu,
00:57:02 et où il ne subissent que des autonomistes et des nationalistes, parce que c'est tout ce qui reste en Corse.
00:57:07 Après la vraie question de fond, c'est la suivante, est-ce que les Corses veulent rester dans la République française ?
00:57:12 C'est ça, parce que si on pense que l'autonomie va arrêter la nation...
00:57:16 - Ça on les a votés, ça s'est déjà fait, ils ont refusé l'autonomie, ils ont refusé l'indépendance.
00:57:22 - Tout le problème est là, c'est que Sarkozy n'a pas fait ce référendum-là, il a fait le référendum sur les institutions locales.
00:57:29 La vraie question c'est, est-ce que l'île reste avec nous ou pas ?
00:57:32 - Mais oui, mais ça c'est prévu !
00:57:34 - Je crois qu'il n'y a pas de majorité pour sortir.
00:57:36 - Vous avez voté Marine Le Pen la dernière fois ?
00:57:38 - Non, c'est pas prévu.
00:57:39 - C'est ce que dit le ministre de l'Intérieur hier, en tout cas.
00:57:41 - Non, c'est pas prévu.
00:57:42 - Après, ça va être dit, il va y avoir des discussions.
00:57:44 - Il est dit que ça va rester dans la République, mais avec un statut hors normes par rapport aux autres...
00:57:48 - Voilà, mais il n'y a pas de majorité Corse pour l'indépendance, ils ne sont pas fous.
00:57:52 - Regardez ce que disait aujourd'hui le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau.
00:57:55 "Corse, il fallait s'y attendre. Hier, le président du Sénat, Gérard Larcher, a reçu une lettre du président de la région Bretagne."
00:58:00 - Mais oui !
00:58:01 - "Pendez à son tour la modification de la Constitution #boîte de Pandore."
00:58:04 D'ailleurs, regardez la lettre qu'a reçue le président du Sénat de la part du président de la région Bretagne.
00:58:09 "Dans cet esprit, je me permets de vous faire part d'une proposition ambitieuse, néanmoins susceptible de faire consensus, parce qu'universelle,
00:58:15 elle n'est pas une proposition bretonne pour la Bretagne, c'est une proposition républicaine pour tous les territoires de la République,
00:58:20 marquée par une forte spécificité. Il s'agit donc d'un chemin qui permettrait de reconnaître la diversité des territoires."
00:58:26 - Vous comprenez pourquoi j'ai mentionné l'Ouyang ?
00:58:28 - Vous comprenez pourquoi j'ai mentionné l'Ouyang ? - Écoutez juste ! Écoutez le président de la région Bretagne aujourd'hui.
00:58:33 - On a tout décrit, détricoté.
00:58:36 "La Bretagne, de par son identité, sa culture, sa manière de vivre, ses langues, a une situation déjà en soi particulière.
00:58:43 "On a un trait de côte qui évolue avec le réchauffement climatique, qui nécessite des adaptations de certains textes.
00:58:48 "La République, elle est diverse. La République, elle est multiple.
00:58:51 "Mais la République, elle doit prendre en compte encore une fois ses singularités en donnant de l'énergie, de la force au territoire.
00:58:56 "C'est plus puissant que d'attendre aux 20h00 quelqu'un qui vient nous annoncer une solution qui finalement ne s'impliquera pas.
00:59:03 "Ou ne s'impliquera pas partout en France. Plutôt que l'homme providentiel, plutôt que le nationalisme,
00:59:08 "donnons la confiance au territoire, aux élus locaux qui font la France et qui peuvent répondre de manière courte et rapide à nos concitoyens."
00:59:15 - La boîte de Pandore, Gabrielle.
00:59:18 - Non mais c'est farfelu ?
00:59:20 - Non mais parce qu'on nous y arrivera peut-être. Ce qui me frappe c'est que...
00:59:25 Non mais il ne faut jamais dire jamais.
00:59:27 - L'autonomie n'est pas indépendante.
00:59:29 - Non mais il revendique une identité culturelle, une langue éventuellement,
00:59:36 une communauté et un destin commun que l'on refuse aujourd'hui à la France.
00:59:41 Ca paraît très sexy et rock'n'roll quand c'est pour une région, pour la Bretagne, la Corse, etc.
00:59:47 Mais en revanche, quand c'est la France, il n'y a plus d'identité.
00:59:50 Donc encore une fois, il ne faut pas s'étonner quand on arrive vers cela.
00:59:53 Ce qui est curieux c'est que la France va être concernée par un État fédéral à la fois pour elle,
00:59:58 peut-être un jour, et elle-même peut aller en Europe,
01:00:02 enfin être elle-même au sein de l'État fédéral Europe.
01:00:08 - Il y a la Grèce et la France. Les deux États sont...
01:00:11 - C'est la panace des fédéralismes ?
01:00:13 - L'Angleterre n'est pas fédérale.
01:00:15 - Mais si les autres le font, est-ce que ça veut dire que c'est la meilleure solution ?
01:00:19 - Le Pays de Galles, il a quoi comme statut le Pays de Galles ?
01:00:21 - Mais l'Angleterre n'est pas un État fédéral, voyons.
01:00:24 - Ah bon ? Et l'Écosse ?
01:00:26 - Non, non, tout de même.
01:00:28 - Il y a une forme d'autonomie tout de même.
01:00:30 - Il y a la Cornouaille...
01:00:32 - Tu parles breton, toi ?
01:00:34 - Et notre ami, il parle breton ?
01:00:36 - Avec Kénavo.
01:00:38 - Kénavo, ça veut dire "au revoir", donc je m'en vais.
01:00:40 - Je vous dirai tout à l'heure.
01:00:42 - Comment dit-on "parlez breton" ?
01:00:44 - "Mandaramat" ça veut dire "comment allez-vous"
01:00:46 - C'est marrant.
01:00:48 - Il y a un néologiste qui dit "démat", mais "démat" ça veut dire "jour" en fait.
01:00:50 - Vous êtes breton ?
01:00:52 - Oui, ils parlent breton.
01:00:54 - Moi je ne veux pas trahir mon ancien président Patrick Ley,
01:00:56 qui parlait breton aussi.
01:00:58 - Il bretonnait, mais il n'était pas loin d'être partisan.
01:01:02 - Je vais voir si je vous trouve un Queeniaman le temps de Morine Vidal.
01:01:08 - On peut éclaircir un petit peu ça,
01:01:10 c'est-à-dire qu'on n'est pas forcément anti-national,
01:01:12 on n'est pas forcément anti-français,
01:01:14 quand on réclame le respect d'une identité régionale.
01:01:18 Une identité régionale avec une langue qui longtemps a été méprisée,
01:01:22 qui longtemps a été écrasée,
01:01:24 et le jacobinisme a fait des ravages.
01:01:26 - En fait la Corse veut rester la France d'il y a une cinquantaine d'années.
01:01:30 - C'est pareil.
01:01:32 - Je crois qu'il faut une nouvelle phase de régionalisation, de déconcentration,
01:01:40 appelons-le comme nous le souhaitons.
01:01:42 Le président de la République a chargé Eric Wörth de commencer à réfléchir à ce problème.
01:01:48 Il y a beaucoup de gens qui considèrent en région que recevoir en permanence des ordres de Paris,
01:01:54 quand ils sont pas contre la victoire, c'est déjà une bénédiction.
01:01:58 - Les gens de Lyon, les gens de Marseille.
01:02:00 - Il faut réfléchir à ça quand même.
01:02:02 - Il faut se voir dicter.
01:02:04 - C'est évident de se voir dicter ce qu'il doit faire par Paris.
01:02:08 - Non, pas du tout.
01:02:10 Mais essayez, si vous êtes non-Corse, d'aller acheter une maison en Corse,
01:02:13 ou de construire en Corse.
01:02:15 On en reparle.
01:02:17 - Ils protègent leur île.
01:02:19 Certains diront qu'ils ont bien raison.
01:02:21 - En tout cas ça fait les élus en Bretagne.
01:02:23 - On se retrouve juste après pour vous le voir en bas de l'écran.
01:02:26 On va revenir sur cette fusillade insupportable liée à des habitants qui restent totalement traumatisés.
01:02:31 A tout de suite.
01:02:33 - L'Assemblée nationale apporte un large soutien à l'accord de sécurité entre Paris et Kiev
01:02:43 malgré l'abstention du Rassemblement national et l'opposition de la France insoumise et des communistes.
01:02:47 Après de longs débats, 372 députés ont voté pour et 99 contre
01:02:52 à annoncer la présidente de l'Assemblée, Yael Broun-Pivet.
01:02:55 Sciences Po Paris, théâtre d'un blocus aujourd'hui par des étudiants pro-palestiniens.
01:03:00 Un amphithéâtre a été occupé par plusieurs étudiants et renommé Gaza.
01:03:04 L'UEJF Union étudiante des Juifs de France dénonce des actes et paroles antisémites
01:03:08 à l'encontre d'élèves de confession juive.
01:03:10 De son côté, l'établissement a dénoncé des actes commis dans son enceinte
01:03:14 et dit vouloir saisir la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables.
01:03:20 Enfin, une situation qualifiée d'injuste pour les habitants de la vallée de La Roya.
01:03:25 Un radar positionné sur une route reliant Menton en France à Tendé en Italie
01:03:30 a flashé des centaines de fois les mêmes habitants sans qu'ils ne le sachent.
01:03:34 Ils ont été informés plusieurs mois après.
01:03:36 Au total, 38 854 procès-verbaux ont été émis et majorés.
01:03:41 C'est vrai que c'est magnifique la vallée de La Roya.
01:03:45 Ça taxe les voitures mais pas les migrants.
01:03:47 Maureen, merci beaucoup. A demain jeudi ?
01:03:50 A demain. Mercredi, demain.
01:03:52 Demain c'est mercredi ?
01:03:53 Demain c'est mercredi, oui.
01:03:54 J'étais persuadé qu'on était mercredi.
01:03:56 J'ai dit mercredi depuis tout à l'heure ?
01:03:58 Je dis qu'on est mercredi.
01:03:59 Pardon, je vais me réveiller.
01:04:01 Merci Maureen. A demain mercredi.
01:04:03 Des impacts de balles sur l'entrée des immeubles.
01:04:05 Des habitants sous le choc après une fusillade de plus d'une heure
01:04:08 hier autour d'un point de deal. On vous montrait les images à Rennes.
01:04:11 Je voudrais juste qu'on en reparle quelques instants
01:04:13 parce que le procureur aujourd'hui a confirmé l'utilisation d'armes lourdes
01:04:16 de Kalachnikov dans ce quartier.
01:04:18 Et des riverains interrogés de nouveau qui sont totalement sous le choc
01:04:22 et encore traumatisés par ces scènes de guerre.
01:04:24 Regardez.
01:04:25 Ça a tiré comme si c'était une guerre au fait.
01:04:28 Ça a tiré en bas de ma fenêtre.
01:04:31 Ça a tiré pendant au moins 30 minutes.
01:04:34 Oui je veux vraiment déménager.
01:04:36 Franchement je veux voir ça avec les assistantes sociales.
01:04:38 Les enfants sont vraiment traumatisés.
01:04:40 D'entendre tous ces coups là.
01:04:43 On n'est pas habitués à ça.
01:04:46 On voit ça à la télé, on ne voit pas ça chez nous.
01:04:50 Et là je peux vous dire que c'est fou.
01:04:55 C'est incroyable de voir des tue-dées.
01:04:58 Ça partait de partout.
01:05:01 On a l'impression d'être...
01:05:05 Et moi j'en ai marre.
01:05:08 J'en ai marre d'avoir peur.
01:05:10 C'est horrible.
01:05:11 C'est horrible Régis.
01:05:12 Traumatisme pour les habitants.
01:05:15 Vous en avez entendu parler beaucoup ?
01:05:18 On en a déjà nous parlé hier.
01:05:20 Là on revient avec les témoignages qui sont absolument bouleversants.
01:05:24 Moi je signalais, je le répète, qu'il y a déjà eu des morts
01:05:28 pour ce genre de contrôle de point de deal de personnes dans les immeubles.
01:05:32 Ça s'était passé le 23 novembre dernier.
01:05:35 Et c'est un miracle que ça n'a pas été le cas d'ailleurs dimanche soir.
01:05:37 À Stalingrad de Dijon, un homme qui dormait a été tué dans son sommeil
01:05:41 par un règlement de compte à un point de deal.
01:05:44 Donc là, c'est bataille rangée.
01:05:47 Visiblement les deux victimes font partie d'un réseau.
01:05:51 Ils sont connus des services de police.
01:05:53 Mais quand on voit ces impacts, c'est l'argent,
01:05:57 c'est tout ce qui est en train de se développer autour de la drogue en France,
01:05:59 qui est absolument dramatique.
01:06:02 En Europe en général, puisqu'on parle souvent de Marseille,
01:06:05 on parle souvent d'une sorte de cartélisation de la France.
01:06:08 Mais il ne faut pas oublier Anvers, il ne faut pas oublier les ports
01:06:10 par lesquels cette drogue arrive.
01:06:12 - Le Havre de plus en plus.
01:06:13 - Le Havre, les pressions qui sont faites pour aller sur les dockers.
01:06:16 Enfin, il y a tout un réseau tentaculaire qui s'étend
01:06:19 et qui dispose de finances infinies.
01:06:22 - Et pour ne parler que de la France, dans quelle ville de notre pays
01:06:25 aujourd'hui le trafic de drogue ne fait pas ce type de ravages ?
01:06:28 - Il y a quand même des municipalités qui sont un peu plus conscientes
01:06:31 qu'à Rennes ou à Nantes d'ailleurs, c'est la même chose.
01:06:34 Des dégâts et des problèmes que provoquent la délinquance
01:06:38 d'une manière générale et la drogue en particulier.
01:06:40 Là, ce qui est choquant quand même, c'est qu'il a fallu quasiment une heure
01:06:45 pour que les forces de police interviennent et arrivent.
01:06:48 Je sais qu'il était très tard, mais il y a là un problème.
01:06:52 L'enquête dira ce qu'il faut en penser.
01:06:54 Mais encore une fois, il y a une façon de considérer la délinquance
01:06:58 dans ces villes, notamment de Rennes, où j'ai beaucoup d'amis
01:07:02 qui me disent la même chose et idem à Nantes, qui font que tout de même
01:07:06 si on prenait ces problèmes davantage en compte et que la municipalité
01:07:10 menait une politique un petit peu plus tournée vers ces phénomènes
01:07:13 de délinquance, ça irait mieux.
01:07:15 - J'ai entendu une anecdote aujourd'hui sur un plateau, un policier
01:07:18 qui racontait qu'il y a une vingtaine d'années, il avait un collègue
01:07:21 qui était un peu en fin de carrière, qui avait connu des grosses métropoles
01:07:25 et qui voulait peut-être finir dans un territoire un petit peu moins compliqué.
01:07:30 Il a demandé à être muté à Rennes et je peux vous dire que vingt ans plus tard,
01:07:34 il s'en mort les doigts.
01:07:36 Écoutez David Leveau du syndicat SGP Police qui représente la zone Bretagne.
01:07:40 - C'est une guerre des territoires avec des manes financières qui sont énormes
01:07:44 et qu'aujourd'hui on a des bandes qui s'affrontent.
01:07:48 Et voilà, donc non, on ne va pas désengager.
01:07:51 La problématique qu'on a à Rennes, c'est qu'on a un manque d'effectifs criants.
01:07:53 Il nous faudrait une soixante-dix effectifs supplémentaires sur la voie publique
01:07:56 et une trentaine d'enquêteurs parce qu'encore une fois, le problème,
01:07:58 il est toujours pris à l'envers.
01:08:00 C'est que là, on met une CRS 82, c'est très bien,
01:08:02 mais nos collègues, tous les jours, ils les harcèlent sur les points de deal.
01:08:04 Il y a environ 14 points de deal sur le Blône.
01:08:06 Tous les jours, ils sont harcelés.
01:08:08 On arrive à en démanteler certains, mais le problème, c'est que ça revient toujours en force.
01:08:12 Ça revient en puissance.
01:08:13 Aujourd'hui, à Rennes, il faut prendre conscience qu'on n'est plus la petite ville
01:08:17 ou la ville que les gens ont connue et les gens du quartier l'ont bien compris.
01:08:21 Aujourd'hui, il nous faut des renforts rapidement.
01:08:23 Il faut qu'on réinvestisse le terrain.
01:08:24 Il faut qu'il y ait une réponse pénale adaptée, forte, puissante
01:08:27 pour que ces individus se sentent vraiment inquiétés.
01:08:29 Oui, parce que tout ce qu'on fait depuis 40 ans ne marche pas.
01:08:31 Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?
01:08:32 Qu'est-ce qu'on peut faire de différent ?
01:08:33 C'est la question, Gabriel.
01:08:34 Déjà, en préalable, je vois face à des scènes de guerre.
01:08:37 Oui, de guerre.
01:08:38 C'est peut-être la guerre qu'il faudrait que nous menions à l'intérieur
01:08:41 avant d'essayer de mener des guerres à l'extérieur
01:08:43 parce que cette guerre contre la drogue est en train de miner notre pays.
01:08:46 Visiblement, une solution n'a pas été trouvée pour y remédier.
01:08:51 Vous avez raison de dire qu'aujourd'hui, ces villes que l'on croyait très calmes
01:08:54 sont gangrénées par les trafics.
01:08:57 On parlait de Nantes, de Rennes, mais même des villes d'importance moindre
01:09:02 comme Lorient, Cherbourg, pour ne parler que de ce coin-là,
01:09:07 mais c'est le propre Angers.
01:09:09 Les villes moyennes commencent à être touchées.
01:09:13 Il y a évidemment un déni quand même sur ces trafics.
01:09:17 Il y a la peur d'enflammer les banlieues quand la police débarque.
01:09:21 Il y a la peur, et ça j'en suis certaine…
01:09:23 Soyons objectifs, Gabrielle.
01:09:25 Soyons objectifs, complètement objectifs.
01:09:27 Rappelons que ces derniers jours, une énorme tête de réseau
01:09:31 de la fameuse mafia Yoda marseillaise a été arrêtée,
01:09:33 que 13 complices ces dernières heures…
01:09:35 Non, c'est la mafia des Z.
01:09:36 J'ai dit quoi ?
01:09:37 La mafia Yoda hier, et là le gang rival aujourd'hui.
01:09:41 Il y a des coups de filet qui sont en train…
01:09:43 Il y a du travail qui est fait.
01:09:45 Il y a du travail, quand même.
01:09:47 Heureusement que tout le monde ne se roule pas les pouces,
01:09:49 mais quand vous en parlez aux forces de l'ordre, ils vous disent
01:09:51 "Nous sommes en train de vider le tonneau des Danaïdes
01:09:54 et de pousser le rocher de Sisyphe".
01:09:56 Tous les jours, ça recommence.
01:09:58 Et ce que vous avez dit de ces caïds arrêtés,
01:10:03 nous montre qu'il y en avait un qui était au Maroc…
01:10:07 Ils sont bien cachés.
01:10:09 Tout est autour de la matrice de tout cela.
01:10:13 C'est quand même l'ouverture complète de nos frontières,
01:10:16 qui rend impossible de circonscrire le problème.
01:10:18 Désolée de dire des choses inconvenantes,
01:10:20 mais en réalité, tout le reste n'a pas grande signification
01:10:25 si on ne commence pas par réussir à fermer nos frontières.
01:10:29 Vous savez, la circulation des biens et des personnes…
01:10:32 La dissimulation de drogue, c'est un…
01:10:34 La French Connection, ça a 30 ans,
01:10:37 et c'était avant que les migrations soient hors de contrôle.
01:10:41 La French Connection, c'était avant, précisément.
01:10:44 On tire ou pas ?
01:10:45 On parlait des ports il y a un instant.
01:10:47 La drogue de l'Amérique latine…
01:10:48 Si tous les dockers sont corrompus à coups de milliers d'euros,
01:10:53 on tire ou pas ? La drogue, elle rentre.
01:10:55 Surtout, la guerre de la drogue.
01:10:57 Les 49 morts qu'il y a eu l'année dernière à Marseille
01:11:00 sont dues à une guerre entre la mafia des aides et la mafia Yoda,
01:11:04 qui a commencé dans une boîte de nuit en Thaïlande.
01:11:07 Là aussi, c'est complètement surréaliste.
01:11:09 C'est un phénomène.
01:11:11 Ce que je veux dire, c'est que la drogue d'Amérique latine
01:11:14 transite par le Maroc, par exemple,
01:11:17 qui fait des plaques tournantes pour ensuite envoyer la drogue en Europe.
01:11:20 Il faut quand même en avoir conscience,
01:11:22 des sujets que personne n'aborde.
01:11:23 Pour conclure, et Pierre vous réagirez,
01:11:25 il y a eu cette semaine des déclarations de choc
01:11:27 de ces magistrats marseillais qui disaient en substance
01:11:29 que la bataille était déjà perdue contre les trafiquants de drogue
01:11:33 avec un défaitisme incroyable.
01:11:35 Aujourd'hui, c'est le directeur de la Gendarmerie nationale
01:11:37 qu'on a pu entendre sur RTL,
01:11:39 qui ne fait pas exactement le même constat,
01:11:41 mais qui nous dit qu'il y a de la drogue partout dans ce pays.
01:11:44 Regardez.
01:11:45 On peut dire aujourd'hui qu'il y a de la drogue partout.
01:11:48 C'est un vrai sujet, parce que tous les trafics
01:11:50 se nourrissent du trafic de drogue.
01:11:53 C'est aussi l'une des priorités du ministre,
01:11:57 France entière en réalité.
01:12:00 Donc oui, on en a partout.
01:12:02 Et oui, on essaie de développer des stratégies
01:12:04 pour justement lutter contre ces trafics
01:12:06 et neutraliser ceux qui les guident.
01:12:09 Alors oui, les opérations de place nette
01:12:11 qui ont été décidées fin septembre, début octobre,
01:12:13 on en est à plus de 900 interpellations,
01:12:16 près de 200 personnes qui ont été incarcérées.
01:12:19 Ce qui est également nouveau, c'est qu'y compris dans les zones
01:12:22 où le trafic n'a pas atteint un niveau phénoménal,
01:12:26 les endroits où on a des signaux faibles
01:12:28 d'une économie souterraine qui se met en place,
01:12:30 on peut harceler, commencer à y travailler,
01:12:32 couper les racines et y revenir trois mois après s'il le faut
01:12:35 pour éviter que la drogue ne s'installe dans ces territoires.
01:12:38 Les résultats sont là.
01:12:39 D'ailleurs, on peut montrer, Pierre Lelouch,
01:12:41 les chiffres de l'OFAST sur la période du mois de janvier 2024.
01:12:44 Oui, il y a des saisies, il y a des arrestations,
01:12:47 des coups sont portés, si je puis dire,
01:12:49 mais le trafic perdure et progresse,
01:12:51 quand bien même, vous voyez que sur le mois de janvier,
01:12:54 presque 4 tonnes de cannabis, plus de 600 kilos de cocaïne,
01:12:57 et puis vous lisez avec moi, jusqu'à 2 600 tonnes de cocaïne.
01:13:01 Re-vérifiez les amis les chiffres, parce que je crois que c'est...
01:13:05 Non, c'est 600 kilos de cocaïne.
01:13:07 Alors on va le vérifier tout de suite, mais on peut,
01:13:09 en tout cas, il y a des grosses saisies,
01:13:11 et du cas jusqu'à plus de 2 millions d'euros,
01:13:13 mais le trafic est là.
01:13:14 Eh oui.
01:13:15 Pierre.
01:13:16 Oui, non, ce...
01:13:17 C'est 632 000 kilos, 632 000 kilos.
01:13:20 J'ai regardé ce que...
01:13:21 Donc 632 tonnes, pardon.
01:13:23 C'est ce que je pensais.
01:13:24 Autant pour moi, autant pour moi.
01:13:25 C'est pour moi.
01:13:26 Ce qui est en train de se passer avec,
01:13:29 notamment le rapport des magistrats de Marseille,
01:13:33 j'ai l'impression qu'on commence à avoir en France
01:13:36 une prise de conscience que ce problème mérite
01:13:39 de changer complètement de braquet.
01:13:41 Quand vous avez un trafic à hauteur
01:13:44 de 3 ou 4 milliards d'euros par an,
01:13:46 3 ou 4 milliards d'euros par an,
01:13:48 300 000 emplois dans la drogue dans les quartiers en question,
01:13:52 que ça a gangréné la totalité des villes
01:13:54 et des villes moyennes du pays,
01:13:56 on voit bien qu'il faut changer de braquet.
01:13:58 Donc il faut une juridiction spéciale,
01:14:00 et pas des cours d'assises ou des cours pénales
01:14:03 avec des jurés...
01:14:04 Un plan antidrogue.
01:14:05 Il faut des repentis, un système à l'italien.
01:14:09 Il faut une coopération internationale bien plus poussée.
01:14:12 Il faut une coordination des saisies
01:14:14 et des contrôles sur la totalité des ports en Europe,
01:14:18 notamment en Belgique, en Hollande et en France,
01:14:21 parce que les points d'arrivée, on les connaît.
01:14:23 Et il faut être beaucoup plus efficace aussi
01:14:26 sur les pays de provenance.
01:14:28 Je pense au Maroc, je pense aux Émirats, Dubai.
01:14:31 Et puis aussi, il y a un volet sur les consommateurs,
01:14:34 parce que beaucoup de gens très bien,
01:14:36 on en a vu quelques-uns qui ont eu
01:14:38 quelques accidents de voiture récemment,
01:14:40 des gens très bien de la coterie parisienne.
01:14:42 - Mais il n'y a même pas forcément besoin
01:14:44 d'accidents de voiture.
01:14:45 C'est toutes les strates de la société.
01:14:47 - C'est un scandale.
01:14:48 Non mais je veux dire quand même,
01:14:49 il y a beaucoup de gens qui peuvent se payer
01:14:50 de la coke, de l'héroïne, etc.
01:14:52 Cela doit aussi sentir le poids de la justice.
01:14:55 Donc il faut un travail de remobilisation de la nation,
01:14:59 pour le coup c'est nécessaire,
01:15:01 et une vraie politique d'ensemble
01:15:04 qui est bien au-delà des efforts
01:15:06 que font aujourd'hui les policiers,
01:15:08 parce qu'ils se battent, mais pas avec les bonnes armes.
01:15:10 Il faut qu'on change complètement de système
01:15:14 avec des services dédiés, une justice dédiée,
01:15:18 et une coopération internationale digne de ce nom.
01:15:20 Et je crois que ma voisine n'a pas tort de dire
01:15:23 que là il y a une guerre intérieure.
01:15:25 - Elle a rarement tort votre voisine.
01:15:26 - Elle n'a pas tort, rarement tort.
01:15:28 Mais elle a raison de dire qu'il y a une guerre intérieure
01:15:30 qui est au moins aussi grave que ce qui se passe autour de nous.
01:15:32 - Peut-être que si un jour la justice se met à frapper fort,
01:15:35 on verra peut-être un début de bout du tunnel,
01:15:38 mais en attendant, tous ceux qui sont proches de ces dossiers,
01:15:41 je repense encore à ces magistrats,
01:15:43 au directeur général de la gendarmerie,
01:15:44 ils font des constats qui sont quand même...
01:15:46 - Gravissimes.
01:15:47 - Très gravissimes, et surtout très pessimistes,
01:15:50 je trouve, pour l'avenir,
01:15:51 et la façon dont on pourrait lutter contre.
01:15:53 - Ce qui est paniquant, c'est que c'est la même chose
01:15:55 en matière de santé, c'est la même chose
01:15:57 à l'éducation nationale, c'est la même chose, bref,
01:16:00 dans la plupart des services publics.
01:16:02 Et ailleurs, je n'en jette plus et je m'arrête là.
01:16:04 Mais c'est ça qui est très préoccupant,
01:16:06 c'est que ce pays a le nez, je ne sais pas où,
01:16:09 mais il n'est pas là où il devrait être.
01:16:10 - Est-ce qu'on n'essayerait pas de retrouver un tout petit peu
01:16:12 le sourire avant de conclure cette émission,
01:16:14 de vous faire la revue de presse ?
01:16:16 Je voulais vous faire entendre la réponse.
01:16:18 Franchement, on va être très indulgents avec Mme El Haïry,
01:16:22 parce que ça peut arriver à tout le monde,
01:16:24 qui était à l'Assemblée nationale,
01:16:25 interpellée par Sandrine Rousseau.
01:16:27 Aujourd'hui, réponse marquée par un moment un peu embarrassant.
01:16:30 La ministre déléguée chargée de l'enfance, de la jeunesse
01:16:32 et des familles a commis, on va dire, un lapsus.
01:16:35 - La protection de l'enfance mérite mieux.
01:16:38 Ne jetez pas l'eau propre sur l'ensemble des professionnels.
01:16:43 Madame la députée, nous n'irons jamais,
01:16:47 Madame la députée, nous n'irons jamais
01:16:49 qu'il y a des besoins, des besoins essentiels.
01:16:52 Mais ne jetez pas l'eau propre sur les assistants familiaux,
01:16:54 sur les éducateurs spécialisés.
01:16:56 - Ça arrive au meilleur ?
01:16:58 - Ne pas jeter l'eau propre avec l'eau du bar.
01:17:00 - Pas mal, pas mal, pas mal. Vous en avez une autre ?
01:17:03 - Non.
01:17:04 - Bon, on passe. Ça nous fait sourire.
01:17:06 Et on passe en commentaire.
01:17:07 - Moi, j'ai entendu "eau propre".
01:17:09 - Elle a dit "eau propre". Elle l'a dit deux fois.
01:17:12 - En effet, je le crains.
01:17:14 - Visiblement, elle ne connaît pas le mot "eau propre".
01:17:16 - On va dire que c'est un lapsus.
01:17:17 - Peut-être une question de niveau.
01:17:18 - C'est peut-être une question de niveau,
01:17:20 mais on va être élégants et dire que c'est probablement un lapsus.
01:17:22 - Allons-y.
01:17:23 - C'est le trac.
01:17:24 - Pas de revue de presse, me dit-on ?
01:17:26 Même si je la fais tout de suite ?
01:17:27 Allez, la revue de presse pour demain,
01:17:30 les quotidiens dans vos kiosques.
01:17:32 - Est-ce qu'il y a d'eau sale ?
01:17:33 - On ne jettera ni d'eau sale ni d'eau propre.
01:17:35 Et on va rappeler que le Figaro ne nous perd que de l'autonomie de la Corse.
01:17:38 La droite accuse Darmanin de mettre en péril l'unité de la République
01:17:41 et la Cour des comptes qui réclame 50 milliards d'économies.
01:17:43 On va serrer la ceinture.
01:17:44 Aujourd'hui, en France, le parisien en avance, me dit-on, en régie.
01:17:47 Stéphane Plaza, entendu, pour des violences conjugales.
01:17:49 Et puis les contrôleurs qui ont la main lourde en termes d'amende, nous dit-on.
01:17:53 La SNCF et la RATP à lire dans le Parisien.
01:17:55 Aujourd'hui, les échos et nouvelles ambitions de Décathlon à lire également.
01:17:59 La presse régionale, Ouest France d'abord.
01:18:01 Pourquoi la SNCF manque-t-elle de train ?
01:18:03 Question intéressante.
01:18:04 On va lire ça très attentivement.
01:18:06 Les DNA qui nous parlent du soutien à l'Ukraine,
01:18:09 votés dans une assemblée divisée, on en a largement parlé.
01:18:11 Des plans climat améliorés également pour le quotidien alsacien.
01:18:16 Nice matin, la sécheresse s'éloigne.
01:18:18 Lacs et rivières...
01:18:19 Oui, moi j'ai Nice matin dans les mains.
01:18:22 Alors, Corse matin, la route est tracée.
01:18:24 Le Sofitel, objet de convoitise.
01:18:26 Écoutez, passionnant.
01:18:28 Donc derrière, qu'est-ce qu'on a du coup ?
01:18:29 Parce que moi, j'ai pas le même ordre que vous.
01:18:31 La sécheresse s'éloigne.
01:18:32 Les lacs et rivières remplies, neige abondante.
01:18:35 Se dirige-t-on vers un été sans restrictions ?
01:18:37 Il faut prier pour.
01:18:38 Nice à Paris, pour un exploit en Coupe de France.
01:18:40 Ah, c'est PSG Nice en Coupe de France ?
01:18:43 Je savais pas.
01:18:44 On gardera ça attentivement.
01:18:45 Et puis la sécheresse s'éloigne pour voir matin.
01:18:47 Rivière et Nappes, c'est un peu les mêmes titres que pour Nice matin.
01:18:50 Avoir matin, c'est les mêmes éditions.
01:18:52 D'accord.
01:18:53 Eh bien merci les amis pour cette revue de presse complète.
01:18:55 On remercie Martin Mazur.
01:18:57 Martin Mazur...
01:18:58 Non, je vais pas...
01:18:59 Je vais le caliner, Martin Mazur, parce qu'il a des moments difficiles en ce moment sportivement.
01:19:03 Donc on va lui souhaiter bon courage.
01:19:04 Maxime Ferre, qui est excellent également, tout comme Martin Donc.
01:19:07 Coralie Deleplace, qui nous aide énormément.
01:19:10 Merci à tous.
01:19:11 Merci Julien.
01:19:12 Bravo pour la cravate.
01:19:13 Régis, vraiment, c'est subjuguant.
01:19:15 Ah ouais.
01:19:16 Il est pas beau.
01:19:17 Non mais lui, je le vois toujours avec sa chemise ouverte à la BHL.
01:19:19 Donc c'est pour ça.
01:19:20 23h47, j'espère que je ne l'empeins trop tard l'antenne.
01:19:23 Merci à tous de nous avoir suivi l'édition de la nuit avec Simon Gouelin.
01:19:25 Rendez-vous demain mercredi pour Soir Info.
01:19:27 - Ah! - C'est parti!

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