• il y a 11 mois
Les agriculteurs sont en colère. La mobilisation des agriculteurs se poursuit aujourd'hui en France avec des barrages routiers pour faire pression sur le gouvernement de Gabriel Attal. Ils réclament notamment des simplifications administratives et une meilleure rémunération. L'A7 et l'A9 sont coupées. Des actions sont également prévues demain dans notre département, en particulier autour de l'A54 entre Salon et Arles. ...

Vidéo publiée le : 24/01/2024 à 13:00:00

Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/actualites/societe/departement/15799/colere-des-agriculteurs-ca-devient-insupportable-.html

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Transcription
00:00 Demain, il y aura un blocage à plusieurs endroits sur la CET.
00:06 Et voilà, pour aller dans le même sens que tous les blocages qu'il y a aujourd'hui en France,
00:11 et avec les mêmes revendications, sur le fond avec des spécificités départementales,
00:16 mais sur le fond les mêmes revendications en termes de normes, en termes de contrôles,
00:22 en termes de tout ce qui est autour du personnel, en termes de produits phytosanitaires qu'on nous enlève,
00:29 en termes d'Europe et de France qui est encore plus exigeante que l'Europe.
00:34 Voilà, c'est un peu toutes les choses qui nous rassemblent tous.
00:37 Vous pouvez me détailler un peu plus ces revendications ?
00:40 Ces revendications, quand on dit par exemple qu'on veut moins d'administration, c'est à tous les niveaux.
00:48 On a beaucoup de contrôles. L'administration qui, pour moi, devrait être plutôt un conseil,
00:53 et le plus souvent quand même un contrôle et une forme de répression, on peut dire.
00:58 Nous, on préférerait qu'elle nous accompagne et surtout qu'on arrête de multiplier les lois et les normes
01:05 qui, à force, commencent à prendre énormément de temps.
01:10 Enfin, moi, on peut dire qu'on passe facilement un jour par semaine, ne serait-ce que dans la paporasse,
01:15 pour arriver à répondre à toutes les demandes qu'on vous fait,
01:19 et à tous les examens qu'on doit passer, à toutes les certifications qu'on doit...
01:23 Enfin, ça devient... c'est vraiment un Kafka, on peut dire.
01:28 Et surtout, financièrement, ça devient difficile avec tout ce que vous avez sur vous ?
01:32 Financièrement, on peut faire simple. Tout le monde a ressenti l'inflation.
01:38 Nous, on a eu pareil pour tous nos produits. Je parle de tous nos besoins.
01:45 Tout ce qu'on a, par exemple l'engrais, le gasoil, l'électricité.
01:50 Et puis, on a eu en plus nos productions, notamment l'arboriculture.
01:54 On a beaucoup de main-d'oeuvre dans notre groupe de production.
01:57 Ça dépasse les 15%. On a eu en deux ans une augmentation de 20% du SMIC.
02:02 Donc, ça fait des sommes énormes pour nous parce qu'on a beaucoup de personnel.
02:06 Ça aussi, c'est extrêmement lourd à porter.
02:08 Alors, quand vous rajoutez les augmentations des salaires,
02:12 plus toutes les augmentations dont tout le monde a souffert,
02:15 à l'arrivée, on ne peut pas vendre notre produit le double de ce qu'on vendait avant.
02:20 Et donc, nécessairement, il y a des problèmes.
02:23 - Il va se passer quoi demain ? Vous allez faire comme dans les autres villes ou vous allez faire autre chose ?
02:27 - On est sur le blocage d'autos.
02:32 Après, peut-être qu'on se dépassera dans une sous-préfecture, une préfecture.
02:34 Je ne sais pas. Ça va y arriver.
02:36 Aujourd'hui, moi, je n'ai pas d'informations précises à ce sujet
02:38 parce que ça se décide un peu aussi sur le moment.
02:43 Mais on saura dans le même schéma que ce que font en ce moment,
02:47 dans toute la France et dans toutes les régions, un certain nombre d'invécuteurs.
02:53 - Justement, pourquoi avoir organisé ce mouvement que maintenant,
02:57 alors que ça fait quand même une semaine qu'il y a des blocages ?
03:00 C'était une volonté pour vous d'aider vos collègues.
03:02 Est-ce qu'il y a les mêmes problématiques dans les Bouches-du-Rhône
03:04 ou est-ce que vous en sortez mieux,
03:06 mais vous voulez quand même soutenir vos collègues des autres régions ?
03:11 - Le Sud est toujours un peu plus individualiste.
03:13 Donc c'est plus compliqué de faire des rassemblements
03:16 et d'avoir beaucoup de monde parce qu'il faut quand même au moins du monde.
03:21 Et donc, en même temps, on a souffert des mêmes choses.
03:25 Mais cette colère, elle est sous-jacente depuis très longtemps.
03:31 Vous vous rappelez qu'il y a eu l'histoire des panneaux de villages mis à l'envers
03:37 au mois d'octobre, au novembre.
03:39 On voulait dire "on marche sur la tête",
03:41 ça voulait bien dire qu'on nous donne des injonctions contradictoires tout le temps.
03:46 C'est-à-dire, vous devez faire ça, puis après vous devez faire le contraire.
03:51 Par exemple, les producteurs bio, on pousse tout le monde à faire du bio,
03:55 puis à l'arrivée, il n'y a plus le marché pour le bio.
03:57 Les gens, j'entendais encore hier qu'il y avait des producteurs bio
04:00 qui étaient obligés de vendre 25 à 30 ou 40 % de leur production en conventionnel,
04:04 c'est-à-dire en gros deux fois moins cher pour faire simple et qu'ils ne s'en sortaient plus.
04:08 Donc voilà, et on pousse toujours à aller dans ce sens.
04:12 Pourquoi ? C'est aberrant.
04:14 Pour les économies d'eau, on nous demande d'économiser de l'eau,
04:16 mais on est dans une nature à 2 000.
04:18 On a des prairies où on met beaucoup d'eau,
04:20 on veut en retourner quelques-unes pour économiser de l'eau,
04:22 mais on ne peut pas parce qu'il y a une nature à 2 000.
04:24 Tout est contradictoire, il n'y a aucune politique globale,
04:28 mais sur le fond, on est balloté entre un service et un autre,
04:31 ça devient insupportable.
04:33 En plus de la dangerosité du métier, qui l'est de plus en plus,
04:38 notamment à cause des aléas climatiques.
04:40 Avant, on n'avait pas de grêle, ou très peu, ici dans le sud,
04:43 on n'avait pas de gel du tout, ça c'est sûr.
04:45 Aujourd'hui, on en a les deux.
04:48 C'est encore plus compliqué.
04:50 Et vous avez peur pour l'avenir de votre profession ?
04:53 Ah oui, de toute façon, il disparaît...
04:56 Dans les dix dernières années, il a disparu 20 % des exploitations, donc c'est énorme.
05:00 Et là, encore une fois, on est dans l'injonction contradictoire,
05:04 c'est-à-dire toute l'administration, l'État, l'administration,
05:07 qui nous pousse à faire des petites fermes à taille humaine,
05:09 mais en fait, on devrait, si ça avait marché leur histoire,
05:13 avoir de plus en plus de fermes.
05:14 Mais non, on en a de moins en moins.
05:15 Et les fermes deviennent de plus en plus grosses.
05:18 Donc on pousse dans un sens, mais en fait, la réalité du terrain, c'est le contraire.
05:22 Donc il faudrait peut-être s'adapter à un moment donné.

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