Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français, était l’invité de “Julie jusqu’à minuit” pour évoquer la mobilisation des agriculteurs qui se poursuit pour réclamer des mesures concrètes au gouvernement, notamment sur la question des taxes et de l'accumulation des normes
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00:00 Aujourd'hui, il y a toute une profession qui se bat tout simplement pour pouvoir vivre de leur travail.
00:07 Ils nous nourrissent et ils veulent pouvoir vivre de ça.
00:13 C'est quand même la moindre des choses.
00:14 Ils sont indispensables pour que l'on puisse manger correctement, manger sainement.
00:22 Or, ils souffrent depuis des années et des années.
00:24 Ils le disent, ils tirent la sonnette d'alarme.
00:27 Et année après année, les problèmes ne sont pas réglés.
00:31 Les traités de libre-échange sont signés, les importations se développent.
00:35 Et il y a de moins en moins d'agriculteurs dans notre pays.
00:38 Beaucoup, 46% je crois, dans les prochaines années vont partir en retraite.
00:43 Donc il y a la question de la succession.
00:45 Mais il y a surtout la question...
00:46 Ils sont 400 000 dans le pays.
00:47 À l'heure qu'il est, effectivement, ça a...
00:49 Nous avons besoin de 500 000 agriculteurs pour retrouver notre souveraineté alimentaire.
00:52 Ce qui veut dire enrayer le déclin, arrêter de perdre des exploitations,
00:58 mais en plus, en reconquérir.
01:01 Ça veut dire donner envie à des jeunes de s'installer, de se dire
01:04 "Super, ça va être passionnant, je vais être accompagné".
01:07 C'est pas gagné, là.
01:08 Là, c'est vraiment pas gagné.
01:10 Oui, mais c'est justement le défi qu'on a.
01:12 Mais au lieu de poser cet objectif-là,
01:16 aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on fait tout pour les entasser.
01:18 Mais ça arrange qui, justement, ces traités de libre-échange
01:20 qui font que ces gens sont en train de mourir, actuellement.
01:22 C'est ça que je voudrais savoir.
01:23 D'abord, en agriculture, comme dans l'économie,
01:28 il y a des gros et il y a des petits.
01:29 Les gros s'en sortent, bénéficient d'ailleurs beaucoup des aides de la PAC.
01:33 Comme dans beaucoup de secteurs économiques, d'ailleurs.
01:35 Les grands céréaliers.
01:36 Parce que...
01:37 Ils sont payés à la surface.
01:40 Ils sont payés à la surface pour les céréaliers,
01:43 à la tête de bétail pour les éleveurs.
01:45 Donc, grosses exploitations, grosses surfaces, grosses subventions.
01:49 Par contre, l'exploitation familiale, avec peu de tête,
01:53 avec peu de surface, mais avec toujours autant de bras,
01:57 et d'hommes et de femmes, du matin jusqu'au soir,
02:00 et 7 jours sur 7...
02:01 - Et de la qualité.
02:02 - Et de la qualité, ne sont pas forcément rémunérés.
02:05 C'est la raison.
02:06 Par exemple, je vous le dis, nous...
02:07 - Oui, oui, c'est pour ça, j'essaie de comprendre.
02:08 - Nous proposons, avec André Chassaigne,
02:09 qui est un député du Puy-de-Dôme, connu, historique,
02:13 et qui se bat sur cette question-là à l'Assemblée nationale,
02:15 nous demandons une réforme de la PAC
02:17 pour qu'elle puisse être attribuée à la main-d'oeuvre,
02:19 au nombre de salariés dans les exploitations,
02:21 ce qui serait plus juste.
02:22 C'est une des revendications qu'ils font, d'ailleurs.
02:24 - Qui paraît cohérent, en tout cas, lui.
02:26 - Donc, nous ne nous opposons pas à la PAC,
02:28 comme Bardella.
02:29 Nous demandons sa réforme, pour qu'elle soit juste,
02:33 et qu'elle nous permette de faire cette transition,
02:35 cette révolution écologique que tout le monde doit faire,
02:40 y compris la profession.
02:41 Et je dis tout de suite que les professeurs,
02:44 les agriculteurs, ne disent pas non à cette révolution,
02:50 à cette transformation.
02:51 Ils le font, ils se sont déjà transformés,
02:54 souvent, plein de fois,
02:55 mais ils ont besoin d'être accompagnés,
02:57 ils ont besoin de temps, ils ont besoin...
02:59 - Et qui va décider donc ça ?
03:00 Ce que vous prônez, qui ?
03:02 C'est le Parlement européen ?
03:04 C'est les différents présidents qui vont se réunir ?
03:06 - D'abord, le Parlement européen, il est déterminant
03:08 pour déterminer les politiques de la PAC
03:10 par des sessions de 4-5 ans,
03:12 et donc il y a des politiques définies.
03:14 - La dernière PAC a été votée il y a peu de temps.
03:16 - La dernière PAC a été votée il y a peu de temps,
03:18 il y avait un risque qu'elle soit diminuée,
03:20 on aurait souhaité qu'elle soit légèrement augmentée,
03:23 avec des normes...
03:26 - La PAC, c'est 9 milliards d'euros par an pour la France, on le rappelle.
03:30 - C'est énorme.
03:31 - C'est la première politique européenne.
03:32 - C'est le premier budget de l'Europe.
03:35 Donc c'est déterminant, et on ne peut pas dire
03:38 "on n'a plus besoin de la PAC, on va la renationaliser,
03:40 on va décider nous-mêmes".
03:42 Ça, c'est bidon de dire ça.
03:43 - Oui, mais c'est pour payer du manque à gagner.
03:45 C'est ça, c'est pas valorisant.
03:46 - Donc on a besoin, moi qui combat les traités européens,
03:50 je dis qu'on a besoin d'une politique commune en la matière,
03:53 pour faire cette révolution ensemble.
03:55 - Alors, une demande.
03:56 - Mais la PAC doit être réformée pour mieux rémunérer l'huile de coude,
04:02 les hommes et les femmes.