Gérard Larcher, président du Sénat, est l'invité du Face à Face sur BFMTV et RMC.
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00:00 – Écoutez, d'abord ce n'est pas un débat pour ou contre l'IVG.
00:03 – C'est sur son inscription dans la Constitution.
00:05 – Je suis depuis toujours quelqu'un qui considère que l'IVG,
00:09 c'est une procédure indispensable, que c'est un droit donné aux femmes
00:15 depuis la loi Veil et je le défends.
00:17 – Indispensable au point de l'inscrire dans la Constitution.
00:19 – Je défends d'ailleurs l'accès à l'IVG dans des conditions qui soient dignes.
00:23 Vous savez, on a fermé en 10 ans 130 centres
00:26 où on pouvait interrompre sa grossesse et nous avons des situations
00:32 dans des départements où il n'y a plus de gynécologue,
00:34 où il n'y a pas un accès, j'allais dire, digne à l'IVG.
00:37 – Qu'est-ce que vous dites que l'inscrire dans la Constitution,
00:38 ça ne suffira pas ?
00:39 – Je sais, je suis à contre-courant, mais mon rôle de président du Sénat,
00:44 c'était de dire que la Constitution, ce n'est pas un catalogue de droits sociaux
00:48 et sociétaux au moment où l'IVG n'est pas menacée.
00:52 – Gérard Larcher, je vous prends un exemple,
00:55 hier, vous étiez rendu un hommage à Robert Bain d'Inter,
00:59 initiateur de l'abolition de la peine de mort,
01:01 la peine de mort avancée sociale et sociétale inscrite dans la Constitution.
01:04 – C'est autre chose, c'est un sujet pilier de société, fondamental,
01:09 et d'ailleurs Robert Bain d'Inter avait dit
01:15 "le droit de donner la mort à autrui ne peut pas exister dans une démocratie",
01:21 mais je sais que je suis à contre-courant, j'ai rappelé ça,
01:25 laissons le débat se dérouler à la Commission des lois,
01:28 je prendrai acte du vote des sénateurs,
01:32 mais mon rôle c'est de rappeler que la Constitution n'est pas
01:37 une espèce de catalogue de droits sociaux et sociétaux,
01:40 ce qui ne veut pas dire que je ne considère pas l'IVG
01:43 comme une liberté fondamentale.
01:45 – Est-ce que vous avez été maladroit dans l'expression,
01:46 je prends l'exemple de Sophie Marceau par exemple,
01:48 qui n'est pas connue pour être une militante d'extrême gauche,
01:51 elle dit que votre position est rétrograde.
01:54 – Écoutez, je ne pense pas que ma position soit rétrograde,
01:57 elle aurait pu être jugée rétrograde,
01:58 en fait c'est une liberté de conscience si j'avais dit
02:01 que j'étais hostile à l'IVG, bien au contraire,
02:03 moi je suis pour cet équilibre qu'a voulu la loi Veil,
02:06 la liberté de la femme et aussi protection des droits de l'enfant à naître,
02:12 mais surtout c'est l'accès des femmes dans des constitutions dignes à l'IVG,
02:16 je peux vous dire qu'il y a beaucoup de départements
02:19 où cet accès n'est pas assuré.