• il y a 9 mois
Judith Beller reçoit dans Destins de femmes, Valérie Hoffenberg, présidente de Connecting Leaders Club et fondatrice de SHe Travel Club.

"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.

Une émission de Judith Beller.

Merci au Groupe Connect Travail Temporaire !

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##DESTINS_DE_FEMMES-2024-03-02##

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Transcription
00:00 Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
00:04 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout
00:08 en France.
00:09 Le groupe Connect présente Sud Radio, Destin de Femme, Judith Beller.
00:13 Bienvenue à toutes et à tous dans Destin de Femme sur Sud Radio.
00:16 Comme tous les samedis à 13h30, vous allez découvrir le destin d'une femme française
00:20 au destin hors du commun.
00:22 Tout cela inspiré par le livre au même titre de Valérie Pérez-Enouchi.
00:25 Valérie Offenberg a un parcours impressionnant en tant qu'entrepreneur mais aussi en tant
00:30 qu'ambassadrice en charge du processus de peu au Moyen-Orient.
00:33 Rien que ça.
00:34 Elle a fondé des organisations telles que le Connecting Leaders Club et le think tank
00:37 Marie Claire Agir pour l'égalité, démontrant son engagement vers le leadership et l'égalité
00:42 des sexes.
00:43 Votre nouvelle aventure Valérie Offenberg, c'est le She Travel Club, un nouveau label
00:47 pour le secteur hôtelier au service des femmes.
00:49 Vous allez nous en dire plus.
00:51 Bienvenue dans Destin de Femme sur Sud Radio.
00:52 Bonjour et merci pour votre invitation.
00:54 Avec plaisir.
00:55 C'est parti !
00:56 Sud Radio, Destin de Femme, Judith Beller.
00:59 Alors Valérie Offenberg, pour débuter, les 4 questions que je pose à toutes les invitées
01:03 de Destin de Femme.
01:04 Quel destin pour commencer ? De quelle femme vous inspire le plus ?
01:06 Sans hésitation, Simone Veil.
01:08 C'est vraiment la femme dont le destin est le plus extraordinaire.
01:12 C'est une femme qui a connu les pires atrocités mais qui ne s'est jamais considérée comme
01:17 une victime et elle a transformé toute la souffrance qu'elle a connue et en particulier
01:22 dans les camps ou la mort de sa mère en un supplément d'âme qu'elle a mis au service
01:27 des plus démunis, au service des femmes dans les prisons, au service de la construction
01:32 de l'Europe.
01:33 Elle, la jeune fille juive déportée qui a construit aussi l'Europe, c'est un destin
01:38 extraordinaire.
01:39 C'est une femme qui également a créé un couple incroyable avec son mari Antoine qui
01:47 a eu 3 enfants.
01:48 Donc pour moi, un destin exemplaire.
01:50 Parce qu'elle a créé son destin.
01:51 Ce qui est intéressant dans cette émission, c'est que c'est une dame, Simone Veil, qui
01:55 revient beaucoup à cette première question puisqu'elle inspire aussi beaucoup les femmes
01:58 fortes qui ont pris en main leur destin comme vous dites.
02:00 Oui, et encore une fois, je trouve que c'est une femme qui a tout fait et qui ne s'est
02:04 jamais considérée comme une victime.
02:06 Et c'est ce supplément d'âme, le fait qu'elle n'a jamais eu la haine mais qu'elle a su
02:10 transformer les épreuves en force.
02:13 Et ça, je crois qu'effectivement, c'est une grande source d'inspiration.
02:17 Quel est votre plus grand succès ?
02:19 Alors je dirais que c'est la diversité de mon parcours.
02:22 J'ai toujours beaucoup rêvé, particulièrement quand j'étais jeune.
02:25 Et cette diversité de parcours m'a permis finalement d'atteindre beaucoup de mes rêves.
02:30 Et j'en ai encore plein d'autres à faire.
02:32 Mais de n'avoir jamais cessé de rêver.
02:33 Et donc vous rêvez avant d'agir.
02:35 C'est ça que vous faites Valérie Ruffin-Pack.
02:37 Oui, absolument.
02:38 Je fais partie des gens, quand j'étais petite, je voulais avoir de l'impact.
02:41 C'était toujours le mot.
02:42 Quand je serai grande, j'aurai de l'impact.
02:45 Et quelque part dans l'intégralité de mon parcours jusqu'à présent, c'est ce que j'ai
02:50 essayé de faire.
02:51 En étant chef d'entreprise.
02:52 Parce que qu'est-ce que c'est qu'une chef d'entreprise ?
02:54 C'est quelqu'un qui identifie un problème et qui veut y apporter une solution.
02:58 En tant qu'élue, ou là encore, quand j'étais représentante, enfin quand j'étais à Paris,
03:04 j'ai souhaité pouvoir avoir de l'impact sur la vie quotidienne des gens.
03:08 Et effectivement, en tant que diplomate en charge du processus de paix au Proche-Orient,
03:13 certes, comme tout le monde peut le voir, je n'y ai pas réussi.
03:15 - Je pense que vous n'êtes pas la seule à vous être cassée les dents.
03:19 - Exactement.
03:20 Mais ça n'empêche que ce que j'ai voulu faire, c'est justement essayer de construire
03:23 des projets extrêmement concrets pour permettre aux Israéliens et aux Palestiniens de mieux
03:29 se connaître et d'essayer de mettre en place des projets communs.
03:32 - Quelle est votre plus grande déception, Valérie Hoffenberg ?
03:36 - Ma plus grande déception...
03:37 Alors je vais vous dire, j'ai une mémoire très sélective parce que je me concentre
03:41 surtout sur les succès.
03:43 Les déceptions, oui j'en ai eu et je dirais encore récemment peut-être.
03:47 La plus grande déception, c'est à la suite du 7 octobre, qui pour moi a été un vrai
03:51 choc humain.
03:52 J'étais très surprise de voir beaucoup de femmes qui avaient travaillé avec moi, en
03:56 particulier dans les organisations féministes, le Singtang que j'ai monté, se tairent et
04:02 ne pas réagir suite aux violences qui ont été faites.
04:06 - Et même remettre en question la parole de ces femmes violées.
04:09 - Absolument.
04:10 Ça veut dire que ça a été une très très grande déception.
04:12 Je ne m'y attendais pas.
04:13 - Comment ça s'explique ça ? C'est de l'antisémitisme pur ou c'est du légène ? D'où ça vient
04:18 à votre avis ?
04:19 - Écoutez, je ne sais pas, franchement.
04:21 - C'est inexplicable en fait.
04:23 - C'est inexplicable.
04:24 Rien ne l'explique et rien ne le justifie.
04:26 Moi je me souviens quand il y a eu la guerre en Ukraine, je me suis sentie concernée.
04:31 J'ai envoyé des vêtements, quand il y a eu les femmes iraniennes, je suis allée manifester.
04:37 Si vous voulez, j'ai eu le sentiment qu'il n'y avait pas d'engagement sélectif et pour
04:42 moi le destin des femmes était le même partout dans le monde.
04:45 Et comment était-il possible que face à cette violence innommable, cette barbarie
04:50 qu'il y a eu le 7 octobre, il n'y ait pas eu de réaction.
04:53 C'est peut-être une de mes plus grandes déceptions.
04:55 - Votre plus grande joie maintenant, changeant de contexte.
04:58 - C'est d'avoir trois enfants à qui j'ai transmis ce même goût de l'engagement, de
05:05 l'entreprenariat.
05:06 - Ils sont tous entrepreneurs ?
05:07 - J'en ai deux sur trois qui sont entrepreneurs et le troisième est dans la finance mais
05:11 je sais que ce n'est qu'une étape vers l'entreprenariat.
05:14 Et tous les trois sont très engagés avec de belles valeurs.
05:17 - Alors vous avez fondé le She Travel Club, on l'a dit Valérie Offenberg.
05:22 C'est un nouveau label pour le secteur hôtelier qui est au service des femmes.
05:26 Alors vous offrez des services et des installations adaptées aux besoins des femmes voyageant
05:30 seules ou en groupe comme des mesures de sécurité, enfin les établissements qui offrent ça justement,
05:34 des mesures de sécurité renforcée, des programmes de bien-être spécifiques, des
05:37 espaces de réseautage, de rencontres.
05:39 Est-ce que j'ai bien résumé ?
05:40 - Alors très bien, je vous remercie.
05:42 Pourquoi est-ce qu'on a créé ce label ? C'est qu'on s'est rendu compte qu'il y avait une
05:46 vraie féminisation du voyage.
05:48 64% de tous les voyageurs sont des femmes et ça ne va pas vous étonner, 80% des décisions
05:54 et des réservations sont faites par les femmes.
05:57 Et pourtant on a fait un grand sondage qui démontrait que 9 femmes sur 10 considéraient
06:01 que le secteur de l'hôtellerie et du tourisme globalement n'avait pas adapté ses offres
06:06 aux attentes des femmes et l'expérience voyage d'une femme est différente de l'expérience
06:11 voyage d'un homme.
06:12 Et donc c'est pour ça qu'on a créé ce label indépendant qui permet d'auditer, de vérifier,
06:17 de noter les hôtels en fonction des attentes des femmes.
06:20 C'est important à la fois pour les hôtels parce que ça les aide justement à bien comprendre
06:24 et à identifier ce que c'est que les attentes des femmes parce que je ne vous raconte pas,
06:27 moi j'ai parlé avec des directeurs d'hôtels qui m'ont dit "oui oui en fait les femmes
06:30 on s'était dit que ce qu'elles voulaient c'était des chambres en rose ou des coussins
06:34 à fleurs".
06:35 Vous avez vraiment entendu ça ?
06:36 J'ai vraiment entendu ça je vous assure.
06:37 Eh bien non, mais non c'était pas ça.
06:39 Nous on veut de la sécurité, on veut certes du confort, de service.
06:43 Par exemple en sécurité qu'est-ce que ça donne concrètement ?
06:45 Alors concrètement par exemple les femmes sont très sensibles au fait d'avoir quelqu'un
06:48 24h/24 à la réception.
06:50 S'il y a un problème elles veulent pouvoir s'adresser à quelqu'un.
06:52 Elles apprécient les hôtels qui leur envoient aussi des transferts à l'aéroport.
06:56 En termes de chambres, elles aiment pouvoir avoir des loquets intérieurs pour fermer
07:01 la porte parce que vous savez qu'avec ces clés électroniques aujourd'hui on n'est
07:04 jamais sûr que personne ne va rentrer.
07:07 Et puis aussi d'avoir par exemple des judas ou des chaînettes.
07:12 Parce que quand vous êtes dans un hôtel et si vous ne pouvez pas savoir qui est derrière
07:15 la porte ou quelqu'un tape à votre porte et vous ouvrez, eh bien non c'est pas possible.
07:19 Donc voilà ce sont quelques critères importants.
07:20 On a aussi des critères en termes de confort.
07:24 Par exemple si un homme va dans un hôtel aujourd'hui, qu'il a oublié son rasoir,
07:29 il va trouver un kit pour se raser dans tous les hôtels.
07:33 Idem pour une brosse à dents.
07:34 Une femme si elle a oublié ses protections périodiques ou même une eau pour se nettoyer
07:41 le visage, elle ne va pas les trouver.
07:43 Donc aujourd'hui tous les hôtels qui sont labellisés par CHI doivent obligatoirement
07:47 avoir à la réception une petite rousse avec des aménuitis qui correspondent aux
07:51 attentes des femmes.
07:52 Et alors est-ce que vous vous intéressez à la parité dans les hôtels ?
07:55 Absolument.
07:56 Et donc là justement le 6 mars, l'occasion de la journée de la femme, on va lancer nos
08:00 prix des Best Hotels for Women.
08:03 Et c'est très important parce que dans ce prix nous récompensons les hôtels qui à
08:08 la fois apportent des prestations importantes pour les clientes mais également pour leurs
08:13 employés car le secteur de l'hôtellerie est très en retard sur les questions de l'égalité,
08:18 des politiques d'égalité.
08:19 En particulier dans la restauration ou dans tous les secteurs ?
08:22 Alors on a beaucoup parlé de la restauration mais on n'a pas suffisamment parlé de l'hôtellerie.
08:25 Et dans l'hôtellerie c'est exactement le même problème.
08:29 Et encore plus car vous imaginez qu'il y a les femmes de chambre, qu'il y a les réceptionnistes.
08:34 Donc il y a énormément de femmes qui se trouvent au contact des clients.
08:38 Et c'est la raison pour laquelle nous voulons ouvrir les yeux du secteur hôtelier pour
08:42 leur demander également de se former et de former leur personnel.
08:47 Et donc nous lançons, c'est mon dernier bébé, des modules de formation.
08:51 Vous n'arrêtez jamais Mélanie Feinberg.
08:52 Je ne m'arrête jamais et je n'ai pas l'intention de m'arrêter.
08:56 Vous avez déjà raison.
08:57 Donc j'ai lancé des modules de formation à destination des staffs des hôtels, des
09:05 employés d'hôtels pour se former à la sensibilisation du sexisme et pour éviter
09:11 le sexual harassment, donc toutes les violences sexuelles au sein des hôtels.
09:15 Et nous formons à la fois pour éviter ces situations extrêmement difficiles et délicates
09:21 entre employés, mais également comment faire si c'est un client qui agresse un employé
09:27 ou comment faire pour éviter justement d'avoir des problématiques entre clients.
09:33 Et comment ça se passe alors ? Vous avez des spécialistes qui interviennent ?
09:35 Alors écoutez, tout ça, ça vient de témoignages très concrets.
09:39 Quand nous labellisons les hôtels, nous demandons aux femmes de nous envoyer des témoignages
09:44 et donc nous avons recueilli énormément de témoignages de clientes.
09:48 Vous envoyez des clientes mystères aussi ou pas ?
09:50 Alors pas du tout parce que ce sont nos clientes qui y vont et ça se passe super bien.
09:53 Et on reçoit énormément donc dans notre plateforme de témoignages des femmes.
09:59 Et elles nous ont partagé énormément d'anecdotes.
10:01 Je vous en donne une par exemple.
10:03 En termes de sécurité, elles nous disent que ça l'est arrivé d'avoir le réceptionniste
10:09 qui va annoncer le numéro de la chambre à haute voix et arriver dans la chambre et d'avoir
10:14 10 minutes après quelqu'un qui arrive en disant "Ah bah j'ai vu que vous étiez toutes
10:17 seules, moi aussi, est-ce que je peux vous inviter à prendre un verre ?"
10:20 Des situations délicates où vous êtes dans un bar et une femme a le droit d'être dans
10:25 un bar toute seule si elle en a envie, de se faire importuner par des clients, de se
10:30 faire offrir un verre.
10:33 Et non, elles disent "on ne veut pas que le barman soit complice de l'autre client et
10:37 qu'il vienne nous apporter un verre".
10:39 A la limite, si une femme a envie de l'accepter, qu'on lui laisse le choix et qu'on lui demande
10:43 si elle le veut ou pas.
10:45 Donc c'est au barman d'aller demander à la dame si elle est ok pour recevoir le verre.
10:48 Exactement.
10:49 Elle a envie, oui.
10:50 Elle n'a pas envie.
10:51 Il ne le met pas dans une situation très désagréable de se retrouver avec le verre
10:55 en face d'elle.
10:56 Donc énormément de cas très concrets et on explique comment réagir et comment se
11:01 comporter.
11:02 C'est comme les compliments.
11:03 Vous savez, il y a quelques années, on considérait que dans l'hospitalité, c'était bien de
11:07 faire des compliments.
11:08 "Mais madame, vous êtes très élégante, vous êtes très belle aujourd'hui".
11:10 Non, aujourd'hui, le monde a changé.
11:12 Les femmes n'apprécient pas qu'on puisse porter des jugements sur leur tenue et encore
11:19 moins sur une sexualisation de leur corps.
11:21 Donc on appelle à la vigilance, à comprendre ce que c'est que le sexisme et surtout à
11:27 donner des moyens de répondre s'il y a des problèmes de sexual harassment et il y en
11:32 a dans les hôtels.
11:33 Et tout est une histoire de formation.
11:35 Vous le savez, Sud Radio, c'est votre radio destin de femmes.
11:38 Aujourd'hui, c'est avec Valérie Offenberg, créatrice du She Travel Club, le label pour
11:45 le secteur hôtelier au service des femmes.
11:47 Vous restez avec nous, à tout de suite.
11:49 Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
11:53 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout
11:57 en France.
11:58 Le groupe Connect présente Sud Radio, destin de femmes, Judith Beller.
12:03 Si vous nous rejoignez, bienvenue dans l'émission du féminisme positif, destin de femmes sur
12:08 Sud Radio.
12:09 Aujourd'hui avec nous, Valérie Offenberg, fondatrice notamment du Connecting Leaders
12:14 Club, du Think Tank Marie-Claire, Agir pour l'égalité et du She Travel Club, le nouveau
12:19 label pour le secteur hôtelier au service des femmes.
12:22 Beaucoup d'engagement pour les autres, Valérie Offenberg, et beaucoup d'engagement pour les
12:26 femmes.
12:27 Oui, alors c'est vraiment quelque chose qui est important pour moi, c'est l'engagement.
12:30 Et je pense que l'engagement est une grande force et un grand cadeau dans la vie.
12:34 Parce que quand on fait pour les autres, c'est un enrichissement pour soi-même.
12:39 Et c'est vrai que c'est quelque chose qui a toujours été au cœur de toutes mes activités
12:44 professionnelles.
12:45 Est-ce que vous pensez que la société a bien évalué et évolué aussi le traitement qu'elle
12:51 offre et la manière dont elle traite les femmes en général aujourd'hui ? On parle
12:56 de la société française.
12:57 Alors oui, je pense qu'il y a une évolution, c'est certain.
13:00 Et d'ailleurs, je dois vous dire que j'aime beaucoup votre féminisme positif.
13:05 Parce que moi, je me reconnais également dans un féminisme positif.
13:09 Qu'est-ce que vous appelez féminisme positif ?
13:10 Ça veut dire que ce n'est pas les uns contre les autres, mais c'est les uns avec les autres.
13:14 Et moi, je pense que cette société, on doit la faire ensemble.
13:17 Et je pense qu'il faut à la fois éduquer les femmes et les hommes à vivre ensemble,
13:23 parce que c'est notre bien commun.
13:25 Et c'est ce que j'appelle le féminisme positif.
13:27 Moi, je suis pour l'inclusion et je ne suis pas pour la division.
13:30 Alors, c'est la phrase que j'aime à dire et qu'on aime à dire dans "Destin de Femmes",
13:34 c'est que le combat pour le droit des femmes ne doit plus être un combat, ça doit être
13:38 une cause commune.
13:39 En fait, ça ne peut pas avancer.
13:41 Ce combat ne peut pas avancer si on fait contre la moitié de l'humanité.
13:44 Absolument.
13:45 Mais je dois dire que moi, j'ai rencontré quand même beaucoup d'hommes qui aujourd'hui
13:47 l'ont compris et qui savent que, par exemple, dans le monde de l'entreprise, qu'ils sont
13:53 conscients d'abord que les femmes représentent 50% de l'humanité et quand je vous parlais
13:58 tout à l'heure du monde du tourisme, c'est vrai qu'aujourd'hui, dans une période où
14:02 chacun demande de la personnalisation, les femmes sont majoritaires.
14:05 Donc, ils l'ont compris.
14:06 Et puis, je pense qu'aujourd'hui, on a su prouver que nous sommes tout aussi capables
14:12 que les hommes et que les femmes, par exemple, dans les conseils d'administration, apportent
14:16 énormément.
14:17 Et les hommes s'en rendent compte et c'est une très bonne chose.
14:20 Bien sûr.
14:21 Ils n'osent pas être féministes, souvent les hommes.
14:23 Ils n'osent pas le dire, en tout cas.
14:24 Est-ce que vous pensez que c'est à cause de ce clivage permanent, justement, où on
14:27 est encore un peu coincés ? Oui, je crois qu'il y a vraiment un vrai
14:28 travail à faire parce que parfois on dit que le mot féminisme aujourd'hui a une connotation
14:33 parfois négative et sur lequel il faut vraiment travailler pour expliquer que le féminisme,
14:38 c'est vraiment une recherche d'harmonie dans la manière de vivre ensemble et ce n'est
14:42 pas sousposé aux hommes.
14:43 Il a plusieurs formes.
14:44 Il a plusieurs formes, mais je pense que la belle...
14:46 Vous savez, parfois, il y a des mouvements de balancier qui sont nécessaires.
14:49 Moi, j'ai l'impression que parfois, il y a des excès.
14:51 J'ose le dire.
14:52 Vous parlez des féministes radicales ? Oui, effectivement, dans le cas où je ne
14:57 me reconnais pas.
14:58 Mais je sais aussi que ce mouvement de balancier, il est parfois nécessaire.
15:03 On va peut-être un peu trop loin pour arriver ensuite à un équilibre différent et c'est
15:10 parfois ce qui permet de faire bouger les choses.
15:11 Bien sûr.
15:12 Est-ce que vous avez rencontré des obstacles ? Vous avez eu quand même un parcours très
15:17 large, vous le disiez vous-même, à divers postes en plus.
15:20 Vous avez forcément été confronté au sexisme, Valérie Feblin ?
15:24 Absolument.
15:25 Surtout dans le monde politique.
15:26 C'est ce que j'allais vous dire.
15:27 C'est dans le monde politique où j'ai connu vraiment le plus de sexisme et je dirais peut-être
15:32 encore plus dans le monde diplomatique.
15:33 Je crois qu'il faut le dire que s'il y a bien un endroit qui n'avait pas fait sa révolution,
15:38 maintenant ça bouge un petit peu.
15:39 C'est le Quai d'Orsay qui était extrêmement masculin dans le monde de l'entre-soi.
15:45 Comment ça se fait ?
15:46 Parce que c'est comme ça.
15:48 Depuis toujours ?
15:49 C'était comme ça.
15:50 C'était un monde très masculin.
15:51 Et vous arrivez là-dedans ?
15:54 Moi je suis arrivée là-dedans.
15:55 Vous voyez, moi je suis très souvent en robe, avec des escarpins.
16:00 Je n'ai pas voulu me fondre dans un moule où je devais avoir des tailleurs pantalon,
16:04 etc.
16:05 J'ai toujours assumé ma féminité.
16:06 Et effectivement, ça a été très difficile.
16:09 J'ai eu des remarques qui mettaient en cause ma compétence ou en tout cas qui expliquaient
16:14 ma nomination sur des critères physiques plutôt que sur des critères liés à mes
16:19 compétences.
16:20 Donc ça a été effectivement très difficile.
16:22 Qu'est-ce que vous en tirez aujourd'hui ?
16:24 D'abord, écoutez, quelles que soient les difficultés, je suis tellement fière d'avoir
16:28 eu ce parcours.
16:29 Ça a été des moments exceptionnels dans ma vie.
16:31 Donc c'est pas grave.
16:33 Je l'ai survécu à ces moments-là.
16:35 Mais ça n'empêche que je trouve ça très bien que ça puisse évoluer et qu'il y ait
16:39 plus de diplomates aujourd'hui françaises.
16:41 Et si effectivement ce que moi j'ai vécu a permis à contribuer à faire évoluer les
16:47 choses et à ouvrir la route à d'autres femmes aujourd'hui dans la diplomatie, je
16:50 suis contente de l'avoir fait.
16:51 Et c'est ce que vous transmettez à vos enfants aussi on imagine en fait ?
16:54 Oui.
16:55 Fille ou garçon ?
16:56 Absolument.
16:57 Je crois qu'on a des épreuves qui sont proportionnelles à nos rêves.
17:03 Donc moi j'ai toujours eu beaucoup, beaucoup de rêves.
17:06 Et donc j'accepte les épreuves qui vont avec.
17:09 Mais tout ce qui ne tue pas renforce.
17:12 Donc les épreuves c'est aussi des moments qui nous permettent de nous tester et de nous
17:17 faire progresser.
17:18 Pour revenir justement à ce concept d'impact dont vous nous parliez tout à l'heure, votre
17:23 volonté d'impact en fait que vous avez rêvé avant de le concrétiser.
17:27 Finalement votre manière à vous de construire votre vie, d'écrire votre destin, c'est de
17:32 vous projeter dans ce que vous voulez pour y arriver à tout prix et de vous donner les
17:36 outils c'est ça ?
17:37 En fait je suis quelqu'un qui observe énormément.
17:39 Et lorsqu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, je ne m'en contente pas.
17:44 Et je n'attends pas que ce soit les autres qui trouvent des solutions.
17:47 Donc ce qui fait que quand quelque chose ne va pas, je me dis comment je peux faire moi
17:51 pour essayer de résoudre ce problème là.
17:54 Et c'est pour ça que je suis une entrepreneuse parce que face à une problématique, j'essaie
17:58 de trouver les solutions.
18:00 Et même quand j'ai fait de la politique, c'était vraiment pour avoir de l'impact.
18:03 En me disant si quelque chose ne fonctionne pas, je ne vais pas faire confiance à d'autres
18:06 pour trouver des solutions.
18:07 C'est à moi d'y aller et à moi d'apporter ma propre solution.
18:11 Est-ce que ça ce n'est pas finalement le secret de toute réussite, d'y aller mordicus
18:15 ?
18:16 Oui absolument.
18:17 C'est d'y aller et de se dire avec les dents, avec les ongles, mais je vais y arriver.
18:24 Et surtout d'accepter l'épreuve comme une partie du parcours.
18:28 Et alors est-ce que c'est pour ça que vous avez mis en place des initiatives telles que
18:30 on en parlait tout à l'heure, le Connecting Leaders, le Club, le Think Tank, Marie Claire
18:34 Agir pour l'égalité, etc. ? C'est parce que vous vous êtes rendu compte qu'il y
18:37 avait des problèmes, des nœuds à certains endroits et qu'il fallait trouver des solutions
18:41 tout simplement pour dénouer.
18:42 Alors je peux dire que quand j'ai fait de la politique, je me suis aperçue qu'il y
18:45 avait beaucoup de choses qu'on pouvait faire.
18:46 Mais vous savez quand on commence la politique, on apprend deux choses.
18:48 C'est qu'il faut apprendre un, la patience et deux, le compromis.
18:51 Et ce n'est pas toujours ce qu'on pense.
18:53 Le compromis, ce n'est pas simple.
18:54 Voilà.
18:55 Le compromis, c'est simple et ce n'est pas obligatoirement avec ces deux qualités
18:59 qu'on pense qu'on va réussir en politique.
19:01 Mais je me suis rendu compte que finalement, le pouvoir ne faisait pas tout et que parfois
19:07 l'influence était plus efficace.
19:09 Donc vous vous mettez un peu dans l'ombre parfois.
19:11 Et donc quand j'ai quitté la politique, je me suis dit, eh bien maintenant je vais
19:14 y aller par l'influence.
19:16 Et par l'influence, c'est à travers des initiatives telles que le Think Tank Marie Claire, mais
19:21 également tous les grands forums que j'ai créés qui me permettaient de réunir des
19:27 bonnes volontés à la fois politiques, économiques, associatives, que je me suis rendu compte
19:32 qu'on pouvait également faire bouger les choses.
19:34 Et c'est ce qu'on a fait en créant des livres blancs, etc.
19:36 Et idem, quand je fais le She Travel Club, je me rends compte qu'il y a des problématiques
19:41 et je me dis je vais trouver les solutions parce que franchement, je ne viens pas du
19:44 tout du secteur du tourisme ni de l'hôtellerie.
19:46 Mais j'ai réussi en deux ans.
19:49 Mais vous voyagez déjà ?
19:50 Oui, absolument.
19:51 Et je me suis aussi inspirée de mes propres expériences.
19:56 Mais je me suis dit, on va trouver une solution.
19:58 Quel conseil, si vous aviez un conseil à donner aux jeunes filles, aux jeunes femmes
20:02 qui ont envie de suivre votre route, justement d'être dans l'entreprenariat, pourquoi
20:06 pas de se lancer dans la politique ?
20:07 Ça serait quoi le premier conseil ?
20:09 Alors je dirais d'abord, effectivement, c'est de croire en soi.
20:13 C'est d'identifier ses forces et ce qui fait qu'on est unique.
20:17 Parce que c'est la première étape.
20:19 Et on est tous unique.
20:21 Exactement.
20:22 Qu'est ce qui fait notre unicité ?
20:24 C'est quoi nos forces ?
20:25 Parce que si vous n'êtes pas conscient de vos propres forces, comment voulez vous que
20:29 les autres les voient, les reconnaissent ?
20:32 Exactement.
20:33 Donc pour moi, c'est le premier conseil.
20:34 Sachez qui vous êtes, connaissez vos forces.
20:37 Et ensuite, un peu de pugnacité.
20:39 Un peu de pugnacité.
20:41 Et puis après, je dirais aussi de l'optimisme et de la bienveillance.
20:46 Parce que quand vous êtes bienveillante et optimiste avec ce qui vous arrive, et bien
20:51 finalement il vous arrive de plus en plus de bonnes choses.
20:54 Si vous aviez un souhait, Valérie Offenberg, quel serait-il ?
20:57 Oh là là, un simplement.
20:59 Vous en avez plusieurs, allez-y.
21:00 Alors d'abord, c'est effectivement que...
21:05 Un souhait.
21:07 Je crois que d'abord, à titre personnel, c'est de pouvoir toujours continuer à rêver
21:13 jusqu'à mon dernier souffle.
21:14 Je crois que ce sera le premier.
21:16 Et le deuxième, c'est de faire en sorte que ces problématiques que nous abordons aujourd'hui
21:20 sur l'égalité femmes-hommes soient bientôt un sujet du passé.
21:24 Et que mes petites filles, je n'en ai pas encore, me disent "mais mamie, de quoi tu
21:30 nous parles ?"
21:31 Parce que ça ne sera plus un sujet.
21:33 Est-ce que finalement, on est en train d'aller vers ça, comme on voit dans les jeunes générations,
21:37 que le sujet des genres en est moins un, finalement, peut-être ?
21:40 Oui, c'est vrai.
21:41 Je pense qu'on y est presque.
21:42 Et c'est aussi le rôle des femmes de transmettre ces valeurs et ces objectifs, non pas seulement
21:48 à leurs filles, mais aussi à leurs garçons.
21:49 Donc c'est transmission, éducation.
21:51 Ah ben là, le mot "transmission", c'est un mot qui est essentiel pour moi.
21:54 Je pense qu'on ne perdure qu'à travers la transmission.
21:58 Donc oui, effectivement, la transmission, c'est essentiel.
22:01 Est-ce qu'il y a quelque chose en particulier que vous avez envie de partager avec nos auditeurs
22:04 avant qu'on se quitte ?
22:05 Eh bien écoutez, je vais leur demander déjà d'aller voir sur notre site, chez Travel
22:09 Club.
22:10 Ça, j'allais le dire.
22:11 Je pense que pour nous, je crois que de croire en chacune d'entre vous, c'est vraiment important.
22:16 Il n'y a pas que des femmes qui nous écoutent, Valérie Offenberg.
22:19 Non, mais je pense que vous avez raison de croire en chacun d'entre nous.
22:22 Et je pense que ce défi, je ne dirais même plus le combat, ce défi de l'égalité, c'est
22:27 un défi qui doit être porté par les hommes et par les femmes en même temps.
22:30 Et c'est ça qui nous permettra de construire une société bien plus harmonieuse.
22:34 Et plus juste.
22:35 Merci beaucoup Valérie Offenberg.
22:36 Merci beaucoup Judith.
22:37 Merci.
22:38 Toutes les infos sur le label, le SHE Travel Club.
22:42 Le SHE Travel Club, mesdames, c'est pour savoir dans quels hôtels vous pouvez aller en toute
22:47 sécurité et voyager avec grand plaisir, sans stress évidemment.
22:52 Tout ça, c'est fondé par Valérie Offenberg.
22:54 C'est à retrouver sur le SHE.
22:56 Donc comme SHE, elle en anglais.
22:58 SHE Travel Club.
23:00 Tout simplement.
23:01 Nous, on a rendez-vous samedi prochain à 13h30 pour un nouveau Destin de Femme.
23:05 Demain, c'est excellent à 19h.
23:06 Vous le savez, le podcast Destin de Femme, tous nos autres rendez-vous sont sur sudradio.fr,
23:10 la chaîne YouTube de Sud Radio, sans oublier les réseaux sociaux et tout le toutier.
23:14 Mais puis ça monte, ça monte les auditeurs.
23:16 On vous remercie pour votre écoute fidèle.
23:19 On est bien content de vous avoir avec nous.
23:21 Merci à Maxime qui réalise pour vous aujourd'hui.
23:23 Merci à Sud Radio et ses équipes.
23:25 Je vous embrasse.
23:26 A la semaine prochaine et à demain.
23:28 Sud Radio, Destin de Femme, Judith Beller.
23:31 Avec le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
23:35 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout en France.
23:40 [Bruit de moteur]

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