• il y a 10 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00 (Générique)
00:04 Bonjour Anesse Pannier-Renacher.
00:06 Bonjour Jean-Rémi Baudot.
00:07 Le Salon de l'agriculture ouvrira ses portes samedi.
00:09 C'était l'ultimatum posé par les agriculteurs pour obtenir des réponses concrètes,
00:13 pour voir dans leur ferme les effets des mesures annoncées.
00:17 Est-ce que deux jours avant ce salon, vous pensez avoir répondu à leurs attentes ?
00:21 Je crois qu'on a répondu à une grande partie des attentes qui avaient été posées
00:26 lors des rendez-vous qu'avaient menés le Premier ministre et le ministre de l'agriculture,
00:31 Marc Fesneau, fin janvier.
00:35 Et aujourd'hui, 80% des demandes qui ont été remontées par les agriculteurs
00:43 qui avaient fait l'objet d'un engagement par le Premier ministre
00:46 sont soit mises en œuvre...
00:47 Vous réalisez ces dix points qui avaient été mis en avant par...
00:49 62 points.
00:50 62 points qui avaient été...
00:53 Je dirais 62 engagements du Premier ministre.
00:55 Et sur ces 62 engagements, vous en avez 80% qui sont soit mis en œuvre,
01:00 soit qui vont être mis en œuvre au sens où le texte est prêt,
01:04 il est dans la phase de consultation, mais tout est finalisé,
01:08 soit on est en train d'avancer assez singulièrement sur le sujet.
01:14 Je pense notamment sur les sujets européens.
01:17 Vous savez que lundi, Marc Fesneau ira au Conseil européen de l'agriculture
01:21 sur un agenda de simplification pour l'agriculture.
01:25 Ça, c'est sur tous les textes européens.
01:27 Justement, on va rentrer dans le détail,
01:29 mais l'agriculture va être placée dans une loi
01:32 parmi les intérêts fondamentaux de notre nation,
01:34 au même titre que notre sécurité ou notre défense nationale.
01:37 Ça veut dire quoi ? Qu'est-ce que cela changera concrètement ?
01:39 Concrètement, ça veut dire que lorsque le juge aura apprécié
01:44 des sujets en lien avec l'agriculture,
01:46 il pourra mettre cet intérêt national au regard d'autres objectifs
01:52 et donc rééquilibrer les choses par rapport à un certain nombre de textes
01:56 d'application directe en France.
02:00 Et donc, ça permet à l'agriculture d'avoir une plus forte part de voix
02:05 dans la mise en œuvre des lois qui la concernent.
02:08 Et ça, c'est très important, les agriculteurs l'attendent.
02:12 Ce ne sont pas des paroles, ce sont des actes,
02:14 ce sont des contentieux qui avancent plus vite,
02:15 ce sont des contentieux qui sont tranchés dans le sens des agriculteurs.
02:19 Ce qu'ils attendent, c'est surtout une meilleure rémunération.
02:22 Bien sûr.
02:22 Le gouvernement présentera une nouvelle loi EGalim d'ici l'été.
02:25 Alors, cette loi, elle était déjà censée permettre une meilleure rémunération.
02:29 Ce sera la quatrième en six ans.
02:31 Est-ce qu'il ne faudrait pas déjà appliquer les textes existants ?
02:34 Alors déjà, on les applique et on voit le progrès que ça a amené.
02:38 Sans loi EGalim, la rémunération, notamment des éleveurs laitiers,
02:43 ne serait pas celle qu'elle est aujourd'hui.
02:44 Mais on le voit aujourd'hui dans des conflits qui ont lieu.
02:47 On a vu hier les tensions autour de l'entreprise Lactalis.
02:52 On ne va pas assez loin.
02:53 Et l'enjeu de cette nouvelle loi, c'est tirer les enseignements des précédentes.
02:57 On nous dit "c'est bien ce que vous avez fait,
02:59 ça a permis d'apporter du revenu aux agriculteurs".
03:02 Mais ce n'est pas parfait.
03:03 D'abord parce qu'il y a des stratégies de contournement,
03:05 il y a des tricheurs.
03:06 Et ces tricheurs, il faut que ce soit très clair que la fête est finie
03:09 et que maintenant, ils doivent respecter la loi,
03:12 mais surtout qu'ils ne doivent pas utiliser les ambiguïtés de la loi
03:15 pour différer son application.
03:17 - Mais qu'est-ce qu'il y aura dans cette loi de différence ?
03:18 Parce qu'on va parler en détail des fraudes,
03:20 mais qu'est-ce qu'il y aura dans cette loi ?
03:21 Il y aura un prix plancher,
03:22 il y aura l'interdiction de la vente à perte pour les agriculteurs ?
03:24 Il y aura des mesures concrètes qui feront qu'on ne sera plus dans la même situation ?
03:28 - Bien sûr qu'il y aura des mesures concrètes.
03:29 D'abord, je veux dire qu'il y a deux parlementaires qui ont été missionnés
03:32 pour tirer les enseignements de l'application des lois précédentes
03:35 et pour faire des propositions.
03:36 Donc si cette loi, on était aujourd'hui en capacité de l'écrire,
03:41 on l'aurait fait.
03:41 Là, on fait ce que vous dites, on tire le résultat,
03:45 on regarde comment elles ont été appliquées,
03:48 ce qui manque, ce qu'il faut ajouter.
03:50 Les trois intuitions que nous avons, c'est un,
03:52 il faut que la construction du prix parte de la réalité du prix,
03:57 du coût de production des agriculteurs.
04:00 - Mais ce n'était pas déjà un peu le cas des lois précédentes ?
04:02 - Oui, mais on le voit, il y a encore des ambiguïtés.
04:05 Donc il faut être encore plus direct, encore plus clair,
04:09 mettre une forme de régulation supplémentaire.
04:11 - Un prix minimum de la loi peut-être ?
04:12 - Un prix minimum, que ce soit incontournable.
04:14 Ce n'est pas un prix minimum,
04:15 parce que ça part de la réalité du prix dans les exploitations.
04:19 Il y a une deuxième intuition qu'on a,
04:20 c'est qu'il faut aller plus loin, justement, dans ces indicateurs de prix.
04:24 Toutes les professions aujourd'hui, qui dépendent des galimes,
04:28 je pense notamment à la filière viande,
04:30 n'ont pas encore complètement établi ces indicateurs du prix.
04:33 Et du coup, ça rend moins opérant le fait de construire un prix
04:37 sur la base de ces indicateurs de prix.
04:38 Je rentre un peu dans la technique et je m'en excuse,
04:40 mais ce qu'il faut comprendre à la fin,
04:42 c'est que nous voulons donner du revenu aux agriculteurs.
04:45 Les trois précédentes lois ont permis de rééquilibrer le rapport de force
04:49 entre agriculteurs, industriels, grande distribution.
04:52 La grande distribution continue à contourner,
04:55 en tout cas, certains d'entre eux, à contourner le système.
04:58 Et donc nous serons absolument dans la sanction
05:03 et nous ne laisserons pas faire ces contournements.
05:05 - Anne Espagnol-Richet, il y a quelques instants,
05:06 vous parliez de ces agriculteurs qui ont envahi le siège de Lactalis.
05:10 Ça fait des semaines qu'ils réclament une juste rémunération de leur lait,
05:13 mais en vain, Lactalis, c'est 28 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
05:16 Est-ce que ce n'est pas un peu David contre Goliath ?
05:19 - Mais c'est pour ça qu'il faut rééquilibrer.
05:20 C'est à ça que sert la loi.
05:21 Aujourd'hui, vous avez un dispositif de médiation
05:24 qui a permis de rendre de l'argent à certains agriculteurs
05:28 dans des phases d'instruction entre rémunération des agriculteurs
05:31 et rémunération des industriels.
05:33 Vous avez un nouveau système qui est un arbitrage
05:38 qui est également en cours pour obtenir des résultats.
05:42 Donc, on gagne des euros, euro par euro,
05:45 entre les agriculteurs et les industriels.
05:48 - Mais quand Lactalis propose 42 euros...
05:49 - Et les industriels eux-mêmes doivent pouvoir obtenir
05:52 une juste rémunération de la matière première agricole,
05:54 parce que ça aussi, c'est important.
05:55 - Ça fait des semaines que les agriculteurs se battent contre Lactalis.
05:58 On le disait, 28 milliards de chiffre d'affaires.
06:00 Lactalis leur proposait 40 centimes le litre de lait,
06:02 alors qu'ils auraient besoin plutôt de 45 centimes,
06:04 voire de 50 centimes.
06:06 Lactalis a concédé une hausse de 2 centimes à 42 centimes.
06:09 Que fait le gouvernement ? On les laisse se battre tout seuls ?
06:12 - Non, je signale que c'est sous l'égide du médiateur de l'État
06:15 que ces discussions se poursuivent,
06:17 et qu'elles se poursuivent pour s'achever dans les semaines qui viennent.
06:22 Il y a des dates butoirs, il y a une procédure contradictoire,
06:27 mais le travail est mené par le médiateur de l'État.
06:30 - Mais là, il y aurait un intérêt à mettre un prix minime, non ?
06:32 - Ça, ça n'existait pas avant.
06:34 Ça n'existait pas avant.
06:36 Il faut quand même le dire.
06:37 Cette rémunération qui a sauvé des milliers d'éleveurs laitiers,
06:42 parce que c'est ça la réalité,
06:43 ces dernières années, ces lois Egalim ont permis
06:46 de rendre du revenu aux agriculteurs.
06:48 Est-ce que c'est suffisant ?
06:49 - Mais il y a au moins 50 000 des éleveurs laitiers en France aujourd'hui.
06:51 - Non. Est-ce qu'il faut aller plus loin ?
06:53 Oui, et c'est ce que nous faisons.
06:54 - Agnès Pagny-Renach, chef ministre déléguée à l'agriculture,
06:56 on se retrouve dans un instant,
06:57 juste après le Fil info de Sophie Echene à 8h40.
07:01 Alors que les ruptures de stock de médicaments
07:03 s'amplifient dans les pharmacies,
07:04 près de 5 000 signalements l'an dernier en France,
07:07 le gouvernement dévoile des mesures pour anticiper.
07:10 Ça passe par mieux informer les médecins
07:12 pour qu'ils puissent prescrire des alternatives
07:14 à leurs patients en cas de pénurie
07:15 ou alors une meilleure utilisation des antibiotiques.
07:18 Le rapporteur spécial de l'ONU sur les défenseurs de l'environnement
07:22 se rend dans le Tarn aujourd'hui à Saïz,
07:24 sur le chantier de l'autoroute A69,
07:26 controversé entre Castres et Toulouse.
07:28 Il vient constater les méthodes de maintien de l'ordre
07:30 employé contre les opposants à ce projet,
07:33 méthode qu'il qualifie d'alarmante sur les réseaux sociaux.
07:36 Au Sénégal, Macky Sall doit prendre la parole aujourd'hui
07:38 pour présenter ses plans en vue de l'organisation
07:40 de l'élection présidentielle,
07:42 prévue dimanche initialement,
07:43 avant d'être reportée au 15 décembre.
07:45 Un report qualifié de coup d'État constitutionnel par l'opposition.
07:49 Et puis près de 8 millions de dollars,
07:52 c'est le produit de la vente aux objets ayant appartenu
07:56 à Elton John, vente aux enchères hier à New York,
07:58 avec entre autres l'une des paires de lunettes emblématiques du chanteur,
08:01 des bottes argentées avec ses initiales,
08:03 ou encore son piano à queue, parti pour 200 000 dollars.
08:07 - Toujours avec Agnès Pannier-Renacher,
08:17 ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture
08:19 et de la Souveraineté Alimentaire.
08:20 On parlait à l'instant du contournement de la loi EGalim.
08:23 Bruno Le Maire avait annoncé il y a deux semaines
08:24 que 124 contrats signés entre industriels et distributeurs
08:28 ne la respectent pas.
08:29 Il leur avait donné 10 jours pour se mettre en conformité.
08:32 Où en est-on ?
08:33 - Alors, une partie des contrats ont trouvé un point d'équilibre.
08:38 Et vous savez que nous avons un processus qui se tient en deux mois.
08:43 Et donc, ça continue pour les quelques contrats
08:45 qui restent à négocier, à être discutés.
08:49 - Il n'y a pas eu de sanctions ?
08:50 - Ce que je veux dire ici...
08:51 - Il n'y a pas eu de sanctions Agnès Pannier-Renacher ?
08:52 - Si, les sanctions ont été prononcées.
08:54 Des sanctions ont été prononcées, c'est un contradictoire.
08:56 Quand vous faites une sanction, vous avez quelques semaines
08:59 qui sont laissées à la partie adverse pour se justifier.
09:02 Ça, c'est l'état de droit.
09:03 - Des sanctions de 5 millions d'euros comme...
09:05 - Des sanctions qui peuvent effectivement être...
09:08 qui vont taper au porte-monnaie des distributeurs.
09:11 Et je veux dire ici, moi j'ai prononcé il y a quatre ans une sanction
09:14 contre Leclerc de 117 millions d'euros.
09:17 Cette sanction, elle fait aujourd'hui l'objet d'un recours devant la justice.
09:21 - Donc quatre ans plus tard ?
09:23 - Tout à fait, mais pourquoi ?
09:24 Parce que Leclerc a utilisé tous les artifices possibles
09:28 pour rendre inapplicable cette sanction.
09:31 Ils sont allés à la Cour européenne des droits de l'homme.
09:33 Je pense que la Cour européenne des droits de l'homme a autre chose à faire
09:36 que de se préoccuper...
09:37 - Vous ne pouvez pas remettre en cause les...
09:39 - ... d'une sanction administrative...
09:40 - ... les différentes traites de justice ?
09:41 - Non, je ne le remets pas en cause,
09:42 mais je dis que la Cour européenne des droits de l'homme,
09:44 dans notre représentation, c'est les droits de l'homme qu'elle protège.
09:47 Ce n'est pas un sujet commercial et de déséquilibre de relations commerciales.
09:51 Ils sont allés à la Cour européenne des juridictions européennes.
09:55 Ils sont allés de l'Union européenne.
09:57 Et aujourd'hui, plutôt hier, la Cour d'appel de Versailles a bien dit
10:04 que nous étions compétents pour juger de ces 117 millions d'euros
10:09 et que donc nous allions juger au fond ces 117 millions d'euros.
10:12 Mais c'est très intéressant, parce que ça montre que nous n'avons pas la main qui tremble,
10:17 mais ça montre aussi que ceux qui sont sur les plateaux,
10:19 pour expliquer qu'ils défendent les agriculteurs et qu'ils défendent le revenu,
10:23 ne sont pas forcément, dans la mise en œuvre de la loi,
10:28 tout aussi propres qu'ils prétendent l'être.
10:29 - Vous passez un peu au "name and shame" là.
10:31 On a l'impression que le ton monte aussi avec les distributeurs.
10:33 - Oui, parce que, si vous voulez, on a fait beaucoup de pédagogie.
10:35 On a fait des contrôles pédagogiques, on a accompagné les distributeurs,
10:39 on a accompagné l'industrie.
10:41 Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'il y a des gens qui font le travail,
10:44 il y a des gens qui signent des conventions tripartites
10:46 et qu'il y en a qui ne le font pas.
10:47 Et le problème, c'est que ceux qui signent des conventions tripartites
10:50 reviennent vers nous et nous disent "vous voyez, moi je fais le travail
10:53 et en fait je me retrouve à être moins compétitif que mes concurrents".
10:57 Et donc c'est intenable comme situation.
10:59 Et c'est pour ça que nous devons systématiquement sanctionner les tricheurs.
11:03 - Et Agnès Pannier-Lachez, il y a aussi la fraude aux étiquettes
11:05 sur 1000 établissements contrôlés.
11:07 372 ne respectent pas le label "Origine France"
11:10 ou font de la tromperie sur la marchandise.
11:12 Finalement, tout ça, ça montre que les distributeurs fraudent.
11:14 Comme le disaient les agriculteurs, ils ne sont pas parano, ils avaient raison.
11:18 - Alors, moi j'ai fait un contrôle hier, inopiné,
11:21 dans une grande surface, en Seine-Saint-Denis.
11:25 Ce que vous voyez, c'est qu'il y a deux sujets.
11:27 Vous avez effectivement de la tromperie,
11:30 c'est-à-dire que vous avez un produit qui est annoncé comme français,
11:34 vous regardez, vous retournez la barquette
11:36 et vous apercevez qu'il a été produit en Nouvelle-Zélande ou en Espagne.
11:40 Ça, c'est une vraie tromperie.
11:41 Et puis vous avez des négligences, des glissés.
11:43 Vous avez par exemple un panneau "Viande française",
11:46 la moitié du rayon, les trois quarts du rayon sont viande française
11:49 et viennent se glisser un peu de viande belge.
11:51 - Oui, c'est de la négligence, ça.
11:52 - Alors, si vous voulez, on est entre gris clair et gris foncé.
11:55 Mais là aussi, on l'a dit, il y aura 10 000 contrôles sur la question de l'origine.
12:01 Et on va très rapidement demander aux distributeurs de corriger cela.
12:06 - Pourquoi avoir autant attendu pour les contrôles ?
12:08 Enfin, j'imagine bien qu'il y en avait avant, mais...
12:10 - Oui, il y en avait avant, Jean-Rémi Baudot, vous le savez.
12:12 - Non, mais on n'attend pas que les ministres aillent se déplacer
12:14 dans les supermarchés en Seine-Saint-Denis
12:15 pour vérifier qu'il y a des problèmes de l'étiquetage.
12:18 - Ce que nous avons fait avec la DGCCRF, qui est sous l'égide de Bercy,
12:24 c'est de remonter comme priorité absolue ces contrôles dans la grande distribution.
12:28 Vous savez que la DGCCRF, elle a d'autres sujets,
12:31 les fraudes à la rénovation thermique, les fraudes à l'allocation...
12:35 - Mais pourquoi vous ne l'avez pas fait plus tôt, Agnès Pannier-Monnacher ?
12:36 - Aujourd'hui, nous mettons le paquet pour vérifier que l'étiquetage est correct.
12:42 Et moi, je le dis aux auditeurs qui nous écoutent, regardez !
12:45 Parce qu'en tant que consommateurs, on a un rôle à jouer.
12:48 On a un rôle à jouer, il faut se méfier par rapport aux allégations,
12:51 il faut retourner les barquettes, il faut vérifier que c'est produit en France.
12:54 C'est aussi ça, ce signal que nous devons envoyer aux agriculteurs,
12:57 c'est que nous voulons consommer français.
12:59 - Agnès Pannier-Monnacher, est-ce que vous faites votre mea culpa ?
13:01 Est-ce que vous reconnaissez que vous auriez dû écouter les agriculteurs plus tôt ?
13:04 Il a fallu attendre que les tracteurs sortent pour que l'exécutif passe à la fin.
13:07 - Vous savez, je prends l'exemple des Jachères, par exemple,
13:11 qui est un point qui est remonté très fortement de la part des agriculteurs.
13:13 Ça fait plusieurs mois qu'on y travaille, que Marc Finot y travaille,
13:16 et qu'il a obtenu, en janvier justement,
13:19 à peine quelques jours après les premiers mouvements des agriculteurs,
13:23 une position de la Commission européenne.
13:26 Et ça, c'est très important, c'est-à-dire qu'on n'a pas attendu
13:28 que les agriculteurs bougent pour faire bouger des choses.
13:30 - Donc vous, vous dites qu'on n'a rien à se reprocher, on a tout fait dans les temps.
13:32 - Je ne dirai jamais ça, il ne faut toujours pas allier devant notre...
13:34 - Vous reconnaissez des erreurs, un petit retard à l'allumage, peut-être ?
13:36 - Non, moi je dirais qu'on a énormément de travail à faire
13:39 sous l'angle de la simplification.
13:41 Et que ça, on doit balayer devant notre porte.
13:43 Qu'effectivement, on a tendance à vouloir, parfois depuis Paris,
13:47 parfois même dans les services déconcentrés,
13:49 à faire des choses qui sont trop précises, trop imposées,
13:55 - Imposées dans l'eau, sur lesquelles vous devez reculer ensuite.
13:58 - Sans tenir compte de la réalité du terrain.
14:00 Je vous donne un exemple, sur les haies, qui est un sujet qui peut paraître anecdotique.
14:03 En fait, c'est un sujet très important en matière de biodiversité,
14:06 c'est un sujet très important en matière d'énergie,
14:08 parce que les haies peuvent fournir du bois énergie.
14:11 Et c'est un sujet important pour les agriculteurs.
14:14 Les agriculteurs sont soumis à 12 régimes différents de haies.
14:18 Il y a des moments où ils ne peuvent pas couper,
14:19 il y a des moments où ils peuvent couper.
14:21 C'est incompréhensible.
14:22 Et là, effectivement, il faut faire notre mea culpa,
14:25 il faut balayer devant notre porte.
14:26 Et c'est ce que nous faisons dans le projet de loi d'orientation,
14:28 pour avoir un seul régime.
14:30 C'est le fruit souvent de lois qui se sont sédimentées les unes sur les autres.
14:34 À nous de rendre tout ça beaucoup plus simple.
14:37 On ne va pas le faire d'ici le Salon de l'agriculture.
14:39 On a déjà fait des choses, mais c'est un travail qui doit se continuer.
14:43 Et l'engagement qu'a pris le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture,
14:46 c'est que tous les mois, à partir de maintenant,
14:49 on va revisiter toutes les simplifications que nous devons faire
14:53 pour faciliter la vie des agriculteurs.
14:55 - Annie Espanier-Renacher, il y a les simplifications,
14:56 et puis il y a notamment des indicateurs.
14:58 Et hier, il y a eu une annonce qui a créé un peu d'émoi auprès des écologistes.
15:02 L'indicateur français de mesure de l'usage des pesticides
15:05 est abandonné pour l'indicateur européen, qui est moins contraignant.
15:08 C'était une demande notamment de la FNSEA.
15:11 Est-ce que vous avez cédé aux pressions de ce puissant syndicat agricole ?
15:14 - Mais à quel titre cet indicateur européen serait moins contraignant ?
15:17 - C'est ce que dit Génération Futur, qui a comparé les résultats
15:20 en appliquant à la France les deux indicateurs sur la période 2011-2021.
15:25 Selon l'indicateur européen, l'usage des pesticides baisse de 32 %,
15:29 alors qu'il croît de 3 % avec le nodu.
15:32 - Moi, je m'inscris en faux contre ça et contre cette analyse.
15:35 Ce que fait l'indicateur européen, que ne fait pas l'indicateur français,
15:38 c'est qu'il mesure le risque de chaque pesticide.
15:42 Et donc, il pondère les pesticides qui sont les plus dangereux,
15:47 ceux dont on sait qu'ils portent atteinte à la santé humaine
15:49 et ceux dont on sait qu'ils portent atteinte à la biodiversité,
15:52 plus fortement que des pesticides sur lesquels,
15:55 soit nous avons le sentiment qu'ils sont relativement anodins,
15:58 soit nous n'avons pas suffisamment d'informations pour vraiment les positionner.
16:02 Donc, c'est un indicateur de risque et qui, à ce titre, est plus puissant ?
16:05 Et vous pensez bien que c'est un indicateur qui a été réalisé
16:10 par des scientifiques au niveau de l'Europe.
16:12 Pourquoi la France serait la seule à avoir un indicateur
16:15 qui serait différent du reste de l'Europe ?
16:16 Comment se comparer si on veut être européen,
16:18 si on veut avoir une agriculture européenne,
16:20 si on n'a pas le même indicateur que les autres ?
16:22 - Vous prenez l'engagement, ici, Agnès Panay-Runacher,
16:24 que l'objectif de réduction de 50 % de l'usage des pesticides d'ici 2030
16:28 sera tenu avec ce nouvel indicateur ?
16:30 - Moi, je vous dis que cet objectif n'est pas modifié.
16:33 Je crois que le Premier ministre a été très clair sur ce sujet
16:36 et que ce que nous voulons faire,
16:38 c'est prendre l'indicateur qu'utilisent tous les pays européens
16:41 et qu'il y a, en plus, une valeur importante,
16:44 c'est de mesurer le risque, la réalité du risque des pesticides que nous utilisons.
16:49 Qui sait, aujourd'hui, que nous avons réduit en France,
16:52 que les agriculteurs, puisqu'en l'occurrence, c'est eux qui sont en charge de cela,
16:55 qu'ils ont réduit en France de 93 %
17:00 les pesticides qui sont considérés comme les plus dangereux.
17:03 Qui le sait, ces dernières années ?
17:05 Et c'est ça qui compte.
17:07 Au fond, ce qui compte pour nous, c'est de préserver la santé des agriculteurs
17:10 parce qu'ils sont quand même en première ligne quand ils épendent des pesticides.
17:14 Et c'est de préserver la santé de notre biodiversité
17:16 et la qualité de l'eau que nous buvons.
17:19 C'est ça, les objectifs.
17:21 Et nous avons une ligne rouge très claire,
17:23 c'est que la santé et la biodiversité sont des priorités
17:27 et que les pesticides qui ont un impact,
17:29 et on a été plutôt plus courageux que d'autres pays...
17:31 - C'est pas trop long en fait, la Nathalie Spagnard-Vinaché, regardez,
17:33 on vient d'apprendre ce matin que le budget écologie, développement et mobilité durable
17:35 a été raboté de 2 milliards d'euros
17:37 après l'annonce du rabotement de ma prime Rénov' d'un milliard d'euros.
17:40 Ça veut dire que c'est toujours l'écologie qui tringue ?
17:43 - En l'occurrence, les 1 milliard d'euros viennent dans le budget de l'écologie.
17:47 Moi, je comprends qu'il y ait 1 milliard d'euros sur l'énergie,
17:49 j'étais anciennement en charge de l'énergie.
17:51 Il y a aussi des ajustements qui sont liés à la réalité des prix de l'énergie, par exemple.
17:56 C'est-à-dire que ce sont la prise en compte de la réalité de nos soutiens aujourd'hui.
18:02 Quand on n'en a plus besoin, ça fait des économies sur le budget de l'énergie.
18:05 Donc je ne vais pas rentrer dans le détail,
18:07 parce que je ne suis plus en charge et je n'ai pas les détails des annonces,
18:10 mais je vais prendre le sujet de l'agriculture.
18:13 Le budget de l'agriculture doit aussi faire des efforts.
18:17 Ils sont pour l'essentiel sur le fonctionnement du ministère de l'Agriculture.
18:21 Il n'y a que 10 millions d'euros sur les crédits d'intervention,
18:24 si dire à quel point aujourd'hui nous avons la volonté de faire de l'agriculture
18:28 une priorité du gouvernement.
18:29 - L'agriculture et le salon de l'agriculture dont on va parler dans un instant,
18:32 juste après le Fil info avec vous, Agnès Pannier-Renachie,
18:35 juste après le Fil info de Sophie Echennes à 8h51.
18:38 - Malgré les annonces de Gabriel Attal, la colère des agriculteurs est toujours vive.
18:43 À l'avant-veille de l'ouverture du salon de la profession à Paris,
18:46 on a répondu à une grande partie des attentes,
18:48 estime sur France Info la ministre déléguée en charge de l'agriculture, Agnès Pannier-Renachie.
18:53 Elle affirme que 80% des demandes remontées par les professionnels
18:57 sont mises en œuvre ou en train d'être mises en œuvre.
18:59 L'UFC Que Choisir dénonce l'envolée du prix des soins chez les médecins spécialistes.
19:03 Plus de la moitié appliquent des dépassements d'honoraires
19:06 selon l'association de consommateurs.
19:08 Et les prix varient en fonction des régions,
19:10 avec des tarifs de consultation jusqu'à 2,5 fois plus chers d'un département à l'autre.
19:15 Les bombardements israéliens se poursuivent sur la bande de Gaza.
19:18 Mètre 500 Frontières dénonce avec la plus grande fermeté une frappe sur une de ses résidences.
19:23 Dans le sud de l'enclave, deux membres de la famille d'un employé de l'ONG ont été tués.
19:28 Et puis la Tour Eiffel reste fermée aujourd'hui pour la quatrième journée consécutive
19:32 à cause d'une grève des personnels
19:34 qui dénonce une mauvaise gestion financière de la mairie de Paris.
19:37 *Générique*
19:46 Agnès Pannier-Bunacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
19:50 Gabrielle Attal vient de nous raconter une belle histoire
19:52 pour nous apaiser et nous faire croire que ça se passera bien.
19:54 Mais ça va mal se passer, a prévenu le président de la coordination rurale
19:58 à propos du Salon de l'Agriculture.
20:00 Vous êtes sereine, agis-moi en deux ?
20:02 Moi je m'attends à ce que les discussions soient franchies directes.
20:05 Je veux dire que le Salon de l'Agriculture, c'est un moment où on met un coup de projecteur
20:09 sur notre agriculture française.
20:11 Alors ça doit être à la fois une fête, une fierté,
20:14 vous avez des agriculteurs qui viennent présenter leurs produits,
20:17 qui viennent présenter leur excellence.
20:19 Et ça doit être une fête conviviale pour l'ensemble des Français.
20:21 Je rappelle qu'il y a 600 000 visiteurs au Salon de l'Agriculture.
20:24 Et ça il faut absolument le préserver.
20:26 Et est-ce que Emmanuel Macron doit débattre avec les agriculteurs ?
20:28 En même temps, je pense qu'effectivement,
20:33 dans les discussions que le Président va avoir,
20:35 que le Premier ministre, que le ministre de l'Agriculture,
20:37 que moi-même nous aurons, ou d'autres ministres,
20:40 il y aura effectivement des échanges sur lesquels on mettra les choses sur la table.
20:43 Mais c'est très bien.
20:44 Ça permet effectivement d'avancer.
20:46 Et encore une fois, je le dis,
20:48 il y a tout ce que nous faisons pour répondre à la colère des agriculteurs,
20:52 et le Premier ministre a fait le point,
20:54 et je crois qu'il était très précis,
20:56 et a montré que nous avions avancé, mais qu'il restait encore du travail.
20:58 Et il y a d'autres annonces qui sont prévues au Salon de l'Agriculture,
21:01 sur les vaches par exemple.
21:02 Il y a des annonces qui sont prévues au Salon de l'Agriculture,
21:04 effectivement, cela a été dit,
21:06 le plan de souveraineté pour l'élevage sera annoncé au Salon de l'Agriculture.
21:11 Et il y a tout ce que nous ferons derrière.
21:13 Le sujet de l'agriculture ne s'éteint pas le dernier jour du Salon,
21:17 bien au contraire.
21:18 Toute la mise en œuvre, le projet de loi d'orientation agricole
21:20 que nous allons porter avec Marc Fesneau,
21:22 le travail que nous allons faire sur la simplification,
21:24 le travail que nous allons faire sur le prochain agenda stratégique
21:27 de la Commission européenne.
21:29 Vous savez que la Commission européenne va être renouvelée.
21:31 C'est le moment de poser nos idées et de dire
21:34 voilà ce que nous voulons pour l'agriculture européenne,
21:36 nous Français, sachant qu'en plus on a quand même
21:39 une voix qui pèse en Europe sur ce sujet-là.
21:41 - Annette Pannier-Lachez, le Président a fait savoir que le RN
21:43 serait inspiré de ne pas se rendre à l'hommage à Misak Manouchian,
21:46 invoquant l'esprit de décence et le rapport à l'histoire.
21:49 Vous trouvez normal, dans ce genre de circonstances,
21:51 de renvoyer le Rassemblement national à son passé ?
21:54 - Oui, je crois que sur ce sujet particulier,
21:57 où les familles des 23 de l'affiche rouge
22:03 ont fait savoir qu'elles ne souhaitaient pas
22:04 que le RN soit là, la moindre des décences,
22:10 sur ce moment qui est un moment, je dirais aussi,
22:14 de reconnaissance de ce qu'ont fait ces héros de la Résistance,
22:18 qui étaient leur famille, qui ont versé leur sang,
22:21 ce serait d'écouter ce que disent les familles.
22:23 Le RN, son problème c'est qu'il a oublié
22:26 que dans son histoire, un de ses fondateurs
22:29 est un membre de la Waffen-SS.
22:32 Dans son histoire, c'est un fait.
22:34 Et le RN, à beau avoir ripolliné la surface,
22:38 la réalité, c'est qu'ils ont toujours les mêmes arrière-pensées.
22:44 Ils portent toujours les mêmes valeurs.
22:45 - Mais le Président disait qu'il ne fallait pas les attaquer
22:47 sur le terrain des années 90, justement,
22:49 avec des arguments des années 90, ce n'est pas contrairement.
22:52 Ça dépend des jours.
22:52 - Pardon, l'affiche rouge, c'est un fait
22:56 qui est arrivé en 1943.
22:58 On n'est pas en 2023.
22:59 On ne parle pas de ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
23:02 On parle d'un moment de mémoire.
23:04 Alors si on est conformément à la mémoire,
23:06 eh bien, on ne réécrit pas ce qui s'est passé en 1943.
23:09 Ce sont les nazis et c'est la police française,
23:12 vichiste, qui a fait l'effilature et qui est à l'origine
23:16 de l'exécution des 23 résistants étrangers
23:22 qui se sont battus contre l'envahisseur allemand.
23:26 Et factuellement, un des fondateurs du Front National
23:31 est un Waffen-SS.
23:32 Ne mélangeons pas tout, s'il vous plaît.
23:34 - Il y a l'histoire du Rassemblement national,
23:36 Agnès Pagnot-Henachier, il y a aussi la fréquentation actuelle
23:38 du Rassemblement national, pardonnez-moi.
23:41 Marine Le Pen et Jordan Bardella ont déjeuné avec la coprésidente
23:44 de l'AFD, qui est le grand parti d'extrême droite allemand.
23:47 Ça s'est passé à mardi à Paris,
23:49 alors que la députée RN avait récemment pris ses distances
23:52 avec ce parti d'extrême droite après la révélation
23:54 d'un projet de remigration des étrangers et des citoyens
23:58 non assimilés auxquels l'AFD avait participé.
24:00 Ça a créé des manifestations massives en Allemagne.
24:04 Est-ce que ça signifie quelque chose pour vous
24:05 que Marine Le Pen et Jordan Bardella soient si proches
24:08 de l'AFD allemande ?
24:09 - Je crois que les masques tombent.
24:12 Encore une fois, le Rassemblement national a ripolliné la surface,
24:15 mais ils ont toujours le même fonds de commerce.
24:18 Et c'est pour cela que nous continuerons à nous battre
24:21 contre les idées du Front national, quand ils en ont.
24:24 Je vais prendre un exemple.
24:25 Sur l'agriculture, j'ai toujours pas compris
24:28 ce que proposait le Rassemblement national.
24:29 J'ai bien compris qu'il surfait sur les peurs.
24:32 J'ai bien compris qu'il y avait les jours pairs
24:34 où ils étaient pour la Pâques et les jours impairs
24:36 où ils étaient contre la Pâques.
24:38 Mais j'ai pas compris quelles étaient les propositions
24:40 du Rassemblement national pour permettre aux agriculteurs
24:42 de vivre plus dignement et pour permettre à notre agriculture
24:49 de faire sa transition agroécologique.
24:50 - Et pourquoi vous n'avez pas de candidat pour les européennes encore ?
24:52 Qu'est-ce qui cloche ?
24:54 - On est en train de travailler sur le sujet.
24:56 Vous savez que, peut-être à la différence d'autres formations,
25:00 nous nous sommes aussi au travail en ce moment.
25:04 Et donc, c'est quelque chose qui nous sollicite énormément.
25:08 Et effectivement, un certain nombre de figures de proue de la majorité
25:13 sont ministres, doivent délivrer.
25:15 On parle du Salon de l'agriculture.
25:17 On peut parler de ce qu'on fait sur l'industrie.
25:18 On peut parler de ce qu'on fait sur l'énergie.
25:20 On peut parler de ce qu'on fait sur la santé.
25:22 Donc, vous le voyez, la première chose qu'attendent les Français,
25:26 c'est qu'on ait des résultats.
25:27 - Merci beaucoup Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée
25:30 auprès du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
25:32 Merci beaucoup d'avoir été l'invité du 830 France Info.
25:34 Agathe Lambry, rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles interviews.
25:37 Dans cinq minutes, on se retrouve avec les informés
25:38 de Benjamin Sportouche au programme.
25:40 On va revenir sur les mesures du gouvernement,
25:41 notamment sur la crise agricole.
25:43 Et puis, on va parler de la pénurie de médicaments
25:45 qui touchent de très nombreuses molécules.
25:47 [Musique]