Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, est l'invité de BFMTV ce vendredi pour évoquer la crise humanitaire en cours à Gaza.
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00:00 C'est une bonne nouvelle, cela fait maintenant depuis des mois que le comité international de la Croix-Rouge,
00:06 comme toutes les organisations humanitaires sur le terrain, tire la sonnette d'alarme en disant
00:10 qu'il n'y a pas assez d'assistance qui rentre, donc qu'il y ait une nouvelle porte finalement qui s'ouvre.
00:16 Cette fois-ci, maritime est une bonne nouvelle, mais cela va prendre du temps.
00:21 Or l'urgence est maintenant et aujourd'hui, les images que nous avons pu voir la semaine dernière
00:26 de la tragédie de centaines de Palestiniens tués alors qu'ils essayaient de récupérer de la nourriture sur un convoi.
00:32 Cette semaine encore, il y a eu un convoi de 12 camions qui a également été pris d'assaut lorsqu'ils se rendaient dans le nord.
00:39 La population a faim. Ce sont des familles qui peinent à nourrir leurs enfants.
00:43 Ils ne devraient pas mourir pour essayer justement de pouvoir leur amener un peu de nourriture.
00:48 Donc cela ne peut pas se substituer aujourd'hui à l'arrivée par la voie de terre
00:54 et de façon massive depuis RAFA, car la situation aujourd'hui au niveau, et pas que alimentaire,
01:01 c'est thermocide, accès à l'eau potable, ce sont des médicaments qui manquent.
01:04 Cette crise aujourd'hui est extrêmement aiguë et il faut pouvoir la résoudre le plus vite possible.
01:09 Lucille Marbeau, expliquez-nous pourquoi les parachutages de vivres ont leur limite ?
01:16 Déjà, on peut nettement moins larguer par les airs, bien entendu, que de transport par conteneur,
01:21 par exemple au niveau maritime ou par des camions, par voie terrestre.
01:25 Ce sont aussi des opérations qui ne sont pas sans risque, car il faut pouvoir larguer les choses
01:28 dans un espace qui soit dégagé. Or, la bande de Gaza est surpeuplée et on ne peut pas non plus tout larguer.
01:35 Par exemple, des médicaments sont trop fragiles pour pouvoir être largués par les airs.
01:39 Donc c'est limité. Nous, par exemple, au niveau du Comité international de la Croix-Rouge,
01:44 c'est uniquement en ultime recours lorsque, par exemple, les voies terrestres sont inaccessibles
01:48 qu'on va faire ce type d'opération. Nous le faisons au Soudan du Sud.
01:52 Mais à ce moment-là, nous avons également des équipes sur le terrain pour pouvoir organiser la distribution.
01:57 Et je voudrais redire à quel point, en fait, il y a vraiment cet enjeu d'acheminement massif,
02:03 continu d'assistance, mais il faut également qu'il y ait un espace humanitaire sécurisé
02:08 pour pouvoir opérer ces distributions. Et ce, à travers l'ensemble de la population de Gaza, au nord,
02:15 ce sont les personnes les plus vulnérables, les plus démunies.
02:19 Le CICR, lui, n'a pas accès au nord depuis le début du mois de novembre.
02:23 Donc il faut aussi penser comment, une fois cette assistance est arrivée,
02:27 penser comment la distribuer de façon digne, qu'il n'y ait pas justement d'incident,
02:32 et d'être certain aussi de pouvoir l'amener là où la population souffre le plus.