• il y a 11 mois
On a rencontré Pierre Hugues José aka l’artiste qui a tourné le dos à une carrière toute tracée dans les neurosciences pour se lancer dans le rap. Retour sur son parcours, ses inspirations et son univers.

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Musique
Transcription
00:00 J'ai pris ma décision, chômage et puis rappeur chômeur.
00:03 Comment que c'est ? C'est le PIRUG.
00:05 Aujourd'hui, on va parler rap, science, foot et délicieuse.
00:11 Alors où est-ce qu'on est ? C'est peut-être la question que tu te poses.
00:22 On est chez Marceau.
00:23 Qui dit Marceau dit Valentin, qui dit Valentin dit Valentin Marceau.
00:26 Donc là, c'est du compositeur, c'est le haut du panier.
00:29 C'est l'endroit où je l'ai rencontré, l'endroit où on s'est connu.
00:32 C'est l'endroit où on a travaillé les fameuses petites comptines.
00:36 J'ai un concept des comptines pour ceux qui connaissent l'étape initiale.
00:41 Ensuite, il y avait "Méchant" qu'on a fait ici, "Bigoudi", "Yes we can do it".
00:45 Ensuite, il y a eu l'EP "Comment que c'est" de cinq titres.
00:47 La parisienne, évidemment.
00:49 Et puis voilà, c'est une grande histoire d'amour.
00:58 Il n'y a personne qui fait de la musique dans ma famille.
01:00 Moi, quand j'étais marmotte, ma daronne, elle nous emmenait avec mon frangin
01:06 quand on était petits faire les courses.
01:07 On allait au Cora de Vesouz, tu as capté ?
01:09 Et puis on passait devant le carrefour de la musique.
01:11 Et le carrefour de la musique, il y a plein d'instruments là-dedans.
01:13 C'est la famille Valli qui vend des batteries, des guitares, des pianos,
01:16 et tout un tas de bordel.
01:17 Il y avait genre un petit piano comme ça.
01:18 C'était comme un jouet, une octave.
01:21 Ils m'ont acheté ça à l'époque, ce n'était pas bien cher.
01:24 Puis moi, tous les soirs, je jouais avec ce truc-là.
01:26 Ils m'ont inscrit à l'école Valli, encore une fois de plus à Vesouz.
01:30 Et puis j'ai commencé comme ça, avec le synthétiseur, le monde des accords,
01:33 la solfège, tout le temps.
01:35 Nous, à la campagne, il n'y avait pas de conservatoire,
01:37 il n'y avait pas de violon, encore moins de violon.
01:39 Nous, on avait notre licence de foot à 50 balles.
01:42 Les darons, ils raquaient pour la licence.
01:43 On avait une paire de crampons, on la gardait 5 ans.
01:46 Des fois, il y avait des trous dans le bordel.
01:47 On allait aux entraînements, on se retrouvait entre nous,
01:49 on racontait des conneries.
01:51 Et puis on jouait les matchs le samedi.
01:53 Nous, c'était ça, notre réalité.
01:56 Ce n'était pas les cours de violon.
01:57 J'étais plus focus sur la drague, la musique et le foot.
02:10 Sauf qu'à un moment donné, je me suis dit,
02:11 dans quoi tu pourrais faire peut-être un peu d'oseille
02:13 et dans quoi tu as un peu de facilité.
02:15 J'ai compris que c'était les maths, la physique.
02:17 Donc j'ai fait le bac scientifique à l'époque, bac S.
02:20 Après, une licence de physique fondamentale.
02:22 Après, je me suis dit, on va pousser.
02:24 Master de physique, un deuxième master en informatique
02:26 et puis le doctorat.
02:27 J'avais un poste d'ingénieur de recherche.
02:29 J'enseignais à la fac aussi en parallèle.
02:32 Et j'aimais énormément les sciences.
02:34 Et j'aimais énormément enseigner.
02:37 Mais j'ai vu autour de moi qu'il y avait des gens,
02:38 des fois 40 balais, ils avaient du mal à trouver un CDI.
02:41 Et je me suis dit, dans quoi tu serais capable
02:43 de sacrifier pas mal de choses pour y arriver
02:46 et puis pour te faire plaisir et faire plaisir aussi aux autres,
02:48 pour te sentir utile, etc.
02:51 Et je voyais que la musique.
02:52 Donc j'ai pris ma décision, quoi.
02:54 Chômage.
02:56 Et puis rappeur chômeur.
02:58 De neuroscientifique à rappeur chômeur.
03:00 Aussi, Dark Lab, c'est un art majeur.
03:13 Moi, je sais pas, j'ai des idoles, j'ai été admiratif.
03:16 Moi, il y a des gens qui m'ont fait rêver.
03:17 Quand j'étais dans ma chambre, j'avais mes posters,
03:19 c'était des footballeurs, des rappeurs.
03:21 Des scientifiques aussi.
03:23 Par exemple, mon rappeur préféré, il y a Flint.
03:24 Il m'a accompagné longtemps, j'ai tous les albums.
03:28 Et je sais pas pourquoi j'ai été touché par ce genre de rap.
03:30 Et là, il y a une continuité.
03:32 Ça peut être Limsa Delnay, que je respecte beaucoup,
03:34 j'aime beaucoup, Isha, Ben PLG.
03:38 Et en plus de ça, c'est des putains de techniciens.
03:40 Et leurs plumes, c'est pas capté.
03:43 Leurs plumes sur la feuille, elles slaloment comme Ronaldinho.
03:46 Leurs équipes, elles ont le semelle-suce.
03:48 Pendant que les mois passent, les semaines fusent.
03:50 Leurs visages se creusent, les semelles s'usent.
03:52 On n'a pas reçu une seule excuse.
03:54 Pour avoir grandi là où le sang et les larmes ne font que couler.
03:58 Ouais, moi, je kiffe les refs au foot.
04:00 Tu vois l'effet Magnus, le coup franc de Roberto Carlos.
04:04 Barthez, il a rien vu, gros.
04:06 Effet Magnus, c'est de la physique fondamentale, ça, Newtonienne.
04:09 Effet Magnus, t'as vu le coup de patte ?
04:11 Le 20ème coup de patte.
04:13 Oh mon Dieu ! Je ne le crois pas !
04:17 Quel but qu'on a juste vu !
04:19 La balle, elle part au poteau de corner.
04:21 Elle rentre dans le but.
04:22 Effet Magnus.
04:24 Physique Newtonienne.
04:25 Si tu me fais un jeu de mots dans un rap
04:27 sur l'effet Magnus, Roberto Carlos
04:29 et puis la tête de Barthez en mode, je sais pas, t'sais,
04:32 une petite figure de style comme ça.
04:34 Ah bah ouais, j'en veux et j'en redemande.
04:37 Mais par contre, si tu me dis
04:38 "j'cavale, j'cavale comme Drogba",
04:41 c'est pété, gros.
04:42 Ça n'apporte rien, quoi.
04:44 Alors là, on est au Schumann.
04:46 Donc là, c'est le petit Five, le Schumann.
04:49 Avec les petits tas que t'as captés au Livetum
04:51 pour ce Col-Ref.
04:53 Puis comme ma passion, c'est le football,
04:54 bah tu viens là, puis tu fais des rencontres,
04:56 tu joues, tu partages autour de l'amour du ballon rond.
04:59 T'as connu La Nouvelle Vague ?
05:01 Dans les films de La Nouvelle Vague,
05:03 il y avait souvent ces...
05:04 J'appelle ça des créatures féminines, divines.
05:08 L'élégance suprême, tu vois.
05:10 J'ai fait la chanson La Parisienne en pensant à tout ça.
05:13 C'est peut-être d'un autre temps, tu me diras.
05:15 Y'en a un qui me l'a dit, ça, il m'a dit
05:17 "mais c'est un peu d'un autre temps ton truc",
05:18 j'dis "ah, ça c'est sûr".
05:20 C'était une autre époque.
05:22 Mais ça fait du mieux, des fois, de remettre au bout du jour
05:24 des trucs qui nous ont un petit peu captivés
05:25 étant plus jeunes, quoi.
05:26 Mais en retard sur les tendances,
05:28 porte des lunettes sans être mieux,
05:29 boit de la Manzana glacée
05:30 dans les terrasses des beaux quartiers,
05:32 reste oisive et puritaine,
05:33 c'est ce que j'aime chez La Parisienne.
05:34 Alors pour l'instant, moi, mon banger, c'est Ma Délicieuse.
05:38 Alors j'suis content que ce soit Strak,
05:40 parce que c'est quand même celui qui me touche le plus
05:43 dans le sens où c'est celui qui est le plus en phase,
05:46 en adéquation avec la vie que j'ai actuellement.
05:48 Donc voilà, pour l'instant, c'est le banger,
05:50 mais y'en faut d'autres.
05:51 Parce que tu sais, des fois, un banger,
05:53 y'en suffit que d'un seul.
05:54 Et puis derrière, ça ricoche.
05:56 T'as vu où est-je d'aine ?
05:57 (Bruit de bouche)
05:58 (Bruit de bouche)
05:59 (Bruit de bouche)
06:00 (Bruit de bouche)
06:01 (Bruit de bouche)
06:02 (Bruit de bouche)
06:03 (Bruit de bouche)
06:04 Merci à tous !
06:06 [SILENCE]

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