• il y a 11 mois
Hey salut à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo où on va parler de ce qui représente selon moi le plus gros problème des influenceurs aujourd’hui !

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00:00 : Les difficultés des Youtubers
06:40 : Un rapport de force déséquilibré
11:05 : Un regroupement nécessaire des créateurs

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Transcription
00:00 Salut à tous, c'est Adam Bross et bienvenue dans cette toute nouvelle vidéo qui va être un petit peu spéciale.
00:05 Si vous suivez assidûment la chaîne, vous savez que ce mois-ci c'est le Novembre,
00:08 donc il y a une vidéo qui sort chaque semaine le dimanche à 15h.
00:12 Et ces dernières semaines, j'ai sorti des grosses vidéos, notamment la semaine dernière un semi-documentaire sur Hunger Games et les sagas dystopiques.
00:18 Et je me suis dit, pourquoi pas faire cette fois un concept un peu plus cool, chill,
00:23 autour d'un sujet dont j'avais envie de parler mais qui ne mérite pas, selon moi, une analyse ultra approfondie.
00:28 Donc voilà, vous me direz ce que vous en pensez, si vous aimez ou même si vous aimez pas.
00:32 Ces derniers temps, les créateurs de contenu rencontrent de plus en plus de difficultés.
00:36 Alors, encore une fois, quand je parle de youtubeurs, je parle des youtubeurs au sens large.
00:41 Je parle aussi bien du youtubeur qui a 250 abonnés que de Squeezie qui en a 10-15 millions.
00:47 Il faut alors avoir conscience que la majorité des youtubeurs ne gagnent pas leur vie avec leurs vidéos.
00:52 Et deuxièmement, s'ils gagnent leur vie, ils ont du mal à gagner leur vie et à avoir de la visibilité.
00:56 Et on en a souvent parlé sur la chaîne, mais c'est d'autant plus difficile en ce moment
00:59 où il y a, pour la première fois de l'histoire de youtube, l'arrivée de la concurrence.
01:03 C'est-à-dire qu'avant, si jamais vous aviez des abonnés qui aimaient votre contenu,
01:06 quelle que soit la vidéo que vous sortiez, si jamais ça sortait pas trop trop de ce que vous faisiez d'ordinaire,
01:11 vous étiez quasiment assurés d'avoir un nombre de vues minimum.
01:15 Or, aujourd'hui, c'est devenu de plus en plus difficile, il y a toujours évidemment des exceptions,
01:19 parce qu'il y a de plus en plus de youtubeurs et surtout, les vidéos durent de plus en plus longtemps.
01:24 Et dans le même temps, avant, youtube était en croissance continue d'utilisateurs,
01:27 donc il y avait toujours de nouveaux utilisateurs qui arrivaient,
01:30 et ces derniers temps, ça a tendance à stagner, et c'est normal, parce qu'ils atteignent un plafond de verre.
01:34 Du coup, le temps de cerveau disponible des gens, il est limité, et il est quasiment le même qu'avant,
01:39 et au contraire, le contenu proposé par les créateurs, il est de plus en plus important.
01:44 Les utilisateurs, les viewers, vous comme moi, on va se retrouver à devoir arbitrer.
01:48 Qu'est-ce qu'on regarde, qu'est-ce qu'on regarde pas, tout simplement, parce que c'est impossible de tout regarder.
01:52 Alors on pourrait se dire "c'est bien, ça va les pousser à faire du contenu meilleur, plus original",
01:56 mais la réalité, c'est que c'est pas du tout comme ça qu'on obtient plus de vues.
01:58 Dans le même temps, on a évidemment toujours aucune transparence sur l'algorithme,
02:02 on sait à peu près ce qui marche et ce qui marche moins bien.
02:04 En ce moment, on sait que par exemple, le taux de clics par impression est probablement un des indicateurs les plus importants sur youtube avec le watch time,
02:10 mais de manière générale, on est encore un peu en train de jouer à l'apprenti sorcier et au petit chimiste,
02:16 en se disant "ok, ça je pense que ça plaît à l'algorithme, ça non, ça pas trop".
02:20 Mais d'un point de vue business et financier, c'est aussi très compliqué.
02:23 À part les créateurs comme moi qui ont la chance d'avoir un métier à côté ou une autre activité à côté,
02:28 la plupart des youtubeurs se sont mis à faire des placements de produits pour pouvoir se rémunérer,
02:33 et aussi rémunérer les monteurs, les équipes techniques, etc.
02:36 Parce que vu que les vidéos sont de plus en plus produites et qu'il y a de plus en plus de concurrence,
02:40 vous êtes obligés aussi de suivre cette cadence de production, d'engager des gens qui bossent avec vous.
02:44 Et donc ces placements de produits, ils vont ramener de nouveaux problèmes.
02:47 C'est un problème qui touche tous les indépendants, mais par exemple, négocier son prix.
02:51 Combien ça vaut un placement de produit de 1 minute, 1 minute 30, dans une vidéo qui fait 50 000 vues, 100 000 vues, 500 000 vues ?
02:59 Chez les youtubeurs, en tout cas moi, j'ai rarement vu passer des prix très précis.
03:03 Mais du coup, ça va être plus difficile pour les créateurs, notamment les petits créateurs,
03:07 et encore plus ceux qui n'ont pas d'agent ou pas d'agence derrière eux, de pouvoir négocier correctement leur prix.
03:11 Le meilleur exemple pour illustrer cette situation, c'est cette scène dans Night Call, Nightcrawler,
03:15 où le personnage joué par J.G.Unnold va essayer d'engager un journaliste et va lui demander quel est son prix.
03:19 C'est normalement comme ça que les marques nous abordent.
03:22 Est-ce que ça vient avec la course ?
03:24 Absolument.
03:26 Et alors ?
03:28 Prends un numéro.
03:31 Tu prends un numéro ? 75 ?
03:35 D'accord.
03:37 Et alors, qu'est-ce qu'il y a de plus ?
03:39 Pas maintenant. On ferme le contrat.
03:42 J'aurais pu avoir plus, n'est-ce pas ?
03:44 Absolument.
03:46 Et cette dépendance aux marques et au placement de produit, elle va même poser d'autres problèmes.
03:50 Par exemple, sur les produits qui sont mis en avant.
03:52 Des marques comme CyberGhost VPN, NordVPN, voire même dernièrement Emma Matla,
03:56 ce sont des marques que je considérerais comme peu recommandables.
03:58 Déjà, parce que même si ce n'est pas du dropshipping comme on a pu le voir chez les influx voleurs,
04:02 elles font aussi des pratiques commerciales au moins douteuses.
04:05 Notamment tout ce qui est fausse promotion, c'est-à-dire que CyberGhost VPN, vous ne payerez jamais le prix fort.
04:09 Même si vous allez sur le site sans un lien affilié ou sans un code promo d'un YouTuber,
04:13 ils vont quand même vous proposer une promotion.
04:15 Il y a tout le temps des promotions, et d'ailleurs Emma Matla a été condamnée pour cela.
04:19 Il y a même un article du Parisien qui est sorti sur Emma Matla,
04:21 qui explique aussi qu'ils ont des retards sur les livraisons.
04:24 Enfin bref, ça n'a pas l'air tout rose.
04:26 Le problème, c'est que souvent les créateurs sont assez limités.
04:28 Red Shadow Legends, NordVPN, CyberGhost,
04:30 ce sont les 3-4 marques qui me harcèlent toutes les semaines dans mes mails pour faire un placement de produit.
04:35 Mais c'est vrai qu'en dehors de ça, il y a assez peu de propositions.
04:37 J'ai le luxe de pouvoir dire non, mais je comprends que dans d'autres situations, d'autres disent oui.
04:41 Également, on va continuer sur la rémunération.
04:43 Il y a une très faible visibilité sur la rémunération de YouTube.
04:46 Comme vous le savez, YouTube nous rémunère en fonction des pubs qui sont diffusées avant les vidéos.
04:50 Et maintenant, même pendant et après, enfin bref, il y en a partout.
04:52 C'est trop relou pour vous.
04:53 Mais de notre côté, c'est vrai que le coût par mille,
04:57 la somme qu'on reçoit pour mille vues en grangé,
04:59 a considérablement augmenté ces dernières années.
05:02 En tout cas, moi, c'est mon cas.
05:03 Pour autant, la manière dont le CPM est calculé, on ne sait pas vraiment.
05:06 On sait qu'évidemment, ça fluctue en fonction de l'offre et de la demande.
05:09 Par exemple, en décembre, on se régale.
05:11 En février, c'est la dèche, etc.
05:13 Mais il n'y a pas vraiment de transparence dessus.
05:15 Et ça fluctue un peu au bon vouloir de YouTube.
05:18 Et à ça, il faut rajouter les problèmes dont on parle très souvent,
05:21 qui sont liés aussi aux métiers d'indépendant et d'entreprenariat,
05:24 à savoir la solitude, le burn-out, etc.
05:26 Et donc ça, c'est des difficultés que quasiment tous les créateurs de contenu rencontrent.
05:30 Mais malgré tout, il y a toujours un espèce de biais du survivant
05:33 et de sur-responsabilisation qui dominent.
05:35 Par exemple, il y a beaucoup de créateurs qui ont réussi,
05:37 qui vont tenir un discours du genre
05:39 "Non, mais si jamais les gens réussissent pas, c'est parce qu'ils n'ont pas compris la méta de YouTube, etc."
05:44 Alors qu'en réalité, c'est plus compliqué.
05:46 Ce qui est plutôt vrai, effectivement.
05:47 Aujourd'hui, comme je l'ai dit, on sait à peu près ce qui marche et ce qui marche pas sur YouTube.
05:51 Si jamais vous faites ce genre de vidéos, vous avez plus de chances de réussir.
05:54 Mais c'est pas tout.
05:55 Les YouTubeurs évoluent dans une structure.
05:57 Et ne pas prendre en compte cette structure dans leur réussite ou non,
06:00 ça serait une bêtise.
06:01 Pour autant, effectivement, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse
06:03 et qu'à chaque fois qu'une vidéo marche moins bien,
06:05 dire "Ah, c'est l'algo de YouTube".
06:06 Par exemple, la vidéo sur les magazines pour ados, "El Abidé",
06:09 c'est pas l'algo de YouTube.
06:10 C'est juste qu'elle vous a moins intéressés.
06:12 Et surtout, dire "Il faut s'adapter, il faut évoluer avec la plateforme",
06:15 c'est faire le jeu de ces plateformes.
06:17 Et donc cette vision, elle domine encore, même chez les YouTubeurs,
06:20 et encore plus au sein du public.
06:22 Moi, je le vois.
06:23 Dès que je parle de YouTubeurs qui rencontrent des problèmes,
06:25 c'est toujours les mêmes commentaires qui reviennent à base de
06:28 "Ah là là, mais ils sont privilégiés, etc."
06:30 Oui, ils sont privilégiés pour certains.
06:32 Et oui, ils font un métier passion,
06:35 mais ça n'empêche qu'ils peuvent avoir aussi de vraies difficultés.
06:37 Et donc, dans tout ça, les YouTubeurs vont s'inscrire dans un rapport de force
06:41 qui est complètement déséquilibré.
06:42 Du coup, nous, en tant que créateurs, on n'a évidemment aucun pouvoir,
06:45 encore moins en tant que créateurs français,
06:47 mais même les créateurs américains,
06:49 même les créateurs de plus d'un million d'abonnés,
06:50 ont quasiment aucun poids face à ça.
06:52 Et du coup, les plateformes vont clairement en profiter,
06:55 et en même temps, comment leur donner tort ?
06:56 Pareil, il me semble qu'on en avait déjà parlé,
06:58 mais en gros, actuellement, les plateformes,
07:00 elles sont désignées comme des hébergeurs.
07:02 C'est vraiment le terme juridique,
07:03 comme si les YouTubeurs arrivaient,
07:05 mettaient simplement leurs vidéos sur la plateforme,
07:07 et ensuite partageaient à leurs amis.
07:08 L'objectif pour YouTube, notamment,
07:09 c'est de ne pas être reconnu en tant qu'éditeur,
07:11 parce que si jamais ils sont reconnus en tant qu'éditeur,
07:13 ça veut dire qu'ils sont responsables du contenu
07:15 qui est sur la plateforme.
07:16 Or, YouTube veut au maximum se déresponsabiliser,
07:19 parce qu'il y a tellement de contenu
07:20 que ça demanderait beaucoup de modération,
07:22 ça serait très compliqué.
07:23 Et du coup, c'est pour ça que, par exemple,
07:24 YouTube refuse de trancher les problèmes d'ayant droit.
07:26 Donc, par exemple, si j'utilise un extrait dont je n'ai pas les droits,
07:29 et que l'ayant droit décide de striker ma vidéo,
07:31 il faut que je fasse un appel,
07:32 en disant "oui, mais ça relève de l'exception aux droits d'auteur, etc.,
07:36 ce dont j'ai vraiment le droit,
07:37 mais ce n'est pas YouTube qui va arbitrer cet appel,
07:40 c'est l'ayant droit lui-même.
07:41 Donc, vous comprenez bien que ça pose problème,
07:43 parce que si jamais vous avez un ayant droit un peu de mauvaise volonté,
07:46 c'est fini, vous ne retrouverez jamais les sous de votre vidéo,
07:48 voire vous pouvez prendre un strike.
07:50 Et je vous avoue que moi, je ne suis pas d'accord
07:52 avec cette position d'hébergeur de YouTube.
07:54 On l'a vu, et on l'a dit plus tôt,
07:55 l'algorithme influence clairement le contenu.
07:57 Les YouTubeurs créent en fonction de la plateforme,
08:00 ils s'adaptent à ses codes et à ce qui marche et ce qui ne marche pas.
08:03 Et à partir de ce moment-là, il y a bien une touche éditoriale.
08:05 Mais désormais, ça va plus loin,
08:06 puisque certains créateurs sont directement mis en avant par YouTube.
08:09 Déjà, par le biais de l'onglet Tendances,
08:11 qui est un onglet qui est contrôlé par YouTube.
08:13 On a vu des créateurs de contenu mis en avant par YouTube,
08:15 notamment par exemple dans l'onglet Savoir et Culture,
08:17 qui mettait en avant spécifiquement des créateurs sélectionnés par YouTube RT.
08:21 Donc là, il y a bien un travail éditorial de YouTube
08:24 qui a sélectionné du contenu pour le mettre en avant.
08:26 Et c'est même allé plus loin pour moi,
08:28 parce qu'au moment du lancement de Shorts sur YouTube,
08:30 il y a des créateurs de contenu qui ont eu un contrat
08:32 avec la plateforme pour être rémunérés pour faire des Shorts.
08:35 Et pareil, on a vu de plus en plus de prises de prérogatives par YouTube.
08:38 Et c'est plutôt une très bonne chose.
08:40 Pour moi, YouTube doit s'éditorialiser,
08:42 mais il faut accepter les conséquences qui vont avec.
08:44 Par exemple, je pense à Norman et DirtyBiology,
08:46 qui ont vu leur monétisation être retirée,
08:48 mais non pas pour des faits qui se sont passés sur YouTube.
08:51 C'est-à-dire qu'on a déjà vu des cas de chaînes qui ont été démonétisées
08:53 suite à des vidéos ou des propos qui ont été tenus sur la plateforme.
08:57 Ça, pour le coup, c'est la règle du site.
08:58 Mais là, on parle d'affaires qui sont en dehors de YouTube.
09:00 Et donc, il n'est même pas encore une fois à question de dire
09:02 est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise chose qu'il ait fait.
09:04 C'est juste que rien que de le faire,
09:06 ça envoie un message et ça prouve bien que YouTube a un caractère éditorial.
09:11 Dans le même temps, il y a un autre acteur qui s'est ajouté,
09:13 d'abord en laissant croire qu'il pourrait aider à rééquilibrer le rapport de force,
09:17 et en fait, pas tellement.
09:18 C'est les agences d'influenceurs qui vont venir accompagner les créateurs,
09:21 ce qui est une très bonne chose.
09:23 Mais on a rapidement compris qu'en fait,
09:25 ces agences ne défendaient pas exactement les intérêts des créateurs de contenu.
09:28 Le meilleur exemple, et le dernier en date,
09:30 c'est évidemment ce qui s'est passé avec Lubik.
09:32 Pour ceux qui n'ont pas suivi, il y a eu une loi qui devait être votée à l'Assemblée Nationale
09:35 et qui a été votée, qui visait à réguler le monde des influenceurs,
09:39 notamment suite au scandale des influx voleurs,
09:41 donc principalement des stars de téléréalité,
09:43 qui faisaient de la promotion de dropshipping, de paris,
09:46 des trucs vraiment mauvais.
09:48 Et tous les créateurs de contenu clean sont plutôt d'accord avec ça.
09:50 Au moment de l'ouverture des débats et juste avant le vote,
09:53 une tribune signée par des dizaines de créateurs de contenu,
09:56 tous plus connus les uns que les autres,
09:58 disait être plus ou moins contre cette régulation.
10:01 Mais très vite, il y a des trucs un peu bizarres,
10:03 il y avait des pseudos qui étaient mal écrits carrément dans les signataires,
10:06 et en fait on a appris que les influenceurs ont à peine lu,
10:09 ou en tout cas ont clairement pas écrit cette tribune,
10:11 et qu'elle venait en réalité de Lubik.
10:13 Ce qui se passe, on se demande aussi nous,
10:16 c'est trop d'actu là pour qu'on ait vraiment bien compris
10:18 quelles étaient les intentions des agences
10:20 qui nous ont un peu sollicité pour faire ça,
10:23 ce qui fait qu'on s'est retrouvé là-dedans.
10:25 C'est-à-dire en gros, il y a des agences qui se font beaucoup d'argent dans cette histoire,
10:28 qui vous ont sollicité parce que c'est les agences
10:30 qui craignent pour leur business plutôt que vous.
10:32 En fait vous, vous craignez pas pour votre business, vous êtes pas très...
10:35 Bah surtout que quand on regarde la loi et ce qu'elle protège là,
10:38 tout est ok quoi.
10:40 Tout est ok.
10:41 Et en fait, Lubik, c'est un regroupement des agences de créateurs de contenu.
10:45 Une forme de syndicat qui a comme objectif
10:48 de défendre les intérêts affichés en tout cas à des créateurs de contenu,
10:51 mais en réalité les intérêts des agences.
10:52 Ce qui prouve bien une chose, c'est que les agences ont très vite compris
10:55 qu'elles avaient des intérêts communs à défendre,
10:57 même si en le soient, elles sont concurrentes.
10:59 Et c'est pour ça que selon moi, il faut un regroupement massif
11:02 des créateurs de contenu en ligne au sein d'un même groupe.
11:05 Alors ça pourrait prendre plusieurs formes,
11:06 ça pourrait prendre la forme d'un syndicat,
11:08 même si je pense que c'est pas la meilleure.
11:10 On le voit bien avec la grève des acteurs à Hollywood et des scénaristes,
11:14 avoir un syndicat ça permet de vraiment peser,
11:16 même face à des entreprises comme Disney, Amazon
11:20 et les autres gros studios majeurs d'Hollywood.
11:23 Par exemple, si demain YouTube décide de diviser de manière arbitraire
11:27 les revenus des créateurs par deux,
11:29 bah ils pourraient le faire.
11:30 Et surtout, il n'y aurait pas vraiment de contre-pouvoir
11:33 pour les en empêcher ou négocier avec eux.
11:35 D'ailleurs, on a pu récemment observer le problème.
11:37 Par exemple, Lenny de la chaîne The Science Coder,
11:39 qui fait de la vulgarisation scientifique à base d'expérience,
11:42 a vu une vidéo où il explique la dangerosité
11:44 de certains challenges TikTok se faire démonétiser
11:47 et être interdite au moins de 18 ans.
11:49 Il a dû attendre plusieurs jours, faire des appels sur Twitter
11:52 et obtenir de l'aide via des contacts chez YouTube
11:54 pour que la vidéo soit finalement remise normalement.
11:57 C'est presque pire pour e-penser,
11:59 qui a affirmé que YouTube lui avait retiré arbitrairement
12:02 700 euros de revenus le mois dernier,
12:04 sous prétexte qu'ils avaient détecté des vues comme frauduleuses.
12:07 Et cela sans jamais livrer la moindre explication ou preuve
12:10 pour justifier cette prise sur revenu.
12:12 A ce jour, le problème n'a toujours pas été réglé.
12:14 Pourtant, on parle de YouTubers qui ont plusieurs centaines de milliers d'abonnés,
12:18 et d'une possibilité de mobiliser leur communauté
12:20 pour les soutenir financièrement.
12:21 Pour les autres, c'est encore pire.
12:23 Parce qu'on l'a vu, les initiatives individuelles
12:25 ou même collectives à petite échelle,
12:27 elles sont voies à l'échec.
12:28 Joueur du Grenier l'a expliqué plein de fois,
12:30 parce que tout le monde lui demandait,
12:32 vu qu'il avait plein de problèmes avec YouTube,
12:34 la démonétisation, etc.
12:35 En fait, c'est impossible à l'échelle individuelle,
12:37 et même si vous souhaitez les attaquer en justice, etc.,
12:40 vous ne gagnerez jamais un procès,
12:42 ou en tout cas, vous n'irez jamais au bout.
12:44 Sauf qu'en fait, techniquement, un syndicat, c'est pas possible,
12:46 car YouTube n'est pas employeur des YouTubers.
12:49 Les YouTubers sont indépendants,
12:50 donc pour qu'il y ait un syndicat,
12:51 il faudrait qu'ils soient tous sous une même entreprise.
12:53 Mais il y a déjà eu une tentative d'un équivalent,
12:55 ça s'appelait la Guilde des vidéastes en France.
12:57 Alors bon, ça a fermé pour des raisons financières un peu obscures,
13:01 mais c'était l'objectif, à savoir de représenter les créateurs de contenu,
13:04 et notamment d'entretenir un dialogue avec les pouvoirs publics,
13:07 YouTube, les plateformes,
13:09 et c'était plutôt une très bonne initiative.
13:10 Ça a aidé aussi certains créateurs
13:12 en proposant des formations, de l'aide juridique notamment.
13:15 Le problème, c'est que c'est resté extrêmement de niche.
13:17 C'est-à-dire que c'était principalement des YouTubers vulgarisateurs,
13:21 et c'était principalement des YouTubers qui avaient moins d'un million d'abonnés.
13:24 Donc, difficile de concrètement peser.
13:26 Il y a eu des premières recherches,
13:28 et oui, j'ai trouvé des articles de recherche sur le sujet,
13:31 à savoir, est-ce que les YouTubers doivent se syndiquer ?
13:34 C'est une question qui se pose notamment aux Etats-Unis,
13:35 et c'est assez éclairant.
13:36 Je parle notamment de l'article qui s'appelle
13:38 "Turning the Channel, Why Online Content Creators
13:41 Can and Should Unionize Under the NLRA".
13:45 Pour le coup, c'est la loi américaine.
13:47 C'est un article américain qui se base vraiment sur les syndicats aux Etats-Unis,
13:50 mais c'est quand même intéressant pour le contexte.
13:52 C'est Alex Undercurl, qui est étudiant-chercheur en droit aux Etats-Unis.
13:56 Le premier truc qu'il explique, c'est qu'effectivement,
13:58 la difficulté pour les créateurs dans ce regroupement,
14:01 c'est de reconnaître que YouTube est leur patron,
14:04 et d'être reconnu comme employé.
14:05 Mais, il a un argument qui est assez valide.
14:07 Il explique que le YouTube Partner Programme,
14:10 auquel il faut appartenir pour avoir le droit de monétiser ses vidéos,
14:14 ça ressemble quand même un peu à une relation employeur-employé.
14:18 Il faut avoir un certain nombre d'heures visionnées sur ses vidéos,
14:20 un certain nombre d'abonnés,
14:22 et une fois accepté, il faut remplir encore certains critères,
14:25 notamment de régularité sur les vidéos.
14:27 Donc, il y a quand même des contraintes.
14:29 Il y a quasiment un contrat.
14:30 Valentin Niebleur a aussi mené une étude sur le sujet
14:33 des actions collectives des créateurs de contenu
14:35 pour défendre leurs intérêts.
14:36 Ses recherches montrent bien la nécessité pour les vidéastes
14:39 de réussir à se réunir,
14:41 quelle que soit la forme que ce regroupement doit prendre.
14:43 Alexander Koehl conclut en disant que ça apparaît même
14:46 comme vital pour la profession de s'unifier sous une même voie
14:49 pour peser dans la balance.
14:50 Et d'ailleurs, il prend l'exemple de, je vais le lire pour mal le prononcer,
14:53 Joe Erx-Prave, qui est un YouTuber allemand,
14:56 qui a créé The YouTubers Union, créé en 2018.
14:59 Lui, il a eu l'aide d'un syndicat,
15:01 mais il a créé une campagne extrêmement puissante
15:03 qui s'appelait FairTube.
15:04 Il y a plus de 18 000 membres au YouTubers Union,
15:08 et YouTube a accepté de négocier et discuter avec eux.
15:11 Donc c'est la preuve que c'est possible, même quand c'est pas aux Etats-Unis.
15:14 Mais pour cela, il faudrait évidemment un appui des grandes têtes d'affiches.
15:17 C'est pas moi dans ma chambre qui vais lancer un mouvement général.
15:20 Le problème, c'est que les Nastyuations, McFly et Carlito,
15:23 Thibaut and Shape, etc.,
15:24 ils ont jamais porté un projet d'une telle ampleur,
15:27 ou même ils ont jamais discuté de ces questions.
15:29 Après tout, c'est difficile de leur en vouloir,
15:30 ils bénéficient plutôt du système.
15:32 Eux, leur rapport de force, il est beaucoup moins dominé
15:35 que la plupart des créateurs de contenu.
15:37 Cyprien est celui qui a fait probablement le plus,
15:40 notamment parce qu'il a énormément poussé pour la création de l'aide CNC Talent,
15:43 qui va aider à rémunérer des créateurs pour qu'ils puissent produire du contenu sur YouTube,
15:47 ce qui est une super chose et une super aide,
15:49 mais il sait pas vraiment aller plus loin.
15:51 Et pour moi, en fait, on n'est pas passé très loin avec Squeezie.
15:54 Quand il a eu des problèmes avec WebMedia,
15:56 qui étaient en plus visiblement des problèmes d'intérêts divergents,
15:59 il a décidé que le modèle de l'agence de WebMedia,
16:02 il était pas fait pour les YouTubers et il était pas sain.
16:05 Sauf que, au lieu de créer un groupement de YouTubers pour réussir à peser,
16:09 il a recréé une agence,
16:11 qui est probablement plus saine et plus vertueuse que WebMedia,
16:14 mais qui, en réalité, elle est signataire de la tribune de Lumix
16:17 et elle en est plus ou moins à l'origine,
16:19 elle défend pas les intérêts des créateurs de contenu,
16:21 elle défend les intérêts des agences.
16:23 Selon moi, la prochaine étape dans la structuration du métier de YouTuber,
16:26 qui est en train de se structurer à une vitesse folle,
16:29 on le voit avec maintenant chaque YouTuber quasiment un monteur,
16:32 un mini-amateur, parfois des gens qui vont l'aider à écrire ses vidéos,
16:35 la prochaine étape c'est ça.
16:36 Encore une fois, le mot syndicat à mon avis est pas le bon
16:38 parce que c'est pas la forme que ça doit prendre,
16:40 mais c'est un regroupement d'énormément de créateurs de contenu,
16:43 y compris les plus gros,
16:45 pour réussir à renouer du dialogue avec les plateformes et les pouvoirs publics.
16:49 La loi influenceur sera probablement pas la dernière loi
16:52 à vouloir réguler le milieu de l'influence
16:54 et même la création de contenu sur Internet.
16:56 Et pour cela, ça serait bien d'avoir des vrais représentants,
16:58 d'avoir un vrai fonctionnement quasiment démocratique
17:01 pour pouvoir faire porter les difficultés que j'ai énoncées plus tôt
17:04 aux acteurs qui aujourd'hui prennent des décisions et pèsent le plus.
17:07 Et même de l'autre côté du rapport de force, c'est beaucoup plus intéressant.
17:10 YouTube a besoin d'avoir un lien avec ses créateurs.
17:12 Je sais qu'il y a quelques semaines, ils ont organisé le YouTube Festival,
17:15 ils ont invité des créateurs de contenu pour parler de YouTube,
17:17 c'est une super initiative,
17:18 et selon moi c'est ce qui manque aujourd'hui cruellement sur les plateformes.
17:21 Le problème c'est que YouTube peut notamment pas le faire
17:23 parce qu'elle a personne à qui parler,
17:24 elle peut pas s'adresser aux 100 000 YouTubers qu'il y a en France.
17:27 Et donc s'il y avait un vrai regroupement d'influenceurs
17:30 avec qui ils pouvaient discuter,
17:32 probablement que ça ferait bien mieux avancer les choses.
17:34 Et c'est fou que 10 ans après l'arrivée des YouTubers,
17:38 en tout cas en tant que métier,
17:39 il n'y ait toujours pas d'union qui se soit formée.
17:42 Or, comme je l'ai dit, on a les mêmes intérêts.
17:44 J'ai les mêmes intérêts que Juju Fitcalz
17:46 ou que le YouTuber Réaction à TikTok.
17:48 Même si on fait pas le même contenu,
17:49 même si on a pas forcément la même vision que YouTube,
17:51 mais on devrait pouvoir se réunir pour faire avancer certains sujets.
17:55 Par exemple sur les questions de droit d'auteur, de shadow ban,
17:57 pour obtenir plus de transparence sur les algorithmes.
17:59 C'est des choses qui existent, qui peuvent exister,
18:01 qui ont déjà eu lieu.
18:03 Et donc il n'y a pas de raison de partir défaitiste à ce point.
18:05 Donc voilà, c'était une petite vidéo quasi bonus,
18:08 mi-coup de gueule,
18:09 et à la fois pas coup de gueule,
18:10 parce que j'ai pas de coup de gueule à passer.
18:11 Donnez-moi votre avis sur le sujet.
18:13 Est-ce que selon vous, les YouTubers devraient se regrouper ?
18:15 Et selon vous, pourquoi ils ne le font pas ?
18:17 En tout cas, j'espère que cette vidéo vous a plu.
18:19 Si c'est le cas, vous le savez,
18:20 n'hésitez pas à partager, vous abonner, etc.
18:22 Et on se retrouve dimanche prochain à 15h
18:24 pour la dernière vidéo du Nouvembre OSS.
18:26 Enfin, peut-être.
18:28 Ciao !

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