La crise du logement à La Réunion est devenue une réalité incontestable, alertent la sénatrice Audrey Belim et le député Philippe Naillet. Face à des indicateurs alarmants, ils mettent en garde contre des conséquences sociales et économiques dévastatrices si des mesures rapides et robustes ne sont pas prises.
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00:00 Vous avez raison de parler de crise, c'est pour ça que nous avons tenu ce matin avec
00:06 ma collègue sénatrice Audrey Bélime à évoquer ce sujet parce que la crise du logement à
00:11 la Réunion est maintenant une réalité.
00:12 Tous les indicateurs le montrent.
00:15 Les conséquences si on n'agit pas rapidement et fortement vont être terribles.
00:22 Terrible pour les familles, conséquences sociales mais aussi conséquences économiques
00:26 pour les entreprises, pour la filière du bâtiment et des travaux publics.
00:30 Il faut toujours redonner ces éléments-là.
00:32 On a 45 000 demandes de logements aujourd'hui, c'est 60 % de plus qu'il y a 6 ans et l'année
00:42 dernière nous avons livré à peine un peu plus de 1 600 logements.
00:46 Voilà la réalité.
00:47 A côté de cela, on voit bien, permis de construire en baisse, livraison de logements
00:51 en baisse également, risque pour la filière du bâtiment aujourd'hui qui est menacée.
00:57 Donc nous sommes intervenus ce matin d'abord pour dire ça.
01:01 Mais dire ça c'est le constat, ça ne suffit pas.
01:02 Il y a aujourd'hui les discussions sur le plomb.
01:08 Nous nous disons, tirons les enseignements des plombs passés, le plomb 1 comme le plomb
01:12 2, qui ont donné des résultats mitigés, voire médiocres.
01:16 Il ne faut pas un plomb, c'est ce que nous disons, il faut des plombs.
01:21 Plomb territorialisé, construit avec les acteurs locaux, c'est-à-dire les bailleurs
01:26 sociaux, les associations de défense de locataires et bien sûr les entreprises de la filière.
01:33 Donc plomb régionalisé, ça c'est la première chose que nous disons.
01:38 La deuxième chose que nous disons, c'est que le dispositif territoire engagé pour
01:44 le logement ne peut pas être la réponse.
01:47 C'est une réponse, mais ça ne peut pas être la réponse puisque probablement ce
01:53 dispositif-là va surtout servir à accompagner, à soutenir des programmes qui sont déjà
01:59 à l'étude ou lancés.
02:01 Et puis quand vous prenez 30 000 c'est l'objectif, 30 000 pour 22 territoires, ce n'est même
02:08 pas 1500 logements, c'est 1400 et quelques logements.
02:11 Donc je veux dire, ce n'est pas ça qui va répondre à la crise, ça ne peut être
02:15 qu'un complément.
02:16 Donc c'est la deuxième chose que nous disons.
02:17 Il faut regarder la question des normes également parce que je ne dis pas qu'il faille supprimer
02:23 les normes, non, parce que là on est sur du logement, il faut être sérieux, mais
02:26 il faut simplifier, il faut tropicaliser parce que les normes coûtent cher.
02:29 Il faut regarder la question des matériaux.
02:32 Il y a une avancée dans le SIUM, il y a une avancée dans le SIUM avec effectivement
02:37 la possibilité maintenant d'utiliser des normes RUP et non plus CE, mais il faut aller
02:42 plus loin avec les matériaux biosourcés.
02:44 Mais les matériaux biosourcés, si on ne veut pas seulement parler mais on veut agir
02:47 concrètement, il faut construire les filières, parce qu'il faut des filières sur les matériaux.
02:52 Derrière tout cela, il y a deux autres aspects qu'il faut intégrer dans la réflexion,
02:56 c'est le logement intermédiaire, très important.
02:59 Moi je reçois des jeunes qui ne gagnent pas beaucoup d'argent, des jeunes couples qui
03:03 gagnent un peu plus que le SMIC.
03:04 Ils me disent "M.
03:05 Nayyé, aujourd'hui, il n'y a pas un logement pour nous, le logement social, nous, il n'est
03:08 pas éligible et en l'air le logement privé, il est beaucoup trop cher.
03:11 Que ça nous fait ? "
03:12 Donc il faut penser aussi à ces populations-là, à ces catégories sociales-là, notamment
03:16 ces jeunes.
03:17 Ensuite, vous avez aussi dans le logement social des gens qui ne partent pas parce qu'il
03:22 n'y a pas de logement intermédiaire, alors qu'on pourrait construire un parcours résidentiel.
03:25 Donc le logement intermédiaire, il faut l'intégrer dans le plan, mais il faut voir comment on
03:29 le relance.
03:30 Et puis dernier point, on ne peut pas avoir une réflexion sur le logement si on n'anticipe
03:35 pas le vieillissement de la population et le maintien à domicile.
03:38 Ça veut dire concrètement, comment on aménage les logements de nos personnes âgées dans
03:43 les années maintenant, pour demain et après demain.
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