• il y a 10 mois
D’après un sondage IFOP, les Français font de moins en moins l’amour : un quart des 18-24 ans initiés sexuellement n’ont eu aucun rapport sexuel au cours de l’année écoulée, soit 6 fois plus qu’en 2006.

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Transcription
00:00 - Sondage IFOP, c'est Libération qui le révèle ce matin,
00:02 les Français font de moins en moins l'amour, en particulier les jeunes, 18-24.
00:06 Les raisons sont multiples, émancipation, abstinence par choix, sexualité, influence du porno, que sais-je.
00:12 On vit une époque peut-être puritaine, sexualité des Français.
00:15 Alors, un quart des 18-24 ans initiés sexuellement n'ont eu aucun rapport sexuel.
00:20 On vit une époque puritaine, on a le droit de le dire.
00:22 - Vous n'avez pas vu la couverture de Plans Plans ?
00:24 - Ah oui, non mais bien sûr.
00:25 - Parce que moi j'ai vu le sondage il y a quelques jours.
00:27 - Oui, je trouve que c'est... Alors, pour le coup, parfois ils nous arrivent de dire du mal de Libération,
00:31 mais cette une est très réussie.
00:32 Sexualité des Français, 76% des Français ont fait l'amour cette année.
00:35 Au moins une fois.
00:37 Je ne poserai aucun sondage sur ce plateau.
00:41 - Vous êtes très tenté.
00:42 - Non, non, je ne...
00:43 - Vous voyez, parfois vous arrivez à vous empêcher.
00:46 - Un homme, ça s'empêche, disait, paraît-il, Camille.
00:49 - Non, non, non, mais bien sûr, c'est ce qu'on appelle une prétérition.
00:53 - Absolument.
00:55 - Bon, 43% des Français déclarent un rapport sexuel par semaine.
00:59 C'est beaucoup, hein ?
01:01 Un Français sur deux qui...
01:04 Est-ce que les gens trichent aussi un peu là-dessus ?
01:06 Me semble-t-il.
01:07 Alors qu'ils étaient 58% en 2006.
01:10 - En 2009.
01:11 - Moi, j'ai en 2006, mais bon, ça peut être en 2000...
01:15 Et vous, comment ça se passe à la maison ?
01:17 Non, je ne poserai pas cette question, bien sûr.
01:19 Avez-vous...
01:20 - Pourquoi ?
01:21 - 44% des femmes de 70 ans et plus
01:24 admettent avoir déjà évité un rapport sexuel
01:26 pour visionner à la place un film pornographique.
01:29 Bon.
01:30 - Est-ce que l'époque est puritaine ?
01:33 - Oui, sans doute, par rapport à...
01:35 La... Comment dire ?
01:37 L'énergie sexuelle qui a existé après 68.
01:41 - Non, l'époque, elle est paradoxale.
01:43 C'est-à-dire que d'un côté,
01:44 vous avez une hyper-sexualisation de l'espace public.
01:47 Vous avez du porno à disposition tout le temps, partout.
01:50 Vous avez des publicités financées par nos impôts
01:52 qui sont clairement à la limite de la pornographie
01:55 dans les abribus.
01:56 Donc, il y a à la fois une hyper-sexualisation
01:58 de l'espace public.
01:59 Donc, l'intime est mise dehors.
02:01 Donc, l'intime est exposée.
02:03 Donc, il y a cette abolition de la différence
02:05 qu'on voit, différence des sexes, différence des âges,
02:07 qui touche aussi la différence entre le privé et le public.
02:09 Et puis, une désincarnation de la vie sexuelle.
02:12 C'est-à-dire qu'il y a une virtualisation de l'existence
02:14 qui fait que, bah oui, ça arrive qu'un mari,
02:16 plutôt qu'aller toucher sa femme,
02:18 il aille s'enfermer dans le bureau et regarder un porno.
02:20 Et on sait bien quand même que le porno détruit énormément
02:23 l'intimité sexuelle dans les couples.
02:25 Donc, il y a plusieurs facteurs.
02:26 D'abord, on a une population qui est déprimée.
02:27 Alors, quand je le dis, je me fais taper dessus.
02:29 Mais la consommation des psychotropes,
02:30 notamment chez les jeunes,
02:31 elle a bondi de 62 ou 64 % en 7 ans,
02:35 avant la crise sanitaire.
02:38 Et depuis la crise sanitaire, c'est encore pire.
02:40 Quand vous avez une population qui est médiquée,
02:42 un des effets secondaires, c'est la baisse de la libido.
02:45 Donc, les médicaments jouent sur la libido
02:49 et la dépression joue sur la libido.
02:51 On sait bien qu'un jeune qui n'a pas de libido,
02:53 comme un jeune qui ne se projette pas dans ses études,
02:55 comme un jeune qui se replie sur lui-même,
02:58 c'est un jeune qui a des symptômes dépressifs.
03:00 Donc, la dépression, la médicalisation,
03:03 cette espèce de chimie qui est partout, en fait,
03:06 dans la population, c'est un signe invisible.
03:07 Mais on a énormément de nos amis, de nos collègues,
03:10 de nos neveux et nièces qui sont sous médicaments.
03:12 Et ça joue là-dessus.
03:13 - C'est vrai ?
03:15 - Et puis, les adultes qui prennent des neuroleptiques,
03:17 ils vous le disent, ils disent "depuis que j'ai des neuroleptiques,
03:19 alors je suis dans du coton, alors je n'ai plus envie de rien".
03:23 Voilà, donc ça, ça joue aussi.
03:24 Et puis, la virtualisation de l'existence.
03:27 C'est-à-dire que l'effraction chez des très jeunes adolescents
03:31 d'images pornographiques, la nécessité pour la réputation
03:34 dans le lycée d'envoyer des sextos, des nudes,
03:37 d'avoir certaines pratiques de peur d'être marginalisé,
03:41 en fait, ça les effracte dans leurs désirs,
03:43 ça les empêche d'avoir leur dynamique de désir, comme nous.
03:46 On en a déjà parlé plusieurs fois, Pascal,
03:49 de la libido qu'il y avait dans les années 70, dans les années 80,
03:51 la manière dont on draguait.
03:53 Ça a modifié les codes de la séduction.
03:55 Quand, au lieu d'aller rigoler, de construire une complicité,
03:59 de discuter, de se draguer, de s'attendre, de s'habiller,
04:01 on est dans sa chambre, sur son lit,
04:03 et on reçoit des photos de fesses d'une gamine de 14 ans,
04:06 ça ne crée pas du tout le même imaginaire érotique.
04:08 Donc il y a une abrasion de l'imaginaire érotique chez les jeunes
04:11 du fait du porno.
04:13 [Musique]
04:16 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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