• il y a 10 mois
Avec Eric Caumes, médecin spécialisé en maladies infectieuses.

Retrouvez la chronique de l'émission Y a pas d'âge présenté par Catherine Bully et David Artur tous les dimanches à 7h50 sur Sud Radio !
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##YA_PAS_D_AGE_CHRONIQUE-2024-02-18##

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Transcription
00:00 Prenez le Saucisson au bon goût depuis 1971.
00:04 Vous présente...
00:05 Sud Radio, y'a pas d'âge.
00:07 Y'a pas d'âge pour s'indigner. Bonjour Catherine Bulli.
00:10 Bonjour Jean-Marie Bordry, comment allez-vous ?
00:12 Je vais très bien quand je vous vois au programme aujourd'hui.
00:14 Au programme aujourd'hui, on va s'indigner contre les erreurs médicales, dont les erreurs de diagnostic.
00:19 Vous vous souvenez de l'affaire du jeune Lucas, 25 ans, aux urgences d'hier.
00:23 Absolument, on en a parlé il y a quelques semaines.
00:26 Et bien dans certains cas, des conséquences dramatiques pouvant même entraîner la mort.
00:30 C'était le cas pour le jeune Lucas.
00:32 En France, chaque année, 400 000 personnes victimes d'erreurs médicales.
00:35 Allant jusqu'à 50 000 décès.
00:37 Pourquoi et comment est-ce possible ?
00:40 Docteur Eric Combe, bonjour.
00:42 Bonjour.
00:43 Docteur Combe, vous êtes médecin spécialisé en maladies infectieuses.
00:47 En tant que médecin, témoins, malheureusement, parfois, de ces erreurs médicales.
00:52 Quelles peuvent être les causes de ces erreurs ?
00:55 Voir de ces erreurs de diagnostic parfois fatales ?
00:58 Écoutez, c'est un problème vraiment difficile, l'erreur médicale.
01:04 Parce que c'est un sujet dont je trouve qu'il est quand même toujours tabou.
01:09 Et dont il est difficile de parler.
01:11 Donc c'est très bien que vous puissiez en parler.
01:14 Alors les causes, malheureusement, elles sont liées principalement à l'homme.
01:20 Et puis à la structure.
01:22 Alors ce qui est lié à l'homme, c'est des problèmes de manque de compétence.
01:30 De manque de disponibilité.
01:33 Et de manque de modestie, d'humilité.
01:37 De manque d'humilité.
01:39 Donc ça c'est des qualités, malheureusement, qu'on a du mal à trouver en médecine.
01:45 Parce qu'il est très difficile de sélectionner des gens sur ces qualités de modestie, de disponibilité.
01:50 On les sélectionne exclusivement sur des problèmes de capacité mémorielle.
01:57 Qui d'ailleurs ne donnent même pas une idée de leurs compétences réelles
02:03 quand ils sont sur le terrain en condition d'exercice.
02:07 Est-ce que vous avez quand même le sentiment que les médecins apprennent de leurs erreurs ?
02:14 Ou qu'ils sont pris dans un tourbillon d'urgence, ou sous le poids d'une activité trop dense.
02:19 Et du coup ils n'arrivent plus à avoir le recul nécessaire pour prendre les bonnes décisions ?
02:24 C'est un point fondamental.
02:27 Parce qu'effectivement des erreurs, on en fait tous.
02:29 L'erreur est humaine.
02:31 Donc finalement il n'y a que les personnes qui ne font rien, qui ne font pas d'erreurs.
02:35 Ou alors les personnes un peu stupides.
02:40 Donc la deuxième chose qui est importante dans votre question, c'est qu'on n'apprend que de ses erreurs.
02:46 C'est exactement ce qui se passe en médecine aéronautique.
02:49 Par exemple, si on n'analyse pas les causes d'un accident de l'ion, ça va se reproduire.
02:54 Donc toutes les erreurs médicales devraient être répertoriées,
02:57 devraient être analysées du début jusqu'à la fin.
03:01 Et toutes les conséquences devront en être prises.
03:03 Et ça, ce n'est pas toujours le cas.
03:06 Et puis un autre problème, c'est la répétition des erreurs médicales.
03:09 C'est-à-dire que les malades sont dans mon expérience relativement solides.
03:13 Mais c'est l'enchaînement, la succession d'erreurs médicales successives
03:18 qui va aboutir à des catastrophes humaines.
03:22 Donc un adage fondamental, c'est de garder une lucidité
03:26 et de pouvoir analyser ses erreurs, revenir dessus, les corriger.
03:30 Mais ça c'est pour l'individu.
03:32 Après il y a la structure, et c'est la deuxième partie de votre question.
03:35 Et là effectivement, dans une ambiance où il y a de moins en moins de médecins,
03:39 où les médecins peuvent de moins en moins s'entraider les uns les autres,
03:44 parce qu'on limite de plus en plus les temps médicaux au lit des malades,
03:49 et bien évidemment c'est des circonstances qui peuvent aboutir à des erreurs médicales.
03:55 Et quand on est face à des drames comme celui dont on parlait tout à l'heure,
04:00 est-ce que cela entraîne au moins, est-ce que ça déclenche une réunion de crise ?
04:05 Est-ce que les médecins essaient de comprendre ?
04:08 Ou alors est-ce qu'on passe au patient suivant et en fait il reste là ?
04:12 Le problème c'est que notre temps est limité de plus en plus.
04:17 Et donc on a de moins en moins de temps à consacrer à l'analyse de nos erreurs.
04:22 Mais normalement c'est prévu.
04:25 Normalement nous devons analyser nos erreurs.
04:28 Il va y avoir des réunions pour ça.
04:30 Après c'est à la volonté du chef de service.
04:34 L'administration ne contrôle pas si ces réunions sont faites ou pas faites,
04:39 et s'ils sont bien gérées ou pas.
04:41 Qu'est-ce qu'il faudrait selon vous pour éviter des erreurs médicales aujourd'hui ?
04:45 Quelles seraient vos recommandations ?
04:47 Aujourd'hui il faudrait sélectionner les médecins sur des qualités humaines,
04:53 et pas uniquement sur les capacités de mémoire.
04:57 C'est très difficile à faire.
04:59 Par ailleurs il y a un devoir d'exemplarité de la part des chefs et des responsables.
05:05 Parce que sinon leurs élèves se comporteront comme eux.
05:10 Donc le devoir d'exemplarité est absolument fondamental.
05:13 Et puis il y a des choses certainement à revoir dans l'enseignement.
05:17 Il faut faire de la recherche sur les erreurs médicales, ça commence à être fait.
05:21 Il faut faire de l'enseignement sur l'erreur médicale,
05:24 comment gérer l'erreur médicale, comment discuter au sein de son équipe.
05:28 Ça c'est très compliqué.
05:31 Un bon médecin donc doit être humble. Je retiens cette phrase très importante.
05:36 C'est le plus important. Merci pour votre franchise sur Sud Radio Eric Coma.
05:39 Merci Docteur Combe d'avoir partagé ce moment avec nous.
05:41 Avec plaisir.
05:42 Et merci à vous également Catherine Bulli.
05:44 On va vous retrouver à midi sur Sud Radio pour "Y'a pas d'âge" au programme aujourd'hui.
05:48 Avec David Arthur bien sûr.
05:50 "Y'a pas d'âge" pour oser en parler de ces hommes et de ces femmes célibataires ou en couple
05:53 qui n'ont plus ou pas besoin de sexe mon cher Jean-Marie.
05:56 Exactement, mais c'est important d'en parler, vous avez raison.
05:58 Y'a pas d'âge pour passer son permis de conduire aussi.
06:01 Et oui en France il n'y a pas de limite d'âge.
06:03 On peut le passer à n'importe quel âge, même 80, 90 ans.
06:06 Est-il parfois trop tard ? Ce sera une autre question justement.
06:08 Vous en parlerez tout à l'heure. A tout à l'heure avec David Arthur.

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