Reportage - 1978 -
Avril 1978 -
Comm FRA
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00:00 Si vous aviez un merci à dire, à qui vous le diriez ?
00:21 Bien aux gens qui m'ont fait confiance et surtout particulièrement à monsieur qui
00:26 se nomme Pierre De Villars et qui est soigneur dans l'équipe Peugeot et qui habite chez
00:30 moi et qui m'a toujours fait confiance depuis mes débuts et qui m'a toujours encouragé.
00:35 Il m'a remonté le moral et au docteur Belloc qui m'a sorti vraiment de l'impasse.
00:39 Je l'ai connu à 16 ans en CAD, il a commencé à s'occuper de moi, surtout moralement à
00:45 cette époque là, il m'a remonté un petit peu le moral car souvent c'est déficient.
00:50 Alors il venait me trouver, il me disait "Allez Michel viens, on va faire un petit tour, on
00:53 va aller dans cette course, ça va aller" et le dimanche j'ai retrouvé la condition
01:00 morale.
01:01 Disons, peut-être que je suis un petit peu pour quelque chose, enfin celui qui est sur
01:05 le vélo, c'est pas moi.
01:06 Non, là j'aime pas du tout cette appréciation de docteur Miracle, je pense que le laboratoire
01:16 de professeur Taillot et moi-même nous essayons de travailler en fonction de ce que nous amènent
01:22 les coureurs, c'est-à-dire de leur aide, ils acceptent d'avoir des prises de sang répétées,
01:27 des examens de sel, des examens d'urine, c'est comme cela que nous avons trouvé pour Michel
01:32 Laurent les problèmes de l'amblyase et un problème hépatique qui à notre avis est
01:39 congénital.
01:40 C'était la raison pour laquelle Michel Laurent n'arrivait pas à supporter des grandes chaleurs.
01:47 Nous n'avons plus à craindre sur ce problème, je pense que Michel peut maintenant être sûr
01:53 de son avenir.
01:54 Vous avez failli abandonner le vélo ?
01:55 À une époque, je crois qu'après le Tour de France 76, je me posais vraiment des questions
02:01 et là, maintenant, tout est bien parti et je pense que c'est bon pour l'avenir.
02:07 J'espère que nous pourrons arriver de cette manière à démystifier le problème du docteur
02:15 miracle, le problème du soigneur miracle, mais obtenir des résultats efficaces tout
02:21 en privilégiant la santé du coureur.
02:24 Michel est plus mûr, la musculature a vraiment changé, ce n'est plus le même.
02:29 C'est plus confiant.
02:30 Vous avez ce qu'on appelle des coups de gueule des fois ensemble ?
02:32 Non, jamais.
02:33 Jamais ? Ça tient à votre caractère ?
02:35 Non, même pas, je trouve qu'il y a toujours un moyen d'explication.
02:38 Il n'y a jamais eu un mot plus ou close.
02:42 Je pense que Michel a eu cette volonté de faire confiance à la médecine.
02:49 Il a sa classe qui est indéniable, mais le rôle de cette médecine sportive pour Michel
02:57 Laurent, c'est de lui permettre d'étendre la santé.
02:59 Sa classe et sa volonté feront le reste.
03:01 Bernard Hinault, il faut reconnaître sa classe et tout, mais on en faisait peut-être une
03:06 grande, grande vedette à ce début de saison.
03:08 On attendait beaucoup de lui à ce début de saison.
03:10 Il a toujours gagné le national.
03:13 Moi, j'ai terminé deuxième.
03:14 Il a fait deuxième par unis.
03:17 Oui, il a fait deuxième par unis.
03:18 Moi, j'étais quatrième.
03:19 J'étais toujours un petit peu derrière lui, mais c'est un petit peu pervexant.
03:26 Mais quand on a son orgueil, ça gêne un petit peu.
03:29 La semaine avant Paris-Roubaix, on constatait qu'il avait des photos tous les jours sur
03:33 Bernard Hinault seulement, alors qu'on aurait pu en faire sur notre équipe, sur d'autres
03:38 coureurs.
03:39 Ma victoire dans la Flèche Wallonne, j'avais l'impression d'en mettre un petit peu quelque
03:45 chose en place.
03:46 Hinault a montré l'exemple, il ne faut pas avoir peur de le dire.
03:50 Hinault a prouvé qu'il fallait se décomplexer et je pense que les coureurs de notre équipe
03:55 arriveront à ce même système et en particulier Michel Laurent.
03:58 Quand Michel Laurent attaque, j'aime mieux vous dire que ça remet un petit peu derrière.
04:02 Il a une pancarte dans le dos, comme on dit.
04:04 Oui, mais même avec une pancarte dans le dos, quand il sort, ça fait mal.
04:08 Si il y a un petit moment de flottement, vous n'êtes pas près de le revoir.
04:10 Sur le plan du caractère, qu'est-ce que vous pensez de Michel Laurent ? Il a l'air très
04:13 timide.
04:14 Un peu effacé.
04:15 Un peu effacé, mais pas timide parce qu'on est dans une équipe où les timides sont
04:24 obligés de rire au bout d'un moment et ne sont plus timides.
04:26 Comme on dit, on les met en boîte.
04:29 Il y a une berliner, il est arrivé l'année dernière, il ne parlait pas du tout et puis
04:32 cette année, il commence à parler un peu plus et l'année prochaine, c'est lui qui
04:34 fera rire les autres.
04:35 Michel est parti.
04:36 Ça ne l'empêche pas de venir dans ma chambre, Michel, le matin, il a l'air le vieux.
04:40 Lève-toi parce que, dis donc, il faut peut-être y aller et tout.
04:43 La première année qu'il est rentré dans la maison, il ne se sent pas permis.
04:46 Donc, ce n'est pas une histoire de dopage, c'est une histoire de compensation des éléments
04:53 naturels qui sont en train de chuter lors d'un effort répété ou d'un effort vraiment
05:00 brusque.
05:02 Vous le voyez en jaune un jour à Paris?
05:04 C'est le souhait plus cher, j'espère.
05:10 Oui, après l'époque, j'ai vu Bernard.
05:12 -Oui.