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00:00 - Allez, 8h moins le quart, c'est l'heure de la page culture de repas matin, on commence avec Nicolas Carroquot, l'on vient d'écouter.
00:05 - Nicolas, ce matin, vous nous parlez du roman de Jackie Schwartzman, au livre de poche.
00:09 - Un roman noir, noir mais lumineux, grâce à l'humour de Jackie Schwartzman, le titre est efficace,
00:14 "Shit !" avec un point d'exclamation, et il y a cette phrase en quatrième de couverture signée Thomas VDB, je cite,
00:20 "Un Breaking Bad à Besançon".
00:22 - Alors pour ceux qui ne connaîtraient pas Breaking Bad, c'est cette série qui raconte l'histoire d'un prof de chimie qui se met à fabriquer de la drogue, c'est ça ?
00:29 - Voilà, au Nouveau-Mexique, à Albuquerque, là on est au Collège Voltaire de Besançon, et le héros s'appelle Thibault Morel, c'est le CPE,
00:35 il habite dans une cité gangrénée par des trafiquants albanais, il y habite volontairement pour des raisons qu'il nous explique dans le livre.
00:41 Or, après un règlement de compte, pendant lequel tous les dealers sont décimés, Thibault, avec sa voisine Madame Ramla,
00:47 découvre une planque et met la main sur la cargaison de shit, de résine de cannabis vous savez, et il y a aussi des liasses de billets.
00:52 Combien ça représente ? Bah aucune idée sur le moment, ils n'en ont jamais vu autant en vrai.
00:56 À ce stade, il devrait tout dire à la police bien sûr, mais ils se disent qu'il y a peut-être mieux à faire.
01:01 - Donc il va devenir dealer ?
01:03 - Pour la bonne cause, d'abord le liquide. Bon, Madame Ramla aimerait bien finir de payer sa fiat, donc elle prend quelques milliers.
01:09 Il y a aussi 7 gamins du collège qui sont interdits de voyage scolaire en Espagne, alors Thibault prend 4000.
01:13 Et puis il y a Rosine au deuxième étage, elle roule pas sur l'or, ce serait bien de l'aider.
01:16 Puis Madame Sanchez, dont le mari picole tout ce qu'il ne gagne pas, 5 enfants, allez, une petite poignée pour elle.
01:21 Et donc le shit, la résine, qu'en faire ? C'est pas si simple, pourtant tout l'argent que ça pourrait rapporter,
01:26 ça permettrait d'aider les habitants. Il va falloir apprendre, s'organiser, en mettre quelques-uns dans la confidence,
01:31 et faire prospérer le business. Et ça rapporte, c'est très drôle, c'est cru, c'est une écriture directe, punchy, et c'est aussi diablement futé.
01:39 - Shit donc de Jackie Schwartzman, merci Nicolas. Aux éditions, livre de poche.
01:46 Merci Nicolas. Marie, Marie Gickel, vous nous garantissez qu'avec ce spectacle Black Legends,
01:52 que les salles parisiennes s'arrachent. Vous ne resterez pas longtemps assis sur votre siège, parce que ça groove, ça danse, ça chante donc avec Black Legends.
01:59 Oui, Black Legends, c'est une comédie musicale qui cartonne et qui retrace l'histoire de la musique afro-américaine,
02:08 du gospel, de la soul, de la funk, du hip-hop, un siècle de musique, à travers plus de 70 tableaux, de Cap Calloway à Beyoncé.
02:18 Musiciens, chanteurs, danseurs électrisent la scène et se relètent à une vitesse folle. Alors en coulisses, c'est la même énergie.
02:25 Pour écrire et monter ce spectacle réjouissant qui a déjà conquis plus de 150 000 personnes en France,
02:30 Valéry Rodríguez a voyagé aux Etats-Unis, évidemment. Valéry Rodríguez un peu essoufflé en sortie de scène, il vient en effet de réaliser une danse disco endiablée.
02:40 - Moi je faisais un conservatoire justement de musique classique à Toulouse. Et puis voilà, j'ai entendu un gospel, et puis mon cœur a chaviré.
02:48 C'est vrai que je suis parti aux Etats-Unis, je suis parti voir des bibliothèques spécialisées dans la culture afro-américaine.
02:55 C'est pas un travail d'historien que j'ai fait, c'est vraiment plutôt une partition émotionnelle.
02:59 Une partition émotionnelle qui touche le public, qui se lève carrément de son siège pour danser. Mais parfois, la boule disco disparaît.
03:07 Les chapeaux pointus du Ku Klux Klan débarquent sur scène face à une Billie Holiday en donnant son étrange fruit, un strange fruit,
03:14 un cri de rage face aux exécutions racistes. Ananda Citanen est l'une des interprètes.
03:19 - Ça c'est le parti pris du metteur en scène, de ne pas dissocier ce répertoire-là du contexte dans lequel les chansons s'enracinent.
03:27 Il y a du Martin Luther King, il y a tous ces messages des Black Panthers. Tous ces messages ne disent qu'une seule chose, c'est
03:34 "Acceptons-nous les uns les autres". Jugez les hommes à la valeur de leur caractère et non pas à la couleur de leur peau, comme disait Martin Luther King.
03:42 *Musique*
03:49 - Marvin Gaye et Terry Temmel, mythique ce titre "Ain't no mountain".
03:54 Black Legend, c'est un hommage sans fausse note qui plaira à toutes les générations.
03:58 Cela reprend à Paris dès le 8 mars pour deux mois au Théâtre Bobineau et ensuite en province cet été à Montpellier et pour les Corrégis d'Orange. Merci Marie Gickel.