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Les professionnels du tourisme préparent la saison estivale dans les Pyrénées-Orientales et doivent composer avec la sécheresse inédite.

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00:00 France Bleu Roussillon, l'invité du 6/9
00:04 Et avec notre invité, on va parler des hôtels, des campings, des restaurants du pays catalan
00:09 qui sont en pleine préparation en ce moment avant le début de la saison touristique.
00:13 Les professionnels du secteur qui sont d'ailleurs réunis jusqu'à ce soir à Perpignan, au Parc des Expos,
00:18 pour le traditionnel salon de l'hébergement et de la restauration.
00:22 L'occasion évidemment de faire le point sur cette saison qui s'annonce.
00:26 Mélanie Juvé, votre invitée, c'est le président de l'UMI66, l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie.
00:32 Exactement, bonjour Brice Sanac.
00:34 Bonjour.
00:35 Ce salon qui se tient encore jusqu'à ce soir au Parc des Expos de Perpignan,
00:40 c'est vraiment là où les professionnels du secteur se renseignent sur les fournisseurs, les équipements.
00:44 Vous avez pris un peu le pouls, elle s'annonce comment cette saison estivale ?
00:48 Cette saison elle s'annonce bien, elle s'annonce bien parce qu'il y a eu beaucoup de travail en amont,
00:51 beaucoup de travail à travers une montée en gamme de nos installations,
00:55 beaucoup de travail à travers de la promotion que nous intentons depuis pas mal d'années.
00:59 Donc nous attendons des visiteurs, des visiteurs sur des niveaux équivalents aux bonnes années précédentes.
01:05 Du problème, des problèmes notamment pour recruter ?
01:08 Le problème pour recruter c'est un peu permanent, c'est chaque année j'ai l'impression de redire la même chose.
01:14 Un sentiment un peu de révolte par moment et de lassitude parce que nous avons besoin d'équipes, nous avons besoin de collaborateurs.
01:21 Combien aujourd'hui ?
01:22 Aujourd'hui nous sommes à un peu plus de 6000 collaborateurs qui vont être recrutés pour la saison.
01:26 6000 saisonniers, 6000 postes à pourvoir ?
01:28 Absolument, et toujours les mêmes difficultés.
01:31 Ça nous paraît complètement fou, on serait dans une situation de plein emploi sur le territoire,
01:36 on se dirait bon très bien, on n'est pas sur une situation de plein emploi et nous sommes en crise de recrutement.
01:41 Alors dans quel secteur justement la restauration de bras ?
01:44 Dans la restauration, la cuisine est assez difficile en termes de recrutement, au niveau du service également.
01:49 On sent quand même une amélioration au niveau de tout ce qui est poste, type réception, type spa.
01:57 Ça va un peu mieux mais on a vraiment des difficultés sur la restauration pure.
02:01 La restauration justement Brissanac, au niveau national ce sont 5000 patrons qui ont mis la clé sous la porte
02:09 selon l'association de garantie sociale des patrons qui aide justement ce secteur.
02:15 Est-ce que ça veut dire qu'ici aussi il va y avoir des établissements, des restaurants qui ne vont pas ouvrir cet été ?
02:21 On a déjà eu un peu de casse, on est revenu sur des niveaux d'avant-crise au niveau du tribunal de commerce.
02:26 Évidemment que la situation se tend, nous avons des entreprises qui ont les factures énergétiques
02:33 qui montent à plus de 4-5% de leur chiffre d'affaires hors taxe.
02:37 Nous avons une dette Covid avec des PGE à rembourser qui alourdissent nos bilans.
02:42 Nous avons une masse salariale qui a augmenté.
02:45 Le patronat, l'UMI, a consenti à 18% d'augmentation au cours des deux dernières années de ses collaborateurs.
02:52 Donc forcément les marges sont moins bonnes.
02:54 Vous ajoutez à ça l'augmentation du coût des matières premières.
02:57 L'équation est plus compliquée.
02:59 On se bat pour essayer d'être toujours plus concurrentiel.
03:03 Et vous avez vente d'établissements en difficulté ici ?
03:06 Oui, il y a des établissements en difficulté.
03:09 Après, vous savez, on est un métier où notre boulot c'est de sourire, de faire plaisir aux gens.
03:13 Et donc on ne parle pas des choses qui fâchent.
03:15 Quand on en parle, on en parle entre nous.
03:17 Et j'essaie de trouver des solutions avec les acteurs concernés.
03:20 Parlons des Jeux Olympiques également.
03:22 Est-ce qu'avec les caméras qui seront braquées sur Paris, sur la France cet été,
03:27 ça peut justement avoir des retombées jusqu'à chez nous dans les PO au niveau du tourisme ?
03:31 Oui, il y aura des retombées dans un premier temps un peu éparses partout en France
03:35 avec des visiteurs qui viennent d'Australie, qui viennent du Japon, qui viennent des États-Unis,
03:39 qui voudront profiter de la France et de l'Europe.
03:42 Donc on peut s'attendre à ces retombées-là.
03:44 Ce qu'on espère surtout, c'est une belle image qui va transparaître de notre pays
03:47 au niveau international pour capitaliser sur les années à venir.
03:51 Nous sommes la première destination touristique au monde.
03:54 Nos emplois sont des emplois qui sont non délocalisables.
03:56 Il faut qu'on capitalise sur cette industrie.
03:59 Donc des gens qui pourraient venir visiter les PO
04:01 parce qu'ils ont envie justement de voir autre chose que Paris ?
04:05 C'est une contre-proposition en quelque part.
04:07 Bien sûr, on est le territoire des Pyrénées qui se jette dans la Méditerranée.
04:11 Rien que ça, ça fait rêver le monde entier et on doit capitaliser là-dessus.
04:14 Mais vous n'augmenterez pas les prix pour autant ?
04:16 Le secteur ne va pas justement s'aligner sur des prix peut-être parisiens ?
04:20 On augmentera nettement moins les prix que ce que font les loueurs Airbnb à Paris, je vous le rassure.
04:25 Il est 7h50 sur France Bleu Roussillon.
04:28 Bris Sadak est sur France Bleu Roussillon avec vous Mélanie Jevet,
04:31 présidente de l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie LUMi dans les Pyrénées-Orientales.
04:35 Avant de parler de la sécheresse, Bris Sadak,
04:37 revenons un petit peu sur les problèmes justement concernant les saisonniers dans le département.
04:42 LUMi a quitté récemment la maison départementale du travail saisonnier.
04:46 Qu'est-ce qui se passe ?
04:47 Il y a des problèmes de gestion dans ce département au niveau du transport, du logement ?
04:51 Vous n'êtes plus d'accord ?
04:51 Il y a un problème de vision.
04:53 Il faut savoir que cette maison du travail saisonnier est une organisation paritaire.
04:57 C'était une organisation sur laquelle il y avait un collège de 50% de patrons, 50% d'organisation salariale.
05:02 Ça fait un an qu'on travaille avec la nouvelle présidente à avoir de l'ambition.
05:08 De l'ambition pour le logement, de l'ambition pour les transports.
05:10 Il y avait des blocages.
05:12 Qu'est-ce que vous réclamez vous ?
05:13 Qu'est-ce qu'on réclame ? On réclame simplement une mise en commun avec les communes.
05:18 Il y a 13 communes touristiques qui ont des obligations et qui ont envie de le faire en plus.
05:22 Ils ont besoin d'un accompagnement. Nous demandons à référencer l'intégralité des lits froids.
05:27 Ce sont les logements qui sont laissés vides.
05:29 Nous demandons à faire un vrai plan marchal des transports dans ce département.
05:32 Parce que si vous n'avez pas un véhicule personnel dans ce département,
05:35 vous ne pouvez pas vous déplacer si vous êtes saisonnier et que vous travaillez.
05:38 Nous voulons mettre des actions.
05:39 Je ne suis pas du style à discuter pendant 10 minutes.
05:42 Quand au bout de 4-5 réunions, on parle de petits problèmes
05:45 et qu'on ne veut pas améliorer la situation économique du département,
05:49 je renverse la table, je m'en vais et je monte avec ceux qui ont envie de bosser.
05:52 C'est ce qu'on a fait.
05:53 - Alors justement, envie de bosser notamment aussi sur la sécheresse,
05:57 qu'est-ce qui va être fait cet été pour éviter de se retrouver avec peut-être une situation de crise ?
06:04 On a évité les restrictions de peu dans le secteur l'année dernière ?
06:07 - Alors non, on a eu des restrictions l'année dernière.
06:09 On a eu des restrictions même qui ont été assez fortes,
06:12 qu'on a réussi avec un gros travail avec le préfet Furcy
06:16 à orienter sur des restrictions qui pesaient sur nous,
06:21 les chefs d'entreprise et nos collaborateurs,
06:23 plutôt que peser sur le client.
06:24 Parce qu'au final, le client vient quand même pour passer du ventre.
06:26 - Vous n'avez pas eu des restrictions de là, ne plus faire dans les petits buts les touristes ?
06:31 - Après, si on devait appliquer des quotas, ce serait se tirer une balle dans le pied.
06:34 Aujourd'hui, on est en discussion, que ce soit les syndicats agricoles,
06:37 que ce soit le tourisme, on est en discussion permanente avec la préfecture.
06:41 Je vais avec Thierry Bonnier, le préfet des Pyrénées-Orientales,
06:45 signer une convention dans un établissement avec des prises d'engagement
06:48 de nos hôtels, de nos restaurants, pour économiser l'eau,
06:52 pour gérer en bon père de famille aussi cette ressource qui est si importante.
06:56 Je rappelle quand même ici la consommation du monde du tourisme,
06:59 c'est 1% des prélèvements en eau sur le territoire.
07:02 Donc on est sur la largeur du trait, mais on veut participer.
07:06 - Et comment alors ?
07:07 - On va proposer le tourisme le plus écolo, le plus résilient de France.
07:11 - Une grosse ambition ça ?
07:13 - Non mais dans la vie il faut avoir des ambitions,
07:16 moi j'adore les gens qui ont plein d'ambitions.
07:18 On va retraiter les eaux des piscines.
07:20 Toutes les eaux de loisirs, des spas, des piscines,
07:22 vont être retraitées pour être réutilisées une deuxième fois.
07:25 C'est déjà un premier geste fort.
07:27 L'objectif c'est de ne pas cliver, de ne pas partir dans une guerre de l'eau.
07:31 L'eau des touristes a la même valeur que l'eau des autres,
07:35 et le touriste apporte au territoire,
07:37 donc il faut bien qu'on se mette là-dedans.
07:39 On va avoir des réutilisations des eaux, par exemple pour les soies vins.
07:44 Vous prenez l'exemple des soies vins,
07:46 c'est 1,5 million de litres par semaine en saison estivale.
07:50 - Dans les P.O ?
07:51 - Dans les Pyrénées-Orientales.
07:52 - C'est énorme !
07:53 - Jusqu'à présent nous les réutilisions pour de l'arrosage,
07:55 maintenant nous allons faire un peu différemment,
07:57 nous allons arrêter, nous allons équiper nos professionnels de chaussettes,
08:00 de chaussettes qui se congèlent,
08:02 et qui permettent quand même de toujours boire le rosé frais,
08:05 et on aura des glaçons encore pour toutes les autres boissons.
08:08 - Donc une convention qui va être signée avec la préfecture,
08:11 avec l'accord de la préfecture,
08:12 pour que les hôteliers économisent encore plus l'eau cet été.
08:17 Tous les hôteliers sont invités à signer cette convention,
08:19 ce sera obligatoire ?
08:21 - Alors on n'a pas encore défini complètement,
08:23 je pense que de toute façon l'obligation est imposée
08:26 et par la population et par nos visiteurs.
08:29 - Mais je dirais que la préfecture imposera justement cette restriction.
08:32 - Je ne pense pas que le préfet a l'idée de mettre un policier derrière chaque hôtelier,
08:35 je pense qu'on est face à une population,
08:38 à des professionnels qui ont conscience des enjeux,
08:40 et surtout qui ont anticipé ces enjeux.
08:43 Nous avons une économie qui fait très attention à la ressource en eau,
08:46 nous n'avons pas de fuite sur nos réseaux,
08:48 contrairement à d'autres secteurs.
08:50 Nous travaillons activement depuis plus d'un an,
08:53 alors que nous sommes dans une consommation qui est relativement modérée,
08:55 par rapport à l'économie qui en génère.
08:59 Nous sommes les premiers ambassadeurs de ce territoire,
09:01 à travers la vitrine que nous offrons à ce territoire.
09:03 - Je l'entends bien, Bristana, que vous cherchez des solutions pour le secteur.
09:07 Merci, bonne journée à vous, vous êtes donc patron de l'UMI,
09:10 président de l'UMI, l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie.
09:13 Bonne journée.

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