Un médecin généraliste a été agressé le week-end dernier alors qu'il sortait du domicile d'un de ses patients dans la cité des Œillets à Toulon. En réaction, SOS Médecins Var a décidé de ne plus se rendre dans les zones sensibles de la métropole
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00:00 Ça concerne toute la société.
00:02 Les médecins, je ne dis pas qu'ils étaient épargnés,
00:06 mais ils étaient touchés dans une moindre mesure.
00:09 Aujourd'hui, les médecins ne sont plus épargnés.
00:12 Et par exemple, là on parle de Toulon,
00:16 hier ou avant-hier, on a eu ce week-end au CERF,
00:19 une agression dans une structure SOS Médecins à Hocène,
00:22 à La Rochelle.
00:24 Pareil, il y a eu des agressions physiques
00:26 parce qu'ils n'étaient pas contents avec la prise en charge,
00:29 ils contestaient le traitement.
00:31 - Dans des quartiers compliqués ?
00:33 - C'était en consultation, dans un point fixe de consultation,
00:36 ce n'était pas en visite.
00:37 Il y a eu la Rochelle.
00:39 - Votre confrère est installé dans un quartier difficile, compliqué ?
00:43 - Non, c'est pour ça que la question concerne
00:47 les problèmes d'incivilité et de violence.
00:49 Pour tout le monde, pour les médecins,
00:52 et jusqu'à présent, encore une fois,
00:54 je disais qu'on n'était pas épargnés,
00:56 mais qu'on était moins sujet aux agressions.
00:58 Aujourd'hui, c'est de plus en plus important.
01:00 Cette semaine, trois structures SOS Médecins,
01:04 trois médecins dans trois structures différentes.
01:06 - Qu'est-ce qu'il faudrait pour vous protéger ?
01:08 Parce que là, on se dit que c'est pénalisant pour tout un quartier.
01:11 Pour le comportement de quelques personnes,
01:14 ce sont des gens qui ne vont pas pouvoir se soigner correctement
01:17 dans ce quartier de Toulon.
01:19 Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour vous protéger
01:21 et vous permettre d'exercer votre métier ?
01:23 - Je vous ai dit qu'il y a la spécificité de l'activité du médecin.
01:28 Il y a la question, là, aujourd'hui,
01:31 on parle de cette question dans les banlieues,
01:33 mais ça peut arriver dans n'importe quand.
01:36 Dans le rapport de l'Ordre de l'année dernière,
01:40 qui a montré qu'il y avait une augmentation de 23 %
01:42 par rapport à l'année précédente,
01:44 on avait noté qu'il y avait 56 % des actes
01:48 qui arrivaient en milieu urbain,
01:50 21 % en milieu rural,
01:52 et 19 % dans les banlieues.
01:54 - D'accord, mais est-ce qu'il y a des plaintes derrière ?
01:56 - C'est exactement ça.
01:59 C'est-à-dire que dans ces situations,
02:01 il y a trois volets.
02:03 Le premier volet, c'est essayer de trouver
02:05 des mesures de prévention.
02:07 On est obligé de mettre des caméras de surveillance,
02:11 on discute s'il faut mettre des vigiles
02:13 devant le cabinet de médecins, c'est un sujet.
02:15 - Des vigiles devant le cabinet de médecins ?
02:17 - On discute sur des moyens d'alerte portatif.
02:21 C'est tous ces éléments qui essayent
02:23 d'éviter des agressions.
02:25 Après, quand il y a une agression,
02:27 ce qui est très important pour nous,
02:29 et ce qui est en train de bouger dans le bon sens,
02:31 c'est la mobilisation très rapide des forces de police.
02:33 Et là, il y a quelque chose qui se passe.
02:35 C'est vrai qu'à chaque fois qu'on sollicite
02:37 les forces de l'ordre, ils interviennent très vite.
02:39 Et ça, c'est très rassurant pour nous,
02:41 et c'est peut-être plus dérangeant
02:43 pour les gens qui agressent.
02:45 - Les plaintes vont jusqu'au bout, la justice est sévère.
02:47 - Et le troisième point, exactement,
02:49 c'est la justice.
02:51 Pour moi, c'est un des points les plus importants.
02:54 Il faut que les décisions, les sanctions,
02:57 soient dissuasives, parce que sinon,
02:59 toutes ces formalités et toutes ces pertes
03:01 de temps administratives ne servent à rien.