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La présidente de Médecins Sans Frontières Isabelle Defourny était l'invité de BFMTV ce jeudi 15 mai alors que la situation humanitaire s'aggrave de jour en jour à Gaza depuis qu'Israël a relancé mi-mars sa guerre contre le Hamas. Outre les nombreuses morts de civils et le blocage de l'aide internationale, le projet de déplacement de la population indigne la communauté internationale.

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Transcription
00:00J'aimerais qu'on s'arrête sur la situation à Gaza et les mots très forts de Médecins Sans Frontières dans son communiqué.
00:05Vous dites qu'on assiste en direct à la création des conditions pour une éradication des Palestiniens à Gaza.
00:13Outils d'extermination se bloquent, ce sont les mots de Médecins Sans Frontières ?
00:17Oui, tout à fait, ce ne sont pas des mots choisis au hasard.
00:20Ça fait presque 20 mois qu'on est sur le terrain avec des équipes internationales,
00:25mais qu'on travaille aussi avec plus de 2000 Palestiniens.
00:31Et tous les jours, depuis de nombreux mois et ces derniers temps, de fait que la situation est dramatique,
00:39on voit la nourriture se réduire.
00:42Donc aujourd'hui, pour vous donner une idée, ça paraît peut-être un peu anecdotique,
00:45mais nos équipes internationales aujourd'hui n'ont la possibilité de se nourrir qu'une seule fois par jour.
00:50Mais nous, on a les moyens d'acheter la nourriture.
00:52Notre personnel national, c'est beaucoup moins que ça.
00:54On les aide, ils trouvent un peu de riz.
00:57Nos patients, c'est très très compliqué.
01:00On prend en charge beaucoup de brûlés et aujourd'hui, ils cicatrisent très difficilement parce qu'ils n'ont plus à manger.
01:06Donc on assiste depuis des mois et des mois à des meurtres en masse de la population générale, des enfants,
01:17mais aussi à la destruction de tout ce qui fait qu'il est possible de vivre à Gaza.
01:21Aujourd'hui, ce n'est plus possible de vivre à Gaza.
01:24Les photos qui sont envoyées, que vous nous avez transmises, des photos envoyées par les équipes de médecins sans frontières qui sont sur place.
01:31La nourriture ne rentre plus, mais il y a aussi très peu d'eau.
01:35Vous savez, il y a un instant sur la nourriture.
01:38Le problème, c'est que là, ça fait 75 jours que toute l'aide humanitaire, le ravitaillement, tout ça, c'est bloqué.
01:42Les stocks sont en train de diminuer.
01:46Vous disiez d'ici une semaine à 15 jours, potentiellement, on pourrait rentrer dans une famine.
01:49Mais disons que ce que l'on voit sur le terrain, c'est que le nombre d'enfants, c'est toujours les enfants les premières victimes.
01:56Donc là, les enfants atteints de malnutrition, le nombre augmente.
01:58Tous les jours, tous les jours, tous les jours, le nombre augmente.
02:01Je voyais les chiffres que vous donniez.
02:02Un quart des enfants souffrent de malnutrition aiguë ?
02:06Un quart.
02:06On a dit qu'il y avait une augmentation de 30% parmi les enfants qu'on prend en charge.
02:10La vérité, c'est que c'est aujourd'hui très compliqué de donner des chiffres précis de nombre d'enfants malnutris, vu le chaos aujourd'hui dans Gaza.
02:20Ce que je voulais dire aussi, c'est qu'il n'y a pas assez d'eau.
02:23Ça, c'est quand même aussi une condition de vie, pas assez d'eau.
02:26Nous, on est Médecins Sans Frontières, on est le deuxième fournisseur d'eau de Gaza.
02:31On estime que d'ici maximum deux semaines, on devra choisir à utiliser notre essence, le fioul qu'on a encore,
02:38ou pour donner de l'eau, c'est-à-dire qu'on utilise le fioul dans des centrales de dessalement.
02:42On devra utiliser l'essence ou pour l'eau ou pour maintenir nos hôpitaux fonctionnels.
02:48Donc vous voyez dans quoi on va.
02:49Vous êtes en train de dire qu'il y a une urgence humanitaire qui est vitale pour la population.
02:53Ah mais c'est évident, mais c'est plus une urgence humanitaire.
02:56Oui, c'est une crise absolument massive dont les conditions ont été mises en place par Israël.
03:02C'est ça, parce que vous dites que c'est un blocus qui est volontaire, qui est délibéré.
03:07Pour vous, c'est quoi ce blocus ? C'est une façon de forcer la population à quitter Gaza ?
03:11Il y a plusieurs choses. Il y a ce blocus qui est en place.
03:15Il y a les annonces du gouvernement israélien d'envahir, d'entrer dans le nord de Gaza,
03:25donc de pousser de nouveau toute la population du nord de Gaza vers le sud.
03:29Ça, c'est en train de commencer. Nous, cette semaine, en face de notre clinique,
03:36il y a eu un bombardement. En face, à côté de notre maison, 15 minutes avant que notre maison soit bombardée,
03:44on a été prévenus. On a été prévenus 15 minutes avant que notre maison allait être bombardée.
03:47Notre clinique, on n'a pas été prévenus. On a reçu des ordres d'évacuation, aujourd'hui, de Gaza City.
03:54Donc, les mouvements forcés de population vont recommencer.
03:58Ça, c'est une chose. Le siège, les mouvements forcés de population et puis l'annonce de ce plan complètement dingue
04:04où l'aide humanitaire... Pas l'aide humanitaire, en fait. L'aide, la nourriture, ça n'a rien d'humanitaire.
04:09L'aide va être utilisée pour déplacer les populations de Gaza, pour les trier.
04:18Et on sait que tout le monde ne recevra pas à manger. Dans le plan, tout le monde ne va pas recevoir à manger.
04:25Et on voit ça comme une première étape vers une déportation de la population, d'abord vers le sud,
04:30mais pourquoi pas aussi après, en dehors. Donc, tout ce plan...
04:33Un exil français.
04:33Et puis, il est assez clair. Il est annoncé par les autorités israéliennes.
04:40Et c'est pour ça que vous parlez d'outils d'extermination, encore une fois. Ce sont des mots extrêmement forts que vous employez.
04:45Et de la société palestinienne, les populistes, donc plus de 50 000 personnes, ont été tuées.
04:53Mais c'est la destruction de ce qui fait la vie. C'est la destruction de la société.
04:58C'est la destruction, vous le savez, des archives, des cadastres.
05:03L'intégralité du système de santé a été touchée par des bombardements ou des intrusions de l'armée israélienne.
05:10100% des hôpitaux ont subi des attaques de l'armée israélienne.
05:17Et quand on dit éradication, ça veut dire qu'ils veulent que la population soit expulsée de Gaza,
05:24pour forcer des pays arabes à accueillir des Palestiniens.
05:31Et on sait que là, c'est très difficile.
05:33Parce que, de toute manière, c'est la solution à deux États qui a été prônée à un moment
05:38par certaines autorités israéliennes.
05:41De toute manière, elle est complètement hors-jeu, celle-là, en ce moment.
05:44Et on verra les solutions diplomatiques, parce qu'encore une fois, il y a une pression internationale qui s'accentue.
05:48On a entendu les mots, notamment, d'Emmanuel Macron.
05:49Oui, mais si vous prenez ce qu'a dit encore Trump aujourd'hui, ça revient à ça aussi.
05:55Parce que le projet qu'il a...
05:57Alors, justement, on va l'écouter.
05:59Le projet qu'il a est un projet qui n'est pas très les éloignés du premier projet qu'il nous avait montré.
06:03Alors, on va l'écouter, on en parle juste après.
06:06Nous travaillons d'arrache-pied sur Gaza, qui est un territoire où règnent la mort et la destruction.
06:11Les États-Unis s'impliquent pour en faire une zone de liberté, une vraie zone de liberté.
06:18Vous disiez tout à l'heure, Bernard Guetta, il y a une bascule chez Donald Trump.
06:21Il est en train de tourner le dos à Benjamin Netanyahou, mais dans le même temps,
06:24on se rappelle qu'il y a quelques semaines, il avait parlé de faire de Gaza la riviera du Moyen-Orient.
06:29Là, il redit sensiblement la même chose.
06:31Il dit, on va prendre Gaza.
06:32Je ne crois pas qu'ils redisent la même chose.
06:36parce qu'une zone de liberté, ce n'est pas cette idée complètement loufoque et en vérité totalement obscène de Gaza-Riviera.
06:45Une zone de liberté, c'est une zone dans laquelle il n'y a plus l'occupation.
06:51Il dit quand même, on va prendre, nous, les États-Unis, comme si c'était en bien qu'on s'accapare.
06:56Écoutez, moi, je m'en tiens au fait.
06:58Je m'en tiens au fait.
07:00Et il tourne le dos.
07:01Et pas à la forme.
07:02Il tourne le dos, pas ce qu'il dit certainement pas, je m'en tiens au fait.
07:06Il tourne le dos à Netanyahou.
07:08La politique de Netanyahou vise aujourd'hui à deux choses.
07:14Premièrement, convaincre le maximum possible de Gaza, oui, d'abandonner Gaza,
07:20parce qu'ils n'auront plus à manger, ils n'auront plus à boire, puisqu'il n'y aura plus d'eau,
07:24ils n'auront plus de moyens de survivre.
07:28Et deuxièmement, essayer plus encore, parce que c'est déjà le cas,
07:34de retourner la population de Gaza contre le Hamas.
07:37Ça, ce sont les deux objectifs.
07:40Ce n'est pas l'extermination de la population de Gaza.
07:43Ça, c'est une exagération.
07:44C'est une caricature.
07:46Mais en revanche...
07:46C'est l'exil forcé de la population.
07:48C'est l'exil forcé, c'est l'exil forcé, le retournement de la population contre le Hamas.
07:53Mais ça, ça ne marchera pas, ça ne marchera pas.
07:56Et les Américains et Trump commencent à en être conscients.
08:00Et en vérité, ils veulent, ils voudraient imposer depuis maintenant 48 heures
08:05un tout autre plan, enfin largement différent à Netanyahou,
08:09qui dit non, qui dit non, qui s'oppose à Trump.
08:13On est dans une situation aujourd'hui de conflit ouvert,
08:18qui n'est pas déclaré publiquement, mais qui se joue en coulisses
08:21avec une violence incroyable.
08:24Il y a un élément intéressant aussi qui est en train de se passer en ce moment,
08:27Ulysse, c'est que Donald Trump est en tournée au Moyen-Orient.
08:30Quand on voit les étapes de cette tournée,
08:32il est allé en Arabie Saoudite, au Qatar et aux Émirats Arabes Unis.
08:37Mais pas d'étapes en Israël.
08:39Est-ce que ça traduit effectivement cet éloignement de Donald Trump
08:42vis-à-vis de Benjamin Netanyahou ?
08:43Oui, c'est incontestablement un message envoyé à Israël.
08:47Attention aux étapes surprises aussi, parce qu'il peut changer d'avis
08:49et faire quand même une étape en revenant aux États-Unis.
08:52On verra.
08:52Mais pour l'instant, c'est vrai qu'il y a un froid.
08:55Mais le froid n'est pas fondamentalement sur Gaza.
08:57Le froid et le désaccord profond, il est sur l'Iran.
09:01Pourquoi ? Parce que les Américains et Donald Trump
09:03veulent négocier un accord sur le nucléaire iranien.
09:06Et les négociations vont bon train.
09:08Et ça, évidemment, Netanyahou n'en voulait pas.
09:10Il était plutôt partisan d'une guerre contre l'Iran
09:13et de la destruction, militairement parlant,
09:15de toutes les installations nucléaires iraniennes.
09:18Donc sur ce point iranien, il y a vraiment une crise
09:21entre Netanyahou et Trump que l'on a vue dans le bureau Oval.
09:25Où lorsque Trump a répondu aux questions sur l'Iran,
09:28Netanyahou n'était évidemment pas au courant
09:30et surtout pas d'accord avec lui.
09:32Alors sur Gaza, c'est vrai que le terme employé par Donald Trump
09:35est différent de celui d'avant,
09:36mais globalement, ce n'est pas un exil forcé,
09:38c'est un déplacement de population
09:40qui s'apparente à un crime de guerre.
09:43Et ça, les Américains, pour l'instant,
09:45même s'ils sont en désaccord avec cette idée,
09:47ce qui reste à prouver,
09:48ils n'ont pas pris de mesure contre Israël.
09:50Les armements continuent d'arriver,
09:52le financement des moyens militaires d'Israël
09:55est toujours là.
09:56Donc il n'y a aucune mesure, je dirais, concrète
09:59qui serait un signal beaucoup plus fort
10:01qu'un simple froid entre les deux hommes.
10:03Il y a quand même une volonté d'agir ensemble
10:05pour faire de Gaza un nouveau territoire.
10:08Donc Trump parle d'un territoire de liberté
10:10que les Américains pourraient prendre,
10:12ce qui est évidemment très surprenant,
10:13mais ça voudrait dire effectivement
10:14le départ de 2,4 millions d'habitants.
10:18Dernière chose qui est quand même très importante,
10:19c'est qu'il y a effectivement Trump au Moyen-Orient,
10:22mais il y a aussi les Européens qui se réveillent.
10:24Alors bien sûr, il y a Emmanuel Macron
10:25qui parle d'une honte
10:27en faisant référence à ce qui se passe à Gaza,
10:29mais il y a surtout des pays comme l'Italie
10:31et surtout comme l'Allemagne,
10:33qui pour la première fois hausse le ton
10:35et dénonce une crise humanitaire absolument inacceptable.
10:38Or l'Allemagne, c'est un pays
10:40qui a fait de la survie d'Israël
10:42une cause d'État,
10:44et qui donc est très proche d'Israël
10:46et qui jusqu'à présent a très peu condamné
10:48ce qui se passe à Gaza.
10:50Et pour la première fois,
10:51le chancelier allemand,
10:52le nouveau chancelier allemand,
10:53a dit stop, ça suffit.
10:54Donc on voit qu'il y a cette pression des Européens
10:57et qu'il y a effectivement des opinions publiques
10:59en Europe,
11:00des personnalités juives, françaises,
11:03comme par exemple Anne Sinclair,
11:05la journaliste,
11:06comme le rabbin Hervillère,
11:07qui ont dénoncé ce qui se passait à Gaza
11:09et il y a une vraie fracture.
11:10Et dernier point,
11:11aujourd'hui, en Israël,
11:13il y a 65 ex-otages
11:16qui ont été libérés par le Hamas,
11:17qui ont adressé une lettre
11:18au Premier ministre Netanyahou
11:20en lui demandant de faire l'impossible
11:22pour libérer les otages
11:23qui restent prisonniers du Hamas.
11:26Netanyahou ne veut pas l'entendre
11:27et il se prépare donc
11:28à une offensive très importante à Gaza
11:31pour, entre guillemets,
11:33achever le travail
11:34et éradiquer complètement le Hamas.
11:37Donc c'est là où on verra
11:38si le désaccord avec Trump
11:39est profond ou pas.
11:41Est-ce que les Américains
11:42empêcheront cette nouvelle attaque
11:44contre le Hamas
11:46avec des moyens très importants
11:48pour, je dirais,
11:48faire table rase
11:49de ce qui se passe à Gaza ?
11:50Est-ce que ce sera ça le point de rupture ?
11:52Effectivement, ce froid
11:53entre Donald Trump
11:54et Benyamin Netanyahou.
11:55J'aimerais qu'on s'intéresse
11:56à cette bascule
11:57du côté des États-Unis.
11:58Raphaël Graby,
11:59vous nous avez rejoint
11:59parce qu'on voit
12:00que l'opinion elle-même
12:01est en train d'évoluer
12:02sur ce sujet
12:03avec une image
12:03assez surprenante.
12:05Hier soir,
12:06en pleine audition parlementaire,
12:07des militants
12:07de la cause palestinienne
12:09ont fait irruption au Congrès
12:10et parmi eux,
12:12le cofondateur
12:13de Ben Engeris.
12:13Oui, Ben Cohen,
12:15le cofondateur
12:15de la célèbre marque de glace
12:17qui est en fait
12:17un militant
12:18de la gauche américaine
12:19de longue date
12:20militant de la cause palestinienne
12:22et hier soir,
12:23il a fait irruption
12:23en pleine audition
12:24de Robert Kennedy,
12:26en pleine audition parlementaire
12:28du ministre de la Santé
12:29avec un message
12:30adressé à l'administration Trump,
12:32je cite,
12:33arrêtez de financer
12:34les bombes israéliennes
12:35plutôt que de couper
12:36dans le budget de santé
12:37des Américains.
12:38Regardez,
12:38c'était hier soir.
12:39Oui, donc un appel
12:57de Ben Cohen
12:58à la fin du soutien
12:59militaire américain
13:00et aux pressions,
13:02justement,
13:02à davantage de pression
13:03pour établir
13:03l'aide humanitaire
13:04qui ne parvient plus
13:06à Gaza
13:06depuis le 2 mars.
13:08Je cite ce qu'il a dit
13:08et aussi ce qu'il a déclaré
13:09par la suite,
13:10il faut qu'ils laissent
13:10rentrer la nourriture à Gaza,
13:12il faut qu'ils nourrissent
13:13les enfants
13:13qui crèvent de faim.
13:14Parce que sur le fond,
13:15les États-Unis restent
13:16le principal soutien
13:17financier et militaire
13:18à Israël.
13:18Oui, un soutien massif,
13:20systémique, historique.
13:22J'ai repris les données
13:23des soutiens
13:24des montants financiers
13:25de l'aide militaire américaine
13:26depuis la Seconde Guerre mondiale.
13:28Vous voyez apparaître
13:28à l'écran,
13:29Israël est de très loin
13:30le pays le plus aidé
13:32militairement au monde
13:33par les États-Unis.
13:35Il est à 228 milliards de dollars
13:37depuis la Seconde Guerre mondiale
13:381946,
13:40suivi de l'Afghanistan,
13:41le Vietnam,
13:41évidemment,
13:41ça remonte à la guerre
13:42du Vietnam,
13:43l'Égypte et l'Ukraine
13:44plus récemment
13:46avec 71 milliards de dollars.
13:48Et le sujet
13:48n'est évidemment pas
13:49que financier,
13:49il y a une vraie évolution
13:50dans le soutien
13:51des Américains à Israël.
13:52Oui, il y a une vraie bascule
13:53dans l'opinion publique américaine
13:55et je voudrais citer
13:56ce sondage Gallup
13:57qui tous les ans
13:58évalue le soutien
14:00de l'opinion publique
14:01américaine aux Israéliens
14:02ou aux Palestiniens
14:03depuis 2021.
14:04Vous voyez les courbes,
14:06c'est assez impressionnant.
14:07Soutenez-vous davantage
14:09les Israéliens
14:09ou les Palestiniens.
14:11Le total,
14:11ça ne fait jamais son
14:12parce qu'ils ne prennent pas
14:12ceux qui ne se prononcent pas.
14:15Donc, en février 2025,
14:16la dernière édition
14:17est pour la toute première fois
14:18depuis 2001.
14:20Moins de 50% des Américains
14:21soutiennent davantage
14:22les Israéliens.
14:2446%,
14:25on était à 62%
14:27il y a 10 ans
14:28et désormais,
14:2933% des Américains
14:30soutiennent davantage
14:32les Palestiniens.
14:33C'est le double
14:33d'il y a 10 ans.
14:34Et en fait,
14:35cette bascule,
14:35elle ne se fait pas du tout
14:36chez les Républicains.
14:37C'est très stable,
14:37le soutien massif
14:38pour les Israéliens.
14:39Par contre,
14:39il y a une bascule totale
14:40chez les Démocrates.
14:42Il y a 10 ans,
14:4253% des Démocrates
14:44soutenaient davantage
14:45les Israéliens.
14:46Désormais,
14:47ils sont seulement 20%
14:48qui soutiennent davantage
14:50les Israéliens
14:50et 60% soutiennent davantage
14:52les Palestiniens.
14:53Donc,
14:53quand vous parliez de pression,
14:54il y a la pression diplomatique.
14:56Il y a aussi la pression
14:57de l'opinion publique.
14:57Et si vous me permettez
14:59un point de plus,
15:02la bascule est particulièrement
15:04spectaculaire
15:05chez les Juifs américains
15:06qui sont massivement
15:08des électeurs démocrates
15:09à plus de 70%,
15:10près de 75%.
15:12Et je crois que maintenant,
15:13la moitié des électeurs
15:17Juifs américains
15:18se prononcent
15:19très,
15:21très,
15:21très durement
15:22contre la politique
15:23de Netanyahou.
15:24Et d'une manière générale,
15:26ce qui se passe aujourd'hui,
15:28c'est que Netanyahou
15:28est totalement isolé.
15:30Il est totalement isolé
15:32en Israël,
15:33par rapport à l'opinion publique
15:35israélienne.
15:36Il est totalement isolé
15:37par rapport à l'ensemble
15:39des capitales européennes.
15:41Et je peux vous dire,
15:42comme député européen,
15:44que je vois l'évolution
15:46du Parlement européen,
15:48le sentiment général,
15:50c'est absolument spectaculaire.
15:52En un mois,
15:52je ne dirais pas
15:53que c'est un retournement.
15:54Mais c'est vraiment
15:55un basculement
15:56très, très fort au Parlement.
15:58Et dans pratiquement
15:59toutes les capitales,
16:00y compris Ulysse le disait,
16:02il avait raison
16:03de le souligner,
16:04notamment à Berlard,
16:05il y a une évolution
16:06très, très forte.
16:07Non pas...
16:08Un point, Berdard,
16:09sur l'aide humanitaire.
16:10C'est vrai que toutes
16:10les organisations traditionnelles,
16:12entre guillemets,
16:13connues,
16:13et les Nations Unies
16:14sont accusées par Israël
16:15de vouloir entretenir
16:16le système qui a permis
16:17au Hamas de prospérer
16:18en utilisant l'aide,
16:21les hôpitaux,
16:21les écoles,
16:22pour continuer
16:23à maintenir
16:24ces activités.
16:25Mais ce que fait
16:26aujourd'hui Donald Trump
16:27en lisant avec Israël,
16:28il propose de créer
16:29une nouvelle façon
16:31d'acheminer l'aide
16:31avec une ONG,
16:32une organisation
16:33non gouvernementale,
16:34qui est différente
16:36de celle des Nations Unies
16:37ou de Médecins
16:37sans frontières.
16:38Et ce qui, évidemment,
16:39provoque...
16:40Oui, qui fait bondir
16:40les ONG...
16:41La colère des ONG
16:42traditionnelles.
16:43C'est-à-dire qu'en fait,
16:44il y a une volonté
16:45de contourner le système
16:46des Nations Unies,
16:47c'est ça qui est important,
16:48au profit de nouvelles organisations
16:50qui préfigurent l'avenir
16:52de Gaza,
16:52entre guillemets,
16:53sans le Hamas.
16:54Ulysse,
16:55j'ai une nuance.
16:56Ce qui est important,
16:57pardon,
16:57juste une phrase,
16:58ce qui est important
16:59aujourd'hui,
17:00c'est que les Américains,
17:01y compris Trump,
17:02disent,
17:03il faut aujourd'hui
17:05faire rentrer
17:06de la nourriture
17:06en Gaza.
17:07en tournant l'ONU.
17:07Oui, mais alors,
17:08attendez,
17:09j'aimerais bien avoir
17:09une explication
17:10sur cette ONG.
17:11Et contre Nathaniaou,
17:13c'est ça qui est fort.
17:14Mais Isabelle Defourny,
17:15pourquoi les ONG
17:16s'inquiètent
17:17de cette initiative ?
17:18Mais j'ai essayé
17:19de l'expliquer au départ,
17:20mais je n'étais pas
17:21suffisamment claire.
17:22Bon, d'abord,
17:23cette fondation genevoise
17:25qui s'appelle Gaza,
17:27humanitarienne, etc.,
17:28n'a rien d'une organisation
17:29humanitaire.
17:30Il faut quand même
17:31être très clair,
17:32malgré les déclarations,
17:34etc.,
17:34ce que cette organisation
17:37veut faire,
17:38qui est le plan,
17:38en fait,
17:39d'Israël
17:40et des États-Unis aussi,
17:41c'est d'utiliser
17:42ce qu'on pourrait appeler
17:44des secours,
17:45c'est d'utiliser
17:46de la nourriture
17:47pour faire
17:48plusieurs points
17:49de distribution
17:50de la nourriture,
17:51pour faire bouger
17:52de force
17:52la population
17:53vers le sud
17:54et pour pouvoir
17:56screener,
17:58trier
17:59cette population
17:59qui a droit
18:00à de la nourriture
18:01qui n'a pas droit,
18:02sans doute pour utiliser
18:03ceux qui suspectent
18:05être...
18:05Ça fait partie du plan,
18:05du plan israélien
18:06et c'est pour ça
18:07que c'est dangereux,
18:07effectivement,
18:08pour l'ONU
18:08et pour les organisations
18:09comme les 500 frontières.
18:10Mais ce n'est pas dangereux
18:11pour nous,
18:11ce n'est pas dangereux pour nous.
18:13C'est un plan
18:13qui est voué à l'échec.
18:14Si vous voulez,
18:15c'est un espèce de mélange
18:16du ponton de Biden
18:18et du massacre de la farine.
18:20C'est un plan
18:20qui est voué à l'échec,
18:21qui ne va pas fonctionner,
18:22qui est une utilisation
18:23de l'aide
18:23pour trier les gens,
18:25pour les déplacer
18:26de force,
18:27pour les enfermer.
18:29Le plan,
18:29c'est vraiment
18:30l'enfermement
18:30d'un certain nombre
18:31de personnes
18:32qui auront droit
18:32à de la nourriture.
18:33Donc ça n'a rien
18:34d'humanitaire
18:34et ça,
18:35c'est un scandale
18:35et c'est normal
18:36que tout le monde
18:36le refuse.
18:37La deuxième chose,
18:38la deuxième chose
18:39quand même très importante,
18:40il n'y a jamais eu
18:41de preuve
18:42des détournements massifs
18:44par le Hamas
18:45de l'aide humanitaire.
18:46Nous,
18:47nous,
18:48toute l'aide
18:48qui rentre à Gaza,
18:50jamais une fois,
18:52on a eu un camion pillé,
18:52on a eu des camions pillés
18:54et de l'aide détournée,
18:55de l'aide détournée.
18:56On ne nous a pas pris
18:57notre aide,
18:59y compris pendant
19:00toute la période de paix.
19:01Et il n'y a pas
19:02de preuve de ça.
19:02C'est des allégations
19:03mais il n'y a pas
19:03de preuve de ça.

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