De sa rencontre avec Sharon Stone dans les coulisses du Festival de Cannes, à la création de son nouvel album « Imposteur », en passant par son clip avec les L5 et sa hair routine pour avoir des boucles parfaites, Julien Doré répond à toutes vos questions.
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MusiqueTranscription
00:00Sharon Stone arrive dans cette soirée.
00:01Elle s'assoit sur la chaise qui est juste en face de moi
00:03et elle reste jusqu'à la dernière chanson.
00:05Je lui dis la phrase la plus terrible.
00:08I'm sorry, I'm wet like a bottle of water.
00:15Salut Julien, moi je voulais savoir,
00:16entre curly, est-ce que tu peux me donner ta hair routine, s'il te plaît ?
00:20Bravo pour les boucles déjà.
00:21Effectivement, tu as une très belle texture de cheveux.
00:23La fibre est hydratée, un peu trop au niveau du cœur chevelu.
00:27C'est beaucoup de taf, c'est beaucoup de taf.
00:28Effectivement, quand on a les cheveux bouclés,
00:30ça peut être très beau comme ça peut être très complexe.
00:33Donc voilà, c'est beaucoup de soin.
00:34En vrai, des fois, je regarde mon hydratant,
00:41je regarde ma tondeuse
00:43et des fois, je me dis ça ce matin, ça va être soit l'un, soit l'autre.
00:47Mais voilà, là, de ce que je vois,
00:49il faut faire attention à l'hydratation au niveau du cuir chevelu.
00:51Ne pas trop hydrater le cuir chevelu,
00:53mais plutôt hydrater la partie basse de la fibre.
00:57Salut Julien, c'est Mathéa.
00:58Je voulais savoir, concernant ton projet Imposteur,
01:01comment t'es venu l'idée de faire un album entièrement de reprises ?
01:04Salut Mathéa.
01:05Le projet vient d'un moment dans ma vie artistique,
01:09mais je pense surtout dans ma vie d'homme,
01:10d'avoir besoin d'un sas de respiration.
01:13À un moment où je sortais d'un album précédent
01:16et d'une tournée complètement folle,
01:17il m'est revenu en tête cette envie qui date de plusieurs années
01:20de me réamuser avec les chansons des autres
01:22et de prendre un vrai plaisir pour ça.
01:24On était en studio,
01:25on s'est amusé à chercher plus d'une centaine de reprises,
01:29donc on a commencé simplement piano-voix ou guitare-voix
01:31à faire des maquettes,
01:32on a avancé sur certaines,
01:34et on en a produit pas loin de 50 pour en garder 17.
01:37Et je me rends compte aujourd'hui vraiment
01:39que les 17 qui sont restées sur l'album,
01:41elles ont tout un petit point d'accroche avec ma vie,
01:44avec mon enfance, mon adolescence,
01:46et puis aujourd'hui encore.
01:55Petite fesse ne cesse de t'inspirer
01:59Bonjour Julien, c'est Edgar, j'ai une question pour toi.
02:01On a vu que tu avais tourné un clip récemment avec les L5
02:04et je me demandais comment ça s'était passé,
02:06le tournage, etc.
02:08Salut Edgar, très jolie suite.
02:09Ça s'est passé assez simplement.
02:10J'étais en studio,
02:11on a commencé à travailler la reprise
02:13de « Toutes les femmes de ta vie » des L5,
02:15et généralement quand je suis en studio
02:16et que je travaille sur une chanson,
02:17assez vite j'ai des images dans la tête d'un possible clip.
02:20Évidemment, la plupart du temps,
02:21je ne fais pas des clips sur toutes les chansons,
02:23mais parfois, il se trouve qu'il y a un clip
02:25sur une chanson que je bosse.
02:26Je voyais Thelma et Louise,
02:27je voyais La Route 66,
02:28je voyais un côté désertique,
02:30j'avais envie de rouler en voiture
02:31et de vivre cette chanson de cette façon-là.
02:34Et puis est venue l'idée d'inviter les L5,
02:36donc je les ai suivis sur les Instagram
02:38et je leur ai envoyé des petits messages privés
02:40pour leur raconter un petit peu ce que j'avais en tête.
02:42Et puis ça s'est fait pour quatre d'entre elles.
02:44Du coup, les L4 étaient avec moi
02:47et puis je fais un petit clin d'œil
02:48à celle qui n'est pas là,
02:49Louise, que j'embrasse.
02:50Un petit clin d'œil au début du clip,
02:52c'est celle que j'appelle sur mon mobile cellulaire.
03:02C'est vrai que dans cet album,
03:03on passe de « Toutes les femmes de ta vie »
03:05à « Mourir sur scène »,
03:06à « Pull Marine », à « Femme like you »
03:08et aussi à une comptine ancrée dans l'enfance,
03:11qui est ma reprise de « À les crocodiles ».
03:13Mais j'avais envie que dans cet album de reprise,
03:15il y ait une chanson aussi pour mon petit garçon.
03:16J'avais envie de le faire marrer dans un clip,
03:18j'avais envie qu'il soit un petit peu là aussi dans cet album.
03:20Et puis voilà, quand on a commencé à reprendre « Les crocodiles »,
03:23on a bossé d'autres chansons.
03:24On avait bossé aussi « Tchoupi » à l'école
03:26et le générique de « Pas de patrouille ».
03:27On avait fait une version folk du générique de « Pas de patrouille »
03:30qui était fort sympathique.
03:35Et c'est pareil,
03:36quand on a enregistré cette version,
03:37j'avais en tête un Colors,
03:39mais un peu raté.
03:40Et sachant que Colors ne m'a jamais invité
03:41à faire une de mes chansons,
03:42je me suis dit, si Colors ne vient pas à toi,
03:44va à Colors en crocodile.
03:50Salut Julien, c'est Maylis et j'aimerais savoir
03:52comment s'est passée ta collaboration avec Sharon Stone.
03:54L'histoire remonte à mon tout premier album,
03:57l'album Airzats.
03:58Je viens de finir « La Nouvelle Star »,
04:00quelques mois après je sors un album
04:01et je suis invité à faire un concert
04:04sur une plage au Festival de Cannes.
04:06Le concert, c'est un piano-voix
04:08et il se trouve qu'à l'époque,
04:09je fais encore pas mal de reprises.
04:11Je suis dans cet espace,
04:12je suis hyper stressé,
04:13j'ai le sentiment d'imposteur,
04:14de n'avoir rien à faire,
04:15de ne rien faire,
04:16de ne rien faire.
04:17Je suis hyper stressé,
04:18j'ai le sentiment d'imposteur,
04:19de n'avoir rien à faire au Festival de Cannes,
04:21d'être au début de tout pour moi.
04:23Il y a un truc où je ne suis pas très à l'aise
04:25et donc je suis piano-voix
04:27en train de faire des reprises de Sinatra, etc.
04:31Et personne ne m'écoute.
04:32J'entends simplement le bruit des cocktails
04:34et je suis un peu seul en fait.
04:36J'entends à la fois un silence,
04:37à la fois un brouhaha au loin
04:39et Sharon Stone arrive dans cette soirée.
04:41Elle rentre dans cette pièce,
04:43elle lève la tête et elle me voit.
04:44Ce qu'elle voit, c'est juste un gars
04:46qu'évidemment elle ne connaît pas,
04:47qui est en train de chanter,
04:48vraiment tout seul.
04:49Et elle s'approche.
04:50Et elle s'approche vers moi
04:51et devant moi, il y avait des chaises
04:52qui étaient jusque-là totalement vides.
04:54Elle s'assoit sur la chaise
04:55qui est juste en face de moi
04:56et elle reste jusqu'à la dernière chanson.
04:58Et la personne qui m'accompagne me dit
04:59« Mais va la voir enfin,
05:00elle est venue,
05:01c'est une des seules à être venue t'écouter.
05:03Va la voir, va faire une photo. »
05:04Je vais la voir,
05:05je lui dis la phrase la plus terrible
05:07en LV1 Access
05:09qui est « I'm sorry I'm wet like a bottle of water ».
05:12C'est le premier truc qui me vient
05:14parce que j'étais tout transpirant du concert.
05:16Elle sourit et on fait une photo.
05:18Et cette photo paraît dans le journal
05:20dans le Nice matin le lendemain.
05:22Et là, dans ce festival
05:23où je n'avais rien à faire,
05:24soudainement on m'invite au Grand Journal.
05:27C'était Michel Deniso
05:28qui présentait sur La Croisette.
05:29C'était une énorme émission à l'époque.
05:30Et je suis invité là-bas.
05:32Vous avez chanté devant un parterre d'artistes
05:34dont Sharon Stone
05:35qui vous a écouté pendant tout le moment.
05:37Tout se déclenche en fait.
05:38C'est complètement fou.
05:39Et je me dis,
05:40la vie elle est quand même complètement tarée.
05:42Et je suis en plateau
05:44au Grand Journal le lendemain.
05:45Et il y a un duplex avec l'âme phare.
05:47Et Sharon Stone arrive sur le tapis rouge.
05:49Et la personne qui interview
05:51les gens sur le tapis rouge dit
05:52« Ah bah tiens mais Sharon Stone arrive. »
05:53Et là je me dis
05:54« Waouh ! »
05:55S'il lui parle de moi
05:57et qu'elle fait
05:58tout se ré-fondre à nouveau.
06:00Et donc voilà
06:01« Hi Sharon, we have on the plateau
06:03a young singer,
06:05you saw him yesterday night. »
06:07Et là il y a ce micro silence d'une seconde
06:10qui pour moi dure une éternité
06:11où elle fait
06:12« Oh yeah, amazing, amazing guy,
06:16very mignon, everything. »
06:19« Je l'ai vu hier soir,
06:21il était spectaculaire.
06:23Beaucoup de talent. »
06:24Et des années après,
06:25je raconte cette histoire dans un programme.
06:27Elle voit la façon dont je le raconte
06:28dans ce programme
06:29et elle m'écrit un DM sur Instagram.
06:31Des années après.
06:32Et j'ai ce DM de Sharon Stone
06:33sur mon Instagram
06:34qui me dit
06:35« J'ai vu ce programme,
06:36c'est trop chouette que tu racontes cette histoire.
06:37Merci. »
06:38Et quand je suis en studio
06:39et que je reprends
06:40« Paroles, paroles »
06:41de Dalida Delon
06:42et que j'ai l'idée de l'inviter
06:43pour faire les phrases de Delon,
06:44je vais dans mon Instagram
06:45et en dessous de ce message
06:47qu'elle m'avait envoyé
06:486 ans, 7 ans avant,
06:49je lui écris mon idée.
06:50Et je vois vue
06:51et elle me répond
06:53et voilà comment ça s'est fait.
07:03Salut Julien, c'est Joséphine.
07:04J'ai remarqué que tu prenais le temps
07:05de répondre aux haters sur Twitter.
07:07Pourquoi ça te semble si important ?
07:10Répondre aux haters,
07:11ce qui me semble important,
07:12c'est trouver une vanne.
07:14C'est comme quand t'es gamin,
07:15que tu te promènes dans la forêt
07:16avec ton bâton
07:17et que tu vois un caca de renard
07:18et que t'aimes bien le remuer.
07:19Tu ne sais pas pourquoi,
07:20ça n'a pas de sens en fait.
07:21Pourquoi t'aimes bien remuer
07:22des cacas de renard
07:23avec ton bâton ?
07:24Et faire ça,
07:25c'est très bizarre.
07:26C'est exactement pareil en fait.
07:28C'est surtout au nom de la vanne.
07:29C'est parfois même
07:30des moments d'ennui
07:31où je suis à la recherche
07:32du caca de renard.
07:33Une très bonne vanne
07:34sur quelqu'un qui vous agresse,
07:36je pense que c'est parfois préférable
07:37à une bonne balayette.
07:38Évidemment,
07:39elles ne sont pas toutes réussies.
07:40Parfois,
07:41ce n'est juste pas drôle
07:42ce que je réponds.
07:43Ce n'est pas grave,
07:44c'est la vie.
07:45J'ai remarqué quand même
07:46que la bonne vanne,
07:47elle ne pouvait pas appeler
07:48derrière une suite.
07:49Coucou Julien,
07:50il y a quelques années,
07:51tu as tourné Pop Redemption,
07:52un film avec Jonathan Cohen
07:53et j'aimerais savoir
07:54si tu avais des anecdotes
07:55autour de ce film.
07:57Plein.
07:58Beaucoup d'anecdotes
07:59sur ce film.
08:00Ce film quand même
08:01que personne n'a vu,
08:02qui de temps en temps
08:03est un des sursauts d'existence
08:05dans des moments de rediff.
08:06C'est assez improbable
08:07ce projet quand même.
08:08C'est trois mois
08:09dans le sud-ouest
08:10sous une canicule incroyable
08:12où on avait trois heures
08:13de préparation.
08:14Perruque,
08:15maquillage,
08:16on avait des costumes
08:17et j'étais effectivement
08:18avec Jonathan Cohen,
08:19Grégory Gadebois,
08:20Audrey Fleureau,
08:21Astier.
08:22C'était assez fou.
08:23Et oui,
08:24il s'est passé plein de trucs.
08:25On a joué Wellfest
08:26après Axel Rose.
08:27C'était complètement improbable.
08:28C'est difficile
08:29quand on est à côté
08:30de quelqu'un comme lui
08:31de ne pas passer
08:32un bon moment.
08:33Je pense que c'était aussi
08:34pour nous
08:35une vraie récréation,
08:36un vrai amusement.
08:37Je pense qu'on n'avait pas
08:38vraiment conscience
08:39du long métrage
08:40qu'on était en train de faire,
08:41de l'improbabilité du scénario.
08:42On aurait peut-être dû
08:43à un moment
08:44se poser la question
08:45avant d'y aller
08:46et puis personne ne l'a vu.
08:48Donc au final,
08:49on s'est bien amusés.
08:51De quoi tu parles ?
08:52De quoi tu parles ?
08:54Je parle des interviews.
08:56Tu n'as rien compris en fait.
08:57C'est terminé le groupe là.
08:58C'est fini.
09:00C'est-à-dire ?
09:01Le meilleur souvenir
09:02pour moi,
09:03c'est quand même le Hellfest.
09:04C'est-à-dire un festival
09:05où ce que je suis
09:06en tant que chanteur
09:07à cette époque-là,
09:08on se dit sur le papier
09:09tu n'as pas vraiment
09:10ta place là-bas,
09:11ne serait-ce que pour te balader
09:12et aller voir des concerts
09:13parce qu'on y avait passé deux jours.
09:14Et j'ai rencontré
09:15des gens incroyables.
09:16C'est un souvenir
09:17vraiment de tendresse,
09:19de bienveillance
09:20que je n'ai rarement vu.
09:22Franchement,
09:23même dans des festivals
09:24de variété ou de pop
09:25comme j'ai pu ensuite en faire.
09:26Moi, je me baladais
09:27pour aller voir les concerts
09:28dans le festival
09:29et tous les gens que je croisais,
09:31ils étaient tellement cools.
09:33Vraiment tellement gentils,
09:34tellement ouverts.
09:35Ça m'a vraiment ouvert les yeux,
09:36non seulement sur la musique,
09:37mais aussi sur
09:38celles et ceux qui l'aiment.