Ce lundi 29 janvier 2024, 47 tracteurs d’agriculteurs de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles et des Jeunes Agriculteurs ont bloqué l’autoroute A15. Nous sommes allés à leur rencontre pour connaître les raisons de leur colère.
Ils l’avaient promis, c’est désormais chose faite : Paris est assiégée par les agriculteurs. Au total, huit autoroutes sont bloquées par des tracteurs, remorques et autres bottes de foin, dont l’A1 et l’A15, près d’Argenteuil. Si de manière globale, les questions liées aux revenus et aux difficultés de conditions de vie sont au cœur des revendications agricoles, les exploitants de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, eux, pointent surtout un sentiment de surveillance généralisée et de normes trop contraignantes. “On se sent vraiment fliqués en permanence (...) aujourd’hui, on ne nous fait plus confiance”, estime Romain Coubriche, agriculteur à Hérouville-en-Vexin, dans le Val-d’Oise.
Les quatres voies routières laissent place à l’établissement d’un campement complet, composé de barnums blancs, de tables, d’Eco toilettes… Certains ont apporté leurs tentes. Les gilets verts sont déterminés à rester sur place, au moins jusqu’à jeudi. Le discours de politique générale de Gabriel Attal, ce mardi après-midi, ne semble pas de nature à amener les agriculteurs à quitter les lieux. Car pour eux, la déception surpasse encore les attentes. Parmi les promesses déjà évoquées par le premier ministre : le versement des aides issues de la Politique Agricole Commune d’ici le mois de mars, ainsi que la création d’un fonds d’urgence à destination des viticulteurs. D’autres mesures devraient suivre tout au long de la semaine.
Ils l’avaient promis, c’est désormais chose faite : Paris est assiégée par les agriculteurs. Au total, huit autoroutes sont bloquées par des tracteurs, remorques et autres bottes de foin, dont l’A1 et l’A15, près d’Argenteuil. Si de manière globale, les questions liées aux revenus et aux difficultés de conditions de vie sont au cœur des revendications agricoles, les exploitants de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, eux, pointent surtout un sentiment de surveillance généralisée et de normes trop contraignantes. “On se sent vraiment fliqués en permanence (...) aujourd’hui, on ne nous fait plus confiance”, estime Romain Coubriche, agriculteur à Hérouville-en-Vexin, dans le Val-d’Oise.
Les quatres voies routières laissent place à l’établissement d’un campement complet, composé de barnums blancs, de tables, d’Eco toilettes… Certains ont apporté leurs tentes. Les gilets verts sont déterminés à rester sur place, au moins jusqu’à jeudi. Le discours de politique générale de Gabriel Attal, ce mardi après-midi, ne semble pas de nature à amener les agriculteurs à quitter les lieux. Car pour eux, la déception surpasse encore les attentes. Parmi les promesses déjà évoquées par le premier ministre : le versement des aides issues de la Politique Agricole Commune d’ici le mois de mars, ainsi que la création d’un fonds d’urgence à destination des viticulteurs. D’autres mesures devraient suivre tout au long de la semaine.
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00:00 Les français sont quasiment à 100% avec leurs agriculteurs.
00:03 Vous entendez les camions klaxonner, les voitures klaxonner,
00:07 des appels de phare, des gestes de sympathie par rapport au mouvement.
00:10 Alors que malheureusement, je dis bien malheureusement parce que c'est pas le but,
00:14 on les emmerde.
00:15 Et nous, on aimerait ne pas être ici.
00:19 Mais on nous a poussés à être ici.
00:29 On a vraiment l'impression d'être fliqués tout le temps.
00:32 On n'est plus libre.
00:33 Pendant longtemps, agriculteurs, on disait qu'on avait une certaine liberté.
00:37 Et aujourd'hui, on ne l'est plus, concrètement.
00:39 Il faut savoir que maintenant, on est même surveillés par satellite.
00:41 Et ça, c'est vraiment une frustration parce que c'est vraiment l'impression
00:44 qu'aujourd'hui, on ne nous fait pas confiance.
00:46 Je me suis installé en tant que jeune agriculteur.
00:49 C'était pour travailler les champs, prendre mon tracteur, aller labourer, semer.
00:53 Et aujourd'hui, c'est 50% de mon temps.
00:56 Les autres 50%, c'est au bureau, à essayer de tout faire pour être dans les normes.
01:01 Les gens qui pondent ces lois ne prennent même pas en considération la nature.
01:05 Je vous donne un exemple, on doit mettre des cultures intermédiaires
01:08 entre une culture d'hiver et de printemps pour ne pas laisser le sol nu.
01:13 Mais on ne regarde même pas si on peut les semer, si les conditions sont bonnes.
01:17 Il y a des moments où on sait que ça ne sert à rien de semer, il fait trop sec.
01:21 Et on sait qu'on sème pour rien.
01:22 Mais on est obligé de semer.
01:23 C'est notre âge d'observation.
01:25 Mon travail, c'est de cultiver du blé.
01:34 Et quand on arrive à des impasses et qu'on ne peut quasiment plus cultiver les choses
01:40 parce qu'on n'a plus de solution, c'est dramatique.
01:43 On a également aussi des problèmes économiques.
01:45 C'est-à-dire qu'on a encore des charges qui étaient élevées et des prix du blé qui s'effondrent.
01:49 Et donc, que fait l'Europe ?
01:51 Est-ce que l'Europe nous protège encore assez bien ?
01:53 C'est une excellente question.
01:54 Ce que j'aimerais, c'est que M. Attal, enfin, prenne les bonnes paroles.
01:59 Et indique enfin ce qu'il souhaite faire pour débloquer la situation.
02:03 Parce que la dernière fois, je n'ai pas très bien compris ce qu'il a voulu dire.
02:07 Alors au départ, ça commençait très bien, il nous aime bien.
02:10 Mais la suite, c'était flou.
02:13 Et donc, il faut être précis dans les choses.
02:14 Aujourd'hui, j'en suis arrivé à la colère.
02:24 La lassitude, elle est bien derrière moi.
02:26 Ce n'est pas la première fois qu'on bouge en Ile-de-France.
02:28 J'en suis à la colère et j'espère ne pas en arriver au désespoir.
02:31 On entend sur bon nombre d'antennes les gros céréaliers du bassin parisien.
02:34 Aujourd'hui, avec 200 hectares, je suis loin du compte d'une ferme brésilienne
02:38 ou d'une ferme ukrainienne qui en cultive des centaines de milliers,
02:40 qui sont gérées par des agrobusiness.
02:42 Moi, mon chiffre d'affaires, il est à peine à la hauteur d'un commerce.
02:45 Donc, remettons les choses à plat et puis reprenons un peu de bon sens.
02:49 Continuons, je l'espère, à être soutenus comme ça par la population
02:52 et faisons entendre à ce gouvernement ce que les autres gouvernements avant n'ont pas entendu.
02:56 C'est de ramener du bon sens dans ce pays.
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